Tu portes le verre à tes lèvres et le finis d’un trait. Le coucher de soleil accentue les ombres sur ton visage, et fait ressortir les fleurs de cimetière qui parsèment tes avant-bras.
-Et si nous allions nous promener sur la côte demain ?
Je te réponds par un sourire. Demain, tu auras oublié. Pour me donner une contenance, je prends cette carte des plats. Je la connais par coeur, nous venons ici chaque samedi.
Je regarde la marcescence de tes mains. Elle m’émeut toujours. Ce temps qui passe sur ta peau, nos souvenirs qui s’épuisent et se colorent de teinte sépia. A partir de quand les gens oublient ? Existe-t-il une date, un fait, une bascule tangible ? A partir de quand les souvenirs prennent-ils plus de place que le présent ?
Le temps. Celui qui passe inéluctablement, celui qu’on donne largement à l’être aimé et qui se fait peau de chagrin au fil des ans. Existe-t-il un corollaire entre les deux ? Le temps accordé à l’autre est-il proportionnel à l’amour qu’on éprouve pour lui ?
J’entrouvre mon sac, en sors ce carnet beige dont je ne me sépare jamais. C’est le 42è. Voilà le temps que je m’accorde, que je nous accorde. J’écris. J’écris pour consigner le temps qui passe, sa flétrissure, pour ne pas sombrer dans la brume de l’oubli. J’écris pour ce temps que nous passons toujours ensemble, pour ne pas le voir profaner, pour m’y recueillir le temps des doutes. Et me dire, alors, dans ces moments-là : nous nous sommes aimés.
Alexandra, samedi 5 janvier 2019
***
Mijo :
Il s’appelait Juan. C’était un beau jeune homme, racé, la peau mate, le cheveu noir et œil de velours, un bel hispanique des pays chauds. Il venait de terminer ces études de restauration et voulait se perfectionner. Il partit parcourir le monde.
Il partit par monts et par vaux, de provinces chaudes en pays froids, de la malbouffe à la gastronomie étoilée. Il bourlingua sa bosse dans de nombreux pays, acquis plusieurs langues et un savoir-faire impeccable. Il avait rencontré moult personnes et personnages célèbres ou inconnus.
Puis un jour, il arriva dans une petite ville de Pologne, au bord de la mer baltique. Il fut subjugué par sa beauté et son originalité. Des façades typiques aux couleurs vives qui égaillent par temps gris. Des canaux serpentent la ville, remplaçant certaines rues , permettent aux touristes de sillonner la cité ou aux autochtones de faire ses courses par bateaux. Juan avait trouvé son pied à terre. Il allait pouvoir se poser.
Après de nombreuses pérégrinations à travers la ville, il découvrit au détour d’une rue pavée du centre, une petite place, un banc. Il se pose et se met à rêver devant la devanture d’une échoppe à vendre.
Devant lui, passa une jeune fille blonde comme les blés et des yeux bleus à s’y noyer. Elle était bien pensive. Derrière elle un petit chiot, un petit labrador noir avec un collier rouge. « – votre chien est très joli !! ». Elle se retourna, regarda le chiot avec douceur : « Mais ce n’est pas mon chien… » Leurs regards se croisèrent et Cupidon sévit. Ils trouvèrent dans le collier les coordonnées du propriétaire et ramenèrent le petit animal. Ils firent ainsi connaissance. Elle s’appelait Elin et était suédoise. Elle avait traversé la mer pour venir voir son frère et pourquoi ne pas trouver un job dans le coin.
Ils ne se quittèrent plus. Ils achetèrent le fameux petit local y créèrent leur commerce. Depuis ce jour, vous pouvez, si vous allez en Pologne, allez boire un café ou une bière en terrasse du « KAFFE PERRO NEGRO »nommé ainsi en souvenir de la rencontre du froid et du chaud et d’un petit chien noir.
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Cloud :
Vacances en Poméranie
Chaque année nous allons comme en pèlerinage
Sur les traces d’une révolte qui me semble d’un autre âge.
Paul m’emmène à Gdansk, symbole de ses vingt ans
Quand son âme enthousiaste le rendait militant.
Kaffe Perro Negro, si ça sonne espagnol
Il faut quand même compter trente six heures de bagnole
Pour arriver enfin en très mauvais état
Sous un brouillard maussade comme un film de Wajda.
Tout ça pour la mémoire de feu Solidarnosc
Alors que je ne rêve que du ciel de Manosque.
On visite les églises et les chantiers navals,
Des monuments grisâtres dont je me fous pas mal.
Puis on fait des achats, inutiles et ruineux :
Des assiettes Walesa et des mugs Jean Paul II.
Rentrés tôt à l’auberge, installés en terrasse
On attend le dîner, on tue le temps qui passe.
Je vois Paul en extase devant sa bière Warka
Attendant fébrilement qu’on lui serve la vodka,
Accoutré d’une chemise, cadeau de tante Odile,
Qui ressemble aux damiers de courses automobiles,
Tandis que je maugrée rivée sur mon menu
Où quand je veux une chose on me dit « Y en n’a plus »,
Je me dis qu’un beau jour, je trouverai l’excuse
D’une révolte gilets jaunes quelque part en Vaucluse.
Rivée sur mon menu
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Pierre :
Peu de gens savent que dans cette vallée touristique, à cheval entre la Suisse allemande et la Suisse Italienne, se trouve un village qui a expérimenté à la fin des années 60 un modèle de partage communiste.
Il s’agissait de répartir le flot de touristes dans les quatre bars existants. Ils était tous semblables, mais il suffisait que le premier couple de randonneurs ne s’assoit dans l’un, pour que tous les autres suivent l’exemple. Bête exemple de la moutonnie touristique qui sévit dans notre vallée.
Un jour, les quatre cafetiers décidèrent de répartir plus équitablement les randonneurs. Ils décidèrent d’orienter leurs clients par taille de pied. Les 37/39 allaient au Kaffe Perro Negro. Les 40-42 allaient au Kaffe Gatto Giallo et les 43-46 au Kaffe Maiale Rossa. Les moins de 36 au Kaffe Coniglio Bianco.
Cela eut des effets inattendus.
Il eut par exemple beaucoup plus de femmes au Perro Negro. Les hommes se retrouvaient inévitablement au Maiale Rossa et les enfants au Coniglio Bianco. Seul le Gatto Giallo gardait un semblant de diversité. Du coup, le premier était constamment en rupture de thé, le second de bière et le dernier de soda.
Ils décidèrent donc de changer de méthode, tout en gardant les couteuses plaques de lave émaillée indiquant les pointures.
Désormais, à l’entrée du village, chaque promeneur se voyait remettre une notice expliquant l’attribution de son café. Il suffisait de prendre son âge additionné à sa pointure et à sa taille en centimètre, modulo seize, plus trente, pour retomber sur un nombre entre trente et quarante-six. Il n’y avait plus qu’à lire les plaques pour trouver le bon café.
Malgré l’élégance de cette solution, certains touristes se plaignirent du caractère aléatoire d’un tel système. Pourtant, il s’agissait là d’un groupe abélien de première forme (de type Z/pZ) mais l’ignorance crasse des touristes n’est plus à démontrer.
Dépités, les cafetiers abandonnèrent alors l’expérience communiste. Ils laissèrent faire les touristes qui remplissèrent les cafés en fonction de la distance au parking. Résultat, au bout d’une saison, seul le Kaffe Perro Negro fit du chiffre. Les autres, dix, vingt et trente mètres plus loin, firent faillites.
Cette plaque 37/39 est là pour nous rappeler ces 3 leçons :
le communisme ne fonctionne pas à l’échelle d’un village suisse.
les gens ne connaissent pas les groupes abéliens de la forme Z/pZ et c’est bien regrettable.
les touristes sont des gros fainéants.
***
Kroum :
Après les agapes des fêtes de fin d’année
Nous voilà à nouveau esseulés
Et mon gosier encore bien assoiffé.
Ne te moque pas ma dulcinée,
Je te vois, tu sais,
Avec ton œil gourmand à rechercher un met
Pour te sustenter
Ou un bon breuvage pour m’accompagner.
Après avoir bien festoyé avec nos enfants
Et petits enfants,
Il était grand temps
Qu’on prenne du bon temps
Loin de tout ce tumulte festif ambiant
A ripailler tout décembre durant.
L’astre du jour africain,
Tel fut notre gain,
Grâce aux deniers
De notre descendance adorée.
Quelle aubaine !
T’imagine ? on aurait pu se retrouver en Pologne à même période avec une petite laine !
Comme il est bon de me retrouver qu’avec toi,
Là, ici, dans cette taverne désertée… juste toi et moi.
Dis moi ma mie,
Sais tu ce qui me réjouit ?
C’est d’imaginer que mon bonheur le mois prochain
Sera tout aussi bien.
As-tu une idée
De notre destination pour le 14 février ?
***
Anne-Marie :
Sous le Parasol
Rares étaient les moments où ils s’installaient à la terrasse du « Kaffe Pero Negro », mais, en cette fin d’après-midi d’octobre, l’air était doux et annonçait, peut-être un hiver à venir moins rigoureux que l’année passée. La mer Baltique n’était pas loin et Gdansk respirait la douceur de vivre.
Wanda venait de rejoindre Andrzej qui vidait déjà une pinte de Zloty Lwy. Elle parcourait avec envie la carte du Kaffe ne sachant que choisir tellement tout la tentait. Opter pour un « kawa », spécialité de la maison ou bien le chocolat chaud surmonté de sa Chantilly. Elle avait déjà décidé qu’une impasse sur la pâtisserie n’était pas envisageable et opta pour la « szarlotka ». Son homme, lui se contentait de sa bière légèrement ambrée bien moussue et de la poitrine opulente de la serveuse, un vrai régal pour les yeux, la naissance des seins de cette femme rondelette le rajeunissait. Il faut dire que Wanda avait cessé de le faire vibrer. Il fallait bien qu’il se console. Certes, après tant d’années de mariage, leur complicité n’était plus à prouver et les nourritures terrestres et spirituelles les réunissaient sans peut-être, les combler.
La fougue de leur jeunesse s’était quelque peu émoussée, voir envolée. Bien sûr, le temps du passé désormais, avait pris le pas sur le temps de l’avenir. La valeur du temps s’inscrivait maintenant dans le présent. Chaque jour, ils s’appliquaient à vivre pleinement chaque instant.
Rien ne leur avait été épargné. Ils avaient lutté coude à coude dans la Pologne ravagée de leur jeunesse. L’année 1970 resterait à jamais gravée dans leur mémoire. Andrzej s’échinait sur les chantiers navals et Wanda, elle, enchaînait des petits boulots pour arriver à faire bouillir la marmite avec ce qu’elle trouvait. Très engagée politiquement, elle dormait peu, prenait sur son sommeil pour militer en écrivant pour le journal local.
Cette année-là, les émeutes avaient été d’une extrême violence. La classe ouvrière fît reculer le pouvoir. Gdansk était au cœur de dramatiques évènements. Attachés à leur ville et à son histoire, en dépit de la dureté de leur vie, ils résistèrent. Les affrontements avaient décimé la population. Dans leur environnement, Ils ne comptaient plus les disparitions. Beaucoup de leurs camarades de lutte perdirent la vie.
Les années défilèrent… jusqu’à cet après-midi sous le parasol du « Kaffe Pero Negro ».
Wanda et Andrzej s’étaient-ils perdus, victimes d’un passé peut-être révolu et d’un avenir à construire dont ils se sentaient exclus ? Avaient-ils encore cette fibre militante ? Ou bien l’expérience de la vie, de leur vie les avaient-ils anesthésiés au point de les engluer dans un petit confort quotidien fait de petits bonheurs matérialistes…?
A moins que l’âge, l’expérience des luttes et l’analyse des différents mouvements et courants « politico » complexes les aient amenés à s’éloigner de leurs idéaux. Et pourtant, la capacité à réagir, à lutter, c’est se tenir debout jusqu’à son dernier souffle, bien vivant en refusant toutes compromissions et ce, pour un meilleur présent, un meilleur futur. Un défi à relever pour toutes les générations.
Après quelques pintes de bières, notre Andrzej, avait dans le regard une lueur quelque peu lubrique quant à Wanda, elle ne pensait plus qu’à s’empiffrer, la finesse de sa taille ne l’a préoccupant plus.
***
Aurélie :
Je ne t’attendrai plus devant les briques rouges
Celles qui nous ont vues chanceler haletant
De caresses en baisers, de murmures en serments
Car aujourd’hui, au fond, rien, non, plus rien ne bouge.
Loin la passion, le feu, loin les heures lancinantes
A attendre tes mains et ton souffle et tes lèvres;
Loin, très loin, les étreintes, avec elles, les fièvres,
Les rêves, les promesses, tes lubies fascinantes.
Nous ne serons jamais ce couple qui attend
Dans la tiédeur du jour de plus qui s’achève,
A l’abri du soleil ou du vent qui se lève,
A l’abri de l’Amour que nous aimions si grand.
Je ne t’attendrai plus où tu m’as rencontrée,
Je ne t’attendrai plus, je suis si loin déjà,
Mon amour, je suis loin, tout aussi loin que toi
Et tous nos souvenirs aux autres vont se mêler.
***
Apolline :
Le rendez-vous
Etrange mais l’idée du dîner avait été lancée début décembre, fixée le 4 janvier sans que personne n’ait pu savoir encore où celui-ci aurait lieu. On était quand même à trois jours de la dernière journée de l’année et le mystère n’était toujours pas levé. Plusieurs s’étaient inscrits car le projet avait eu du succès dès sa proposition et sa proche concrétisation avait suscité une forme d’excitation dont les friselis mentaux viraient parfois à l’obsession. Evidemment écrire et mélanger ses écritures sans savoir à qui on avait affaire et toujours sous un pseudo, ça vous avait un petit air de promiscuité insolite qu’on avait envie de lever en allant à la rencontre des aficionados d’A le plus tôt possible.
Sûr que chacun dans son coin devait se dire, qui donc se cache derrière les mots un peu osés d’untel ou, celle qui construit toujours ses textes avec une chute mirobolante qu’à chaque fois on lui envie, comment est-elle ?, et celui-là (mais était-on certain que c’était « il » ?), j’ai pas du tout mais pas du tout envie de le rencontrer, pourvu que le hasard ne me place pas à côté de lui ou que je puisse m’en apercevoir à temps ! Car, lui, je n’aime pas du tout ses mots.
Toujours est-il que le temps passait et que la curiosité grandissait avec sa dose augmentée de virtuel, large source d’élucubrations mentales démesurées, au sujet du nombre de convives, de la parité hommes/femmes, du choix du resto, de l’environnement, chaleureux ? Banal ? Accueillant ? Célèbre ? Parisien ? Bref, des questions, encore des questions, toujours des questions. Il fallait que ce soit réussi, bon dieu, ce dîner, car la mayonnaise déjà bien bétonnée depuis 6 ans de l’atelier en dépendait et il fallait à tout prix que ça continue ! Elle n’allait quand même pas se liquéfier lamentablement cette sauce couleur jaune d’œuf (sans message subliminal ni supputation équivoque sur l’évolution de l’actualité actuelle)
Alors ceux qui n’avaient pu s’inscrire, qui pour des raisons financières, qui de disponibilités, qui de volonté de garder l’anonymat et la protection confortable de leur position derrière l’écran, allaient regretter amèrement le moment unique de la rencontre au Café des Editeurs à Paris. Ils n’auront su qu’après coup, que déjà se profilaient des acceptations de tapuscrits, des parutions de manuscrits, des éditions à grand volume, que dis-je des prix et que les futurs publiés présents allaient être encensés en littérature.
Et que le Kaffé Perro Negro de Gdansk ne serait finalement pas le lieu ultime du rendez-vous tant attendu de l’atelier d’écriture n° 322…
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Terjit :
Pour nos 10 ans de mariage il m’a emmené à Moscou pour voir « le grand Léonid »… 10 ans plus tard, direction Bucarest pour rendre visite « à l’immense Nicolae »… Pour nos 30 ans, vol direct Paris-Pékin, puis correspondance vers Pyongyang, pour saluer « le gigantesque Kim »…
Quand nous avons commencé à parler de nos 40 ans, j’ai été très claire : je veux une vraie surprise, pas de défilé militaire, autre chose à manger que du chou, et une ville en bord de mer… Je me voyais déjà un mojito à la main sous les cocotiers, mais c’était sans compter sur son « humour ». Quand nous avons enregistré les bagages à l’aéroport les comptoirs se succédaient : Baly, Rio, Los Angeles, mais nous ne nous arrêtions pas. Tout au bout de l’aérogare mes yeux sont tombés sur Dar-Es-Salaam, j’étais toute excitée et sur le point de lui sauter au cou… mais il y avait encore un guichet derrière, et bien sûr c’est là que nous nous sommes arrêtés. C’est vrai que les défilés militaires n’ont plus trop la cote en Pologne, que l’âge d’or du chou est révolue depuis la chute du Mur et que c’est au bord de la mer… mais quand j’ai vu « Gdansk » j’avais toujours autant envie de lui sauter au cou, mais pour l’étrangler !
Et voilà… nous y sommes… Entre deux averses il fait un temps magnifique pour la Pologne, et je suis devant une carte à choisir entre Bigos, Oscypek et Pierogi… j’hésite… Lui il s’en moque de tout ça, il a mis son short avec sa chemise à carreau affreuse, ses sandales agrémentées des chaussettes blanches pour ressembler à un touriste Munichois et a même trouvé au coin de la rue une casquette plus immonde que sa chemise. Et comme monsieur est organisé, demain nous allons marcher sur les pas du dernier grand soudeur Polonais. Je vous vois venir, vous pensez à Walesa puisqu’on est à Gdansk… bande de naïfs… pour l’étron borné que me sert de mari le seul vrai héro ici c’est Jaruzelski, celui qui retirera ses lunettes noires quand il aura terminé de souder la Pologne avec l’URSS, comme disait Coluche…
Dans cette vie de merde, osons le dire, il y a quand même une petite lueur d’espoir. Après déjeuner nous allons voir les ruines du chantier naval. Je me suis renseigné sur wikipédia : c’est la plupart du temps désert, les quais sont glissants comme une patinoire et comme mon crétin à carreaux n’aime la flotte que pour agrémenter le Ricard il n’a jamais appris à nager… Ce n’est pas très classe, d’accord, mais il paraît que la noyade ne dure pas plus de 2 ou 3 minutes, soit presque rien par rapport à 40 ans…
***
Val :
Comme chaque année, alors que nous prenons la route pour aller chez mes beaux-parents en Espagne où nous passons une partie de nos vacances, nous nous sommes arrêtés à mi-chemin dans ce petit troquet, non loin de la frontière, « notre troquet » comme George le surnomme depuis qu’on l’a trouvé. Une année, le passage à la douane avait été très chargé aussi ce dernier passé nous avions fait une pause. Georges avait une forte envie de faire pipi, et le hasard nous avait conduit dans ce petit bistrot où le patron servait à manger à toute heure. Nous en avions profité pour manger un peu, du coup. Depuis c’est devenu un arrêt obligé pour Georges. Il s’y trouve comme chez lui et ça lui coupe le voyage. Le patron est, il est vrai super sympa. Personnellement, j’aimerais autant nous faire des sandwichs, on perdrait moins de temps mais mon homme refuse de manger froid, même en été. Nous voilà donc sur la terrasse. Il a déjà choisi ce qu’il voulait manger. En même temps, il prend toujours la même chose : un croque-monsieur avec des frites, quelle idée en Espagne ! Moi j’hésite. Il y a trop de choses sur la carte. L’été, j’aime bien manger froid. Mais en même temps, ce n’est pas la chaleur aujourd’hui alors je vais peut-être me laisser tenter par le plat du jour, qui est moins cher, en plus. Je crois que c’est ce que j’avais pris l’année dernière déjà.
Ca y est : nous voilà enfin installés à la terrasse de « notre petit café », une pause que j’attends toute l’année et qui annonce les vacances tant méritées. Quand je m’installe à notre table, toujours la même, je décompresse enfin. Je sais que je suis presque arrivé, que bientôt je retrouverai mon village natal, ma maison d’enfance et mes parents. Yvette n’aime pas trop que l’on s’arrête là, ni ailleurs d’ailleurs. Elle voudrait qu’on file au plus vite, qu’elle puisse au plus vite sauter dans son maillot de bain et plonger dans la piscine. Mais moi cette halte, j’en ai vraiment besoin. C’est un peu comme un sas de décompression entre le boulot et le lacher-prise. Si seulement, elle pouvait sourire un peu. Elle est pressée et pourtant, il lui faut trois plombes pour se décider entre une salade composée, une tortilla ou le plat du jour, un plat chaud ou un froid… C’est toujours comme ça les femmes, indécises et contradictoires. Moi je sais que je vais me régaler comme chaque fois, que les frites seront croustillantes, que l’œuf sera coulant juste comme j’aime J’en salive d’avance.
Je savais qu’ils seraient là ce midi. Tous les 15 août depuis plusieurs années, ils s’arrêtent pour manger. Je ne peux pas les oublier. Ce sont mes seuls clients en ce jour férié, que dis-je les seuls de la semaine, du mois…bref les seuls qui s’arrêtent encore manger chez moi. En temps ordinaire, je ne sers qu’à boire aux rares habitants qui n’ont pas encore déserté le village, à savoir une petite dizaine d’octogénaires. Mais je suis comme ça moi, je ne veux pas décevoir ce brave homme. Il a l’air tellement heureux quand il s’assoit à ma terrasse. En me voyant c’est limite s’il ne me prend pas dans ses bras. Alors je n’ai jamais osé leur dire que je ne sers plus à manger. En même temps, j’ai un peu de temps et il me plait bien à moi aussi ce rendez-vous annuel. Du coup, un jour ou deux avant je m’organise. J’astique l’intérieur, je passe le karcher au sol, sur les marches. Je nettoie les tables et les chaises, sorties pour l’occasion, comme le parasol. Je ramène même quelques plantes de la maison. Si seulement, ils savaient. Pour ce qui est du menu, lui, ne me pose aucun problème : il prend toujours la même chose, un croque- madame avec des frites. Et il est tellement souriant avec sa casquette à carreaux, toujours la même. Le plus stressant, c’est elle. J’ai conservé mes vieilles cartes, celles du temps où l’auberge tournait bien alors il y a un peu de choix et je ne sais jamais ce qu’elle va choisir. Discrètement, l’air de rien, je l’oriente sur le plat du jour afin de lui servir le reste de notre dîner de la veille. J’espère que cette année encore j’y arriverai. J’aurai peut-être dû faire autre chose que des tripes hier soir, quelle idée !
Les textes écrits sur d’autres blogs :
>
Coucou Leiloona
Un bilan un peu amère, en quelque sorte, mais il est vrai que l’usure du temps transforme l’amour en affection dans la plupart des couples.
Tu mets aussi l’accent sur la sensibilité plus forte des femmes !
Dans tes mots, chaque détail compte, et encore une constatation, les femmes observent tout et ont une mémoire plus vive !
Bonne semaine et gros bisous
Bonjour Alexandra, il y a une erreur sur l’URL de Cécile C qui amène à mon blog Marinade d’histoires.
Non, il amène au panneau d’admin de ceux qui ont un blog wp. Mais le lien est erroné… Je le changerai quand je le pourrai…
Ah ok, merci pour l’explication et bonne journée à toi Alexandra.
@Leiloona : Quelle tristesse qui se dégage de ton texte. C’est comme un petit hommage à toutes ces personnes qui ont perdu les souvenirs de la vie….ces souvenirs partagés avec des êtres aimés.
Avant tout, je vous souhaite, à toutes et à tous, une belle année 2019… Qu’elle soit comblée par le bonheur d’écrire 😉
@Alexandra : Superbe ! Et quelle belle poésie pour nous parler des ravages du Temps. Et l’amour est tellement présent ! Et toujours cette pudeur… J’aime beaucoup 😉
@Mijo : Une vie bien remplie et une belle rencontre. Ton histoire est belle et elle fait du bien.
@Cloud : Ah, mais je ne me souviens pas t’avoir lu dans ce registre ! Poésie et humour (toujours), c’est rare et il fallait oser… Notre Claude l’a fait ; et bien fait ! 😉
@Pierre : Quelle imagination et quel humour ! Une bonne idée que tu développes judicieusement pour notre plus grand plaisir.
@Kroum : Décidément, cette photo a inspiré beaucoup de poésie. On ressent l’amour et le bonheur dans ton texte… et les petites pointes d’humour ne gâchent rien.
@Anne-Marie : L’amour ne résiste pas toujours au temps, les convictions aussi. Elle est triste ton histoire, mais reflète certainement la réalité de beaucoup de couple…
@Aurélie : J’aime beaucoup ton poème, triste certes, mais d’où ressort un si bel amour !
@Apolline : Ha, ha, ha ! Quelle idée judicieuse et bien développée 😉 J’aime les portraits supposés des participants de l’atelier, les doutes sur leur personnalité, sur le lieu… et la chute est bien amenée ! Vraiment bien vu ton texte 😉
@Leiloona
Magnifique ton texte, quelle délicatesse et quelle retenue, en te lisant, j’ai appris de nouveaux mots qui dépeignent avec beaucoup de pudeur le temps qui passe. Un très bel hommage à l’amour avec un grand A…
@Alexandra K. Très beau texte tout en douceur et avec finesse pour évoquer le temps qui glisse sur ce couple avec beaucoup de bienveillance là où moi j’ai plus vu un couple en déconfiture :-).
Bonne année.
Nourrédine.
@Terjit
Décapant à souhait…C’est sur, ces deux là ne finiront pas ensemble… Belle plume pour dépeindre cet horrible attelage. Belle anthologie.
@Cloud
Comme j’aimerai pouvoir manier l’écriture en vers. Très bien, grâce à toi, je me lance un nouveau défit pour 2019 écrire en mode poésie. En vers ou en prose, l’humour et la dérision sont bien présents et le lecteur, avec toi, est assuré de passé un bon moment. Merci encore pour la « bonne bosse de rigolade » . Très beau texte.
@Pierre
Une histoire très originale, un vrai plaisir de lecture, à bas la « moutonnerie »…
A déguster en Suisse : leurs fromages.
@ Alexandra : Ton texte est magnifique ! L’amour, le temps implacable, l’envie de l’arrêter par des écrits… Tout cela est beau et tellement bien raconté. Ton année d’écriture commence à merveille pour mon plus grand plaisir. Et tu m’as fais un cadeau en m’apprenant le mot « marscescence » que tu appliques avec délicatesse sur des mains vieillissantes. J’en regarderai certaines avec un autre oeil… Bravo et merci.
@ Mijo : Quelle beau conte ! Il accompagne parfaitement la photo en donnant un historique plausible à l’établissement.
@ Cloud : Fais donc attention !!! Dans ton texte, tu as encore laissé un copier-coller malencontreux en oubliant d’effacer la dernière ligne « rivée sur mon menu ». Pour un Cloud, tu es vraiment dans les nuages…
@ Pierre : C’est génial ! J’adore, j’adore. Ne connaissant pas ces arcanes mathématiques, je suis allé sur Internet et me suis retrouvé avec le numéro 40. Ce n’est pas loin, mais c’est en face. Merci de ce texte délicieux. Je cautionne tes trois conclusions et j’en assume les deux dernières.
@ Kroum : C’est charmant. J’aime beaucoup la légèreté et les clins d’oeil qui saupoudrent ton texte
@alexandra : pudeur des mots pour dire la fragilité et la douleur du temps qui passe et qui s’ouvre néanmoins sur le plus beau des sentiments. L’amour y est palpable. Bouleversant. c’est un très beau récit.
@Mijo : Juan a l’âme voyageuse et la belle intuition de se poser là où les opposés s’attirent. Joli 🙂
@Pierre : Excellent ! 😀
Coucou !!! Très belle année à chacune et chacun. Je suis de retour, voici ma participation
https://randonnezvousdansceblog.blogspot.com/2019/01/atelier-decriture-chez-bric-book-n-322.html
A bientôt
@ Anne-Marie : Un constat morose pour ce couple, né dans la lutte. Les idéaux, comme l’amour, génèrent des rêves difficiles à entretenir. L’utopie d’un bonheur durable se transforme peu à peu en une succession de moments de plaisir. Ce n’est pas mal non plus. Et s’ils mangent et boivent ce que tu as dit, ce soir ils vont se régaler… En tous cas, ton texte est bien fait et très intéressant. Bravo.
@alexandra j’adore ce doux moment que tu racontes si bien… 😉 Tu me donnes envie de me remettre à l’écriture, tiens !! 😉
@aurélie je reconnais ta poésie, et sa douleur/fièvre… 😉 C’est un très beau poème, qui donne envie qu’on le relise plusieurs fois. Je vais essayer de participer une prochaine fois en espérant te lire à nouveau et encore.
@ Aurélie : Ton poème est très beau. Il est plein de douce mélancolie. J’aime vraiment beaucoup, avec une préférence pour les deux premières strophes, plus musicales.
@ Appoline : Belle montée en puissance avant le rendez-vous. Côté finances et disponibilités, il n’y aurait pas eu grand monde à Gdansk pour cette soirée. C’est dommage, cela aurait ajouté un côté romanesque…
@ Terjit : les couples de nos textes se ressemblent… Comme si on en avait discuté lors du dîner. J’aime beaucoup le développement de ton histoire. On est faits pour s’entendre…
@ Alexandra un très beau texte, mélancolique qui nous prend tous devant cette évidence.
Mais il ne s’agirait pas d’en abuser !
@Alexandra j’aime tellement la douceur ( douce résignation…) de ce texte où l’Amour semble semble résister au temps qui passe grâce à l’écriture.
@Mijo c’est mignon le clin d’œil au chiot de la rencontre, bien trouvé, c’est joli comme histoire.
@Cloud la poésie humouristique c’est sympa! Et ce n’est pas simple…en plus du travail de références réalistes !!! Chouette!
@Val Intéressant de proposer les points de vues des trois personnages… Comme on seul finalement, bien qu’accompagné… J’ai bien aimé la dernière pensée du propriétaire… une chute rigolote…
@Terjit Wahou !!! L’humour mordant de « quand on n’en peut plus….. » Bien joué ! Ca me rappelle un peu l’esprit des textes joués en « one woman show » un peu trash mais qui font du bien !
Aurélie : une histoire triste mais quel merveilleux poème. Bravo !
Alexandra : un très joli texte sur le temps qui passe (et l’oubli en touches) avec l’amour en toile de fond.
Cloud : content de retrouver ta plume pleine d’humour. Lire ton texte après celui d’Alexandra est amusant car c’est son contre pied dans le fond. J’ai beaucoup aimé.
Anne-Marie : un autre texte sur le temps qui passe avec des touches d’histoires sur la Pologne : très intéressant. Et tout cela sous un parasol.
Sélective dans un 1er temps (pas tout lu), ma réactivité spontanée :
Merci Leiloona pour ce très beau texte qui m’a profondément émue, la vie de tous les jours….avec le temps ce traitre…
Et Pierre, que c’est bon d’inventer des histoires de cafetiers et de touristes…à Gdansk et de nous les faire les déguster ensuite avec avidité !
A suivre…
Apolline
@ Val : Excellente idée ! J’aime beaucoup ces trois perceptions dont la dernière, touchante.
Bravo pour ce texte qui m’a touché. Merci.
je continue à découvrir les textes. Merci à tous pour ces bons moments de lectures. A demain.
@Kroum
De belles rimes qui chantent à l’oreille, nous sommes emportés par le bonheur de ce couple.j’aime beaucoup.
@Kroum Je reconnais bien la « tranquilité » plus ou moins souhaitée d’après les fêtes … et c’est d’autant plus doux que partagé avec l’Amour… au final
@Alex : L’amour toujours, malgré le temps qui passe. Joliment écrit.
@Mijo : Le hasard d’une belle rencontre et son dénouement joliment racontée.
@Cloud : un poème tout en rimes et rondement bien écrit. On y retrouve ton humour et tu y glisses discrètement quelques mots sur l’actualité.
@Pierre : Très drôle ce système de répartition. Il faudrait peut être imaginer le même pour la répartition des ressources, pour le paiement des impôts… Pierre Président!!!
@Kroum : il est bien bon en effet de se retrouver à 2 après avoir festoyer.
@Anne-Marie : un texte très riche mélant une histoire d’amour, l’histoire d’un pays et qui interroge sur un sujet d’actualité : la rébelion, défi de chacun.
@Aurelie : un joli poème. Par contre exprime-t’il ce que ressent la femme de la photo? Ou??
@Appoline : bel hommage à la rencontre du 4 qui fut bien agréable.
@Terjit ; Terrible!! Que de sarcasme!
@ Alexandra : Magnifique texte, j’ai adoré le passage sur les mains; je ne connaissais pas le mot « marcescence ».
@ Mijo: Quelle romantique génèse pour ce petit bistrot polonais !
@ Cloud : Beaucoup d’humour dans ces rimes si bien trouvées. J’adore » la chemise cadeau de tante Odile »
@Pierre: Super original et drôle !
@ Kroum: poétique et rigolo à la fois.
@Anne-Marie: J’adore la phrase au deuxième paragraphe: » Certes après tant d’années …..les combler », on dirait la réflexion d’un sage ! C’est un beau texte avec une fin pleine de malice de la part du narrateur envers ses personnages.
@ Aurelie: Un beau poème lyrique comme une chanson d’amour malheureux.
@ Appoline: Hi hi hi ! Super la façon dont tu as détourné la photo pour raconter et fantasmer le diner du 4 janvier ! Trop drôle !
@ Tergit: j’adore l’esprit mordant et irrévérencieux de ton texte !
@ Val: Très inattendue et pleine de tendresse cette histoire.
@Pierre
Original ce monde des chiffres et des groupes !
@Alexandra K. Vous faites une belle démonstration de comment on peut trouver de la beauté dans une image de la vie ordinaire avec un œil bienveillant sur le passage du temps.
@Anne-Marie J’aime beaucoup votre texte, tout y es bien décrit et bien balancé. L’introduction sur le lieu et les personnages et le côté un peu lubrique de l’homme, une vision un peu usée du couple qui tient encore solidement. Bravo !
@Terjit Texte très élégant, comme la manière de se débarrasser du mari avec finesse.
Merci pour vos commentaires, ils sont precieux et très encourageants pour moi.
Bonne année à tous!!! pleins de chaleur, d’inspiration et d’imagination!!!
Merci pour tous vos commentaires qui font chaud au cœur et me donne envie de persévérer
Mijo : J’aime beaucoup cette histoire mignonette faite de voyages, de coincidences, et d’amour. 😉
Clourd : Mouhahahaha, en alexandrins, peuchère ! Mes respects. J’aime ta gouaille. ♥ Tes écrits sont toujours des instants de délice.
Pierre : Merci pour cette incroyable histoire. Comme Cloud, j’ai calculé, et je me retrouve avec le nombre 36. Or, où vais-je ? Il y a le café pour les moins de 36, et un autre pour les 37-39, mais nada pour le 36 ?
Le mystère reste entier…
oui normal. Le système décrit n’a pas été prévu pour les géantes. 😉
Kroum : Comme Mijo, tu as écrit là un poème tout mignon. Carpe diem, oui ! 😉 Place aux voyages !
Aurélie :
Un poème bien mélancolique sur la séparation, mais écrit avec une certaine douceur. Ni colère, ni tension, juste le constat amer d’une fin.
Sois la bienvenue par ici ! ♥
Apolline : Ah ah ah ! 😀 Que d’attentes dans ce texte, que de questions. Je ne m’en suis pas posé autant. 🙂 (Heureusement ! 😉 )
Terjit : rooooh piquant à souhait ! Elle a perdu du temps, selon moi, non ? 😛
Val : structure intéressante, ces trois voix, puisqu’elles permettent la chute ! 😉 Bien vu !
Merci Alexandra de prendre ce temps pour nous tous … (et je me doute que l’auto questionnement n’a pas précédé le dîner du 4 ! Parfois on aime s’amuser…)
Merci Apolline, mais c’est normal de vous lire tous. Parfois avec la cadence hebdomadaire, je n’y arrivais pas. Mais avec ce nouveau rythme, je vais avoir plus de temps pour commenter. 😉
Oui, j’ai bien lu ton texte comme un amusement moi aussi. C’est marrant, les projections ! 😀 Bon, pour tout te dire, il n’y avait que deux personnes que je ne connaissais pas : les occasions de se voir depuis 6 ans ont existé déjà auparavant ! 😀
@Alexandra : c’est très beau !
@Cloud : joli exercice ! avec de belles rimes en osque, pas évidentes ! 🙂
@Aurélie : j’aime bien, on dirait les paroles d’une chanson. Mise en musique ?
Que d’imagination et de beaux textes
A toutes et à tous je souhaite une excellente Année d’écriture, de mots doux, de poésie et de paisir !
Alexndra : De jolis mots, une belle écriture qui évoquent le fil des années, tout doucement, d’instant en instant, teintée de mélancolie
Mijo : C’est adorable cette histoire toute simplle, développée en détail à partir de l’enseigne de l’échoppe.
Cloud : Belle virée à deux, même si le brouillard est présent, même si la révolte est tout près, même si tout est délicieux.
Pierre : Ou comment canaliser la moutonnie toutistique, mais pas si facilement que cela, pas si moutons de panurge que cela, les touristes ! Pour le groupe abéliens il me faudra un autre texte plus explcite car je n’y entends rien, merci
Kroum : Une belle réflexion sur un couple amoureux et heureux d’être ensemble
Anne-Marie : Un parcours de vie difficile, entre les aléas de la vie et ceux de la politique et un couple qui dure bon gré mal gré.
Aurélie : Comme une déception ou un découragement sonne cette douce poésie
Apolline : Ceux qui n’ont pu se déplacer attendent des réponses à toutes ces questions posées, y aura-t-il un autre texte ?
Terjit : Elle va s’en souvenir longtemps de ses 40 ans !
Val : J’ai adoré la vision et les sentiments de ces trois personnages, excellent !