18 h 00 / 22 h 22 / 01 h 39 / 04 h 27 / 06 h 58 / 13 h 14
Je devine ton arrivée imminente, ce n’est au début qu’une caresse des sens, un souffle dans l’air chargé de particules aimantes. Un faible frôlement qui revient comme le passage des freins sur une roue de vélo voilée. Bientôt cet attouchement se muera en symphonie fantastique.
Autour de moi, des néons zèbrent les yeux de leur lumière capharnaüm, et les piaillements des passants ne font que révéler l’amphigouri de leurs paroles. Le vent, sournois, joue avec les pans des manteaux de ces dames qui laissent deviner des corps déjà emplis d’un désir impatient.
Je suis un solitaire en attente de ta couverture électrisante. Là, je te vois. Tu approches lentement, altier et déjà dressé. Je tends vers toi mes membres tout en longueur, ils s’échauffent de ton va-et-vient régulier, puis ils s’aplatissent sous ton poids et rosissent de plaisir. Un suc au goût de réglisse s’écoule alors, et un lent et long gémissement me prend. Il monte dans les aigus et ne se termine qu’à l’orée de ton terminus. Là, l’un au-dessus de l’autre, nos deux entités ne forment plus qu’une.
Je suis la voie 14, et le train 7376 vient d’arriver en gare.
© Alexandra K. Dimanche 19 février 12 h 00
Le texte de Claude :
Gare Saint Lazare 7h15. Comme chaque jour de la semaine, Edmond retrouva la marée humaine matinale qui tentait d’attraper, dans des conditions souvent dantesques, un train permettant d’arriver au travail à une heure fixée par un système peu soucieux du confort de la condition humaine.
Edmond regarda le panneau d’affichage : « Asnières : départ indéterminé pour raisons techniques ». « Bon sang, je vais être en retard ! ». Ses trente ans de maison comme employé à la Gontran SA France dans le classement des archives définitives n’avaient en rien entamé sa rigueur et ses scrupules pour tout ce qui pouvait contrarier ses chefs, et par conséquence l’entreprise elle-même. Pourtant, ce jour là…
Ses yeux perplexes se posèrent sur quelques ligne plus bas : « Trouville 7h45 ». Son esprit fut d’un coup traversé par une flèche décochée par un étrange démon porteur d’un fruit défendu mais ô combien délicieux. Un quart d’heure plus tard, il se retrouvait, toujours dans son costume gris défraîchi et l’éternel cartable en cuir rapé à la main, en direction des côtes normandes.
Arrivé à Trouville à 9h48 après une amende copieuse pour non possession de billet valable, il contempla longuement la mer, les parasols multicolores, les maisons anciennes et les touristes qui allaient et venaient d’un pas lent et détendu. Edmond le bon employé modèle savourait avec délectation le plaisir de l’école buissonnière.
Assis sur un banc face au phare, il lia conversation avec une femme de son âge, assez belle quoiqu’un peu vulgaire, veuve d’un marin qu’il crût d’abord péri en mer mais dont il apprit rapidement qu’il était mort d’une cirrhose. Il l’invita pour une fortune au restaurant du casino où après caviar et champagne ils perdirent pas mal d’euros, enfin surtout lui à travers elle, à la roulette et au black jack. L’après-midi, ils se promenèrent main dans la main, sous un soleil pâle et froid, jusqu’à un café sordide « La Cale Sèche » où la femme retrouva son amant, un homme baraqué comme un catcheur et à la gueule de truand. Ce dernier, sans dire un mot, envoya quelques uppercuts professionnels et bien placés à Edmond qui ne demanda pas son reste. Il repartit tuméfié et fauché prendre encore un peu d’air de la mer histoire de se remettre, jeta un dernier œil sur les bateaux qui partaient au large, et regagna tranquillement la gare afin d’attraper le train de 20h57 pour Paris. Nul désarroi chez notre Edmond, toujours le sourire béat, mais plutôt un sentiment de revenez-y, un avant-goût de ce que pourrait être l’aventure, un sel nécessaire dans sa vie trop bien réglé.
Le lendemain, après un sommeil agité, il retrouva à 7h15 son rituel quotidien à la gare Saint Lazare et rejoignit son bureau de la Gontran SA France à l’heure. Son chef le convoqua. « Edmond vous étiez absent hier… et sans nous prévenir !». « Euh, oui, mais… ». « Je vois à votre figure que vous avez l’air fatigué : faut dormir, mon vieux… Ecoutez moi bien : je ne peux laisser passer çà ; cette fois-ci je vous mets un avertissement, et si vous récidivez, je… »
Edmond asséna machinalement un coup de poing sur le nez de son patron et sa vie jusque là monotone bascula.
Le texte de Manue :
Sortie.
Des années qu’elle la cherche.
Assise au café qui surplombe les quais de la gare, elle savoure le chemin déjà parcouru. Elle est arrivée jusque là. Son cœur cogne fort. Elle avait tellement peur, elle est encore si fragile. Ses pensées vagabondent, elle les laisse faire, parfois ennemies, elles sont aujourd’hui le meilleur bouclier face aux obsessions qui parfois la submergent, aux angoisses qui la font vaciller, aux démons qui reviennent sans cesse la visiter.
Les voyageurs … Leurs pas à eux sont sûrs. Comment font-ils pour avancer aussi lourdement chargés ? Celui-là paraît heureux. Cette femme non. Elle semble porter toute la misère du monde sur ses épaules et pourtant elle marche. Un train arrive. La foule se fait de plus en plus compacte. Les épaules se frôlent. Les valises se croisent. Chacun poursuit sa route, ignorant le destin de l’autre. Pourquoi cette jeune fille ne tomberait-elle pas amoureuse de ce grand échalas au détour d’un regard plutôt que de rejoindre celui qu’elle va épouser à l’autre bout de la France ? Et cet homme ? Il joue les grands séducteurs, agace, mais qui sait ? Peut-être cherche t-il dans toutes les silhouettes qu’il regarde celle de sa femme qu’il aimait tant et qui a disparu ? Tant de solitudes qui s’ignorent.
Elle sourit. De là haut, tout lui semble possible. La voie, lumineuse. Et si directe. Simple comme un train qui part et qui arrive à l’heure … Un instant, elle oublie qu’au sortir de la gare, c’est un tunnel profond, noir, qui attend la locomotive, des viaducs jetés sur des obstacles auparavant impossibles à franchir, des virages tortueux, des arrêts forcés, des étapes utiles. Elle ne pense qu’à son immense solitude, pas aux rencontres qu’elle va forcément construire au fur et à mesure du voyage. Elle doute tellement.
Mais il est l’heure. Enfin presque, le train va avoir un peu de retard, et puis sa place a été attribuée deux fois alors elle va devoir discuter avec une inconnue avec qui elle n’aurait jamais osé communiquer sans cette erreur. Le voyage est long mais la conversation passionnante. Elle n’avait pas prévu cette éventualité. Et si finalement elle se faisait un peu confiance, si elle se laissait séduire par l’inattendu, emporter par ses désirs en oubliant ses certitudes, ses angoisses … ? Elle a bien un doute encore, mais pas sur la solution qu’elle va pouvoir trouver pour surmonter ses failles et chercher la porte de sortie, non, il ne concerne plus que l’heure à laquelle elle va arriver … et tout au fond d’elle, elle espère que le voyage va durer longtemps, très longtemps…
Le texte de Bénédicte :
Lorsque j’en ai assez de mon travail solitaire et que le jour commence à tomber, je pars me promener dans une gare…. Je suis certain d’y trouver du monde, des tas de gens qui courent plus ou moins partout, de tous les âges, de toutes les nationalités, de tous les milieux sociaux. Je pourrais choisir un grand boulevard, les Champs Elysées, un parc, le métro, mais il ne règne pas dans ces lieux la même excitation, la même effervescence presque palpable. En fait dans une gare, l’air vibre d’une énergie tangible, celle de tous ces gens qui ont un but, qui arrivent de quelque part ou qui s’en vont vers un ailleurs…..
Alors je traîne, je m’arrête, je suis parfois, le plus discrètement possible, un couple, une famille, une personne seule, un groupe d’adolescents car je ne sais pas si vous avez remarqué mais les ados se déplacent rarement seuls. J’attrape au vol des morceaux de dialogues, des cris d’enfants, des adieux pleins de larmes, des retrouvailles qui pétillent. Je donne souvent un coup de main pour une valise trop lourde au bout d’un bras trop âgé, pour une poussette qui ne veut pas se plier entre les mains d’une maman débordée, je renseigne des gens affolés qui me demandent si c’est bien le quai A, B ou C. Des retardataires au bout de leurs poumons slaloment dans la foule, des épaules se frôlent, des corps se bousculent parfois, des excuses s’échangent à la volée. Il y a ceux qui descendent seuls de leur train et dont le regard cherche au loin un autre regard, et ceux qui descendent en groupes volubiles occupant tout l’espace…..Il y a toutes les couleurs de la planète, des voiles, des chapeaux, des bonnets, des kippas, des tresses afros, des casquettes à l’endroit ou à l’envers, des crânes chauves, des tatouages, autant de pays qui vont et viennent autour de moi….
Au bout d’un moment je sens que le vertige me gagne. Alors je rentre chez moi, rempli d’une énergie formidable, nourri d’une multitude d’images, pour retrouver cette table sur laquelle, jour après jour, je construis mon livre.
Le texte de Valérie :
Suite des textes écrits sur les images N°242, 244 et 248
Cela faisait un an qu’il s’était isolé dans la montagne. Un, an que la distance nous séparait. Les premières semaines, je faisais l’aller-retour tous les week end mais j’étais épuisée et il ne voulait pas que je continue à me détruire la santé pour venir le voir. Pourtant le retrouver me faisait du bien, le serrer dans mes bras, sentir son odeur, marcher en lui tenant la main… Mais le voyage était épuisant. Une fois, je frôlai un accident grave sur le retour. Je m’étais endormie au volant. Un camionneur klaxonna de toutes ses forces, ce qui me remit sur la route. Je fus obligée de m’arrêter sur une aire d’autoroute, je dormis dans la voiture et ne repris le volant que le lendemain.
Après cela, il ne voulut plus que je descende chaque semaine et mes voyages devinrent beaucoup plus rares. Nous mîmes en place un échange épistolaire très riche. Nous nous écrivions très régulièrement, dès que l’un de nous deux recevait la lettre de l’autre, il lui répondait. L’un comme l’autre, nous étions impatients de nous lire. Il guettait le facteur, rare personne venant jusqu’à lui, si ce n’est Michel, le voisin. Je me hâtais d’ouvrir la boîte aux lettres dès la porte de l’immeuble franchie. Il se sentait seul parfois et avait émis l’idée de prendre un chien pour lui tenir compagnie. Je trouvais que c’était une bonne idée et l’encourageais. Mais il ne se décidait pas, il avait peur de s’engager dans une relation avec un animal qu’il ne pourrait mener jusqu’au bout. Je comprenais mais lors d’un de mes derniers voyages, je l’emmenai dans un centre de la SPA et nous adoptâmes un chien de berger. Il n’était pas tout jeune, il avait été maltraité et il avait un grand besoin d’amour. Ils devinrent très vite inséparables. Philippe retrouva le sourire. Son chien, Patou, l’obligeait à sortir et à se promener, et cela lui faisait le plus grand bien. La maladie n’évoluait pas trop. Il était fatigué mais le traitement semblait efficace.
Pour fêter notre anniversaire de mariage, il voulait essayer de revenir sur Paris. Il s’était arrangé avec Michel pour Patou et ce dernier devait l’accompagner à la gare. Il avait réservé un train qui devait arriver à 19h30 à la gare Saint-Lazare. A cette heure, ce serait bondé et comme cela il se noierait dans la masse, personne ne ferait attention à lui… J’étais sur le quai voie 4 depuis 20 minutes déjà. Le train était annoncé à l’heure prévue. Mon cœur palpitait en l’imaginant arriver, je ne pouvais m’empêcher de me mettre à sa place et l’angoisse montait. Après un an, seul dans la montagne, il allait retrouver l’ambiance stressante de Paris, la foule, les gens pressés, qui vous bousculent et pourraient vous écraser. Le train est entré en gare. Aussitôt, de tous les wagons, les premiers passagers sont descendus. J’étais aux aguets, je me mettais sur la pointe de pieds pour ne pas le louper. Et pourtant je ne l’ai pas vu. J’ai encore attendu, j’ai avancé le long du quai jetant un œil dans les voitures. Peut-être s’était-il endormi. Je l’appelais. Aucune réponse. Pas de Philippe. Les contrôleurs m’affirmèrent qu’il n’y avait plus personne dans les wagons. Ce n’était pas possible. Il avait dû loupé son train. Ou il était passé devant moi sans que je le vois… Il avait sans doute pris le métro en direction de l’appart. Je devais rentrer vite. Si seulement, il avait un téléphone portable comme tout le monde. Mais il n’en voulait plus. Impossible de le joindre, de me rassurer. Je courus prendre le métro et regagnai au plus vite notre appartement. Personne !
Je me précipitai sur le téléphone et j’appelai au chalet. Ça sonna dans le vide. Je vis alors clignoter la petite lumière rouge du répondeur faisant naître en moi un mélange d’espoir et de terreur.
– « Ma puce, je t’appelle avec le portable de Michel. Il me laisse dans le train dans deux minutes. Il s’occupe de Patou. Je suis si heureux de rentrer chez nous et de te retrouver. A tout de suite. »
Où était-il passé ? Je devenais folle. Même si on s’était croisés sans se voir, il devrait être là. Peut-être a-t-il voulu faire un tour avant de rentrer à la maison ? J’ai tourné en rond dans l’appartement des dizaines de minutes qui me parurent une éternité. J’ai essayé d’appeler Michel pour qu’il m’assure qu’il l’avait bien mis dans le train, ce qu’il me confirma. L’avait-il appelé pour prendre des nouvelles de son chien ? Je ne sais pas avec quoi mais… je m’accrochais à tous les espoirs. Mais non, il n’avait pas eu de nouvelles de Philippe depuis que le train était parti. Patou allait bien par contre. Je raccrochai complètement effondrée.
J’hésitai à sortir pour aller le chercher. Mais où aller ? Où pouvait-il bien être allé ? Je retournai vers le métro. L’air me donna un coup de fouet mais je me ravisai. Je ne savais quelle direction prendre. J’étais perdue. Je voulus crier son nom mais aucun son ne sortit de ma bouche. Je me mis à pleurer.
A minuit, Philippe n’était toujours pas arrivé, il ne m’avait pas donné signe de vie.
Je me réveillai tout d’un coup en sueurs…Un mauvais rêve… Je venais de faire un mauvais rêve…
Le texte de Tergit :
« Bonjour. C’est moi. Ne me demande pas comment j’ai eu ton mail et ne répond pas. Je serai à Gare du Nord le 25 février, Voie 15, 08h24, train n° 41377, voiture 18. Pour que tu sois sûre que c’est bien moi derrière ce mail je dois te parler d’un évènement qui ne concerne que nous, pour cela quoi de plus sûr que de te rappeler notre voyage en Suisse pour « ne pas faire cette connerie d’avoir un enfant avant la fin de tes études », c’est exactement la phrase que tu as prononcé, je n’ai jamais pu l’oublier et tu sais que personne n’a jamais été au courant à part toi et moi. Il faut que tu sois à la gare, j’ai des choses à te dire, s’il te plait. Sophie». C’est par ces quelques mots sur ma boite mail qu’elle est réapparue.
Elle a des choses à me dire ? Mais qu’est-ce que ça peut me faire de savoir ce qu’elle à me dire après si longtemps ! Et moi alors ? Pendant des années j’ai eu « des choses à lui dire » : l’absence, la douleur, la dépression, les questions de la police, le regard accusateur de sa sœur, et j’en passe. Alors c’est maintenant qu’elle a des choses à me dire… Maintenant que j’ai tourné la page de tout cela…
La dernière fois que j’ai su quelque chose d’elle nous vivions ensemble depuis presque 2 ans dans notre petit appartement tout près de Bastille. Elle était étudiante à la Sorbonne en lettres modernes et préparait le concours de prof. Elle était pleine de vie, ses yeux pétillaient en me voyant le matin, s’embrumaient au moment de partir en cours puis se rallumaient en rentrant le soir. Elle était heureuse, j’étais comblé, la vie coulait doucement entre études et désir de construire une vie ensemble. Enfin… c’est ce que je croyais…
Le matin du 27 juin elle avait un dernier partiel à passer avant d’être en vacances. J’avais acheté des croissants et posé une petite rose sur la table pour l’encourager et lui dire une fois de plus mon amour. Elle est partie comme prévu à 8h00 en me disant qu’elle rentrerait juste après la fin de l’épreuve. Elle n’est jamais revenue. Le goût de son dernier baiser ne m’a jamais quitté depuis cet instant, il avait la puissance de celui que l’on offre à celle qu’on aime juste avant son dernier souffle.
Elle n’a pas laissé le moindre mot, pas même un indice. J’ai tout tenté pour la retrouver mais en vain, personne se savait où elle était, pas même ses parents ni sa sœur. J’ai tout envisagé : un autre, un moment de folie, un accident, un suicide, un enlèvement, un crime… absolument tout ce qui pouvait être rationnel ou totalement ubuesque. Avec ses parents nous avons lancé des avis de recherche, nous sommes même passés à la télévision pour tenter de la retrouver. L’enquête de la police a juste montré qu’elle s’était bien rendue à la fac et qu’elle était ressortie de son partiel après 3 heures 30 d’épreuve. Puis plus rien, plus jamais rien, définitivement rien.
Pendant des années j’ai espéré son retour. J’ai cru la voir mille fois au détour d’une rue, dans un restaurant, dans la rame de métro de l’autre sens… chimères, funestes chimères… A l’enterrement de sa mère j’ai espéré la voir surgir derrière un arbre du Père Lachaise mais bien sûr elle n’y était pas. Et aujourd’hui elle me donne ce rendez-vous sans une once d’explication… comme on convoque son obligé…
Qu’est-ce que je vais dire à Sandrine si j’y vais ? Je n’ai jamais raconté cette histoire alors comment lui dire « je vais à Gare du Nord retrouver une ex disparue depuis 45 ans » ? Et qu’est-ce que je peux attendre de ce retour si longtemps espéré mais auquel j’avais renoncé ? Et dans quel but revient-elle ?
Je n’ai jamais cessé de l’aimer, je le sais parfaitement, alors si elle se jette dans mes bras en me disant « je t’aime, je t’ai toujours aimé, pardonne moi » je sais que je vais lui pardonner dans l’instant. Il me reste deux jours pour savoir si j’y vais ou pas…
Le texte de Jos :
Rendez-vous avec le futur
Encore cinq minutes… Cinq minutes avant que sa vie ne bascule !
Dans sa poitrine son cœur battait à tout rompre et malgré la température fraiche, son corps était brulant et semblait se diluer dans les sueurs froides qui l’inondaient.
Dès son entrée dans la Gare Montparnasse, elle avait consulté le panneau d’arrivée pour connaître le numéro du quai auquel s’arrêterait le train de celui qu’elle allait rencontrer pour la première fois.
Elle avait alors vingt minutes d’avance et sa détermination était encore intacte.
Assise non loin du quai 15, elle avait ouvert le magazine qu’elle avait emporté afin de rendre moins longue son attente. Mais la lecture s’était révélée illusoire : les mots se brouillaient, s’enchevêtraient et elle n’était pas parvenue à se concentrer sur un article.
Son esprit était ailleurs…envolé dans cet avenir proche qui l’attirait tout en lui faisant peur.
Puis, sournoisement, la fébrilité s’était emparée d’elle, ses mains s’étaient mises à trembler, son ventre s’était noué et une agitation sans nom l’avait submergée ; tant est si bien que dix minutes avant le moment fatidique, la panique avait largement pris le pas sur sa détermination. Elle s’était levée promptement, s’était dirigée vers l’escalator le plus proche et exaspérée par la lenteur de sa progression, en avait gravi les marches à vive allure. Arrivée en haut de l’escalier, se sentant un peu mieux – presque en sécurité – elle s’était arrêtée sur la passerelle située juste en face du quai 15. La hauteur de son emplacement l’avait alors aidée à prendre du recul sur la situation.
Irait-elle jusqu’au bout de cette histoire qui avait commencé quand elle s’était inscrite sur un site de rencontre deux mois plus tôt? Rien n’était moins sure. Elle-même ne s’expliquait pas les raisons qui lui avaient donné le courage et l’énergie de dépasser sa peur et sa timidité. Pourtant elle avait fait le pas et étonnamment elle avait été très vite attirée par Stéphane dont les échanges sur le net se distinguaient de tous les autres. Rapidement, leurs discussions banales étaient devenues plus profondes. Elle s’était surprise à attendre avec impatience l’heure de leur rendez-vous quotidien dont la durée s’allongeait chaque fois un peu plus tandis que leur attirance devenait évidente et incontournable.
L’absence de contact physique l’avait libérée de la peur du regard de l’autre, qu’elle savait source de jugement et de préjugés, et leur découverte réciproque n’avait pas été polluée par celle de leurs corps. Et parce que les mots écrits sont plus réfléchis que les paroles – plus engageants aussi – leur correspondance avait accéléré leur intimité. Bien sûr elle savait qu’elle ne pouvait se cacher éternellement derrière son écran, que leur rencontre ne serait pas complète tant qu’elle resterait virtuelle et que le moment de se dévoiler toute entière, de se révéler tout à fait, était inéluctable. Mais au moins, leur complicité serait déjà établie et le visuel ne serait pas l’essentiel de leur rencontre mais sa complémentarité.
C’est pourquoi elle avait accepté au bout de quelques semaines, de lui envoyer sa photo. Elle avait choisi la plus neutre, une qui ne la mettait pas particulièrement en valeur mais qui ne la défavorisait pas non plus. Une qui lui ressemblait…
Dès lors, tout alla très vite. Leurs échanges plus longs et plus intenses ne leur suffirent plus et le contact réel leur fit furieusement défaut. Il fallait qu’ils se voient, qu’ils se confrontent à la réalité…
« Le train 2990 en provenance de Bordeaux entre en gare – Quai 15 »
L’annonce de l’arrivée du train, sortit Hélène de ses pensées. Tremblante, elle crut un instant que ses jambes n’allaient plus la porter. De ses mains soudainement moites elle agrippa avec force la rampe de la passerelle pour ne pas vaciller. Elle vit au loin le train qui approchait, amenant avec lui un futur plein d’espérance. Elle tourna la tête de droite à gauche comme une personne apeurée cherchant une issue de secours. Puis elle respira une grande bouffée d’air frais, lâcha la rambarde et dévala l’escalier.
Elle allait enfin à la rencontre de celui en qui elle avait mis tous ses espoirs.
Le texte de Mary :
La lumière est plus douce depuis que la gare a été rénovée . Le métal chauffé me monte au nez comme tous les matins . Il s’y mêle une vague odeur de café. Il y a tant de voyageurs un gobelet à la main.
Je cherche la meilleure place.Ils doivent ne pas passer à côté sans me voir. Il ne faut pas non plus gêner le passage des valises à roulettes. Etre à portée sans bloquer. Se tenir à bonne distance, ni trop près ni trop loin de l’entrée de la brasserie, sans entraver la file d’attente devant le petit kiosque à sandwiches . Je roule derrière moi mon engin, je commence à fatiguer . Voilà, j’y suis. Je guette le regard du garçon de café, de la serveuse du kiosque. C’est bon , pas de réprobation. J’ai fini par trouver le point à égale distance pour ne pas générer d’hostilité.
Je suis à l’air libre, je peux regarder les voyageurs, sentir leur tension devant le panneau des départs de TGV lorsqu’ils entendent le roulement des mises à jour. Ils se précipitent comme s’ils devaient gagner leur place de haute lutte. Il n’y a pas de famille à cette époque de l’année donc moins d’appels exaspérés de parents inquiets.La voix de la SNCF égrène quelques indications, sur le rythme mécanique qu’on lui connait : « voie 15, le train pour Lille-Europe va entrer en gare, veuillez vous éloigner de la bordure du quai ». La mélodie de la phrase monte et descend, les syllabes se détachant de façon bien trop nette.
Tiens, un conducteur de train, je les reconnais immédiatement . Leurs yeux ne cherchent pas, ils savent exactement où ils vont , pas de valise à roulettes, sourire aux lèvres, un salut en passant aux contrôleurs.
Un flot de cadres pressés déboule du Thalis. Il faut donner de la voix, sans crier, mais en dominant le bruit des freins, réussir à les détourner quelques secondes de leur course vers la sortie en direction du métro . Quand il fait froid c’est encore plus difficile, ils savent la chaleur qui les attend un peu plus loin.Ici, ils vont devoir quitter leur trajectoire marquer un arrêt au risque de se faire emboutir par le suivant , sortir la monnaie de leur poche sous le manteau ou du sac à main, ça demande une planification au moins 10 mètres avant.
La nouvelle technique, c’est d’aller au devant, faire naître l’envie, donner à voir, donner à entendre, gagner au plus près.
Au début, quand on nous l’ a imposé, j’ai été le seul à me proposer, j’ai pensé à ce vieux film en noir et blanc avec la fille aux cheveux courts qui crie un nom de journal américain. Les autres préfèrent la chaleur du Relay, le bruit des bagages trainés dans la boutique, l’écho du hall les bruits de pas les annonces, la mélodie du pianiste inspiré.
Ici, je peux sentir les vibrations du sol, fermer les yeux quelques secondes entre deux arrivées de TGV , alors, alors je monte dans la cabine, je m’assois face à la console. Je consulte les écrans de contrôle . Je fais un signe de la main au chef de gare, je déclenche la bande annonce indiquant aux passagers la destination et l’heure de départ.
J’enclenche la série de commandes pour démarrer. Nous prenons de la vitesse. Les immeubles défilent déjà. Je donne de la vitesse . Quand les 350 kmH sont atteints, je n’entends plus rien.
– Libération, s’il vous plait !
– un quatre vingt . Merci !
Le texte de Nady :
LE CHOIX
Elle l’a toujours eu Sara, depuis sa plus tendre enfance.
Le choix d’apprendre les claquettes plutôt que le piano ; il lui suffisait de le demander à son père qui fondait devant son plus beau sourire d’enfant.
Le choix de faire des études de commerce ou de médecine car ses notes lui ouvraient toutes les portes.
Un sourire ravageur sous des yeux noisette charmeurs lui valut une cour de jeunes hommes à ses pieds. Elle choisit Vincent. Ils se marièrent et eurent deux beaux enfants : une fille et un garçon, le choix du Roi en fait.
Aujourd’hui, par une belle journée d’hiver ensoleillée, Sara rentre du ski avec sa petite famille dans le TGV N741 qui arrive en gare de Lyon en voie 15. Bientôt il va falloir oublier la sérénité de ces beaux moments partagés emplis d’amour familial dans ce chaleureux chalet, au bord des pistes. Bientôt, il va falloir affronter la foule des transports en commun pour rentrer en banlieue. Bientôt il va falloir recommencer à travailler, faire les course, le ménage, reprendre ses activités, gérer ceux des enfants et réfléchir avec Vincent à la destination des vacances d’été… Mais à la seule pensée de Xavier, son cœur s’emballe et retrouve une certaine gaieté.
Etrange sensation que de ressentir une telle émotion entourée des siens quand se profile au loin le retour d’un quotidien bien rangé… Mais n’oublions pas que Sara a toujours eu le choix de mener la vie qu’elle voulait alors elle avait aussi choisi d’avoir un mari et un amant.
Xavier, elle l’avait rencontré il y a quelques années. Tout le contraire d’elle, lui n’a jamais vraiment eu beaucoup de choix. Né sous X, enfant de la DASS, élevé dans des institutions publiques, les seuls choix que lui offrait la vie étaient de maîtriser ses droits et ses devoirs à travers une formation sociale accélérée. Beaucoup de mal à se poser affectivement, divorcé, en recherche d’une princesse charmante qui lui ferait plein de bébés, ses rêves étaient présents mais il lui manquait la boîte à outils pour les réaliser et surtout l’apaisement nécessaire sur son passé afin d’avancer… Mais tout cela ne l’empêcha pas de rouler sa bosse, de choisir le métier d’expert comptable car la seule chose qu’il savait bien faire était de compter avec rigueur. Ils se sont rencontrés dans le domaine professionnel d’ailleurs, il venait contrôler les comptes de la société qui l’employait.
Il a suffi d’un regard entre eux, d’un échange de banalités à la machine à café et sa voix, ses yeux, ses idées l’envoûtèrent. Ça lui changeait des discussions habituelles sur les enfants, les repas du soir, les sorties du week-end ou des vacances avec Vincent. Lui, il la faisait rêver, lui il l’écoutait, lui n’était pas insensible non plus à ses charmes qu’elle tentait de remettre en valeur depuis leur première rencontre ; il était à cette période dans une histoire compliquée à gérer où il n’avait pas eu d’autre choix que de quitter celle qu’il essayait d’aimer quand soudain il tomba sur Sara : Cette femme posée, d’un an sa cadette, le reposait ; il arrivait aussi à déceler en elle une énergie toute belle qui avait juste besoin de s’échapper. Mais elle était mariée…
Il ne l’a pas deviné tout de suite car elle n’en parlait jamais quand ils se rencontraient et ne portait pas ce sacro saint bijou identifiable à l’annulaire gauche. Sara étant allergique à toute sorte de métal aux mains, il ne lui restait que l’option d’accrocher son alliance au cou. Vincent la taquinait parfois quand il s’amusait à baisser son col roulé ou enlever les étoles qu’elle avait l’habitude de porter.
Au fil du temps, Xavier sentait qu’elle se rapprochait de lui, qu’elle déployait toutes ses armes de séductrice pour l’attraper dans ses filets… Mais Xavier n’est pas un tombeur qui se laisse prendre si vite. Un jour, la pause café a duré dans le bistrot du coin après les heures de bureau et soudain leurs visages se sont approchés et au moment si attendu du baiser, il lui glissa à l’oreille qu’elle était assise sur son écharpe et qu’il devait s’en aller. Offensée et pour ne pas perdre face, elle répondit en se levant qu’elle devait aussi rentrer, son homme et ses enfants l’attendaient. Les choses furent ainsi dites. Mais Xavier se doutait de son statut marital car il avait un jour entraperçu son alliance à un moment où son étole s’était déplacée…
Tels deux aimants qui s’attirent quand ils sont contraires, le jour arriva où ils n’eurent plus le choix de résister à cette pulsion grandissante que de sauter le pas et devenir amants. Les choses furent claires pour elle : elle avait une famille et pas question de tout foutre en l’air après 17 ans de vie commune… Mais elle ne boudait pas les talents bien dissimulés de cet amant parfait qui n’avait rien à envier à Christian Grey, démons intérieurs inclus mais elle savait les apaiser. Ils étaient donc faits pour se rencontrer parce que c’était elle et parce que c’était lui.
Ça fait maintenant 10 jours qu’ils ne se sont pas vus. C’est quoi 10 jours sur l’échelle d’une vie bien remplie ? Quel choix d’activités a-t-on sur 10 jours ? Eric-Emmanuel Schmidt nous dit « qu’un homme est fait de choix et de circonstances. Que personne n’a de pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix ».
Pour Sara, c’est 24 heures multipliées par 10 de fou rire familial sur les pistes, autour des raclettes et autres spécialités d’hiver, c’est autant d’heures de tendresse avec les siens, loin des tracas du quotidien.
Pour Xavier, ce même laps de temps c’est 24 heures multipliées par 10 de solitude, enfermé tantôt dans les tours de la Défense derrière un écran puis chez lui à attendre désespérément qu’elle lui envoie un mot doux qui apaiserait son cœur où les démons se faisaient une joie de revenir. Mais Sara fit le choix de ne rien envoyer, son bonheur familial là bas lui suffisait. Elle aura toujours le temps de l’appeler dans la semaine à venir quand son moral se ternira devant la fadeur de la routine qui reprendra…
Xavier eut une idée. Il savait l’horaire de son train et décida de lui faire une surprise. Il avait en fait besoin de la voir, de la toucher, de lui parler… et s’il allait l’attendre à la sortie de son TGV ? Ils échangeront quelques mots, des banalités…il lui caressera le bras discrètement, ses lèvres toucheront sa joue, elle dira certainement à sa famille qu’il est un collègue ou un copain du sport. Elle leur demandera d’avancer pour rester le plus longtemps possible avec lui et empli de ces minutes de bonheur Xavier rentrera chez lui enhardi d’avoir revu sa belle et tout sera parfait dans le meilleur des mondes…
Le TGV entre en gare, Xavier se poste en tête du quai, sur la voie 15, à côté de la machine à boissons, les mains dans les poches de son pantalon, attendant sa bien aimée. Sara n’aura là pas d’autre choix que de le voir même s’il a rejeté l’idée saugrenue d’acheter un bouquet pour elle.
Les textes écrits à partir de la même photo, mais hébergés sur d’autres blogs :
@Alexandra : dès l’apparition du lien de l’atelier dans ma messagerie, le titre de ton texte m’attira…non pas parce que je vais faire un point ce jour avec nos commerciaux sur le CRM en fusionnant des doublons mais je devinais que tu allais nous sortir un texte du tonnerre et je ne me suis pas trompée…. cest beau & ultra sensuel ; même un moment je croyais que tu parlais de ce que l’un de mes héros (Xavier) pouvait ressentir quand la chute m’étonna grandement tellement il fallait y penser. Bref, tout est sublime et donne le la pour commencer une belle semaine 😉 Big Thanks bella et…. bonne reprise 😉
Ah ah ah oui la fusion est aussi un terme polysémique ! 😀
Je donne le LA ? Wow, suis une chef d’orchestre alors ? Cool ! 😀
@Leiloona : Encore un texte d’une superbe sensualité ! Venant de toi, je m’y suis habituée mais décidément tu manies la volupté d’une telle main de maître que tu parviens là encore à m’étonner et à me ravir. Outre la chute bien trouvée qui surprend, j’aime particulièrement le dernier paragraphe…C’est certain, demain matin mon arrivée en train àToulon aura une nouvelle saveur.
Oh ben dis donc … Alors si la réalité prend une autre teinte grâce à ce texte, je suis vraiment touchée. ♥
@ Leiloona/Alexandra :
Mais oui !!… On oublie trop souvent de rendre compte des sentiments éprouvés par ces choses que l’on croit à tort inanimées…..
Il aurait été dommage de passer à côté d’une histoire d’amour aussi torride !!….
😀
@Claude : AHHhhh mon cher acolyte Claude ! Quel plaisir de te retrouver ! Quel bonheur même de lire ta plume à nouveau ! Elle m’apaise par sa fluidité, elle me fait rire par son humour, elle me donne envie de faire l’école buissonnière comme Edmond, ne serait ce que pour voir la mer (les uppercuts et retours tuméfiés en moins 😉 ) à Trouville même si Asnières est une charmante petite contrée 😉 merci mille fois pour ce doux moment de début de semaine. Je file t’envoyer un message dans ta boîte mail. Grosses bises and welcome back ! 😉
PS : dis donc, il est super généreux Edmond… Caviar et champagne avec une inconnue, bon d’accord belle mais vulgaire quand même… mais j’aime son renouveau 😉 et je l’encourage !
@alex : La sensualité monte crescendo et la chute met un terme à nos interrogations…Bien mené. Bravo.
Merci Valérie ! 😀
@Leiloona : Quelle sensualité, quel plaisir dès le lundi matin. Les mots sont juste parfaitement choisis, on n’y voit que du feu et quelle chute ! Une chose est sûre je ne regarderai plus jamais un quai de la même manière désormais.
Ah ben chic alors ! Si tu ne vois plus la vie de la même façon, j’ai réussi mon coup. 🙂
@Terjit : ouch ! un texte terrible que tu nous offres là après les frasques du cygne au ski la semaine dernière… Il ne me donne pas franchement envie de rigoler, limite pleurer mais ça ne se fait pas en société alors je vais rester sobre dans le retour de lecture et me contenter de donner mon avis sur la forme qui est parfaite, concise et claire dans tout le déroulé de l’histoire. Je crois percevoir le côté chirurgical dont tu parlais un jour avec des non-dits ; tu l’utilises à merveille dans ce texte, c’est peut être aussi pour cela qu’il provoque autant d’émotions car chacun peut l’interpréter comme il le ressent….
Soit dit en passant, les hommes ont parfois des formules toute faites bien blessantes et terribles devant de grande décisions… et certains paroles ne s’oublient jamais… Je lui conseille d’y aller à ce RDV, une belle surprise risque de l’y attendre et ça pourrait en même temps apaiser le passé de tous… Mon Dieu comme il semble amoureux celui là ! Même après une terrible blessure il sait que son amour est toujours intact… j’aimerais bien une suite plus gaie un jour 😉 je dis ça, je dis rien… 😉 Merci pour ton texte
Merci Nady, c’est vrai que parfois des phrases blessent plus que les autres… Une belle surprise ? pas si évident, je ne sais pas 🙂
@Manue : superbe ton texte sur la sortie. J’ai beaucoup aimé toute la partie avant « Tant de solitudes qui s’ignorent. » Je me plais souvent l’été à observer les gens aux terrasses des cafés et c’est fou comme on pourrait réinventer le monde !
Ce parallèle ensuite avec le chemin que va prendre le train : extra et ce lâcher prise avec la discussion avec l’inconnue qui donne envie de l’inattendu dure toujours !
Une belle prouesse d’écriture ! bravo miss !
@Bénédicte : une belle idée que tu nous donnes de traîner dans une gare. J’avoue ne jamais y avoir pensé me déplaçant dans ces lieux que quand j’ai un but de voyage à effectuer…. mais ça pourrait en effet être plus passionnant et actif que d’observer des terrasses de café. Ton texte appelle celui de Manue que j’ai lu juste avant : une même belle énergie qui nous fait réaliser l’étendue de cette Humanité qui voyage tous ensemble. Bravo & merci !
@Claude : quel plaisir de retrouver ta plume 🙂 et tu commences fort avec une belle revanche ! Quoiqu’un peu violente. Il semblerait qu’Edmond ait décidé de changer de vie, d’y mettre un peu de folie et avec la belle et vulgaire Dame, je pensais qu’il aurait son quota mais non. La chute m’a beaucoup fait rire, entre nous, il a osé ce que d’autres rêvent probablement de faire 😉
@Jos : ton texte est haletant (je ne sais pas si ça se dit mais je le ressens ainsi 😉 ) ! j’ai cru un moment qu’elle allait rebrousser chemin trop tôt et me voilà en train de lui hurler intérieurement de ne pas s’enfuir, de prendre sur elle, d’aller à la rencontre réelle si proche… Quel soulagement de lire la suite mais la phrase de conclusion m’effraie… Chez ta narratrice c’est ou tout noir ou tout blanc on dirait… Faudrait qu’elle apprenne le gris pour éviter trop de déceptions… Il pourra répondre à tous ses espoirs… ou pas… et même s’ils ne répondaient qu’à quelques uns, même si ça ne durait que le temps de son séjour, c’est toujours ça de pris dans le boîte à souvenirs du bonheur non ? Bravo pour ton texte, j’aime beaucoup quand tu rimes mais j’aime énormément tes proses également ! 😉
@Manue : oser, oser se faire confiance. Oser et si ça ne marche pas et bien quoi ? Rien rien de plus, rien de moins… Très joli texte, rempli de pudeur. Il m’a fait pensé à la chanson d’Aznavour et Grand Corps Malade (l’idée de l’âge en moins)
« Quel dommage que les gens ne se parlent pas plus
Jeune homme croyez-moi, j’ai un peu d’expérience
Je ne vous connais pas, je m’assois près de vous
Si les gens se parlaient, les choses auraient un sens
Je vous parle et pourtant, je suis tout sauf un fou
C’est juste que je sais, privilège de l’âge
Que l’humain est moins sot, s’il est un peu curieux
L’humain est plus fort, quand il croit au partage
Qu’il devient plus beau, quand il ouvre les yeux »
@Vélrie : mon temps de pause dej arrive à sa fin mais il me fallait te lire surtout quand j’ai vu que c’était une suite des autres textes que j’avais beaucoup aimés. Ma curiosité a eu raison de me faire lire ton texte car me suis régalée. J’aime beaucoup ta plume dans cette histoire, tu sembles plus investie, plus dans l’histoire et le suspens à nous relater que sur d’autres textes uniques parfois. Là tu as un canevas et c’est un réel plaisir de suivre le déroulé de tout ce qui arrive à ce couple fort devant l’adversité de cette terrible maladie ! Bravo et forcément une suite s’impose un autre jour 😉
@Valérie : sorry pour la faute de frappe dans ton prénom…
Très touchée par ton retour Nady. Merci beaucoup. Une suite viendra peut-être selon les photos proposées…
@Bénédicte : décidément cette gare appelle à l’observation, observer pour tirer le meilleur de cette foule, se rebooster, se remplir d’énergie. Que de douceur et d’humanité en ce lundi matin, ça fait un bien fou !
Bravo.
@Valérie ça ne va pas de me faire palpiter le cœur comme ça dès le lundi ? :p
Je suis contente de retrouver Philippe et sa femme, même si j’ai eu très peur, j’ai imaginé le pire durant quelques secondes … Un suspens très bien mené.
En tout cas, c’est beau de voir l’amour entre eux, toujours fort malgré la maladie. Bravo !
Merci beaucoup l’Ivresse.
Bravo à tous
De superbes texte plein de sens d’espoir…
Bon lundi
@Claude : Très contente de te relire ! Ta plume me manquait ! Il suffit d’un voyage de 2 heures en train pour que tout bascule. 2h qui ont pris le pas sur 30 ans de bons et loyaux services, 2h libératrices…Certains instants de vie parfois, nous révèlent enfin, nous font redevenir nous-mêmes ! Il suffit d’un peu de courage (à moins que ce soit juste l’instinct de survie) pour que notre vie nous ressemble enfin ! Ton texte fait du bien. Merci Claude.
@Manue : Un texte bien différent de ceux auxquels tu nous a habitué mais un texte fort et très juste, dans lequel le doute s’estompe au fil des lignes pour laisser place à la confiance ! Merci Manue.
@Bénédicte : Rien de tel qu’un bon bain de foule pour noyer sa solitude et faire le plein d’énergie, de couleur, de vie. Les gares sont sans nul doute le reflet de nos villes riches en diversité et en mixité… Ta description de l’ambiance dans ce lieu de passage et vraiment réussie. On s’y croirait ! Merci Bénédicte.
@Terjit : Décidément, tu es étonnant ! tantôt incisif, tantôt plein d’humour et là…comment dire…Justement je sais pas quoi dire, si ce n’est que ton texte est comme toujours fluide et bien construit et que tu sais parfaitement nous emmener là où tu veux. Tes textes ont toujours l’art de nous questionner… Doit-il la revoir ou pas ? Je ne sais pas… Et toi, franchement, as-tu en tête une fin à cette histoire ?
Merci Jos pour ce si agréable commentaire !! Est-ce que j’ai une fin à cette histoire en tête ? Des suites oui, plusieurs possibles, mais une fin je ne sais pas encore, tout va dépendre du fait qu’il aille ou pas au rendez-vous… Si c’était moi je pense que j’irai, mais lui je ne sais pas encore s’il va franchir le pas, prendre le risque de mettre sa vie par terre ou de savoir des choses qu’il n’a finalement pas très envie d’entendre… Peut-être la suite la semaine prochaine… ou une autre… ou pas 😉
@Nady : Je trouve que sur la forme ton texte de cette semaine est particulièrement bien « amené », mieux « organisé » que certains autres que tu nous a proposés (ça ne veut pas dire que les autres ne me plaisaient pas hein ! ). Sur le fond je ne suis pas certaine que ta Sara (un tantinet égoïste, quand même), qui a l’habitude d’avoir le choix et donc de mener sa barque comme elle veut et là où elle veut, soit du genre à aimer les surprises… Et si Xavier a raison en pensant que cette fois elle n’aura pas d’autre choix que de le voir, il se trompe peut-être sur sa réaction. Elle peut toujours faire le choix de faire semblant de ne pas le voir… Bises Nady et belle semaine !
Merci ma belle amie pour ton retour. Je suis touchée pour le compliment sur la forme, surtout de toi dont j’adore la plume. Je pense qu’en essayant plusieurs styles, j’arrive petit à petit à devenir plus concise et ça me plait énormément car ça m’aide aussi dans mes discours ou présentations équipes pour aller straight to the point because Time is money, especially in our marktet ! 😉
Quant au fond, Roooo, mon pauvre petit Xavier, j’ai mal pour lui car en effet, dans son élan il n’ a pas imaginé que sa Sara peut le laisser sur le bord de la route, elle a tout elle et elle en trouvera un autre de sandwich… ROOoo, j’espère juste qu’il ne va pas aller se jeter dans la Seine après la gare… mdr… bisous Jos, à bientôt et belles vacances à Toulon
@ Leiloona : ton idée est géniale. Tu l’a traitée avec tellement de sensualité… Cet univers métallique devient un Love Story plein de douceur et de sentiment. Bravo pour cet exercice superbement mené. Je suis ravi et récompensé de te lire de nouveau. Merci.
Et moi je souris en te lisant de nouveau ici sur l’atelier ! Tu nous avais manqué.
@ Manue : j’aime beaucoup ton texte. Il est plein de force et de solitude.Tu te poses comme une spectatrice qui a envie d’être actrice… On est obligé d’avoir tout de suite confiance pour entrer dans la comédie de la vie ?
@ Bénédicte : Tu as raison : les gares sont des lieux extraordinaires pour celui ou celle qui veut observer, prêter des histoires aux gens. C’est très bien vu. Merci.
@ Valérie : ton texte est bâti comme un feuilleton. C’est bien réalisé. J’ai hâte de savoir si le cauchemar est fondé ou pas…
Merci pour ton retour…je ne sais pas encore, une prochaine photo m’en dira peut être plus.
De magnifiques textes encore cette semaine.
@Leiloona : ton texte est à la fois d’une belle sensualité et d’une poésie infinie. J’en ai été transportée 🙂
@Claude : Ton texte est très beau, j’avais l’impression d’y être, de voir un vieux film en noir et blanc, avec une jolie musique.
@Bénédicte : la gare comme lieu de vie, d’une autre vie, à la fois synthèse de notre monde et monde à part par son atmosphère. Très joli texte 🙂
Oh merci Amélie ! ( Transportée dans une gare, c’est normal, non ? 😛 )
@ Tergit : Bien vu. Même après 45 ans de séparation les choses ne sont jamais finies… Il faut être prudent et se méfier du « volcan qu’on croyait trop vieux… ». Vraisemblablement un tumulte dans les cerveaux de tes deux personnages…
Merci Claude, je suis bien d’accord avec toi, le temps n’est qu’une illusion…
@ Jos : Ohhh, ton texte est trop court : on veut la suite. Et puis je suis curieux de lire un texte écrit par l’homme en question qui lui aussi doit être à la fois fébrile et plein de doutes sur lui-même (enfin j’espère…).
@ Mary : vraiment sympa ton texte. Effectivement le côté cinématographique du crieur de journaux. Tu as bien donné l’atmosphère de la gare autour du vendeur qui est dans un univers qu’il connaît bien. Bravo.
Merci Claude ! Un bel encouragement pour la débutante que je suis !
@Claude : il a dérapé le pauvre Edmond. Son escapade ne lui a pas fait que du bien. À moins que sa violence à la fin puisse être considérée comme positive pour cet homme jusque là un peu mou et très prévisible… Espérant que ce premier coup ne lui coûte pas trop cher…
@ Nady : Aïe aïe aïe… Je ne la sens pas ta rencontre des deux amants avec l’arrière plan familial ; c’est le début de la fin pour leur belle relation… A moins qu’ils fassent un choix radical (qu’en pense Sarah ?), mais finie la double vie… Je veux la suite, Nady ! Je suis aussi ravi de te lire de nouveau. Un grand plaisir. Merci.
hihihi, merci pour ton retour plein d’humour ! Ralala, tu n’imagines pas comme ta sérénité me fait du bien !
Oui ça semble mal barré avec les idées de Xavier ! C’est dingue comme des êtres peuvent courir à leur fin avec leurs attitudes non réfléchies ! mais peut être que c’est aussi pour leur permettre de passer à autre chose ? ou pas…. faut que je m’essaie au dark dans l’écriture… bon, ok, il y aura peut être une suite funeste si une photo s’y prête 😉 hahaha ! merci à toi Claude, des bises
@ L’Ivresse Littéraire : je n’ai pas pu envoyer une réponse sur ton blog. Un mot pour te dire que j’ai bien aimé ton texte. Il me fait penser aux « Passantes » de Brassens ou à « Rosemonde » d’Apollinaire. On se raconte de belles histoires simplement en observant quelqu’un. C’est le privilège des gens sensibles. Bien vu et bien raconté. Bravo.
Merci Claude, ça a fonctionné sur le blog 🙂 Un grand merci pour ta lecture je suis ravie qu’il t’ait plu.
@ Leiloona : Bon et bien moi qui prends le train très souvent, je n’avais jamais prêté attention à tous ces sentiments-là… Mais maintenant que tu le dis, ou plutôt que tu l’écris si joliment et si sensuellement…le crissement du train qui entre en gare…hummmmm !!!!
Oui hein ! 😀 Il suffit de prendre la vie sous un autre angle ! 😀
@ Leiloona : je ne sais pas pourquoi ça m’a changé mon pseudo 😮
Huhu, ça a fait disjoncter ton pseudo ! 😛
@ Béné : Quel talent tu as pour en quelques mots, faire vivre ainsi un lieu à priori si anonyme ! J’ai entendu chaque bruissement, chaque son de voix, chaque pas sur les quais, et tu sais quoi ? Je suis impatiente de découvrir le chapitre 1 de son livre !! Des bises ma douce !
@ Jos : Profondément touchée par ton texte…Si proche de mon histoire personnelle…Et tu as si bien décrit cet émoi, ce trouble, cette angoisse et tous ces sentiments mêlés… J’ai ressenti exactement tout ça (et le désir de prendre le train en sens inverse à l’arrivée) quand je suis allée à la rencontre de l’homme qui est dans ma vie depuis plus de 3 ans maintenant, à 500 kms de moi…Merci ! Gros gros bisous ma belle !
@ Manue …Bon il était dit que je pleurerais cette semaine en lisant l’un des textes de l’atelier…C’est tombé sur le tien…Que de sensibilité ! Que de failles délicieuses ! C’est juste magnifique , tout simplement magnifique. Je n’ai pas d’autre mot ! MErci !
Oh ton texte m’a fait rougir!
très beau texte poétique mais je suis malade en train, je préfère l’avion 😛
@Manue : Ton texte, enfin surtout le deuxième paragraphe, m’a fait pensé au livre de Anne Collongues « Ce qui nous sépare », que j’ai beaucoup aimé. Ce voyage semble être l’aube d’une nouvelle histoire pour ton personnage. Courage à elle.
@Terjit : Un ultimatum planté avec prouesse et qui va nous tenir en haleine jusqu’au rendez vous dont j’espère en savoir plus.
Merci Valérie, peut-être sur une autre photo…
@Jos : Très belle description de l’attente, de l’angoisse, du je ne veux pas, je ne suis pas prête , mais si je n’y vais pas….beaucoup de questions, de doutes à l’heure de la rencontre. Les échanges virtuels permettent sans doute une plus grande facilité, un lâcher prise mais il faut un moment franchir le pas alors heureuse qu’elle est repris les escaliers dans l’autre sens. On va attendre la suite.
@Nady : Oups, situation pas facile pour Sara mais en même temps…Elle est un peu hard avec son amant le laissant sans nouvelles pour profiter de sa tribu pendant 10 jours sans lui donner signes de vie. Quel sera son choix en arrivant face à lui sur lequel????
Qui ne ferait pas comme elle baignée dans le bonheur avec les siens ! mdr mon pauvre Xavier…. 😉 merci pour ta lecture Valérie 😉
Je voulais écrire face à lui sur le quai….
@Béné : très belle description de tout ce petit monde qui grouille dans les gars. C’est effectivement intéressant de s’y poser, d’observer, d’imaginer…belle source d’idée pour écrire en effet! J’aime beaucoup.
@Mary : Dans un premier temps, j’ai cru que ton personnage était un sdf à la recherche du lieu idéal pour tenter de gagner 2-3 euros, un sourire …sans gêner les usagers et sa recherche était fort bien décrite. Mais j’avoue que je me suis perdue avec les deux derniers paragraphes…Il vend en fait des journaux mais dans quoi est-il monté???
Désolée
Merci Valérie . Il n’est pas monté, il traine juste le support à roulettes contenant ses journaux. C’est bien vu , je voulais justement faire croire à un SDF et créer un effet de surprise mais c’est certain il aurait fallu mieux développer la fin .
@Alexandra, j’aime beaucoup ton texte. Pris comme un logogriphe, ton texte est limpide et à l’exacte opposé du sabir que tu évoques avec ce tumulte amphigourien. une vraie sensibilité. bravo. (mais pourquoi quai 14 ? et surtout pas 17 ?)
@ Anselme : Oh comme j’aime ta langue délicate …
Alors 14 pour le Calvados (pas l’alcool, car je suis plutôt whisky). Mais tu as raison, je me suis trompée de voie, je crois bien qu’il s’agissait plutôt des voies 16, 17 et 18. 🙂
@Mary : Belle description de l’ambiance d’une gare et de son mouvement tumultueux…Joli clin d’œil aux crieurs de journaux aujourd’hui disparus !
Merci Jos ! En fait, ils existent à nouveau les crieurs , notamment à la gare de Lyon mais ils ne crient plus avec la même conviction !
Claude : Ah ah quand j’ai vu ton nom dans ma boîte mail, j’étais contente car je savais que j’allais te relire ! 😀
Un changement de vie pour ton personnage, sous ta plume alerte et enjouée ! C’est bien croqué, tu nous embarques, comme d’habitude ! 🙂
Manue : J’aime ton texte qui parle de solitudes mais aussi d’infinités de vies et de chemins … Elle se pose en spectatrice avant de plonger dans le monde. Belles métaphores oui !
Bénédicte : Oh joli portrait d’un romancier ! ♥ Se gorger des vies pour les retranscrire, les sublimer et les porter à la postérité. J’aime.
Leiloona jolie fusion et vision du train à travers tes mots.
Claude J’adore cette escapade normande, irréfléchi et le coup de folie de ton personnage merci pour cette agréable lecture.
Manue jolie jeune femme avec ses hésitations qui se laisse surprendre par la vie, un texte émouvant merci pour le voyage.
Benedicte belle ballade dans un monde foisonnant et vibrant pour se gaver d’énergie et faire un beau livre j’adore.
Valérie une belle description d’un amour à distance jusqu’à la chute inattendue.
Tergit l’impact d’une disparition , un suspense qui va crescendo et un amour qui défie le temps choix cornélien pour ton personnage à la fin.
Jos belle attente et un bel espoir pour cette rencontre virtuelle qui devient réelle merci pour ce joli moment de lecture.
Mary Originale vision de la gare de l’intérieur par ce vendeur de journaux merci pour le voyage.
Nady j’ai aimé l’alternance de visions entre tes 2 personnages petite préférence pour Xavier qui attend vaillamment sa belle sur le quai.
Bonne semaine à tous Nath ( eirenamg).
Merci pour ton retour eirnamg… choupette mon p’tit Xavier… un peu naïf tout de même nan ? J’aime bien la confiance en elle de Sara, elle m’épate à avancer dans la vie en se permettant d’avoir des choix… elle a dû choisir la filière commerce au lieu de médecine 😉
Oui… Cornélien effectivement ! Merci Eirenamg pour ton commentaire
@Alexandra K.: je n’avais jamais imaginé l’entrée d’un train en gare de cette façon. Je ne verrai plus les quais du même œil!
@Claude: je l’aime bien Edmond! Le monde manque de type comme lui!
@Manue: l’inattendu a souvent du bon. Mais croire en soi et se faire confiance n’est pas facile…
@Bénédicte: la foule bigarrée d’une gare est une sacrée source d’inspiration!
@Valérie: ouf! je préfère ça! Est-ce qu’on saura la semaine prochaine si Philippe est bien arrivé?
@Tergit: ah! mais moi je veux la suite! je veux savoir s’il y est allé ou pas à ce rendez-vous!
@Jos: et alors, ils se sont plu ou bien la pauvre Hélène avait bâti des châteaux en Espagne?
@Mary: on ne prend pas un TGV comme on prend un TER ou un train de banlieue…. Pas la même ambiance, pas la même clientèle…
@Nady: pas sûre que Sara soit ravie de voir son amant au bout du quai… Est-ce que tu nous diras comment ça s’est passé dans le prochain texte?
🙂 Je ne sais pas moi même s’il ira au rendez-vous…
Hihihi, je ne sais pas, tout dépendra de la photo, de mon humeur et de mon inspiration 😉 merci pour ta lecture la plume et la page, je file sur les blogs ce jour
@ Claude :
Bonjour ! ravie de retrouver tes histoires et enchantée par celle-ci !
Et oui , il y a des démons tentateurs dans les gares qui affichent des destinations ô combien exotiques !!….Chacun a l’exotisme qu’il peut et visiblement Edmond s’est laissé tenter par le sien, la faille, même dérisoire, même minuscule, dans une vie que son costume et sa serviette nous font imaginer d’une écrasante et sage monotonie….Je regrette qu’il paye sa fantaisie aussi cher le lendemain ….
Serait-ce que l’audace doit toujours être punie ?!!!!
@ Manue :
Ton texte est beau et triste comme une ébauche de sourire à travers les larmes d’un chagrin. On devine sans le savoir vraiment, ce qu’elle a déjà traversé avant de trouver le courage de le prendre ce billet ….Sortir d’une vie qui ne convient plus, qui vous abime de peurs et d’angoisses pour aller vers un ailleurs, se nourrir de la détermination apparente de tous ces voyageurs pour conforter la sienne….Une grande partie de travail est fait, alors je lui souhaite bon courage pour le reste….
Je trouve que le hasard a bien fait les choses qui a inseré ton texte entre celui de Claude et le mien, ils dialoguent entre eux non ?….
@ Valérie :
Je la trouve palpitante cette suite à ton histoire…..Il y a des rêves qui semblent tellement réels, vraisemblables, que l’on met plus de temps à s’en réveiller qu’un cauchemar, comme si notre système d’alerte interne ne fonctionnait pas devant la situation….Mais il y a plein de bonnes idées à garder dans ce rêve finalement…. Les lettres : c’est magique de trouver dans la boite une enveloppe qui ne soit pas une facture….Le chien : peut-être une bonne chose de lui forcer un peu la main pour l’obliger à se promener et parler avec lui au quotidien…..Les week-ends : faire attention à trouver un moyen de se préserver elle de ces trajets épuisants …..
@bene : merci pour ton retour.pour moi le mauvais rêve commençait à l’attente à la gare.Tout le reste est donc bien réel dans leur histoire.
Oups ! je n’avais rien compris alors !!! Désolée…..Mais j’aime toujours !!
Aucun soucis, c’est tout l’intérêt de cet atelier.chacun comprend et interprète le texte des autres différemment. Merci à toi
@ Terjit :
Tu es doué…. Tu nous balances des trucs bien remuants et puis tu nous laisses nous débrouiller !!
Je dis ça , je dis rien mais moi je crois qu’elle ne lui a jamais pardonné la phrase qu’il a prononcé au sujet de leur futur bébé….J’imagine assez bien qu’elle ait disparu pour le garder….Et qu’à un moment quelconque elle a discrètement repris contact avec ses parents et sa sœur en leur faisant promettre de se taire….
Je pense qu’il ne va pas resister à l’envie d’y aller et que ça va créer un méga-bordel dans bien des existences !!!
Oulala !!!! Merci Bénédicte !!!! C’est vrai que j’aime bien lancer des trucs en l’air et m’arrêter avant qu’ils ne retombent 🙂 . La clef c’est le bébé tu crois ? je ne suis pas certain, je vois plutôt quelque chose autour de cette phrase jamais oubliée, comme une plaie béante qui ne peut pas se refermer. Ceci dit j’aime beaucoup l’idée de la disparition pour garder cet enfant et de la reprise de contact avec ses proches avec la promesse de se taire… J’ai toujours été fasciné par les secrets de famille. Est-ce qu’il va y aller à ce rendez-vous ? Je ne sais pas, mais c’est certain que ce mail a créé un méga-bordel dans ces existences !!!
@Terjit quel suspens ! Moi aussi j’aimerai bien savoir s’il va s’y rendre ou pas. Et ce qui lui ai passé par la tête il y a 45 ans à cette demoiselle pour planter le bonheur là comme ça, sans rien dire, sans se manifester, jamais. Peut-être doit-il s’y rendre pour clore définitivement le chapitre « Sophie ».
@Jos que j’aime ton texte ! Cette attente qui questionne, qui fait vaciller le corps et l’esprit. Tu la décris tellement bien. Dans de tels moments tout se bouscule, qu’il s’agisse d’une rencontre virtuelle qui devient réelle ou qu’il s’agisse d’un premier vrai rendez-vous. Oh comme ça me rappelle des souvenirs. J’espère qu’ils n’ont pas prévu d’aller au restaurant, la pauvre ne risque pas de toucher à son assiette 😉
J’espère que cette rencontre fut à la hauteur de ses espoirs.
@Mary j’aime beaucoup ta description de l’agitation en gare. C’est fort bien retranscris, d’autant plus quand cette ambiance est mise en lumière par un homme qui lui n’est pas pressé. Beau clin d’œil aux crieurs de journaux.
@Leiloona : tu as vu bien des choses dans cette photo !
@Claude : J’ai été pliée de rire par ton texte, c’est de l’inédit. Ton personnage s’est totalement affranchi de sa monotonie habituelle !
Hi hi, oui, mais promis, je n’ai pris aucune drogue ! 😀
Valérie : Une jolie montée de l’angoisse ! Ouf, ce n’était qu’un cauchemar ! 🙂
Merci Alex
Tergit : Eh bien … 45 ans, dis-tu ! C’est chaud, non ? 😉
Qu’il y aille, il verra bien. Mais pfiuuu, je suis curieuse de savoir pourquoi elle est partie, et surtout pourquoi elle revient aussi longtemps après. #suspens
Jos : Ah ah tu nous laisses juste au moment de la bascule ! 😀 Cruelle !
Tu as entièrement raison sur les écrits, et sur leur force … Aussi, je ne peux que lui souhaiter que sa véritable rencontre (puisque nous sommes des êtres de chair et de sang aussi) soit à la hauteur de leurs échanges. Car si tel est le cas, c’est toucher du doigt le bonheur. 🙂
Mary : Sympa car on cherche pendant la lecture qui peut bien parler ! 🙂
Nady : Ouch, je suis comme Claude, je ne le sens pas vraiment ce télescopage de deux vies . 😮 (Et lui faire la surprise, euh, non, vraiment … je n’imagine que trop la tête de Sarah. #Çavafairemal Il la met dans une situation über délicate, là … )
En revanche, intéressant ce renversement opéré : c’est l’homme qui attend les messages de sa belle (alors que le cliché aurait voulu l’inverse).
Hihihi, va falloir courir à la rescousse de mon pauvre Xavier…
Pour le renversement, je crois sincèrement que l’être (de sexe féminin ou masculin) en « manque » (d’affection, de sociabilité, de travail, d’argent, d’amis, d’occupations… qu’importe mais avec un vide non comblé) se retrouve forcément fragilisé et tombe immanquablement dans une position d’attente du message, du bisou, d’un signe qui le valoriserait, qui l’encouragerait à continuer à avancer…. Les coaches en tout genre surfent bp sur cette vague…
Arghh je n’avais pas fini mon message mais le doigt à cliqué sur envoi au lieu de paragraphe suivant… donc je disais : Merci beaucoup pour ta lecture bella… bisous
@ Jos :
Quelle jolie phrase : » Elle vit au loin le train qui approchait, amenant avec lui un futur plein d’espoir « ….C’est la colonne vertébrale de ton texte autour de laquelle se brode l’attente…On voit bien ce qu’il lui en a coûté d’audace déjà de s’inscrire sur ce site, puis de se livrer peu à peu à travers les mots, puis de franchir le pas en acceptant une rencontre dans la réalité….Alors oui je la ressens jusqu’au fond des tripes sa crise de panique et je suis heureuse que l’appel de la vie ait été le plus fort …..
@ Mary :
Dans ce texte il n’y a rien à jeter il est parfait !…Tout ce que tu décris je le vois, et comme je l’ai déjà vu dans ma longue vie, je sais que c’est d’une incroyable exactitude….Je suis sur ce quai, j’entends les bruits, je cherche le bon emplacement, je vois le flot des voyageurs, je fais partie du film….Et j’achète « Libé « , le journal qui entre tous les jours à la maison !
C’est très réussi….Il est juste dommage qu’il soit passé à côté de ce rêve qu’il avait de conduire des trains, mais il a su s’en approcher au plus près …
Un grand merci pour ce commentaire très encourageant !
@ Nady :
Sara a eu le beurre, l’argent du beurre, et le fils de la crémière….Mais dans la douceur crémeuse de tous ces produits laitiers, il lui manquait un peu de couleur . Elle a donc eu Xavier….
Sa vie est ainsi parfaite et comblée ….Très égoïstement quand même car Xavier, lui, ne peut envisager aucun futur à leur relation, ce qui le condamne à la solitude et au bon vouloir de Sara. J’aurais préféré qu’il soit marié et bien dans sa vie aussi ! ….Là je la trouve cruelle cette Sara, et je ne peux rien faire d’autre ( à part envoyer une lettre anonyme à Vincent !) qu’attendre qu’un jour une porte se claque sur ses doigts …..
Je pense à « Repose toi sur moi » de Serge Joncour ……
@benedicte : heureusement que je ne lis pas ton retour de lecture dans une réunion qui m ennuie avec des commerciaux usants, il aurait été difficile de justifier mon fou rire ! Ton introduction m’a tuER (lol) tellement elle est juste au top !
Heuuuu sinon, une lettre anonyme à Vincent ???? ROOOOO, t’es comme ça toi ??? Non, il ne faut pas faire ça. On a affaire à des adultes et à Xavier de se détacher si ça ne lui convient pas mais je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire, son passé n’est visiblement pas encore apaisé…. wait and see… Ça me donne l’envie d’une suite un jour ; -) Merci pour ta lecture
@Nady : il semblerait que la gare de Lyon et le quai 15 se soient donnés rendez-vous cette semaine.
Que d’espoir dans ton récit Nady. Il semblerait que ton héroïne soit en proie à quelques doutes dans sa vie bien rangée, malgré le bonheur des vacances. Ceci dit, j’ai un peu de peine pour Xavier qui a l’air bien mordu … La descente du train risque d’être compliquée même s’il est monté dedans en toute connaissance de cause. En tout cas, tu nous offres un beau parallèle de deux milieux que tout oppose et qui pourtant se rejoignent, ah l’amour !
Ta lecture me donne un autre regard sur mon texte… C’est cela que j’adore dans cet atelier, nos échanges nous permettent d’agrandir notre champ de vision et ça ça n’a pas de prix ! Merci pour ton feedback l’Ivresse 😉
Misère de misère, reprise de folie cette semaine … avec trop de choses à faire et pas assez de temps pour les faire … du coup, je ne suis pas très en avance pour mes commentaires …
@Alex : Mummmmm je ne vais plus entendre le crissement du train et son entrée en gare de la même façon après la lecture de ton texte ! Très réussi !
@Claude : C’est chouette de te relire !!! J’aime ton héros, bousculé par son destin, … à moins que ça soit lui qui ait décidé de prendre son destin par surprise ? En tout cas, une histoire réussie et un réel plaisir de lecture !
@Bénédicte : J’adore cette idée. Un écrivain se nourrit de la vie des autres, des lieux aussi. Il y puise un détail, un tout, un regard, une situation pour construire ensuite son histoire. Moi j’adore me poser à une terrasse et imaginer la vie des gens … ça viendra peut être un jour nourrir ma page blanche, qui sait 😉
@Valérie : Pfiouuuuuuu quel rêve … Vivement la suite !
@Terjit : Nan mais de quel droit elle repointe le bout de son nez elle ? J’imagine que tu vas trouver sans problème une explication ! Genre un enlèvement en soucoupe volante (ah non ça c’est mon style !) ou une sordide histoire de chantage débile ou tout autre chose !!! Vivement la suite aussi 😉 je veux savoir mouâââ !
@Jos : Je leur souhaite un doux bonheur à ces deux là, je crois beaucoup qu’après autant d’échanges profonds, intenses, le bonheur est à portée, il suffit juste d’échanger un regard et comme tout a été dit avant, la suite ne peut être qu’heureuse !!!
@Mary : Il est intemporel ton texte, je peux m’imaginer à la gare en train d’attendre mon train ou dans un vieux film, avec la locomotive vapeur et le gamin qui vend ses journaux sous le bras à la volée ! Chouette texte !
@Nady : Ahhhh Sara, il manquerait plus qu’elle croque aussi de temps en temps dans son beau moniteur de sport et que le vigile au boulot, beau comme une statue grecque, ait craqué sur elle …, qu’ils aient tous décidé de venir l’observer à la gare, tellement elle les fascine et … ils seront assez pour jouer au tarot entre mecs en dissertant sur les femmes, ces créatures du diable, ensorcelantes à souhait !!!
@Manue : je n’ai qu’un verbe en tête pour exprimer mon ressenti sur ton feedback : j’ADORE ! 😉 Béné et toi avez réussi à transformer la tragédie (appelons les choses comme elles sont 😉 ) qui allait se préparer en moment comique : la partie de tarot, la statue grecque, le café philo sur le thème des femmes… je les visualise parfaitement et je pouffe !!! Big thanks miss !!! 😉
Merci mange Rêva ! je suis ravie que ça t’ait plu !
Pardon Manue Rêva, le correcteur orthographique a déformé ton pseudo et je ne me suis pas relue !
@Manue : elle est très très pensive ! j’ai cru à la fin qu’on allait savoir qui elle était… hé ben non !
@Bénédicte : j’aime beaucoup ton texte.
@Mary : ta plume est fluide, ton texte tient en haleine, me suis demandée jusqu’à la chute qui est ce personnage et que traîne t il ? belle prouesse, bravo et… Welcome 😉
@Leiloona : très amusant cette relation hot entre le quai et le train. j’aime beaucoup
Voui, cette relation est méconnue du plus grand nombre. Pour le plus grand plaisir du quai et du train. ^_^
@Claude : c’est sûr que c’est un virage à 180° entre le service des « archives définitives » (j’adore !!!) et le coup de poing dans la figure de son chef. Mais la ,liberté est a se prix là ! Merci Claude de ce message
@Manue : Oh oui, qu’elle se laisse porter !!!
@Benedicte. très belle façon de décrire la richesse de la frénésie de la gare, le mélange, les individualités. j’ai souvent le même sentiment dans les aéroports, et j’aime autant que ton personnage ces lieux. Merci, j’avais l’impression que tu parlais de moi 🙂 .
@Valérie : magnifique, juste magnifique ton texte. Tout y est : l’amour, le désir, l’absence, l’angoisse, tout ! merci, merci
Whaou extrêmement touchée. Tu m’encourages beaucoup.merciiiii
@Jos : Très beau, j’ai beaucoup aimé, merci
@Mary : bienvenue. J’ai été touché par ce texte, merci