Harcèlement de rue (Atelier d’écriture) : Sexisme in the city

par | 15 Fév 2016 | # Parfois j'écris ..., Atelier d’écriture, Une photo, quelques mots | 55 commentaires

Les textes écrits ci-dessous font partie du projet « Sexisme in the city » avec la collaboration de l’Université de Toulon (vous pouvez consulter le programme ici) et le théâtre Liberté. Merci Françoise pour ce magnifique projet.

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Elle marche dans la rue, casque vissé sur la tête, bonnet, écharpe et grand manteau. Ses pas sans talons ni claquettes ne résonnent pas sur le pavé. Épaules courbées, yeux baissés, elle a appris à devenir l’Invisible, celle sur laquelle on ne se retourne pas. Mais ce matin, tout semble différent. L’air chargé d’électricité, la rue déserte : le temps s’est arrêté ce dimanche midi, tout le monde mange en famille. Elle les voit alors de loin, deux hommes la fixent et la transpercent déjà. Elle a appris à détourner le regard, à maîtriser sa peur, l’angoisse qui monte, l’échine électrique, la sueur qui coule. Elle calque ses pas sur le rythme de la musique, ne pas montrer la peur surtout.

Emma voudrait se concentrer sur les paroles, mais elle hurle en silence son désarroi quand ils s’approchent. Les mains sur elle, des paroles couteau « Mademoiselle, z’êtes charmante », ce bras tenaille qui lui coupe le sang et l’empêche de continuer sa route. Ne pas se débattre, non. Emma lève alors les yeux et éclate de rire. Sont-ils sérieux ? Ils veulent vraiment son adresse ? Monter avec elle pour un coup de rein de quelques minutes ? Mais pour qui se prennent-ils ?

Le rire d’Emma surprend l’agresseur qui relâche aussitôt son emprise. Ces quelques secondes suffisent à Emma pour reprendre sa route. Tête haute, pieds ancrés au sol, souffle encore court, cœur battant, Emma la blessée a dépassé sa peur et ses chimères passées.

Derrière et tout autour d’elle, elle entend alors ces voix de femmes qui lui murmurent à l’oreille un chant salvateur : « Il est temps, temps de laisser tes oripeaux de femme invisible, retrouve ceux qui faisaient de toi une femme. Tu as le droit d’exister sans te laisser submerger par des regards mal placés. Il est temps, temps de laisser tes oripeaux … »

© Leiloona le 14 février 2016

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Le texte de Nady :

Léa rentre chez elle, le bonnet enfoncé sur la tête, les épaules basses ; elle est plongée dans ses pensées un peu sombres aujourd’hui. Il lui faut trouver une solution pour débloquer des fonds rapidement pour son association afin de pouvoir continuer à payer les salaires au moins jusqu’à la fin de l’année, ça serait déjà ça de gagné dans cette ambiance économique mondiale morose. En plus il fait froid, les rayons de ce timide soleil sont bien loin de la réchauffer… Elle n’a pas fait attention aux deux gars là, juste devant elle, à quelques mètres, qui la fixent du regard depuis qu’elle a emprunté ce trottoir.

Léa à elle-même, quand elle détecte leurs regards vicelards : « oh non, pitié ! Pourvu qu’ils me fichent la paix ces deux là ! Je ne suis pas d’humeur à supporter leur drague salace et lourde aujourd’hui ! »

Le plus grand des deux gars, chuchotant bien fort à son compère de fortune, en se grattant la barbe : « Weessshhhh ! Mate un peu qui arrive mec !!! une jolie poupée hein ??? Viens, on va la pécho  ! »

Le plus petit des deux gars, entreprenant : « Hééé babéééé ! oups ! Mamzelle ! Comme t’es jolie !!! »

Le plus grand des deux gars : « hééé hééé mate un peu ses jambes ! C’est bon çaaa !! »

Léa à elle-même, poursuivant son chemin : « Olala, mais pourquoi n’ai-je pas remarqué ces deux lascars plus tôt ? J’aurais dû changer de trottoir avant !  Arghhh, ce n’est vraiment pas mon jour de chance aujourd’hui ! Mon Dieu ! Au secours ! S’il te plait, dégage-les de mon chemin ! »

La petite voix intérieure de Léa, son ange gardien souvent, intervient : « Continue ta route Léa ! Relève la tête ! Ne te laisse pas impressionner, avance ! Redresse toi ! Marche avec fierté ! Je sais que tu es préoccupée en ce moment mais fixe ces deux minables droit dans les yeux ! N’oublie pas que tu es quelqu’un de formidable ma Léa ! Tu sais comme moi que tout le monde n’a pas reçu la même éducation ici bas ! Tu ne vas pas te laisser déstabiliser par deux machos qui s’ennuient, non  ? »

Pendant ce temps là, le plus petit poursuit : « Hééé, bonjour quoi !!! Pourquoi tu réponds pas à not bonjour ???? »

Léa, s’adressant à sa petite voix intérieure et commençant à trembler quand elle sent la main du plus petit lui serrer le bras : « facile à dire d’être fière là ! Je veux m’enfuir, j’ai peur, ils me font peur ces deux là mais je ne sens plus mes jambes, je n’arrive pas à courir pour prendre la fuite, j’ai envie de crier au secours mais ma voix ne sort pas non plus et puis il n’y a personne autour ! A l’aide ! J’ai peur et il me fait mal ! »

La petite voix intérieure de Léa : « Je comprends ce que tu ressens, mais s’il te plait, enlève ce sentiment de peur en toi ! Reprends confiance en toi ! Tu as assez de force pour lui faire enlever sa main de ton bras quand même ! Tu t’entraînes suffisamment en self défense, body attack et body combat en semaine, non ? Ce genre de types sans élégance et éducation a juste besoin qu’on les remette à leur place de temps en temps ! Ils ont manqué de fermeté et de limites dans les débuts de leur apprentissage à la vie et n’ont certainement pas eu une image respectueuse de la femme et d’eux-mêmes soit dit en passant !! Mais bon, nous aurons tout le temps de philosopher de tout cela ultérieurement toi et moi quand tu auras retrouvé un esprit serein et apaisé et fais moi plaisir, promets moi d’apprendre très vite à avoir confiance en toi à tout moment de la vie, pas seulement quand tout va bien, d’accord ? »

Léa se retourne vers les deux gars, retire avec force son bras des sales pattes du petit et posément mais assurément avec une voix qui porte, leur répond, en les fixant droit dans les yeux : « s’il vous plait, Messieurs, laissez moi tranquille, je suis fatiguée et vous me faites mal ! »

Apparaissent au loin d’autres passants, se retournant au son de la voix de Léa et s’assurant que tout se passe bien pour Léa qui reprend sa route, la tête relevée, les jambes flageolantes mais l’esprit soulagé, laissant les deux gars hébétés et sans voix sur le bord du trottoir.

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Le texte de Claude :

Mec et les meufs

 

Pour nous virilité

Rimait avec cité

On faisait chier les keufs

Et harcelait les meufs.

 

On matait les Vénus

Le soir au fond du bus

Pour leur poser nos mains

Parfois j’allais plus loin.

 

J’étais un vrai connard

Un jour j’en ai eu marre

Tripoter, insulter

Et me faire ramasser.

 

Je vis avec Emma

J’ai peur qu’on lui fasse ça.

Je la kiffe comme un fou

Qu’on n’y touche pas surtout.

 

On aura des gamins

Qu’ils jouent pas les malins

C’est trop relou les mecs

Quand ils sont entre mecs.

 

J’ai découvert qu’à deux

En étant amoureux

Les femmes c’est plus complexe

Qu’une pauvre histoire de sexe.

 

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Le texte de Bénédicte :

– Oui mais il n’y a pas de fumée sans feu….

– Oui mais faut pas se promener toute seule dans la rue….

– Oui mais tu as vu sa jupe?….

– Oui mais ma soeur jamais elle sort comme ça!….

– Oui mais peut-être qu’elle les a regardé en passant?….

– Oui mais ils n’ont pas l’air bien méchant….

– Oui mais elle devrait être contente qu’on lui dise qu’elle est bonne….

– Oui mais franchement il n’y a pas de quoi pleurer….

– Oui mais ils l’ont à peine touché….

– Oui mais après tout si ça l’embêtait elle avait qu’à le dire….

– Oui mais NON….Non, non et non….Voilà, c’est tout.

Il n’y a pas de « mais » qui tiennent. Ce « mais » est un des pires aspects du harcèlement de rue, lequel est déjà en lui-même insupportable. Ce « mais » avance masqué, et véhicule l’idée intolérable que c’est la victime qui en serait responsable.

Alors surveillons nos paroles et éduquons nos fils: il n’y a pas gravé « Servez-vous » sur le front des filles….

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Le texte de Manue :

Tes mains.

Sur moi.

Nos deux corps.

Tes mains.

Délicates et fines, étourdissantes.

Tes mains, douces comme la soie.

Tes mains ont laissé une trace imperceptible sur mon corps. Quand je ferme les yeux, je peux revivre le parcours de tes doigts ensorcelants le long de ma colonne vertébrale. Avant, ils avaient laissé mes pieds sans force, mes mollets, tendres comme de la guimauve, mes cuisses, molles et humides, et plus haut … je vous laisse imaginer plus haut … Je me consumais, sans volonté, entre tes bras tendres.

Lorsque l’Autre me toucha ce jour-là dans la rue, je crus, je crus à une erreur.

Pourquoi.

Son regard aurait dû m’alerter, ces gestes aussi, sa folie transpirait par tous les pores de sa peau. Son geste me foudroya. Puis m’anesthésia. J’oubliais bientôt mon enveloppe de femme pour n’être plus qu’un squelette qui le matin superposait les couches avant de sortir. Des muscles, un peu de peau, un pull, deux pulls, trois pulls, un manteau, long, un bonnet, le plus couvrant possible. L’Autre, cet inconnu aux mille visages, me retrouvait toujours, allait à chaque fois un plus loin sous le regard passif des passants ; je ne fus bientôt plus que fêlures et meurtrissures. Et puis, un soir, alors que je revenais un peu plus tard chez moi, il y en a un qui me brisa. Personne n’entendit mes cris, personne ne voulut entendre mes cris, les seules qui entendirent ne voulurent pas revivre le même cauchemar et s’enfuirent, les seuls qui entendirent ma détresse ne voulurent pas perdre la face, briser leurs codes. Tous, vous m’avez piétinée, Lui, avec ses gestes de démon, vous, par votre silence coupable et destructeur.

Pourquoi.

Je plongeais dans un gouffre sans fond. Dehors, je sentais bon le savon de Marseille, me baignant des heures durant dans un bain brûlant afin d’effacer les traces de son odeur. Dedans, les morceaux de mon corps cassé puaient. J’étais sans vie.

Autrefois magiques, tes gestes n’étaient que souffrances intolérables. Et bientôt tu n’essayas plus, meurtri toi aussi par mon rejet. Nous étions deux pierres dormant l’une à côté de l’autre. Et un matin, peut-être plus lumineux que les précédents, tu me pris dans tes bras et je me souvins. Mon corps plutôt se rappela qu’au delà des cicatrices, il avait frémi de plaisir dès que tes doigts le parcouraient. Et petit à petit, j’ai su que j’aurais, peut-être, un jour, à nouveau le droit au bonheur.

Tes mains.

Sur moi.

Nos deux corps.

Comme un interdit, le souffle court, le cœur battant prêt à exploser, des milliards de papillons dans le ventre, je reste de glace, le corps en feu, mon cerveau est fou, mon âme damnée.

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Les textes écrits sur d’autres blogs mais à partir de la même photo :

Sexisme in the city

Sexisme in the city

 

55 Commentaires

  1. eva

    Bravo pour tous les textes, dans certains on entre dans la peur de la jeune fille, on ressent la peur palpable…

    • Leiloona

      Oui, comment ne pas la ressentir ! 🙂

  2. Leiloona

    @ Nady : Nos deux petits bouts de femme se ressemblent dans leur façon de relever la tête, de défier. 😉

    • Nady

      En effet Leiloona, nos deux textes se font écho et je reconnais bien là le Noyer que tu es (private joke ;)) « vous aimez relever les défis et êtes un(e) grande stratège. Vous êtes capable de dénouer les situations les plus complexes. Vous serez souvent craint(e) »
      tandis de de mon côté il a fallu faire une démonstration de force !!! J’adore ce test et par dessus tout ton texte et ta méthode !;)

    • Nady

      @Claude : je n’aurai que 3 mots ! Chapeau bas l’artiste !!! 😉

  3. Leiloona

    @ Claude : Non, mais sérieusement qui es-tu ? On dirait un de mes petits gars au boulot (des collégiens …), mais c’est sacrément mieux fait ! Tu es un caméléon en fait, tu peux tout faire ? 😀

  4. Leiloona

    @ Bénédicte : bien dit ! Et je suis certaine que cette anaphore sera bien ancrée dans les esprits après leur lecture ! Très bien vu.

  5. Leiloona

    @ Manue : Wow, tu nous fais passer de véritables montagnes russes. Sensuel à souhaite, puis on tombe vraiment dans le gouffre avec ton personnage. L’utilisation des sens est un très bon procédé pour ce thème, oui.

  6. Manue Rêva

    @leil : le rire comme arme, pour reprendre le pouvoir sur soi et sur les autres … Joli, vraiment !

    • Leiloona

      Merci Manue ! 😀 Une belle arme en effet (malheureusement testé …)

  7. Chroniques de Nimentrix

    @Leiloona : quand l’Invisible révèle la puissance de la Femme par un rire desarmant. Sympa la puissance brute d’un texte, quand l’urgence de la situation, le danger présent oblige à un texte épuré, direct… qui en révèle beaucoup sur la force et la victoire d’Emma. Et comment ne pas être emporté par la puissance du dernier paragraphe ? Cela me donne envie de relire « Femmes qui courent avec les loups » 😉

    • Leiloona

      Merci Nimen’ … Mon texte initial était plus brut, plus direct, plus percutant (qui parle d’uppercut ? :p) Mais les 3 photos m’ont empêchée de vouloir le terminer comme j’aurais voulu … Mais finalement Emma a su m’inspirer quelque chose d’autre tout aussi … percutant. Fichtre, que de combats finalement.

  8. Albertine

    @Leiloona : La construction de nos textes est assez semblable avec cette fin refrain. Vaincre sa peur et désarçonner par le rire, c’est formidable.
    @Nady : « Les jambes flageolantes » mais la fierté d’avoir vaincu sa peur.
    @Claude :Stromae, sors du corps de Claude 😉 !
    @Manue : Texte très fort sur les blessures intimes, sur ce « désir » masculin qui peut être aussi bien source de plaisir que d’horreur.

  9. Benedicte D.

    @Leiloona: quelle belle musique que cet éclat de rire salvateur après toute cette peur, cette angoisse qui monte en puissance avec le début de ton texte!….Bienvenue à elle dans le monde des « Visibles »….En espérant que demain le rire suffira…..

  10. Benedicte D.

    @Nady: un texte généreux et sensible, j’ai beaucoup aimé le dialogue intérieur qui joue sur toute la gamme des émotions, et ce sursaut de courage qui l’aidera chaque jour un peu plus…On reconnaît ta patte dans tout ce que tu écris…..

    • Nady

      Merci de ton retour Bénédicte. Ton texte est bien pensé, la technique super bien rodée et j’adore particulièrement la dernière phrase, même si cela semble évident mais pas pour tout le monde ! bravo et je signe aussi au bas de ton message ! Extra !

  11. Benedicte D.

    @ Claude: Comment dire?…..Tu sais tout faire voilà!….A chaque fois le plaisir de te lire est là….

  12. jacou33

    Oui, très beaux textes, terrible réalité; pouvoir faire face; assumer sa féminité; dénoncer ce, cette…quoi? Bref, dénoncer, parler, en parler, refuser…être femmes et avant tout humains.

  13. Benedicte D.

    @Manue: Quel beau retour cette semaine…..Un texte qui déchire le cœur et le corps…..

    • Manue Rêva

      Merci ! Le thème était fort, je me devais de trouver du temps !

    • Manue Rêva

      @Nady ! Merveilleuse petite voix intérieure … si elle pouvait suffire à faire fuir toute cette violence ! Les femmes doivent être fortes pour faire passer le message qu’elles ne sont pas vulnérables et que les garçons n’ont pas à se servir !

      • Nady

        Merci Manue pour ton retour. J’avoue que je suis restée sans voix à la lecture du tien qui est très très fort et je doute que la petite voix intérieure ait pu aider ta narratrice qui a vécu là l’impensable. Ta plume est merveilleuse et parvient à nous faire passer de la sensualité au drame innommable, bravo !

        • Manue Rêva

          Merci … Je vais rougir

  14. Manue Rêva

    @Claude : Au début, j’étais partie sur le rythme d’une chanson et puis l’écriture en a décidé autrement ! J’aime beaucoup donc ! Tout est tellement vrai ! Et le message passe en quelques mots ! Bravo

  15. Chroniques de Nimentrix

    @ Nady : belle démonstration de force face à ces deux lâches… J’aime bien ce texte où ils finissent hébétés, comme dans le mien: méthode différente, résultat identique

  16. Chroniques de Nimentrix

    @Claude : en fait, tu es un couteau suisse, avec mille et un talents à ta disposition Encore un formidable exercice de style que j’applaudis, bravo !!!

  17. Manue Rêva

    @Bénédicte : bien envoyé ! si ça pouvait rentrer dans toutes les têtes !

  18. Nady

    @Claude : je n’aurai que 3 mots ! Chapeau bas l’artiste !!!

  19. Chroniques de Nimentrix

    @Benedicte : Oui mais heureusement y’a des gens qui écrivent des textes comme le tien… Jamais compris cette connerie de « Oui mais » qui fait de la femme l’éternelle coupable. Bravo pour ton texte !

  20. Chroniques de Nimentrix

    @Manue : tu signes un sacré texte… Quand un drame transforme une source de plaisir en source de souffrances… avant un retour à l’équilibre bienvenu, sinon le texte m’aurait laissé mal à l’aise… Emouvant.

  21. sabariscon

    J’aime vraiment nos textes aujourd’hui!!!!
    @Leil, j’aime ce passage sur l’Invisible, c’est horrible mais bien rendu. J’adore les aimges des mots couteaux et du bras tenaille…. Ces images sont vraiment ta signature!
    J’aime aussi cette culture classique qui intervient toujours par petites touches comme autant de détournements. Là, ton choeur antique renouvelé me comble!

  22. sabariscon

    @ Nady, heureusement que cette petite voix intérieure l’exhorte à s’imposer. Ton texte est très prenant.

    @ Claude, la poésie te va bien! J’aime beaucoup l’idée que son amour soit l’occasion d’uen rédemption.

    @ Bénédicte, j’aime beaucoup ton entrée en matière. Excellente idée que d’entamer le texte avec cette litanies d’idées reçues neptes, de poncifs misogynes et humiliants.

    @ Manue ton texte, d’une très grande intensité m’a terriblement émue. Belle idée, vraiment, que cette juxtaposition/ confrontation des mains aimées et aimantes avec les mains voleuse.

    • Nady

      Merci @Sabariscon pour ton retour. Je viens de faire un tour sur ton blog, très prenant le tien aussi, j’ai adoré 😉

  23. Antigone (@EcritsAntigone)

    Leiloona : une sorte de déclic a eu lieu, salvateur… 😉
    Nady : je vois que nous avons toutes des petites phrases à ressortir et le même courage, la même peur… nous vivons ce contact comme un affrontement, jamais comme un compliment.
    Claude : j’aime bien cette idée de regarder du côté du harceleur/macho… pour comprendre.
    Bénédicte : tout à fait ! J’essaye d’élever mon fils dans le respect, et ma fille aussi, envers les garçons/ pareil.
    Manue : difficile effectivement de se protéger dans la rue, à l’extérieur, de se sentir agressée, et de se laisser aller dans des mains aimantes, en parallèle.

  24. Albertine

    Bénédicte : Je me suis rendue compte en lisant les commentaires que je n’avais pas vu le tien. Original et parlant ce point de vue, ce « mais » qui justifie l’injustifiable. Oui, il n’y a pas écrit « Servez-vous » sur le front de mes deux filles qui étudient dans de grandes villes et vivent ce harcèlement au quotidien.Merci de le rappeler !

  25. framboise

    ça y est, dans cette folle journée, enfin le temps de me poser et de découvrir vos textes… De sacrés femmes, Léa et Emma, une belle force intérieure pour ne jamais céder à la peur, j’aime bcp …
    Claude, quel texte parfait à lire et à déclamer sur les bancs de la fac, texte, qui, j’en suis, raisonnera fort aux oreilles des étudiants…
    Et non il n’y a pas de MAIS qui tiennent (Merci Bénédicte)
    Manue, votre texte est beau, douloureux… Comment retrouver le bonheur après un acte de violence ?

    Merci merci (déjà vos textes ont commencé à être mis en forme et je vous tiens au courant des suites de l’atelier !)
    et je m’en vais poursuivre les lectures sur les autres blogs 😉

  26. blogadrienne

    le rire, c’est une riposte qu’on peut essayer et qui peut déconcerter…de « gentils » harceleurs 😉

  27. blogadrienne

    Claude, il faudrait que l’amour ouvre les yeux de tous les autres aussi, et vite, please 😉

  28. blogadrienne

    Bien dit, Bénédicte, très juste!!!

  29. Curieuse grignoteuse

    @ Leiloona : Quelle meilleure arme que le rire ? Les prendre en dérision est certainement la meilleure façon de se moquer d’eux et de les remettre ainsi à leur place.
    @ Nady : On aimerait toutes avoir une petite voix intérieure qui nous insuffle de la confiance dans ces moments-là.
    @ Claude : J’adore la perspective masculine ! Dommage qu’il n’ait pas réalisé plus tôt que n’importe quelle fille pouvait être sa tendre Emma (celle de Leiloona ?)
    @ Bénédicte : Un texte court ? Oui, mais tout y est dit ! Il n’y a pas d’excuse pour le harcèlement, tout comme il n’y a aucune excuse pour les violeurs…
    @ Manue : Un corps détesté parce que bafoué… Voilà un texte très puissant, poignant, qui remet également en cause la soudaine surdité des passants. Heureusement, à la fin de ton histoire , nous avons la promesse de jours plus doux, la promesse d’une plaie qui, avec le temps et l’amour, finira par cicatriser.

  30. Claude

    @ Leiloona : nos deux Emma représentent l’espoir l’issue possible. Et le rire peut être souvent une forme de résistance. Le sujet est complexe et douloureux. J’aime beaucoup ton texte, comme d’habitude : tu arrives à donner un rythme particulier très agréable à le lecture. Avec une une mention particulière pour ce que tu appelles le chant salvateur (j’aurais aimé qu’il continue).

  31. Claude

    @ Nady : ton texte traduit très bien ce dualisme peur/courage qui doit habiter une personne agressée de la sorte. « La tête relevée et les jambes flageolantes » résument bien la sensation finale.

  32. Claude

    @ Bénédicte : tu as eu une excellente idée de traiter (et bien traiter) le « oui mais » trouillard, qui cherche à justifier (de manière primaire) des faits inacceptables. Bravo.

  33. Claude

    @ Manue : ton texte est très fort et d’une intensité permanente. Effectivement, il a la particularité de traiter du corps directement, avec toutes ses sensations intimes Bravo, j’aime beaucoup.

  34. Parlonslittérature

    @Leiloona : Ton texte est très émouvant. Une femme qui ne se laisse plus faire;
    @Nady : Idem que celui de Leiloona. J’ai beaucoup aimé ce dialogue intérieur, qui lui a permis qu’elle reprenne confiance en elle malgré la peur qui la saisissait.
    @Claude : Un texte tout en rimes sur un sujet dur.
    @Bénédicte : Beau texte avec une belle moralité, une leçon de vie.

  35. Amor-Fati

    Je n’ai pas eu le temps de lire tous les textes mais j’ai beaucoup apprécié tous ceux que j’ai lus. Du bel ouvrage. Personne n’est tombe dans le piège de l’humour qui aurait pu donner la part belle aux agresseurs. Chacun de ceux que j’ai lus avait un trait d’humanité et de solidarité sincère avec les victimes. Le harcèlement de rue est une plaie.
    Je continue mes lectures.

    • Nady

      Merci pour ton retour. Ton texte aussi vaut le détour 😉 merci

  36. janickmm

    Leiloona : Magnifique ! J’ai eu, aussi, cette idée de peur contenue, quotidienne et soudain elle sort son arme fatal, un sourire. Et puis non. J’ai écris autre chose. Là, ton texte prend une autre ampleur avec cette lucide conclusion, bien sûr ! Evident ! Merci pour elles.

    Nady : Oui, on s’en sort bien, ouf !

    Claude : c’est d’une simplicité désarmante ce texte, et cela me fait du bien de comprendre à mon tour ce qu’il peut se passer dans la tête de ces jeunes, ce que tout le monde espère. Merci pour cet éclairage.

    Bénédicte : C’est Bénédicte, c’est efficace, j’ai presque envie d’ajouter à la fin après les points de suspension : Merde !

    Manue : ça laisse des traces, des cicatrices mal ou pas soignées, des brêches, comme un handicap.

    • Benedicte D.

      Tu as raison, je l’ai pensé très fort!!!!

  37. Stephie

    Leil : j’aime surtout la fin du texte. Il y a juste un petit truc que je trouve pas juste. C’est dans son monologue intérieur, trop lisse sans doute, notamment avec l’inversion sujet-verbe. Je vais essayer de rattraper mon retard de la semaine et de tous vous lire. Bisous

  38. Stephie

    Nady : comme pour Leiloona c’est le monologue intérieur que je trouve trop lisse et trop bien écrit 😉

  39. Stephie

    Claude : c’est tout simple et ça fait mouche. Bravo 🙂

  40. Stephie

    Bénédicte : on est d’accord ! Stop au MAIS !

  41. Stephie

    Manue : woaw, je suis sans voix ! C’est à la fois beau et très dur !

  42. sarah

    Leil et Nady : j’aime votre optimisme. Chaque femme devrait pouvoir dépasser ses peurs.

    Bénédicte : ah, quel rythme. Mis en voix, ça va être super. J’aime l’idée des clichés assenés, baanalisés…

    Claude : je ne suis pas fan des textes poétiques d’habitude. Mais c’est simple, et les sentiments sonnent juste.

    Manue : le point de vue est original, bien trouvé, et empreint à la fois d’une grande douleur et d’un prémisse d’apaisement… c’est très réussi.

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