Qui es-tu, bel homme,
Aux larges épaules, au manteau feutré, un peu abîmé ?
Pourrais-tu porter tel Atlas
Mes affres, mon désarroi, mes fugues ?
Ai-je le droit d’intervenir ?
T’appeler, pour te retourner et interférer
Dans cette vie, la tienne,
Toi qui marches déjà de guingois ?
Tête bien faite et bien pleine
Chapeauté, ganté, botté et galonné
Protégé, à l’abri du froid
Tu marches, regard droit,
La vie devant toi
Ai-je le droit de t’appeler
Moi qui ai tant de fardeaux à déposer ?
Mère Noël, mère fouettarde,
Je dois d’abord terminer ma tournée
Avant de pouvoir me poser.
© Leiloona, le 14 décembre 2014
Le texte d’Olivier Vanderbecq (âmes sensibles, s’abstenir)
Allez-y les gars, vous pouvez cavaler autant que vous le voulez, je vous rattraperai !
Je vous avais dit de ne pas vous approcher de ma famille, mais vous ne m’avez pas écouté. Vous auriez dû ! Vous avez commis une erreur et quand je vous aurai mis la main dessus, je vous jure que vous allez le regretter.
A cause de vous ils sont hospitalisés, à cause de vous ils ne sont pas au chaud à la maison, blottis dans le canapé, devant la cheminée, à lire une histoire à la lumière des guirlandes du sapin. Non ils sont juste dans une chambre blanche, aseptisée et froide, le corps parcouru de tuyaux pour respirer et les maintenir en vie.
Pour combien de temps ? Je ne sais pas, les médecins non plus ne savent pas.
Vous deux par contre, je vous assure que vous ne sortirez pas vivant de ce parc ! Vous le savez que je vais vous attraper et vous trainer dans la forêt ? Vous savez que quand je vous tiendrais entre mes mains vous allez morfler ?
J’ai ce qu’il me faut dans la poche. Oh pas grand-chose, juste un marteau, un cutter et des liens en plastique… De quoi vous attacher et vous faire mal.
Longtemps, très longtemps. Afin que vous enduriez vous aussi les souffrances qu’ont subies les miens.
D’ ailleurs vous n’en sortirez pas vivants de ce parc !
Je vais vous attacher les mains et les pieds de manière à ce que vous ne puissiez pas vous débattre. Et puis vous bâillonner avec vos vêtements afin que personne ne vous entende hurler. Et après je vais m’amuser avec vous. Je vais jouer avec vos corps comme vous avez su faire avec ma famille.
Je vais commencer par vous briser les rotules, les orteils et les doigts. Juste pour être sûr que vous ne puissiez plus rien faire. Juste pour voir vos yeux se révulser sous l’effet du choc. Ne pas vous entendre crier sera frustrant mais les larmes couler sur vos yeux, vos prunelles s’agrandir et le craquement des os seront suffisants et satisfaisants.
Puis le crissement de la lame, le petit déclic pour la bloquer…. Et je dessinerai alors ma souffrance sur votre peau. J’y tracerais les sillons sanglants de ma douleur et de ma peine. Avec colère je vous ferai saigner, je vous repeindrai aux couleurs de ma haine.
Ce qui est dommage, c’est que je n’aurais pas le temps de développer ni de m’attarder. Je devrais faire vite, pour éviter qu’un promeneur ne nous trouve.
Vous on vous trouvera ! Oh en sang, en morceaux, le ventre ouvert et les tripes fumantes mais on vous trouvera !
Alors oui, allez-y marchez mais moi je vous suis et je ne vais pas tarder à vous rejoindre.
Vous avez voulu jouer sans tenir compte de mes avertissements et bien mal vous en a pris.
Vous avez attaqué ma famille mais vous ne saviez pas qui j’étais.
Dommage.
Le texte de Ghislain :
Vêtu d’un imper et d’un beau chapeau
J’avance sur la route de la vie.
Depuis mon plus jeune âge c’est ballot,
Je n’ai jamais eu un seul vrai ami.
Vers la lumière je m’en vais marchant,
Ohé, ohé, venez à moi, amis !
Vers la lumière je m’en vais courant,
Ohé, ohé, sans vous je m’ennuie !
Je vieillis solitaire et loin de tout
Je marche encor sur ce même chemin
Toujours personne à mes côtés, j’bafoue
Quand j’adresse la parole à quelqu’un.
Vers la lumière je m’en vais marchant,
Ohé, ohé, venez à moi, amis !
Vers la lumière je m’en vais courant,
Ohé, ohé, sans vous je m’ennuie !
Je n’y crois pas, c’est vraiment merveilleux !
Quelqu’un qui me parle, un ami, enfin…
Quelqu’un qui s’intéresse à moi, puis deux,
Puis un groupe entier d’amis tous zinzins !
Avec eux je rigole et je me sens
Redevenir jeune, un adolescent.
On est tous fous, tous en dehors du temps
C’est ça l’amitié : de vrais liens de sang !
Vers la lumière je m’en vais marchant,
Ohé, ohé, restez tous mes amis !
Vers la lumière je m’en vais courant,
Ohé, ohé, enfin j’aime la vie !
Et voici vos liens :
Adrienne : M, comme manteau et memento
Jacou : Apprentissage
PierForest : Le père Noël noir
Vu de mes lunettes : L’inconnu
Anne- Véronique Herter : L’homme du parc
Cléo : L’allée
Antigone : Ton ombre fuyante
Passion Culture : Mes 4 erreurs
Les tribulations d’une lectrice : Souvenirs
Sarah : Le Chemin des possibles
Fred Mili : Un jour de brouillard
ah! être deux à porter les fardeaux de la vie 😉
j’ai l’impression, en lisant vos textes, que cette semaine-ci nous allons avoir des vues très diverses sur ce personnage chapeauté 😉
Oui, je crois aussi que les textes seront bien différents ! 😀
Et ton commentaire m’ouvre une nouvelle perspective … comme quoi. Merci ! 🙂
Bonjour Leillona :Quelle impression de lassitude dans ton poème, mais bien sûr tu as le droit, il n’attends peut-être justement que ça, que quelqu’un ait besoin de lui !
@Olivier ton texte fait froid dans le dos, c’est sans doute l’éffet rechercé.
@Ghislain quant à lui plein d’espoir, tout arrive !
Laissitude ? Oui, je crois bien … Merci de ton commentaire.
Leiloona : ton texte m’a fait sourire parce que tu as su trouvé dans cette photo beaucoup de mythologie, et un peu de Noël aussi… et c’est amusant l’inspiration. Ah, les épaules des hommes !
Olivier et Ghislain : deux autres sortes d’inspiration, c’est intéressant à lire !! 😉
Oui, cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps, alors je baigne dedans … (mythologie et Noël. 😉 )
merci 🙂
L’atmosphère de votre texte me plait beaucoup, aussi. Cette envie de se faire voir sans y parvenir est bien transcrite 🙂
Et voici mon lien. Je reviens lire et commenter quand Gaétan sera à l’école
http://www.milleetunefrasques.fr/2014/12/une-photo-quelques-mots-48/
Je viens de l’ajouter ! 🙂
@ghislain : ohéohé on est là mon ami ! J’aime la musicalité de ton texte !
@olivier : tellement réaliste ! La colère, jusqu’à la haine la vengeance et la folie… flippant mais très bien fait….
@Leiloona : de la curiosité et de l’envie dans le regard que tu lui portes. J’y retrouve ta poesie… merci !
Je vais me promener sur les blogs maintenant… merci à tous et belle journée !
Hé oui, il y a de ça aussi … c’est un mélange de tout ce que vous dites … intéressant en tout cas, je lis vos commentaires avec curiosité ! 🙂
merci beaucoup… 🙂 vous l’avez sans soute deviné, ce sont des paroles de chanson (même si je n’ai pas composé de musique ;-)…) Ce que vous citez est une partie du refrain.
@Leiloona : on aimerait toujours être deux pour porter les fardeaux de la vie, les déposer en se serrant contre l’autre. Très joli texte.
@Olivier : c’est brutal pour un lundi matin !!!
@Ghislain : Tellement d’espoir après le texte de Olivier !!!
Merci ! 😀 Et comme tu as raison, oui …
@Leil : j’aime le fond de ton texte car j’y retrouve certaines choses et que tu sais, forcément, ce qui me fait plaisir dans tout cela. Par contre, je ne sais pas quoi, mais un truc ne me plait pas dans la musique du texte. Petite musique désaccordée deviendra très bientôt grande symphonie, en tout cas, je n’en doute pas.
@Olivier : ton texte me donne une furieuse envie de lire un thriller, tiens. 🙂
@Ghislain : jolie petite musique 😉
Merci. 😉 Oui forcément …
Et fais gaffe, quand je vais faire péter les cymbales et les trompettes ! La chevauchée de la Walkyrie bientôt ! 😆
Je suis prête 🙂 j’ai mes boules Quiès krkrkrkr
Mais tu ne pourras échapper à ma chorégraphie ! 😀
Merde……………….. 🙂
merci 🙂
Le « ohé ohé » du refrain, qui fait vraiment air marin ne colle pas vraiment avec le reste, mais je n’ai pas pu m’empêcher de le mettre pour bien que l’on voit que c’est les paroles d’une chanson
@ Olivier : J’ai déjà un petit peu échangé avec toi sur ton texte … Il est effectivement glaçant : je ne lis jamais de thriller car je suis une froussarde, et là pfiuuu que ce fut compliqué pour moi de le lire …
🙂
@ Ghislain : Ce que j’aime dans tes textes, c’est ton renouvellement ! J’aime le même, toujours un autre. 😉 Une jolie ritournelle.
Merci beaucoup 🙂 je profite de ce bel atelier pour varier un peu les styles d’écriture, pour ne pas écrire toujours le même genre de textes. Je teste, essaye, tente de nouvelles choses… cette semaine-ci la chanson, la semaine prochaine, qui sait ?
J’aime beaucoup aussi votre texte. La description de l’homme est vraiment remarquable !
Mais c’est très bien au contraire, j’aime bien, je ne sais jamais ce sur quoi je vais tomber ! 😀
A la semaine prochaine alors ! 😉
Coucou je remets mon lien ici il semble qu’il soit passé à la trappe : https://hisvelles.wordpress.com/2014/12/15/un-jour-de-brouillard/ 😀 😛
Bonne journée
Arghhhhh encore !!!! Punaise … je vais zyeuter mes spams, afin de t’ajouter de nouveau … j’avoue ne pas bien comprendre. Désolée.
Non non je suis pas dans les spams mon message figure bien sous la photo, devant d’autres liens, juste un oubli. 😀
Oh … :/
Victime de trop de succès cet atelier ma chère ! 😉
Et victime aussi de la fatigue de fin d’année. Je suis désolée d’avoir raté ton lien hier.
Je t’en prie pas de souci entre nous. 😉 Les vacances approchent j’espère que tu en profiteras pour te retaper une santé de fer.
Bises tiens ! 😀
La bise aussi !
Oui, je vais manger des lentilles pour faire le plein ! 😉
j’arriiiiiiiiiiiiiive 😉
voici mon texte :
http://lagazettedecitronbleu.eklablog.com/accueil-c18260698
merci à toi et de tes idées de photo celle-ci n’était pas decevante haha
Je l’ajoute illico ! 🙂
@Leiloola: C’est amusant, on dirait que tu décris le Père Noel noir 🙂
@Olivier: Brrr, j’entend encore les os qui craquent.
@Ghislain: Comme une chanson de matelot ramant gaiement, c’est plaisant à lire.
Oui, c’est vrai on peut le voir ainsi ! 😆
J’aime bien lire vos différentes interprétations sur mon texte. 😉
merci 🙂
Eh oui : Ohé ohé = chanson de matelot 😉
Mais c ‘était voulu…
J’aime le ton nostalgique de ton poème
mais BRRRRRRRRRRRRR heureusement que tu préviens pour le vengeur gore qui s’insinue entre des textes plus…calme !
Bonne journée Leiloona encore une fois c’est stupéfiant les interprétations de cette photo.
Oui, comme j’ai été un poil traumatisée (pas vraiment ce que j’ai l’habitude de lire, j’ai un coeur tout mou, j’ai préféré prévenir ! 🙂
Et j’adore lire les différentes interprétations oui ! 😉
Je voulais te signaler que le lien de » jacou » ne fonctionne pas !
@ +
Je sais bien, mais je n’ai pas réussi à trouver son écrit … Alors je ne sais pas, peut-être ne l’a-t-elle pas correctement programmé ?
Si quelqu’un trouve le bon lien , je prends …
Jacou ?
Oui, en effet; j’ai dû intervenir pour qu’il s’ouvre. Une manip incertaine de ma part.
@leiloona : La rencontre (amoureuse ou non) aide t-elle à se débarrasser de ses fardeaux ou faut-il les avoir laissés de côté avant pour que la rencontre puisse avoir lieu ?
@olivier: ce texte me glace le sang (d’autant plus qu’il n’y pas le contexte ni les raisons de ces actes orduriers) mais ça sonne juste.
@Ghislain: un texte optimiste, ça fait du bien !
Justement, ma réponse est à la fin ! 😉
Merci 🙂
– Leiloona: Le ton léger et romantique de ton poème me plait beaucoup. C’est assez optimiste mais il y a une note un peu triste sous-jacente. Est ce le filtre photo qui donne ce ressenti?
– Olivier: J’ai adoré ton texte à la Punisher. Ce style est plaisant dans un film mais c’est la première fois que j’y suis confronté à l’écrit. C’est bien mieux, on a le temps et la capacité de s’identifier et de partager ces sentiments.
– Ghislain: As-tu pensé à mettre en musique ce poème? J’ai vu qu’Anne-Véronique avait ressenti également la même chose. Il y a quelque chose d’entrainant et de gai dans ce texte.
Vos textes sont toujours aussi cool. Voici mon lien :
http://mynameisor.blogspot.fr/2014/12/une-photo-quelques-mots-146.html
@Leiloona : un peu de toi dans ce texte… en mère fouettarde 😀
@Olivier, ce texte fait frissonner quand on le lit, mais je n’ai pas pu m’arrêter avant d’être au bout. Glauque, mais vraiment bien ! 😀 j’adore…
@Leiloona : Je vois que tu as endossé le rôle du vilain personnage. Pauvre homme, il a l’air bien tranquille pourtant sur cette allée s’il savait…
😀
Oui, alors que bien souvent ce fut lui le vilain …. un angle de vue différent, dirai-je ! 😀
@Ghislain : c’est un bien joli poème. Cela sonne bien. Il y a un peu de nostalgie.
@Olivier : une histoire dure, très dure pour Noël mais bien rythmée.
@Leiloona : j’ai lu ton poème avec une petite mélodie dans ma tête… et j’ai bien aimé la petite référence à Noël :). En tout cas, j’aime la légèreté que ton poème apporte aux mots qui le composent et au sens qui s’en dégage
@Olivier : malgré mon âme sensible, j’ai lu … et ton texte est très dur mais en même temps bien écrit, donc on est concentré, la lecture roule toute seule malgré la haine que l’on ressent … Tu tiens un bon rythme, qui ne laisse pas trop le temps au lecteur de respirer, mais en même temps, on n’a pas envie de respirer, on a envie qu’un retournement arrive à la dernière seconde mais si on sait depuis la première phrase que ça n’arrivera pas …
@Ghislain : Au début on est mélancolique, emporté par la même solitude que ressent cet homme et pourtant ça se termine sur du positif, de l’espoir … j’aime beaucoup 🙂
Leiloona, très joli texte, c’est vrai que la petite référence à Noël est très sympa 🙂
Olivier, nous sommes occupés d’en discuter 🙂
Ghislain, magnifique texte rempli d’espoir 🙂
Ma participation rescapée après la panne de l’ordi…
http://randonnezvousdansceblog.blogspot.fr/2014/12/atelier-decriture-chez-bric-nook-une.html