Là, bien serrés, presque à étouffer, ils sont là. Dans les valises. Mes espoirs mêlés de rires et de joies. Bien cachés sous la pierre saline de mes larmes, ils peineront à revenir et à sortir leur mine joyeuse. Enfermés à double tour de clé désormais jetée dans le fleuve de la Raison, ils ne se souviendront bientôt plus de la saveur du jour aux doigts de fée.
Dans cette pièce secrète, les valises Tour de Babel s’empilent et menacent de se rompre le col. Je la fermerai elle aussi, en prenant soin d’éviter le craquement du parquet et mes hoquets d’effroi.
On ne réveille pas les Espoirs déçus.
Sur la pointe des pieds, le cœur rouge vif et les veines tapantes, je clouerai les volets et occulterai la maison de sa chaude lumière pour ne laisser entrer que des miasmes de vent échappé de leur tribu.
Là, blottis confortablement, respirant avec aisance, ils sont là. Dans les valises. Mes espoirs mêlés de rires et de joies. Prêts à bondir, à danser, à montrer leurs mines joyeuses, à remercier l’auteur de ce vol avec effraction, cet être déraisonnable qui a su crocheter la serrure avec ses doigts de fée.
Il a trouvé la pièce secrète, il est entré discrètement, en prenant soin d’éviter le craquement du parquet, de ne pas attirer les gardiens hoquetant de l’Effroi. Il a escaladé la Tour de Babel, il a su déjouer les pièges sans se rompre le col. Il s’est laissé enfermer dans cette pièce sombre, juste éclairé par la lueur de son Espoir.
J’avais cloué les volets pour empêcher la chaude lumière d’éclairer la maison. J’avais condamné la cheminée, posé de multiples serrures sur la porte, j’avais creusé un énorme fossé pour empêcher l’accès à ce lieu.
J’avais déployé tant d’énergie, jusqu’à la déraison.
Efforts déployés en vain : il était déjà dans la maison…
Là, à la lisière de la Porte, je regardais cet Arsène. Encore dans l’ombre, j’observais ce chef d’orchestre réordonner le Chaos. A ma grande surprise, l’effroi m’avait quittée, et seuls des yeux de chat auraient pu voir dans cette pénombre un doux sourire naître aux coins de mes lèvres …
© Leiloona et Nimentrix, le 12 juin 2016
Le texte de Louise Morgendorfer :
Le texte de Bénédicte :
Comme chaque année à la même époque les bagages s’entassaient peu à peu dans l’entrée. Pendant l’été mes parents louaient durant deux mois une maison au bord de la mer. Mon père nous y déposait et revenait en ville travailler. Il ne resterait avec nous que deux semaines fin Août.
Cette accumulation progressive déclenchait en moi le même mélange ambigu d’excitation et d’appréhension. En effet le départ vers ce lieu tant attendu était toujours accompagné du même rituel angoissant : le spectacle de mes parents se disputant sur le trottoir autour du chargement de la voiture…..
Cela commençait à chaque fois de la même façon : papa, les sourcils froncés, découvrait l’étendue du problème. Son visage se fermait, il appelait mes deux frères et ils entamaient tous les trois les allers-retours entre la rue et notre quatrième étage. Quand il ne restait presque plus rien, maman descendait, s’apercevait que tout ne rentrerait pas et critiquait son organisation. Mon père ressortait le contenu du coffre et lui suggérait de se débrouiller puisqu’apparemment elle savait mieux faire….
En plus du coffre, il y avait une galerie sur le toit avec plusieurs valises entassées, largement entourées de ficelles nouées sur les tubes métalliques. J’entendais ma mère prononcer le mot fatidique de « romanichel », et mon père remettre en question le nombre excessif de chaussures et de vêtements de maman….Après de nouveaux essais où papa se plaignait de ne plus rien voir par la vitre arrière et ressortait des bagages qu’il déposait dans la rue, je sentais le ton de leurs échanges monter au fur et à mesure que se profilait l’imminence de choix à faire et donc de valises à recomposer sur le trottoir…..
J’étais totalement imperméable à la honte devant ce bazar, ce qui n’était pas le cas de ma mère. Seules m’inquiétaient les ondes de colère et d’exaspération que je sentais circuler entre mes parents. J’avais appris à me faire oublier, ce qui n’était pas le cas de mes frères, l’un des deux finissait toujours par recevoir une gifle….Je me tenais un peu à l’écart avec ma poupée et son petit sac de vêtements dans les bras. J’avais mis par précaution mon maillot de bain sur ma culotte et mes deux robes préférées l’une sur l’autre puisque je savais que, comme chaque année, il y aurait des bagages abandonnés dans l’entrée…..
Toutes choses ayant une fin, venait le moment de monter dans la voiture, serrée entre mes frères, les pieds sur la cocotte-minute dans laquelle se trouvait la trousse à pharmacie….Il y régnait un silence pesant. Mon père énervé,conduisait disons sportivement, autant que le lui permettait le poids de la voiture, maman s’accrochait ostensiblement à la portière en soupirant et moi je sentais que mon petit-déjeuner n’allait pas tarder à me remonter dans la gorge….
Heureusement, à peine arrivés, la mer nous faisait tout oublier. Papa revenait un week-end sur deux, content de nous retrouver, dorés de soleil et imbibés de sel, mes parents s’aimaient de nouveau, et le voyage de Septembre était toujours plus facile, partant du principe que ce qui était rentré à l’aller tiendrait bien au retour…..
Le texte de Manue :
De vieilles valises et un trait de lumière pour les éclairer, elle ne s’attendait pas à ça en pénétrant dans le vieux cagibi au bout du couloir. Durant toutes ces années, elle avait été attirée par ce lieu.
Son cœur battait à chaque fois qu’elle passait le seuil de l’immeuble, la magie opérait dès qu’elle tournait la grosse boule de verre transparente qui tenait lieu de poignée à la porte en bois peinte rouge vif. Telle une voyante, toucher le verre poli par les ans, l’envoyait dans un autre espace temps. Préservée des agressions des autres, elle pouvait enfin respirer et se sentir elle-même. Dans son monde à elle, les cloches sonnaient tous les quart d’heure, même la nuit, les mouettes volaient bas, les filets de pêche séchaient sur les quais du vieux port, dégageant une douce odeur aigre de poisson juste sorti de l’eau, et les pralines attendaient les touristes dans leurs sachets de plastique. En attendant de dévaler l’escalier de pierre qui menait à la mer, elle en montait un autre, en bois, pour s’abandonner enfin à ses pensées. Sitôt passé la porte de l’appartement, elle se devait de faire le tour des lieux afin de vérifier que tout était à sa place, le vieux lit double au matelas usé, la salle de bain cachée dans un placard, les fauteuils en osier et le panier qu’elle utilisait petite pour aller au marché avec sa grand-mère. Dans la cuisine, la vieille cuisinière à gaz trônait toujours à côté de l’évier et le frigo ronflait plus fort qu’un avion au décollage. Par la fenêtre, elle pouvait voir la cour intérieure où elle descendait parfois jouer il y a bien longtemps et l’accès au cagibi qui semblait recéler moults trésors interdits. Elle adorait ses lieux chargés d’histoires familiales et de monceaux de poussière. Le grenier de l’appartement était déjà un lieu unique, plein d’objets mystérieux qui l’attiraient comme un aimant, elle ne comprenait pas toujours leur fonction ni comment ils étaient arrivés là mais, se tenir là, debout, sur le plancher grinçant, lui procurait des ondes de plaisir intense. Que c’était beau de se retrouver dans cet endroit ; quelques instants, elle pouvait dire adieu au monde qui l’entourait, se souvenir de d’autres greniers, aux accès plus restreints, qui peuplaient son enfance, formidables bibliothèques regorgeant de romans Rouge et Or et de vieux recueils de Spirou aux pages jaunies par le temps. Remplie de tous ses souvenirs et chargée de mille odeurs, elle pouvait redescendre et courir sur le chemin qui menait aux bateaux et à l’eau. Elle marquait cependant un temps d’arrêt devant la porte du cagibi. Hier, des années plus tôt, elle y avait vu des épuisettes et une grosse chambre à air noire qui devait servir de bouée mais le lieu ne leur appartenant pas, impossible d’y entrer une autre fois.
Aujourd’hui, l’appartement était vendu et c’était sa dernière chance de faire le plein d’émotions pour l’avenir. Que lui resterait-il ensuite ? L’océan et son cœur qui saignerait à jamais de son paradis perdu. Alors, elle franchit la porte et resta interdite de surprise. Plus de bouée ni de matériel de pêche mais d’antiques valises, rompues de fatigue. Le voisin, mystérieux personnage se résumant à une silhouette rapidement croisée, était en fait un grand voyageur ou un aventurier intrépide ou encore un célèbre joueur de golf qui s’était installé dans la station balnéaire en raison de son magnifique golf face à la mer … Elle ne pourrait jamais savoir la vérité. Elle ferma alors les yeux et se remplit une dernière fois de l’atmosphère du lieu, une unique larme coula sur sa joue puis son monde intérieur devint son seul refuge. Et une autre histoire commença.
Le texte de Jos :
La gorge nouée, la mère se tenait dans l’embrasure de la porte. Les yeux embués, elle ne pouvait détourner son regard des nombreux bagages et autres objets étalés devant elle.
Spectatrice involontaire de ce départ qu’elle admettait et comprenait avec peine, elle avait le cœur serré et la boule au ventre.
Dans la pièce derrière elle, elle entendait sa fille parler avec celui qui dans quelques instants, allait lui enlever l’être qui lui était le plus cher, la privant ainsi de tous ces moments de bonheur quotidien, de tous ces partages et de cette complicité qu’elle avait cru immuable…
Elle avait passé une nuit sans sommeil, imaginant avec inquiétude ce moment douloureux et inconcevable. Puis elle s’était souvenu de son enfance, de son adolescence et de son départ du domicile parental. Elle s’était rappelé la joie, l’enthousiasme, l’excitation et le sentiment de liberté et de fierté qu’elle ressentait alors à l’idée de cette nouvelle vie qui s’offrait à elle. Mais elle avait revécu aussi le chagrin et la douleur affichée par sa propre mère qu’elle avait laissée, hystérique derrière cette porte qu’elle avait refermée avec courage. Son euphorie avait alors disparu, laissant place à une grande culpabilité et à une rancœur envers cette femme qu’elle aimait pourtant mais qui venait de lui gâcher le plaisir de prendre son envol.
C’est pourquoi, l’idée même d’entacher à son tour le bonheur de sa fille lui paraissait aujourd’hui inconcevable, presque criminelle.
C’est donc avec l’intention de ne rien laisser paraître de son mal être et de sa peine et bien décidée à transformer ce départ, qu’elle considérait la veille encore comme une fin en soi, en une envolée vers l’avenir, en une aventure constructive et palpitante, en un jour unique et exceptionnel pour sa fille.
Toute à ses pensées, elle ne l’avait pas entendu arriver. Elle sentit la main de celle qui à ses yeux serait toujours une enfant, se poser sur son épaule. Sa fille passa devant elle, la regarda avec une infinie tendresse et l’enlaça avec amour. La mère se laissa envelopper par toute cette affection et se rappela alors cette citation qui prenait soudain tout son sens.
« Parfois, c’est aussi ça l’amour : laisser partir ceux qu’on aime »
Joseph O’Connor
Le texte de Claude :
A l’époque des low-cost,
On est loin des malles-poste !
Passer le tourniquet
A la station Châtelet
Avec tant de bardas
Pour le RER A
Dans ses vertugadins,
On se prend un gadin.
Et pourtant dans nos rêves,
Pour nous changer des grèves
On aime à caresser
Les beautés d’un passé.
On s’imagine toujours
(c’est bien comme en amour)
Qu’on est du bon côté
De celui qui a gagné.
On est l’aristocrate
Jamais le bureaucrate.
A voir tous ces bagages
Usés par les voyages,
Je me vois en Asie
En Afrique au Chili.
Je suis prêt à partir
Mais je m’attends au pire,
Car je me dis inquiet :
Au fait, qui va porter ?
Les liens vers les autres textes publiés sur d’autres blogs :
Leil et Nimentrix : encore un très joli texte, très fondu et très poétique. Avec un coup de coeur particulier pour cette phrase « On ne réveille pas les Espoirs déçus. »
Bon lundi les loulous
Merci @Stephie. Ça ne sert à rien de réveiller les Espoirs déçus, autant éveiller de nouveaux espoirs..
oui et la vie est une perspective infinie de nouveaux espoirs 🙂
Merci Stephie ! 🙂 L’avantage d’écrire à deux, c’est la surprise de découvrir ce qu’a écrit l’Autre … S’étonner, pester parfois, mais dans ce texte-ci, être portée par la puissance évocatrice donnée grâce aux mots de l’Autre. J’en ressors grandie ! 🙂
Louise Morgendorf : au fond c’est hyper tentant. D’autant qu’on est parfois beaucoup plus seul près de quelqu’un qui ne nous regarde plus.
Oui c’est une impression difficile, se sentir seul près de ceux qu’on aime…
Bénédicte : j’adore ton texte qui m’a beaucoup fait sourire. Et c’est très réussi grâce à de petits détails comme les pieds sur la cocotte minute contenant la trousse à pharmacie. Cela ancre à merveille ton récit, on y croit à fond.
Merci Stephie !….Tu as raison d’y croire!!!….J’ai juste zappé le fait que devoir s’arrêter pour que je vomisse n’arrangeait pas l’humeur de mes parents !
Manue : un texte plein de sensations et de nostalgie. Très joli 😉
Jos :ah le départ inévitable des enfants. Moment de déchirement j’imagine. Mais sans doute aussi, la preuve qu’on les a élevés dans la bonne direction.
Et ta citation finale, woaw, elle me colle des frissons de bon matin.
Claude : ah ah ah ! Excellent texte : du rythme, du son, de l’image ! Et désolée, je ne porterai pas. Bon voyage 🙂
Leiloona : Bravo à vous deux, il me semble que cet Arsène est très amoureux et intelligent, il a ignoré les barrières invisibles mais bien présentes au fond d’elle, et à bien fait, juste le plaisir de voir ce doux sourire se redessiner.
Louise : C’est magnifique et maîtrisé, le petit détail, le souci de la justesse, et ce petit moment de recentrage « souffler doucement, insirer, expirer, lentement profondément », moi aussi cela me porte au quotidien.
Bénédicte : Quels souvenirs merveilleux, vécus, certainement, j’aime cette petite fille sage, attendant patiemment que la voiture soit prête, ayant déjà tout compris. jolies vacances au bord de la mer; La lecture est fluide, très agréable, lue à haute voix, c’est extra !
Manue ; Parfois les greniers font ressurgir des foules de sentiments et pas forcément ceux que l’on espérait.
Jos ; Magnifique séparation, toute en douceur finalement et avec une grande sagesse et infiniment de respect.
Claude : le petit détail du vertugadin (pourtant laid et très visible sur les vêtements) et cette interrogation finale, il me semble pourtant que Claude voyage léger.
@janickmm Arsène est un gentleman cambrioleur avec une belle intelligence du coeur 😉 Merci pour ton commentaire 🙂
Merci janikmm….Contente que tu aimes cette petite fille et de voir que je ne l’ai pas trahie….Je continue à détester les conflits !!!!
@ Janick : Un Arsène qui a su cambrioler un coeur, n’est-ce pas sa plus belle histoire ? 😉
En tout cas, il semble doué de dons assez étranges pour avoir perçu des choses invisibles … Enfin, l’étaient-elles vraiment invisibles ? 😉
Merci en tout cas, et si cet Arsène n’existait pas, il faudrait partir à sa recherche … 😉
Moi qui ne cessait de repousser de me remettre à écrire (quelques respirations ont fini par avoir raison de mes tergiversations!), tes compliments me touchent.
@Leiloona et Nimentrix : un très joli moment poétique. Il donne envie d’être lu et écouté plusieurs fois. votre texte a autant de sens, que de rythme musical et de sonorité percutante. Et puis toujours une atmosphère si bien rendu. Une réussite.
Merci @Anne-Véronique 🙂 C’est toujours un plaisir d’écrire avec @Leiloona, nos 4 mains s’entendent bien 😉
oui ! ça se voit 🙂
@ Anne- Véronique : Roh, merci ! 😀 Ecrire à deux est vraiment un moment particulier … Un bel exercice de funambule, et pour une fille qui a le vertige, j’avoue y prendre du plaisir, sans inquiétude même. 😉
Ça te va bien d’avoir le vertige, tu prends des risques et ça fonctionne. Sortons de nos zones de confort ! 🙂
Anne-Véronique Merci ! 😀 Oui, écrire à deux permet aussi de sortir de sa zone de confort, d’aller fureter vers d’autres univers, tout en gardant sa propre garde robe, j’adore en fait, oui … Des bisous, belle. 😉
Des bisous aussi et à samedi ! 🙂
@Louise : La page qui se tourne, la décision qui changera tout, les valises dans l’entrée et tout recommancer. Bravo pour ton texte. Très touchant. Très réaliste. Merci
Merci à toi pour tes beaux commentaires!
Très joli texte, Leiloona, plein de poésie et de mystère. Merci pour ce moment de lecture hors du temps…
Eva : Je l’ai écrit avec Nimentrix ! Le texte n’aurait pas eu cette couleur là sans lui ! 🙂
@Benedicte : moi aussi j’adore ton texte ! je suis avec toi dans la voiture ! et le détail du maillot sur la culotte et des deux robes préférées. ça sent le vécu 🙂 merci pour cet instant de vie qui m’a replongée dans nos voyages vers la bretagne. Nous étions 4 à l’arrière, + un labrador. ma mère conduisait, mon père fumait. 6 heures vers la bretagne…
Merci ma chérie….Parfois quand je vois le chargement des enfants lorsqu’ils arrivent à la maison j’ai l’impression que les choses n’ont pas complètement changé !!!!….Pauvre maman, je ne crois pas qu’elle aurait sacrifié mon maillot et mes robes, mais l’angoisse vous fait faire des trucs bizarres !……
oui ! je comprends, et les enfants savent aller à l’essentiel : pour toi = ta poupée, ses robes, et ton maillot de bain. C’est absolument adorable 🙂 Rien ne change, non.
@Manue : ton texte est emprunt de douceur et de nostalgie. il m’a beaucoup touchée. merci
@Jos : Ah ton texte ! le moment qui arrivera tot ou tard. Elle est bien cette maman de laisser s’envoler son petit. pas facile. Très joliment raconté et comme stéphie : Ta dernière phrase… J’adore 🙂 merci !
@Claude : génial ! du rythme, de l’humour, les images prennent place, et le clin d’oeil de fin aussi… parfait !
@ Louise : Fichtre … un texte qui remue. Je suis contente que tu aies de nouveau le temps d’écrire … Tes personnages sont souvent puissants, sans doute grâce à ton écriture très visuelle … Effectivement on peut vivre à deux et se sentir seul(e) tout de même. Tu l’as très bien mis en scène dans ton texte en tout cas. Elle part habillée comme avant, mais riche aussi de ce qu’elle a vécu.
J’espère te lire plus souvent. 🙂
Oh lalala merci infiniment. Je vais essayer, vous m’en donnez l’envie en tout cas!
@ Bénédicte : Ah les départs en vacances, effectivement toujours épique. j’adore les petites trouvailles comme les pieds sur le cocotte minute car il donne toute la véracité de l’histoire. on s’y sent projeté, là, dans la voiture. Et moi aussi je suis cette petite avec les pieds sur la marmite et la nausée ! 😉
Très bien croqué … J’aime beaucoup car ton écriture invoque de plus en plus les sens, et ça, c’est bingo paradise ! 😀
Merci Leiloona !!!….Je garde précieusement « bingo paradise » et je vais en faire mon mantra avant chaque atelier d’écriture……
J’ai eu mal au cœur en voiture jusqu’à ce que je conduise moi-même, heureusement dès 18 ans !!!!….Mon père, que j’adorais par ailleurs, a toujours conduit d’une manière détestable à coups de frein et d’accélerateur……
Merci merci, comme d’hab’ tous les lundis, pas le temps de vous mettre un petit mot mais tous les lundis, je vous lis et me régale <3 merciiiiiiiiii
@ Framboise Merci ma belle d’être passée par là et avoir déposé un commentaire ! 🙂
@Leiloona&Nimentrix : Un Arsène réveilleur d’espoirs, quelle belle idée !
Merci @Albertine : quoi de plus audacieux qu’un « vol » inattendu 🙂
Albertine : Oh, il y avait l’allumeur de réverbère dans le petit Prince, sur BricaBook y a le réveilleur d’espoirs ! C’est beau aussi oui ! ♥
@Louise Morgendorfer : Quel plaisir de te lire à nouveau. Ton texte me touche profondément. Tu illustres de manière très juste cette volonté de faire place nette, de partir en ne laissant rien de soi, pour se retrouver, entière, ailleurs.
Merci infiniment, je suis contente d’avoir su trouver des mots qui résonnent
@Bénédicte : Merci pour cette lecture-bonheur ! J’ai souri en m’imaginant cette petite fille avec ses multiples couches de vêtements. Tout est juste, tendrement observé, délicieusement nostalgique.
Merci pour ce commentaire adorable……
@ Un adieu à un lieu aimé, à l’enfance déjà si loin, la nostalgie te va bien.
@Manue : un adieu à un lieu aimé, à l’enfance déjà loin, la nostalgie te va bien.
@Jos : Laisser les enfants, nos oisillons, quitter le nid, c’est tellement difficile. Ton texte fait écho pour moi.
@Claude : Je ne me charge pas des bagages mais je veux bien partir avec toi. Je prends la petite valise ronde et je te laisse les clubs de golf 😉 !
@Leiloona/Nimentrix : C’est un texte superbe bâti sur une idée magnifique, qui déroule une musique infiniment poétique…..Cela m’évoque une version 2016 de La Belle au Bois Dormant….Mention spéciale pour…..presque toutes les phrases !!!!….Mais un coup de cœur pour « Il s’est laissé enfermer dans cette pièce sombre juste éclairé par la lueur de son Espoir »….
J’ai relu le texte plusieurs fois et je me suis arrêtée à chaque fois sur le même morceau de phrase » Là, blottis confortablement, respirant avec aisance… ».Je crois que j’aurais préféré passer directement à » Ils sont là… », tellement ils sont encore pour moi » bien serrés, presque à étouffer…. ». Bon, c’est vraiment un détail qui n’engage que moi pour un texte bien près de la perfection !. Je garde la perfection en réserve sinon je n’aurais plus rien pour les prochains textes !!!!….Je dois reconnaître que votre association fonctionne à merveille…..
@Benedicte, c’est vrai que La Belle au Bois Dormant était présente dans ma tête au moment de l’écriture 🙂
« Là, blottis confortablement, respirant avec aisance… » était la réponse à « Là, bien serrés, presque à étouffer, ils sont là. » Et de toute façon la perfection n’est pas de ce monde et c’est tant mieux 😉
Concernant notre « association », l’écriture est tout simplement fluide et évidente 🙂
Bénédicte La Belle au bois dormant ? Ah tiens, marrante cette idée, je n’y avais pas pensé ! 🙂
On compte fonder une association loi 1901 avec Nimentrix, mais nous ne savons pas encore dans quel domaine ! 😛
@Leiloona & Nimentrix : vous m’avez embarqué dans une belle visualisation de sophro dans votre premier paragraphe que j’aime beaucoup 😉
Un visualation de sophro un peu angoissante si c’est le premier paragraphe @Nady 😉 A moins de la continuer avec le reste du texte 😉
non non pas angoissante du tout puisqu’ils sont jetés au fleuve de la Raison pour que d’autres, plus en concordance avec mon Moi profond, surgissent et éclatent en plein jour, libérés de toutes les cordes ! 😉
@Nady, merci pour cette explication, madame la sophrologue 🙂
l’idée me trotte en effet dans la tête d’une fin de carrière dans ce domaine 😉
Marrant , je suis diplomé en hypnose ericksonienne 😉 Et à part dans mes textes, je ne m’utilise pas trop 😉 lol pour l’hypnose dans mes textes c’est – presqu’une blague 😉 )
intéressant l’hypnose @Nimentrix, je m’y intéresse un peu aussi de loin, on en causera de vive voix samedi 😉
ok @Nady 🙂
Nady : Ah oui, le premier paragraphe ? Punaise, je ne sais pas si cette séance de sophro serait vraiment reposante alors ! 😀
hihi, les séances de sophro peuvent bousculer l’âme mais pour faire ressortir par la suite plus d’apaisement après les pleurs 😉 d’autres séances peuvent au contraire faire déplacer des montagnes mais avant d’en arriver là, on doit se débarrasser des lests et espoirs perdus 😉
@ Leiloona/Nimentrix : MEA CULPA……Il est là le double fond du titre, précisément dans la phrase que je ne comprenais pas…..Je l’ai pourtant lu plusieurs fois mais encore une fois mes doigts sont partis plus vites que ma tête…..Milles excuses!!!!
@Benedicte au fond, dans nos textes, il est souvent question de doubles 😉 Tu n’as pas à t’excuser, chaque commentaire permet d’aproffondir les réflexions. Et qui dit réflexions, dit miroir, souvent utilisés par les illusionistes pour dissimuler le double fond 😉
Bénédicte : Mais un texte n’appartient plus à son auteur une fois le texte publié, c’est aux lecteurs de lire ce qu’ils veulent lire du texte … Donc pas de mea culpa à faire ! 🙂
@Louise : ton texte est une vraie pépite ! Le thème, le rythme, l’idée même de ce texte à partir de cette photo, tout est plus que parfait ! Merci ! J’ai pris beaucoup de plaisir à te lire et dès les premières phrases je suspendais le temps pour prendre tout mon temps tellement le plaisir de lecture était présent; Merci mille fois !
Je suis très touchée. merci à toi.
Ma douce @Bénédicte : on dirait que ça sent le vécu ton histoire, non ? j’imagine bien ta narratrice avec ses couches de vêtements et se faisant discrète 😉 une petite fille bien maligne qui sait déjà où sont ses priorités 😉 sa tranquillité et son bonheur 😉 et sinon, ta petite famille n’achetait jamais de souvenirs de vacances ? car le retour semble plus apaisé que l’aller 😉 hihihi grosses bises fraîches pour une belle semaine 😉
Nady la coquine/taquine !!!….On ne peut rien te cacher n’est-il pas vrai ?…Surtout que tu me connais de mieux en mieux !….Et bien non, nous n’achetions pas de souvenirs de vacances car il y avait très peu de commerces dans ce petit village à côté du Lavandou….Maman m’inscrivait au club et mes frères faisaient un peu de bateau et de tennis, ce qui ne prend pas de place dans la voiture au retour !!!!!…..
@Manue : un texte touchant et sincère 😉 merci
@jos : beaucoup d’amour et de tendresse mère/fille dans ton texte ! j’aime beaucoup tes conclusions reprenant des phrases d’auteur souvent très belles et propices à la méditation 😉 merci et à samedi en live
@Claude : excellent ton texte ! Dis donc, ne serait pas Grand Corps Malade qui se cacherait dernière toi pour ce beau slam cette semaine ?? Pour répondre à ta question : moi je veux bien t’accompagner et je me chargerai volontiers des bagages, j’ai plein de diables au boulot, on n’aura plus qu’à les pousser 😉
@Louise : Quel plaisir de retrouver ta belle écriture !….On sent palpiter en elle le mélange d’angoisse et de délivrance…..Tous les détails ont leur importance, ce dernier ménage et en même temps elle trouve la force de laisser une imperfection signant par là le début de la liberté…..C’est très bien fait, on comprend peu à peu et on l’accompagne dans son départ vers une vie qu’on lui souhaite riche d’expériences nouvelles dont le choix ne dépendra que d’elle……
Le goût des détails m’est venu grâce à ce magnifique atelier…Alors merci à vous
Leiloona et Nimentrix : Comme c’est beau et bien écrit ! Un régal ! Et cette fin optimiste et rassurante… Les barrières que l’on érige sont parfois faites pour être franchies…
@Jos : A mon avis, nous érigeons ces barrières en espérant secrètement qu’elles pourront être franchies 🙂
J’aime beaucoup cette histoire de barrières, c’est une fine analyse…..
J’ai été garde-barrière dans une vie antérieure 😉
Jos Humm, les barrières érigées sont assez compliquées à franchir souvent, et il faut une sacrée personne en face pour les voir (déjà), vouloir les franchir (aussi), pour ensuite accepter d’avoir franchi un tel Everest … Mais heureusement que de telles personnes existent. Mais Arsène n’est pas n’importe qui, n’est-ce pas ! 🙂
Louise: Ton histoire est touchante et tellement réaliste. C’est si difficile de vivre seule quand on est sensée être accompagnée. Tout est dans la liberté de choix. La solitude est plus supportable quand elle est le résultat de notre décision. La décision du départ est douloureuse mais ne peut être que salvatrice. Ton texte est poignant et me parle particulièrement. Merci !
Il faut souvent un long chemin pour arriver à une décision, et c’est ce qui la rend je pense non pas simple mais évidente… Merci pour tes beaux compliments
Bénédicte : Ah, le chargement de la voiture le jour du départ en vacances ! Qui n’a pas connu ce moment « d’excitation et d’appréhension » que tu décris si bien? Et j’aime bien cette petite fille en retrait, lucide et prévoyante.
Merci pour la petite fille…..Quand j’y repense je l’aime bien aussi !!!!!
Manue : Beau retour en arrière dans ce monde qui appartient au passé et qui fait naître la nostalgie certes, mais qui nous construit aussi et nous permet de commencer une nouvelle vie.
Claude : Ton texte rythmé et rempli d’humour nous donne envie de partir avec toi…Je ne sais pas si tu trouveras un porteur, mais ton voyage est plein de promesses.
@Manue : J’admire l’étendue de tes possibilités en écriture…..Là nous sommes dans l’émotion et le mystère avec autant d’authenticité que dans les registres si différents des deux dernières fois……C’est un vrai talent…Tu as un imaginaire riche et flexible, tu peux faire le grand écart et nous emporter à chaque fois avec toi…..Il y a plein de passerelles dans ta tête !!!!
@Jos : Ton texte évoque beaucoup de choses pour la mère que je suis !….Elle est vraiment jolie la démarche intérieure de cette maman bien décidée à ne pas gâcher par sa peine le bonheur de sa fille…..
Méfie-toi car nous sommes en train de prendre l’habitude de tes jolies citations de fin de texte toujours pleines de sens et qui termine ton récit comme un joli point sur un i…….
@Claude : Mais mon Prince où est donc votre carosse suivi de la valetaille destinée à transporter tous ces menus bagages ?……Je pense que tu t’es encore bien amusé en écrivant ce texte et du coup je vais te dire : on s’amuse pareil !!!!
Je t’imagine bien le sourire malicieux, laissant courir cette plume imaginative et réjouissante qui te caractérise…..
@ Manue : Nous sommes des êtres construits à partir de notre passé, il revient parfois sans prévenir, d’autres fois il nous porte … un joli texte où les sens règnent en maître, nous sommes nous aussi plongés dans cet univers.
@ Jos : Je connaissais déjà cette citation, et elle est ma foi assez terrible (doux euphémisme) … Mais je crois effectivement qu’il n’y a pas plus belle preuve d’amour que de laisser partir ceux qui le souhaitent. Se sacrifier pour autrui … oui … Et le geste de cette maman montre à quel point ses sentiments sont dénués d’égoïsme. Et il n’y a pas que les mères capables de telles choses …
J’aime tes textes qui illustrent une citation. ♥
@ Claude : Une merveille de parenthèse enchantée, j’adore te lire. Je n’ai aucune attente, seulement celle du plaisir à me demander ce que tu es allé encore chercher. Et franchement, pour avoir un tel éventail de tonalités, vous devez être bien une vingtaine derrière l’écran, non ? 😀
@Louise : un véritable soucis du détail dans ce texte, bravo… Cette femeq ui décide de tourner la page, mais qui fait quand ême le ménage une dernière fois.. Ménage symbolique ?
Le ménage est beaucoup chose, faire place nette, le poids des habitudes, le réconfort des habitudes, le sens que l’on n’a pas besoin de donner. A chacun de trouver le sien 😉
Très subtil ce premier texte Leiloona et Nimentrix.
@Louise, ton texte me parle plus que de raison.
@Bénédicte, je crois bien que les hommes ont très souvent ce regard noir quand vient le moment de mettre les valises dans le coffre. A nos dernières vacances, il restait de la place et mon homme s’en est vivement étonné 🙂
@Manue, tourner la page de son passé est souvent douloureux, et ton texte le dit fort bien.
@Jos l’ambivalence des départs… c’est toujours un arrachement en tout cas.
@Claude quelle chute merveilleuse !!! Bravo !
Depuis que notre maison est devenue la maison de vacances plus de problèmes de chargement !!!!…Quand nous partons c’est en amoureux et j’ai même la place d’emporter mon oreiller !!!
Décidément j’espère ne pas être à l’origine d’une vague de départ! Merci
@Benedicte : jolie mise en mots de souvenirs d’enfance 🙂 Qui n’a jamais connu les parents qui s’engueulent pour le rangement des bagages dans la voiture ? 😉 Le texte fourmille de détail qui facilite l’immersion et permet au lecteur d’accompagner cette petite fille. Très réussi !
Merci à toi….C’est vraiment la richesse de ce genre d’éxercice sur une photo : laisser venir à la surface des souvenirs que l’on retrouve si vivant avec étonnement……Parfois on part sur un truc totalement inventé et parfois on retrouve une petite madeleine !!!!!…..Mais il faut toute cette chaleur de l’atelier pour se laisser aller à raconter des trucs personnels…..
@Leiloona & Nimentrix : Je ne sais pas s’il s’agit de votre première collaboration mais elle est très réussie, on oublie totalement vos quatre mains. La rencontre de vos deux univers donne une si jolie poésie. Il y a de la magie dans tout cela, la preuve? C’est un enchantement de vous retrouver!
@Louise : merci pour les compliments 🙂 Ca n’est pas notre première collaboration sur l’atelier mais le neuvième (Atelier 197 et 198, 218 à 224) .
J’irais voir tout cela alors!
@ Bénédicte : Tu décris merveilleusement bien ces moments de départ et les détails que tu mets en lumière sont si… (je trouve pas les mots!) : la cocotte-minute, la gifle du frère… C’est si vivant!
Merci Louise, c’était à la fois doux et amusant ce voyage dans le passé….Dans ma tête mes parents étaient à nouveau jeunes et en vie…..Pour le meilleur le plus souvent mais parfois pour le pire !!!!!
ça fait partie de la magie des mots, nous replonger dans des souvenirs et des émotions…
@Manue : J’aime bien ton monde intérieur, il prend une belle dimension avec des phrases comme « Dans son monde à elle, les cloches sonnaient tous les quart d’heure, même la nuit ». C’est si joli
@Jos : D’abord un grand bravo à cette maman qui arrive à se souvenir de ce que fut ce moment pour elle!! Et une belle émotion transparait pour ce moment difficile si bien résumé dans ta dernière phrase, laisser partir ceux qu’on aime…
@ Claude : moi qui ai souvent du mal avec la poésie formelle, tu me séduis et me fais sourire, tu devrais être remboursé par la Sécu!
Leil&Nim : très jolie idée les Espoirs déçus, beaucoup de douce poésie cette semaine dans votre texte, un vrai plaisir de lecture.
Louise : bien envoyé ! J’ai poussé un ouf de soulagement quand elle s’en va enfin. Vraiment un beau texte.
Bénédicte : ahhhhhhh les départs en vacances … J’ai adoré ton texte ! Je m’y suis complètement retrouvée, un vrai petit morceau de vie 🙂
Jos : tu es décidément très douée pour illustrer une citation, bravo ! (je ne suis pas impatiente de laisser mes oisillons partir du nid …)
Claude : quelques mots et un chouette moment de lecture, merci 🙂
Merci pour vos remarques à tous ! Les fanes de carottes étant épuisées je me suis rabattue sur la nostalgie qui m’assaille quand je passe devant une certaine porte rouge …
Merci!
Désolé de ne pas avoir encore lu vos textes. Je reviens seulement aujourd’hui d’un lieu où toute connexion avec Internet était impossible. Je vais dès aujourd’hui, et avec gourmandise, rattraper ce retard de lecture. Un chouette moment que je savoure chaque semaine.
« Mes espoirs mêlés de rires et de joies », j’adore ce passage, c’est un bien beau texte que vous avez écrit tous les deux, infiniment poétique.
@Louise : oui une solitude choisie est toujours préférable à une vie à deux calamiteuse, c’est une décision forte qu’a pris ton personnage.
@Bénédicte : Ton texte me rappelle des souvenirs ! Il y a beaucoup de tendresse dans ton texte et ce sont ces souvenirs-là que l’on garde en mémoire.
@Manue : J’aime beaucoup la nostalgie de ton texte.
@Jos : J’aime beaucoup la citation de Joseph O’Connor qui illustre ton texte, effectivement quand on aime il faut accepter de laisser partir et c’est très loin d’être facile.
@Claude : c’est toujours un plaisir de te lire, c’est bien écrit, bien trouvé et à la petite pointe d’humour à la fin me ravit !