Atelier d’écriture 363

par | 8 Mar 2020 | Atelier d’écriture | 93 commentaires

Jordan Whitt

Mea culpa pour la photo tardive….
Jouera celui qui pourra.
Bonne semaine !

93 Commentaires

  1. Kroum

    « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes », Henri Calet

    L’enfance,
    ce moment béni et nous, pleins de puissance.
    Quand nous partions tous les trois de bon matin,
    rejoindre l’étable de notre papé l’esprit serein.
    Nous traversions un champ d’herbes hautes en courant,
    avides de retrouver ses bras enveloppants.
    L’assister dans la traite de ses vaches quand il faisait encore frais,
    mes frères et moi étions pressés de boire le premier lait.
    Ces deux mois de vacances chaque année
    étaient notre parenthèse de paradis fraternel oxygéné.

    50 ans après,
    Nous courons toujours,
    mais dans des villes différentes bien polluées,
    et chacun de notre côté.
    La chaumière de papé a été vendue
    car personne ne s’est entendu.
    Les années ont passé.
    Les déchirures familiales se sont amplifiées.
    Chacun a choisi son camp,
    et l’esprit de notre fratrie n’a pas survécu au temps.
    Plus on prend en âge,
    Plus on perd en sérénité et c’est dommage.

    • Cécile C

      Bonjour Kroum,

      Ah l’enfance et ses souvenirs heureux ! Comme c’est dommage que ceux-ci ne perdurent pas à l’âge adulte. J’ai des souvenirs qui remontent quand chez mes grands-parents on allait à la ferme chercher le lait dans les bidons de fer blanc
      Bon lundi

    • marinadedhistoires

      Une fracture très nette entre tes deux parties. Quel dommage cette perte de simplicité à l’âge adulte… Pourquoi les enfants sont ils plus sereins ? Peut-être parce qu’ eux ne voient que l’essentiel . Un très beau texte.

    • Photonanie

      Un beau texte qui est un constat amer: devenu adulte, notre insouciance disparaît…et c’est vrai que c’est dommage.

    • vanel-coytte laura

      Bonjour,

      Le paradis de l’enfance?
      Dommage que je ne m’en sois pas rendu compte
      Merci et bonne journée

    • Laurence Délis

      En quelques lignes cette course, belle en premier lieu et triste en second, reflète bien toutes les années vécues. Bien vu Kroum !

    • Céline

      Tellement (et tristement) vrai…

    • janickmm

      Je me suis retrouvée rapidement sur un vélo, la jupe qui se soulève légèrement et Yves Montand qui chante à mes oreilles, et le lait chaud qui sent bon, le papé, les vacances, le foin, la chaleur, l’insouciance, que c’est bon !

  2. marinadedhistoires

    Bonsoir, mon texte est à retrouver ci-dessous ou bien chez moi:https://marinadedhistoires.wordpress.com/2020/03/08/toto-juju-et-moi/

    Toto, Juju et moi.

    Tu te souviens Juju, on courait dans les champs…
    On revenait tout crottés mais on en avait rien à faire.
    Les caresses du vent sur nos joues compensaient les gifles de nos mères.
    Tu te souviens des glissades dans la colline sur les vieux cartons d’emballage ?
    Ca valait bien les luges de nos copains friqués sur les pistes de ski !
    Et puis le petit Toto, tu t’en souviens ? Il se mettait toujours entre nous deux.
    Il disait qu’on le protégeait, pas comme sa mère qui lui criait dessus toute la journée
    Ni comme son père qui lui flanquait des torgnoles pour un oui ou pour un non.
    Tu te souviens de l’enfance, Juju, comme c’était bien …
    Comme on riait, comme on chantait, comme on jouait, comme on s’adorait nous trois !
    Maintenant on est papas, Juju, toi et moi, et on se voit toujours, au moins une fois par mois
    Nos femmes s’entendent bien, nos gosses courent dans les champs et glissent dans la colline.
    Mais Toto, lui, il est plus là…

    • Cécile C

      Bonjour,

      Quelle fin terrible, j’en ai les larmes aux yeux. J’étais bien là, moi, en train de courir avec Toto, Juju et toi.
      Putain de vie quoi !

      Bon lundi

      • marinadedhistoires

        Eh oui, Cécile, malheureusement la vie n’est pas toujours douce pour tous. Merci pour ta lecture.

    • Photonanie

      La dernière phrase met fin à cette douce quiétude dans laquelle le texte nous avait emmenés. Chienne de vie!

      • marinadedhistoires

        Oui, Photonanie, une vie parfois très dure même pour des innocents. Merci et bon lundi à toi.

    • rizzie2

      Très beau texte immédiatement présent et plein de vie dans tous ses états.

    • vanel-coytte laura

      Une amitié qui perdure.. ça doit être chouette

    • Laurence Délis

      Poignant !
      J’ai imaginé plein de fin différentes pour Toto, j’ai essayé d’y lire un brin d’espoir mais non, pour certains, la vie s’achève avant même d’avoir commencé…

      • marinadedhistoires

        Merci Laurence, oui, c’est une triste réalité qui malheureusement existe parfois.

    • Céline

      Oh… j’allais dire : comme je suis heureuse et chanceuse d’avoir connue cette enfance, mais quelle chute… je ne l’ai pas vu venir une seconde !!!

    • janickmm

      Oh ! Mince, Toto ! Il a du vouloir descendre trop vite la vie … les souvenirs et l’amitié sont toujours là.

  3. Photonanie

    Mon histoire est sur https://photonanie.com/2020/03/08/brick-a-book-363/ et bien sûr aussi ci-dessous.

    Les parents leur avaient dit de courir, le plus vite possible pour se mettre à l’abri dans les fourrés de l’autre côté de la clairière.

    Les hélicoptères des gardes-côtes survolaient l’endroit à la recherche des migrants débarqués ce matin.

    Quelques-uns avaient été arrêtés sitôt le pied posé sur le sol de ce qu’ils pensaient terre d’asile. Pendant que les gardes essayaient de discuter avec les adultes, quelques enfants s’étaient enfuis suivant en cela les recommandations de leurs parents. Ces derniers pensaient que, même si eux ne s’en sortaient pas, au moins leurs enfants connaîtraient des jours meilleurs, quitte à, pour cela, faire éclater la famille.

    Bien sûr, le reste de leur vie se passerait à se demander ce qu’étaient devenus leurs gamins mais ils voulaient croire que le monde n’était pas aussi pourri que ce qu’on leur avait démontré jusqu’à aujourd’hui.

    A commencer par le passeur qui leur avait pris le peu de richesses et de bijoux qu’ils avaient pu sauver de la convoitise de leurs ennemis dans le pays qu’ils fuyaient. Avant cela, ceux qui les avaient hébergés en attendant que la mer se calme avaient aussi exigé de l’argent, beaucoup d’argent, une bonne part des économies de toute une vie…

    Ils étaient là, désespérés, se demandant ce que l’avenir leur réservait mais n’ayant plus la force de se battre. Leurs dernières forces venaient de les quitter et seul l’espoir pour leurs enfants maintenait une petite flamme tremblante dans leurs yeux.

    Ils voulaient croire que des humains n’auraient pas à coeur de renvoyer des enfants seuls dans un pays en guerre.

    Leur foi en l’homme était immense mais était-elle justifiée?

    • Cécile C

      Bonjour,

      Quel triste monde va-t-on laisser à nos enfants. Quelle tristesse, quelle honte de voir que des enfants ne courront jamais dans les blés pour jouer.
      Ton texte est effrayant et j’ai peur que cela empire
      Bonne journée

      • Photonanie

        J’ai pourtant voulu laisser la porte ouverte sur l’espoir mais aussi la réalité dans laquelle nous vivons.

      • Photonanie

        C’est hélas vrai.

    • Laurence Délis

      Terrible constat Photonanie et pourtant j’ai envie de croire en l’humanité qui sommeille en nous. Puissions nous réagir avec discernement face à la détresse de l’exil forcé.

      • Photonanie

        Je le souhaite également même si c’est difficile

  4. Terjit

    « Qui voit la paille ne voit pas la poutre »

    Madame le juge, mesdames et messieurs les jurés,

    Avant toute chose je tiens à m’insurger contre ce procédé éculé qui tend à prendre en otage les jurés avec une image aussi attendrissante ! En effet, nous sommes ici pour le procès de Michel F., qui n’est pas, je vous l’accorde, un enfant de cœur – mais qui l’est vraiment d’ailleurs ? – mais pas pour une démonstration larmoyante sur l’insouciance de l’enfance. J’ajoute qu’il est toujours facile de juger près de 50 ans après les faits, même si mon client a tout avoué.

    De quoi parlons-nous dans cette affaire ? De la disparition de 3 enfants dans une période fort troublée. Pour une meilleure clarté reprenons la chronologie des évènements, et vous constaterez par vous-même que même si mon client a plaidé coupable il doit bénéficier de circonstances atténuantes évidentes.

    Rappelons d’abord le contexte. Nous sommes dans la campagne près de Strasbourg le 14 mai 1940, dans ces jours funestes où la résistance de l’armée française coûta la vie à quelques centaines de combattants de la Wehrmacht.

    Dans l’après-midi un photographe du nom de Dieter Flammenwerfer demanda à son chauffeur, en l’occurrence Michel F., d’arrêter sa Kübelwagen sur le bas-côté pour satisfaire un besoin pressant. Bout en train de première catégorie, il demanda à son acolyte de le prendre en photo, je cite, « Pisse auf Elsass und Lothringen ruiniert ». Michel F. ne maitrisant pas très bien la technique du Leika mit du temps à faire la mise au point, si bien qu’il rata la photo. Mais par la plus grand des hasards le focus se fit un peu plus loin dans le champ, c’est l’image que vous avez sous les yeux. Et s’en est suivi l’engrenage fatal qu’il est inutile de vous rappeler, mon client reconnaissant les faits.

    Je le disais en préambule, l’accusé n’est pas un enfant de cœur, mais avant de le condamner par principe il ne faut pas oublier les services qu’il a rendu à la France durant l’âge d’or des années 40-45 et bien après encore.

    Est-il nécessaire de repréciser à la cour que Michel F. est issu d’une longue lignée de résistants de la première heure ? En effet, Alphonse F., son père, a dès le 10 novembre 1918 participé à la lutte contre l’oppresseur teuton en reprenant deux fois des topinambours tout en débaptisant son berger allemand, « Bismarck », pour lui donner ce doux nom aux oreilles des vrais patriotes : « Pétain ».

    Michel F. a continué l’œuvre de son père dès le 11 juin 1940. N’écoutant que son patriotisme il déménagea de Paris à Strasbourg pour être au plus près des troupes françaises en déroute. Avec les maigres moyens dont il disposait et grâce à l’aide précieuse de sa femme Eva, il monta un petit magasin que nous qualifierions aujourd’hui « d’arabe du coin », qui servit d’abord à ravitailler en cigarettes les colonnes de prisonniers français. Puis la source se tarissant rapidement, et faisant fi des à-priori ridicules des vaincus, il devint un point de ralliement des garnisons allemandes environnantes.

    Pour vous démontrer à quel point son patriotisme était exacerbé, il fut le premier importateur sur le territoire national des produits Braun, dans une logique de confraternité franco-allemande. Il offrit à tous ces jeunes gens, déracinés, la possibilité de mieux s’intégrer dans la population en leur permettant d’être rasés de frais lors de leurs virées nocturnes chez Madame Rozetta, cousine de Michel. Très à cheval sur l’hygiène des visiteurs de son bar-hôtel joliment nommé « L’auberge de la Meuse et de la Bavière fraternelles », elle avait un rôle de rapprochement des populations qui évita bien des tensions. Les affaires se sont bien portées jusqu’au désastre de 1945, et les procès iniques de la bande communisto-gaulliste auxquels Michel F. ne put se soustraire qu’au prix de la dénonciation de sa dévouée épouse.

    Totalement dévasté par ce sacrifice, n’écoutant que son courage et convaincu de son devoir humaniste de sauvegarde de la jeunesse française, il fut un des premiers à s’embarquer pour Alger dès 1954. Arrivé sur place il s’est vite rendu compte du manque de moyen des pauvres soldats pour mener leurs interrogatoires, et s’est empressé d’ouvrir sa petite usine d’isolants électriques. A ce titre je rappelle à la cour qu’il a été récompensé d’une médaille militaire par l’état-major de Sidi Bel Abbes pour son rapport « Gégène : l’incroyable pouvoir isolant de la poignée en porcelaine ».

    Il a ainsi prospéré jusqu’en 1962 puis a surfé sur la vague de 1968 en recyclant son savoir-faire sur des objets électriques bien plus « intimes », sans rien renier de son patriotisme en écrivant des éditoriaux brillants dans « Minute », journal résistant de l’époque. Et ce n’est pas parce qu’il fournissait en accessoires Claude François à une époque où l’isolation électrique en milieu humide avait encore des progrès à faire que sa probité ne saurait être remise en cause.

    Je pourrai continuer ainsi très longtemps encore, mais l’objectif est simplement d’attirer votre attention sur un contexte qui dépasse l’être humain, sur l’homme broyé par l’histoire. Alors oui, c’est vrai que cette affaire n’est pas à son avantage, mais qui peut lui jeter la première pierre ? Et qui sommes-nous pour juger ? Et finalement le sort de ces trois enfants n’aurait-il pas été plus terrible encore s’ils avaient vécu la guerre jusqu’au bout ? Les services innombrables rendus à la grandeur de la France ne valent-ils pas la clémence ? Comment en vouloir à un homme qui a tout tenté pour aider sa patrie, même s’il ne pouvait pas être au four et au moulin comme disait Himmler en visitant la Hollande ?

    Je vous le dis droit dans les yeux : si vous condamnez cet homme pour une malheureuse erreur de jeunesse c’est l’arbitraire que vous faites entrer dans le Code Pénal !

    Madame la juge, mesdames et messieurs les jurés, l’histoire de France vous regarde, soyez digne d’elle !

    Je vous remercie.

    • Cécile C

      Bonjour,

      Je suis sans mots, waouh quel texte.
      Bonne journée

    • Zaapataa

      Dingue ce texte. J’aime beaucoup l’angle, et c’est très bien rythmé.

    • marinadedhistoires

      Une sacrée plaidoirie ! Très original avec la photo comme point de départ.

    • Photonanie

      J’ai souri tout au long de ce texte décalé. J’admire le ton et le rythme 🙂

    • Laurence Délis

      Sous le cynisme le portrait de Michel F. est glaçant. Bravo

    • Kroum

      Un chouilla longuet mais c’est mon côté pinailleur qui s’exprime. Ce qui n’enlève rien à cette jolie plaidoierie. Serais tu avocat par hasard ? Bravo Terjit !

  5. Cécile C

    Bonjour,

    Voici mon texte très court titré » nous courions »

    Youpi, c’est les vacances ! Mes cousins et moi allions passer deux mois entiers chez nos grands-parents, Papi Chat et Mamie Chat. Ben oui, dans leur ferme y’a au moins trois mille chats qui mangent les souris pour pas qu’elles mangent le blé qui sera récolté bientôt !

    Mais pour l’instant avec mes cousins, on va faire des roudelous dans les blés. On a pas le droit mais c’est tellement drôle, après on ressemble à des épouvantails, elle dit Mamie.

    Allez vite, preum’s !

    Je vais aller vous lire !
    Bon lundi

    • marinadedhistoires

      Ton texte est plein de tendresse, de drôlerie (j’adore le passage sur les chats) et d’énergie. Un beau souvenir d’enfance !

      • Cécile C

        Merci ! Je voulais penser « enfant » et insouciance

    • Photonanie

      Court et efficace, tout en tendresse. J’aime.

      • Cécile C

        Ce sont des roulades dans un pré, c’est le « patois » de chez moi

    • Céline

      Très joli texte

      • Cécile C

        Merci 🙂

    • Kroum

      Très mignonne ton histoire, avec le style et le ton en plus ! Bravo Cécile !

  6. Laurence Délis

    « Pierre ; attends-moi, t’avais promis de m’attendre », braille Tom.
    A chaque fois c’est la même chose, à chaque fois Pierre prouve qu’il court le plus vite, qu’il est le plus grand, que quoi que nous fassions il restera le premier. J’suis pas l’aîné pour rien, dit-il comme un rappel perpétuel. Y a un mélange de fierté et d’agacement dans ses mots. Faut dire que s’il est le premier, c’est parce que Tom et moi on est les suivants. Ceux qui lui ont pris l’attention de maman et même celle de papa. Pierre il aimerait les avoir pour lui tout seul. Il me l’a dit le jour où Tom est né. Il me l’a dit en me regardant avec cet air d’en vouloir à la terre entière et plus particulièrement à moi d’être venu bousculer son monde.

    Pierre raconte que quand il sera plus grand, il sera magicien. Le plus grand magicien du monde et alors il nous fera disparaître comme ça, d’un claquement de doigt et en disant cela il claque ses doigts devant le visage de Tom qui sursaute puis se met à pleurnicher parce qu’il croit tout ce que dit Pierre.
    Pierre il aime nous faire peur et nous répéter qu’on n’est rien que des minus. Avant ça m’agaçait vraiment et je finissais par le taper et plus il le disait, plus je frappais fort. Et après Papa me grondait et Pierre était content.

    Et puis y a eu le jour où on a descendu la colline jusqu’à la rivière. Pierre nous devance. Pierre nous crie que nous ne pourrons pas le rattraper. Et c’est vrai qu’on ne peut pas. C’est vrai qu’il est le premier à plonger dans l’eau, le premier à nager loin, le premier à atteindre la petite île sur laquelle les branches basses des arbres font de supers cabanes et des cachettes fantastiques pour échapper aux monstres, aux pirates et même aux zombies. C’est le premier parce que Tom et moi on n’a pas le droit d’aller sur l’île sans papa ou maman. Même si l’île est tout près, à seulement deux rochers de la rive. Mais Tom veut y aller quand même. Tom qui sait à peine nager et moi qui ai la trouille. Maintenant je me fâche, je dis à Tom que c’est interdit parce que papa et maman ne sont pas là mais il n’écoute pas. Il veut faire comme dans le dessin animé où le héros saute de rocher en rocher pour attendre l’autre rive. Il veut surtout rejoindre Pierre et jouer à se cacher sous les branches des arbres. Je crie à Pierre de revenir mais il fait semblant de ne pas entendre. Il se détourne comme pour me dire débrouille-toi avec lui, c’est pas mon problème. Je regarde Tom qui réussit à grimper sur le premier rocher, se redresse, fier et se tourne vers moi avec un sourire qui lui mange le visage, puis je le vois perdre l’équilibre sur la roche glissante et tomber.
    Il tombe vite et disparait tout aussi vite dans la rivière. Alors je l’appelle de toutes mes forces avant de m’avancer dans l’eau, je l’appelle encore en cherchant autour de moi mais je ne vois rien parce que je pleure.

    « Pierre ; attends-moi, t’avais promis de m’attendre », braille Tom.
    C’est toujours pareil. A chaque fois Pierre prouve qu’il court le plus vite, qu’il est le plus grand, que quoi que nous fassions il restera le premier. J’suis pas l’aîné pour rien, dit-il comme un rappel perpétuel. Aujourd’hui je le crois et je suis content qu’il le soit. Et tant pis s’il continue à ne pas nous attendre. Je sais qu’il reviendra au moindre danger. Même s’il s’en défend, il l’a déjà prouvé.

    • Cécile C

      Je suis émue aux larmes. C’est beau une fratrie
      Bon lundi

    • marinadedhistoires

      Ouf j’ai cru à un drame ! Mais Pierre s’est ressaisi, ses frères pourront toujours compter sur lui et c’est bien comme ça. Texte superbe.

    • Photonanie

      J’ai craint le drame puis par une pirouette il a été heureusement évité! Belle histoire.

    • rizzie2

      Personnages bien plantés et histoire bien racontée avec suspens !

  7. Céline

    Bonjour, voici mon texte pour cette chouette photo. Bonne journée.

    Bâtir des cabanes de bric et de broc,
    Se goinfrer de bonbecs achetés avec de la p’tite monnaie,
    Collectionner des cailloux comme des trésors,
    Inventer mille et une histoires,
    Concourir pour la plus grande tour de Kapla,
    Bafouiller de vagues excuses en rentrant couvert de boue,
    Sonner aux portes et détaler en se bidonnant,
    Vivre des aventures plus qu’imaginaires,
    Refuser de manger ses légumes et tout se qui n’est pas clairement identifiable,
    Avoir un/une amoureux/euse ou deux et peut-être même trois ou quatre,
    Jouer aux billes, à la corde à sauter, à l’élastique,
    Devenir capitaine dans un bain plein de mousse,
    Dresseur de vers de terre et organiser des courses d’escargots,
    Rougir quand un gros mot nous échappe,
    Tâcher ses cahiers d’écolier,
    Faire les 400 coups avec les copains,
    Et courir, cheveux dans le vent, au milieu des champs…

    • Photonanie

      On est avec eux et on redevient enfant insouciant.

      • Céline

        Je crois qu’il faut (et même qu’on se le doit) redevenir insouciant parfois

        • Cécile C

          Magnifique texte sur l’insouciance de l’enfance ! Et oui, oui, je confirme on se doit de redevenir insouciant parfois … pour moi cela pourra être faire des crêpes, chercher des champignons ou tout simplement rire avec des amis
          Merci pour ce joli texte

    • rizzie2

      Très beau texte plein d’action et d’enfance

      • Céline

        Merci !!!

      • Céline

        Ce sont les petits morceaux de bois tout simple que l’on peut empiler pour faire des constructions.

    • Kroum

      Que c’est beau l’enfance, surtout aussi joliment décrite par ta plume. Bravo Céline !

  8. marinadedhistoires

    Quelle bouffée d’air frais ton texte, une enfance universelle qui donne le moral !

    • Céline

      Merci

  9. rizzie2

    Courir pour le plaisir
    Courir pour le jeu
    Courir pour l’amitié
    Courir pour la découverte
    Courir pour l’aventure
    Courir pour la fraternité
    Courir pour l’exploit
    Courir pour le rêve
    Courir pour l’éternité
    Courir pour la liberté
    Courir pour l’ivresse
    Courir pour te rejoindre
    Aimer courir
    Courir t’aimer

    • Photonanie

      Voilà qui m’a rappelé ceci « Même en courant plus vite que le vent, plus vite que le temps, même en cent ans je n’aurai pas le temps » https://youtu.be/ukqxHYOYeRA

      • rizzie2

        Merci Photonanie pour cette chanson du temps où les chanteurs avaient des cheveux et les dents du bonheur

    • Céline

      J’adore !!!

    • Cécile C

      Bonjour,

      J’aime cette chute, ça fait du bien ! Merci

      • rizzie2

        Merci Céline et Cécile pour vos passages.

  10. marinadedhistoires

    Toutes ces raisons de courir sont fortes et merveilleuses et tes deux vers de fin géniaux !

    • rizzie2

      Merci MH, j’ai fait vite !!

      • Cécile C

        Personnellement, je trouve que les textes écrits parfois « à l’arrache » sont les plus beaux

        • rizzie2

          Peut-être qu’on est plus tenté d’aller à l’essentiel !

    • rizzie2

      Merci Laura !

  11. vanel-coytte laura

    Bonjour,
    Voilà ma participation qui est aussi sur mon blog:
    Pourquoi ?

    Pourquoi avoir brisé
    Toutes mes amitiés
    Pourquoi avoir été un vautour
    Au dessus de mes amours ?
    Pourquoi avoir sapé ma confiance
    En usant de la violence
    Des mots ?

    9 mars 2020

    • marinadedhistoires

      On sent bien cette présence malfaisante qui plane au dessus de ton personnage. C’est fort.

      • laura vanel-coytte

        J’avais rompu avec cette personne toxique
        quand je l’ai appelé au secours
        à la mort de mon mari
        qui m’avait dit de me débrouiller seule
        Il avait raison

    • Cécile C

      L’aigle noir de Barbara tourne autour de ce texte court mais fort

      • laura vanel-coytte

        La malfaisance n’était que morale et verbale
        et quelques coups sous la colère
        que j’ai rendu… une fois

    • Kroum

      Intrigant ton texte et réussi. Bravo Laura !

  12. Miss Marple

    Bonjour,

    Un titre cette fois ci !

    A rebrousse poil !

    Un, deux, trois petits garçons
    descendent la colline
    main dans la main,
    une fois en bas
    ils remontent,
    puis dévalent à nouveau la pente.
    A 5, 7 et 9 ans
    leur énergie est illimitée.

    Limite
    Ils n’ont pas de limite,
    ils ont le droit de tout faire
    ce sont des garçons !
    Courir sauter
    rouler, hurler, rire, parler
    fort
    haut
    mais pleurer
    non

    un garçon
    ça ne pleure pas
    un garçon
    ça serre les dents
    ça ferme les poings
    ça tape des poings parfois
    ça ne dit pas ses sentiments
    ça tait ses émotions
    toutes ses émotions

    quelle chance
    les années 60 sont passées
    ces garçons ont 65,67 et 69 ans
    Leur énergie est limitée
    ils ont le droit de tout faire
    rire, pleurer,
    serrer les dents
    checker avec leurs petits enfants
    dire leurs émotions
    toutes leurs émotions.

    • rizzie2

      Très joli texte !

    • Céline

      J’ai commencé par chanter Joli texte sinon avec une chouette fin je trouve

    • Cécile C

      Très beau texte, merci

    • Kroum

      Excellente idée que ces 2 parties du texte sur les mêmes personnages. Nous avons eu la même idée de progression de l’histoire. Bravo miss Marple !

  13. marinadedhistoires

    J’adore ton texte plein de rythme qui montre bien le changement des mentalités.

    • Miss Marple

      Merci Marina, un petit retour en arrière!! salutaire

  14. Photonanie

    Jolie évolution en 60 ans! C’est vrai que maintenant on est « vieux » plus tard qu’avant 😉

  15. Glomérule Néphron

    Cette même image d’ enfants qui dévalent un champ en courant, m’ avait inspiré en 2017 un texte sur la nostalgie de mes jeunes années …

    https://prosepipeetpoesie.wordpress.com/2017/05/14/nostalgie/

    Nostalgie.

    Les marches en bois de ce vieil escalier,
    Qui sous mes pas et ceux de ma cousine craquaient.

    D’où s’exhalaient des senteurs d’antan, de blanquette de veau ,
    Intermittence d’effluves de cire à l’ancienne, et de daube de taureau.

    Tous ces bons petits plats que nous dégustions, ravis,
    Le Dimanche en famille, chez tata Denise et tonton Jacky.

    Elles nous menaient au grenier strictement interdit,
    Nos coeurs battaient la chamade, nous avions désobéi

    Nous voilà devant sa porte, peinture grise vérolée,
    Poignée ronde en bronze, complétait son cachet.

    Et derrière, opulence de trésors, caverne d’Alibaba,
    Pour deux enfants de sept ans , bouche bée, restés baba.

    Une pièce entière remplie d’ une maquette ferroviaire,
    Ses montagnes, tunnels, forêts, torrents, ponts, rivière.

    Ses réverbères, feux tricolores, gares, trains, aiguillages,
    Routes, passages à niveau, autos, motos et personnages.

    Dans une autre pièce, paquetages et collection d’ uniformes militaires,
    Gourdes, casques, poignards, fusils rouillés, médailles des récipiendaires.

    Cet oncle hyperactif avait construit tout seul son kit de radio amateur,
    Une fois par an il avait ses « 24 heures du mans du radio amateur » .

    Il s’agissait de contacter en une journée, dans le monde entier,
    Le plus de correspondants, programme: nuit blanche et litrons de café !

    Quelle époque magnifique, l’âge où tout est possible, la vie à découvrir,
    Parties de cache-cache effrénées, partout à sauter, toujours à courir.

    Je me souviens aussi de cette inimitable fragrance ,
    Mélange de goudron et de troènes, qui a bercée mon enfance.

    Tous les jours sur le chemin de l’ école , je le humais,
    Mémoire olfactive… ce puissant parfum qui me rassurait.

    Me voilà bel et bien arrivé à l’ âge de la nostalgie,
    Même si je n’ écoute pas encore Radio Nostalgie …

    Glomérule Néphron.

Trackbacks/Pingbacks

  1. Pierre, Tom et moi | Palette d'expressions-Laurence Délis - […] Une photo, quelques mots : Bric à book 363 […]

Soumettre un commentaire