Toutes les histoires d’amour finissent mal.
Toutes. Sans exception. La mort, la trahison, l’abandon, la lassitude, quelle que soit l’issue, il y en a une. Personne ne pourra me contredire. Mais, ce qui m’attriste le plus, ce n’est pas cette pathétique réalité, non, plutôt toutes ces années d’aveuglement naïf. Je vous entends me demander : et l’amour, dans tout cela ? Eh bien, du vent ! Rien que du vent ! Et le couple ? De la glaise ! Un immondice de glaise !
Vous l’aurez compris, je ne suis pas plantée là, bras croisés devant une baie vitrée de chambre d’hôtel pour admirer les toits de la ville. Non. Loin de là. Je suis ici pour me venger.
A ce propos, vous m’excuserez, mon taxi klaxonne. Le temps de m’y installer confortablement, et je poursuis. J’y suis presque. Voilà. Je reprends.
Tout a commencé il y a trois semaines, par une première preuve d’infidélité trouvée dans les poches de mon cher et tendre. Un billet d’avion pour l’Irlande. Au début, j’ai nié l’évidence. Puis, tout s’est précipité : les retards, les absences, les malaises face à mes questions. Intérieurement, je fulminais de jalousie. De colère. Et de dégoût. Tout m’est passé par la tête : laisser mon oreiller l’étouffer en pleine nuit, ma main saupoudrer son assiette d’arsenic, mon sécateur l’émasculer par inadvertance. Un soir, j’ai même manqué de l’écraser en stationnant ma voiture au moment même où il délestait notre boîte aux lettres de son courrier. Par miracle, une fois de plus, je résistais.
Jusqu’au jour où je suis tombée sur un échange de mails. Mon misérable époux proposait à une certaine Katarina de la revoir. La revoir ! Où ça ? Je vous le donne en mille… En Irlande ! Elle lui disait qu’il était temps de tout me raconter. Et, lui, rétorquait qu’il était trop tôt. Trop tôt ! Ben voyons ! Trop tard, oui !
Ma décision était prise.
C’est comme ça que je me suis envolée à mon tour pour l’Irlande et que je suis à l’heure où je vous parle dans ce satané taxi qui n’avance pas. Croyez-moi, il me tarde de mettre fin à toute cette mascarade. Et je n’hésiterai pas une seconde à tirer. Est-ce que l’idée de finir mes jours en prison me taraude ? Non, puisque je compte bien me l’épargner. Rien ni personne ne me retient. Ni enfant, ni parent. Quand je pense à tout ce temps passé avec mon ordure de mari à rechercher vainement cette mère qui m’a abandonnée à la naissance. La parfaite imposture de l’homme aimant, concerné, affecté… Comment ose-t-il à son tour m’abandonner ? Monstre !
Attendez un instant, je descends du taxi.
La devanture du restaurant l’Excelsior reflète ma silhouette. J’en profite pour ajuster le carré de soie sur mes longs cheveux blonds et enfiler mes lunettes de soleil.
Je passe la porte tambour tout en dorures.
Le groom me sourit.
Je m’assieds à une table et commande une salade César.
Ils entrent. Ils s’esclaffent. Se regardent, des étoiles plein les yeux. De sa main chaude, il réchauffe la frêle épaule dénudée. Le pire, c’est que cette Katarina me ressemble à s’y méprendre. Une abjecte copie pour jeux pervers !
Tout tremble en moi, la détermination et le dégoût, le chagrin et la haine.
Trois vies vont s’écrouler au sol. L’une après l’autre.
J’avance d’un pas décidé.
Seule une table, à présent, nous sépare.
D’un air hagard, ils me prêtent attention.
J’arrache mes lunettes et mon foulard, tout en hurlant de tout mon sang : “ADIEU !”
La première balle perfore l’épaule dénudée.
La foule s’agite, crie, mais dans le chaos qui se dessine autour de moi, je ne vois rien, je n’entends rien, si ce n’est une voix d’homme. Sa voix.
– Mais tu es folle !
Je ne sais pas. Je ne sais plus.
– Katarina est ta soeur !
Un texte très bien écrit et une chute bien amenée dès le milieu du texte avec la notion d’abandon. Une vision pessimiste de l’amour. Ton personnage ne sait pas qu’un conjoint infidèle ne signifie pas toujours qu’il ne l’aime plus. C’est dommage de prendre tous ces risques sur une vengeance. Texte réussi, bravo severinebaazziz !
De l’irrésistible envie de lire le premier roman d’Alexandra, me voilà ici 😉 Bonne rentrée à toi, Stéphanie ! Bises !!! Et merci pour ta lecture et ton commentaire !
J’espère que cette blessure à l’épaule ne sera que superficielle… Comme quoi on devrait toujours réfléchir avant de poser des actes graves qui risquent de tout faire basculer. Je me suis laissée emporter par la vengeance décrite au long du texte.
Jeunesse pensive
devant l’immensité
de ces nombreuses villes.
Est on inquiet
quand la nature s’enfuit ?
Ou juste en réflexion ?
Est ce qu’elle sourit ?
Y’aura une solution,
qu’on se le dise !
Penchons nous sur l’Humain,
Qu’il réaprenne la bise
Car c’est plus sain.
C’est superbe, Cloud. Un poème mélancolique aux thèmes qui te sont chers. Suis fan. Un arbre, une terre souillée, des villes infernales… Se dégage de la photo une fournaise que je ne soupçonnais pas. Merci.
Une échappée sur les toits.
Exténué par les mois de labeur dans cette jungle urbaine, Charly était submergé par la misère qu’il cherchait à endiguer. Il arpentait les moindres recoins du bidonville, pour n’oublier personne. Il s’investissait pour apporter les premiers soins aux plus démunis : vieillards, à moitié aveugles ou clopinant sur un pied, l’autre déjà gangrèné jusqu’à l’os ; vagabonds aux plaies purulentes ; enfants orphelins trop occupés à survivre pour se rendre au dispensaire situé à quelques kilomètres. Charly ne comptait plus les fois où il s’était rendu aux pieds de la montagne d’ordures à la puanteur innommable car c’est là qu’ils les trouvaient tous. Tenaillés par la faim ils n’avaient pas d’autre choix que de se mêler aux chiens errants, aux rats, et fouiner dans les immondices afin d’en retirer de quoi survivre encore un jour ou deux. Quotidiennement, sous un soleil de plomb, le fatras des déchets en décomposition, emplissait l’air d’un gaz putride aux vapeurs toxiques et hyper inflammables.
Charly faisait de son mieux, et chaque matin il s’attelait à la tâche, tel un Sisyphe des temps modernes. Il était loin le temps de son arrivée dans le pays, lorsque la mission avait le goût de l’envie, du désir, relevé d’une légère pointe d’appréhension, juste ce qu’il fallait. Mais très rapidement il y avait eu l’impact, celui de la réalité cruelle. Une roulette russe émotionnelle. Tantôt l’euphorie au décours d’une rencontre unique et puissante. Tantôt l’horreur pétrifiante de l’injustice et de la mort.
Alors le soir, après sa douche, dans son appartement aménagé sobrement mais avec goût, Charly tentait d’apprécier ce moment de détente bien mérité, mais en vain. Chaque jour la misère lui collait un peu plus à la peau, et ce n’était pas le savon qui changerait quoi que ce soit. Alors certains soirs, il allait rejoindre d’autres expatriés dans la plus haute tour de verre du pays. S’extraire des enfers et tutoyer les cieux était encore le seul moyen qu’il avait trouvé pour résister. Lorsqu’il était sur la terrasse, au sommet de la tour, à siroter mojitos et autres cocktails hors de prix avec quelques privilégiés fortunés, entrepreneurs et occidentaux en mission humanitaire, ils rejouaient tous ce simulacre d’une vie presque ordinaire. Souvent le ciel le happait. et à de rares occasions, le nuage blanc de pollution s’étiolait et libérait le ciel qui étendait alors sa parure bleue au delà de l’horizon. Son regard s’y plongeait, saisit par la beauté et l’immensité qui lui faisaient face. Un shoot de pureté. Ce soir il reconnaissait la silhouette de Justine à travers le reflet de la vitre. Elle aussi était venue panser ses peines. Tant mieux, il aimait les nuits avec elle. Sa peau délicatement parfumée lui rappelait le printemps, la fraîcheur d’un brin de muguet à la lisière du sous bois.
L’atmosphère est très sensorielle et prégnante, mais j’ai du mal à comprendre ce que vit Charly. Et pourquoi. C’est peut-être moi qui n’ai pas bu assez de cafés aujourd’hui. Je vais me chercher une tasse…
Merci pour ton commentaire. J’ai fait des coupes dans mon texte. Je le trouvais trop long, trop de sensations à aborder et du coup le pourquoi du comment est passé à la trappe….. j’y serai plus attentive une autre fois.
Quand je vois une image, parfois me vient une chanson, donc des mots; parfois me vient une exposition donc des images. Ici, c’est une « Vues d’en haut[1] » , une exposition de 2013 du Centre-Pompidou Metz que je n’ai pu voir mais dont j’avais lu le hors-série (comme je le fais pour beaucoup d’expositions que je vois ou pas). Et justement, je suis enfin allée cet été au Centre Pompidou Metz[2], sa formidable architecture que j’ai vue d’en bas et de chaque étage puis de tout en haut d’où où voit cette belle vie de Metz que je ne connaissais pas; un coup de coeur assurément dont la gare et le quartier[3] qui l’entoure. Nous y retournerons… plus longtemps.
(Un petit texte pour se dérouiller la plume. Bon lundi à tous)
Qu’avons-nous fait de toi ? Nous t’avons décimée, épouillée, rasée. Nous t’avons traversée, sarclée, retournée. Plus tu nous donnais, plus nous te pillions. Et même aujourd’hui, alors que tu n’en peux plus, nous volons jusqu’aux fruits défendus. L’homme est cet enfant capricieux, qui mord le bras qui le nourrit.
De cette hauteur, je contemple la trace sensible des dégâts. On s’extasie sur le progrès, sur tout ce que l’homme, animal doué de raison, a pu inventer pour améliorer ses conditions de vie. Son confort. Au mépris de celle sans laquelle il n’est rien. La Terre. Il lui a tourné le dos. Il s’en est pensé propriétaire. Il a oublié qu’il n’était qu’un locataire parmi tant d’autres… et ne se gêne d’ailleurs pas pour faire le vide autour de lui. Malheureux qui feint d’ignorer qu’il ne sera bientôt plus rien quand il sera tout seul.
Qu’avons-nous fait de toi, ma belle ? Et combien de temps encore accepteras-tu que nous foulions ton sol ? Ta révolte gronde, je l’entends. Nous sommes de plus en plus nombreux à la relayer, mais eux ne l’entendent pas. Alors tu envoies des signes, plus criants les uns que les autres. Font-ils semblant de ne pas les voir, ou sont-ils complètement aveuglés par le profit ?
Arrivera ce jour où tu recracheras tout ce goudron que nous t’avons collé, où de tes entrailles resurgira ton poumon vert, et chassera le vampire qui avait cru t’assécher. Puisse la prochaine espèce se montrer moins cupide.
Triste constat et beau plaidoyer pour la Terre. La conclusion est bien pessimiste pour l’espèce humaine… Est-ce inéluctable ou bien faut-il continuer à se battre ?
Une impression de déjà vu, le sentiment d’avoir déjà vécu ce moment… Mais oui je me souvenais maintenant. C’était il y a dix ans déjà. Nous venions d’arriver à Montréal et mon amie Josée nous avait invités dans l’immeuble où elle travaillait. Après nous être retrouvés place Ville-Marie, nous étions montés à sa suite vers son bureau qui se trouvait au quarantième étage. L’immeuble dans lequel nous nous trouvions avait une structure en forme de croix ce qui fait que nous pouvions, en parcourant les différents couloirs, voir à 360°. De là-haut nous embrassions les environs en ayant le sentiment de dominer le monde. Près de nous, un nid d’urubus à tête rouge était installé et nous observions le manège des parents soucieux de veiller sur leur progéniture. C’était, à part nous, la seule trace un peu vivante de cet endroit.
Mais aujourd’hui tout ça était bien loin et c’était seule que je me trouvais devant cette fenêtre à observer ces constructions sans âme où se trouvaient d’autres gens qui, comme moi, devaient passer leurs journées à travailler, enveloppés par le béton, le métal et le verre. Que des matières froides, alors que je rêvait de bois aux teintes chaudes, d’un feu de cheminée, de rires et de chaleur humaine…
Heureusement que l’église dominait les constructions qui l’entouraient. Oh je n’étais pas très pratiquante, loin de là, mais c’était le seul bâtiment où je pouvais, peut-être, espérer me sentir bien, un endroit à taille humaine et moins impersonnel même si on se sentait tout petit quand on y entrait. De l’endroit où j’étais on pouvait quand même penser pouvoir y trouver un peu de réconfort et se sentir moins écrasé par l’indifférence.
Qu’est-ce qui m’était passé par la tête quand j’avais subitement tout quitté pour venir m’installer dans ce pays si froid où, malgré la chaleur de l’accueil, je ne me sentais pas à ma place. Je redoutais les longs mois d’hiver à venir… Soudain j’attrapai mon sac et me dirigeai vers l’ascenseur en courant. Le rez-de-chaussée, vite, la porte du hall tenue par le portier. Enfin j’étais dehors et mes pas me portaient vers l’église où je savais pouvoir trouver suffisamment de calme pour réfléchir à ma vie et prendre enfin la décision de lui donner un autre sens. Il suffisait de le vouloir et là, je le sentais, j’étais prête à choisir la direction du bonheur!
Très vite, je me suis sentie en empathie avec le personnage principal, son vague à l’âme, et cette question éternelle du « faire les bons choix ». Bien mené !
Ton texte m’a plongée dans mes souvenirs d’un voyage à Montréal…. d’une église coincée entre des buildings?! C’est drôle ces connexions. C’est peut-être la même église
Joli texte où l’impression futile de dominer le monde est vite supplantée par l’envie de vivre avec sérénité ses propres passions. Bravo pour ce rappel à la raison.
Le monde brûle
Elle en est protégée pour le moment,
Mais elle sait, elle observe.
Les autres s’en moquent
Elle vient d’un monde où ça ne compte pas
Ou l’importance est l’immédiateté, le gain, la réussite, le luxe
Ou l’important est de se hisser au-dessus de l’autre
De l’écraser s’il le faut.
Alors quelle importance si le monde brûle ?
Un jour, il soufflera sur la désinvolture
Il enflammera également le peuple du haut.
Mais pour le moment, l’arrogance est à l’œuvre.
Du haut de ses privilèges, elle ne sait pas comment adoucir la plainte
Alors elle attend, elle profite
Jusqu’à la chute,
Peut-être plus soudaine qu’attendue
On sait tous, mais on continue à vivre, à faire semblant,
au détriment de nos futurs,
De leurs futurs.
Suis pas végane, Bro – colis
Suis pas poète, Bro – tigan
Suis pas philosophe, Bro – Kant
Suis pas toute jeune, Bro – mure
Mais, frère, je te le dis : ce Browning, il est pour toi.
Elle est debout, dos à moi, les bras croisés. Je le devine aisément à la position de son buste, raide et droit. Le reflet des vitres, des immeubles, des fenêtres illuminées, des nuages, tout cela la chevauche, l’éclabousse, la traverse de part en part, créant une sorte de séparation faite de brume et d’illusion oculaire entre elle et moi. Ses cheveux couleur charbon contraste avec la blancheur de l’aube qui pointe là-bas, dans une autre dimension. Les nuages indiquent pourtant une journée maussade, mais elle paraît tellement loin, tellement contrastée avec l’instant présent. Je la contemple encore un peu, ses épaules charnus, son corps admirablement sculpté. Frisson. Elle. Moi. Cette nuit. La vie. Je crois que je suis amoureux, genre vraiment. Eh merde…
*****
Encore tout abruti par les senteurs charnelles de la pièce, par les souvenirs du rêve qui s’est déroulé ici sous le regard de la lune, je prends mon temps, blotti sous les draps, un sourire collé sur les lèvres. Les lèvres. Ses lèvres. Contre ma peau nue, qui se collent aux miennes. Une onde de choc me parcourt les bras, jusqu’à la base de la nuque. Je m’enroule encore un peu plus dans le tissu, et profite encore un peu. Je m’étire ensuite, et, lentement, très lentement, je récupère une chemise jeté au sol dans le feu de l’action. Je m’assois au bord du lit. J’ai la tête qui tourne de bonheur. Impossible de décoller de ce foutu , qui donne l’impression d’être illuminé, ou juste un peu limité. J’entends le bruit d’un briquet. Je zieute quelques secondes du côté de la porte vitrée. Ma douce a allumé une cigarette, qu’elle consume par petit bout, en recrachant la fumée en levant les yeux au ciel. Envie soudaine de la rejoindre. De la serrer dans mes bras, en l’attrapant par les hanches, pour lui murmurer que je l’aime plus que tout au monde. J’accours vers elle, sinon je meurs je le sens. Envie précipitée. Trop précipitée.
*****
Je glisse, je chute. Loin. Tellement loin. Fracture du poignet. Fin d’idylle
Toutes les histoires d’amour finissent mal.
Toutes. Sans exception. La mort, la trahison, l’abandon, la lassitude, quelle que soit l’issue, il y en a une. Personne ne pourra me contredire. Mais, ce qui m’attriste le plus, ce n’est pas cette pathétique réalité, non, plutôt toutes ces années d’aveuglement naïf. Je vous entends me demander : et l’amour, dans tout cela ? Eh bien, du vent ! Rien que du vent ! Et le couple ? De la glaise ! Un immondice de glaise !
Vous l’aurez compris, je ne suis pas plantée là, bras croisés devant une baie vitrée de chambre d’hôtel pour admirer les toits de la ville. Non. Loin de là. Je suis ici pour me venger.
A ce propos, vous m’excuserez, mon taxi klaxonne. Le temps de m’y installer confortablement, et je poursuis. J’y suis presque. Voilà. Je reprends.
Tout a commencé il y a trois semaines, par une première preuve d’infidélité trouvée dans les poches de mon cher et tendre. Un billet d’avion pour l’Irlande. Au début, j’ai nié l’évidence. Puis, tout s’est précipité : les retards, les absences, les malaises face à mes questions. Intérieurement, je fulminais de jalousie. De colère. Et de dégoût. Tout m’est passé par la tête : laisser mon oreiller l’étouffer en pleine nuit, ma main saupoudrer son assiette d’arsenic, mon sécateur l’émasculer par inadvertance. Un soir, j’ai même manqué de l’écraser en stationnant ma voiture au moment même où il délestait notre boîte aux lettres de son courrier. Par miracle, une fois de plus, je résistais.
Jusqu’au jour où je suis tombée sur un échange de mails. Mon misérable époux proposait à une certaine Katarina de la revoir. La revoir ! Où ça ? Je vous le donne en mille… En Irlande ! Elle lui disait qu’il était temps de tout me raconter. Et, lui, rétorquait qu’il était trop tôt. Trop tôt ! Ben voyons ! Trop tard, oui !
Ma décision était prise.
C’est comme ça que je me suis envolée à mon tour pour l’Irlande et que je suis à l’heure où je vous parle dans ce satané taxi qui n’avance pas. Croyez-moi, il me tarde de mettre fin à toute cette mascarade. Et je n’hésiterai pas une seconde à tirer. Est-ce que l’idée de finir mes jours en prison me taraude ? Non, puisque je compte bien me l’épargner. Rien ni personne ne me retient. Ni enfant, ni parent. Quand je pense à tout ce temps passé avec mon ordure de mari à rechercher vainement cette mère qui m’a abandonnée à la naissance. La parfaite imposture de l’homme aimant, concerné, affecté… Comment ose-t-il à son tour m’abandonner ? Monstre !
Attendez un instant, je descends du taxi.
La devanture du restaurant l’Excelsior reflète ma silhouette. J’en profite pour ajuster le carré de soie sur mes longs cheveux blonds et enfiler mes lunettes de soleil.
Je passe la porte tambour tout en dorures.
Le groom me sourit.
Je m’assieds à une table et commande une salade César.
Ils entrent. Ils s’esclaffent. Se regardent, des étoiles plein les yeux. De sa main chaude, il réchauffe la frêle épaule dénudée. Le pire, c’est que cette Katarina me ressemble à s’y méprendre. Une abjecte copie pour jeux pervers !
Tout tremble en moi, la détermination et le dégoût, le chagrin et la haine.
Trois vies vont s’écrouler au sol. L’une après l’autre.
J’avance d’un pas décidé.
Seule une table, à présent, nous sépare.
D’un air hagard, ils me prêtent attention.
J’arrache mes lunettes et mon foulard, tout en hurlant de tout mon sang : “ADIEU !”
La première balle perfore l’épaule dénudée.
La foule s’agite, crie, mais dans le chaos qui se dessine autour de moi, je ne vois rien, je n’entends rien, si ce n’est une voix d’homme. Sa voix.
– Mais tu es folle !
Je ne sais pas. Je ne sais plus.
– Katarina est ta soeur !
Un texte très bien écrit et une chute bien amenée dès le milieu du texte avec la notion d’abandon. Une vision pessimiste de l’amour. Ton personnage ne sait pas qu’un conjoint infidèle ne signifie pas toujours qu’il ne l’aime plus. C’est dommage de prendre tous ces risques sur une vengeance. Texte réussi, bravo severinebaazziz !
Merci beaucoup, Kroum ! J’avais envie d’un personnage totalement dépassé par ses émotions et ses blessures passées… qui commet presque l’irréparable 😉
Tout une histoire en quelques mots 😉 On embarque vite. Sympa de te lire ici, Séverine 🙂
De l’irrésistible envie de lire le premier roman d’Alexandra, me voilà ici 😉 Bonne rentrée à toi, Stéphanie ! Bises !!! Et merci pour ta lecture et ton commentaire !
J’espère que cette blessure à l’épaule ne sera que superficielle… Comme quoi on devrait toujours réfléchir avant de poser des actes graves qui risquent de tout faire basculer. Je me suis laissée emporter par la vengeance décrite au long du texte.
Ah, la vengeance, ce vilain démon… mais je confirme que la blessure n’est que superficielle 😉
J’aime beaucoup. J’ai notamment adoré le rythme et le style de ce texte. De plus, le temps présent ajoute une intensité haletante. Bravo.
Merci, Cloud ! Petite confidence : sur du long (manuscrits), le choix des temps, et leur concordance, est une source de difficultés pour moi…
Super!!! J’avais un doute avec la mère… très bien mener
Merci, Mijo !
Un texte bien rythmé, très plaisant à lire et cet art de la chute, petite cerise sur le gâteau.
Merci, Vénusia !
J adore.
Splendide description de la jalousie féminine et sa possessivité
Jeunesse pensive
devant l’immensité
de ces nombreuses villes.
Est on inquiet
quand la nature s’enfuit ?
Ou juste en réflexion ?
Est ce qu’elle sourit ?
Y’aura une solution,
qu’on se le dise !
Penchons nous sur l’Humain,
Qu’il réaprenne la bise
Car c’est plus sain.
Très joli de bon matin, merci pour ce petit moment de poésie.
Comme un rayon de soleil qui sourit dans l’orage. Ça fait du bien 😉
Remettons l’Humain au coeur de tout, c’est la bonne voie que nous indique ce poème.
Ton poème court et bien écrit exprime l’essentiel. La solution est là. Merci pour ce souffle optimiste matinal.
Les artères de la ville
Me traversent le cœur
Comme les flèches d’un hostile
Cupidon de malheur
Les tours se jouent de moi
Le béton prend des armes
Pour défendre sans émoi
Ce monde dénué de charme
Où est passée la grève
De l’ancienne rivière
Qui charriait mes rêves
Jusqu’au bord de la mer
Pas même dans cet enfer
Un seul tronc pour graver
Le souvenir d’une terre
A tout jamais souillée
C’est superbe, Cloud. Un poème mélancolique aux thèmes qui te sont chers. Suis fan. Un arbre, une terre souillée, des villes infernales… Se dégage de la photo une fournaise que je ne soupçonnais pas. Merci.
Cloud, c’est un très beau texte. Je suis heureuse de passer par ici ce matin et de lire tes jolis mots.
Triste. Et magnifique !
Des regrets de ce qui fut sont ici joliment exprimés. J’aime beaucoup.
Bravo ! une autre facette de la clouderie. 😀
Après l’humour, tu te débrouilles plus que bien aussi dans les poèmes. J’ai savouré celui là. Bravo Cloud !
Une échappée sur les toits.
Exténué par les mois de labeur dans cette jungle urbaine, Charly était submergé par la misère qu’il cherchait à endiguer. Il arpentait les moindres recoins du bidonville, pour n’oublier personne. Il s’investissait pour apporter les premiers soins aux plus démunis : vieillards, à moitié aveugles ou clopinant sur un pied, l’autre déjà gangrèné jusqu’à l’os ; vagabonds aux plaies purulentes ; enfants orphelins trop occupés à survivre pour se rendre au dispensaire situé à quelques kilomètres. Charly ne comptait plus les fois où il s’était rendu aux pieds de la montagne d’ordures à la puanteur innommable car c’est là qu’ils les trouvaient tous. Tenaillés par la faim ils n’avaient pas d’autre choix que de se mêler aux chiens errants, aux rats, et fouiner dans les immondices afin d’en retirer de quoi survivre encore un jour ou deux. Quotidiennement, sous un soleil de plomb, le fatras des déchets en décomposition, emplissait l’air d’un gaz putride aux vapeurs toxiques et hyper inflammables.
Charly faisait de son mieux, et chaque matin il s’attelait à la tâche, tel un Sisyphe des temps modernes. Il était loin le temps de son arrivée dans le pays, lorsque la mission avait le goût de l’envie, du désir, relevé d’une légère pointe d’appréhension, juste ce qu’il fallait. Mais très rapidement il y avait eu l’impact, celui de la réalité cruelle. Une roulette russe émotionnelle. Tantôt l’euphorie au décours d’une rencontre unique et puissante. Tantôt l’horreur pétrifiante de l’injustice et de la mort.
Alors le soir, après sa douche, dans son appartement aménagé sobrement mais avec goût, Charly tentait d’apprécier ce moment de détente bien mérité, mais en vain. Chaque jour la misère lui collait un peu plus à la peau, et ce n’était pas le savon qui changerait quoi que ce soit. Alors certains soirs, il allait rejoindre d’autres expatriés dans la plus haute tour de verre du pays. S’extraire des enfers et tutoyer les cieux était encore le seul moyen qu’il avait trouvé pour résister. Lorsqu’il était sur la terrasse, au sommet de la tour, à siroter mojitos et autres cocktails hors de prix avec quelques privilégiés fortunés, entrepreneurs et occidentaux en mission humanitaire, ils rejouaient tous ce simulacre d’une vie presque ordinaire. Souvent le ciel le happait. et à de rares occasions, le nuage blanc de pollution s’étiolait et libérait le ciel qui étendait alors sa parure bleue au delà de l’horizon. Son regard s’y plongeait, saisit par la beauté et l’immensité qui lui faisaient face. Un shoot de pureté. Ce soir il reconnaissait la silhouette de Justine à travers le reflet de la vitre. Elle aussi était venue panser ses peines. Tant mieux, il aimait les nuits avec elle. Sa peau délicatement parfumée lui rappelait le printemps, la fraîcheur d’un brin de muguet à la lisière du sous bois.
L’atmosphère est très sensorielle et prégnante, mais j’ai du mal à comprendre ce que vit Charly. Et pourquoi. C’est peut-être moi qui n’ai pas bu assez de cafés aujourd’hui. Je vais me chercher une tasse…
Merci pour ton commentaire. J’ai fait des coupes dans mon texte. Je le trouvais trop long, trop de sensations à aborder et du coup le pourquoi du comment est passé à la trappe….. j’y serai plus attentive une autre fois.
Pour moi ça sera un thé ce matin
Quand je vois une image, parfois me vient une chanson, donc des mots; parfois me vient une exposition donc des images. Ici, c’est une « Vues d’en haut[1] » , une exposition de 2013 du Centre-Pompidou Metz que je n’ai pu voir mais dont j’avais lu le hors-série (comme je le fais pour beaucoup d’expositions que je vois ou pas). Et justement, je suis enfin allée cet été au Centre Pompidou Metz[2], sa formidable architecture que j’ai vue d’en bas et de chaque étage puis de tout en haut d’où où voit cette belle vie de Metz que je ne connaissais pas; un coup de coeur assurément dont la gare et le quartier[3] qui l’entoure. Nous y retournerons… plus longtemps.
J’adore la diversité des textes qui surgissent d’une même photo. Voilà qui donne envie de voir l’expo 😉
J’adore Metz ! Une voisine à moi 😉 Elle respire l’Histoire et la modernité… Douces futures escapades ! (J’ai quelques bonnes adresses, si besoin 😉 )
Ton texte donne envie de connaître Metz dont on parle bien peu, je trouve.
(Un petit texte pour se dérouiller la plume. Bon lundi à tous)
Qu’avons-nous fait de toi ? Nous t’avons décimée, épouillée, rasée. Nous t’avons traversée, sarclée, retournée. Plus tu nous donnais, plus nous te pillions. Et même aujourd’hui, alors que tu n’en peux plus, nous volons jusqu’aux fruits défendus. L’homme est cet enfant capricieux, qui mord le bras qui le nourrit.
De cette hauteur, je contemple la trace sensible des dégâts. On s’extasie sur le progrès, sur tout ce que l’homme, animal doué de raison, a pu inventer pour améliorer ses conditions de vie. Son confort. Au mépris de celle sans laquelle il n’est rien. La Terre. Il lui a tourné le dos. Il s’en est pensé propriétaire. Il a oublié qu’il n’était qu’un locataire parmi tant d’autres… et ne se gêne d’ailleurs pas pour faire le vide autour de lui. Malheureux qui feint d’ignorer qu’il ne sera bientôt plus rien quand il sera tout seul.
Qu’avons-nous fait de toi, ma belle ? Et combien de temps encore accepteras-tu que nous foulions ton sol ? Ta révolte gronde, je l’entends. Nous sommes de plus en plus nombreux à la relayer, mais eux ne l’entendent pas. Alors tu envoies des signes, plus criants les uns que les autres. Font-ils semblant de ne pas les voir, ou sont-ils complètement aveuglés par le profit ?
Arrivera ce jour où tu recracheras tout ce goudron que nous t’avons collé, où de tes entrailles resurgira ton poumon vert, et chassera le vampire qui avait cru t’assécher. Puisse la prochaine espèce se montrer moins cupide.
Poignante ode à la Terre ! Merci, Stéphanie 😀
C’est hélas vrai qu' »ils » ne nous entendent pas, ces puissants décideurs assoiffés de pouvoir au mépris de tout respect…
Triste constat et beau plaidoyer pour la Terre. La conclusion est bien pessimiste pour l’espèce humaine… Est-ce inéluctable ou bien faut-il continuer à se battre ?
tellement vrai !!! je suis complètement d’accord
Une vision effrayante d’une catastrophe naturelle à venir sous de jolis mots. Bravo Stephie !
Le tutoiement et la personnification de la Terre amplifient la force de la thématique abordée.
La même thématique nous a traversé à la vision de cette photo. J’aime beaucoup votre version.
Merci Jen Ndrix.
Merci à vous tous pour vos commentaires 🙂
Sursaut
Une impression de déjà vu, le sentiment d’avoir déjà vécu ce moment… Mais oui je me souvenais maintenant. C’était il y a dix ans déjà. Nous venions d’arriver à Montréal et mon amie Josée nous avait invités dans l’immeuble où elle travaillait. Après nous être retrouvés place Ville-Marie, nous étions montés à sa suite vers son bureau qui se trouvait au quarantième étage. L’immeuble dans lequel nous nous trouvions avait une structure en forme de croix ce qui fait que nous pouvions, en parcourant les différents couloirs, voir à 360°. De là-haut nous embrassions les environs en ayant le sentiment de dominer le monde. Près de nous, un nid d’urubus à tête rouge était installé et nous observions le manège des parents soucieux de veiller sur leur progéniture. C’était, à part nous, la seule trace un peu vivante de cet endroit.
Mais aujourd’hui tout ça était bien loin et c’était seule que je me trouvais devant cette fenêtre à observer ces constructions sans âme où se trouvaient d’autres gens qui, comme moi, devaient passer leurs journées à travailler, enveloppés par le béton, le métal et le verre. Que des matières froides, alors que je rêvait de bois aux teintes chaudes, d’un feu de cheminée, de rires et de chaleur humaine…
Heureusement que l’église dominait les constructions qui l’entouraient. Oh je n’étais pas très pratiquante, loin de là, mais c’était le seul bâtiment où je pouvais, peut-être, espérer me sentir bien, un endroit à taille humaine et moins impersonnel même si on se sentait tout petit quand on y entrait. De l’endroit où j’étais on pouvait quand même penser pouvoir y trouver un peu de réconfort et se sentir moins écrasé par l’indifférence.
Qu’est-ce qui m’était passé par la tête quand j’avais subitement tout quitté pour venir m’installer dans ce pays si froid où, malgré la chaleur de l’accueil, je ne me sentais pas à ma place. Je redoutais les longs mois d’hiver à venir… Soudain j’attrapai mon sac et me dirigeai vers l’ascenseur en courant. Le rez-de-chaussée, vite, la porte du hall tenue par le portier. Enfin j’étais dehors et mes pas me portaient vers l’église où je savais pouvoir trouver suffisamment de calme pour réfléchir à ma vie et prendre enfin la décision de lui donner un autre sens. Il suffisait de le vouloir et là, je le sentais, j’étais prête à choisir la direction du bonheur!
Et chez moi, c’est par là https://photonanie.com/2019/09/02/brick-a-book-338/
Très vite, je me suis sentie en empathie avec le personnage principal, son vague à l’âme, et cette question éternelle du « faire les bons choix ». Bien mené !
Ah vivre au Canada suppose d’aimer le froid. Jolie remise en question. Bravo photonanie !
Ton texte m’a plongée dans mes souvenirs d’un voyage à Montréal…. d’une église coincée entre des buildings?! C’est drôle ces connexions. C’est peut-être la même église
Oser la remise en cause… pour un meilleur…
Joli texte où l’impression futile de dominer le monde est vite supplantée par l’envie de vivre avec sérénité ses propres passions. Bravo pour ce rappel à la raison.
Le monde brûle
Elle en est protégée pour le moment,
Mais elle sait, elle observe.
Les autres s’en moquent
Elle vient d’un monde où ça ne compte pas
Ou l’importance est l’immédiateté, le gain, la réussite, le luxe
Ou l’important est de se hisser au-dessus de l’autre
De l’écraser s’il le faut.
Alors quelle importance si le monde brûle ?
Un jour, il soufflera sur la désinvolture
Il enflammera également le peuple du haut.
Mais pour le moment, l’arrogance est à l’œuvre.
Du haut de ses privilèges, elle ne sait pas comment adoucir la plainte
Alors elle attend, elle profite
Jusqu’à la chute,
Peut-être plus soudaine qu’attendue
On sait tous, mais on continue à vivre, à faire semblant,
au détriment de nos futurs,
De leurs futurs.
J’y ai deviné une évocation du peuple du bas…
En effet! 😉
J’ai beaucoup aimé ce texte. Je lui trouve un caractère incisif, percutant qui me plaît.
merci!
Suis pas végane, Bro – colis
Suis pas poète, Bro – tigan
Suis pas philosophe, Bro – Kant
Suis pas toute jeune, Bro – mure
Mais, frère, je te le dis : ce Browning, il est pour toi.
Waouw! Percutant 😉
Armelle, je m’interroge. Ce texte signé-t-il le retour de Denis Bro-Gniart sur TF1 ?
Super !!
J’adore, bravo !
Elle est debout, dos à moi, les bras croisés. Je le devine aisément à la position de son buste, raide et droit. Le reflet des vitres, des immeubles, des fenêtres illuminées, des nuages, tout cela la chevauche, l’éclabousse, la traverse de part en part, créant une sorte de séparation faite de brume et d’illusion oculaire entre elle et moi. Ses cheveux couleur charbon contraste avec la blancheur de l’aube qui pointe là-bas, dans une autre dimension. Les nuages indiquent pourtant une journée maussade, mais elle paraît tellement loin, tellement contrastée avec l’instant présent. Je la contemple encore un peu, ses épaules charnus, son corps admirablement sculpté. Frisson. Elle. Moi. Cette nuit. La vie. Je crois que je suis amoureux, genre vraiment. Eh merde…
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Encore tout abruti par les senteurs charnelles de la pièce, par les souvenirs du rêve qui s’est déroulé ici sous le regard de la lune, je prends mon temps, blotti sous les draps, un sourire collé sur les lèvres. Les lèvres. Ses lèvres. Contre ma peau nue, qui se collent aux miennes. Une onde de choc me parcourt les bras, jusqu’à la base de la nuque. Je m’enroule encore un peu plus dans le tissu, et profite encore un peu. Je m’étire ensuite, et, lentement, très lentement, je récupère une chemise jeté au sol dans le feu de l’action. Je m’assois au bord du lit. J’ai la tête qui tourne de bonheur. Impossible de décoller de ce foutu , qui donne l’impression d’être illuminé, ou juste un peu limité. J’entends le bruit d’un briquet. Je zieute quelques secondes du côté de la porte vitrée. Ma douce a allumé une cigarette, qu’elle consume par petit bout, en recrachant la fumée en levant les yeux au ciel. Envie soudaine de la rejoindre. De la serrer dans mes bras, en l’attrapant par les hanches, pour lui murmurer que je l’aime plus que tout au monde. J’accours vers elle, sinon je meurs je le sens. Envie précipitée. Trop précipitée.
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Je glisse, je chute. Loin. Tellement loin. Fracture du poignet. Fin d’idylle
Elle est jolie Victor ton histoire en 3 temps et cette chute très réussie ! Bravo Victor !
Ça pour une chute c’est une belle chute…dommage pour le poignet 😉