Hop ! A lundi !
Atelier d’écriture 358
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- Dans le silence des pauses | Palette d'expressions-Laurence Délis - […] Une photo, quelques mots Bric à book 358 […]
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toujours personne..allez je plonge!
belle soirée
Si j’avais su
si on m’avait dit
que je finirais ma vie
sur un bord de fleuve
une eau calme
et sans remous
Un grand fleuve certes
la Garonne
une belle ville, Bordeaux
au bord de l’eau
un port célèbre
et populeux
jadis.
Je suis étranger ici
je viens d’ailleurs
beaucoup plus à l’est
j’ai traversé la France
les frontières je connais
les regards en biais aussi.
Marcher
d’un pas lent mais décontracté
démarche assurée
pour tromper l’ennemi
potentiel
enfin trouver un ami
sur qui compter.
Un ami, un vrai
tendre et responsable
de lui et de vous
qui vous tend la main
que vous ne pouvez pas prendre
et pour cause
allez, un dernier coup de langue !
Je suis épaté de ne lire que des poèmes très réussis, la fois où j’ai manqué d’inspiration pour ce style que j’apprécie beaucoup. Bravo Francoise Clamens, j’ai beaucoup aimé ta chute inattendue et soignée.
Merci.en fait J’ai commencé un texte..peu satisfaisant..retravaillé en coupant..
A la prochaine..
Bonjour,
C’est bien vu, d’humaniser ce chien … j’aime beaucoup ! Le chien, c’est bien connu, est le plus fidèle ami de l’homme … et cela se vérifie souvent
Bravo
Pour Françoise: bel itinéraire pour trouver enfin l’amitié le long de la Garonne.
Je pense qu’il n’y avait personne parce qu’on n’était pas tout à fait lundi 😉
J’aime beaucoup ton texte et la chute inattendue est amusante.
Joli idée de mettre en avant le chien avant l’homme ! Bravo Françoise;
Un joli texte plein de tendresse. Et une belle chute.
Un parcours de vie et une jolie fin, bien amenée.
Cette amitié là est sans nulle autre pareil
(Bonne soirée à tout le monde ! Et bon début de semaine ! :D)
Tel le souffle du vent et l’éclat du soleil,
Tu es mon essentielle,
Ma vie,
Mes envies,
Ma plénitude.
Dans le parfum des draps,
A l’heure où mes paupières se font lourdes,
Tu me berces,
Et invites à mes nuits
Les battements de mon coeur,
Les bruissements des silences,
Les premiers pas de mes songes.
Quelques fois, je me fais voyageur,
Bien loin,
Dans les déserts de Mongolie,
Les glaciers de Patagonie,
Et les bords de mers oubliés.
Là où tu es plus immense encore,
Disséminée dans les beautés éternelles.
La foule, souvent, te fuit,
T’ignore ou te rejette,
Mais moi, inlassablement, tu me séduis,
Sans un mot,
Sans un geste,
Ni même un regard.
Tu mets mes sens en éveil,
Ma conscience en exergue,
Partout.
Toujours.
Ici et ailleurs.
Intensément.
Ma chère et douce solitude.
Je ne peux que saluer cette véritable prouesse poétique ! Je me demandais de qui tu parlais et ta chute est très réussie. Bravo Séverine Baaziz!
Oh, « prouesse » est un grand mot… De quoi me faire rosir les joues… Grand MERCI, Kroum ! 😉
Pour Séverine: Oui, moi aussi, je me demandais si tu parlais du fleuve ou du chien, mais c’était en fait de la solitude, bien vu, beau poème !
La personification, c’est vraiment un truc que j’adore ! Souvent, je pense à la chanson « Sans la nommer » de Georges Moustaki, où il parle de la révolution comme d’une bien-aimée.
Ah oui, c’est vrai que ça a un charme fou la personnification !
Et c’est mieux avec 2 « n » 😉 (arfff !)
Bonjour,
Je n’ai pas vu venir la chute moi aussi ! Bravo
Bonjour, Cécile, et merci pour ton commentaire !
Comme je te comprends! J’aime aussi me ménager des moments de solitudes et ta chute est super bien amenée!
Je trouve que l’air du temps fait de la solitude quelque chose de forcément triste, alors qu’elle peut être le témoignage d’une grande liberté, voire être exaltante. Enfin, je trouve. Merci pour ton commentaire, Photonanie 😀
Oh, superbe ! Lu à haute voix pour une immersion encore plus grande, les mots, le rythme, les sonorités, m’ont emportée loin, vers des rivages familiers. Vraiment très beau, Séverine. (Et oui, la chute est toujours aussi pertinente chez toi) 😉
Vraiment très touchée ! Merci infiniment, Laurence !
Bravo Séverine. C’est vraiment très beau. Ton texte, si bien écrit et intemporel, est raccord avec la photo et je ne peux que souscrire à ton ode à la solitude…
Oh, merci, Cloud !
Chute inattendue mais sacrément bien menée . On est parties sur le même thème avec deux approches différentes…Bravo
C’est drôle comme d’un simple mot, on peut écrire des textes tellement différents. Merci pour ton commentaire, titounette !
Des le début du poème je n ai eu dans la tête que ce refrain entêtant de pascal obispo mon essentiel, oui je sais étonnante référence! Texte rythmé et scandé dans ma tête au moins en musique! 😉
Eh ben ça y est, je l’ai dans la tête. Merci 😉
Quelle merveille!
C’est superbe
Oooh ! Merci beaucoup, Latmospherique !
Comme une onde éternelle coule la Seine
Âme des poètes
Littérature ancienne
Sur un quai vide je câline Pépette
J’ignore ce qu’est le monde
Ma vie s’en va mes rêves fondent
J’ai tant voulu taquiner l’aventure
Tintin et Milou
Paraître en couverture
Avec la Lune le Tibet le Pérou
J’ignore ce qu’est le monde
Ma vie s’en va mes rêves fondent
Vieux sédentaire craintif et solitaire
Sans loulou blanc
Pour explorer la terre
Une pierre glacée est devenue mon banc
J’ignore ce qu’est le monde
Ma vie s’en va mes rêves fondent
Il va falloir rentrer à la maison
Mon corniaud noir
Ton maître perd la raison
Oubliant presque notre repas du soir
J’ignore ce qu’est le monde
Ma vie s’en va mes rêves fondent
Ton poème sonne comme une chanson. C’est fort agréable et très réussi. Bravo Cloud!
Pour Cloud: j’adore cette litanie: » J’ignore ce qu’est…fondent » C’est un très beau poème, Cloud.
Bonjour,
La solitude humaine ressort bien de ce poème … c’en est désespérant ! Bravo
Quelle bonne idée que ce « refrain » de deux phrases ! Et l’ensemble est vraiment réussi. Bravo, Cloud !
Merci Séverine. Ce refrain de deux phrases est un clin d’oeil au poème d’Apollinaire « Sous le pont Mirabeau »… L’absence de ponctuation aussi.
Quelle inculte je fais… Pourtant mon oreille me soufflait que ça lui disait quelque chose, mais quoi, je n’ai pas su lui dire 😉
J’aime beaucoup la répétition de ces deux phrases également, comme un fil conducteur…
J’y vois poindre un début d’Alzheimer. C’est très touchant.
Sous la douceur des mots et leur répétition, la gravité de la situation pour cet homme est encore plus frappante. J’aime beaucoup.
Belle inspiration! comme d’habitude ça coule tout simplement et nous emporte…bravo
« La tendresse, c’est quelquefois de se retrouver à nouveau deux, c’est refaire pour quelques instants un monde en bleu. La tendresse c’est un geste, un mot, un sourire… »
Depuis 3 ans, c’était toujours le même rituel pour Monsieur H. et sa chienne Mila :
réveil en milieu de matinée,
promenade dans le quartier,
achat du quotidien au kiosque du coin,
midi 30 pétante, arrivée au 102 avenue Hoche au bistrot « les Embruns ».
Il saluait le patron et un bonjour rapide aux tables environnantes ; puis il s’installait à sa table attitrée. Une gamelle d’eau attendait Mila qui se faisait une joie de laper.
Une fois le déjeuner terminé, à 13h45 pétantes, c’était une virée le long de l’avenue Hoche qui menait à la grande plage de Trouville. Assis sur un rebord de bitume, Monsieur H terminait son journal, Mila à portée de caresses.
Jamais un sourire, ni même une attention particulière pour déclencher une conversation. C’était comme si une barrière hermétique s’était dressée entre eux et la société. Il gardait en revanche une politesse irréprochable vis-à-vis de de son entourage et un respect à toujours être tiré à 4 épingles quand il sortait. Mila se comportait aussi avec beaucoup de discrétion et ne quittait pas les pas de son maître. A l’intérieur de leur jardin fermé, une vraie complicité s’était créée entre l’homme et l’animal.
Au décès de son épouse après 52 ans de vie maritale faite d’amour inconditionnel et partagé, Mila, qui venait de se faire abandonner au début des vacances d’été, s’était retrouvée sur son chemin. Deux vies abîmées par le destin se trouvèrent ainsi unies pour le reste de chemin à parcourir sur cette terre.
Lui veillait sur elle, elle veillait sur lui. Chacun redoutait le départ de l’autre et la cruauté d’un nouvel abandon. En attendant, il la couvrait de caresses, elle le lui rendait bien en étant une présence dans son quotidien.
Un jour, un silence se fit entendre de leur maisonnée. Un vide vint peupler les trottoirs de Trouville jusqu’à l’intérieur du Kiosque à journaux et du Bistrot les Embruns. Les allées et venues des autres clients ne suffisaient pas à combler cette absence soudaine en plein milieu de semaine. Même le bitume du bord de mer hurlait aux nouvelles. Pourtant ce jour-là il n’y avait pas de pluie, une raison qui aurait pu expliquer leur non venue.
1 jour passa, puis 2, puis 3. L’absence, le silence devinrent grandissant, assourdissant et étouffant.
Les rumeurs s’amplifièrent car mine de rien ce duo manquait au paysage terrestre. Puis la nouvelle tomba quand on vit passer le corbillard le long de l’avenue Hoche en direction du cimetière. Sans surprise, on apprit qu’il s’était endormi éternellement ce soir-là. Et étonnamment, le cœur de Mila aussi s’arrêta au même moment. On l’avait retrouvée blottie dans ses bras.
« On peut vivre sans la gloire qui ne prouve rien, être inconnu dans l’Histoire et s’en trouver bien. Mais vivre sans tendresse, il n’en est pas question. «
Pour Kroum: ton texte m’a énormément émue. Beaucoup de tendresse pour ce duo homme, chien.
Bonjour,
J’ai les larmes aux yeux en lisant ce texte … C’est magnifique. Cette dernière phrase est si vraie !
Merci
Quelle tendresse entre ces deux-là! Ça m’a directement fait penser à la belle histoire de Greyfriars Bobby à Edimbourgh (https://fr.wikipedia.org/wiki/Greyfriars_Bobby). Les références musicales sont bien présentes aussi et pimentent agréablement ce texte émouvant.
Je m’en suis inspiré, je l’avoue 🙂
Bien écrit et hyper touchant ! Tout en douce tristesse, aussi. Bravo, Kroum 😉
Beau texte.Ton histoire est riche d’images au delà de l’image. Au fil du récit, j’étais (en toute discrétion) tous près de ces deux-là. Bravo Kroum
C’est vraiment un beau texte. Bien mené, bien composé, bien écrit. Et cette simplicité du contexte le rend encore plus touchant.
Une tranche de vie très émouvante. Qui touche en plein coeur!
« non non non non, il n’en est pas question » Un temps gris et pluvieux + l’émotion de ton joli récit = plombée pour la journée
Merci, c’est très beau…
Bonsoir et bonne semaine à tous!
C’est un clochard élégant.
C’est ce qu’ils disent ses acolytes de galère, qu’il est fringant.
Il empeste, mais ses frusques sont choisies avec soin,
Il s’est toujours fait un point de grâce à porter des costumes, le comble de l’honneur.
Ils lui rappellent sa vie d’avant, celle où il avait un but plus éloquent et chatoyant que la survie.
En ce temps-là, il avait une femme et une gosse.
Mais un jour, la déveine à tout emporté.
Ensuite, ce fut la dégringolade, elle a même pas été lente cette vilenie, pas comme pour d’autres de ses compagnons avec lesquels ils partagent son bagage poisseux de désespérance.
Sa chute a lui, a été vive et incendiaire,
sa fleur est morte, c’était de la faute à pas de chance, mais c’était trop douloureux. Après ça, y avait plus rien à attraper.
Sa femme, il ne pouvait plus la regarder, elle avait ses yeux.
Alors plutôt que de se mouvoir dans un mouroir, incapable de partager leurs peines, il a mis les voiles.
Il a pris ses deux costumes et s’est installé dans un parc avec de quoi noyer l’attente, histoire de bien assassiner l’espoir.
Depuis, il vit dans des limbes citadines. La seule chose qui lui fait encore tendre la main c’est le cabot qu’a élu domicile dans son poitrail. C’est peut-être pas suffisant pour la majorité de ceux qui lui passent devant sans le voir, mais sans cette boule de chaleur coincé entre les bras, sur qu’il aurait pas survécu à son deuxième hiver.
Pour Jen: J’aime beaucoup: »Il a pris ses deux costumes et s’est installé dans un parc avec de quoi noyer l’attente, histoire de bien assassiner l’espoir. » Ton texte est très touchant, superbe.
Bonjour,
Où comment en quelques lignes, tout bascule ! Quelle force dans ce texte ! Merci
Une histoire poignante, bravo Jen !
Encore une belle histoire de solitude à deux, pleine de tendresse. La vie est cruelle parfois mais heureusement les animaux nous aiment sans jamais nous juger sur notre apparence…
En quelques phrases une vie tracée où la douleur réduit en cendres les plus belles années. Terriblement réaliste, jusqu’au chien, dernier rempart avant le désespoir total. Bravo Jen
Des mots forts, des phrases qui sonnent et qui cognent ! J’aime beaucoup ! Bravo, Jen !
Beau texte. J’ai beaucoup aimé le style, avec des mots choisis, une belle musique à la lecture.
merci a tous! Je lis toujours mes textes a voix haute, c’est peut être ce qui facilite le rythme!
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/02/un-clochard-elegantinspiration-atelier.html Il est la aussi!
Mon texte se trouve sur https://photonanie.com/2020/02/02/brick-a-book-358/ mais bien sûr je le dépose aussi juste ci-dessous.
Je n’en revenais pas! L’émotion me serrait la gorge et tout mon corps était agité de tremblements de joie.
Deux ans déjà que j’étais parti conquérir d’autres horizons pour tenter d’oublier mes déceptions. J’avais perdu mon boulot et ma compagne m’avait lâchement abandonné à peu près en même temps. En somme, l’être vivant que je regretterais le plus en partant c’était mon fidèle compagnon Blacky. J’avais préféré le confier à un couple d’amis, ne sachant pas trop vers quoi je fuyais ni dans quelles conditions j’allais pouvoir me reconstruire…ou pas.
Mon moral était au plus bas quand je posai le pied sur ma terre d’exil en espérant malgré tout repartir à zéro. Je n’avais emporté que peu de souvenirs, souhaitant faire table rase du passé et de ses misères. Seul le souvenir de Blacky s’accrochait encore à ma mémoire et à mon coeur en lambeaux.
Dès que j’eus pris mes marques, je me rendis compte que j’avais trop de temps pour ressasser mes échecs et décidai qu’il me fallait une activité au contact des gens et qui me fatiguerait suffisamment pour chasser au loin mes idées noires. C’est ainsi que je consacrai mes maigres économies au contrat de gérance d’un débit de boisson.
Comme pour garder un lien, même ténu et lointain, avec Blacky, il m’apparut évident d’appeler l’établissement Kaffe Perro Negro. Peu de personnes comprenaient ce choix, certaines pensaient même à un autre sens, mais il me semblai important de garder un fil invisible tendu entre Blacky et moi.
Après quelques mois, mon affaire avait pris son envol, les villageois se regroupaient volontiers chez « le Belge » où ils se trouvaient bien ensemble. L’argent rentrait régulièrement et mes échecs professionnels et sentimentaux me paraissaient bien dérisoires à présent.
En hiver la clientèle se faisait plus rare et je décidai de prendre quelques jours de vacances afin d’aller voir mes amis au bord de la mer. J’étais à peine assis sur le muret que je vis accourir un grand chien fou qui me fit une fête pas possible, sautant, aboyant et me léchant tour à tour.
Blacky ne m’avait pas oublié lui non plus et la tendresse de nos retrouvailles émouvait visiblement les passants dont certains s’amusaient même à photographier cet instant de pur bonheur!
Bonjour,
Ah si seulement parfois, les humains avaient autant de mémoire que les animaux ! Très belle interprétation de la photo
Bravo
Merci Cécile. La fidélité des animaux est remarquable, je trouve que c’est un bel exemple.
Une bien belle histoire qui, petit à petit, fait place à la quiétude et au bonheur retrouvés. Et la fin, en parfaite cerise sur le gateau. Bravo, Photonanie !
Merci Séverine, l’apaisement vient doucement et le temps arrange souvent bien les choses.
Belle histoire. La fidélité et l’affection de l’animal adoucissent les déceptions humaines passées.
Les animaux ne trichent pas et quand ils aiment c’est pour la vie en général.
Ton texte raconte très bien cette fidélité sans limite.Très touchant !
Au désordre éloigné de ma jeunesse
Succède l’étale paisible de ma vieillesse
C’est là, dans le silence des pauses
Et des désirs tranquilles
Loin de toute perspective linéaire
Que s’ourle le plaisir simple
D’une caresse à l’ami fidèle.
Pour Laurence: En quelques mots, tout est dit. L’attachement homme animal est souvent très fort.
Bonjour,
Une vie en quelques vers où l’on ressent bien l’amitié homme-chien.
Le calme et la tendresse homme-chien, c’est beau.
Belle ode aux plaisirs simples ! Merci !
Il y a tellement d’intensité dans si peu de mots !!! Bravo
Ce court poème est délicieux à lire. De plus il renvoie aux plaisirs simples.
Mon texte est à retrouver ci-dessous et chez moi : https://marinadedhistoires.wordpress.com/2020/02/03/le-vieux-chien-baveux-et-le-vieux-rabat-joie/
Le vieux chien baveux et le vieux rabat-joie
On sera plus jamais trois, Noiraud… juste toi et moi.
La Germaine, elle est plus là, elle s’est noyée à cet endroit
Peut-être qu’elle en avait marre de toi, marre de moi.
Tous les dimanches on s’assoit là, sur la paroi
Toi le vieux chien baveux, moi le vieux rabat-joie.
T’as vu Germaine, j’ai mis mon habit de bourgeois
Rien que pour toi ! Je me demande si tu le vois …
Noiraud, je lui ai dit : surtout tu n’aboies pas !
Et puis, on attend là, comme à chaque fois …
Lui le vieux chien baveux, moi le vieux rabat-joie.
Germaine, elle nageait le crawl, la brasse et le n’importe quoi
Mais ce dimanche là, elle a fait quoi ?
Elle avait dit : cette fois, ne venez pas avec moi !
Alors nous, on est allés dans le bois
Toi le vieux chien baveux, moi le vieux rabat-joie
On sera plus jamais trois, Noiraud… juste toi et moi
On marche le long du fleuve, on fait les cent pas
On s’arrête, on repart, on pleure un peu, parfois.
Dis, la Germaine, pourquoi, tu nous as laissés là,
Lui le vieux chien baveux, moi le vieux rabat-joie.
Bonjour,
Je crois que cette photo n’arrive pas à inspirer du positif. Heureusement que le vieux rabat-joie avec lui son vieux chien baveux
Merci
Oui, l’amour d’un animal, c’est beaucoup. Merci Cécile.
La tendresse entre ces deux vieux est touchante.
Merci Photonanie
moi, à qui on reproche d’être négative, après la mort de mon mari, j’ai été postive
J’aime beaucoup ! Un côté Piaf ou Brel. Tristement chantant, en noir et blanc, mais chantant quand même 😉
Merci Séverine !
J’adore cette manière simple d’exprimer un texte plein d’émotion et de tendresse. Il n’en est que plus attachant. Bravo.
Merci beaucoup Cloud !
un récit qui navigue entre tristesse et tendresse, et ce souhait impossible d’être toujours trois qui revient comme une vague, inlassablement…
Tragiquement beau, marinade
Merci beaucoup Laurence
Bonjour,
Voici mon texte, bon lundi à chaque participant-e,
Je m’appelle Caillou, je regarde mon maître lire et relire encore cette lettre. Il me grattouille la tête machinalement. Je sais que mon maître est malheureux, je le sens, je ne peux l’expliquer. Je lui lèche la main tendrement pour lui montrer que je comprends. Il me regarde et sourit faiblement. Il me dit « Ton jeune maître, Fred, est mort au combat ».
Mon maître se lève dignement et se dirige vers le fleuve, le regarde longuement et saute. Je ne comprends pas où est-il parti ? Pourquoi sans moi ? Je m’allonge près du muret et je l’attend …
Pour Cécile: Quelle bonne idée d’avoir pris le point de vue du chien. L’amour inconditionnel de Caillou est très touchant.
Merci à toi Marina
Terrible ton texte et très réussi. Bravo Cécile !
Ouf! Dur cet abandon de la vie…
C’est court, percutant, en tous cas très réussi. J’ai beaucoup aimé.
Waouh, merci ! Je suis émue
La brièveté du récit rend la fin encore plus terrible. Percutant ! Bravo Cécile
Merci, merci Laurence ! Je suis très émue et heureuse … Waouh
Fort et poignant ! Bravo, Cécile !
Merci !
Bonjour, voici mon texte, légèrement inspiré de l’excellent livre Un hiver avec Baudelaire que je vous recommande si vous ne l’avez pas déjà lu. Bonne journée.
Il était monté d’un pas décidé sur la margelle. Depuis le temps qu’il se sentait seul, abandonné à son triste sort, le jour était venu sans l’ombre d’un au-revoir. Des cailloux plein les poches, il avait choisit son lieu favori de promenade, ce quai peu fréquenté où le fleuve suivait son cours sans s’arrêter.
N’étant pas de nature violent, la noyade lui avait paru un bon moyen d’en finir, lui qui n’avait jamais aimé l’eau ni appris à nager malgré les leçons atroces et à répétition.
Mais au moment où il fit un pas en avant pour rejoindre le fond du fleuve mouvementé, quelque chose le retient… quelque chose ou plutôt quelqu’un qui lui agrippait le bas du pantalon.
D’un bond, qui faillit bien lui perdre l’équilibre, il se retourna brusquement et descendit rapidement du rebord. Et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu’il s’agissait d’un chien. Un labrador noir d’à peine un an, la bouille encore du chiot qui s’apprête à faire une bêtise mais l’air malicieux de celui qui est ravi de ce qu’il vient d’accomplir.
Alors devant cet air ahuri et ces yeux plein d’espoir, il s’assit et se mit à réfléchir à son geste.
Une histoire qui se termine bien. Bravo Céline !
Pour Céline: un beau sauvetage bien conté.
Baudelaire, je prends!
Enfin une fin heureuse grâce au toutou.
Bonjour,
Quelle belle fin …. enfin du positif … Je souris en lisant ce texte
Merci
Chez moi aussi ça finit bien Cécile 😉
Bonne idée qui colle parfaitement à la photo. C’est bien raconté et c’est au final une belle histoire.
Beau récit. Il suffit d’un geste, d’une rencontre pour changer le cours des choses.
Bonjour,
Voilà ma participation:
Mes fleuves
La Seine de mon enfance
Souvent troublée par les fréquentes
Pluies sous lesquelles
J’aimais danser en rentrant de l’école.
Autrefois teintée par les rejets de teinture,
Est-elle redevenue un paradis de pêche ?
Alors que les usines sont au purgatoire.
Trois années sans la Seine
Qui coule très bien hors de ma présence.
La Garonne de mes études tardives.
Si belle sous le soleil de Toulouse
Et ses pierres roses ; mes lectures
Suivaient ton cours de reine.
O Garonne, Ô mon pays, ô Toulouse*
Chaque fois que je viens à entendre
Ce chant d’amour, le Canal du Midi de mes larmes
Menace d’inonder mon âme.
Le Rhône majestueux de mon « voyage
En Orient » avec Nerval , passage
Essentiel entre le Nord et son rêve.
Rêve de soleil des touristes.
Le Rhône, mon paysage
D’aujourd’hui encore.
Et tous les fleuves
Que j’ai lus et que j’imagine .
*Allusion à la chanson « Toulouse » de Nougaro
Merci et bonne journée
Joli texte mais elle est où la Loire ?
Ton joli texte peut effectivement se chanter. Bel hommage aux fleuves.
Une belle ode aux fleuves, bravo Laura vanel-coytte !
Les fleuves, miroir de nos histoires intimes… Bien vu Laura.
Une belle promenade dans la vie par les fleuves.
un bout de mes « Paysages », titres que portent beaucoup de mes 14 livres
Laissez moi vous présenter
En quelques mots
Celle qui partage ma vie
Elle est arrivée un beau matin, tout doucement, sans faire de bruit.
Elle n’a pas claqué la porte en arrivant
Insidieusement, elle a posé ses bagages
Et pris possession des lieux
Je n’en voulais pas de cette présence, mais elle s’est imposée la sournoise
Tel un animal de compagnie, elle m’a suivie pas à pas
Elle traînait avec elle un miroir dans lequel je n’avais pas d’autre choix que de me regarder
Pire ! Je suis sure qu’elle lisais dans mes pensées et n’était pas avare de critiques
Intraitable dès que l’avenir s’assombrissait
Enthousiaste et bienveillante à la moindre éclaircie
« Par elle j’ai autant appris
que j’ai versé de larmes «
Au fil du temps, je l’ai acceptée
D’ailleurs, en avais-je le choix ?
La résignation, le lâcher prise…non, vraiment l’acceptation
Et j’ai trouvé en elle ses bons côtés et façonné ma liberté
Du temps, de la créativité, des opportunités, des choix…toutes les portes s’ouvraient à moi
Une fois adoptée, vraiment,
« non, je ne suis jamais seule, avec ma solitude «
Le deuxième beau texte sur la solitude même si Bécaud dit que ça n’existe pas 😉
Merci
La solitude peut être une amie
Très beau texte
Merci
Ces odes à la solitude me ravissent. Ton texte est très personnalisé et donne ainsi une force particulière.
Merci Cloud. Personnalité, crois-tu ﹖
Une autre ode à la solitude très réussie ! Une bien belle idée, bravo titounette !
Merci beaucoup
la solitude comme compagne… c’est vrai que le texte dégage aussi cette idée de solitude et j’aime beaucoup la façon positive dont tu en parles.
Pour Titounette: Un texte très fin sur la solitude souvent décriée et qui pourtant peut être magique.
Un joli texte pour une même inspiration (la solitude) ! Bravo !
Et voilà mon texte.
J’ai toujours pensé que le chien était une preuve de l’existence de Dieu.
Ce Dieu d’amour, qui déborde d’affection pour l’Homme, ce Dieu dont l’amour rachète tout, de nos menues frustrations à nos impasses existentielles : un chien. Les punks le savent bien, eux, qui sont les proscrits de notre société.
Le chien n’a pas besoin de vous connaître pour vous aimer. A peine adopté, et c’est lui qui vous a adopté. D’un cœur plein, immense et entier. Et quand le soir vous rentrez du boulot, fourbu et las, il vous fête comme on fête le retour du fils prodigue. C’est liesse dans son petit cœur canin, qui s’élargit si vastement qu’on dirait qu’il déborde. Et tout à coup, il fait un peu plus chaud. C’est parce que vous ressentez de la joie. C’est sa joie à lui, et il vous la donne à vous. Vous, l’ouvrier de la onzième heure.
Voilà un peu les propos que je me tenais à moi-même, mêlant les restes du catéchisme de mon enfance à mon humeur torpide, penché dans le regard touffu de ce chien auquel je grattais la tête. Il avait débaroulé sur le quai, truffe au vent, et poil hirsute, sorti de nulle part et trottinant là où sa langue le tirait, comme aspirant goulûment l’air salé dont la mer emplissait la terre. Et sa langue, apparemment, le tirait droit vers moi. Il avait foncé sur moi, qui demeurait assis sur le parapet, avec mon chapeau rond sur ma tête défaite, moi dont le cœur était lourd comme un bateau vide (elle n’est pas venue, elle ne m’aime plus). Et il avait résolument baigné mes mains de sa bave chaude, sa longue langue moussue passait sur mes paumes et mes doigts, et j’avais aimé l’offrande de ce chien hippie, fou de Dieu qui aimait l’humanité en moi.
Un soulagement était passé comme passe une vague ou un ange, et mon cœur en avait été lavé.
Oh bien sûr, je savais que cela ne durerait pas bien longtemps, je suis un adulte et mes soucis ne s’écartent jamais trop de moi. Seuls les enfants entrent au royaume des cieux. Mais tout de même, cette langue de chien sur mes doigts m’avait mis un baume sur le cœur, et croyez-le ou ne le croyez pas, cela venait d’en haut.
Je lui grattais la tête, et la gratitude était en moi, et nos yeux étaient mêlés.
Son regard, que je ne voyais qu’à peine, masqué par la touffe épaisse qui ceignait son front, ce regard était bon, je le savais comme on sait que le pain est bon à la chaude saveur qu’il répand quand il sort du four.
Et puis il reparti, comme il était venu, un nulle part allant nulle part, truffe au vent et poil hirsute, trottinant là où sa langue le tirait.
La Terre était si vaste et avait besoin de tant d’amour.
J’aime beaucoup et surtout « Je lui grattais la tête, et la gratitude était en moi », Chapeau!
Un zeste de cynisme quand tu parles des Dieux, une parenthèse qui donne une terrible force au texte : oui, elle ne l’aime plus, c’est un fait et elle ne reviendra plus. C’est rare de le lire dans ce sens là! Et tout autour, cette recherche d’humanité, de tendresse pour aller mieux. Telle est mon interprétation de ton texte qui ne laisse pas indifférent tellement il est plaisant. Bravo Zaapataa31 !
Voir à travers le chien la représentation de Dieu est une bien joli façon de parler de don d’amour 🙂 un bien beau moment de lecture !
Oh, mais c’est excellent. J’ai adoré. L’idée, l’originalité, la manière de le traiter, le style, je me suis régalé. C’est simplement génial, même. Dieu, le chien, l’homme, l’amour… Bravo !!!
Pour Zaapataa: Merveilleux texte et sublime écriture, vraiment « chapeau » !!!
merci beaucoup pour vos commentaires, et bonne journée à vous 🙂