Nous rencontrons tous de nouvelles personnes chaque jour. Et inéluctablement nous opérons toujours le même schéma. Qui ai-je en face de moi ? Un rapide scan de l’autre. Mouvement des yeux presque imperceptible. Silhouette, stature, visage, vêtements, chaussures. Tout est passé au crible. En moins de dix secondes, nous voici catégorisés et rentrés dans des petits moules.
Pourtant, si nous prenions le temps de nous arrêter quelques instants, nous verrions certains détails qui font l’homme.
Ce qui m’avait plu chez lui ? Son froncement de sourcils. Je n’ai rien vu d’autre. Ni son bonnet, ni sa cigarette, ni son Barbour décrépi. Plus tard, je tenterais même de reproduire cette mimique adorable. En vain.
Il faut dire qu’il y a dans cette élévation du sourcil gauche une interrogation permanente pointée vers l’autre. Que me veux-tu, toi ?
Nous devrions toujours porter une attention aux nuances du visage. Elles apportent une réponse que l’autre ne pourrait nous donner. Parfois même parce qu’il ne la connaît pas encore. Aussi puis-je dire aujourd’hui que je l’ai aimé non pas pour ses mots ou ses gestes sensuels qui vinrent plus tard, mais bien pour ce portrait. Pour cette moue et ce regard bien particulier qui font de lui un être unique…
Chaque jour, je le regarde et perçois toujours autant de choses dans son regard, dans son expression. Une bouffée de bonheur m’emplit et je peux alors m’écarter du miroir et partir au travail.
© Alexandra K. lundi 10 avril
Blaise :
« Tu n’es qu’une petite chochotte ! Tu n’as rien d’un homme » cria-t-elle en claquant la porte sur 5 ans de vie commune.
Il fallait assurément que Blaise soigne son image masculine s’il voulait de nouveau connaître les félicités de l’amour.
Il prit conseil auprès de son ami Claude qui lui proposa, avant de s’inscrire sur un site de rencontres, de lui tirer un portrait plus viril et enclin à attirer les femmes.
Parka militaire, cigarette savamment tenue et un faux air de Robert De Niro lui donnèrent une mâle posture dans ce cul-de-sac putassier et abondamment taggué.
@Leil92 fut la première à réagir dans sa BAL « Salut beau gosse, j’espère que tes tatouages sont à l’avenant… »
Il avait oublié ce détail.
L’après-midi même, il se rendit dans un salon spécialisé et engagea la conversation avec une blondasse aussi percée qu’un tuyau de mauvais turfiste.
– alors quel motif ?
– je ne sais pas ….
– un truc que vous aimez ?
– une intégrale de Cauchy ?
Elle fit la moue. Il retombait si facilement dans son travers. Il osa :
– j’aimerais un truc bien viril comme une tête de mort avec un serpent qui sort de l’oeil.
La fille le regarda un instant et lui confia
– vous savez, les femmes aiment bien découvrir avec le tatouage d’un homme, sa sensibilité. Une sorte de part féminine en dessous d’une carapace virile de cuir.
– son côté « chochote » en somme…
– voilà. Fit-elle avec un premier vrai sourire.
Perplexe, il éluda :
– je vais y réfléchir, merci
De retour chez soi, Blaise grava frénétiquement cette pensée sur l’Homme qui deviendra célèbre :
S’il se vante, je l’abaisse
S’il s’abaisse, je le vante
Et le contredis toujours
Jusqu’à ce qu’il comprenne
Qu’il est un monstre incompréhensible.
Isabelle :
Hossein attendait. Comme tous les jours, il attendait. Il venait dans cette rue lugubre, que même les tags colorés des rideaux de fer des boutiques abandonnées ne parvenaient pas à égayer. Il attendait dans le froid, si inhabituel pour lui, que même la faible lueur de la cigarette qu’il s’octroyait ne parvenait pas à amoindrir. Ironie du sort : ces cigarettes qui avaient si souvent servi d’octroi lors de son périple, c’est désormais lui qui les fumait. Bien faible compensation dans ce nouveau monde, dont la grisaille et la violence l’avaient surpris, lui qui quittait un pays lumineux obscurci par le fanatisme. Lui qui avait quitté Dalal, son aimée, sa douce, sa promesse. Dalal, celle qui avait eu l’incongruité de naître blonde dans un pays où même les cheveux couleur locale devaient être dissimulés à la concupiscence des regards des hommes. Dalal… c’est pour elle qu’il était venu dans ce pays dur et froid, à la liberté toute relative, où même les gens du cru peinaient à la tâche. Elle devait le rejoindre une fois sa situation améliorée. Et c’est pour ça qu’il attendait, dans cette rue, l’ouverture des bureaux de l’association d’accueil et d’aide aux réfugiés. Un éclat de soleil dans les ténèbres. Elle lui avait procuré un petit boulot, une petite chambre d’hôtel et grâce à leurs bonnes volontés communes, Hossein avait pu envoyer l’argent qui manquait à son soleil. Elle pourrait venir illuminer cette ville et sa vie, à nouveau. Il savait que le convoi était parti, qu’il était en route. Elle arrivait, son aimée, sa douce, sa promesse. Bien sûr, cette route serait longue et pénible, il le savait, mais il avait tant de fois rêvé à leurs retrouvailles, à ses mains à lui sur ses courbes à elle, à leurs lèvres scellées, à ses yeux brillant d’être posés sur la lumière de sa chevelure…
Dominique, la responsable de l’association, l’accueillit avec un franc sourire et l’annonce tant attendue… le convoi allait arriver en Italie. Le cœur d’Hossein bondit, ses yeux ourlés de cils noirs s’embuèrent. Enfin… et ce soir-là, quand il rejoignit sa petit chambre, il regarda le lit d’un air attendri… bientôt… Par réflexe (oui, déjà ce réflexe), il alluma le poste de télévision, fenêtre ouverte sur la vaste diversité du monde. BFM vomissait ses infos quotidiennes, empreintes de malheur, de honte et de superficialité. Un envoyé spécial se trouvait à Lampedusa où un énième bateau de réfugiés avait sombré. A nouveau, les media/police/ »gens » avaient filmé la misère du monde, se délectant sans scrupule de ce que d’autres étaient plus malheureux qu’eux. Les yeux d’Hossein avalèrent les images sans ciller, sans larmes… parmi les corps et les visages déjà déformés par la décomposition étincelait une chevelure blonde, la chevelure d’une aimée, d’une douce, d’une promesse…
Claude :
Il se nommait Thomas ; on l’appelait le Père Thomas. Dans des temps immémoriaux, il avait été prêtre, rapidement révoqué après qu’il ait sérieusement tabassé un évêque pédophile. Il était ensuite entré dans la légion, puis avait vécu de petits boulots, partageant quelques années avec Fatou, une adorable sénégalaise sans papiers, qui s’était vue reconduire à la frontière sans espoir de retour. Thomas ne s’en était jamais remis. Alors il avait zoné. Il avait sombré dans l’alcool, pas mal de coke, fumait son paquet de cigarettes dans la journée. La patronne du bistrot qu’il fréquentait, la bonne Lucienne, lui prêtait un local où il pouvait dormir, se redonner un vague sens à la vie, et s’adonner à ses passions : le dessin et la peinture qu’il appliquait sur tous les supports se trouvant à sa portée, papiers, murs, meubles… Il devait à Lucienne de l’avoir sauvé. Lucienne était la Jeanne de Brassens. Sa générosité avait réveillé son altruisme mis à mal par ses innombrables galères. Il savait que d’autres que lui avaient besoin d’un coup de main.
Les jeunes du quartier aimaient bien ce personnage de Thomas, truculent et sympathique. Ils défilaient chez lui à longueur de journée : des paumés, des marginaux, des désœuvrés. Il leur racontait mille histoires de sa vie décalée, mais surtout il se plaisait à les écouter, à les consoler, à les réorienter. Il regardait leurs tags simplistes sur les murs de la rue et leur disait : « Vous êtes cons de marquer votre territoire avec des trucs aussi nuls. C’est pas votre territoire qu’il faut marquer, c’est votre caractère qu’il faut afficher ! ». Alors il leur prodiguait quelques conseils, leur indiquait quelques pistes. Il déambulait dans le quartier à la découverte de leurs nouvelles créations. Grâce à lui, certains connurent la gloire, fréquentaient des artistes connus du Street Art, étaient habitués des galeries « Méfiez-vous, il y a des salauds dans le milieu ! », leur disait Thomas.
Sa popularité alla jusqu’aux politiques en mal de notoriété qui voulaient le rencontrer, l’honorer publiquement et le montrer comme exemple d’engagement social pour la réinsertion. « Réinsertion, mon cul, oui » maugréait Thomas, « L’art c’est justement de savoir sortir de son cadre de référence ! ».
Un jour, on retrouva Thomas, mort, seul, dans son local.
Le jour des obsèques, accompagnant Lucienne, les jeunes du quartier, et de nombreux artistes des arts de la rue, se retrouvèrent au cimetière. Chacun avait à la main une bombe aérosol de couleur différente. Un grand black ému colla sur le cercueil une photo de Thomas qu’embrassait en riant Fatou. Les jeunes alors défilèrent un à un, taguant d’entrelacs multicolores et chatoyants le cercueil en bois blanc et la pierre tombale qu’ils avaient bricolée avec des marbres de récupération.
Le soleil brillait haut en ce mois de juin. Dans le grand cimetière, la sépulture bariolée de Thomas resplendissait comme une lumière dans un monde de désespérance.
Nady :
Le jugement
Qui est donc cet homme si chaudement habillé ?
Nous sommes pourtant en plein été !
Avec la chaleur qu’il fait, a-t-il vraiment besoin d’un bonnet ?
Peu d’entre nous oseraient imaginer
Qu’il souffre d’un mal, qui, sans plusieurs couches, va le glacer ;
Et ainsi habillé
Il est soulagé…
Beaucoup d’entre nous aimeraient aussi lui dire d’arrêter de fumer,
Car Fumer tue, il le sait !
Mais après tout, s’il aime fumer
Pour des soucis oublier
Ou tout juste la vie kiffer,
Quel droit avons-nous à le juger ?
Qu’auraient encore d’autres à ajouter sur ce cliché ?
Ah oui, le lieu ! C’est tout ce qu’il a trouvé
Pour se faire photographier ?
Un cadre de rue plein de tags parsemés !
En même temps,
Est-ce que l’esprit de ces bien pensants
Le verrait ainsi accoutré
Dans le hall d’un Palace bien situé ?
Ne vous fiez pas à ce seul cliché…
Si ça avait été une femme courtement vêtue,
En talons hauts et jupe fendue,
On, pronom imbécile qui définit souvent celui qui l’emploie sans jamais le citer,
L’aurait de suite traité de prostituée !
Le jugement a encore de beaux jours devant lui,
Une manière pour certains de se sentir en vie,
En déversant à qui voudrait les entendre tous leurs préjugés
Qui leur permettent d’exister !
Adèle :
L’homme invisible
Il savourait cette cigarette-là, comme à chaque fois, et un peu plus ce matin car c’était une nouvelle première fois, et ma foi, celle-ci avait été délicieuse. Du sucre et du miel. Vous pourriez penser qu’il était cynique, mais il ne l’était pas. Il appréciait les petits moments de bonheur et de tendresse que la vie lui offrait et que lui-même donnait à d’autres avec générosité, voilà tout. Ici et maintenant.
Vous n’imaginez pas comme ça avait été difficile pour lui de perdre son travail d’infirmier, quand l’hôpital local avait fermé, de quitter ses repères, ses collègues, sa petite vie tranquille, sa femme à qui il n’avait jamais fait d’enfant, et même pas d’enfant dans le dos.
Il avait bouffé de la vache enragée et des sandwichs plus très frais. Il avait couché chez des potes d’un jour, rarement chez des amis d’hier ; Montaigne et La Boétie, c’était bon pour les livres ou pour sa vie d’avant-hier.
Un jour on lui avait tendu la main, et même deux. Une pour l’empêcher de lever le coude, l’autre pour le remettre debout. Une asso, des humains, un petit boulot, un studio.
Aujourd’hui il était content de sa vie. Peut-être même qu’il était heureux ? Va-t’on savoir, on ne le sait qu’après, n’est-ce pas ? Quand tout est foutu, quand tout est perdu, qu’on espère juste que demain ne sera pas pire qu’aujourd’hui. Que celui qui n’a connu ce genre de désespoir s’estime aimé des dieux. Lui savait.
Il était devenu un homme invisible, un de ceux que vous croisez le matin sous le porche de votre immeuble, ou peut-être à la nuit tombée quand vous rentrez du travail. Un de ces indispensables que pourtant vous saluez rarement, et d’ailleurs lui-même n’y tient pas plus que ça, la discrétion c’est son point fort, je dirais même son atout majeur, si vous voyez ce que je veux dire. Non, vous ne souriez pas, c’est que vous ne comprenez pas.
Alors je vous en dis un peu plus. Son boulot, c’était juste quelques heures pour gagner des sous, son boulot, c’était les poubelles. Pas éboueur, non ça aurait été un vrai travail, avec un nom de métier, alors que lui, ce qu’il faisait, ça ne portait même pas de nom. Lui, il sortait le matin les poubelles de la ville, il les tirait de ces immeubles bourgeois avec un porche, ces résidences cossues mais trop petites pour avoir un gardien. Les gens déposaient leurs sacs de plastique noir ou gris dans le conteneur collectif et lui, il le poussait sur le trottoir. Il repassait quelques heures plus tard et rentrait le conteneur vide, à l’abri dans la cour ou dans un local dédié.
Capuche sur la tête, engoncé dans son grand duffle-coat trouvé au vestiaire d’une asso, il exécutait sa tâche, sans enthousiasme mais avec application. Toujours il ramassait les détritus posés à terre par des négligents, ou les canettes de bière à moitié pleines des ados.
Au début, il avait eu peur de croiser un visage connu, quelqu’un de son ancienne vie. Il baissait la tête, bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. Comme cela personne ne le saluait et il ne disait bonjour à personne. Maintenant cela lui était bien égal, mais il avait gardé l’habitude. Il était l’homme invisible.
Et puis il y avait eu le jour de la première. Ce matin-là, il était tôt, peut-être sept heures, il faisait froid et il se dépêchait de ramasser le contenu d’un sac, crevé par un chat. Il faut bien que les chats abandonnés se nourrissent, il ne leur en voulait pas, mais quand même, ça faisait des cochonneries, regardez toutes ces saletés par terre. Il entendit une porte s’ouvrir, un pas dans l’escalier. C’était une petite dame, poubelle à la main. Il n’avait pu éviter son sourire, elle avait tenu à le remercier et à bavarder un peu. Colette aussi aimait les animaux, elle-même avait une jolie chatte, qu’elle tenait à lui présenter.
Après cela, dans le quartier, elles s’étaient donné le mot.
Il y avait eu Marguerite, qui voulait des conseils pour ses fleurs. Elle avait aussi des camélias à rempoter. Comme Colette vantait sa vigueur, peut-être qu’il voudrait bien lui donner un coup de main ?
Au 33 de la rue, Joséphine avait eu un lavabo bouché. Quoi de mieux qu’un homme pour un problème de tuyauterie ? La voisine le disait si habile de ses dix doigts.
Le dimanche soir, c’est Florence que le départ de ses enfants en pension rendait toute chose. Le service des urgences était bondé, est-ce qu’il ne viendrait pas l’ausculter ?
Son jour préféré était le jeudi. Le mari de Juliette descendait prendre son travail à sept heures, une poubelle à la main. Lui, soulevait avec obligeance le couvercle du conteneur, l’autre y balançait son sac sans un regard pour l’homme invisible. Le moment pour lui de monter réchauffer les pauvres petits pieds de Juliette, tapis au fond du lit.
Ce matin il était tout content d’avoir dégivré le congélo de la rouquine, la nouvelle de l’immeuble du coin.
Ainsi passait la semaine, en toute simplicité, de petites attentions en moments d’amitié, il prenait soin des femmes du quartier, voilà tout.
Et comme toujours, le meilleur moment de la journée, c’était celui de la cigarette grillée sur le trottoir, vite fait devant la devanture fermée du quartier. Invisible, comme toujours.
Manue :
Paul est un homme ordinaire. Un homme comme on en rencontre souvent dans la rue aujourd’hui, ni plus mystérieux qu’autrui, ni plus sympathique que l’idée qu’on se fait d’un homme qu’on croise sans s’arrêter.
Avant, il était la conscience du monde et en avait beaucoup souffert. Alors depuis peu, son front se fait plus soucieux et il garde toujours allumée une cigarette, la fumée comme garde fou contre les autres, ça marche plutôt bien.
Paul était né gentil. Très, trop même. Il ne savait pas dire non, il ne pouvait pas dire non d’ailleurs, ça aurait été trop désagréable pour celui qui venait de lui demander un service, et Paul ne pouvait accepter cela. Qu’importe le souhait, Paul s’exécutait, et ce depuis des siècles.
Paul ne savait pas pourquoi il était comme ça, il ignorait aussi la raison de son immortalité et ça le rendait fou, forcément. Le monde ne tournait plus rond depuis un moment et il devait pourtant continuer à distribuer inlassablement sa gentillesse. Il pouvait aider le misérable à sortir de sa condition ou l’amant à conquérir son aimée. Mais il devait aussi aider le voleur à dérober, le meurtrier à tuer, les puissants à régner et les imbéciles à être heureux. C’était sans fin et il ne pouvait faire autrement.
Un jour, pourtant, il eut une idée. Alors qu’un homme lui avait demandé une horreur, comme le plus souvent depuis un siècle ou deux, il décida que s’il ne pouvait pas éviter de dire oui, il pouvait par contre faire taire celui qui sans se décourager faisait la même demande jusqu’à ce que lui s’exécute … Car Paul n’était pas seulement que gentil jusqu’au trognon, et immortel, il avait aussi le pouvoir de se faire obéir des objets (ce qui était tout de même indispensable pour l’aider dans son immense tâche d’aider les autres). Et sans plus réfléchir, au premier carrefour, il dévia des rues et des feux tricolores toutes les voitures afin qu’elles écrasent celui qui le tourmentait avec sa demande contraire à sa conscience. Les automobiles se mirent à tourner, tourner, tourner, sans s’arrêter, réduisant en miettes l’importun. Pour la première fois, il s’était libéré de son vœu et sans le savoir, il avait inventé le rond point.
L’humanité ne sut jamais qu’elle devait à Paul cette brillante amélioration de la circulation citadine. Elle ignora aussi de quel fou elle avait été épargnée.
Depuis, Paul évite la foule, il préfère observer en retrait derrière son écran de fumée le monde qui grâce à lui tourne de plus en plus rond, c’est indéniable …
Valérie :
Comme tous les jours pour me rendre au boulot, je dois prendre le métro. Chaque matin la même course à travers les couloirs souterrains. La même angoisse qu’ il y ait un soucis de circulation et que je sois en retard. La même crainte de me trouver dans un wagon avec des gens agressifs. La même déception de ne pas avoir de place assise me permettant de m’évader dans un bon livre. Le même dégoût qui monte en moi avec ce mélange d’odeurs. Mais depuis quelques jours, l’espoir de croiser l’homme qui, il y a quinze jours de cela, m’envoya la fumée de sa cigarette en pleine figure. Entre deux correspondances, je marchais comme la majorité de mes congenéres tête baissée, regardant mes pieds dans les couloirs quand il m’interpella violemment, et, la tête à peine levée me cracha sa fumée dessus. Je ne lui avais rien fait, rien dit. Je ne l’avais même pas vu. Sur le coup je fus profondément humiliée et je ne trouvai aucun mot. Emportée par la foule, je ne pus réagir d’une manière ou d’une autre. J’avais à peine eu le temps de croiser son regard triste et en colère. Malgré un certain agacement, j’essayai de comprendre son geste, son message. Il n’avait sans doute pas fait cela pour rien. Pourquoi moi? Peut-être voulait-il que je me redresse, que je marche la tête haute, que je regarde le monde autour de moi, que je fasse attention à lui et aux autres.
Depuis, je regarde effectivement le monde autrement. Grace à lui, j’ai réalisé que malgré tous les petits désagréments de mon quotidien, j’ai la chance d’avoir un boulot, la chance le soir de rentrer dans mon chez moi, la chance de préparer un bon repas à ma famille, la chance de me coucher dans un lit douillet. Cet homme m’a ouvert les yeux et permis de relativiser plein de choses. Je le cherche désespérément chaque matin. Je voudrais le remercier et lui proposer mon aide, lui indiquer les démarches qu’il peut faire, vers qui se tourner…Lui tendre la main, simplement.
Les textes écrits à partir de la même photo mais publiés sur d’autres blogs :
@Leiloona : touchant et si authentique ! En effet, je comprends ton message d’hier 😉
😀
Touchant ? Ah oui ? 😉
le début de ton texte et la confusion où tu nous entraînes oui… la chute, on dira qu’il faut avoir une sacré dose de confiance en soi pour s’aimer ainsi 😉 je comprends aussi et le vis parfois lol
Ah ah, tu es terrible ! 😉 Oui, une sacrée dose de confiance en effet. 🙂
Voilà ma participation:http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2017/04/07/mon-texte-inedit-sur-ce-blog-quand-5929985.html
Merci et bonne journée
@Valérie : une prise en conscience de notre Humanité non fortuite.
@Claude : touchée je suis… Ton texte amène plusieurs réflexions quand on le creuse et j’aime creuser tes pensées : « C’est pas votre territoire qu’il faut marquer, c’est votre caractère qu’il faut afficher ! » si vrai ! A diffuser sans relâche !
Le mot « réinsertion » utilisé souvent sans fin par nos politiques qui en perdent sa vraie définition… me fit penser à ce jour où la colère s’empara de moi devant un Haut fonctionnaire de l’État qui me balança ce terme sans avoir pris la peine de comprendre ma demande… Ton texte remue beaucoup de choses en moi sur une Réalité que l’on côtoie dans notre belle capitale. Merci d’y avoir mis de beaux mots.
@manue : hihihi funny ! 😉
@adèle : eh bé ! Quelle vie bien remplie pour cet homme invisible ! J’ai beaucoup aimé le passage sur les pieds froids de Juliette 😉
@leilona : un texte très différent je trouve de ceux que tu nous offres habituellement. Comme tu as raison, les expressions du visage en disent tellement.Des fois pas la peine de mot pour comprendre des choses, que la journée s’est bien ou mal passée par exemple.. Merci
Hi hi Valérie : disons que je l’ai écrit hier soir, en rentrant après un week-end prolongé. Je n’avais pas forcément tous mes neurones.
Effectivement nulle poésie ou mots compliqués dans celui-ci ! 😛
Et le langage corporel dit beaucoup oui.
Pas d’atelier pour moi, mais un petit passage pour vous lire… je reviens!
Leiloona: est ce que j’ai bien compris la chute? Une version moderne de Narcisse?
Ouiiiiiiiiii belle lecture Ludo ! 😉
Après relecture, c’est vrai qu’on dirait Narcisse, bravo Leil, et bien joué Ludo
Ou tout, simplement du respect pour soi-même ? 😉 You talking to me ?
Blaise :
Oh voici donc l’origine de cette terrible et célèbre pensée ? (Je savais bien que dormait en moi une part de jansénisme, mais pas à ce point !)
L’Homme, cette bête incompréhensible … Qui de l’autre ou de nous nous rend ainsi, hum ?
Voilà pourquoi la seule façon de se mouvoir dans ce monde est la dualité. Toujours changeante, jamais la même … A moins qu’un côté cache l’autre et vice versa.
Mais au fond de nous se meut toujours cet être qui chuchote tout bas « aime-moi ».
Pascal aussi le savait … 🙂 (il me l’a dit en 1646 juste après sa chute sur la glace.)
Isabelle :
Un texte marqué par une photo dévastatrice de l’actualité … Quand le monde de l’hyper information et de l’hyper connexion donne à voir à vomir. Effectivement quid des proches lors de ces images jetées en pâture.
@Alexandra: On a tous le jugement trop rapide, en effet. On a beau dire que l’habit ne fait pas le moine, quand on voit un moine passer on ne se demande jamais s’il en est vraiment un.
Ah ah oui Pierre ! Effectivement ! (Bon, cela dit, j’en croise de moins en moins.) 😉
Claude : Suis sans voix. Tes textes sont souvent forts, avec cette pointe d’humour que nous te connaissons tous.
Là, nous sommes dans les profondeurs et les entrailles. La noirceur, la petitesse, la volonté de l’homme de faire, de créer (pour se divertir ? Au sens pascalien du terme ?) … Voici une photo qui nous a fait entrer dans certaines abysses.
Oh comme j’aurais voulu pouvoir en discuter avec vous tous autour d’un café (parce que la virtualité a toujours ses limites, et parfois on voudrait dire des choses à chacun en privé et pas forcément en commentaire …). Nous aurions discuté du pourquoi ou plutôt du « comment une photo nous fait « sombrer » dans ce registre là ».
En tout cas, je trouve qu’avec ce texte tu montres une nouvelle facette. Je ne la connaissais pas, mais je la devinais, oui, assurément.
Suis partante pour en discuter autour d’un café aussi 😉 si ça ne te gêne pas Leil que je me tape l’incruste entre toi et Claude ; -) oui, y aurait tant de choses à dire, n’ai pas eu envie de trop dire dans un commentaire non plus…
@Blaise: Blaise Pascal avec un tatouage, pourquoi pas, après tout! 🙂
Nady : Terrible effectivement ce jugement sur l’autre, ces crachats (métaphore) que l’un a besoin de jeter sur l’autre pour se sentir exister et grandir. Grandir ?
Un jour, espérons-le pour celui qui juge, il comprendra que cette énergie utilisée à détruire ou rabaisser l’autre aurait pu servir au contraire à construire de belles choses.
Il s’en rend compte (celui qui juge) quand la personne jugée ou consciente d’un jugement négatif le plus souvent lui pointe du doigt son jugement en le lui renvoyant au visage, parfois avec virulence, d’autre fois avec le sourire (je travaille cette partie ). Soit il en prend compte dans ses actes futurs soit il s’en contrefiche, à ses risques et périls…. Mais dans tous les cas il aura été informé de son attitude. …
Merci pour ta lecture attentive ; -)
Adèle : ton texte me fait penser aux romans de Barbara Constantine ! Tu connais ? 🙂
J’avais adoré « Tom, petit Tom … »
Sinon as-tu lu mon texte version sage ou coquine ? (me demande si j’ai été assez explicite 😉 )
Manue : Un texte étonnant. Je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute parce que s’y mêlent à la fois le quotidien avec une certaine mythologie avec une dose de contes pour enfants (Ces voitures qui tournent et écrabouillent l’importun). Un Prométhée des temps modernes … avec une faute originelle alors si les Dieux l’ont puni ? 😉
Valérie : Hum, effectivement relativisons. Toujours important. 🙂
@Blaise : ROOOO, risqué d’afficher le pseudo meetic de notre prêtresse des lieux dans un texte… enfin, je dis ça, je dis rien… lol sinon, une plume en tatouage, il y a pensé ? Je pense qu’elle pourrait aimer 😉
@Blaise : Bien vu Blaise ton texte qui mêle la réalité et ses nombreuses contradictions aux vers de Blaise Pascal.
@Isabelle : gosh !!! Ton texte est si puissant et surtout si plausible que ça en fait peur… Bravo !
« Puissant » ? Ah, merci *rougis*
@Alex : Il est vrai qu’il suffit d’un regard, ou à peine plus, pour juger/jauger une personne, et ton texte fait parfaitement bien passer ce message. Mais à cette idée, je préfère celle de la dernière phrase, et ce qu’elle dit de la confiance en l’autre, en soi, et du regard qui ne pardonne rien ou qui rend plus fort, de la place du regard dans la construction de soi.
@Blaise : Il avait tout compris ce Blaise Pascal … merci de nous rappeler qu’il était aussi un homme comme les autres 😉
@Isabelle : Terrible texte sur une réalité qui se déroule sous nos yeux … qui nous laisse sans voix, avec juste assez de larmes pour pleurer sur cette humanité qui divague (sous l’oeil des caméras, avides de la misère du monde, pour qui ? pour quoi ? on se le demande bien …).
Ton texte est extra Manue ! <3
@Leiloona : Un texte très touchant, différent de ce que tu proposes habituellement ! J’aime beaucoup ton écrit ! C’est vrai qu’il faudrait prendre le temps de regarder, de détailler plus longuement chaque individu croisé durant tout le long de notre vie…
@Claude : J’aime quand tu t’éloignes de ta zone de confort et que tu explores les côtés plus sombres de l’humanité, ta plume est belle dans ce registre là aussi !
@Blaise : Quelques vers de l’auteur Blaise Pascal combiné à un texte qui démontre la dure réalité de la séduction et des relations hommes-femmes… Franchement, je te tire mon chapeau !
@Isabelle : Un texte très actuel, emplit d’une tristesse… Pauvre Hossein, j’espère qu’il arrivera à se remettre de ce drame…
@Claude : Un superbe personnage que ce Thomas ! J’aurais aimé le rencontrer en vrai ! Malgré tout, il aura eu une belle vie… Les jeunes ont su lui rendre hommage dignement. Bravo Claude et merci pour la rencontre avec Thomas dont la vie mérite d’être racontée !
@Nady : Même si cela fait relativement longtemps que je n’ai pas lu d’atelier, cela fait plusieurs fois que je te vois écrire en vers, et je dois admettre que tu t’en sors absolument bien ! Tu sais jouer avec la mélodie des mots tout en ajoutant une morale dans tes textes. Bravo ! Je t’assure que je t’envie… Je me laisserais peut-être un jour tenter par cet exercice assez complexe pour moi…
Je me permets juste de répondre ici au commentaire que tu as posté sur ma participation, car caprice de Blogger, le commentaire ne s’affiche pas ! Oui effectivement, ma plus est plutôt d’humeur sombre ces temps-ci, mais j’essaierais d’être plus léger la semaine prochaine !
Pas de souci de lire ta plume sombre, tes textes ont d’ailleurs beaucoup de profondeur dans la noirceur, mais j’espère que la couleur ne reflète pas ton quotidien ; -)
Merci pour ton retour Victor. J’avoue me sentir bien dans les rimes en ce moment, ça me permet d’aller plus vite dans l’écriture que la prose et je peux ainsi concilier plein d’activités qui s’enchaînent depuis le début de l’année 😉 Loin de moi en revanche d’être moralisatrice, ce sont souvent des ressentis qui ressortent souvent de moi et que je mets en mots et souvent les retours de nos acolytes me permettent de mettre ces émotions en perspective ; -)
@Nady : Le jugement des autres … vaste sujet … quel bonheur de réussir à se passer de lui pour avancer dans la vie !!! Et ignorer ceux qui se plaisent à en formuler, souvent nauséabonds …
Tu l’as bien dit 😉 Merci pour ta lecture miss 😉
@Adèle : A la manière de Claude, c’est un beau récit de vie que tu proposes cette semaine ! J’aime beaucoup cet homme invisible, qui se contente de ce qu’il a, même si la vie ne lui a pas faite de cadeaux ! Par ailleurs, j’aime beaucoup ta plume fluide et simple, sans fioriture. Merci !
@ Leiloona : » les yeux, miroir de l’âme » disaient les classiques… Mais aussi tous les muscles du visage. Tu le décris bien. Et, tu as raison : se regarder attentivement, n’est pas forcément du narcissisme, mais une réponse à ce que l’on est et à ce que l’on ressent.
@Manue : Un texte originale, dans lequel tu rajoutes une pointe de fantastique ou de magie, tout dépend comment tu désires appeler cela ! En tout cas, j’aime beaucoup et remercie Paul pour cette invention qui facilite la vie de tous !
@Valérie : Comme quoi un geste qui peut paraître insensé, inutile et méchant au premier abord peut faire changer la mentalité de la personne qu’il visait, et tu le décrit très bien ! Bravo à toi.
Oui après il faut prendre le temps de décider et vu l’action du gars pour interpeller, pas sûre que beaucoup le prenne. Merci pour ton retour.
Je ne suis pas sure d’avoir compris ton texte Leiloona Est-ce un esprit qui a pris possession du corps de cet homme ?
Isabelle, la vie est bien cruelle.
Valérie, celui qui me fait ça s’en souvient quelques minutes en général !! Je suis beaucoup moins conciliante.
J’imagine que beaucoup réagiraient ainsi… Là min « héroïne » emportée par la foule n’a même pas pu réagir à vif et tant mieux…Merci pour ton retour. J’ai bien aimé ton texte original tant sur le fond que sur la forme. Bien vu.
@ Blaise : j’aime beaucoup !!! Loin du pari de Pascal, mais si proche de l’Homme. Ton texte a un bel humour et suscite une relecture digeste des grands penseurs. Quant à la recherche de la virilité pour plaire aux femmes, les limites en sont bien décrites. Tant mieux pour moi.
@ Isabelle : ton texte est poignant. Nos personnages sont dans la même errance. Tu as vraiment bien décrit ce monde injuste et cruel des migrants et les effets collatéraux sur leurs proches. Bravo.
@ Nady : Tes textes (désormais toujours rimés, c’est bien) amènent souvent une révolte ou un cri. Preuve de ta sensibilité… Aujourd’hui, tu t’élèves contre le jugement arbitraire. Comme tu as raison ! Qui peut se prétendre légitime pour juger les autres ?.. Bravo et merci. Et merci aussi pour tes commentaires qui donnent envie de discuter longuement avec toi.
Merci pour tout Claude. Viens de t’envoyer un message sur ton mail 😉 des bises
@ Adèle : Il est beau ton texte ! Plein de poésie, de simplicité et d’espoir. Ton idée d’homme invisible est super. Ton style convient parfaitement à l’histoire. Très attachant. Bravo.
@ Manue : c’est un conte fantastique plein d’humour. Bravo. C’est très bien mené. Une nouvelle vision d’un dieu ? J’adore l’absurdité : c’est un support de poésie.
@ Valérie : ton texte est bien et plein de générosité. Pourtant ce n’est pas facile dans un cas comme tu racontes. Comment admettre et gérer la multiplicité de ce genre d’agression ?
Oui pas facile mais là on peut imaginer que ce n’est pas la première fois qu il la voyait tête baissée et que ce n’est pas par hasard qu il a envoyé sa fumée sur elle.Il avait dû sentir qu’elle serait réceptive… Un peu utopique peut être….Je suis un peu Bisounours…
@Leiloona : j’aime beaucoup ce texte très contemporain, ce beau portrait d’homme, cette analyse de l’instant, un genre d’arrêt sur image, qui laisse augurer une belle histoire d’amour. C’est toujours cette écriture sobre et efficace qui me séduit tant.
@Blaise : Souvent femme varie, alors les tatouages, attention ! (un certain Blaise Pascal, etc … etc …)
@Isabelle : quelle douleur dans ton texte ! J’ai pensé à L’opticien de Lampedusa écrit d’après une histoire malheureusement réelle. Au jour de l’incendie du camp de La grande Synthe, ton texte prend toute sa force, tu oses te mettre dans la peau d’un de ces migrants, dont on oublie qu’ils rêvent d’avenir, sans oublier leur passé. Emouvant !
@isa : je lis ton texte juste après avoir regardé les reportages sur la 5 sur la jungle de Calais alors tu imagines comme il résonne en moi. Ton texte est très dur et décrit très bien la vie de ces malheureux. Que cette situation est délicate ! Merci à toi.Courage à eux.
@claude : un texte très touchant.Thomas était un homme bien, brisé par la vie mais qui a su lui pardonner pour aider les autres. Merci
@Claude : sacré personnage, quel parcours de vie ! Quelle richesse intérieure mais j’y vois aussi tant de tristesse, de misère sociale et affective ! Bravo Claude, de brosser en quelques lignes le récit d’une vie.
NB : IRL qui d’entre nous aurait invité Thomas à déjeuner à la maison ?
@Nady : très joli pas de côté. J’aime beaucoup ta façon de prendre de la distance pour décrypter la photographie et non pas plonger , tête la première, dans les premières idées qui viennent. Tu analyses l’attitude du personnage photographié et de celui qui le regarde. Je trouve cela très fort.
Merci beaucoup Adèle. J’aime beaucoup ton regard sur mon texte de la semaine, un angle inconscient pour moi pendant l’écriture.
@Manue : une succession d’idées originales. Un homme ou un dieu aux pouvoirs infinis, au comportement absurde. Tout cela n’a pas de sens. Comme la vie ?
Une phrase que j’adore : « Avant, il était la conscience du monde »
@Valérie : une rencontre comme un électrochoc. Pourquoi cet homme-là, pourquoi ce jour-là, mystère d’une rencontre qui n’a pas vraiment eu lieu. Sans le savoir , on laisse parfois une empreinte sur l’autre, il suffit souvent d’un mot, d’un regard. Tu as trouvé là un angle de vue très intéressant.
Merci Adèle.
@Adèle : histoire d’une rencontre ratée entre toi et le lecteur. Tu croyais avoir écrit un texte égrillard (la chatte de la voisine, les dix doigts habiles, jouer au docteur …) et ils y ont vu de la poésie. Beaucoup de progrès à faire ! 😀
Finalement, personne ne sait vraiment qui est cet homme mais grâce à nos textes il se retrouve avec 1000 vies.
@leiloona : Intéressant ce texte où on s’imagine une femme regardant l’homme alors que c’est peut-être aussi l’homme qui se regarde, s’accepte…
Je ne commenterai même pas l’idée que l’on se fait au premier regard… trop de préjugés souvent… et d’orgueil parfois ? 😉 (fallait bien que je case Austen quelque part…)
@Blaise : J’aime beaucoup cette chute. On dit souvent qu’il est difficile d’être une femme mais c’est difficile aussi d’être un homme. Il faut entrer dans des cases alors qu’on n’en a pas envie. C’est dur d’être tout court quoi (bon je ne suis pas très optimiste aujourd’hui lol).
@Isabelle : Quelle tristesse mais tellement prévisible hélas ! Combien de Dalal échouées ? Combien d’Hossein en larmes ? J’aime beaucoup la façon dont tu as raconté cette histoire, le bonheur initial et cette fin brutale, médiatique, qui plonge dans le malheur.
@Claude : Quel texte tu nous livres ! Te connaissant un tout petit peu mieux, j’y retrouve ton humour, ta tendresse et de l’humanité.
Certains passages sont très forts comme « C’est pas votre territoire qu’il faut marquer, c’est votre caractère qu’il faut afficher ! » ou la toute dernière phrase. Merci Claude !
@Nady : Toi aussi tu as fait un texte sur les préjugés ce qui n’est pas étonnant de ta part car tu cries souvent ta colère à notre humanité parfois bien inhumaine. Comme d’hab, les vers adoucissent le message tout en préservant la force.
Merci Virginie pour ton retour. Hihihi, va falloir que j’arrête de crier, vais faire fuir mon entourage à force… 😉
@Adèle : Comme j’ai souvent les idées mal placées, je commençais à interpréter à ma façon certains passages… et puis, je me suis vite rendue compte que ce n’était pas moi qui avait l’idée mal placée mais toi ! LOL
Blague à part, j’aime beaucoup ce texte qui mêle bien le côté coquin de l’homme (et des femmes !) et le côté tendresse finalement, bienveillance. Quoi de mieux qu’être un homme invisible s’il est au moins visible pour ceux (celles !) qui le méritent !
@Manue : Un texte qui commence de façon presque banale et puis la découverte de ce don (enfin plutôt sacerdoce) comme une malédiction dont il finit par s’affranchir de façon brutale. Drôle cette invention du rond-point… 🙂
@Valérie : On dirait moi la première partie du texte. 🙂
L’agressivité ou l’ignorance comme arme dans notre société. Tout cela est bien triste.
Oui les rapports humains ne sont pas toujours faciles mais il y a des belles rencontres même éphémères.
@Leiloona : Un texte efficace, très différent de ceux auxquels tu nous a habitué mais aussi très réaliste quant au regard trop souvent rapide et superficiel que l’on porte sur l’autre.
@Blaise : Bonne idée ce texte et rondement écrit ! Bravo pour la chute !
@Isabelle : Ton texte est terrible. Tu parviens parfaitement à décrire l’épreuve cruelle vécue par les migrants mais aussi l’égoïsme dont tant de gens peuvent faire preuve ! Beau ton texte mais dur !
@Claude : Le texte d’une vie ! D’une vie chaotique mais qui a pourtant un sens. La vie d’un homme qui ne possède rien de matériel, mais qui a su donner de lui-même… En parlant de Jeanne, (que tu cites pour décrire Lucienne) Brassens dit qu’elle est mère universelle : à n’en pas douter elle a ici trouver son homme. Encore un très beau texte, sans mot inutile, et qui nous emmène là où tu veux que l’on aille. Bravo Claude !
Oups ! rectification orthographique : elle a ici trouvé son homme…:)
@Nady : Encore un cri bien tourné et joliment poussé. Comme il peut être cruel le regard des autres et tellement destructeur aussi… Il faut bien des années pour arriver à en faire fi ! Merci pour ce beau texte Nady ! 🙂
Merci à toi pour ta lecture Jos. Bisous
@Adèle : Un texte imagé comme je les aime ! et avec une petite pointe d’humour malgré le sujet grave. Tu sais rendre ton personnage sympathique et attachant alors même que tu parviens à le décrire comme étant invisible aux yeux de certains. Bien vu !
@Manue : Un texte différent de ceux que tu nous livre habituellement de par son côté réaliste et relativement actuel. La pointe de « magie » que tu y apporte rend le sujet plus « digeste » et m’a fait sourire. Enfin je sais qui est l’inventeur du rond-point ! 🙂
@Valérie : Aller au-delà des gestes (et parfois des paroles) et en chercher la vraie signification. Ne pas se contenter d’une interprétation facile qui souvent nous arrange et nous conforte dans une idée toute faite nous évitant ainsi de nous remettre en question. Comprendre ou au moins tenter de comprendre le message qui se cache derrière une attitude et apprendre à relativiser ! Très bonne idée ce texte et une histoire courte mais bien menée !
C’est tout à fait cela.Merci pour ton retour Jos.
@emi : je n’ai pas pu ouvrir ton lien
@Lilou : ton texte est très réussi, il y a du rythme, de l’action et des sentiments. J’aime beaucoup ton style efficace.
@Lilousoleil : il aime prendre des risques ce flic !! Ralala, que ne ferait on pas par amour ! 😉
@Nady : c’est cela l’humain, toujours quelque chose à redire sur tout et n’importe quoi. Encore une bataille bien menée à travers tes mots. Bravo
@Adele : j’aime beaucoup l’évolution de ton personnage qui petit à petit relève la tête et prend plaisir dans sa nouvelle vie aidé et aidant les femmes du quartier. J’ai bien aimé les sous-entendus coquins des femmes, très bien trouvés. Bref, très sympa.
@Manue : amusant ton texte, le rond-point en guise de salut de l’humanité. Un ange à la gentillesse et à l’imagination débordante.
@Adèle : J’aime ton texte, il est plein de poésie, de tendresse, grave aussi parfois … Bref, un texte réussi !!!
@Valérie : Quand un bref échange, en plus désagréable, devient source de questionnement … tout n’est pas perdu !!! Belle idée !
@ Valérie : J’aime ton texte, avec cette importance de prendre du recul sur soi, face aux soucis des autres. Ton personnage a réagi et veut se tourner vers l’Autre. Une belle évolution, grâce à une simple fumée de cigarette. Joli 🙂
@Adèle : Ton homme invisible est au final très présent par ce texte, par toutes les touches d’attention qu’il porte à ces femmes du quartier (bon, réchauffer les pieds de Juliette va bien au-delà 😉 ). Un joli portrait.
@Nady : Un texte rimant,
percutant,
dénonçant,
éclatant,
et comme tous tes textes : impressionnant ! 🙂
@Claude : Ce père Thomas devrait se réincarner en de nombreuses personnes. Il nous faudrait plus de « lumière dans un monde de désespérance ».
@Leillona : un beau portrait, plein de petits détails qui donnent envie de se plonger dans ce visage… et donc de s’apprécier.
Oh merci Amélie pour ta lecture. Triste de ne pas t’avoir lue cette semaine, j’espère à la semaine prochaine ?
De rien Nady 🙂 J’essaye encore d’organiser mes idées pour l’atelier de la semaine prochaine. Ces 2 dernières semaines, je ne me suis pas lancée, étant un peu brouillonne dans mes idées ; sans doute parce que je consacre quasiment toute mon attention d’auteur à mon second roman qui avance bien actuellement 😉
je comprends. ça ne doit pas être évident en effet d’écrire un roman et des textes qui n’ont pas le même sujet en même temps. J’ai de plus en plus d’idées de textes (plus vers le slam) qui émergent en observant notre monde mais le temps me manque pour tout mettre sur feuille… 😉 Ralala quelle vie excitante que nous menons ici bas tout de même ! 😉 beau long week-end à toi !