Hop, une nouvelle semaine commence, je vous lis et vois que l’atelier tourne très bien ! Merci : grâce à vous l’atelier continue.
Pour lundi, voici un mot à placer obligatoirement dans votre écrit : « chevillette ». (Huhu.)
Hop, une nouvelle semaine commence, je vous lis et vois que l’atelier tourne très bien ! Merci : grâce à vous l’atelier continue.
Pour lundi, voici un mot à placer obligatoirement dans votre écrit : « chevillette ». (Huhu.)
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Hello Leiloona
Lundi étant le 11/11, je vais prendre le temps d’inventer une histoire
Bon weekend
Gros bisous d’O. sous le soleil
Bonjour,
Il n’y a pas d’informations sur l’auteur(e) de la photo…à qui doit on référencer pour le crédit de cette photo ?
Bon dimanche
Nour
Oubli de ma part, je vais l’ajouter. Merci.
Bonsoir,
Je n’avais pas lu la consigne jusqu’au bout et me suis laissée emporter sans elle. Lorsque je l’ai vu je l’ai ajouté au texte mais j’avoue que ni la consigne ni ce que j’en ai fait ne me convient. J’aime que des thèmes soient interdits mais ajouter un mot comme celui ci stop (pour moi notamment qui écrit des choses plutôt courte) toute velléités d’imaginaire. Du coup je joint la version avec chevillette mais dans le lien sur le blog elle n’y ait pas.
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2019/11/entre-deux-eaux-inspiration-atelier-348.html
Belle semaine à tous Je reprend le travail après des vacances et n’ai pas du tout envie d’y aller! 😉
Non sans souffrance,
Elle est partie
Elle laisse de l’amour en sursis,
Un petit et sa fratrie,
Dévalisés, la chevillette brisée
vous ne vous en remettrez jamais tout à fait
Depuis,
tu attends qu’elle revienne et t’imagines des affections
Tu avales un torrent de remèdes,
Détruisant à l’avance le corps qui abritera la future douleur,
la possible tumeur
A défaut de tuer le malheur, ils tempéreront l’angoisse
Ton double n’est plus et toi tu n’es plus qu’à moitié
Tu as finalement survécu au temps qui t’as grignoté
Saison après saison
L’eau s’est écoulée autour de la mémoire,
pourtant les larmes ne tarissent pas
Murée dans le silence,
tu l’as protégée contre débordements et enfant
Il faut taire l’oubli pour l’hommage
Peu importe les dévastations,
peu importe qu’elle ne vive plus qu’au creux de toi
Leur arrivée à amadouer la peine
Mais inondée sous le chagrin
tu ne vis qu’entre deux eaux
tu ne vis qu’à demi-mots.
Très belle mélancolie pour ce texte.
Très joli texte
Joli texte agréable à lire malgré la tristesse sous tendue
Une grande tristesse joliment exprimée dans ce poème.
Un récit qui retrace avec pudeur et mélancolie la peine de toute une vie. Fort bien exprimé, Jen.
Une grande douleur se dégage de tes lignes. Bravo Jen d’avoir pu faire ressortir cette émotion mélancolique à travers une plume agréable à lire.
Mélancolique, nostalgique, joli texte
une rupture difficile et tout son cortège de désolations si prévisibles dans ces cas-là, bel écrit.
Pierrette regarda un long moment la photo dont les couleurs, à l’instar de son insouciance, avaient perdu de leur éclat. Elle repensa au temps passé, à ces années 50 où le bonheur du présent gommait l’incertitude du futur, à cette merveilleuse période où elle avait connu Maurice, l’éclusier.
Costaud tel Gabin dans Quai des Brumes, Maurice portait bien le maillot de corps qui sentait bon la sueur des hommes d’action. Ses nombreux tatouages racontaient son histoire. Longtemps marin en haute mer, il avait sillonné toutes les mers d’Afrique, d’Océanie, et les côtes de la Méditerranée, croisant dans ses bourlingues pirates sans scrupules, marchands douteux et trafiquants notoires.
Lorsque Pierrette le rencontra une première fois à Rogny sur Yonne, Maurice venait de prendre ses fonctions d’éclusier municipal après un naufrage peu glorieux au large de la Somalie. Dans son barda de matelot, il avait rapporté un précieux document, un trésor, échangé dans un souk oriental contre deux tabourets en Formica : l’ultime chapitre jusqu’alors caché du Kama Soutra, où figurait, dessinée avec moult détails, une dernière position amoureuse inconnue, sans nul doute la plus surprenante. Maurice, pour flatter son ego, avait cru bon de la nommer la « chevillette mauricienne ».
Il l’étrenna, si on peut dire, une nuit d’été, avec Pierrette qui découvrit là des sensations nouvelles, incroyables et inattendues. Elle décida alors de revenir, chaque soir de pleine lune, avec son petit bateau, accoster l’écluse de Rogny pour savourer l’extase dans la maisonnette de Maurice, comme on s’arrêtait à l’époque chez Les Troisgros pour leur escalope de saumon à l’oseille. Sa vie paisible de femme respectable se transforma ainsi rapidement en attente exaltée de ces moments rares et délicieux, insolites et coquins.
Cela dura quelques années, des années de sain plaisir partagé. Puis, l’âge et quelques douleurs persistantes aux articulations mirent fatalement un terme à leurs prouesses physiques. Pierrette et Maurice décidèrent de cesser les rencontres, préférant garder dans un coin de rêve l’image intacte de leurs folies voluptueuses. Ils se postèrent un soir devant l’écluse, main dans la main, et jetèrent le précieux manuscrit dans les flots bouillonnants des ventelles ouvertes. Maurice referma les lourdes portes de bois, l’eau entrée dans le sas retrouva son calme. Ils ne se revirent plus jamais.
Pierrette reposa la photo sur son buffet, lui donna un coup de chiffon, et attendit en tricotant la visite de ses petits-enfants.
Mon poème évoque aussi une Pierrette (ma grand mère) mais un destin moins coquin! 🙂
Quelle imagination ! Super histoire, j’aime beaucoup de « coup de chiffon » de la fin.
J’aime beaucoup cette histoire coquine mais quel dommage d’avoir jeté le document de la « chevillette mauricienne » 😉
ahah. Certaines parties du corps n’ont pas d’articulations, jeune homme… 😉
Les souvenirs ont la saveur des bons moments et l’évocation est belle, le tout saupoudré de cette touche d’humour qui caractérise souvent tes textes. J’aime décidément beaucoup ta narration 🙂
Merci encore Cloud de me ravir par tes écrits. Nous ne nous connaissons pas mais si tu as plus de détails sur cette « chevillette mauricienne », je serai enchanté de les connaître, les BD du Kama Sutra ont depuis longtemps trouvé refuge sur nos tables de chevet. Comme Marinadedhistoires, j’ai beaucoup apprécié aussi le coup de chiffon de la chute. Bravo Cloud !
Vraiment bien vu. J’ai été emmené.
J’adore ! Les images, l’imagination, l’humour, même le petit coup de nostalgie de la fin : tout y est ! Bravo Cloud.
Histoire coquine juste ce qu’il faut, succulente et douce à la fois, superbement racontée.
Excellente construction du récit, son déroulement improbable, et puis avec Cloud, j’attends toujours la chute, car elle m’émerveille instantannément, une belle réussite, encore une fois !
Tous les vendredi soirs, Claudette relevait sa « pêche » sur Tinder. Elle cherchait des hommes encore jeunes mais pas trop, de ceux capables d’enchainer la vigueur d’une « chevillette mauricienne » avec la tendresse expérimentée « des cêpes corréziennes ». Et si possible, toute une nuit.
Le samedi, elle n’était là pour personne, sauf pour son amant d’un jour pour lequel elle se faisait chatte.
Le dimanche matin, elle aimait vagabonder près de l’écluse, encore toute étourdie d’une nuit pimentée, des odeurs encore plein le corps et les cheveux.
Là, elle vérifiait si le corps avait été correctement lesté et s’il ne risquait pas de remonter impunément à la vue des enfants qui jouaient là.
Satisfaite, elle ajustait son tailleur vert, rentrait chez elle, imaginant déjà son prochain amant.
Très inattendue cette croqueuse d’hommes ! Bravo !
Génial, Pierre ! Excellent. Quelle rapidité de réaction. Cela ne m’étonne pas de toi… Je suis ravi que tu aies saisi mon clin d’oeil de Pierrette. On continue ?
« Alexandre, le mari de Claudette, travaillait à la fromagerie de chèvre à Rogny. Mis à part le samedi où il devait amener les boucs aux femelles, il rentrait tous les soirs à 19h30. Il aimait quand Claudette, en fine cuisinière, lui préparait des chevillettes mauriciennes, ces petits jarrets de porc aux épices des îles, ou les cèpes à la corrézienne, son must. Ils regardaient ensuite « Plus Belle la Vie », puis allaient se coucher. Dans son pyjama rayé comme Gabin dans tous ses films, Alexandre attendait que Claudette lui demande de masser les reins douloureux à travers sa chemise de nuit en coton molletonné. « Ce doit être encore à cause du temps humide », lui murmurait-il. Pendant ce temps, elle se passait les articulations aux huiles essentielles. Leur chatte les rejoignait sur le lit. Et c’est au milieu de parfums délicieux qui rappelaient l’Orient lointain qu’ils s’endormaient paisiblement. »
Je pensais que c’était Jean-Marie-Hélène le mari de Claudette. 😀
Hahaha excellent les garçons ! J’adore ! Jolis rebonds qui me donneraient presque des idées pour une prochaine session de l’atelier. Nous en discuterons. 🙂
Oh tu te prends pour Hélène? 😉
Hélène de Troie ? Oui, c’est moi. ^_^ (en doutais-tu ?)
Superbe ! une belle connexion verbale !
Wow sacrée chute !!! Bravo
Super cet enchaînement d’histoires bien tournée!
tournéeS évidemment…
Eh bien le succès de la « chevillette mauricienne » ne manque pas de créativité. 🙂
Une chute d’autant plus percutante que le texte est très court.
Bien vu, la Mante Religieuse, belle chute en plus, bravo !
J’étais là, tranquille à lire ton texte et je n’ai rien vu venir 🙂
Deux jours que j’erre dans notre maison de famille avec l’oisiveté qui me guette.
Je n’ai jamais vraiment aimé cette période de la Toussaint mais comme cette année c’est moi qui doit aller fleurir nos tombes, j’ai décidé d’en profiter pour me reposer dans cette maison vide. J’ai laissé maman dans la capitale ; de toute façon, depuis quelques années, le nettoyage des tombes est le cadet de ses soucis !
Bérangère avait voulu m’accompagner mais les enfants avaient besoin d’un chauffeur pour les amener à leurs différentes activités de loisirs pendant ces vacances scolaires. En fait, ça m’arrangeait car je ne savais pas comment lui dire que je n’avais pas trop la tête en ce moment à nous enfermer dans une maison à volets fermés.
Mais cela fait deux jours que la procrastination devient mon occupation favorite. Ma foi, pas grave si je m’y mets la veille : un caveau à nettoyer, quelques bouquets à acheter et le tour sera joué. Personne n’a prévu de descendre cette année avec la tuile qui nous est tombée dessus, tu parles d’une tuile ! un malheur serait le terme le plus juste ! Mais tant qu’il y a de la vie…
Ce matin j’ai été faire un tour au grenier. Je ne sais pas pourquoi mais c’est comme une force qui m’y attirait. Dans un coin, le secrétaire de mon père était calé, face contre mur. Ce meuble m’était familier, j’y voyais souvent mon père se pencher sur le battant qu’il baissait pour écrire et dès qu’il nous voyait, il relevait fissa la porte sur tous ses papiers qui s’entassaient. La curiosité guida mes pas et je voulus l’ouvrir mais quelque chose bloquait. Sur le côté j’aperçus comme une attache originale qui le fermait : une chevillette serrait les 2 panneaux de bois et en bloquait l’ouverture. Encore une idée originale de mon père qui bricolait avec tout ce qu’il trouvait à sa portée !
Avec un bout de bois qui traînait par terre, il me fut facile de débloquer le bas de cette patte à coulisse. Le secrétaire était tellement rempli que toutes les lettres s’étalèrent par terre. Parmi elles, cette photo en couleurs des années 60 se détacha : la belle grande rousse de dos c’est ma mère.
Celui qu’elle regarde au loin avec son maillot rouge c’est mon petit frère et moi derrière.
Je me souviens de ce jour-là, on l’avait suppliée de nous laisser prendre nos maillots car on savait qu’on allait passer par ce coin de la rivière.
Je me souviens de ce jour-là, où j’ai dû encourager mon frère qui, au dernier moment, ne voulait plus se jeter à l’eau.
Je me souviens de ce jour-là passé avec notre mère qui était venue nous chercher à la pension pour profiter de la journée ensemble.
Tiens, et si je ramenais ce cliché à Berne pour le lui montrer ? Peut-être que sa mémoire reviendrait ? Il y a trois jours quand on s’est vu, elle m’a vouvoyé et ne me reconnaissait plus. Fichue maladie d’Alzheimer !
Une belle promenade dans la mémoire, on espère que la mère réagira à la photo…
J’aime bien l’évocation du grenier qui est une porte ouverte à l’imagination de tous.
Beaucoup de nostalgie dans ce texte. Le passé à construire lui semble plus important que le présent à gérer, d’où la procrastination… Bien vu et bien écrit.
Un récit où le tragique prend le pas sur la nostalgie… la chute est malheureusement de plus en plus vécue dans nombre de familles… un texte empreint de force. Bravo Kroum
Une histoire bien amenée et pleine d’amour.
La nostalgie du temps passé et l’espoir de faire remonter à la surface quelques souvenirs à cette mère qui s’absente de plus en plus. Très ému par ce texte. Merci Kroum
Un petit air de famille comme dans mon texte, mais plus soft chez toi !
« Patience »
Elle s’était jurée au petit matin que si elle ne recevait pas de télégramme de M aujourd’hui elle écrirait une longue lettre à sa femme pour tout lui dire. Cette situation ne pouvait plus durer, elle n’en pouvait plus de l’attendre éternellement. Alors quand le plancher du palier se mit à grincer à 10h37, Suzanne avait déjà une main sur la poignée de la porte, mais les pas se s’arrêtèrent pas et le facteur frappa chez Mme Duchemin.
Folle de rage elle se précipita sur la table de la cuisine, attrapa une enveloppe, dégaina son stylo et inscrivit « Mme Eléonore GEOFFROY-DUPIN » mais s’arrêta nette en entendant sa voisine dire « Ben non, vous vous trompez, Mme Roth c’est le premier appartement du couloir ». Avant même que le facteur ait pu faire un pas elle était sur le palier. Elle signa le registre, prit le télégramme et claqua la porte derrière elle.
Ses mains tremblaient en ouvrant le petit papier vert, elle dû s’assoir tant elle avait peine à y croire : « Serait à Paris vendredi à dimanche avec Eléonore et Joséphine. Rendez-vous demain 18h15 quai de l’écluse face Hôtel du Nord ». Elle relu dix fois le message pour être certaine de ne pas rêver, et le déposa délicatement sur sa table de nuit. Elle était heureuse de savoir qu’elle pourrait croiser son regard, entendre sa voix, et peut-être même l’embrasser furtivement.
Le lendemain elle enfila sa jupe verte puisqu’il a dit qu’elle lui fait de « si jolies jambes », son gilet blanc brodé sur cette poitrine « qu’il serait criminel de trop cacher », ne mit pas de bas car sa peau de lait est « si tendre au soleil », et enfila ses chaussures rouges parce que c’est « la couleur de l’amour ». Elle se maquilla très peu, il n’aime pas cela et « une beauté pareille n’a pas besoin d’artifice », déposa une goutte de Shalimar, « le plus sensuel des parfums », dans le cou, et enfila les boucles d’oreille en perle qu’il lui avait fait parvenir de Madagascar avec ce petit mot : « les plus belles des perles pour la plus belle des femmes ».
Elle ne pouvait pas rester chez elle à tourner en rond, alors elle sorti à 16h00, traversa les quelques rues qui séparaient son appartement de la place Stalingrad, remonta le canal et se posta à l’endroit convenu. Le monde était merveilleux : la caresse du soleil de printemps avait la douceur de ses mains, le bruit de l’eau était celui du bain qu’elle lui faisait couler, les péniches devenaient paquebots traversant les océans, les cris des enfants étaient ceux des leurs… Elle jubilait de bonheur.
A 18h10 elle le vit traverser l’écluse, entre Eléonore et Joséphine. Il lui fit un petit signe rassurant de la main pour lui demander de patienter. Quelques minutes plus tard il descendit les marches une rose à la main, l’embrassa aussi furtivement qu’elle l’avait imaginé, s’excusa de ne pas pouvoir rester plus longtemps et lui donna une petite enveloppe. Il remonta précipitamment, tourna le regard une dernière fois vers elle et disparu.
L’enveloppe avait une bosse étrange. Elle l’ouvrit et sortit une clé attachée à une étiquette en bronze marquée 125. Un petit mot disait « C’est la chevillette de la chambre 125 de l’Hôtel Georges V, la mienne est la 123, laisse ta porte ouverte. A ce soir ».
Ah les amours clandestines… Jolie histoire 🙂
Excellent, comme d’habitude. Avec ses rebondissements, le texte est délicieux. L’écluse nous a inspirés, toi et moi, des récits coquins, cette fois… « L’Hôtel du Nord », sorti dans les années 30, n’y est peut-être pas pour rien.
L’écriture très visuelle donne une dimension supplémentaire aux images qui viennent à la lecture. J’y vois le début d’un film 🙂
Tes personnages masculins sont terribles dans tes textes. Quelle torture il lui inflige au début où l’on comprend qu’elle n’a aucune nouvelle de lui. Il faut avoir terriblement souffert dans son passé pour agir ainsi et elle avoir été mal aimée pour être aussi mendiante d’amour. Mais elle a gardé du bon sens à ne pas briser un ménage. J’ai beaucoup aimé ton paragraphe sur la description sensuelle. Puisse ton personnage féminin le vivre dans sa chambre 125 avec un autre homme qui l’aime vraiment et qui aura eu l’audace de l’appeler sur son chemin vers le Georges V et qu’elle inviterait pour garder sa chambre fermée ce soir. Ton héros saura certainement s’occuper dans la 123, ou pas. Bravo Tergit pour ce texte plein de rebondissements possibles !
Une belle nouvelle vivante et romanesque.
Gentleman la mec ! Bravo.
C’est émouvant cette tendre complicité, cet amour sincère et fort, bel écrit
Voici mon texte à retrouver chez moi : https://marinadedhistoires.wordpress.com/2019/11/11/les-chevillettes/ ou ci-dessous:
Les chevillettes
Qu’est-ce que tu as de jolies chevillettes ! Qu’il me disait toujours mon premier fiancé. Tu pourrais faire le mannequin pour Dior ou pour Chanel ! Et puis il est mort mon pauvre Maurice, d’un coup de grisou, au fond de la mine … Alors je me suis rabattue sur Barnabé, le barbier du village. Pas la même chose avec lui … Il m’a tout de suite mise enceinte, avant même de m’épouser ; des jumeaux qu’il m’a fait, Jacky et Jacot ! Maintenant ce sont deux chats maigres de treize ans que je suis obligée d’emmener se baigner dans la Souchez tous les dimanches. Barnabé, il vient même pas avec nous, il reste vautré devant la télé avec sa bière et Gillo, son poto. Moi, pendant ce temps, je promène mes chevillettes toutes fines sur les bords de la Souchez en regardant les gosses plonger … Ces jours-là, je mets toujours mes escarpins rouges, ceux avec la bride bleu marine derrière le talon, ceux que Maurice, il m’avait achetés pour mes dix huit ans. Des souliers de luxe pour des jambes de luxe, qu’il avait dit Maurice, en me les offrant dans leur belle boite blanche fermée par un ruban de soie.
Aujourd’hui j’ai quarante ans et j essaie de rester élégante avec mes cardigans et mes jupes droites ; j’ai gardé la ligne aussi, et c’est pas pour Barnabé qui prélasse sa brioche dans le canapé et qui ne remarque même plus si je suis blonde ou rousse… Non si je veux rester pas trop mal, c’est en mémoire de mon Maurice et des promenades qu’on faisait le dimanche le long de la Souchez,
Qu’est-ce que tu as de jolies chevillettes ! Et puis il me cueillait des fleurs des champs, des fleurs de la rive droite de la Souchez.
Maurice est mort, Barnabé m’a épousée et j’ai lamais fait le mannequin ; j’ai élevé Jacky et Jacot au son des matches de foot et du tiercé. Aujourd’hui j’ai quarante ans et juste mes yeux pour pleurer…
Qu’est-ce que tu as de jolies chevillettes ! Et puis après tout, il est peut-être pas trop tard… Et si je m’en allais ?
MH
Je ne suis pas à sa place mais je pense aussi que je penserais à partir avec mes deux chatons sous le bras. Si ça se trouve, Barnabé ne s’en rendra même pas compte 😉
Oui, c’est ce qu’elle a de mieux à faire je pense …
J’aime beaucoup ce texte qui colle bien avec la photo. S’il est effectivement un peu tard pour jouer les mannequins chez Dior, la rencontre avec un homme qui la mérite reste toujours possible. Cela dit, il y a peu de chances qu’il emploie le mot « chevillette » pour la séduire.
Oui, souhaitons-lui de rencontrer quelqu’un de bien même s’il ne lui parle pas de ses chevillettes ! Merci Cloud.
Le souvenir de Maurice est tendre et très présent malgré les années qui passent. Effectivement on ne peut que souhaiter à cette femme de trouver un homme qui la regarde vraiment à nouveau.
Merci pour ton commentaire, Laurence.
Quel malotru ce Barnabé ! Puisse ton personnage croiser un autre homme qui la regarde et pour cela il lui faut ouvrir l’oeil autour d’elle pour le remarquer et en effet pourquoi pas partir avec ses 2 chatons sous le bras comme le dit bien Photonanie. Tu as pu faire ressortir plein d’émotions dans ton texte, de la douceur au début avec Maurice et une certaine lassitude par la suite avec Barnabé. Bravo Marinadesdhistoires !
Un grand merci pour ce beau commentaire détaillé, Kroum !
Très belle histoire un peu triste quand même mais elle n’est pas finie…à suivre !
Merci Nour.
Mais oui !! qu’elle prenne ses chatons sous le bras, dépose un pack de bière à côté du canapé, et avant que Barnabé ne s’en rende compte elle sera dans une autre vie. Avec de telles chevillettes elle pourra en trouver un autre de Maurice.
Merci pour elle, Terjit !
Elle dit bien qu’elle s’est « rabattue sur Barnabé », par dépit, sans beaucoup d’amour sans doute, alors cela ne fonctionne pas comme elle le rêvait avec Maurice, celui qui l’aimait vraiment, drôle de destin et de choix de sa part. merci à toi
Merci pour ce commentaire plein d’intelligence.
Colette surveillait d’un oeil attentif et sévère, ses jumeaux, Pierre et Louis, qui avaient très envie de plonger du haut de l’écluse désaffectée, moussue et rouillée depuis qu’elle avait été abandonnée à la suite de la construction du Pont-Canal sur l’Orb. Elle n’avait pu retenir un sourire amusé en entendant Pierre crier : « tire la chevillette, la bobinette cherra ». Du haut de ses dix ans, il était passionné de contes et légendes.
Nés à Paris, Pierre et Louis ne connaissaient que le canal Saint-Martin qu’ils adoraient. Leur mère, professeur d’histoire-géo, leur avait expliqué l’histoire des écluses, et ils avaient voulu découvrir les 9 écluses de Fonsérannes à Béziers durant l’été 1981 -« pile-poil 300 ans après la fin de la construction du canal » avait fait remarquer le sage Louis, passionné par l’Histoire de France-.
Ils avaient voulu tout savoir sur cette écluse octuple de 8 bassins et 9 portes, à l’origine. Par un édit royal en octobre 1666, Colbert avait autorisé les travaux du Canal du Midi, l’un des plus anciens canaux d’Europe. Sous le règne de Louis XIV, ce chantier, supervisé par Pierre-Paul Riquet, avait duré moins d’une quinzaine d’années, permettant de relier l’Atlantique à la Méditerranée (le canal du Midi à Toulouse prenant le relais du canal de la Gironde depuis Bordeaux).
Colette n’avait pas manqué de souligner que Léonard de Vinci avait probablement imaginé le principe des écluses au 15e siècle, même si cette affirmation faisait partie des nombreuses légendes sur la vie de ce Génie qu’elle adorait.
Les garçons savaient qu’après cette petite récréation, leur mère leur ferait visiter la Maison du Site, ancienne auberge « Le coche d’eau » où mariniers et chevaux se reposaient, puis admirer « l’escalier d’eau » en soirée, lorsque les écluses étaient ouvertes pour la nuit, et avant de rejoindre l’hôtel, ils iraient voir la cathédrale Saint-Nazaire.
J’ai commenté directement chez toi Soène. Bonne journée.
Merciii
Bisous
Merci Soene. Je me suis assis à côté de Pierre et Louis, et j’ai appris beaucoup de choses.
Cloud, mon billet a servi à nous apprendre plein de choses sur ce Canal du Midi !
Bises d’O.
Ah ça, j’ignorais que le canal du midi était un des plus anciens d’Europe. Comme quoi on peut habiter la région toulousaine et découvrir celle-ci à travers ton texte. C’est parfait ! 🙂
Ca me fait plaisir alors, Laurence Délis 😆
Des fois, quand je fouille sur mon moteur de recherche préféré, ça sert à tout l’monde !
Bises d’O.
J’aime bien farfouiller dans Google pour rendre mes billets plus vrais 😆
Bises d’O.
Moi aussi je me suis assis à côté des jumeaux pour apprendre plein de choses à travers ton texte. Merci Soène
Merci Kroum 😉
Je ne peux pas m’empêcher de me mettre dans la peau d’une maîtresse d’école 😆
J’ai raté ma vocation et il est trop tard…
Bonne journée
Bises d’O.
Merci Kroum 😉
😆
A la fin de ton texte j’ai eu l’envie de me caler entre ces deux bambins, de sortir mon « 4 heures » et d’écouter la suite. Ton texte est intéressant mais aussi très bien construit. Merci Soene
Merci Terjit 😆
Un bon goûter après cette leçon d’Histoire, ça fait du bien aux méninges 😉
Bon dimanche
Belle histoire à la fois historique et de la vie quotidienne pleine de vie.
Nour, il me semblait que je t’avais répondu…
Merci d’être passé
Bon dimanche
Une belle leçon d’histoire, j’en ai appris beaucoup, talentueuses recherches, merci à toi
Merci beaucoup 😆
Bises d’O.
Eh bien, on apprend plein de choses avec ton texte. Belle complicité culturelle entre cette maman et ses fils.
J’ai enfourché mon vélo avant que ma mère ne surgisse sur le seuil de la maison, et sa phrase « T’as fini tes devoirs ? » ne m’a atteint qu’une fois que j’ai été sur le chemin. Je roule vite, en zigzaguant entre les racines et les nids de poule. Je connais par cœur chaque vice du sentier qui descend vers le canal. C’est dimanche, un des derniers jours de septembre et il fait beau. Comment maman peut-elle m’imaginer assis devant mon bureau à faire mes devoirs alors que le soleil et l’air chaud se montrent si généreux ?
Antoine m’attend déjà devant le canal. Il arrive toujours avant moi parce que chez lui personne ne se préoccupe de ses devoirs. Non pas qu’il en ait besoin parce qu’Antoine il lui suffit d’écouter en cours pour retenir les leçons. Il ne s’en vante pas et moi, je me fiche qu’il soit plus vif que moi, qu’il lise déjà des livres complexes, je m’en fiche parce qu’on est tous différents et ça, j’ai pas besoin de bouquins pour le comprendre.
Antoine me salue d’une poignée de main. Il est déjà en maillot. T’es presque à l’heure, sourit-il. J’ai fait au mieux, je réponds en lorgnant vers la femme qui regarde l’écluse. Je n’aime pas quand il y a gens qui viennent par ici. À cette heure-ci ce lieu c’est un peu le nôtre. Je ne sais pas pourquoi je remarque les chaussures de la femme. Sans doute à cause de la couleur. Elle porte des escarpins rouges. Rouge comme le maillot d’Antoine. C’est qui ? je demande, contrarié. Aucune idée, dit Antoine et dès que j’abandonne sur le bord du quai mon short et mon tee-shirt, sa grande main se saisit de la mienne et il m’entraîne au-dessus du canal.
Antoine plonge et j’attends de l’apercevoir à nouveau à la surface de l’eau avant de plonger à mon tour. On crie à chaque saut ; c’est comme si le monde était à nous et il y a cet instant fébrile où avant de chuter on est aussi libre que l’air. On saute à tour de rôle et puis le dernier saut on le fait ensemble, main dans la main. Antoine me regarde toujours au moment où on se trouve en suspension. Et son regard, son regard m’accompagne ensuite toute la nuit. C’est peut-être pour cela que je n’ai pas fait attention à ce qui se passait autour de nous. J’ai entendu Antoine, qui, à chaque ouverture de l’écluse, chantonne : « Tourne, tourne la manivelle et la chevillette cherra » comme un hommage à Charles Perrault qu’il affectionne et comme d’habitude on s’est penché pour voir les portes s’ouvrir et les remous que fait l’eau. C’est à ce moment que j’ai remarqué l’absence de la femme sur le quai. J’aurais aimé me dire qu’elle était partie pendant qu’on s’amusait à plonger. Mais comme un rappel à sa présence, sous nos yeux effarés, un escarpin rouge gravitait dans les remous.
Très très bien conté, on lit avec facilité et fébrilité, la fin est poignante.
Quel contraste entre l’amusement et la fin brutale juste évoquée. Très beau texte
La complicité des deux jeunes gens est tellement bien décrite dans les détails, qu’on est brusqué par cette fin tragique.
Le début de ton texte constraste si fort avec la chute que j’en suis encore tout retourné. Bravo Laurence Délis !
ça tue. Sans vilain jeu de mots, ça tue.
Le regard des enfants, leur joie, leur insouciance, contrebalancées par la chute font un très beau texte.
J’aime beaucoup l’idée de remettre au premier plan de l’histoire les enfant fondus à l’arrière plan de la photo et la femme elle est là sans être là, et puis elle disparaît dans les flot (?) comme si de rien n’était, jolie !
J’avais envie de sauter avec les garçons, m’amuser, nager, au coeur de cette belle complicité enfantine, et puis, l’escarpin … une terrible chute, dûe à une belle écriture
Bonjour à tous,
Voici mon texte :
Sa grand-mère avait toujours été incollable sur la plupart des sujets. Reine du Scrabble et des mots croisés, son savoir semblait sans fin.
Et puis, il y eu ce bel après-midi où la chaleur s’était fait écrasante.
Avec ses frère et sœur, une fois le déjeuner terminé et largement digéré, ils avaient couru à l’écluse.
C’était le meilleur endroit pour se baigner malgré le danger incessant.
Alors qu’il s’apprêtait à sauter une nouvelle fois dans l’eau bouillonnante mais au combien rafraîchissante, un vif éclair attira son attention. Il ramassa le petit objet et se précipita vers sa grand-mère qui les surveillait du coin de l’œil malgré ses beaux vêtements du dimanche.
Dis Mamie, tu sais c’que c’est ? lui lança-t-il d’un air de défi.
Le silence se fit un peu plus intense… et un « non » franchit les lèvres de sa douce aïeule.
Stupeur dans un premier temps mais très vite remplacée par un grand sourire (et avec un merci silencieux à son grand-père qui lui avait soufflé le nom un jour de travaux) : Bah Mamie c’est une chevillette !!!
Bon sang mais c’est bien sûr 😉 Amusante cette courte histoire.
Merci. Il y a un peu de mon père dans cette grand-mère presque incollable
C’est sympa et amusant. Beaucoup de fraîcheur. Merci, ça fait du bien.
J’aime particulièrement le grand sourire du gamin qui apprend à sa grand-mère une chose qu’elle ignore 🙂
Le rythme est agréable, l’histoire amusante et fraiche. Merci pour ce petit moment de douceur
Belle histoire recomposée de la mamie et de enfants, malicieuse je dirai !
Excellent ! je m’attendais à frémir d’une imprudence de la part des enfants, mais il en va tout autrement c’est une adorable histoire qui se déroule ici, merci à toi
Très rigolote anecdote, il fallait y penser !
Merci
Bonjour ! voici ma participation à l’atelier qui nous réjouit toujours autant : https://janickmm.wordpress.com/2019/11/11/promesse-enfantine/
Sauter.
Dans le vide, vidé.
Sans garde-fou. Sans retenue.
L’audace. Sauter. Sursauter.
Paniquer un instant, vaciller puir perdre l’équilibre, perdre pied, penser se rétablir, mais être déjà dans l’air, libre, voler, lâcher un cri d’encouragement à soi-même, fermer les yeux, plonger, fendre l’eau.
ça y est ! C’est fini !
Déjà les jambes moulinent en tout sens incontrôlées par les courants tumultueux de l’écluse, la respiration est courte, les efforts colossaux font bouger les bras sans succès, mourir ? peut-être. Se noyer ? disparaître ?
Sur la berge sa mère observe. Elle a donner l’ordre. Supplier presque. Chantage affectif. L’enfant veut lui faire plaisir, ne veut plus être témoin, plus tard, de ses crises de larmes, moches, indécentes. Il n’en veut plus. Alors il obéit. Il saute, mais à une condition, une seule : dormir à la belle étoile, là dans le champs, comme gagner sa liberté. Chantage. Mais ça fonctionne, elle aquiesce.
Sa mère justifie sa demande insensée en invoquant l’idée que l’on doit connaître ses ressources insoupçonnées, ses instincts de survie, se dépasser pour faire face. A quoi ? se dit l’enfant.
Sa première motivation est de se projeter, déjà allongé dans le champs, peuplé de criquets et de grillons aux chants si doux, observer la voûte céleste et ses multiples diamants parfois filants puis tous les moindres couinements et chuintements de caprins ou de rongeurs, de rapaces, liberté totale.
Alors l’enfant saute, du haut de cette écluse vieillie par le temps, retenue par quelques chevillettes dérisoires, sous les yeux ébahis de sa mère tenant en main le chronomètre.
Courageux et motivé par la récompense ce brave enfant. Belle idée.
faire plaisir à sa mère est sans doute sa principale motivation, merci à toi
L’enfant semble prêt à tout pour plaire à sa mère. J’espère pour lui qu’elle garde la tête sur les épaules malgré ses velléités élitistes… J’ai beaucoup aimé l’avant dernier paragraphe.
Exactement, un peu comme romain gary, et l’avant dernier paragraphe c’est la liberté totale, profiter de la vie, merci à toi
Répondre au souhait de sa mère pour enfin pouvoir s’allonger sur l’herbe, la tête tournée vers les étoiles. Face à la pression maternelle, il reste de toute façon peu d’alternatives… Un récit qui soulève une foule de questions sur l’avenir de ces deux-là 🙂
Whaou… Cette mère me fait penser à celles qui entrainent leurs enfants pour des sports de compétitions ou des concours de mini Miss, quelle folie !! Beau texte original.
oui c’est complètement insensé de la part d’une mère, mais l’enfant veut plaire, c’est extravagant !
oui en effet, plein de questions, ou une rupture, merci à toi
Il est effrayant ton personnage de la mère. Le petit enfant fera en effet tout pour se faire remarquer et aimer d’elle. J’espère qu’elle a pris toutes les précautions pour ce saut avant de s’assurer du bon fonctionnement de son chronomètre. Le suspens de ta chute est insoutenable, bravo Jannickmm
le petit suspens, est du à mes bains l’été dans la rivière dordogne, et sous le pont les pieds et les mains ne répondent plus vraiment car les remous y sont intenses, puis la magie arrive très vite et l’eau nous porte fluide, douce, agréable sensation de se laisser porter au fil du courant devenu docile, merci à toi
Ouch !!! Terrible ce texte !!! Le chantage, la récompense après le danger, j’avoue avoir été dérangé par la relation des deux personnages. Mais quel texte !
Une relation sans doute destructrice quelque part, mais cette femme au premier plan sur la photo ne semble pas voir le danger, alors je suis allée plus loin … merci à toi
Histoire qui nous propulse dans les étoiles, bravo.
Une belle récompense pour l’enfant, merci à toi
Ce sont ses chaussures colorées qui avaient d’abord attiré mon regard. On aurait dit qu’elle les avait choisies pour les assortir à sa couleur de cheveux. C’était étrange, cette dame au bord de l’eau ressemblait à un fantôme. Un peu floue et un brin diaphane, si on excepte sa chevelure et ses pieds, elle tenait son sac à main comme si sa présence élégante était normale à cet endroit…
Les gamins en haut jouaient à sauter dans l’eau et à recommencer encore et encore et elle, elle les regardait, impassible.
Personne n’imaginait que sa mission était d’enlever la chevillette afin de libérer les parois du barrage. Elle n’était pas là par hasard et ses projets n’avaient rien de bienveillants. Au contraire, elle se réjouissait du bon tour qu’elle allait jouer à ces gamins qui s’amusaient et riaient aux éclats alors qu’elle avait perdu le goût de vivre depuis si longtemps. Elle avait d’abord sombré dans l’alcoolisme puis était devenue le pantin d’une bande de voyous qui lui ordonnaient d’exécuter les pires bêtises tout droit sorties de leurs cerveaux dérangés en échange d’une bouteille de mauvais vin.
Sa seule erreur avait été le choix de ses escarpins car c’est en les voyant que les gamins avaient commencé à l’observer. Comment allait-elle faire maintenant pour mener à bien la mission que son esprit dérangé se sentait obligée d’accomplir?
Elle frissonnait d’angoisse, triturait les anses de son sac, marmonnait toute seule. Les gamins eux riaient aux éclats en regardant cette vieille folle figée au sol. Elle n’avait plus aucune possibilité d’atteindre la chevillette discrètement et elle s’effondra en larmes au bord de l’eau comme une gamine désobéissante qui va être grondée…
Et chez moi c’est sur https://photonanie.com/2019/11/11/brick-a-book-348
On peut dire que tu n’épargnes pas cette pauvre femme, mais le portrait que tu en fais sonne juste !
Merci Laurence.
Un grand suspens que tu nous livres dans le début de ton texte. J’ai presqu’eu peur d’une chute glaciale pour les petits mais quelle jolie pirouette que tu nous offres. Belle écriture, comme d’habitude, bravo Photonanie !
Merci Kroum, ça me touche.
Bravo. J’ai trouvé beaucoup d’émotion dans le texte grâce à la description de cette femme. C’est très bien écrit.
Merci Cloud, c’est encourageant.
J’ai frissonné tout le long de la lecture de l’histoire de cette pauvre femme. Bravo pour ce texte très bien écrit
Merci beaucoup Terjit, ça me touche.
Drôle cette femme pathétique brouillée par l’alcool et ces gamins coquins ne savent pas le drame qui se trame…original !
Ah ! Cette chevillette ! dis donc ! Elle nous rend fous ! J’adore ton texte, car il est peu près à l’inverse des autres, les enfants sont presque sages, mais là c’est l’adulte qui dérape et sérieusement ! et pas qu’un peu, vraiment je pense qu’il pourrait il y avoir une suite, on va pas la laisser là, sur le bord de l’écluse ….
bonjour à tous..
j’ essaie de reprendre un peu l’écriture hebdomadaire!! voilà celle d’aujourd’hui
Qu’est ce que je fais là devant cette écluse ? Comment suis-je arrivée sur ce bord de rivière, navigable certes, mais rivière quand même. Heureusement je ne suis pas seule, je vois deux petites silhouettes la haut sur la digue, deux garnements à moitié dénudés en train de se chamailler, qu’ont ils derrière la tête, il va falloir les surveiller, l’eau est une belle invite, trop tentante en général, propice aux bêtises en tous genres, plongeons, ricochets, bagarres, coups de coude, courses et… dérapages !
Moi je suis au sec, tournée vers l’eau qui s’engouffre sur des plaques de béton peu esthétiques, recouvertes de mousse, peu ragoutant je dirais !
La vie est drôle, tu commences une journée tranquille chez toi, tu sors, pas par choix, non, par obligation, tu avances sur un trottoir sec, à pas comptés tu descends les marches du métro, que tu remontes quatre stations plus loin, hop un caniveau, tu évites de justesse l’eau qui court, sale et pleine de déchets, toute la journée tu trottes et te voilà devant la porte d’une vieille dame, comme une grand-mère du bon vieux temps, genre petit chaperon rouge, « tire la chevillette…cherra… » et elle a chu, et moi avec, nous avons chu devrais-je dire.
Et telles des héroïnes dans une nouvelle anglaise, un petit twist, une autre dimension, plus de ville mais la campagne, pluie de pluie mais le soleil, heureusement je ne suis jamais seule, toujours ma jumelle à mes cotés ! Elle à gauche et moi à droite !
Bonjour à tous,
première participation depuis bien longtemps!!
Qu’est ce que je fais là devant cette écluse ? Comment suis-je arrivée sur ce bord de rivière, navigable certes, mais rivière quand même. Heureusement je ne suis pas seule, je vois deux petites silhouettes la haut sur la digue, deux garnements à moitié dénudés en train de se chamailler, qu’ont ils derrière la tête, il va falloir les surveiller, l’eau est une belle invite, trop tentante en général, propice aux bêtises en tous genres, plongeons, ricochets, bagarres, coups de coude, courses et… dérapages !
Moi je suis au sec, tournée vers l’eau qui s’engouffre sur des plaques de béton peu esthétiques, recouvertes de mousse, peu ragoutant je dirais !
La vie est drôle, tu commences une journée tranquille chez toi, tu sors, pas par choix, non, par obligation, tu avances sur un trottoir sec, à pas comptés tu descends les marches du métro, que tu remontes quatre stations plus loin, hop un caniveau, tu évites de justesse l’eau qui court, sale et pleine de déchets, toute la journée tu trottes et te voilà devant la porte d’une vieille dame, comme une grand-mère du bon vieux temps, genre petit chaperon rouge, « tire la chevillette…cherra… » et elle a chu, et moi avec, nous avons chu devrais-je dire.
Et telles des héroïnes dans une nouvelle anglaise, un petit twist, une autre dimension, plus de ville mais la campagne, pluie de pluie mais le soleil, heureusement je ne suis jamais seule, toujours ma jumelle à mes cotés ! Elle à gauche et moi à droite !
bonjour, petite question.. pourquoi mon texte est il encore et toujours en attente de modération alors que je ‘lai posté hier 11/11 vers midi??
merci de prendre le temps de répondre!!
bonne journée
Bonjour,
Chaque premier commentaire doit être approuvé par l’administratrice (que je suis), or en ce moment je cours après le temps et je ne me suis pas connectée au panneau administratif du blog depuis hier.
Mais j’ai approuvé vos messages, soyez le/ la bienvenu(e).
🙂
Mon mari est mort le 2
Beaucoup de mots dans ma tête
mais pour une fois, je n’arrive pas trop à les poser: démarches et pleurs
L’écluse
Comme cette vague fixe créée par les flots
Ton regard s’éparpille sur l’autre rive
Pourtant, c’est écrit, tout coule dans ces mots
Bouée d’une âme sans dérive
Reflets brillants lustrés à l’eau de vie
Douces caresses d’écumes convulsives
Flirtant entre besoin et envie
Désirs noyés d’une délicatesse compulsive
Barricadée par cette petite chevillette*
Plantée dans ta poitrine comme une amulette
Buste bombé, narguant du haut de ses pointes
Ce bouquet enivrant de narcisses éteintes
Insouciantes comme un jeu d’enfants innocents
Estampillée rouge et noire jusqu’au bout des pieds
Marquage indélébile d’une liberté assumée
Immersion dans ces yeux indécents
Inspiration : Atelier d’écriture 348
Un mot à placer obligatoirement dans votre écrit : « chevillette ». (Huhu.)
Musique : Linnea Olsson – The Ocean https://www.youtube.com/watch?v=LsuZ5CLRvOo
Photo : The joy of film
Arrivée tardive…
Aussi sur mon blog : https://poussieresdemots.blogspot.com/
Bonne journée, la neige est là !
Le texte colle parfaitement à la musique : beau moment
Merci, j’apprécie beaucoup cette jeune violoncelliste très créative.
D’une grande poésie, c’est beau !
Merci MH
il faut écouter cette virtuose pour bien s’imprégner de tes mots, superbe ! les deux !
Merci Janickmm