Ecriture : Baisser la tête …

par | 17 Déc 2018 | # Parfois j'écris ..., Atelier d’écriture | 38 commentaires

Rym baisse toujours la tête.
Elle s’excuse d’être là, de déranger, d’interrompre, de respirer.
Rym est de celles qu’on ne voit pas.
Ou qu’on oublie, dès la porte refermée.
Rym n’a pas d’odeur.
Elle ne laisse aucun sillage, aucune empreinte.
Rym ?
Je ne connais pas.
Pourtant, depuis quelques mois, Rym attend.
Elle s’hygiénise, se régimise, s’envitaminise, se bellise, se symbolise.
En vain.
Rym baisse toujours la tête.
Vers ce ventre qui ne grossit pas.

Alexandra K, dimanche 16 décembre 2018

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Apolline : 

Graphick

Même en montant l’escalierroulant, Léa n’avait pu s’empêcher de garder son livre sous les yeux, tropscotchée par sa lecture. Elle avait bien trébuché en prenant la première marchemais s’était rétablie et vu la longueur de la montée, elle avait aussitôtbaissé le regard et continué son chapitre.

Peu importait la beauté desbambous à travers le vitrage, pourtant aériens et très enclins à apporter unenote d’exotisme au paysage en se balançant au gré du vent.

Peu importait la transparence, la pureté du verre, la croisée géométrique des cadrages de lignes découpant la vue avec régularité en carrés séduisants.

Peu importait ce qui l’entourait, elle n’était pas importunée par les bruits ambiants, par les passages d’habitude incessants des gens dans le hall. Ce matin, il n’y avait  personne et Léa se fichait de savoir pourquoi c’était le désert à cette heure de la journée, ce mardi de septembre.

Léa lisait, point.

Léa avait vingt ans, une queue de cheval et portait une robe claire à manches ballon.

L’escalier la portait doucement dans un mouvement fluide et confortable, sans à-coups, elle aurait bien continué à être téléportée jusqu’au ciel sans rien demander de plus.

Léa était ailleurs, elle vibrait avec ses personnages, traversait les péripéties de leurs parcours avec avidité, suivait leurs aventures avec délectation, avait été transportée dans un monde parallèle, un no-man’s-land étrange qui l’avait attirée dès la première page. L’incipit était tellement prometteur que d’entrée, Léa avait plongé. « Il ne savait pas que le hérisson parlait le dialecte des hominidés ». Savoir pourquoi Léa avait trouvé la phrase enchanteresse dépasse les compétences de l’auteur de ce texte…

Elle était tellement ailleurs,qu’elle n’avait même pas su qu’une violente alerte météo, annoncée par les hauts parleurs, avait conseillé de vider les lieux le plus rapidement possible avant que les bambous ne soient arrachés, les vitres brisées, l’électricité rompue et le danger immanent.

Léa n’avait rien entendu, elle avait une raison majeure : elle lisait.

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Cloud :

Les bambous légers et libres vantent leur souplesse. Les structures métalliques rectilignes et solides glorifient leur rigueur. Les  uns revendiquent la nature, les autres le progrès.

Et, montant l’escalator en panne, madame Feng regarde ses pieds. 

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Nady : 

Monter. Gravir les marches de l’escalier à pied ou en escalator. Monter encore. Vouloir atteindre le sommet. Toujours plus haut pour paraître plus fort. Monter toujours. Elle n’en finit plus de monter. Attention à ne pas dégringoler, un mauvais pas de côté est si vite arrivé. Monter, tête plongée dans son écran, d’un doigt le scrollant et ainsi captivée par la vie des autres qu’elle voit défiler à la vitesse grand V. Monter, seule mais pourtant tant accompagnée par toute une foule virtuelle qu’elle ne se sent pas le besoin de papoter dans la vie réelle.
Mais il va falloir bientôt lever la tête pour affronter la foule du centre commercial pour ses achats de Noël !

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Val : 

Ils avaient passé la nuit ensemble, une des premières. Ils s’étaient aimés à plusieurs reprises en douceur au début puis de plus en plus fougueusement. Elle ne se reconnaissait pas, elle n’avait jamais vécu cela avec aucun homme, n’avait jamais jusqu’alors ressenti pareilles sensations dans son bas ventre. Etait-ce sa jeunesse à lui ou le côté interdit de cette relation qui l’avait à ce point métamorphosée ? Elle si sage et pudique dans ces précédentes histoires ne se croyait pas capable d’autant de fièvre. Il l’avait guidée, lui avait dit et répété qu’elle était belle, elle y avait cru, elle s’était complètement laissée aller et elle avait même pris des initiatives et aimé cela.

Toujours est-il que ce matin quand elle ouvrit un œil et vit l’heure à son réveil, son côté sérieux, consciencieux et professionnel revint d’un coup. Elle allait être en retard et ne le supportait pas. Il essaya de la convaincre de rester, de se faire porter pâle pour une fois. Ils iraient profiter de cette belle journée ensoleillée, mangeraient au restaurant et passeraient l’après midi au lit. Bien que tentée, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle devait être au bureau d’ici une heure, elle avait un rendez-vous important. Elle prit une douche rapidement, enfila sa petite robe qu’il essaya à plusieurs reprises de lui ôter la faisant rire aux éclats. Elle l’embrassa, il tenta de la retenir mais elle s’échappa et claqua la porte derrière elle. Elle accéléra le pas. Son téléphone vibrait sans arrêt dans sa main. Il la relançait, lui disait qu’elle aurait dû rester avec lui, que sa peau déjà lui manquait, que son odeur dans les draps était douce mais ne lui suffisait pas, qu’il voulait l’enlacer, la caresser, l’embrasser, l’aimer…. Au haut de l’escalator, absorbée pas ces messages exaltés, elle ne comprit pas ce qu’il se passait. D’un coup, il y eu une secousse, puis une autre encore plus forte. L’endroit si calme deux minutes avant s’emplit de cris, de gens hurlant, de bruits atroces, de murs qui s’écroulent. En un rien de temps, le bâtiment dans lequel elle se trouvait fut rasé et transformé en une montagne de boue, de briques, de ciment et de chair incarcérée.

L’amoureux transi n’a jamais revu sa belle. La nature en a décidé autrement, emportant son amour comme des centaines d’autres victimes qui n’avaient rien demandé à personne, qui étaient juste au mauvais endroit au mauvais moment. Depuis, il pleure, il crie, il s’en veut de ne pas avoir réussi à la retenir. Mais peut-on aller contre le destin ?

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Terjit : 

Les centres commerciaux n’ont plus trop la cote aujourd’hui. A la fin du siècle dernier c’était très tendance de passer son samedi dans ces temples de la consommation aussi abondants qu’impersonnels, mais le monde a changé. Sophia fait partie de ces gens qui n’y ont plus mis les pieds depuis des années. Pourtant elle n’achète rien en ligne, n’est pas agoraphobe et n’a pas cédé à la logique de la décroissance. 

La raison de son absence est juste pragmatique : Sophia appartient à cette nouvelle espèce pudiquement appelée les travailleurs pauvres. Elle travaille à mi-temps dans une maison de retraite comme femme de ménage et gagne à peine 700 euros par mois. On lui a bien proposé de « travailler plus pour gagner plus » en passant à temps plein, mais en horaires décalées. C’est sûr que gagner le double d’aujourd’hui aurait été une bouffée d’oxygène pour payer ses 400 euros de loyer et arrêter de faire la queue aux Restau du cœur quand le réfrigérateur est vide. Mais voilà, elle n’est pas seule Sophia, et même avec un meilleur salaire elle n’aurait pas les moyens de faire garder le soir Sonia, son adorable petit bout de chou de 6 ans. Vous penserez logiquement : et le père dans tout cela ? Il a disparu dans les trois minutes après le test de grossesse. Et sa famille ? Elle est bien trop loin et s’est déjà saignée à blanc pour lui offrir un avenir en Europe. Ses amis ? C’est difficile d’en avoir quand on ne peut pas rendre les invitations ou même aller boire un café en sortant du boulot, les gens se lassent. Il y a bien sûr les collègues de boulot mais elles sont dans une situation guère plus enviable que la sienne, alors chacune s’occupe de ses problèmes. 

C’est une vie difficile qui la tourmente chaque jour, qui va même jusqu’à la culpabiliser de ne pas pouvoir offrir une meilleure vie à cette enfant qui n’a rien demandé. Mais elle ne se plaint jamais, elle sait qu’elle va devoir faire le dos rond encore quelques années, le temps pour sa puce d’être assez autonome pour se garder seule le soir. Après cela ira mieux, c’est certain. 

Malgré tout elle s’efforce d’économiser un peu d’argent, modestement bien sûr, mais jamais pour elle-même. Dans une petite boite elle met au moins 10 centimes par jour, parfois un peu plus, et quand la somme est suffisante elle va chercher Sonia à l’école avec un pain au chocolat. Ce n’est pas grand-chose mais cette enfant bien consciente du sacrifice que cela représente en a les yeux pétillants. Puis elles rentrent main dans la main, heureuses de ce petit bonheur partagé. 

Ce matin en rentrant de l’école Sophia est tombée sur un panneau publicitaire du supermarché d’à-côté, celui dans lequel elle n’a plus les moyens d’aller depuis bien longtemps. Elle s’est précipitée chez elle pour faire le point sur sa petite cagnotte : avec les efforts supplémentaires de ces dernières semaines elle a accumulé 8 euros et 70 centimes, en plus du budget pour les pains au chocolat, exactement 50 centimes de plus que le prix affiché dans la pub. Elle est ressortie en trombe pour être certaine de ne pas rater l’occasion, a poussé la porte vitrée du centre commercial et la voilà dans l’escalator. Elle recompte pour la troisième fois les pièces au creux de sa main, pour être certaine de ne pas s’être trompée. Maintenant c’est confirmé : elle a ce qu’il faut pour lui acheter la trousse Hello Kity dont elle rêve depuis la rentrée. Dans le rayon le prix est bien celui de l’affiche, et juste à côté elle trouve la gomme à l’odeur de barbe à papa dont elles ont parlé ensemble la semaine dernière. 

A la caisse elle en tremble de joie, ce qui attire l’œil de la caissière. C’est une femme plus âgée qu’elle qui comprend l’importance de cet achat quand elle voit Sonia sortir un stock de pièces jaunes. En rendant le ticket la caissière passe discrètement la main sous son pupitre et en ressort une petit pochette cadeau, « Pour votre petit fille » dit-elle avec un grand sourire. 


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Les textes écrits à partir de la même photo, mais publiés sur d’autres sites : 

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38 Commentaires

  1. Cécile C

    Bonjour et bon lundi

    Comme j’aime commencer ma journée en lisant les textes de chacun. d’entre vous … Merci pour ce moment toujours si intense, gai ou triste mais si vrai !

    Alexandra, je rebondis sur mon texte et et je me dis que Rym va un jour être attendue par quelqu’un … je le lui souhaite … Miracle de Noël ou pas mais vivement qu’elle soit vue !
    Apolline, la lecture fait tout oublier … quand je vais à Paris, je suis toujours étonnée voire admirative des ces gens qui lisent en marchant dans les couloirs !
    Cloud, un escalator en panne, je ne sais pas pourquoi mais je pense au livre Ravage et je me dis que parfois le progrès n’est pas toujours nécessaire
    Nady, ah les achats de Noël, affronter la foule des centres commerciaux … parfois, je comprends la nécessite de se cacher derrière son écran … Courage, c’est la dernière ligne droite 😉
    Val, c’est terrible … est-ce le hasard, la destinée … notre mort est-elle déjà programmée sur le grand ordinateur ? Cruelle culpabilité !

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  2. marinadedhistoires

    @Alexandra: Triste et beau avec une chute inattendue.
    @Apolline: J’ai adoré ton texte et l’idée de la lecture plus forte que le réel. Supers les « doublemots » du début comme pour souligner la routine de son itinéraire par rapport au caractère exceptionnel de sa lecture.
    @Cloud: Sobre et beau, l’atmosphère est là.
    @Nady: Un texte de saison ! L’escalator est une transition avant le monde réel.
    @Val: Whaou, un texte fort sur le destin, j’ai beaucoup aimé.

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  3. Josplume

    @Alexandra : Une manière délicate d’aborder la solitude et la difficulté d’enfanter ! Très beau 😉

    @Apolline : Le pouvoir de la lecture ! La lecture a ce merveilleux pouvoir de nous transporter ailleurs, dans un notre temps, un autre espace. Rien de meilleur que cet instant de grâce qu’elle nous procure… si ce n’est le plaisir d’écrire 😉

    @Cloud : Un texte court mais qui nous transporte clairement dans l’ambiance de la photo. C’est clair et concis… Très efficace 😉

    @Nady : Un texte court aussi, et tout aussi efficace qui décrit bien la vie moderne : ascension professionnelle, réseaux sociaux…et foule. Bien vu 😉

    @Val : Un bel amour, qui finit mal bien sûr… mais peut-être qu’il reste beau parce qu’il ne dure pas. 😉 J’aime beaucoup ton texte. 😉

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  4. valérie

    @Alex : On a envie de lui chanter la chanson Resiste de France Gall à cette pauvre Rym. On ne peut qu’espérer que très vite enfin son ventre en portant la vie lui redonnera vie et lui fera lever la tête. J’aime beaucoup tous tes verbes en « ise » qui donnent du rythme comme s’ils voulaient l’aider à s’élever.

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  5. valérie

    @Appoline : La lecture plus forte que tout! Il est vrai que lorsqu’un livre nous tient, on peut en oublier tout le reste et tu l’écris très bien.

    Réponse
  6. valérie

    @Cloud : court mais efficace. Même en peu de mots tu as réussi à m’arracher un sourire sur la dernière phrase. Trop fort!

    Réponse
  7. valérie

    @Nady : ton texte décrit tellement bien notre triste réalité: ce désir de toujours vouloir plus, la force du virtuel qui nous ouvre à tant de choses et de personnes mais qui paradoxalement nous en coupe aussi…bien vu!

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    • Nady

      Merci Val pour ton retour de lecture.
      Le début de ton texte me berça dans une douceur infinie. Je lui en voulais un peu à elle de ne pas rester, il m’avait l’air si aimant et le final me glaça et me donna envie de crier pourquoi ? ??? Une belle réussite ton texte ! En suis toute retournée encore !

      Réponse
  8. Latmospherique

    @ Alexandra, un texte percutant. Vivre sans être vu, que c’est douloureux. Et quand la vie nous fuit aussi…
    @ Apolline, j’ai beaucoup aimé ce texte qui traduit très bien ce que l’on ressent quand plongés dans une lecture, nous sommes comme hors du temps.
    @ Cloud, concis et précis. Comme si mots et photos avaient été créés ensemble.
    @ Nady, une juste analyse de ce que nous vivons, déconnectés des autres, connectés à un autre monde. Mais à un moment donné la réalité nous rattrape et il faut lui faire face.

    Réponse
  9. Latmospherique

    @Val, le début est sublime, la fin atroce. Oui le destin. Une donnée sur laquelle nous n’avons pas la main.
    Pour lui cela restera un point d’interrogation – si il avait pu la retenir? C’est le plus dur je crois, vivre avec ça!

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  10. Antiblues

    @ Alexandra : il faut peut-être lui expliquer que la génération spontanée n’existe pas ! 😉
    Tes barbarismes heureux entrent dans ton texte sans le défigurer, respect ! 🙂

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  11. Cloud

    @ Leillona : Très étrange ce texte. Il me plaît beaucoup. Le prénom choisi, le style, le rythme, accompagnent le développement de ton idée que je trouve remarquable. Cette personne seule qui passe entre le mur et l’affiche et croit à la génération spontanée est attachante par son ingénuité. Sans doute a t-elle été influencée par la représentation de la Vierge, de l’Annonciation et de la Crèche… C’est Noël après tout.

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    • Leiloona

      Ah ah Cloud ! Je n’ai pas écrit qu’elle s’amourise, mais qui sait, je n’ai p’tre pas tout dit sur elle … Le choix est laissé au lecteur : soit elle a trop suivi les cours de catéchisme avec madame Pernelle et elle s’attend à une conception miraculeuse, soit je n’ai pas tout raconté. 😀 Au choix !

      Merci à toi. 😉

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  12. Cloud

    @Apolline : Le déroulé de ton texte est parfait. Il nous plonge, nous absorbe, nous mêmes dans la lecture jusqu’aux détails d’une phrase amusante retenue, puis nous réveille brutalement par une réalité brutale et impérative. Bravo.

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  13. Cloud

    @ Nady : Bien observé. Il existe bien deux univers qui cohabitent. Nous sommes captivés par la vie des autres sur écran, au point de ne croire qu’elle.La fascination de l’image. On se prive d’autant de la confrontation physique nécessaire à la vie en société. Avec Internet, ton personnage n’ira bientôt plus faire ses courses de Noël en magasin…

    Réponse
    • Nady

      Merci beaucoup Claude pour ton retour. Tu as raison, je me faisais cette réflexion cette année, les achats par internet vont finir par exploser… même moi m’y suis mise, confortablement installée dans mon canapé… Mais parfois je privilégie aussi les artisans de mon quartier mais les grands centres commerciaux c’est fini depuis quelques temps.
      J’aime beaucoup le contraste que tu as posé dans ton texte entre la nature qui bouge et le métal qui s’impose dans le paysage . Bravo ! Texte concis et efficace ! Il ne me reste plus qu’à te souhaiter de belles fêtes de fin d’année avec les tiens et rdv l’an prochain pour de nouvelles et belles aventures virtuelles et réelles ! Grosses bises Claude !

      Réponse
  14. Cloud

    @ Val : Ton texte est fort. Il soulève les questions du hasard et des choix, de la fragilité de la vie, de la source de certaines culpabilités.. Bravo.

    Réponse
  15. Sophie S. - du merveilleux

    @ Alexandra : En plus d’être touchant, ton texte pourrait être un calligramme représentant la silhouette de Rym… ce profil tête baissée !

    @Apolline : tu retranscris très bien la façon dont la lecture peut nous happer ! Mais que fuit-on ainsi, parfois ?

    @ Cloud : simple et efficace comme un haiku !

    @Nady : c’est on ne peut plus de saison !!! Quel dommage toutefois d’être absorbés dans un monde virtuel, et engloutis dans les foules consuméristes… ça m’invite à repenser à l’essence de Noël !

    @Val : C’est tellement tragique…

    Réponse
  16. laurence délis

    @alexandra : Un récit court à la fragilité manifeste et à la chute toujours aussi forte. Très beau…
    @Apolline : quand Léa lit, Léa voyage… 🙂 Ton texte reflète bien ces moments suspendus lorsque nous sommes happés par notre lecture.
    @Cloud : Comme une évidence, quatre phrases qui narrent sans fioriture le cliché. Bravo !
    @Nady : une grande justesse dans les détails. Pour moi, les deux mondes décrits (le virtuel et celui de la consommation outrancière) sont aussi néfastes et aussi envahissants ! J’ai trouvé le parallèle pertinent.
    @ Val : Des amants au destin tragique et un texte immersif, où les sentiments nous submergent. Bravo

    Réponse
  17. Antiblues

    @ Cloud: Net et percutant. Efficace et bien amené. Tout y est, y compris l’évocation du pénible exercice de monter un escalator en panne ! 😉

    Réponse
  18. Leiloona

    Apolline : Bel éloge de la lecture. Fluide et évocateur des mondes qui s’ouvrent … Cela m’arrive souvent de louper une station de métro (lecture d’un livre ou du portable), mais rater une alerte météo, jamais. 😛 Je ne dois pas être une si bonne lectrice que ça. 😉

    Réponse
  19. Leiloona

    Cloud : Merci pour ton haïkloud ! 😀
    La verticalité et l’horizon, deux puissantes maîtresses, telles des impératrices éternelles, et au centre, la bêtise de l’être humain qui ne sait ni regarder la beauté de ce qui l’entoure, ni avancer.
    Un poème aigre-doux en mode concentré. J’aime beaucoup. Chapeau.

    Réponse
  20. Leiloona

    Nady : La modernité, la fatuité et la vanité de l’homme, et pour terminer le consumérisme. Eh bien, eh bien, cette photo t’a donné à toi et à Cloud des envies d’espace et de nature, loin de la précipitation des fêtes de fin d’année. 😉

    Réponse
    • Nady

      Merci pour ton retour de lecture.
      Ton texte m’a fait penser à cette humilité du peuple japonnais à toujours baisser la tête. Même quelques restaus jap de notre capitale ont parfois une devanture qui nous oblige à nous baisser pour y entrer. Ai bien aimé

      Réponse
  21. Leiloona

    Val : Ouch … un texte avec plusieurs tonalités. La fougue de leur histoire d’amour balbutiante, son désir de partir, la mort, puis la tristesse qu’on sent profonde. J’ai du mal avec la détresse palpable de la fin. Sans doute parce que j’aimais beaucoup le début du texte. Je les sens comme en décalage. Peut-être trop grand ?

    Je le relirai pour mieux analyser …

    Réponse
  22. Leiloona

    Terjit : Tu arrives à me cueillir à la fin … une belle émotion. Le visage baissé de la femme prend alors une autre dimension. Description du quotidien de cette situation ubuesque d’avoir un métier mais de ne pas pouvoir bien en vivre. Très bien croqué.

    Réponse
  23. Valerie

    @Tergit : une fois de plus j’adore. Un texte dans l’actualité plein d’amour, de tendresse. Quand certains croulent sous les gadgets inutiles sans en éprouver la moindre satisfaction, là cette maman et cette petit fille qui se sacrifient beaucoup tout le temps, tirent un bonheur immense de choses trop souvent considérées comme anodines, normales. Très touchant.

    Réponse
  24. Nady

    @Terjit : un texte touchant dans lequel je reconnais ta fibre. Dire qu’il y a beaucoup de personnes comme tes personnages autour de nous. Une histoire qui m’a émue dans notre monde troublé.

    Réponse
  25. titounette51

    Alexandra, très beau texte. Rym transparente seule et qui voudrait être deux…c’est juste très beau en quelques mots

    Apolline, waouh, quelle final !! Prise aussi dans la lecture de ton texte, je n’aurais jamais pensé à une telle fin tragique ! C’est tellement vrai que, pris dans une lecture passionnante, plus rien n’existe…

    Cloud, bref, concis, efficace

    Nady, sortir du virtuel pour s’affronter au monde réel, cela devrait être enseigné à nos jeunes !

    Val, véritable ascenseur émotionnel ! Brûlant dès les premiers mots …et cette fin, ne refais plus jamais ça où je pleure 🙂

    Réponse
  26. Cloud

    @ Terjit : Tu ne nous as pas habitué aux contes de Noël ; il faut dire que c’est saisonnier. Ton texte est bien mené, pathétique à souhait, convaincant, et la chute touche mes lacrymales comme une livre de Dickens. Merci.

    Réponse
  27. Nady

    @appoline : une belle ode à la lecture ton texte !

    Réponse
  28. janickmm

    Alexandra K : Sa trop grande gêne ou timidité l’empêche de lever la tête et de voir les autres, et peut-être un jour son ventre rebondit.

    Apolline : Un problème de barre d’espacement, ou commen ? Non, ce n’est pas important, car le texte est comme une poésir à fleur de peau, qui se dessine lentement au fur et à mesure de la lecture, de la passion de lire, et puis la chute, brutale, fatale …

    Cloud : Bien sûr ! Il fallait y penser, c’est sobre et efficace.

    Nady : C’est adorable ! et je ne sais pas pourquoi ce texte me plaît, il faut que je le relise ….

    Val : la première partie est lumineuse, belle, vivante, puis la rupture me déroute, car il insiste tellement que cela me semble curieux, et puis arrive la cassure, indéfectible, irréparable.

    Terjit : Merci Terjit pour ce magnifique conte de Noël ou pas, où chacun peut se retrouver à un moment donné de sa vie, et puis toi tu dis tout, tu décris tellement bien cette situation que le conte en devient une réalité.

    Réponse
  29. soene

    Hello Leiloona
    Rym mériterait d’être heureuse, le portrait que tu fais d’elle la rend tellement attachante.
    Pardon de ne pas lire tous les autres textes 😳
    Bonnes Fêtes
    @ l’année prochaine

    Réponse
  30. Josplume

    @Terjit : Décidément, tu parviens toujours à m’étonner ! Tu nous livres là une histoire d’un réalisme poignant, et ta manière de nous la raconter, juste comme un constat sans revendication et avec beaucoup de pudeur, lui donne une portée profonde. Nous sommes nombreuses à avoir connu, ou à connaître encore peut-être, les difficultés de Sophia (je me souviens avec émotions des économies de bout de chandelle que j’ai moi-même fait, dans un autre temps, pour acheter un œuf kinder à ma fille et découvrir la joie qui illuminait alors son regard ;)) et c’est bien la force de ton texte : il nous rappelle que les accidents de la vie peuvent toucher chacun d’entre nous… et que l’amour et la solidarité sont les meilleurs moyens de panser les blessures. Un grand merci pour ce texte Terjit 😉

    Réponse
  31. Terjit

    Désolé de n’a pas avoir eu le temps de commenter vos textes du numerô 320, alors je vais le faire maintenant .mais avant je vous remercie tous de vos adorables messages sur cette même photo.
    @Alexandra: sensuel à souhait… voire un peu plus encore, mais juste ce qu’il faut avant que ce soit trop. J’aime beaucoup
    @Val : la persévérance paie toujours, du moies c’est le cas de ton personnage. Mais au-delà de cela tu décris très bien la violence de la déception parentale, particulièrement cette phrase « que je pouvais m’amuser à coudre à la maison »… Comme si c’était une question d’amusement…
    @Apolline : elle n’a que 16 ans, la vie devant elle. Allez Huan !!!!
    @Kroum : bon d’accord c’est normal qu’elle parte… Mais j’avais envie qu’elle reste moi aussi. Très beau texte.

    Réponse
  32. Terjit

    Maintenant là photo 321
    @Alexandra : j’aime ta manière de décrire la transparence du personnage, pour à la fin avoir un peu d’espoir… ou pas d’ailleurs… Je crois qu’qu’à jour il grossira ce ventre, j’en suis même certain.
    @Apolline : le rythme de ton texte va très bien avec l’histoire je trouve : il bercé comme in est bercé par les.mots d’un livre dont on n’arrive pas à décrocher. Et puis la chute est belle et surprenante. Merci Apolline.
    @ClouDans : Mme Feng est dans son monde. C’est court, percutant, efficace et sensible !
    @Nadia : eh oui, les arbres et montent jamais jusqu’au ciel. Et dis moi… Tu ne serais pas un peu à la bourré dans tes cadeaux pour raconter ça ? Ça fait très autobiographique
    @Val : ah ben non alors ! J’étais transporté, j’attendais les retrouvailles explosives… et voilà. ..Trop triste…Mais la chute est très bien camouflée jusqu’à la dernière seconde. Bravo !

    Réponse

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