Tout ce qu’on ne montre pas. Tout ce qui reste caché, dissimulé, occulté, enfermé dans les couloirs les plus sombres de notre âme. Se contenter de montrer le plus agréable, le plus esthétique, le plus rassurant… Même si un observateur habile peut percevoir l’incomplet, le manque, le mystère ; un je ne sais quoi qui questionne et dérange.
Comme sur cette photographie qu’il tenait dans sa main droite, tendue à la hauteur des yeux. Une demi-heure qu’il déambulait autour de la Cité de l’architecture et du patrimoine, à essayer de trouver de quel endroit ce cliché avait été pris. En vain. Impossible de retrouver l’alignement exact entre le bâtiment, la statue et la Tour Eiffel sans que la torche de la Statue de La Liberté n’apparaisse à l’horizon, dans le coin inférieur droit.
C’est leur jeu. Découvrir d’où la photo était prise pour découvrir le prochain indice. Bojan avait souri en découvrant cette photo aimantée sur le frigo. Trop simple ! Mais, finalement, une fois sur place, rien ne collait à la réalité. Comment avait-elle pu faire disparaître la pointe de cette statue ? Elle était trop forte !
Se creuser les méninges … L’indice était pourtant là, devant ses yeux, ou dans un recoin de son âme. Quel message avait-elle voulu faire passer ?
La réalité est-elle toujours celle que l’on croit, n’est-on dirigé que par l’image qu’on renvoie ? Est-on seulement constitué de ce que les autres perçoivent de nous ?
Doit-on inlassablement correspondre à ce que les autres attendent ?
Mais alors, quel était le message de cette torche effacée sur cette photo ?
Descendre, se rapprocher, aller vers cette statue et comprendre…
“Excusez-nous, pouvez prendre une photographie de nous ?”
Bojan sourit. Un couple de touristes américains, très certainement. Il glissa la photographie dans la poche de sa chemise, prit l’appareil numérique que l’homme au chapeau texan lui tendait.
Sur l’écran, il cadra le couple, avec à l’arrière plan, la Tour Eiffel et, comme par jeu, la torche de Madame Liberté. Il appuya sur le bouton pour immortaliser l’instant, puis regarda le résultat sur l’écran. Il fut surpris : sur la photographie il pouvait voir le couple, la tour, mais aucune trace de la torche… Il rendit l’appareil au couple qui le remercia.
“Désolé, la Statue de la Liberté n’apparaît pas sur la photo.
– La Statue de ? Ah, vous plaisantez, bien sûr ! Merci beaucoup.” L’homme traduisit la phrase à sa femme qui éclata de rire. Elle lui sourit en tendant le pouce.
Il comprit enfin… Se mêler à la foule, interpeller les passants, pointer du doigt la statue et les interroger. A chaque fois, le même regard étonné, le même haussement d’épaule. A part lui, personne ne voyait la Statue de la Liberté, un monument de plus de quatre-vingt dix mètres !
Les apparences … Pourquoi son cerveau lui intimait-il alors, lui imposait-il même cette statue ? Pourquoi l’allégorie de la Liberté serait-elle à ce point ancrée dans sa rétine ?
Bojan ferma les yeux. La clé était là.
La liberté.
Sa liberté plutôt.
Ce qu’il ne cessait de revendiquer, de clamer haut et fort, de marteler comme un leitmotiv ancestral. Au risque de …
Elle était partie, sans doute pour échapper son exil à lui. Elle n’avait pas fui délibérément mais s’était empêchée de subir sa perte.
Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve.
Un frisson parcourut le jeune homme. Fallait-il connaître l’absence pour saisir une évidence qui était là depuis toujours ? La perdre ?
Malgré les vertiges, il descendit les escaliers en direction de l’île aux cygnes.
L’île aux Signes, plutôt. L’île, bien sûr. Il sourit et, à l’horizon, la silhouette de la statue s’estompa. C’était leur jeu. Il savait d’où la photo avait été prise. Il ferma les yeux. Quand il les ouvrit, elle était là, à l’endroit exact, elle souriait.
“Tu en as mis du temps…
– Tu ne m’a pas vraiment facilité la tâche…
– C’était la seule manière que tu le découvres.
– Et toi… tu savais ?”
Tout ce qu’on ne montre pas. Tout ce qui reste caché, dissimulé, occulté, enfermé dans les couloirs les plus sombres de notre âme.
Tout ce qui ne constitue, qui défie ce que l’on pense être la réalité.
Il suffit d’un jeu parfois pour que les barrières volent en éclat, pour accéder à l’inimaginable.
Elle sourit, haussa les épaules. Il la prit dans ses bras, et ils marchèrent longuement dans le Liberty State Park, sur l’île de Manhattan.
© Leiloona et Nimentrix
Le texte de Nady :
Telle une bergère qui veille sur son troupeau,
Tu surveilles jalousement, perchée bien haut,
Notre majestueuse et belle
Tour Eiffel.
Aujourd’hui rien à signaler dans le ciel,
Pas d’avions ni de drones suspects au loin,
A part peut être cette masse nuageuse qui descend du ciel,
Et qui ne présage rien de bon pour nos sols déjà bien pleins.
Mais prions pour qu’un vent de force 1
Puisse venir balayer d’une main
Cette hypothèse pour demain
Car ton frère, le Zouave, risque de voir l’eau arriver sur ses mains.
Le texte de Claude :
C’était en 1938. Le Front Populaire, profitant de sa brève gouvernance de gauche pour ouvrir les vannes à de belles réalisations sociales, avait offert aux travailleurs du pays des congés payés. La France découvrait la face jusqu’alors cachée de la vie laborieuse : les loisirs.
Cet été-là, Roger profita de ses premières vacances pour quitter un court temps son Loiret natal afin de visiter Paris qu’il ne connaissait qu’à travers les livres dont surtout ceux de géographie. Une aventure.
Au hasard d’une brasserie et d’un bon éclat de rire, il fit la connaissance d’Anna, parisienne de naissance, avec qui il découvrit les joies de l’amour et les merveilles cachées de la capitale. Elle l’emmena visiter les monuments, danser dans une guinguette, flâner le long des quais, sans oublier les fêtes foraines où ils s’amusèrent comme des fous des heures entières.
Rentré à Montargis ivre de son idylle, Roger reçut une lettre pleine de tendresse, accompagnée d’une photo. Celle-ci représentait, assemblés sur un seul côté de l’image : la Tour Eiffel alors cinquantenaire, le Palais de Chaillot qui venait d’ouvrir ses portes, et une statue de Descatoire symbolisant la Jeunesse. Dans son mot, Anna expliquait ainsi le cadrage étrange qui laissait une place démesurée au ciel : « Les trois constructions représentent le passé, le présent et l’avenir dans leur seul aspect minéral. Le vide qui les côtoie est aussi important que le plein ; à nous de le remplir au fil du temps par nos rêves et nos aspirations. Nous vivons une période de liberté et d’espoirs, soyons plus forts que les nuages bruns qui se profilent à l’horizon ».
Dans sa réponse, Roger renvoya la photo sur laquelle il écrivit joliment sur le ciel mais bien au-dessus des nuages : « Anna, je vous aime. Désirez-vous m’épouser ? ».
Le mariage fut fêté dans un chic restaurant de la Place du Trocadéro. Sur chaque table trônait un exemplaire de la photo. On pouvait y lire, à droite des monuments, le mot « Menu » bleu éclatant, suivi d’une liste impressionnante de plats et de vins.
L’année suivante, en 1940, Roger fut envoyé prisonnier en Allemagne tandis qu’Hitler entouré de ses généraux, figurait sur les couvertures de journaux, pavoisant devant la Tour Eiffel sur le parvis de Chaillot.
Quelques semaines plus tard, dans son camp de Dresde, Roger reçut clandestinement la photo fétiche d’Anna sur laquelle elle avait dessiné un magnifique rayon de soleil perçant derrière un gros nuage. Y figurait un simple mot : « Tu vas bientôt être papa ».
Il s’évada et décida d’entrer dans la Résistance.
Le texte de Jos :
Du haut de sa grandeur, l’imposante dame de fer jouissait inlassablement de la vue splendide qui s’offrait à ses pieds.
Le site s’était métamorphosé à plusieurs reprises depuis son édification et elle, dont la présence ne devait être qu’éphémère, était aujourd’hui la doyenne des lieux.
Le changement le plus extraordinaire avait été la construction sur l’autre rive de la seine du colossal palais de Chaillot et de son esplanade bordée de huit statues de bronze doré. Elle n’avait pourtant pas vu d’un très bon œil l’installation de ces sculptures scintillantes et c’était de mauvais gré qu’elle avait accepté cette cohabitation.
Mais au fil du temps, la reine des monuments, maîtresse des lieux et symbole de la puissance, de l’autorité et de la robustesse s’était habituée à leur présence. Elle veillait maintenant sur elles comme une mère veille sur ses enfants, leur prodiguant tout l’amour dont elle était capable.
Sa préférence allait vers une jeune femme dont l’insouciance et la légèreté l’avaient très vite conquise. Toute d’or vêtue, « la jeunesse » – c’était son nom – était si innocente que deux délicates tourterelles avaient en toute quiétude, élu domicile en son sein pour l’éternité. La vieille dame l’aimait affectueusement.
De son côté « la jeunesse » s’était sentie étouffée par cet amour, mais la confiance et la générosité étant l’apanage du jeune âge, elle avait fini par l’accepter aussi simplement qu’il lui avait été offert.
Un jour, la grande dame avoua à la statue la jalousie qu’elle avait ressentie à la vue de sa parure dorée, de sa finesse, de sa nonchalance et de sa naïveté… Elle, campée sur ses quatre grands pieds en acier, se sentait lourde et pataude. Certes elle était la doyenne mais n’était-elle pas aussi au crépuscule de sa vie ? En d’autres mots la Dame de Fer enviait la jeunesse.
La jeune femme d’abord flattée, fut très vite rattrapée par sa bonté. Elle aurait pu dire à la vieille dame que sa lourdeur lui apportait la solidité et que son âge lui conférait l’expérience, la constance et une force tranquille.
Elle n’en fit rien et de sa voix douce et suave, elle déclara :
« Si la jeunesse est la plus belle des fleurs, la vieillesse et le plus savoureux des fruits » *
*Sophie Swetchine
Le texte de Bénédicte :
L’âme mélancolique elle regarde passer les nuages lourds d’une eau qui ne demande qu’à tomber. Et il s’en faudrait de bien peu pour que ses larmes tombent aussi…
Les gens qui vont et viennent sont tous pressés, mouillés, de mauvaise humeur. Les visages sont fermés sur une fatigue qu’aucun rayon de soleil ne vient atténuer. L’air autour d’eux bruisse de mécontentement, de lassitude, de revendications.
Les terrasses sont vides et sur les bancs des jardins humides personne ne vient s’assoir. Tous les concerts ont été annulés, pas une note de musique pour réveiller son coeur engourdi…
Elle a froid et donnerait ses dorures pour un manteau. Qui aimerait rester ainsi immobile à jamais, les seins nus sous la pluie, même avec un oiseau tendrement posé sur chaque main ?
Le texte de Manue :
La mer de nuages avançait inexorablement, bientôt elle ne verrait plus rien, même pas le petit bout de son nez. Comme allait-elle faire pour le repérer ?
Des jours, des heures, qu’elle prépare cette rencontre. Chaque soir, c’est tout son corps qui est comme en apnée quand il prend contact avec elle. Ses doigts, moites, peinent à taper les mots que son cerveau en bouillie lui ordonne de d’écrire. Elle se consume en pensant que son grand moment est enfin arrivé. Tous, ses amis, sa famille, disent qu’elle est devenue folle. Ils ne la voient presque plus tant elle passe de temps devant son ordinateur à communiquer avec lui. Elle est comme hypnotisée et ne rate aucun rendez-vous virtuel. Son cœur palpite chaque soir quand le signal qu’il est en ligne apparaît sur l’écran, elle ne sent plus ses membres, elle n’est plus qu’un souffle.
Et hier, il lui a enfin dit que leur rencontre était pour ce soir, à 20h, mais c’était sans compter les dérèglements du climat, la crue de la Seine et l’orage qui envahissait maintenant le ciel. L’humidité sortait du sol, sous ses pas, un épais brouillard montait à la rencontre des vagues de nuages qui déferlaient. Peu à peu, ses espoirs s’amenuisaient et le doute s’installait, comment pouvait-il croire qu’elle allait réussir à le trouver au travers de cette purée de poix ? Misère. Il avait été formel, il lui fallait laisser sur sa gauche le bâtiment et se placer dans l’alignement presque parfait de la statue avec la tour Eiffel. Elle y était mais, entourée de toute cette ouate opaque, elle ne voyait pas comment il pourrait la repérer. Et enfin, elle le vit. Il scintillait de mille feux. Elle comprenait soudain pourquoi le ciel et la terre s’étaient mis d’accord pour s’entremêler, c’est lui qui les commandait. Petit à petit, il arrivait vers elle, immense et majestueux. Tout son être s’embrasa, C’était la consécration pour la scientifique obscure qu’elle était, devant elle, venait d’atterrir un engin extraterrestre colossal. Son contact l’avait finalement trouvée. Elle respira enfin.
Les textes écrits à partir de la même photo mais publiés sur d’autres blogs :
@Leil (toute seule ?) : joli texte, j’aime beaucoup l’histoire, la réflexion sur ce que l’on voit ou pas, ce qui existe, ou pas. Et j’aime aussi le retour d’un bout de paragraphe (cycle, refrain ).
Je ne sais pas si j’arriverai à écrire cette semaine encore. Je suis encore trop dans ma boucle mais ça finira par passer 🙂
@Stephie : merci 🙂 Texte écrit à quatre mains, @Leiloona à juste oublié de mentionner les auteurs 😉
Merci Steph ! Non, pas seule, mais ma tête de linotte a oublié d’ajouter qui avait écrit le texte … 🙂
La fin de l’année est assez chaude … on boucle ce qu’on peut comme on peut.
@Nady : joli texte 😉
@Claude : jolie tranche de vie même si l’accéléré de fin de texte donne peut-être une impression de facilité
@Jos : Joli jeu de point de vue, bel échange « générationnel »
Bénédicte : un joli texte court, de belles images, et un rythme ternaire à deux coins de phrases. J’aime beaucoup.
Merci miss 😉
Merci Stephie d’être venue lire, et merci d’avoir aimé !….
@Manue : joli texte ponctué de très belles images. Bon lundi 😉
Bonjour, bravo à tous, et coup de cœur pour le texte de Claude.
@Leiloona & Nimentrix : comme Stéphie, j’ai beaucoup aimé votre texte et particulièrement certains passages décrivant si bien l’être et le paraître… La spécialiste des RP (Public Relations) ne peut qu’être sensible à cela 😉 belle semaine et à tout bientôt
Ce thème être / paraître est quelque chose qui interpelle Nimentrix et moi, je crois … cette notion de masque, d’apparence se voyait déjà quand nous écrivions chacun de notre côté.
Merci ma belle.
Merci @Nady. Etre ou ne paraître… telle est la question 😉
@Claude : une très jolie histoire et un bel amour qui donne des ailes ! une pépite encore ton texte 😉
@Bénédicte : une belle description de l’ambiance actuelle dans notre capitale… Vivement le soleil pour qu’apparaissent au moins des sourires, même si derrière eux se cachent parfois des souffrances mais avec le soleil on peut au moins « se contenter de montrer le plus agréable, le plus esthétique, le plus rassurant… » 😉
@ ma Nady, j’en serais heureuse pour la statue et tous les parisiens…..En temps normal c’est un lieu qui peut être très gai avec du monde et souvent de la musique….Je suis d’accord avec toi, le soleil n’empèche pas la souffrance mais la rend souvent plus supportable…..
Leiloona : C’est devenu un agréable rendez-vous ce jeu de mots et de mains, ce duo bien assorti, que forme Leiloona et Nimentrix.
Nady : Bien vu, j’y ai pensé aussi.
Claude ; Magnifique, vraiment passionnante cette lecture.
Jos ; Quelle belle dualité, qui finit bien.
Bénédicte ; Oui ! qui ? mais le soleil commence à pointer son nez , patience.
Manue ; Très curieux ce récit, je comprends pourquoi il y avait tant d’émois avant la rencontre.
Je pense que la statue et tout le monde se sentira mieux !…..
Merci Janickmm ! Nous prenons plaisir aussi à ce RDV à deux … 🙂
@Nady : la tour en guetteuse.. Belle idée 🙂 Et joli clin d’oel à l’actualité 😉
Merci de ta lecture Nimentrix
@Claude : un texte dans un registre différent… Décidement, tu as 1000 flèches à ton arc (de Cupidon) 😉
@Jos : un texte « monumental » 😉 Bel échange entre les 2 « dames » 🙂
@Benedicte : texte qui décrit bien le « climat » parisien actuel. Bien vu 🙂
Je n’y suis pour rien, ce sont des mots qui se sont imposés tous seuls…..Ils viennent de la statue…..
@Leiloona/Nimentrix : Super jeu de piste amoureux qui semblerait presque normal si notre attention n’était pas titillée par la persistance de cette torche que seul cet homme qui cherche le lieu de leur rendez-vous voit apparaître sur ses photos….Et bien sur c’est le détail qui tue et nous fait basculer dans une quatrième, cinquième, sixième dimension, dans les méandres des apparences et au delà : qu’est-ce que je vois moi et qu’est-ce que tu vois toi placés dans les mêmes circonstances ?…..
Je ne suis pas certaine d’avoir parfaitement compris s’il a pris l’avion tout bêtement pour la rejoindre ou s’il est passé par un Portail de Nimentrix !!!….Mais peu importe ils se sont retrouvés c’est l’essentiel…..Leur vie quotidienne et amoureuse me semble particulièrement inventive pour éviter l’enfermement…..Vous êtes un peu des sauvageons tous les deux ,du coup c’est un thème recurrent dans vos textes à quatre mains !!!!
Merc @Benedicte.. Un avion pour se rendre à New York ? Quelle drole d’idée 😉 Sauvageons nous ? 😉
@Jos : quel merveilleux texte entre 2 états qui se parlent et se jugent ! J’ai beaucoup aimé la citation de conclusion aussi. Bravo !
@Manue : ROoooo ! cet état irrationnel de la rencontre virtuelle ! La chute est extra et me fait penser à un post fb qui circule en ce moment 😉 je le poste sur ma page pour toi 😉
@ Nady : Un texte bien rythmé qui colle à l’actualité ! 🙂
merci ma belle
@ Claude : han j’adore … ce mélange d’amour et douce folie … qui permet à nos personnages de dépasser tout, de voler au-dessus des bombes et des balles, certains de ne pas être touchés, armés de leur invincible amour. ♥
@Leiloona et @Nimentrix : bravo pour ce texte bradburien qui ma parle : toutes ces vérités/réalités que l’on tait et qui se croisent et s’entrechoquent dans le monde réél pour se rêvéler enfin comme une évidence. Good job (en plus pas trop de majuscules cette fois-ci ! 😉
Bradbury ? Really ?
La comparaison est flatteuse. Merci ! 🙂
J’aime assez me dire effectivement qu’il n’existe pas qu’une réalité, mais plusieurs … selon les points de vue et les angles une même histoire prend une toute autre forme. C’est aussi ce que je fais faire à mes élèves : réécrire, transposer des histoires connues, puis en discuter …
@Jos : je retiens la belle fin et la ressortirai 😀
@Bénédicte : c’est le problème quand une Gorgone fait du tourisme à Paris… ça laisse des traces…
Jos : roh je ne connaissais pas cette citation ! Elle est très belle et ponctue admirablement ton conte … bien aimé m’y promener, tiens ! 😉
Bénédicte : Aaaaaah cruelle vie que celle d’un statue, pourtant grâce à elle, le coeur de certains passants battent d’une douce mélodie … si l’Art ne nous émerveillait pas, notre âme serait bien moins riche, mais effectivement qui égaie nos statues ? La prochaine fois, j’irai lui faire un sourire … 🙂
@Leiloona : J’adore !…Je n’ai aucun mal à t’imaginer la tête levée disant : »Salut toi ! » en passant ou laisser amicalement ta main caresser un genou bien rond……Ne te moques pas mais moi je parle à certains objets de la maison, et aux arbres et fleurs de mon jardin, et l’autre jour j’ai mis des roses sur le siège avant d’une petite voiture que nous avions depuis 20 ans et qui est partie à la casse……
Ah ben oui … effectivement ça ne me paraît pas être complètement fou de le faire … On dira que si j’aime autant les vieilles pierres et l’art, c’est sans doute parce que la communication entre les 2 n’est pas coupée ! 🙂
@ Manue : Ah ah ah, cette « première rencontre » m’en rappelle une autre … Parfois effectivement tout semble se mettre en travers d’un premier RDV … mais braver les éléments vaut le coup, comme pour ton personnage.
La fin est … inattendue en effet ! Les fanes de carottes sont toujours bonnes, j’ai l’impression ! 😛
Ouais c’est de la bonne ! z’en voulez pour le 18 juin ? 😉
Loooooool vois ça avec Nady ! 😛
mdr tu veux apportez des carottes pour que le public nous en jette ???? lol ça fait plus mal que des tomates hein !! 😉
Mouhahahaha ! 😀
Mon Dieu !! je m’empresse de corriger mon énorme faute qui m’est apparue au moment de valider… « apporteR »…. c’est pas que mais j’ai l’impression qu’il y a bp de professeurs des écoles parmi vous…. hihihi
@ Nady : Je crois que c’est ta marque de fabrique cet ancrage dans la réalité. Quelque soit le texte il y a toujours un chemin qui nous y ramène…..
Au début tu écrivais des textes longs qui ont parfois éxigés l’usage d’une lampe de spéléologue, je trouve que tu es de plus en plus à l’aise avec tes textes courts qui vont droit à l’essentiel…..
merci pour ton retour ma douce @Bénédicte ; c’est grâce à vous tous que je tente d’améliorer ma plume et c’est vrai que j’y prends plus de plaisir, manque de temps oblige…
@Claude : Quelle jolie histoire d’amour….Une petite ouverture sur le cœur tendre de notre raconteur d’histoires….Ton utilisation de la photo en fil rouge qui exprime leurs sentiments est une belle idée.
Bien sur tu nous parles d’un temps que les moins de « bip » ne peuvent pas connaître !…Mon frère est né alors que mon père était prisonnier dans un camp d’officiers en Allemagne. Leurs tentatives d’évasion ayant échouées, il a connu son fils à l’age de 5 ans…C’est peut-être aussi pour cela que je suis européenne malgré des disfonctionnements qui ne me plaisent pas…..
@ Leiloona et Nimentrix : j’aime vraiment beaucoup. C’est un beau travail d’avoir réussi à opposer le caché à la réalité. Car ce qui est caché est bien réel, mais ce qu’on croit avoir vu peut être une illusion. En tout cas, vous lire reste toujours un joli rêve… Merci
Oui, tout à fait … sans parler des illusions d’optique où nous serions presque obligés de perdre notre latin. 😛 J’aime assez jouer sur la réalité et les apparences. Souvent les gens y voient un premier degré, alors qu’il s’agit avant tout de jeu et de plaisir, voire d’autodérision. Pourquoi être sérieux en ce bas monde ? 😉
Merci de ta lecture attentive. 🙂
@ Nady : ton texte est d’une belle légèreté. Il est frais et bien mené. Bravo.
Merci Claude
@ Jos : une belle dignité de la vieille dame (de fer) et un joli texte. Mais je me disais qu’en 1937, date de l’ouverture de Chaillot, la Tour Eiffel n’avait que quarante huit ans… une sorte de jeunesse. Joli texte et la citation est belle.
@ Bénédicte : ton joli texte nous fait prendre pitié pour cette Tour Eiffel symbolique. Rassurons-nous, elle a dû en voir d’autres depuis le temps ; croyons aux jours meilleurs qui nous attendent tous.
@Jos : Chouette une conteuse déploie ses ailes dans l’atelier !….Etant donné mon age vénérable, j’avoue que je me suis sentie concernée et je garde précieusement ta citation finale dans un coin…..Je préfère être un fruit qu’une rose fanée !!!!
@ Manue : c’est super ! Tu décris très bien cette attente, et la chute inattendue est une sacrée trouvaille. Bravo.
@Manue : tout simplement génial ton texte, j’ai adoré….Tu m’as complètement fait marcher dans ton histoire que je trouvais déjà à mon goût, attendant la surprise de la rencontre ou de l’absence de rencontre, et paf je prends un vaisseau spatial dans la figure !!!!….Bravo, continue avec cette moquette-là, elle est encore meilleure que celle de la semaine dernière…..Tu écris bien, tout est bien en place, tu es douée…..
Merci Bénédicte, je suis si peu sûre …
J’ai beaucoup aimé vos textes à tous, ils disent tous à leur manière, ce que vous êtes !
Leil et Nim : Texte très réussi ! J’affectionne les écrits qui nous font nous interroger tout en nous amenant ailleurs … C’est clair ce que je raconte ? Bref, votre association fonctionne de mieux en mieux !
Nady : droit au but, peu de mots mais efficaces !
Claude : jolie histoire, tu nous amènes ailleurs que dans les ateliers précédents et c’est réussi !
Jos : fort belle illustration de la citation qui termine ton texte, bravo !
Bénédicte : Peu de mots et on ressent toute la sensibilité et la douceur et la générosité et … qui t’habitent, j’ai beaucoup aimé
Manue : Oui, lo, on prévoit de fonder une association 1901 d’ailleurs ! 😛
Merci en tout cas. 🙂 Je trouve que plus ça va, moins on peut savoir qui écrit quoi … un joli mélange oui. 🙂
Même moi j’ai abandonné l’idée de savoir qui écrit quoi, c’est dire !!!!….Mais comme je suis incorrigible, au moment où je lis votre texte j’ai des impressions fugitives le long d’une phrase ou d’une expression parfois dans le même paragraphe !!!!…..Mais je ne m’y arrête plus car ce n’est pas le but de l’histoire !!
Merci Manue Rêva pour ta lecture 😉
une belle participation à 4 mains- ce ne doit pas être aisé, chacun ayant son style-
la statue de la liberté grand symbole bien décliné !
bonne fin de journée-
Leiloona et Nimentrix
Ah ! la frontière entre ce que l’on croit être, ce quel l’on est réellement et l’image que l’on renvoi… Vaste sujet judicieusement et agréablement abordé dans votre texte. Merci
Merci de ton commentaire, Jos ! Et au plaisir de te voir le 18 ! 🙂
Oui ! au 18 avec beaucoup de plaisir….et une bonne dose de trac
Le trac sera pour tout le monde, je crois ! 🙂
Nady
Un nouveau clin d’œil à l’actu joliment écrit et bien ficelé.
Merci @Jos à très vite
Claude :
Belle histoire sur fond d’une période dramatique pourtant … Et l’engagement au cœur du texte (dans le mariage et la résistance) ! C’est beau.
Bénédicte :
Ton texte reflète bien la mélancolie ambiante du moment (avec peut-être un brin de tristesse en plus… ?) C’est très joli.
Manue :
Pour sûr : c’est de la bonne (la moquette) ! Ahahah ! Encore une agréable histoire et une chute surprenante !
@Manue : yahoo ! Typiquement le type d’histoire que j’adore ! Tu l’as écrit avec moi à 4 mains à l’insu de mon plein gré ? Le basculement dans les derniers mots en pleine science-fiction. Cool !!! 🙂
@Leiloona/Nimentrix : Une très belle réflexion sur ce qui est réel et sur ce qui ne l’est pas… Je trouve que votre association fonctionne à merveille, vos textes sont très bien écrits et de plus en plus surprenant chaque semaine ! Continuez comme ça !
@Nady : C’est assez différent de ce que tu proposes d’habitude. C’est assez court, très bien écrit. Je suis encore une fois fans 😉
@Claude : Je crois que ce texte est de loin mon préféré de ta plume depuis que je te lis ! L’histoire de cette vie marquée par l’amour m’a beaucoup touché, et je ne me lasse pas de le relire encore et encore ! Merci beaucoup et bravo à toi !
@Jos : Ton texte me fait bien sourire ! Un bel écho à ce sujet toujours d’actualité qu’est le relation entre les jeunes et les plus âgées, à travers nos plus beaux monuments, félicitations pour ce texte (je trouve qu’il fait un peu écho au mieux, qui est l’inverse : un dialogue pendant lequel la statue explique qu’elle envie la grande Dame)
@Bénédicte : Mais non ! Qu’elle attende, les beaux jours vont revenir et avec eux, son lot de touristes enthousiastes ! J’irais bien la consolée moi et lui offrir un manteau par la même occasion.
@Manue : La chute m’a laissée ébahi, même si je me doutais que son ami virtuel n’était pas commun ! Bravo car le suspens est à son comble durant les trois quart de la lecture !
Merci @Victor 😉
Jos : en effet une grande connaissance de Paris, son coeur, et fine observation de rêveries féminines