Des problèmes ? Tes commentaires étaient dans les « à approuver », je ne sais pas pourquoi, peut-être as-tu changé d’adresse mail. En tout cas, une fois que j’ai approuvé l’utilisateur, cela ne pose plus de problème par la suite.
Non je n’ai pas changé d’adresse, je n’ai pas compris. Du coup mes premiers commentaires (avant que je renonce) sont en double…n’hésite pas à supprimer les doublons si tu veux 😉
Elle était sur le point de toucher au but. Enfin, elle pouvait respirer. Une onde de bonheur traversa tout son corps. Sa respiration prit un rythme différent, celui d’avant, d’un temps qu’elle ne connaissait pas. Son organisme en avait la mémoire. Merveille que le monde avait annihilée. Ou presque.
La nécessité de trouver une feuille l’avait poussée hors des murs de la cité. Plus personne n’osait s’aventurer dans les ailleurs. Ils étaient lointains, dangereux, rarissimes, peuplés d’étranges créatures disaient les plus âgés quand parfois ils racontaient une vie qu’ils avaient à peine connue. Ils appelaient ça une forêt, un endroit où poussaient les arbres. Seuls survivants d’un monde révolu, presque mourants. Elle pouvait maintenant sentir leur souffle court et voir au sol leurs derniers attributs se mêler une ultime fois à la terre désormais stérile.
Quelle magie pouvait bien faire vivre encore ces êtres ? Elle avait beau mobiliser toutes ses connaissances, son cerveau restait muet, habitué à la pierre, au plastique, à leur contact froid, inhumain. Comme elle. Ou presque. Elle sentait un fourmillement inhabituel sous ses pas, une chaleur étonnante. Elle se trouvait plus légère. Un étrange chant résonnait dans ses oreilles. Un murmure. Des voix lointaines. Une douce musique la faisait vibrer soudain. Cela montait en elle, venue de la plante de ses pieds une lente explosion la traversait.
Et puis elle la vit, sa feuille, la monnaie d’échange qu’elle était venue chercher. Elle paraissait parfaite. Grâce à elle le soleil se faisait plus doux et l’histoire de la vie s’ouvrait à elle, comme une illumination, avec ses ramifications, ses nervures tracées là, sous ses yeux.
Les feuilles étaient précieuses, plus fragiles que tout ce qu’elle connaissait, plus rares que tous les métaux précieux, plus chères qu’une vie terrestre d’alors, Elles étaient l’unique moyen d’accéder à une légende que tous apprenaient à connaître dès leurs plus jeunes années, le laissez passer pour le Jardin. Lieu mystérieux et inaccessible pour la plupart.
Une feuille pour rentrer.
Une feuille à accrocher sur un tronc décharné. Une feuille pour que les autres ensuite se souviennent de la réalité d’avant presque oubliée, de la sève qui coulait dans chacun.
Une feuille pour accéder à la connaissance et avoir une chance de réussir à prolonger la vie.
Les yeux fermés elle pouvait maintenant imaginer ce qu’ils avaient été ainsi que ce qu’ils ne seraient peut-être plus jamais.
Et sortant de sa torpeur elle repartit chez elle remplir son herbier avec une drôle de sensation, né d’un rayon de soleil et du chant de la forêt. Bientôt ils seraient tous des survivants et l’un d’eux, une jeune femme, venait de lui murmurer le plus terrible des présages, ou le plus précieux des secrets.
J’ai regardé tout dernièrement Chernobyl et je reste comme toi scotchée devant les images de Pripiat, cette ville figée dans le temps et où la nature semble encore en vie alors qu’elle porte en elle et pour longtemps encore la mort… Je trouve que l’air du temps prend des allures de mort larvée alors que pourtant la nature semble préservée (pour celui qui ne sait pas observer !). Bref, oui, photo inspirante !!!
Disons qu’il a fallu 5 ans seulement pour que la nature retrouve un écosystème avec un nouvel équilibre. Un équilibre différent, mais bien là. L’Homme a interféré dans ce système, mais la nature s’est relevée. Différente, mais toujours là.
A tous les coups je sais ce qu’il va me répondre.
– Papa, papa, regarde, j’ai trouvé une feuille en or !!
– C’est vrai mon chéri ? Montre-moi !
La prenant dans sa main, il fait semblant de l’observer, la tourne dans tous les sens, la monte
face au soleil et devant l’éclat renvoyé par ce dernier s’exclame :
– Ben bravo mon bonhomme ! Elle est magnifique ! Un véritable bijou. C’est maman qui va
être ravie !
Je sens la colère qui monte en moi. Je crois que c’est la fois de trop. Je ne peux plus supporter ces
paroles qui se veulent bienveillantes.
– Papa, arrête tes bêtises ! Quand vas-tu cesser de me prendre pour un môme débile et sans
cerveau. Je viens d’avoir douze ans ! Comment peux-tu penser une seule seconde que j’ai
réellement cru que cette feuille était en or ? Petit, il y a eu le père Noël. Puis la petite souris,
les cloches de Pâques. Alors oui, c’était mignon. Oui, j’ai été déçu sur le coup d’apprendre
que ni les uns ni les autres n’existaient réellement. Oui j’ai eu mal en réalisant que les
parents pouvaient mentir. Mais j’ai grandi et tu continues avec tes mensonges à deux balles
comme si j’avais toujours six ans. Depuis je suis allé à l’école, je suis au collège. Je sais même
comment on fait les bébés et inutile d’essayer de m’expliquer que ce sont les cigognes qui les
livrent aux parents sur commande. Je sais que dans le monde des enfants ont beaucoup
moins de chance que moi, que certains vivent dans un pays en guerre, que certains meurent
de faim, que certains sont mutilés, que certains sont exploités, que certains meurent en
fuyant leur pays. Alors cesse de mentir sans arrêt afin de me protéger. Je ne suis pas en
sucre. Arrête de me faire croire que la vie est belle, que tout le monde est gentil et surtout
cesse de me dire que je suis le plus merveilleux, le plus fort, le plus ceci, le plus cela… Je suis
moi, avec mes qualités et mes défauts, avec les valeurs que toi, maman, mes grands-parents,
oncles et tantes…m’ont inculqué. Mais je ne suis ni meilleur ni pire qu’un autre. J’ai eu de la
chance de vivre dans une famille aimante, de toujours pouvoir compter sur vous, de ne
manquer de rien et surtout pas d’amour. Mais à trop m’aimer, à trop me donner, à trop me
protéger j’ai l’impression de ne pas réussir à grandir. Votre amour m’étouffe en quelque
sorte. A force de me dire que je suis le meilleur sans que je n’aie rien à prouver, je vais finir
par y croire, je vais avoir la grosse tête et à quoi bon faire des efforts si sans en faire je suis le
meilleur. Je ne veux pas devenir cet adolescent-là, ce jeune adulte-là. Je veux avoir à me
battre pour me réaliser. Vous m’avez mis sur le fil, à moi maintenant de trouver mon
équilibre et d’avancer avec la réalité. Je veux que tu me parles vrai papa. A douze ans, je
peux entendre les choses de la vie, j’en ai même besoin.
– Je suis tellement désolé.
– Ne sois pas désolé. Je sais que tout ce que tu as fait pour moi, tu l’as fait en pensant bien
faire. Peut-être ne m’as-tu pas vu grandir ou plutôt n’as-tu pas voulu le voir. Mais je sais que
dès maintenant tu vas ouvrir les yeux car tu es un papa formidable !
– Loin de là apparemment. Je prends une petite claque mais tu as raison à 100%. Comment aije fait pour être aveugle au point de ne pas voir la maturité dont tu es empreint ? Tu es
devenu un petit homme et moi j’ai continué à te traiter comme un bébé. Je te tiendrais
toujours la main pour que tu avances sur ton fil et si je deviens trop oppressant, à ta
demande je deviendrais filet, toujours prêt à te recevoir en cas de chute. Mais tu vas aller
loin, mon fils.
– Ensemble papa. Ensemble nous irons loin.
Val : Ouch la lecture de ton texte a été rendue plus compliquée par sa mise en page …
Bon, c’est quoi cet enfant qui ne croit pas au merveilleux ?
C’est assez horrible, je dois dire … Et pourquoi le père se désole ? Mais au contraire, il aurait dû lui montrer le contraire. Homme de peu de foi. 😛
Quel texte étrange… Je comprends l’intention de départ et effectivement les enfants sont capables de raisonnements poussés… Mais là je trouve que c’est trop, je le trouve trop jeune pour dire tout ça et je trouve que le papa capitule trop vite ! Je fais partie de ces parents qui tout en ancrant leurs enfants dans la réalité entretiennent beaucoup de magie et de poésie dans tout…
C’est la dernière chose que j’ai vue.
Je m’étais planqué là, loin du fracas des batailles qui vrombissait au loin, à l’écart de cette guerre dont plus personne ne savait pourquoi elle avait commencé. Les soldats étaient là, pris dans une routine morbide et tombaient avec lassitude, les uns après les autres, comme des pantins soudainement privés de marionnettistes. Personne ne m’avaient vu m’écarter. C’était une armée de somnambules qui ne voyaient même plus le ciel.
La foret appelait. Elle contenait un songe doré, tapi dans ses feuillages qui le murmuraient doucement à certaine heure du jour, un peu avant la tombée du soir. Je l’avais décelé la veille dans un silence accidentel auquel j’avais pris garde, un rayon de lumière dans les ténèbres que j’avais été le seul à percevoir. Je n’en ai glissé mot à mes camarades qui, de toutes façons, me trouvaient bien trop étrange pour m’adresser la parole. On avait joint l’armée pour gagner notre pitance, pas pour se lier entre nous. De là où nous venions, les ruines étaient fumantes, l’eau et les animaux empoisonnés, le sol stérile. On avait tous des mots monochromes qui avaient perdu leur saveur et des visages en noir et blanc qui s’effacaient doucement dans les souvenirs, des photos trop usées pour avoir encore des contours.
J’ai avancé dans cette foret, baigné par cette lumière dorée comme par une eau qui réchauffe. Je souriais. ça faisait une éternité que je n’avais pas souri. Mes traits n’en avaient plus l’habitude et se contractaient maladroitement, stupéfaits du sentiment qu’ils ne savaient plus comment exprimer. J’avais les jambes en coton pourtant j’avançais vite et la lumière et la joie augmentaient. J’avais même le souvenir d’un baiser qui venait de loin, du temps d’avant, quand on avait le sentiment que l’avenir durerait toujours. Elle était là dans mes bras, avec son beau rire, blonde et surexposée. Du temps où nous n’avions pas faim, où c’était loin le chaos, du temps où on ne survivait pas. Du temps où je n’avais tué personne. Quand on vivait dans le jardin d’Eden et qu’on ne le savait même pas.
Je suis tombé, ou je me suis allongé, riant ou sanglotant, je ne sais plus trop. Ivre comme je ne savais plus l’être depuis longtemps. J’ai pris une feuille entre mes doigts. Je l’ai mise devant le soleil qui la perçait un peu. Je me suis dit que, finalement, j’avais été heureux dans cette vie.
C’est la dernière chose que j’ai vue.
@Nicolas : un trés beau texte dans le même ton que celui de Manue, c’est amusant. J’aime beaucoup cettr phrase : « Quand on vivait dans le jardin d’Eden et qu’on ne le savait même pas. » qui est tellement vrai et rappelle d’ouvrir à tous les yeux pour voir les petits bonheurs de la vie. Merci.
Nicolas : La force des souvenirs ! J’aime beaucoup « les mots monochromes » … Très joli texte, on sent derrière tout un monde déployé.
Merci pour cette première participation ! 😉
Ouch toi aussi tu n’y es pas allé de main morte ! J’aime beaucoup. On imagine très bien tout ce qu’il y a eu avant d’en arriver là et ce dernier instant empreint de bonheur malgré la tragédie autour de lui.
Beau cliché d’automne
d’une nature bien épuisée
pour papier glacé.
Une banale main d’homme
tenant cette feuille levée
en son centre percée.
Et cette étincelle
Qui vient là tout sublimer
Photoshop inné ?
Photographe doué ?
nous offrant ce beau cliché
pour nos textes d’été.
Cinq jours maintenant qu’ils me traquent.
Cinq jours que j’ai loupé ma cible et que malheureusement pour moi la balle qui lui était destinée a été interceptée par ce brave vieux con de Jésuite Joe…en même temps j’ai débarrassé le monde d’une belle ordure mais ils n’ont pas apprécié vraiment ses ouailles et encore moins sa favorite, ma mère. C’est pourtant pas lui que je visais mais au moment où j’ai appuyé sur la détente, il est entré sur scène, attrapant ma mère par la taille, tout mielleux et souriant…et bim c’est lui qui a pris la balle…alors je me suis barré. J’ai pas eu trop le choix en fait, parce qu’ils se sont déchainés en hurlant à la mort. On avait abattu leur grand gourou. Les femmes hurlaient, se frappaient les seins et s’arrachaient les vêtements. Mère par contre à très vite compris et à rameuter « ses chiens », ces types chargés de la sécurité…Comment elle savait que c’était moi ? J’en sais rien. L’instinct maternel peut être… Mais bref, elle les a lancés sur ma piste, à mes trousses en hurlant mon nom dans la nuit !
Depuis je cours. Et ils me suivent. A la trace, avec des molosses dressés à nous bouffer les couilles s’ils nous choppent. Oh j’ai un peu d’avance mais chaque jour je les sens se rapprocher. J’entends les aboiements maintenant, à se demander s’ils ne s’arrêtent jamais ou s’ils sont motivés à l’idée de me faire la peau.
Au départ je voulais atteindre la ville la plus proche, mais un adulte en colère ça pense plus vite qu’un ado effrayé et ils ont dressé un sacré périmètre tout autour de la propriété et sur les chemins alentours, m’obligeant à m’enfoncer dans la forêt. Essayant de me rabattre comme ils pouvaient vers un endroit où ils pourraient m’abattre ou me chopper tranquillement.
Mais j’ai pas dit mon dernier mot et je vais pas leur simplifier la tâche. Parce malgré tout ce que j’ai vécu, y a un truc que je peux pas lui enlever au pervers pépère, c’est son éducation. J’ai mon fusil, mon couteau mes fringues et toutes ces années d’éducation et d’apprentissage à la nature et à la survie. Eux-aussi mais moi j’ai rien à perdre, eux si : ma trace et surtout ce que je peux révéler si je leur échappe et que je rejoins la civilisation tant honnie…Je ris et finalement ça m’amuse tout cela.
Cinq jours que je ne me suis pas senti aussi bien, aussi libre. J’ai peur parce que je sais que je n’ai pas le droit à l’erreur et que j’ai honte d’utiliser le savoir transmis par ce gros porc mais je suis bien. Je la connais cette nature dans laquelle je courre depuis cinq jours, elle me nourrit moi qui n’ai rien, elle me protège dans ma fuite parce que je l’écoute et la respecte, parce que je la comprends et je m’adapte à son rythme, parce qu’elle me donne sans attendre de retour et que je n’abuse pas d’elle. Ça me fait mal de savoir que sans l’autre salopard je n’aurais pas survécu aussi longtemps. Il m’en a appris des trucs quand même mais ça me débecte de devoir l’admettre…putain ça me fout les glandes en fait. Sans lui je n’aurais pas tenu aussi longtemps. Parce malgré tout, grâce à lui ça fait cinq jours que je me nourris, que j’arrive à les tenir éloigné, parfois à les égarer, que j’arrive à lire les signes dans le bruissement des arbres, le vol des oiseaux, les silences soudain des animaux ou dans leurs agissements. Je me déteste de le lui devoir ça. Je me hais de me dire que sans lui je serais déjà mort. Je la déteste, elle, de m’obliger à admettre tout cela, de m’imposer cette évidence que je lui dois d’être encore en vie ce matin.
Là où je suis la vue est belle. Les arbres commencent à perdre leurs feuilles, les teintes de l’été disparaissent et commencent à laisser place aux orangés de l’automne. Les nuits deviennent plus froide et les aliments plus rares. Mon chargeur est plein mais je ne peux pas chasser ; ils m’entendraient.
Chaque matin le soleil se lève plus pâle mais toujours aussi étincelant. Comme à cet instant, alors que je n’ai quasi pas dormi de la nuit, avançant à la lumière d’une lune quasi pleine…pour prendre de l’avance et essayer de les contourner. J’ai posé un collet au petit matin, je me donne encore une heure avant de partir, en espérant me mettre autre chose sous les dents que des baies ou des feuilles mâchées pour me remplir l’estomac.
A cet instant je joue comme un gamin, à faire miroiter le soleil dans cette feuille trouée…petit trou qui m’en rappelle un autre, qui me fait me demander si j’ai bien agi. Ce petit trou qui est devenu une étoile rouge sur sa poitrine il y a cinq jours.
Cinq jours qu’au lieu d’abattre ma chère et tendre mère, j’ai fait de ce monstre un martyr…
J’ai à peine seize ans et je ne sais pas de quoi sera fait ma vie, ma journée même. Peut-être que ce soir je serai mort.
Olivier : Alors là chapeau d’avoir réussi à trouver une suite à tes deux autres textes, ce n’était pas gagné avec cette photo.
J’aime bien le ton très réaliste du môme (en lisant ton texte, j’ai retrouvé la même franchise que dans la série « Euphoria » … le sujet n’a rien à voir avec ton texte, mais ce sont aussi des gamins perdus dans la série), et tu as réussi à nous le rendre attachant, notamment par le fait de jouer dans la forêt, comme un gamin qui aurait dû être.
Je n’ai pas lu les autres textes et pourtant celui-là à une cohérence à lui tout seul, bravo !!! Le lecteur est rapidement plongé dans la forêt avec le narrateur, et il a maintenant hâte de connaitre la suite !!!
J’ai ramassé cette petit feuille et, en filtrant le soleil à travers , je laisse mon esprit vagabonder.
A cause de la grande sécheresse de ces derniers temps, les feuilles ont jauni plus vite cette année. Les couleurs chaudes de la nature annoncent peu à peu les soirées cocoon au coin du feu de bois. Je me vois déjà un bon bouquin dans les mains et un chat ronronnant sur les genoux: le bonheur total…ou presque! J’aurais presque hâte à cet état confortable.
Mais nous n’en sommes pas encore là, l’été commence seulement à s’estomper et il nous reste heureusement à profiter, tout bientôt, de celui que Joe Dassin a su si bien chanter, l’été indien Réjouissons-nous de pouvoir vibrer au rythme de cette belle saison.
Plus jeune, je n’aimais pas l’automne qui annonçait, toujours trop tôt à mon goût, les jours plus sombres de l’hiver. Et puis, en mûrissant, doux euphémisme pour ne pas dire vieillissant, j’ai commencé à apprécier les couleurs mordorées dont cette saison sublime le décor environnant.
C’est si beau quand tout est recouvert d’or et si gai de marcher en faisant crisser les feuilles sous nos pieds. A chaque jour son petit bonheur, bonheur de vivre et de voir la nature se transformer autour de nous.
Je dépose cette feuille d’or à mes pieds pour qu’elle se décompose et participe à la formation du terreau qui aidera de nouvelles pousses à grandir au printemps prochain. Tout pourra alors recommencer…
C’est vrai que cette photo c’est aussi ça, l’automne, cette saison où l’on commence à se replier sur soi, comme la nature finalement… Il serait temps de l’écouter à nouveau…
J’espère pouvoir commenter cette fois…J’ai connu quelques problèmes lundi passé 🙁
Des problèmes ? Tes commentaires étaient dans les « à approuver », je ne sais pas pourquoi, peut-être as-tu changé d’adresse mail. En tout cas, une fois que j’ai approuvé l’utilisateur, cela ne pose plus de problème par la suite.
Non je n’ai pas changé d’adresse, je n’ai pas compris. Du coup mes premiers commentaires (avant que je renonce) sont en double…n’hésite pas à supprimer les doublons si tu veux 😉
La photo est magnifique!
Déjà l’automne, Leiloona ?
Cette image devrait susciter des billets poétiques 😉
Bonne fin de semaine et gros bisous
Y a plus de saison, ma bonne dame.
C’est bien vrai ça, Leiloona !
Le temps devient fou à cause des gens…
Bon weekend et gros bisous
(le plus court texte de l’histoire de l’atelier) :
Ah si Eve avait eu une telle feuille trouée, la vie aurait quand même été beaucoup plus simple.
Pierre : une idée derriére la tête peut-être?? … Derrière la feuille plutôt!
Un seul mot me vient à l’esprit Pierre : bravo !
Mouarf ! Mieux qu’un haiku ! Une uchronie de la Bible ! Tu es trop fort, Pierre, j’adore !
(Comme quoi, ça peut être court et bon. #jesors)
Belle réflexion!
Mais clairement !!! Très jolie trouvaille !!
Elle était sur le point de toucher au but. Enfin, elle pouvait respirer. Une onde de bonheur traversa tout son corps. Sa respiration prit un rythme différent, celui d’avant, d’un temps qu’elle ne connaissait pas. Son organisme en avait la mémoire. Merveille que le monde avait annihilée. Ou presque.
La nécessité de trouver une feuille l’avait poussée hors des murs de la cité. Plus personne n’osait s’aventurer dans les ailleurs. Ils étaient lointains, dangereux, rarissimes, peuplés d’étranges créatures disaient les plus âgés quand parfois ils racontaient une vie qu’ils avaient à peine connue. Ils appelaient ça une forêt, un endroit où poussaient les arbres. Seuls survivants d’un monde révolu, presque mourants. Elle pouvait maintenant sentir leur souffle court et voir au sol leurs derniers attributs se mêler une ultime fois à la terre désormais stérile.
Quelle magie pouvait bien faire vivre encore ces êtres ? Elle avait beau mobiliser toutes ses connaissances, son cerveau restait muet, habitué à la pierre, au plastique, à leur contact froid, inhumain. Comme elle. Ou presque. Elle sentait un fourmillement inhabituel sous ses pas, une chaleur étonnante. Elle se trouvait plus légère. Un étrange chant résonnait dans ses oreilles. Un murmure. Des voix lointaines. Une douce musique la faisait vibrer soudain. Cela montait en elle, venue de la plante de ses pieds une lente explosion la traversait.
Et puis elle la vit, sa feuille, la monnaie d’échange qu’elle était venue chercher. Elle paraissait parfaite. Grâce à elle le soleil se faisait plus doux et l’histoire de la vie s’ouvrait à elle, comme une illumination, avec ses ramifications, ses nervures tracées là, sous ses yeux.
Les feuilles étaient précieuses, plus fragiles que tout ce qu’elle connaissait, plus rares que tous les métaux précieux, plus chères qu’une vie terrestre d’alors, Elles étaient l’unique moyen d’accéder à une légende que tous apprenaient à connaître dès leurs plus jeunes années, le laissez passer pour le Jardin. Lieu mystérieux et inaccessible pour la plupart.
Une feuille pour rentrer.
Une feuille à accrocher sur un tronc décharné. Une feuille pour que les autres ensuite se souviennent de la réalité d’avant presque oubliée, de la sève qui coulait dans chacun.
Une feuille pour accéder à la connaissance et avoir une chance de réussir à prolonger la vie.
Les yeux fermés elle pouvait maintenant imaginer ce qu’ils avaient été ainsi que ce qu’ils ne seraient peut-être plus jamais.
Et sortant de sa torpeur elle repartit chez elle remplir son herbier avec une drôle de sensation, né d’un rayon de soleil et du chant de la forêt. Bientôt ils seraient tous des survivants et l’un d’eux, une jeune femme, venait de lui murmurer le plus terrible des présages, ou le plus précieux des secrets.
née !!! Je viens de m’en rendre compte !!!
@Manue : un texte qui nous plonge dans un avenir effrayant tout en beauté. Juste ton dernier paragraphe m’interroge : qui est l’autre jeune femme?
Celle qui vient de se balader dans la forêt et qui fermant les yeux a reçu en songe tout le texte avant le dernier paragraphe.
J aime beaucoup le sujet choisi et la manière dont tu le traite oscillant entre onirisme et réalité à venir, fantastique et crédibilité.
Je me doutais bien, Manue, que cette photo allait te parler ! 🙂
J’aime beaucoup cette image « Une feuille à accrocher sur un tronc décharné ».
J’ai regardé tout dernièrement Chernobyl et je reste comme toi scotchée devant les images de Pripiat, cette ville figée dans le temps et où la nature semble encore en vie alors qu’elle porte en elle et pour longtemps encore la mort… Je trouve que l’air du temps prend des allures de mort larvée alors que pourtant la nature semble préservée (pour celui qui ne sait pas observer !). Bref, oui, photo inspirante !!!
Disons qu’il a fallu 5 ans seulement pour que la nature retrouve un écosystème avec un nouvel équilibre. Un équilibre différent, mais bien là. L’Homme a interféré dans ce système, mais la nature s’est relevée. Différente, mais toujours là.
Un avenir hypothétique qui me donne un peu froid dans le dos…malgré la lueur d’espoir.
Bonnes lectures à tous :
A tous les coups je sais ce qu’il va me répondre.
– Papa, papa, regarde, j’ai trouvé une feuille en or !!
– C’est vrai mon chéri ? Montre-moi !
La prenant dans sa main, il fait semblant de l’observer, la tourne dans tous les sens, la monte
face au soleil et devant l’éclat renvoyé par ce dernier s’exclame :
– Ben bravo mon bonhomme ! Elle est magnifique ! Un véritable bijou. C’est maman qui va
être ravie !
Je sens la colère qui monte en moi. Je crois que c’est la fois de trop. Je ne peux plus supporter ces
paroles qui se veulent bienveillantes.
– Papa, arrête tes bêtises ! Quand vas-tu cesser de me prendre pour un môme débile et sans
cerveau. Je viens d’avoir douze ans ! Comment peux-tu penser une seule seconde que j’ai
réellement cru que cette feuille était en or ? Petit, il y a eu le père Noël. Puis la petite souris,
les cloches de Pâques. Alors oui, c’était mignon. Oui, j’ai été déçu sur le coup d’apprendre
que ni les uns ni les autres n’existaient réellement. Oui j’ai eu mal en réalisant que les
parents pouvaient mentir. Mais j’ai grandi et tu continues avec tes mensonges à deux balles
comme si j’avais toujours six ans. Depuis je suis allé à l’école, je suis au collège. Je sais même
comment on fait les bébés et inutile d’essayer de m’expliquer que ce sont les cigognes qui les
livrent aux parents sur commande. Je sais que dans le monde des enfants ont beaucoup
moins de chance que moi, que certains vivent dans un pays en guerre, que certains meurent
de faim, que certains sont mutilés, que certains sont exploités, que certains meurent en
fuyant leur pays. Alors cesse de mentir sans arrêt afin de me protéger. Je ne suis pas en
sucre. Arrête de me faire croire que la vie est belle, que tout le monde est gentil et surtout
cesse de me dire que je suis le plus merveilleux, le plus fort, le plus ceci, le plus cela… Je suis
moi, avec mes qualités et mes défauts, avec les valeurs que toi, maman, mes grands-parents,
oncles et tantes…m’ont inculqué. Mais je ne suis ni meilleur ni pire qu’un autre. J’ai eu de la
chance de vivre dans une famille aimante, de toujours pouvoir compter sur vous, de ne
manquer de rien et surtout pas d’amour. Mais à trop m’aimer, à trop me donner, à trop me
protéger j’ai l’impression de ne pas réussir à grandir. Votre amour m’étouffe en quelque
sorte. A force de me dire que je suis le meilleur sans que je n’aie rien à prouver, je vais finir
par y croire, je vais avoir la grosse tête et à quoi bon faire des efforts si sans en faire je suis le
meilleur. Je ne veux pas devenir cet adolescent-là, ce jeune adulte-là. Je veux avoir à me
battre pour me réaliser. Vous m’avez mis sur le fil, à moi maintenant de trouver mon
équilibre et d’avancer avec la réalité. Je veux que tu me parles vrai papa. A douze ans, je
peux entendre les choses de la vie, j’en ai même besoin.
– Je suis tellement désolé.
– Ne sois pas désolé. Je sais que tout ce que tu as fait pour moi, tu l’as fait en pensant bien
faire. Peut-être ne m’as-tu pas vu grandir ou plutôt n’as-tu pas voulu le voir. Mais je sais que
dès maintenant tu vas ouvrir les yeux car tu es un papa formidable !
– Loin de là apparemment. Je prends une petite claque mais tu as raison à 100%. Comment aije fait pour être aveugle au point de ne pas voir la maturité dont tu es empreint ? Tu es
devenu un petit homme et moi j’ai continué à te traiter comme un bébé. Je te tiendrais
toujours la main pour que tu avances sur ton fil et si je deviens trop oppressant, à ta
demande je deviendrais filet, toujours prêt à te recevoir en cas de chute. Mais tu vas aller
loin, mon fils.
– Ensemble papa. Ensemble nous irons loin.
Ton texte est très beau Valérie sur cet amour filial. J’ai bien aimé les images du fil et du filet. Bravo !
Très beau texte. Très bel hommage. On entend bien ses mots et les tons de voix sont justes.
Ça me parle beaucoup
Val : Ouch la lecture de ton texte a été rendue plus compliquée par sa mise en page …
Bon, c’est quoi cet enfant qui ne croit pas au merveilleux ?
C’est assez horrible, je dois dire … Et pourquoi le père se désole ? Mais au contraire, il aurait dû lui montrer le contraire. Homme de peu de foi. 😛
Ah, c’est dur quand nos petits deviennent grands…
Quel texte étrange… Je comprends l’intention de départ et effectivement les enfants sont capables de raisonnements poussés… Mais là je trouve que c’est trop, je le trouve trop jeune pour dire tout ça et je trouve que le papa capitule trop vite ! Je fais partie de ces parents qui tout en ancrant leurs enfants dans la réalité entretiennent beaucoup de magie et de poésie dans tout…
C’est la dernière chose que j’ai vue.
Je m’étais planqué là, loin du fracas des batailles qui vrombissait au loin, à l’écart de cette guerre dont plus personne ne savait pourquoi elle avait commencé. Les soldats étaient là, pris dans une routine morbide et tombaient avec lassitude, les uns après les autres, comme des pantins soudainement privés de marionnettistes. Personne ne m’avaient vu m’écarter. C’était une armée de somnambules qui ne voyaient même plus le ciel.
La foret appelait. Elle contenait un songe doré, tapi dans ses feuillages qui le murmuraient doucement à certaine heure du jour, un peu avant la tombée du soir. Je l’avais décelé la veille dans un silence accidentel auquel j’avais pris garde, un rayon de lumière dans les ténèbres que j’avais été le seul à percevoir. Je n’en ai glissé mot à mes camarades qui, de toutes façons, me trouvaient bien trop étrange pour m’adresser la parole. On avait joint l’armée pour gagner notre pitance, pas pour se lier entre nous. De là où nous venions, les ruines étaient fumantes, l’eau et les animaux empoisonnés, le sol stérile. On avait tous des mots monochromes qui avaient perdu leur saveur et des visages en noir et blanc qui s’effacaient doucement dans les souvenirs, des photos trop usées pour avoir encore des contours.
J’ai avancé dans cette foret, baigné par cette lumière dorée comme par une eau qui réchauffe. Je souriais. ça faisait une éternité que je n’avais pas souri. Mes traits n’en avaient plus l’habitude et se contractaient maladroitement, stupéfaits du sentiment qu’ils ne savaient plus comment exprimer. J’avais les jambes en coton pourtant j’avançais vite et la lumière et la joie augmentaient. J’avais même le souvenir d’un baiser qui venait de loin, du temps d’avant, quand on avait le sentiment que l’avenir durerait toujours. Elle était là dans mes bras, avec son beau rire, blonde et surexposée. Du temps où nous n’avions pas faim, où c’était loin le chaos, du temps où on ne survivait pas. Du temps où je n’avais tué personne. Quand on vivait dans le jardin d’Eden et qu’on ne le savait même pas.
Je suis tombé, ou je me suis allongé, riant ou sanglotant, je ne sais plus trop. Ivre comme je ne savais plus l’être depuis longtemps. J’ai pris une feuille entre mes doigts. Je l’ai mise devant le soleil qui la perçait un peu. Je me suis dit que, finalement, j’avais été heureux dans cette vie.
C’est la dernière chose que j’ai vue.
@Nicolas : un trés beau texte dans le même ton que celui de Manue, c’est amusant. J’aime beaucoup cettr phrase : « Quand on vivait dans le jardin d’Eden et qu’on ne le savait même pas. » qui est tellement vrai et rappelle d’ouvrir à tous les yeux pour voir les petits bonheurs de la vie. Merci.
Un très joli texte Nicolas.J’ai particulièrement aimé les souvenirs du passé.
Vous vous êtes donné le mot pour la nostalgie ?
Pareil très beau texte plein de mélancolie, et pourtant plein de joie et d allégresse
Nicolas : La force des souvenirs ! J’aime beaucoup « les mots monochromes » … Très joli texte, on sent derrière tout un monde déployé.
Merci pour cette première participation ! 😉
Comme pour Manue, ça commence un peu amèrement mais, ouf!, ça finit quand même sur une note heureuse.
Ouch toi aussi tu n’y es pas allé de main morte ! J’aime beaucoup. On imagine très bien tout ce qu’il y a eu avant d’en arriver là et ce dernier instant empreint de bonheur malgré la tragédie autour de lui.
Beau cliché d’automne
d’une nature bien épuisée
pour papier glacé.
Une banale main d’homme
tenant cette feuille levée
en son centre percée.
Et cette étincelle
Qui vient là tout sublimer
Photoshop inné ?
Photographe doué ?
nous offrant ce beau cliché
pour nos textes d’été.
Ça c est mignon tout plein
Kroum : Un texte automnal en plein été, ça n’existe pas, ça n’existe pas, et pourquoi pas ! 🙂
Joli, léger et bien tourné. J’aime.
Joliment écrit.
Déjà l’automne c’est vrai ! Joliment tourné ce poème.
Cinq jours maintenant qu’ils me traquent.
Cinq jours que j’ai loupé ma cible et que malheureusement pour moi la balle qui lui était destinée a été interceptée par ce brave vieux con de Jésuite Joe…en même temps j’ai débarrassé le monde d’une belle ordure mais ils n’ont pas apprécié vraiment ses ouailles et encore moins sa favorite, ma mère. C’est pourtant pas lui que je visais mais au moment où j’ai appuyé sur la détente, il est entré sur scène, attrapant ma mère par la taille, tout mielleux et souriant…et bim c’est lui qui a pris la balle…alors je me suis barré. J’ai pas eu trop le choix en fait, parce qu’ils se sont déchainés en hurlant à la mort. On avait abattu leur grand gourou. Les femmes hurlaient, se frappaient les seins et s’arrachaient les vêtements. Mère par contre à très vite compris et à rameuter « ses chiens », ces types chargés de la sécurité…Comment elle savait que c’était moi ? J’en sais rien. L’instinct maternel peut être… Mais bref, elle les a lancés sur ma piste, à mes trousses en hurlant mon nom dans la nuit !
Depuis je cours. Et ils me suivent. A la trace, avec des molosses dressés à nous bouffer les couilles s’ils nous choppent. Oh j’ai un peu d’avance mais chaque jour je les sens se rapprocher. J’entends les aboiements maintenant, à se demander s’ils ne s’arrêtent jamais ou s’ils sont motivés à l’idée de me faire la peau.
Au départ je voulais atteindre la ville la plus proche, mais un adulte en colère ça pense plus vite qu’un ado effrayé et ils ont dressé un sacré périmètre tout autour de la propriété et sur les chemins alentours, m’obligeant à m’enfoncer dans la forêt. Essayant de me rabattre comme ils pouvaient vers un endroit où ils pourraient m’abattre ou me chopper tranquillement.
Mais j’ai pas dit mon dernier mot et je vais pas leur simplifier la tâche. Parce malgré tout ce que j’ai vécu, y a un truc que je peux pas lui enlever au pervers pépère, c’est son éducation. J’ai mon fusil, mon couteau mes fringues et toutes ces années d’éducation et d’apprentissage à la nature et à la survie. Eux-aussi mais moi j’ai rien à perdre, eux si : ma trace et surtout ce que je peux révéler si je leur échappe et que je rejoins la civilisation tant honnie…Je ris et finalement ça m’amuse tout cela.
Cinq jours que je ne me suis pas senti aussi bien, aussi libre. J’ai peur parce que je sais que je n’ai pas le droit à l’erreur et que j’ai honte d’utiliser le savoir transmis par ce gros porc mais je suis bien. Je la connais cette nature dans laquelle je courre depuis cinq jours, elle me nourrit moi qui n’ai rien, elle me protège dans ma fuite parce que je l’écoute et la respecte, parce que je la comprends et je m’adapte à son rythme, parce qu’elle me donne sans attendre de retour et que je n’abuse pas d’elle. Ça me fait mal de savoir que sans l’autre salopard je n’aurais pas survécu aussi longtemps. Il m’en a appris des trucs quand même mais ça me débecte de devoir l’admettre…putain ça me fout les glandes en fait. Sans lui je n’aurais pas tenu aussi longtemps. Parce malgré tout, grâce à lui ça fait cinq jours que je me nourris, que j’arrive à les tenir éloigné, parfois à les égarer, que j’arrive à lire les signes dans le bruissement des arbres, le vol des oiseaux, les silences soudain des animaux ou dans leurs agissements. Je me déteste de le lui devoir ça. Je me hais de me dire que sans lui je serais déjà mort. Je la déteste, elle, de m’obliger à admettre tout cela, de m’imposer cette évidence que je lui dois d’être encore en vie ce matin.
Là où je suis la vue est belle. Les arbres commencent à perdre leurs feuilles, les teintes de l’été disparaissent et commencent à laisser place aux orangés de l’automne. Les nuits deviennent plus froide et les aliments plus rares. Mon chargeur est plein mais je ne peux pas chasser ; ils m’entendraient.
Chaque matin le soleil se lève plus pâle mais toujours aussi étincelant. Comme à cet instant, alors que je n’ai quasi pas dormi de la nuit, avançant à la lumière d’une lune quasi pleine…pour prendre de l’avance et essayer de les contourner. J’ai posé un collet au petit matin, je me donne encore une heure avant de partir, en espérant me mettre autre chose sous les dents que des baies ou des feuilles mâchées pour me remplir l’estomac.
A cet instant je joue comme un gamin, à faire miroiter le soleil dans cette feuille trouée…petit trou qui m’en rappelle un autre, qui me fait me demander si j’ai bien agi. Ce petit trou qui est devenu une étoile rouge sur sa poitrine il y a cinq jours.
Cinq jours qu’au lieu d’abattre ma chère et tendre mère, j’ai fait de ce monstre un martyr…
J’ai à peine seize ans et je ne sais pas de quoi sera fait ma vie, ma journée même. Peut-être que ce soir je serai mort.
Ps: ceci est la suite des 2 précédents
Olivier : Alors là chapeau d’avoir réussi à trouver une suite à tes deux autres textes, ce n’était pas gagné avec cette photo.
J’aime bien le ton très réaliste du môme (en lisant ton texte, j’ai retrouvé la même franchise que dans la série « Euphoria » … le sujet n’a rien à voir avec ton texte, mais ce sont aussi des gamins perdus dans la série), et tu as réussi à nous le rendre attachant, notamment par le fait de jouer dans la forêt, comme un gamin qui aurait dû être.
On va essayer de continuer alors…y a des trucs qui se montent doucement dans mon petit cerveau
Bravo pour cette suite qui nous maintient encore un peu dans cette étrange ambiance…
Merci…Je vais essayer de le tenir le plus longtemps…Ça m amuse
J aime beaucoup et vais attendre la suite avec impatience.
Je rougis…
J’avais raté la suite de ton formidable texte Le Corbac et je viens de le lire. Très fort, comme cette suite cette semaine très bien menée. Bravo !
Merci Kroum.
Je vais tenter de garder le cap.
Je n’ai pas lu les autres textes et pourtant celui-là à une cohérence à lui tout seul, bravo !!! Le lecteur est rapidement plongé dans la forêt avec le narrateur, et il a maintenant hâte de connaitre la suite !!!
La feuille d’or
J’ai ramassé cette petit feuille et, en filtrant le soleil à travers , je laisse mon esprit vagabonder.
A cause de la grande sécheresse de ces derniers temps, les feuilles ont jauni plus vite cette année. Les couleurs chaudes de la nature annoncent peu à peu les soirées cocoon au coin du feu de bois. Je me vois déjà un bon bouquin dans les mains et un chat ronronnant sur les genoux: le bonheur total…ou presque! J’aurais presque hâte à cet état confortable.
Mais nous n’en sommes pas encore là, l’été commence seulement à s’estomper et il nous reste heureusement à profiter, tout bientôt, de celui que Joe Dassin a su si bien chanter, l’été indien Réjouissons-nous de pouvoir vibrer au rythme de cette belle saison.
Plus jeune, je n’aimais pas l’automne qui annonçait, toujours trop tôt à mon goût, les jours plus sombres de l’hiver. Et puis, en mûrissant, doux euphémisme pour ne pas dire vieillissant, j’ai commencé à apprécier les couleurs mordorées dont cette saison sublime le décor environnant.
C’est si beau quand tout est recouvert d’or et si gai de marcher en faisant crisser les feuilles sous nos pieds. A chaque jour son petit bonheur, bonheur de vivre et de voir la nature se transformer autour de nous.
Je dépose cette feuille d’or à mes pieds pour qu’elle se décompose et participe à la formation du terreau qui aidera de nouvelles pousses à grandir au printemps prochain. Tout pourra alors recommencer…
Si vous voulez lire chez moi et terminer en chanson c’est sur https://photonanie.com/2019/08/12/brick-a-book-335/
C’est très frais comme texte je trouve et je m y reconnais dans les goûts et les couleurs.
Une belle description de la saison à venir Photonanie. Comme toi j’y ai vu l’automne, une saison que j’affectionne.. Il m’a fait du bien ton texte.
C’est vrai que cette photo c’est aussi ça, l’automne, cette saison où l’on commence à se replier sur soi, comme la nature finalement… Il serait temps de l’écouter à nouveau…
J aime beaucoup les coulejrs de l’automnr mais chaque saison offre de belles images de la nature.