Dora adorait chiner. Chaque vendredi soir, elle entourait de la mine grise de son crayon les petites annonces des vide-greniers ou autres brocantes. Elle habitait rue Froissard et était connue comme le loup blanc auprès des antiquaires. Certains lui mettaient même quelques pièces de côté avant leur mise en vitrine, sûrs que la belle serait contente de remplir un peu plus son salon d’une nouvelle vieille pièce bigarrée du début du XXè siècle.
Un jour, avec Mansel, elle tomba sur cette machine à écrire qui n’aurait pas dépareillé dans les bureaux de la Stasi. Qu’importe, elle la négocia pour trois fois rien et emporta son trésor sous le bras. Bientôt la machine trôna fièrement sur un meuble du salon.
C’est à cette époque-là que les choses changèrent. Dora se mit à faire des rêves étranges, et, le matin, elle n’arrivait pas à en sortir. Elle restait longuement les yeux dans le vague, le thé dans son grand mug devenait froid. Puis, elle ne fit pas que rêver. Une nuit, alors que Mansel était resté, il la surprit à parler la langue de Goethe. Le lendemain, Dora ne se souvenait de rien, ou presque. Les choses s’accélèrent alors. Dora donnait des rendez-vous improbables à Mansel, et à chaque fois, elle s’arrangeait pour devenir une nouvelle femme. Ces transformations émoustillèrent son compagnon, il avait toutes les femmes en une : un jour une blonde avec de grosses lunettes rondes, une autre fois une rousse incendiaire. Dora se faisait caméléonne. Mais qui devenait-elle ? Le changement d’apparence était toujours accompagné d’une métamorphose du caractère.
Le mystère resta intact quelques mois. Puis Mansel retrouva l’antiquaire qui leur avait vendu la machine. Sa boutique était toujours aussi peu fréquentée, et seul le tic tac d’un coucou antique accompagnait les pas de notre homme. Un vieil édenté sortit soudain d’une rangée improbable et vint se poster devant Mansel qui ne fut guère étonné de cette apparition, entièrement perdu dans ses pensées :
-Je viens vous voir au sujet d’une machine à écrire des années 50. Que savez-vous de sa provenance ?
– La machine ? Oh que de souvenirs ! Je l’ai récupérée chez la nièce de Guillaume Günter, un membre du Ministerium für Staatssicherheit. En 1973, lui et sa femme furent condamnés. Une sale histoire. Leur nièce vendait tout, la machine traînait dans son grenier depuis des dizaines d’années.
Puis, il ajouta, à voix basse, le regard mutin :
-Il a dû en voir de belles, ce ruban. Qui sait qui Guillaume a interrogé avec cette machine !
Le ruban de la machine. Auréolé des centaines de vie interrogées par ce membre actif du MfS. Les choses possédaient-elles toujours ces morceaux de vie volée ? Se pouvait-il que ? Stanislas se promit de retirer la bobine dès que Dora serait sous la douche. Ce soir, il la voulait nue et vierge d’autres identités.
© Alexandra K, le 24 septembre 2017
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Le texte d’Anselme :
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Le texte de Terjit :
L’attente du premier indice du dimanche soir est un doux supplice. Même s’il sait parfaitement qu’il n’arrivera pas sur son téléphone avant 18h, il ne peut s’empêcher dès le début d’après-midi d’être à l’affut de la discrète vibration qui annoncera le commencement de l’énigme.
Aujourd’hui le premier sms arrive à 18h02, une photo qui dit : « Herzlich – willkommen », écrit sur une machine à écrire mécanique. La langue allemande donne 3 choix possibles : Allemagne, Autriche et Suisse. Le détail de la machine à écrire donne la clef : il est l’outil de l’écrivain et comme il est en train de mettre en scène « Grand peur et misère du troisième Reich », c’est donc l’Allemagne. Sans hésiter il tape la réponse sur son téléphone, et 10 secondes plus tard un smiley apparaît.
18h12, le second indice est là, il s’agit de trouver la ville. Cette fois-ci pas de mot, mais juste une boussole qui marque l’est. Dans cette partie de l’Allemagne il n’y a que deux destinations de la compagnie aérienne de Dora : Dresde et Berlin. C’est forcément la seconde solution, il se souvient parfaitement de la chambre 485, juste en face de la cathédrale en ruine. Sûr de son fait il inscrit Berlin sur son téléphone et valide. Un second smiley fait son apparition.
18h22, le troisième indice a pour but de trouver ce qu’ils verront de la chambre d’hôtel. Une photo de nouveau : un aigle couronné tournant la tête vers la droite, posé sur une couronne de laurier enserrant une croix. Son cœur s’emballe, c’est un symbole que l’on trouve partout en Allemagne. Fébrilement il se précipite sur « google image » et tape la description de l’aigle en ajoutant « Berlin »… il obtient 851 photos… Il sait qu’il n’a que 15 minutes maximum pour trouver la réponse, sinon…
18h27, un sms arrive : « Alors ? ». Il ne lui reste plus que 10 minutes pour se creuser le cerveau. Il regarde de nouveau l’aigle et remarque qu’il est visiblement vert de gris, donc probablement en bronze. Il ajoute cet élément sur google et trouve 194 photos…
18h31, un nouveau sms : « Pas envie de moi ? ». Il devient fou, bien sûr qu’il a envie d’elle, mais les 194 photos sont celles de 28 aigles différents, autant dire qu’il n’a aucune chance de tomber juste. Plus que 6 minutes avant le gong… Désespéré il décide de quitter l’ordinateur et cherche dans leurs conversations, les souvenirs racontés ou les lectures partagées quelque chose se rapportant à l’aigle, mais rien, le néant…
18h35, encore un sms : « c’est dommage, je viens d’acheter un petit ensemble hyper sexy chez Aubade… ». Au bord de l’apoplexie il sait qu’il n’a plus le temps de chercher, qu’il va devoir choisir une solution au hasard. Bien sûr il a dès le début pensé à la porte de Brandebourg, mais la connaissant c’est surement trop simple.
18h36, nouveau sms de torture « finalement j’ai décidé de ne pas le mettre, il va faire chaud et je serai plus à l’aise sous ma robe jaune ». Tant pis, il joue le tout pour le tout et tape « Porte de Brandebourg », il n’a plus le temps d’hésiter, il ne reste que 10 secondes.
18h37 le sms de la délivrance : « tu vois quand tu veux. Et ta récompense ? ». Il s’affale sur le canapé, exténué par cette chasse au trésor mais fier d’avoir trouvé, une fois de plus. Il réfléchit un peu à sa réponse, puis tape « tourniquet Tonkinois ».
18h39, le dernier sms de la soirée arrive « très bonne idée, tu l’as bien mérité ! Novotel, Strasse des 17 Juni 106-108, Berlin, Zimmer 613. J’y serai à 12h00 mais laisse-moi le temps de me préparer. A jeudi. Je t’aime »
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Le texte de Nady :
Tant que j’aurai un souffle de vie ici bas, je ne cesserai d’avoir chaque jour une pensée pour toi.
Tant que ma mémoire le voudra, je garderai au fond d’elle le son de ta voix.
Tant que le soleil brillera et la pluie tombera, je ne t’oublierai pas.
Qu’importe si personne à l’époque ne pouvait comprendre mon amour pour toi, mein lieben Hans,
Mais malgré la situation qui nous opposait, moi résistante infiltrée dans ton service, toi Allemand, un mélange à l’époque un peu rance,
Sur nos routes bien balisées,
il n’y a pas eu à ce moment là à leur croisée,
un seul panneau de signalisation pour empêcher la flèche de Cupidon de venir dans nos cœurs se planter.
Où es tu aujourd’hui ? Es tu encore en vie ? as-tu pensé à moi parfois pendant toutes ces années ?
Qu’importe si j’ai été mal vue en rentrant dans l’île à la libération,
A l’aube de mes 30 ans, j’avais bien d’autres choses à gérer en commençant par voir s’arrondir mon bidon.
Heureusement que j’arrivais à le cacher et sur ce point personne ne porta d’attention.
Qu’importe si j’allais être reniée par ma famille quand la nouvelle j’allais leur annoncer,
Ce bébé je voulais le garder et je n’allais pas faire comme Paulette et risquer ma vie à tenter d’avorter !
Mais c’était sans compter l’amour inconditionnel de Michel qui a quand même voulu m’épouser et garder le secret.
Il faut dire que l’enfant qui est né a hérité de nos cheveux crépus et pour tes yeux bleus, on a réussi à trouver l’excuse du saut de génération et ça a passé.
A 100 ans cette année, ces souvenirs reviennent. Notre arrière petite fille n’est pas étrangère à tout cela. A un an de sa majorité, et avant de s’envoler vers l’Allemagne l’an prochain poursuivre ses études et continuer sa romance avec son Friedrich de petit copain, elle n’a cessé de me supplier de lui raconter l’histoire de notre famille. Pourtant tout est clair, personne jusque là n’a eu besoin d’en savoir plus et tout le monde se porte bien. Mais avec elle c’est différent, il y a quelque chose qui semble la tourmenter et j’ai l’impression qu’elle ressent intérieurement la vérité et qu’il me faut la délivrer pour ne pas entraver la suite de sa vie personnelle. Feu mon mari Michel ne m’en voudra pas, il repose désormais en paix, lui qui m’a toujours aimée telle que j’étais, avec mes paradoxes dans la normalité.
Alors pour cette enfant du 21ième siècle, habituée à surfer sur tous les réseaux sociaux existants, envoyant des sms plus vite que son ombre et maniant l’ordinateur bien mieux que son père, notre petit fils chéri, j’ai accepté de lui livrer l’essentiel sur le reste de temps compté que Dieu veut encore bien m’accorder ici bas.
Je lui ai toutefois imposé deux conditions :
1/ Cette longue et intense histoire, je souhaite qu’elle l’écrive sous ma dictée. On pourra fixer 1h un jour de chaque semaine quand elle aura terminé ses devoirs de lycée.
2/ Pas question pour elle de taper tout cela sur son ordinateur qui copie, colle, efface, recopie, multiplie les textes à l’infini et envoie dans la foulée en instantané ces mots au monde entier ! Non, elle devra le taper sur ma machine à écrire que j’ai fait descendre du grenier et qui est encore en parfait état de marche. Il lui faudra un peu de temps pour s’y habituer, j’en profiterai pour reprendre mon souffle à la dictée de ces souvenirs si précieux.
La première heure de vérité commence demain mon amour…Je lui dois bien ça au sang de notre sang… d’ailleurs j’ai déjà trouvé le titre : « Herzlich Willkommen », tes premiers mots à mon égard quand je suis entrée dans cette salle d’hôpital en zone occupée pour t’assister pendant que tu opérais.
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Le texte d’Iza :
La gare de Vienne puait. Ses entrailles exhalaient des vapeurs méphitiques de mort, d’hébétude et de culpabilité. Bien sûr Manfred y percevait toujours les odeurs de graisse des machines, de suie, de caoutchouc à moitié brûlé. Mais ces derniers jours, il respirait les visages hâves, les regards hagards perdus dans des orbites creusées par l’horreur, les corps décharnés aux membres quasi disloqués. Cette gare n’était plus SA gare…
Et pourtant, il y avait quelques années, à peine dix ans… Vienne était alors au centre de la Mitteleuropa. Le cœur du cœur. Plus lettrée que Paris, plus noble que Berlin. La capitale du monde moderne avec cette touche de nostalgie pour rappeler les grandes pages de l’Histoire. Et la Hauptbahnhof était à son image. Un lieu grouillant de vie, de retrouvailles, d’embrassades, de passages entre les mondes, où même les adieux étaient emplis d’espoir. Le monde de Manfred, son univers. Modeste employé de la Bundesbahn Österreich, Manfred possédait cette qualité typiquement germanique et l’exerçait dans les moindres domaines de son travail : la « Pflichtbewusstsein ». La conscience du devoir. Et à ses yeux, accueillir les voyageurs, les guider dans les méandres des quais, les installer dans leurs compartiments, porter les bagages des dames et aider les petits enfants à monter les hautes marches des wagons, n’était pas un devoir, juste sa raison d’être. L’annexion de sa compagnie à la Deutsche Reichsbahn en 1938 -et celle du pays entier- ne changea rien à sa vision des choses. Il était à la disposition des voyageurs et veillait aussi à la réputation de sa mission, qui ne devait être entachée par aucune faute professionnelle. Il s’en acquittait avec la même régularité, la même fidélité, en son âme et conscience.
Mais au fil des ans, Manfred devenait de plus en plus insatisfait de ses conditions de travail. Le nombre de trains au départ pour la Pologne augmentait, le nombre de voyageurs aussi… et en raison de la guerre, le confort des passagers était de plus en plus remis en question. Bon, il s’agissait de Juifs pour la plupart, et tout le monde savait qu’ils partaient vers l’Est pour travailler à l’essor et à l’épanouissement du Reich. Mais ce n’était pas une raison pour les entasser comme de vulgaires bestiaux ! Les pauvres gens n’avaient même pas de places assises. Et même si Manfred était devenu par la force des choses un « Mitlaüfer » (ceux qui « marchent avec le système » sans en être forcément de farouches hérauts), il lui était quand même pénible de traiter ces voyageurs de la sorte. Après tout… cet homme au front ceint d’un schtreimel ne lui avait pas volé son travail… ce petit garçon qui serrait sa dreidl contre lui ne représentait pas de menace future… et cette femme enceinte jusqu’aux yeux… comment allait-elle s’occuper de son enfant dans les usines du Reich ? Ils allaient travailler dur… pourquoi ne pas leur accorder un peu de répit avant le labeur ?
Puis arriva mai 1945. La défaite, la déroute… Manfred était devenu un petit homme triste et sombre, lui dont la jovialité apaisait parfois les départs douloureux. Il pensa un jour se distraire en allant au Kino et tomba, abasourdi et incrédule, devant les images de la libération d’Auschwitz, de Treblinka. Un liquide amer se répandit dans son œsophage et envahit sa bouche. Qu’avait-il fait ? Et surtout, maintenant, que pouvait-il faire face à l’indicible, dire face à l’inimaginable ? Alors il eut une idée. S’il n’avait pu soulager les départs, il essaierait d’apaiser les retours. Il vola une machine à écrire dans les bureaux de la gare et une fois chez lui, passa la nuit à taper cette formule kabbalistique sur une centaine de feuilles. Dès le lendemain matin, il se planta sur un quai et attendit le premier train de retour de l’Est. Il resta d’abord immobile face aux golems en marche qui en descendirent, qui le regardèrent comme s’il ne faisait pas partie de leur monde, puis commença à distribuer ses vœux. Il reçut des regards vides et incompréhensifs, des moues de haine, de vagues ébauches de sourire, mais aussi des crachats de la part des plus ragaillardis, qui ne parvinrent cependant pas à le laver de sa culpabilité et de ses remords. Mais il tint bon et resta toute la journée, tendant sur ces feuilles ce simple message « Herzlich Willkommen »… « Bienvenue ».
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Le texte d’Adèle :
Une partie d’Othello
Rüdiger avait le souvenir d’un jeu où les pions blancs deviennent noirs quand l’adversaire les retourne. Il était alors tout jeune, entre l’adolescence et l’âge adulte, dix sept ans ou dix huit à peine. C’était dans une auberge de jeunesse, un premier espace de liberté. Il avait perdu la partie, il avait appris que l’ami peut aussi être l’adversaire.
Ils étaient cinq, garçons et filles, français et allemands, tous mélangés. Thomas et François, Sabrina et lui, Rüdiger. Eva faisait l’interprète, passant d’une langue à l’autre. Ce soir-là, après la partie d’Othello, ils s’étaient trouvé un coin tranquille dans la maison. Allongés sur le dos, sur une moquette usagée mais douce à leur corps alangui, la nuit durant, ils avaient refait le monde en paroles, un monde où aucune guerre n’avait jamais opposé leurs familles. Un peu de tabac, des rires, des confidences, quelques verres, beaucoup de bonbons, parce qu’ils étaient encore un peu des enfants, et la voix douce de Reinhard Mey, qui leur fredonnait en allemand ou en français que l’année avait été belle. Les regards se croisaient, filles et garçons, tendres et joyeux.
Mais cette partie-là, Rüdiger l’avait aussi perdue, car François avait posé en premier sa main sur l’avant-bras d’Eva.
Après l’été, sur la machine à écrire de son père, Rüdiger avait écrit chaque mois à chacun du jeune couple de français, en toute amitié. Il était allé les voir en France l’été suivant. Il la trouvait toujours belle. Son amoureux n’était plus François. Chacun des trois avait rejoint sa vie, et l’amitié s’était distendue peu à peu.
Rüdiger avait travaillé, s’était marié, avait procréé, et maintenant il s’ennuyait ferme. Une oppression qui le prenait au milieu de sa vie, un genre de malaise. Voilà pourquoi ce soir il avait envoyé valser les obligations courantes, et jusqu’au milieu de la nuit, il avait hanté internet à la recherche de ce bel été. Il s’était promené sur les cartes et les vues aériennes de Google maps : l’auberge de jeunesse était toujours là.
La douceur des premiers émois avait ressurgie de son cœur, aussi fraîche que dans l’instant, aussi poignante, intacte et nourrissante. Derrière elle, la douleur, elle, s’était comme délavée avec le temps, un vieux tissu roulé en boule au fond de l’estomac. Rien qui fasse mal au point de reculer.
Alors, de sites d’amis d’autrefois en annuaire téléphonique, il avait continué ses recherches et il l’avait trouvé. Le contact avait été renoué, ils avaient comme autrefois échangé des lettres d’amitié, préférant la lenteur des échanges par la poste à la brusquerie des mails ou à l’embarras des appels téléphoniques. Ils avaient ainsi apprivoisés le temps et l’espace. La rencontre était proche, le week-end suivant il pourrait l’accueillir. Il restait à lui donner quelques détails pratiques sur le lieu de rendez-vous.
Aujourd’hui, ses doigts avaient tapé avec fébrilité les premiers mots sur le vieux clavier : « herzlich wilkommen ». Trente ans après, il jouait la deuxième partie et espérait bien prendre sa revanche.
Il poursuivit : « Cher François,
« Ich denk’ es war ein gutes Jahr, c’était une bonne année je crois »
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Le texte de Valérie :
Je venais de recevoir une délicate mission : écrire une lettre de mission pour ZX-98, extraterrestre devant débarquer sur notre planète Terre le premier octobre prochain.
J’ai longuement hésité entre écrire cette lettre à la main ou utiliser mon ordinateur mais en pesant le pour et le contre j’ai finalement décidé de ressortir ma vieille machine à écrire. Mon écriture n’étant pas foncièrement lisible j’éliminai rapidement cette idée. L’ordinateur et les multiples opportunités offertes par un traitement de texte m’auraient sans doute facilité la tâche car j’aurai pu revenir plusieurs fois sur mon écrit, en effacer des passages, les reprendre… mais je préférai peser chaque mot.
Je n’avais pas beaucoup de temps. Je devais trouver les mots convaincants pour persuader ZX-98 de rester sur notre planète et de mener avec nous des combats importants. Il devait nous aider à entrer en contact avec son peuple et les autres habitants de sa planète. On les observait depuis quelques années déjà et leur mode de vie nous semblait enviable.
Je commençai ma lettre par une formule habituelle « herzlich willkommen » et restai un temps qui me parut interminable devant ma feuille blanche. Moi qui ne rêvais que de quitter cette planète qui me semblait horrible, je devais convaincre ZX-98 d’y venir et d’y rester.
Comment faire abstraction :
– des guerres qui tuent des peuples entiers au nom des religions, du pouvoir, de l’argent ?
– de ces malheureux déracinés et obligés de fuir leur pays au péril de leur vie et qui errent sur des terres inconnues où ils sont rejetés ?
– de cette peur au ventre ressentie par chacun de nous de voir ici foncer un camion ou là exploser une rame de métro, une salle de spectacle, une terrasse de café ?
– de ces enfants travaillant dans des déchèteries à ciel ouvert, dans des mines ou sous la gueule béante d’une machine à tisser pour gagner une misère ?
– de ces pauvres gens qui ont tout perdu et se retrouvent du jour au lendemain dans la rue ?
– de ces femmes et ces enfants battus, violés, prostitués ?
– de ces animaux que l’on tue pour en vendre les cornes, la peau, les yeux ?
– de ces autres qui vivent dans l’opulence, qui gaspillent sans compter, qui ne réalisent même pas la chance qu’ils ont et passent leur temps à se plaindre pour un oui, pour un non ?
Même la nature se rebelle emportant avec elle des maisons, des immeubles, des vies. Le ventre de la Terre crie haut et fort son effroi, sa colère et moi, je devrais trouver les mots qu’il faut.
La nuit était tombée avant que j’ai pu écrire un mot de plus. Je devais trouver une autre stratégie, lui décrire la Terre d’aujourd’hui ne ferait que l’effrayer. Jamais il ne viendrait.
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Les textes écrits sur d’autres blogs :
@Leil : j’ai compté 17 références. 😉
@Nady : très joli, promesse d’une belle histoire. Je te conseille « Juliette ou le chemin des immortelles » du poète Tristan Cabral, qui raconte peu ou prou la même histoire. Celle de sa mère.
@Terjit. ah. Les hommes sont vraiment masos. 😉
@Iza : très joli texte. Le style et le vocabulaire employé ressemble à celui de Leil (ou l’inverse). J’imagine que c’est un compliment 😀
@ Anselme : Ah ah bien compté ! 17 est l’arcane de l’Etoile (et plein d’autres symboles dans mon dico) … ou plus prosaïquement le nombre de fichiers visibles au démarrage d’un Atari ST ! 😛
Merci Anselme… c’en est un pour moi, bien sûr 😉
Merci Anselme pour ton retour de lecture. J’ai noté ton conseil de lecture sur ma list To read 😉 Thks 😉
J’ai beaucoup aimé ton texte avec la symétrie (j’adore la symétrie dans l’Art du XVIIIième siècle 😉 et je rajouterai que les brunes ne comptent pas pour des prunes et pour chacun de ces 2 mots je compte 6 lettres 😉
Alexandra K : Ne pas acheter à l’aveuglette, marchander certes, mais mener une petite enquête discrète, sera donc la morale de l’histoire.
Anselme : analyse concise de mots qui semblaient pourtant faire partie du quotidien, hey !
Terjit : quel drôle de jeu, il doit avoir les nerfs en pelote le pauvre garçon, vivement jeudi !
Nady : que de souvenirs nobles et un jour, tôt ou tard la vérité est bonne à dire.
Iza : à chaque fois je suis happée par le tourbillon des mots, la belle succession des phrases et les géniales idées qui forment tes belles histoires, agréable à lire.
Oh la morale de cette histoire est bien plus belle que ça ! 😉
Etre soi, sans influences ? 🙂 Etre soi pour soi et aussi pour l’Autre… et rien de tel qu’un Autre qui veut que l’on soit Soi
Ah oui, suis tout à fait d’accord avec ça (je pense que tu répondais à mon texte, Iza, à moins que je me gourrasse ! :P)
Y a pas de meilleure démonstration d’amour, n’est-ce pas ? 🙂
Tu ne te gourrasses point 😀
Merci ! Très touchée de votre commentaire
Mieux vaut tard que jamais Janickmm 😉 merci pour ta lecture
@Anselme : et crois-tu que Dieu se reposa lorsqu’il créa les mots de 7 lettres ?
Anselme en possède 7, en tous cas, comme …
Terjit : Rouuuuh j’adore ! Bien rythmée la montée de la tension ! En voilà deux qui ne doivent pas s’ennuyer. Je les aime tes 2 personnages. Z’ont tout compris à la vie.
Nady : ton histoire me touche. Nous avons déjà discuté ensemble je crois de ce poids des secrets. D’ailleurs as-tu lu la pentalogie du même titre ?
Oui en effet, nous avons déjà discuté de ce thème qui m’est cher… Non pas encore lu, le titre c’est le poids des secrets ? vais le noter sur ma list to read 😉 quel en est l’auteur ?
@ Iza : Superbe histoire ! Je retrouve des thématiques, des mots et un phrasé qui me parlent. On sent les tripes et c’est bon.
(Suis originaire de Caen, les tripes ça me connaît. )
Merci ma belle ! Je m’arrangerai donc pour que la prochaine fois ça sente les légumes et les pois chiches :-D.
Des falafels ? Miom !
@Adèle : ton texte m’évoque plein de souvenirs… du coup, je me demande ce que devient Robert… 😀
Adèle : OMG ! Ce don pour les phrases choc :
Rüdiger avait travaillé, s’était marié, avait procréé, et maintenant il s’ennuyait ferme.
Tu envoies du lourd, mazette ! 😮
Tu démontres bien ce tournant des 40 ans, on regarde en arrière après s’être posé puis on se dit : oui et alors ? Comment continuer ? N’y a-t-il pas des chemins de traverse à parcourir, en dehors de cette autoroute que je me suis tracée ? 😉
C’est pire quand on approche des 50 😉
Valérie : délicate mission que celle qu’on a confiée à ton personnage en effet … Suis pas certaine que prise sous cette angle la terre soit belle en effet. 🙂
Après elle regorge aussi de beautés heureusement. Merci pour ta lecture.
@Leiloona : la preuve d’amour par excellence : voir l’autre tel qu’il est, l’accepter pour ce qu’il est et non pour ce qu’il pourrait être et surtout, surtout, tout faire pour qu’il reste tel qu’il est !! Rhoo, c’est beau et bon !
@Anselme : l’équilibre du monde… le pouvoir et le contrepouvoir, le normal et l’anormal, le bonheur et le malheur, …Tout et son contraire. Il faut l’un pour apprécier l’autre. J’aime beaucoup l’angle de ton texte.
@Terjit : Ton imagination et la dextérité avec laquelle tu nous la livre m’étonnent à chacun de tes textes. Les ateliers se succèdent et tu me surprends à chaque fois !!! Un grand bravo.
@Nady : Je ne peux comprendre les secrets. A mon sens, ils n’ont de raison d’être que pour être percés…Un belle histoire qui le démontre bien. Bravo Nady.
Huummm, disons que les secrets existent parfois car la normalité nous dicte souvent les lois ici bas… perso, je peux comprendre qu’ils puissent exister mais quand ils touchent à une descendance, il me semble opportun de le dévoiler après s’y être préparé et surtout si en face l’être est en mesure de l’accepter ou de comprendre car jeter un secret à la face de quelqu’un qui pourrait être concerné par frustration ou méchanceté peut provoquer plus de mal qu’autre chose même si c’est des années ou générations plus tard…. Dans tous les cas, les secrets de famille non dévoilés sont ressentis intérieurement par les générations qui suivent et c’est presqu’un cadeau de les délivrer de ce lourd fardeau parfois… mais j’arrête là, je peux être intarissable sur ce sujet ;-). merci pour ton retour de lecture
@Iza : Une histoire lourde et poignante qui décrit bien le sentiment de culpabilité de toutes ces personnes qui ne participent pas directement à des actes horribles mais qui en deviennent complices en refusant de les voir. Et si la prise de conscience n’efface pas la part de responsabilité, c’est déjà bien de vouloir rattraper ses erreurs…
@Adèle : On est nombreux je pense à avoir recherché les personnes qui ont fait la douceur de notre passé… Il en a de la chance ton narrateur d’y être parvenu. Merci pour cette belle histoire.
@Valérie : Oui c’est vrai le tableau n’est pas réjouissant… Tes mots et ta plume le montre parfaitement. Mais après tout, cela pourrait être aussi un défi à lancer à ZX-98 pour le motiver à venir : Faire de notre terre un monde meilleur…En tout cas belle idée de texte et des passages bouleversants de réalisme. Bravo !
Il aurait du boulot mon petit ET..mais peut etre est ce encore pire chez lui en vrai…merci pour ton retour.
@Leiloona: qu’elle redevienne elle même pour son bonheur. J’aime beaucoup ce texte où on trouve l’influence du passé et le besoin d’être finalement dans le présent
@Anselme : 5 lettres comme bravo !
@Leilona : Ton texte, je ne sais pourquoi, me fait un peu froid dans le dos. Les transformations de Dora auraient pu être amusantes si elles n’étaient empreintes de ces tranches de vie volées… Heureusement que son ami a pris conscience de ses changements étranges et va intervenir.
@Terjit : Sympa ce petit jeu coquin qui ne doit pas manquer d’entretenir la passion. J’aime beaucoup
@Nady : une belle histoire captivante et à laquelle nombres de femmes de l’âge de ton héroïne doivent pouvoir s’identifier. Ton personnage a eu plus de chance que « toutes les Paulette », qui elles n’ont pas rencontré un homme capable de les aimer au delà des préjugés et du jugement des autres. L’amour ne se contrôle pas même en temps de guerre et nombreux en ont malheureusement fait les frais.
Merci pour ton retour Valérie, je suis d’accord avec toi, l’amour ne choisit pas en fonction de la couleur, de le religion et de l’état politique des pays du monde… mais difficile à faire comprendre cela à la libération en 45 après des années d’horreur, de misère et de privation… bref… Merci pour ta lecture…
Ton texte m’a interpellée… N’est ce pas notre monde que tu décris si bien ???? vais ouvrir ma fenêtre pour prendre l’air là car j’en ai besoin… bravo ! en quelques lignes tu as tout dit !
Je rougis et espère que ta respiration a repris un cours normal..
@Iza : Quel texte! Ou comment réaliser que ce que l’on croyait incorrect, insupportable était encore bien pire qu’on n’eut pu l’imaginer. Difficile de se le pardonner et de se faire pardonner, mais il essaie. Une mine de vocabulaire aussi dans ton texte. Bravo.
Merci beaucoup ! <3
@Adèle : J’aime beaucoup ce passage : « La douleur s’était comme délavée avec le temps, un vieux tissu roulé en boule au fond de l’estomac. » et ta chute bien évidemment. Très beau texte.
@Nady : très beau thème, aimer envers et contre tous puis transmettre la vérité pour se délivrer mutuellement. Super texte Nady
Thanks Man ! T’as tout compris ! 😉
@Leiloona : Les 17 références resteront un mystère pour moi mais j’ai adoré l’idée de toutes ces vies imprimées dans le ruban de la machine. Le côté fantastique de ce conte se mêle à la triste réalité du passé. Et cet homme, quelle naïveté est la sienne, de croire découvrir un jour l’intériorité de la femme qu’il aime ! Aimer une femme, c’est aimer mille femmes, tel est notre talent ! 😀
@Anselme : j’adore ton esprit concis et je me délecte de cette phrase énigmatique, pleine de poésie : « Cette double symétrie ragrée ma mélancolie automnale ».
Expliquer le monde par les chiffres, un petit côté franc-maçon peut-être.
Pourtant une question me taraude : le mot Merci a-t’il vraiment 4 lettres ???
Hum. Merci et aimer. J’ai du mal à compter sur mes doigts.
@Terjit : quelle jeu de piste délicieux et cruel ! J’espère que sa récompense sera à la hauteur de ses espérances. Mais qui est la proie et qui, le chasseur ? Car elle a de quoi faire peur, cette femme qui défie son amant et les conventions.
Amor Fati et Elsa : Grrrrrrrrr ! Je n’arrive pas à accéder à votre texte !!!
et voilà http://www.elsagrangier.com/atelier-decriture-n276-avec-des-si/
Je viens de changer dans le doc’ google. Désolée de mon manque de réactivité …
@Nady : un texte très sensible qui commence en mode poésie, pour nous narrer une petite histoire à la fois commune et unique de La Grande Histoire.
J’ai beaucoup aimé le « télescopage » du panneau de signalisation et de la flèche de Cupidon (Leiloona, c’est quoi le nom de cette figure de style ?).
J’ai aimé le personnage de l’arrière grand mère, et son parcours de vie, de femme forte qui va à l’essentiel, et cette passation de flambeau (j’ai pensé au roman Giboulées de soleil)
Le tout est un récit plein d’espoir, qui m’a touchée.
Merci pour ce si beau retour de lecture Adèle, suis toute rouge 😉
Ton texte m’a plu. RAaa cette période de notre vie où l’on recherche nos amitiés d’antan avant de se rendre compte que si elle n’ont pas duré avec le temps c’est qu’on évoluait trop différemment à part pour 1 ou 2 exceptions ! Mais alors quelle chute dans ton texte ! Je ne m’y attendais pas du tout et pensais qu’il recherchait Eva ! Bravo miss !
@Iza : Ton texte m’a donné à voir un monde qui bascule, à travers le portrait d’une gare et d’un modeste employé. J’ai trouvé ce procédé très habile car tu t’es située dans le concret, l’affreuse réalité du quotidien d’un homme.
J’ai aimé cette phrase surprenante et qui m’interpelle « Mais au fil des ans, Manfred devenait de plus en plus insatisfait de ses conditions de travail » et qui amène à l’éternelle question : comment pouvait-il ne pas voir ?
Le dernier paragraphe met un peu de légèreté et de poésie dans un texte brutal par les faits.
Belle démonstration.
Aveuglé par son sens du Devoir… Merci beaucoup
@Valérie ; un texte surprenant par la forme mais d’une efficacité redoutable.
L’air de rien, tu as capté mon attention par un début plein d’humour (je me suis demandée à quoi ressemblait ce ZX-98 et d’où il venait) et aussitôt, tu plonges en direct dans l’horreur quotidienne de notre humanité. Dressé ainsi, le portrait de la Terre est saisissant et effroyable. E.T., euh, ZX-98, nous sauvera t’il ?
Une phrase que j’ai adorée :
« Le ventre de la Terre crie haut et fort son effroi, sa colère et moi, je devrais trouver les mots qu’il faut. »
NB Merci pour ton commentaire 🙂
Adèle : ces beaux souvenirs me font un peu penser au film d’Ozon « Frantz », belle référence
Valérie : Pourtant ce serait bien que tu fasses ce courrier rapidement, cela pourrait nous rendre service, bonne idée.
Merci la Flibust.
@ Leiloona : Que j’aime cette idée de vieS (au pluriel) ainsi imprimées, et donc éternelles quelque part, non .?
@ Nady : Comme ton texte est émouvant !!! Du « toi » tout comme j’aime retrouver, semaine après semaine…
@Adèle : Que dire ? Je suis….bouleversée par ton texte ! Alors, les mots me manquent….
Merci tout plein Nath 😉
@Terjit : comme ils doivent s’aimer ces 2 là mais alors quel sport ! Jusqu’à la maîtrise du Kamasutra acrobatique pour ce duo ! ça laisse coi et envieur ! 😉 Ton texte m’a fait penser au film « Je l’aimais » avec Daniel Auteuil et Marie-José Croze : un must à ne pas rater ! un film qui m’a ébranlée ! Il est tiré du livre d’Anna Gavalda (il se lit en quelques heures tellement l’histoire est prenante, surprenante et bien imaginée) . Elle lui impose ce « jeu » pour une raison précise et me suis toujours dit qu’il fallait sacrément avoir confiance en soi pour oser ce jeu et bien entendu avoir un amour fort réciproque pour apprécier jouer ! Bon dans le film elle s’est un peu brûlé les ailes mais elle a su rester digne et garder la tête haute ! J’ai beaucoup aimé ton texte qui m’a rappelé ce merveilleux souvenir de film, alors merci 😉
@Alexandra : suis plongée dans un livre sur l’Allemagne nazie en ce moment et ton histoire m’ébranla ! il a raison de changer le ruban Anselm !! histoire captivante !
je voulais dire Mansel… inversion des lettres, suis un peu fatiguée en ce milieu de semaine 😉 bisous, belle fin de journée à toi
@Leiloona : la machine à écrire hantée, une idée que j’aurais aimé avoir. Les affres de l’histoire me sont passées complètement au-dessus de la tête (pour une ancienne étudiante en histoire, c’est un comble !)
@Terjit : une lecture haletante, que j’ai suivi comme si je devais répondre moi-même à ces textos (juste pour le côté énigme 🙂 !) j’ai adoré !
@Nady : une belle émotion de beaux souvenirs… ça ne peut pas tomber dans l’oubli !
@Iza : Quelle violence cachée entre les lignes. une histoire que l’on connait par cœur, mais qui effraie toujours autant, d’autant plus avec l’actualité allemande.
@Adèle : j’aime retrouver ces espérances finalement assouvies, comme si le temps ne s’arrêtaient jamais sur certains épisodes… certains acteurs de notre vie peuvent donc bien réapparaître un jour ?
@Valérie : peut-être que les beautés de la nature peuvent être un bon argument, ou l’envie de nouer une amitié sincère, en se coupant de toute actualité…
merci de ta lecture Valou076 😉
@Leiloona : superbe idée que la machine à écrire hantée par les êtres interrogées ! ça peut faire une belle nouvelle d’halloween, ça !
@Terjit : j’adore ! Je ne m’attendais pas à cette chute. xD
@Nady : le début en poésie, bravo ! Ça m’a un peu fait penser à Renan Luce…
@Valérie : quelle originalité ! Je n’aurais jamais imaginé du futur avec cette photo en ‘thème’. J’aime énormément !
Merci Indra. Il faudrait que je me replonge dans Renan Luce, je ne vois plus trop ce qu’il fait comme chanson.
Merci beaucoup Indra.
@Leiloona : Le mystère accompagne la lecture jusqu’à la toute fin. C’est extrêmement bien mené. Faire parler les disparus grâce à cette machine à écrire, brillant !
@Terjit : quelle imagination débordante. J’aime toujours autant retrouver tes textes exquis ! Ce petit jeu amoureux entre torture et excitation c’est extrêmement malin. A chaque minute qui passe, on a le rythme cardiaque qui augmente en même temps que ton personnage et on attend la chute avec impatience. Les retrouvailles devraient être belles 😉
@Nady : en lisant ton superbe texte j’ai repensé à Marguerite de Jacky Durand, ton héroïne semble cependant moins faire face à la cruauté des Hommes de l’après-guerre envers celles qui ont osé aimer un Allemand … Tant mieux. De toute façon on ne choisit pas qui l’on aime. La transmission s’annonce riche en émotions et nécessaire également. L’histoire d’une famille est parfois nécessaire pour grandir.
En tout cas, comme presque toujours dans tes textes, il s’y dégage une douceur infinie et un apaisement enveloppant. Merci et bravo Nady. Bises
Merci de ta lecture l’Ivresse. J’ai pensé au pire, au sort de ces femmes qu’on a tondues sur la place publique pour le seul fait qu’elles aient aimé un Allemand mais ma plume ne pouvait pas l’imaginer surtout avec un petit être dans son bidon, alors j’ai surfé sur le soft et le happy end… 😉
@Iza : Outch après la douceur de l’amour, l’horreur de la guerre … Cela étant, j’ai plongé aux côtés de Manfred dans ce pan historique, j’ai distribué des feuilles avec lui, tant les détails sont fournis pour qu’on puisse s’approprier le lieu, l’horreur, et ce besoin de laver sa culpabilité bien qu’il ne fut pas le plus coupable de ces horreurs…
@Adèle : les amours de jeunesse nous laissent toujours nostalgiques. Et il y a des personnes qu’on ne peut oublier malgré les années. Mais j’ai un doute … est-ce Eva qu’il va retrouver ou François ?
Ta prose est en tout cas superbe à la fois douce et amère pour ponctuer les hésitations et les certitudes de Rüdiger.
😉
@Adèle, c’est bien ce qui me semblait … 😉
@Valérie : alors là tu me touches en plein cœur, je pense que tu sais que c’est un thème qui me m’émeut autant qu’il me fait rager. Tu as raison, je doute qu’il aurait envie de rester sur cette Terre de folie humaine… D’ailleurs, est-il possible d’être sauvé de la haine, du consumérisme excessif, de l’abrutissement, de la folie humaine … sociale ou financière par d’autres que nous ? J’en viens à me dire que même si c’était possible, ils auraient raison de ne pas le faire …
Enfin malgré tout, pour éclaircir un peu le sombre tableau, heureusement il y a quand même de belles âmes qui peuplent notre Terre.
@L’Ivresse : Bravo sur ce super texte qui décrit tout le potentiel de l’écrit. Toujours difficile d’aller à l’encontre des souhaits de ses parents …alors qu’on ne fait jamais bien que ce que l’on aime. Il a eu raison de resister, en espérant qu’ils réalisent assez tôt leur erreur et puissent lui avouer leur fierté. Merci à toi.
Je n’arrive toujours pas à te laisser de commentaire sur ton blog alors que ça marchait très bien avant…
@Valérie, c’est très très bizarre ça… Peut-être depuis le changement de design, il faut que je regarde de plus près car il semblerait que ça fonctionne pour les autres.
En tout cas merci beaucoup pour ton commentaire. Je suis convaincue qu’avec le temps, un proche et surtout un parent ne peut que se sentir fier de voir que son enfant à trouver sa voie.
@Nath : Un chouette poème qui rend superbement hommage à ce bel objet. Bravo
@Leiloona: en effet, que de vies a dû voir passer ce ruban…
@Anselme: texte joli et frais.
@Terjit: elle est sadique et lui complètement maso mais j’ai beaucoup aimé ton texte.
@Nady: magnifique histoire! Le vie peut se révéler étonnante parfois!
@Iza: tu veux me faire pleurer? Ton texte est magnifiquement beau et pourtant si triste…
@Adèle: il me plaît beaucoup ce Rüdiger. Il a raison d’envoyer tout valser. Mille fois mieux que de s’ennuyer ferme les vingt prochaines années!
@Valérie: c’est sûr que s’ils ont conscience de ce qui les attend ici, ils ne viendront pas!
Merci la plume et la page, suis touchée de ton retour 😉