Voici la photographie du jour ! Merci aux participants !
L’écriture aux temps du corona : jour 4
77 Commentaires
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Voici la photographie du jour ! Merci aux participants !
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Hmm…une photo sur la photo….Joli montage !
Jour 4,
Je n’irai plus chez vous.
J’ai clairement compris que je n’étais pas importante pour vous.
Cette constatation est nette.
Aucune erreur. Lucidité.
Se sentir exclue de vos pensées, attendre une réponse discrète par sms, à la hauteur de mon désir et recevoir un silence pesant, lourd, gluant, mauvais présage.
Etre une femme aimée me rendait légère et insouciante, atténuait les bobos de l’âme et du cœur, je pouvais me réfugier, à toute heure de la journée et de la nuit dans cette plénitude, chaude et douce. Dès qu’une ombre assombrissait ma vie je croyais que votre amour me portait, une illusion, donc. Une douce chimère, une éclaircie diffuse que mes sentiments pour vous rehaussaient en couleur, la même que celle qui me permet de voir nettement que vous souriez avec tendresse à une autre, sur ce négatif. Une preuve.
J’avais besoin de croire en cet amour, comme manger ou respirer, je vous croyais sincère, moi, je l’étais.
Adieu, Monsieur !
Superbe ton texte ! Arghhh cette lucidité qui fait mal mais au moins elle a pu être portée quelque temps par cet amour qu’elle éprouvait et ce semblant retour qu’elle y voyait. Elle en avait peut être besoin à cette période pour cicatriser certaines plaies, il faut qu’elle reste sur cette idée positive pour trouver un autre monsieur où les sentiments seront partagés. Une écriture universelle ! Ton style a beaucoup évolué, j’en suis bluffée ! Tu partais déjà de très haut, là tu atteins les sommets ! Super Janickmm et beau week-end à venir ! bises bises
Merci Nady, ton commentaire de slameuse passionnée me laisse … sans mots, et finalement je vais me laisser aller à le prendre tel quel, comme une bonne note dans ma marge !
psst, une petite surprise pour toi, un texte écrit pendant ma pause dej en réponse au tien 😉 merci pour ce jeu 😉
Oui ?! Ah ! Super, une surprise, je sens que cela va me plaire, je t’embrasse.
je ne sais pas comment tourner ça :
je « prefère » la séparation « mort » comme la nôtre à cette forme de séparation… humilliante
Toutes séparations, d’une forme ou d’une autre font réellement souffrir, et nous n’y sommes jamais prêts.
Très joli texte (au début j’ai cru qu’il avait le coronavirus !!!)
Merci rizzie2, cela aurait pu être possible, en effet.
Très joli. Bravo. Le vouvoiement ajoute une note d’élégance à la déception. Cette femme garde ainsi une dignité qui la rend superbe. J’ai adoré.
coucou Claude, oui en effet, je n’avais pas vu cela comme ça aussi, mais c’est vrai que ça donne de l’élégance. J’ai adoré son texte ! Je viens de voir que tu avais écrit aussi, je file me rassasier de ton humour 😉 bisous
Une certaine distance aussi, par rapport au mal qui la ronge
J’aime beaucoup…et je me rends compte que je suis partie sur la même idée de « La »preuve…
Oui, en effet, nous nous rejoignons
Bravo pour ce texte tellement juste, qui résonne chez beaucoup d’entre nous, c’est certain.
Bonne journée !
Merci à toi !
Très émouvant et l’estocade finale me plaît beaucoup. Bonne journée Janick.
L’estocade de fin, car elle s’assure qu’il ait bien compris, merci Anne Marie
Comme tu étais belle !
En rangeant le grenier ce matin, je suis tombé par hasard sur une boite de chaussures, ou de bottes plutôt, vu la taille. Je l’ai ouverte et j’ai découvert ces albums de négatifs que nous avions cachés il y a au mois quarante ans. Des films développés. Des photos jamais tirées.
Des photos interdites, juste pour nous.
Toi, moi.
Sur la plage de Plougrescan, derrière les rochers de Gwin-Zegal. Dans les recoins interdits de Saint Quay. Derrière la digue de Pors-Moguer.
A l’abri des regards indiscrets.
On dit que la Bretagne est froide, mais nous étions bien, nus sur ces plages.
Comme tu étais belle !
Nos vies ont passé, trop vite évidemment.
Nos corps ont changé, mais les photos sont restées.
Dans ma tête, tu es toujours restée celle que tu étais sur ces images.
J’ai passé la matinée à scruter ces négatifs, un à un, près de la fenêtre, puis à la loupe.
C’est marrant, j’avais l’impression d’entendre ta voix, de t’entendre rire tout près de moi. Comme nous riions tous deux autrefois.
Je vais remettre l’album dans la boite et le remonter au grenier.
Je n’ai pas besoin de photos pour me souvenir de toi.
D’autres les découvriront.
Plus tard.
Comme tu étais belle !
Comme tu me manques !
1000 caractères.
Très beau texte ! Tout en sensualité et en douce mélancolie.
Merci Séverine ! Je vais lire le tien très vite !
L’émotion est palpable, un beau texte empli de nostalgie. Merci pour cette belle lecture.
J’ai aimé mes années naturistes, en Bretagne, sur les plages de sable blanc, étions-nous voisins de seviettes ? Ces journées étaient comme tu le décris, magiques et sensuelles, c’était exactement ça !
Très agréable à lire. Effectivement, les photos ne sont pas les souvenirs, mais le déclencheurs de souvenirs.
Formidable ce texte!!
Il faisait doux. Les oiseaux batifolaient dans les arbres. D’un pas lent, je montai les quelques marches pour laisser plonger la clé dans la serrure. La serrure d’une vieille porte. La vieille porte d’une vieille maison. La vieille maison de toute une enfance. La mienne.
Depuis quelques jours, cette vieille maison m’appartenait. Grand-mère est décédée d’un infarctus. C’est étrange les vieilles maisons, surtout quand elles sont occupées par les silences. Le temps semble s’y être arrêté bien que les horloges y fassent encore danser leurs aiguilles. Une tasse et une cuillère dans l’égouttoir en plastique sur le rebord de l’évier. Un torchon encore humide sur son crochet. Une légère odeur d’ailes de poulet grillées aux herbes de Provence. Son plat préféré. Et à l’étage, son lit défait. Des bas de contention sur le dossier d’une chaise paillée. C’est étrange les vieilles maisons, surtout quand elles sont vivantes d’’absence. Je m’assois sur le fauteuil près de la fenêtre et je laisse ma mémoire rebrousser chemin. Ces étés passés ici à courir dans les escaliers. A équeuter les haricots sur du papier journal, sur la table en formica de la cuisine. A écouter ma grand-mère chanter en italien et surtout, me conter de drôles d’histoires au coucher du soleil. Des histoires truffées de mondes imaginaires. Je me souviens encore de ce merveilleux conte à épisodes. Un soir, une aventure. Ma grand-mère avait fait durer la fable tout un été. Le héros était un riche seigneur qui vivait dans une somptueuse demeure pleine de secrets. Des secrets qui s’offraient à lui, tour à tour. Des murmures logés dans les murs, sur les étagères, sous les planchers. Des murmures qui menaient à de simples objets, en apparence. Des clés, des photos, des cartes postales. Et au creu de l’objet, un pouvoir. Celui de voyager dans le temps, de lire dans les pensées, de changer d’apparence, ou encore d’apercevoir des mondes parallèles. Quel merveilleux imaginaire ! Quelle douce grand-mère !
Je m’apprêtais à partir quand un bruit me fit revenir sur mes pas. Plus qu’un bruit, un murmure. Etait-ce mon imagination ? Tous ces souvenirs me faisaient-il divaguer ? Plus qu’un murmure, à présent, un chant. Quelques notes. Oui, des notes. Des notes provenant d’une latte de plancher au pied du lit de ma grand-mère. D’un geste délicat, je soulevai l’empiècement de bois et découvrai une pellicule. A la lumière du jour, devant la fenêtre habillée d’une simple voile, je m’appliquai à observer les clichés. Comment y croire ? Ils étaient animés. Oui, animés ! J’y voyais mes étés passés ici. Ma grand-mère. La maison. Nos souvenirs heureux. C’est étrange les vieilles maisons, surtout quand elles murmurent d’incroyables secrets.
Certes une vieille maison mais tellement pleine de vie. Merci et bravo Séverine, beaucoup de plaisir à te lire.
Merci à toi, Anne-Marie !
Cette grand-mère avait une très forte personnalité, et son empreinte est encore présente, dans le moindre détail, merci à to
Très joli texte magique comme la grand-mère !
Ton texte se déroule comme un film dont la pellicule est découverte au dernier paragraphe. En tous cas, un beau film très réaliste et émouvant.
Ces quelques lignes touchantes ont fait remonté le souvenir d’une autre maison, d’une autre grand-mère, d’une autre petite-fille…c’est magique, merci!
Il n’en croyait pas ses yeux…
Il la tenait donc entre ses mains, enfin. Enfin le rayon indiscret de ce soleil de fin d’été venait lui révéler la clef de ce secret si longtemps poursuivi.
Il avait pourtant depuis de longues années mis fin à cette épuisante chasse au trésor, renonçant à débusquer ce que la vie semblait vouloir lui cacher coûte que coûte. Pourquoi s’obstiner ? Pourquoi user son énergie et son espoir à poursuivre un graal inatteignable ? Pourquoi s’abrutir, sans relâche et parfois sans sommeil, à la lecture de chroniques locales oiseuses, de comptes-rendus au kilomètre, d’articles où l’orgueil du rédacteur le disputait à la vacuité du point de vue.
Dans sa quête, il avait sillonné le monde, quadrillant de ses pas les vastes étendues comme les recoins les plus sombres et les plus oubliés. Il avait laissé derrière lui les branches maîtresses de sa famille dont les fruits s’étaient révélés si amers, renonçant à planter à son tour ses propres racines dans cette terre abreuvée de mensonge. Il avait abandonnée à son douloureux silence celle dont la mémoire éteinte lui interdisait le merveilleux repos de la certitude. Et puis, il y avait eu ces mots terribles, jaillis sans ménagement de la noirceur anodine d’un téléphone portable : « C’est fini ». Alors il était revenu.
Et puis il avait bien fallu faire comme si. Comme s’il les avait appris, lui, les mots qu’on dit dans ces cas-là, comme s’il la connaissait de toute éternité la liste interminable de tous ces gestes ahurissants qui accompagnent les départs, comme si quelqu’un avait cru bon de lui transmettre au moins ça puisque le reste…
C’est parce qu’on lui avait dit « Fais-le maintenant, après tu n’auras plus le courage » qu’il s’était attelé à la tâche et avait fouillé à pleines mains, comme d’autres creusent la terre pour y ouvrir une tombe, ce vieil amas de pellicules jaunies. C’est là qu’il l’avait trouvée. Son cœur avait su avant lui, d’ailleurs, qui s’était mis à battre plus vite. Hésitant à y croire d’abord, il s’était relevé lentement, avec difficulté, sans l’aide de ses mains occupées par la délicate mission de préserver la précieuse parcelle. Et, s’approchant le la fenêtre, enfin il avait vu, il avait su.
Ton texte rejoint le mien à quelques petites différences près, et j’ai souligné cette phrase sublime que jai cherché à mettre dans mon texte mais je ne parvenais pas à la formuler « Il avait abandonnée à son douloureux silence celle dont la mémoire éteinte lui interdisait le merveilleux repos de la certitude ». Le merveilleux repos de la certitude, c’est bon ! Merci à toi
Merci janickmm…je suis sidérée, en lisant les productions de chacun, de voir combien nos textes se répondent les uns aux autres! C’est un début d’explication sur ce qui fait qu’un livre nous touche ou non, des images, des mots qui provoquent des échos communs.
Ah ! Oui, très belle analyse, c’est juste.
Elle est très agréable à lire cette chasse au trésor. Merci.
Merci Cloud!
Ce soir là, la brume avait envahit la ville. En relevant le col de son manteau, il se dit que décidément, il aurait du mieux se couvrir. La douceur de l’écharpe tricotée par grand-mère lui manquait.
Sorti trop tard de son boulot, il s’apprêtait à rentrer, à retrouver ses deux pièces dans sa cité, trop petites pour abriter d’autres que son chat et lui. Peut-être aurait-il le temps de passer chercher une part de couscous avant de rentrer. Il avait quand-même un peu faim. Mais, son copain avait du fermer plus tôt, ce premier week-end de printemps. Tant pis, il lui resterait bien quelque chose dans ses placards.
Comment occuper ce week-end qui s’annonçait humide et solitaire ? En arrivant dans le hall de son immeuble, comme d’habitude, il sortit ses clefs et ouvrit sa boîte aux lettres. Une lettre bleue parmi différentes publicités ! En la retournant dans tous les sens essayant de trouver l’expéditeur, un malaise l’envahit… Très vite, en l’ouvrant, un morceau de film s’en échappa avec une liste.
Dans ce hall, mal éclairé, il se mit à déchiffrer : Robert Redford pour sa belle gueule d’arnaque, les larmes de Bambi, une vespa grise, le désir ardent de Marcello, la bande de gentils mauvais garçons de W.S.S, le bruit des claquettes d’un certain Fred, l’incandescence dans la Nuit du chasseur, le ballet des petits pains de Charlie, les blés des moissons. Pense aux films. Porte toi bien. Je t’embrasse. Papa
vagabondageautourdesoi.com
On a tous envie d’avoir un père comme celui-ci, comme si, il avait déposé cette enveloppe dans l’après-midi, juste avant le confinement, trop bien !
Ravie que ce papa vous ait plu!
Chouette père et choix judicieux des films.Bravo pour ce texte.
Merci
Ce soir là, la brume avait envahit la ville. En relevant le col de son manteau, il se dit que décidément, il aurait du mieux se couvrir. La douceur de l’écharpe tricotée par grand-mère lui manquait.
Sorti trop tard de son boulot, il s’apprêtait à rentrer, à retrouver ses deux pièces dans sa cité, trop petites pour abriter d’autres que son chat et lui. Peut-être aurait-il le temps de passer chercher une part de couscous avant de rentrer. Il avait quand-même un peu faim. Mais, son copain avait du fermer plus tôt, ce premier week-end de printemps. Tant pis, il lui resterait bien quelque chose dans ses placards.
Comment occuper ce week-end qui s’annonçait humide et solitaire ? En arrivant dans le hall de son immeuble, comme d’habitude, il sortit ses clefs et ouvrit sa boîte aux lettres. Une lettre bleue parmi différentes publicités ! En la retournant dans tous les sens essayant de trouver l’expéditeur, un malaise l’envahit… Très vite, en l’ouvrant, un morceau de film s’en échappa avec une liste.
Dans ce hall, mal éclairé, il se mit à déchiffrer : Robert Redford pour sa belle gueule d’arnaque, les larmes de Bambi, une vespa grise, le désir ardent de Marcello, la bande de gentils mauvais garçons de W.S.S, le bruit des claquettes d’un certain Fred, l’incandescence dans la Nuit du chasseur, le ballet des petits pains de Charlie, les blés des moissons. Pense aux films. Porte toi bien. Je t’embrasse. Papa
Bon, il y a juste une toute petite référence à la photo du jour mais mon texte est plus un jeu en réponse à celui de Janickmm, donc compréhensible seulement après avoir lu le sien 😉 hihihi on s’amuse comme on peut, merci pour votre indulgence sur ce cliché 😉 je retourne au taf !
Ma Mie,
Je viens de recevoir votre message. Vous m’en voyez attristé mais vous voyez, je me hâte là de vous répondre. Sachez une chose : je vous ai aimée, mais à ma façon. Nul n’est parfait et je suis loin de quémander cet adjectif pour me qualifier.
Je vous l’accorde, je vous ai caché cette vérité que vous avez découverte sur ce négatif qui traînait dans le tiroir de ma table de nuit. Savez-vous que fouiller dans les affaires d’autrui ne se fait pas ? Mais je ne vous en veux pas, rassurez-vous, vous ne l’auriez pas fait si vous aviez eu totale confiance en moi.
Et cette confiance vous avez commencé à en douter car votre sensibilité exacerbée vous fait ressentir les choses, je m’en doutais et le craignais, je dois vous l’avouer. Oui, je vous connais très bien, j’ai voulu d’ailleurs vous en parler mais ma lâcheté a été plus forte et mon envie de vous laisser encore miroiter un avenir serein a voulu faire encore un bout de chemin.
Mais ma Mie, je n’ai pas eu cette chance comme vous de boire à satiété l’amour inconditionnel dès ma venue sur cette planète Terre. Vous le savez pourtant, je vous l’ai souvent dit à demi mots, peut-être pas assez clairement. Aussi, je cherche souvent de mon côté à oublier les plaies encore béantes qui me tourmentent parfois et cela en succombant aux douceurs charnelles que la vie met sur mon passage.
J’ai souvent admiré votre travail acharné à vouloir refermer les vôtres ; j’ai tenté parfois de vous imiter mais mon chantier est bien plus profond que le vôtre et mon courage et ma force bien moins importants.
Mais une chose est certaine : j’ai terriblement apprécié les moments passés ensemble, j’ai manifestement raté ma sortie et je ne cesserai inlassablement de vous demander de ne pas m’en vouloir. Pour cela, je tiens aussi à conclure ce livre d’une belle histoire que nous avons écrite ensemble car je sais que vous aimez mettre un point final avant un retour chariot pour une prochaine aventure heureuse et longue.
Je vous souhaite le meilleur ma Mie, vous méritez d’être heureuse avec un autre qui saura vous aimer aussi intensément que vous aimez.
Je vous embrasse,
Extraordinaire ! Ce jeu … de mots ! Le texte panse les blessures du coeur à la perfection et fera du bien à celle qui se reconnaîtra, c’est chouette, cette idée, merci mille fois, Nady. Ta plume est belle et tu as parfaitement saisi le trait de caractère du personnage masculin dans mon texte.
« votre sensibilité exacerbée vous fait ressentir les choses », en lisant pour la quatrième fois ta réponse, je me dis que cette sensibilité me ressemble étrangement ….
oh choupinet ! suis touchée par ton retour de lecture et super contente si cette réponse fera du bien à celle qui se reconnaîtra alors 😉 J’ai beaucoup aimé ce jeu dans cette journée active assez intense, ça m’a permis de m’aérer la tête à défaut d’aller dehors 😉 bises bises et take care
Moi aussi, c’est de l’instantané !
Bravo Nady. Ton Monsieur correspond bien à celui que j’imaginais en lisant le texte de Madame. De plus, ta lettre est crédible dans son ton et sa forme ; elle pourrait effectivement être celle d’un mec…
oh merci Claude pour cet adorable retour de lecture 😉 Oui, le texte de Madame m’avait tellement plu que l’inspiration est arrivée en cuisant mes pâtes du midi lol ce qui m’inquiète c’est que ce confinement fait ressortir la part masculine en moi… vivement qu’on sorte à nouveau et que je puisse ressortir mes robes et décolletés !!! mdr
Merci Alexandra pour cette bouffée d’oxygène ! Voici ma deuxième participation :
Dans ses mains, un vestige, celui d’une société qui prenait encore ses photos en argentique. Sur cette pellicule placée en pleine lumière, elle tentait de retrouver une trace de cette vie d’avant, de cette vie qui lui manquait tant. Des visages, des endroits et des événements avaient été fixés à jamais sur ces morceaux de bandes plastifiées.
Quel appareil avait-elle utilisé ? Un Zenit, elle s’en souvenait maintenant, un cadeau de sa famille -une folie- lorsque sa passion pour la photographie était devenue dévorante…
Plus tard, son objectif se fixera sur la joie, les rires, les sourires, la vie, les êtres, mais aussi sur cette faune et cette flore encore préservées…
Dans un carton niché au fond du grenier de la maison, de nombreuses planches étaient encore là, elle avait tout gardé, tout répertorié -même ce qui n’avait pas été montré, développé. À l’heure où cette technique était devenue obsolète, redonner vie à ces fragments restés dans l’ombre était une évidence. Elle descendit dans son laboratoire.
Tout à l’heure, lorsque toute la famille arriverait pour se réunir à nouveau, les clichés perdus seront étalés sur la table basse du salon, ils susciteront la curiosité des enfants, elle leur expliquerait cette vie d’avant, celle dans laquelle ils pourront puiser leur force, afin de réinventer la vie de demain, et survivre.
Valérie – 20-03-2020
Bien sûr, leur parler de la vie d’avant, tout leur dire, et réinventer, bien sûr ! Bel écrit, belle lecture !
Merci beaucoup. Bon dimanche !
Belle extraction du passé. Un Zenit, des tirages argentiques en laboratoire,… Jolie nostalgie.
Merci pour ce retour ! Bonne journée !
Bonjour à vous confinés serrés!!
Ta main sur mon bras
ma main sur tes hanches
nos mains ne parlent plus
leurs mains se joignent
ta main s’applique
ma main t’imite
nos mains s’agitent
leurs mains s’impatientent
ta main découpe
ma main tâtonne
nos mains se collent
leurs mains manipulent
ta main agrafe
ma main agrafe
nos mains agrafent
leurs mains se tendent
ta main s’élève
ma main déploie
nos mains s’envolent
leurs mains applaudissent
merveille
une naissance
tu as réussi aujourd’hui
ton atelier récup
« bobines de film »
Bravo !!!
C’est beau ce jeu de mains, cet échange, ces gestes précis, beau travail !
Ton poème sonne très bien, il martèle joliment. Efficace.
Ta photo
Moi qui n’ai jamais été du genre à avoir des photos de mes proches(dont toi, le plus proche des proches) dans mon portefeuille ou mon portable, j’ai été bien embêtée quand quelqu’un a qui j’ai annoncé ta mort, m’a demandé de lui montrer ta photo…
Depuis, j’ai les photomaton de toi et de moi, sur moi
et à la maison, en plus de nos photos de mariage, voyage de noces, jour de l’an à Istanbul et notre anniversaire de mariage à Venise en 2013,
j’ai placé des photos de toi partout.
Plaisir masochiste de remuer le couteau dans la plaie de ton absence ou vrai plaisir de t’avoir avec moi?
20 MARS 2020
On réagi comme on peut , après une disparition, on fait son chemin, et c’est bon d’écrire !
je me débrouille mieux que je pensais au quotidien
mais moralement, je prends cher!
Chaque photo est un déclencheur de souvenirs. Cela appartient à l’intime, donc infiniment de respect pour toutes les attitudes possibles.
Je n’appelle pas encore ça des souvenirs
J’ignore qui est à l’origine du jargon photographie, mais il a fait fort. Négatif, positif, déjà ; pourquoi ce dualisme quasi-manichéen ? Et le noir et blanc, alors que les plus beaux chefs d’œuvres sont le résultat d’une gamme infinie de gris ? L’objectif ? Il n’y a pas plus subjectif qu’une photo.
Quant à celui qui a inventé le zoom, je ne le félicite pas. Je tourne la bague sans arrêt, dans un sens et dans l’autre, ne sachant quel cadrage adopter pour être en adéquation avec l’émotion du moment. Grand angle ou télé ? Mon instabilité de pensée est égale à celle d’aujourd’hui dans la période trouble que la planète traverse. Je suis incapable de me fixer de manière durable entre une vision large sur les autres et le monde qui m’entoure, et un regard intimiste recentré sur moi-même. Un confinement chez soi n’aide pas à répondre.
Comme me le conseille mon ami Philippe : « Tu réfléchis trop. Fais des photos avec ton Smartphone, il fait tout à ta place »
J’aime beaucoup ces interrogations bien menées sur les termes de photographie, et je crois que ton ami a raison !
Moi, je trouve qu’on ne réfléchis jamais trop
réfléchit
Olalalalalalaaaaa ! Mais quel génie mon cher Claude dans ce texte plein de dualités autour du thème de la photo !!!! Mais tu le sors d’où cet immense talent !!! Suis envieuse !!! Congrats ! un texte concis et très réussi ! bises
après « talent » me suis trompée de ponctuation… ???? oups….
L’estocade de fin parce qu’elle s’assure qu’il est bien compris … merci Anne Marie
désolé ! mon ordi fait des bons et j’ai posté mon com à la fin, par quel miracle ?
Jour 4 , jour de peu… d’écriture
Il déroule le film sépia de leur vie
Elle défie le flou de ses envies
Ils dérivent.
Court, efficace et superbe.
joli !
http://laplumeetlapage.hautetfort.com/archive/2020/04/04/sur-les-negatifs-6225083.html
Voilà mon texte , très tardif…