L’écriture aux temps du corona : jour 7

par | 23 Mar 2020 | Atelier d’écriture | 90 commentaires

@ Tobias Tullius

Et si aujourd’hui, pour corser un peu, nous ajoutions une contrainte, comme on le fait parfois lors de l’atelier « normal » ?

Je vous propose d’insérer dans votre texte une phrase extrait de L’identité de Milan Kundera :

Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot.

A demain pour une nouvelle photographie.

90 Commentaires

  1. A vos marques...pages !

    Au premier jour de confinement, Dieu dit « que la lumière fut » et la lumière du salon s’alluma.
    Au deuxième jour de confinement, Dieu créa le sofa et s’assit.
    Au troisième jour de confinement, Dieu s’ennuya, alors il créa la télévision, la radio et Cyril Hanouna.
    Au quatrième jour de confinement, Dieu créa les souvenirs qu’il faut, dit-il, « arroser comme des fleurs en pot », alors il inventa aussi le petit arrosoir d’appartement.
    Au cinquième jour de confinement, Dieu inventa le frigidaire, le bon vin, les fromages affinés et la tarte au citron meringuée. Dieu inventa par là même, le plaisir.
    Au sixième jour de confinement, Dieu créa l’homme et la femme, juste pour voir.
    Au 7ème jour de confinement, Dieu regarda son œuvre et dit qu’il avait bien travaillé, alors il chôma.
    Au huitième jour de confinement, Dieu inventa, pour rire un peu, le pangolin. Et il rit beaucoup. Dieu inventa sans le savoir l’humour noir.
    Au neuvième jour de confinement, Dieu inventa le désir, les cœurs qui battent fort et les expressions : « je t’aime », « à la vie, à la mort », « jamais sans toi ».
    Au dixième jour de confinement, Dieu inventa le divorce et l’expression : « hier, j’ai merdé ! ».
    Au onzième jour de confinement, Dieu inventa le chien. Car il s’aperçut que le pangolin ne ramenait pas la baballe.
    Au douzième jour de confinement, Dieu créa l’attestation de déplacement dérogatoire et dit à l’homme : « lève-toi de ton appartement et marche, un peu ! »
    Au treizième jour de confinement, Dieu créa l’auteur(trice) et lui demanda de lui inventer le livre car Dieu avait créé la bibliothèque.
    Au quatorzième jour de confinement, Dieu créa le téléphone portable et appela sa mère, Marie pleine de grâce, pour prendre des nouvelles.
    Au quinzième jour de confinement, Dieu créa un petit coin de verdure.
    Au seizième jour de confinement, Dieu créa la tondeuse, car Dieu n’avait pas prévu que l’herbe, elle pousse.
    Au dix-septième jour de confinement, Dieu créa les réseaux sociaux et devint totalement Geek.
    Au dix-huitième jour de confinement, il créa le Punching Ball car il n’en pouvait déjà plus.
    Au dix-neuvième jour de confinement, Dieu créa les antidépresseurs.
    Alors au vingtième jour de confinement, Dieu au bord de la crise de nerfs, inventa d’un coup, la crucifixion et la résurrection. Et il monta aux cieux s’assoir à la droite du Père.
    Le confinement ça va un moment !

    • Amor-Fati

      Cyril Hannona au troisième jour ? Il était pas obligé…
      Merci de nous avoir rappelé cette création en 20 jours !!
      Belle idée bien amenée !

      • A vos marques...pages !

        Mieux vaut se débarrasser des mauvaises choses très vite 😉 Merci pour votre retour.

    • Matatoune

      Bravo ! Cela va être difficile de faire aussi bien ! Battue d’avance

    • Séverine Baaziz

      J’adore ! Merci pour ce texte plein d’humour ! Top !

    • titounette

      Merci pour ce bon moment de bonne humeur
      Et bravo, j’ai adoré !
      Cyril Hanouna, c’était pas obligé c’est vrai, mais le pangolin encore moins !! Non mais sérieux, ça sert à quoi cette bestiole à part créer une pandémie. En plus, c’est très moche

      • A vos marques...pages !

        L’incongruité de l’animal ne fait pas de lui un coupable désigné 😉 Merci pour votre retour.

      • A vos marques...pages !

        « les cons ça osent tout, c’est justement à ça qu’on les reconnait » 😉

    • janickmm

      Belle création, donc demain c’est humour noir ! qu’à cela ne tienne !

      • A vos marques...pages !

        Car « qu’il est bon de rire parfois, qu’il est bon de rire Ha Ha, même si on en a pas envie qu’il est bon de rire Hi Hi » Les Nuls 😉

    • Nour

      J’attends la suite avec impatience, on est parti pour bien deux mois, je vais me régaler !

        • Didi

          Coucou,
          j’ai bien rigolé et c’est cool !
          Merci

    • Cloud

      Super ! C’est génial ! J’adore : l’idée, la forme, l’humour… Je me suis régalé à le lire.

  2. Amor-Fati

    Le bonheur en cassette

    Il était là dans ma voiture
    Faut-il que je te le rappelle ?
    Arroser la ville, la nature,
    Les maisons, les hôtels,
    Souvenirs de nos moments passés
    Comme des étoiles filantes.
    Des heures entières à l’écouter
    Fleurs à la bouche, vitres béantes
    En souriant, chantant par cœur
    Pot-pourri des chansons du bonheur.

    Oui oui, elle y est la phrase de Milan K. !!!

    • Matatoune

      Alors, là chapeau !

    • janickmm

      Mais oui elle y est, comme on peut manquer du nécessaire, on agit par ruse !

    • Nour

      Joli texte bien rythmé et joyeux !

    • Didi

      oui oui je la vois la phrase 😉

    • Cloud

      Belle performance. Sans altérer la valeur du texte.

  3. unlivreapreslautre

    « Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot » me disais-tu, c’est ce que j’ai fait.

    La K7 de la route de nos dernières vacances ensemble est restée au chaud, dans un tiroir secret du meuble acheté sur un coup de folie, lorsque j’ai emménagé, seule, puisque tu avais décidé que tout était fini.

    Pas besoin de la ressortir pour connaître les mélodies, chansons et autres poèmes gravés dessus. Ils sont dans ma tête, dans mon coeur. De temps en temps, une envie folle de les entendre par d’autres voix que la tienne, car celle-ci résonne comme si j’étais à nouveau à tes côtés, dans l’habitacle de la voiture. Tu chantais, déclamais les vers, fredonnais les airs, puis nous nous regardions, heureux. Mon regard ne se perd plus dans le tien, mais dans celui de la mer, en face de la maison.

    Te souviens-tu de cette K7 ? Te souviens-tu de notre dernier voyage ensemble ? Nous avions tout prévu, sauf la séparation. Tu es resté dans ce coin de paradis que nous aimions tant, les vacances d’été étaient enfin là, nous avions travaillé sans relâche afin de nous offrir un moment unique.

    Aujourd’hui, je feuillette l’album de ma vie, un seul regret : ne pas t’avoir revu avant que la mort t’emporte. Je t’espère heureux et en paix, où que tu sois. Un jour, Tali, ma fille -née à l’ère du streaming- trouvera l’enveloppe et me posera des questions sur son contenu ; je poserai la K7 et la photo sur la table du jardin, nous nous assiérons , et je lui raconterai notre rencontre, notre histoire.

    C’était avant tout cela, c’était il y a des années, mais je n’ai rien oublié.

    © Valérie – Un Livre après l’autre

    • Nour

      © Nour – Belle histoire, un peu triste mais bien amenée.

      • unlivreapreslautre

        Merci beaucoup pour ce retour ! Bonne soirée.

    • Cloud

      Un joli texte à l’émotion à fleur de peau. En adéquation avec la citation de Kundera.

      • unlivreapreslautre

        Merci beaucoup ! Je vous souhaite une très belle journée.

  4. Nour

    Radio Maghreb – Chronique des années 70

    Je m’en vais vous conter une petite histoire vraie, vécue dans les années 70.
    A cette époque, le coût des appels téléphoniques était prohibitif pour une famille modeste d’immigrés du Maghreb.
    D’ailleurs, nous n’avions pas de téléphone fixe à l’époque, en cas de besoin, nous allions à la cabine téléphonique très convoitée du coin de la rue.
    La plus grande partie de la famille se trouvait en Algérie et la communication se limitait à quelques lettres par an ou quelques appels de courte durée.
    Nos petit moyens ne nous permettaient pas de nous y rendre souvent, à cette époque nous y passions nos deux mois de vacances tous les 5 ans, en 1968,1973,1978 puis devenu adulte je ne comptais plus.

    C’était l’époque des magnétophones à cassettes magnétique, surtout pout écouter la musique mais aussi pour faire des enregistrements amateurs.
    Le son était rustique, mais assez bon pour s’entendre parler.

    Le temps est une notion toute relative et la patience une vertu bien utile en ces temps là et qui revient au goût du jour par la force des choses.

    Nous y voilà, chaque fois que quelqu’un de la famille ou un ami allait en Algérie on le chargeait d’une mission bien spéciale.

    Réunion familiale, toute la famille et celle de ma tante, après un bon repas on se retrouvait tous au salon en cercle, au milieu, ce petit magnétophone posé à même le sol, les touche REC-PLAY-PAUSE enfoncées simultanément en attente… Dedans une cassette vierge libellée “Famille” avec la date. Tour à tour, les parents en premier, nous prenions la parole et dans un monologue souvent sans fin, nous racontions notre vie ici en France puis nous donnions des nouvelles de tous le monde. Ma mère demandait des nouvelles de tous le monde en les énumérant un par un sans oublier personne. Parfois, si quelqu’un bredouillait ou hésitait, nous étions tous pris d’un fou rire généralisé. Touche STOP, puis REW, puis on reprenait.

    Le voyageur emportait avec lui ce précieux message qui fera le bonheur de l’autre côté de la Méditerranée .

    A leur tour, nos familles nous retournaient un enregistrement d’un instantanée de leur vie la bas, égrenant nos prénoms un par un pour nous souhaiter le meilleur.

    De retour, le voyageur tant attendu nous remettait cet enregistrement d’un fragment de vie qui venait nourrir ce lien social et familial.

    Régulièrement, lorsque la nostalgie les gagnait, mes parents se repassaient cette bande en boucle, allongés sur le canapé, les yeux brillants…

    Aujourd’hui, à l’heure de Skype, WhatsApp, Messenger, Facebook et Viber…le monde a bien changé.
    Même mes parents pourtant illettrés se sont mis à faire des appels voix et même vidéo avec la famille restée au bled, et ils adorent, ça les rapproche et les aide aussi à accepter ce confinement sachant que personne ne s’autorise à aller les voir à l’exception pour leur apporter des courses.

    Aujourd’hui ces cassettes doivent être dans des cartons chez mes parents…sont elles encore lisibles ?
    Il me reste à la cave un magnétophone mono encore en état de marche…
    Alors, comme Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot*, après ce confinement, j’essaierai de ré-écouter ces cassettes et de les numériser pour préserver ces souvenirs…et les faire revivre, sachant que certaines personnes qui s’y expriment ne sont plus de ce monde.

    Alors fabriquons nous de beaux souvenirs, profitons de l’instant présent…

    Inspiration : Atelier d’écriture L’écriture aux temps du corona : jour 7
    Musique : Dahman El Harachi – Ya Rayah (Reprise plus tard par Rachid Taha)
    https://www.youtube.com/watch?v=wxMqUMRI2cM
    Vieil enregistrement de 1966 avec une belle histoire…

    • Miss Marple

      Merci Nour, on s’y voit..on vous entend..et on imagine bien la joie commune à ce petit souvenir. continuons à arroser!!

      • nicolemotspourmots

        C’est effectivement un objet qui provoque les souvenirs 🙂

        • Nour

          Cette photo a immédiatement éveillé ce souvenir…

      • Nour

        J’ai hâte de retrouver cette K7 du coup…purée j’espère que ça va marcher…Merci.

    • Anne-Marie

      Merci Nour de nous faire partager tes précieux souvenirs, Quel chance de posséder encore un radio cassette. Chez moi aussi, les cassettes se sont empilées. Le temps a filé. Les extraire de leurs cartons poussiéreux m’effraye, idem pour les de photos…Trop d’émotion et puis, je ne sais plus par où commencer.

      • Nour

        Merci Anne-marie, au contraire, ce confinement est l’occasion rêvée de fouiner dans ce passer, essayons d’en garder les moment heureux.

    • Matatoune

      Merci Nour pour ce partage ! Bcp d’émotion à cette lecture.

      • Nour

        Emotions oui, et rires que j’espère pouvoir réécouter bientôt.

    • janickmm

      C’est une belle histoire familiale et ce n’est pas un roman, et de doux souvenirs qui font chauds au coeur, merci à toi

      • Nour

        Merci janickmm, oui vrais souvenirs réveillés…

    • Didi

      C’est super ce système et oui les K7 nous remémore des souvenirs. J’espère que vous retrouverez une de ces K7 pour réouvrir tous ses beaux souvenirs.
      Bises

      • Didi

        « remémorent  » pardon…

    • Cloud

      Formidable. C’est magique cette histoire. Il s’y dégage une émotion forte et de beaux sentiments familiaux. De plus, cette incursion intime chez les algériens en France dans les années 60 est si bien décrit. J’ai été touché. Bravo Nour. J’écouterai les musiques.

  5. Séverine Baaziz

    (Courage et patience, en cette nouvelle journée de confinement !)

    La tristesse est un souffle insidieux. Souvent, il profite de moments difficiles pour déposer un voile impérissable et venir étouffer tous les autres sentiments. L’enthousiasme, la joie, l’espoir. Ne reste plus, alors, qu’un mécanisme de vie aseptisé, inapte au moindre bonheur.
    Rose le sait que trop bien. C’était un jour de printemps. Elle cueillait, en forêt, quelques brins de muguet pour ses parents et grand-parents. Elle avait seize ans. Elle portait une longue robe bleue qu’elle relevait à chaque pas pour ne pas la salir. Jusqu’à ce qu’elle tombe dans les griffes d’une sombre rencontre.
    Ce jour-là, elle perdit tous ses sourires et ses souvenirs heureux.
    Ses parents finirent par lui proposer un mari, ce qu’elle accepta sans réel avis sur la question. C’est ainsi que Rose devint la mère de trois filles. Sandra, Déborah et Héloïse. Trois magnifiques jeunes filles débordantes du bonheur de vivre. Emplissant la maison de joie, de rire et d’espièglerie, sans pouvoir pour autant effacer les blessures enfouies de Rose.
    Et puis, les filles grandirent. Sandra se maria la première, à un bel avocat d’affaire. Déborah préféra la liberté du célibat dans un coquet studio parisien. Quant à Héloïse, elle fit de longues études en médecine et resta au domicile familial. Sans savoir se l’expliquer, la jeune fille avait toujours aimé sa mère comme on aime son propre enfant. En s’inquiétant d’un air plus sombre, d’un silence prolongé.
    Héloïse devint hypnothérapeute, spécialisée dans les troubles de la mémoire.
    Ah, la mémoire, se disait secrètement Rose. Si seulement elle pouvait s’y soustraire.
    Un soir, alors que le mari de Rose suivait une émission télévisée sur les nouvelles fortunes de l’or noir au Texas, Héloïse et sa mère se retrouvèrent seules à la cuisine, seules avec leur grand bol de lait au miel. Petit à petit, la pièce s’était emplie d’un amour infini, d’un amour plein de consolation. Héloïse posa sa main sur celle fatiguée de sa mère, et déposa sur son visage le plus doux des regards. Nimbé de lumière et de quête d’apaisement. Sans se faire prier, ce soir-là, Rose accepta une séance d’hypnose, mais une seule.
    Le lendemain, elle s’allongea sur la longue chaise capitonnée du cabinet de sa fille, installée en centre ville.
    Héloïse invita sa mère en douceur à remonter le temps. La petite enfance et l’adolescence. Les images heureuses, oubliées, surgissaient l’une après l’autres. Les cours de récréation, les jeux de ballons et de cordes à sauter ; le plaisir de concocter avec sa mère de bons plats ; le parfum de cannelle qui embaumait sa chambre ; son père qui chantait à tue-tête au volant de leur Peugeot vert d’eau sur des airs de Bobby Solo. Chaque souvenir se cristallisa en un objet. Mentalement, à la demande de sa fille, Rose ouvrit un tiroir et y glissa les objets : des cassettes audio, un flacon de parfum, des bougies, un saladier de farine et des tas d’autres choses. Puis, Rose se laissa porter par l’hypnose, l’esprit offert à sa fille. Tant et si bien qu’un jour plus sombre fit son apparition. La forêt, les brins de muguet, la robe bleue, l’inconnu, la peur, la douleur et l’effroi. Héloïse essuya ses larmes et, alors qu’elle ne se l’était jamais autorisé avec aucun patient, elle prit une décision. Radicale et indélébile. Ces souvenirs douloureux, elle demanda à sa mère de les enfermer dans un tiroir un peu bancal. Le tiroir un peu bancal d’un vieux chiffonnier remisé au grenier de la maison familiale. Elle le ferma à double tour et donna la clef à sa fille.
    Quand Rose ouvrit les yeux, elle arborait son plus beau sourire. Celui de ses seize ans. La tristesse s’était envolée. Seules quelques douces images lui restaient de sa séance d’hypnose. Elle quitta le cabinet de sa fille, le coeur léger. Et pour seule prescription, une recommandation : sortir chaque matin des tiroirs de sa mémoire les douces images, cultiver les émotions positives et ne jamais oublier qu’il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot.

    • Anne-Marie

      Très belle histoire Séverine, dommage de ne pas pouvoir poursuivre la lecture, une page, c’est court pour des personnages aussi attachants.

    • Nour

      Très belle histoire, originale et très bien écrite. Je l’ai lu d’un seul trait tellement captivé par ton histoire encore bravo en si peu de temps !

    • Cloud

      Une belle histoire qui exclut la description tragique pour ne laisser qu’une douce impression . Tout comme l’effet de l’hypnose décrite dans le texte.

  6. laura vanel-coytte

    Journal de deuil(4 mois et 21 jours) et de confinement(7 e jour)

    Je ne prétends pas faire du Barthes ou aussi bien que Joan Didion que je viens de lire. Ma seule prétention est de dire que j’ai perdu le 2 novembre 2019 mon mari, mon meilleur ami, mon amant, ma famille, mon lecteur, mon fan. J’ai tout misé sur lui et j’ai tout perdu … sauf moi qui ne refais pas sa vie mais qui la continues. Je suis seule parce que j’aime être ainsi et que je suis plutôt misanthrope. Alors j’assume de n’avoir qu’une famille qui est loin à tous les niveaux, quelques voisins qui prennent de mes nouvelles quand ils me voient(peu déjà), les commerçants, les bibliothécaires, les libraires, les marchands de journaux etc. Le confinement réduit ces contacts très superficiels. J’ai perdu l’intimité et la profondeur dont les traces sont partout dans l’appartement, dans le quartier et partout où nous sommes allés d’autant que nous étions souvent ensemble. Je profite du confinement pour faire du tri dans les papiers, l’ordinateur, les cd rom de sauvegarde qui ne s’ouvrent plus, les assettes audio qu’on réécoute, les photos… de lui, de nous et j’arrose les plantes comme il le faisait le dimanche soir: « Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot . » Et miracle! rien n’est mort depuis que tu es … mort. Je pleure en te voyant si voyant si vivant sur les photos et moi qui n’a jamais beaucoup mis de photos de nous sur mon blog, j’ai mis celle du dimanche avant… le tunnel de la Biennale de Lyon après le désert marocain quelques jours avant. Il faut que j’écrive ces souvenirs même s’ils font mal car ils sont vivants comme nous et nos paysages. Rien ne sert de les fuir comme le conseillait mon père ou de les retrouver parce qu’ils sont là confinés dans mon âme et avec moi dans cet appartement. Ce ne sont pas des souvenirs, c’est « nous » les vivant.

    23 mars 2020

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/03/08/bona-m-a-conseille-de-lire-journal-de-deuil-26-octobre-1977-6218456.html
    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/03/08/ce-livre-de-la-mediatheque-m-aidera-peut-etre-l-annee-de-la-6218455.html
    Milan Kundera, L’identité

    • Didi

      Faire revivre des souvenirs c’est faire vivre nos disparus. Bon courage et merci de ce partage
      Bisous

      • laura vanel-coytte

        je n’arrive pas encore à appeler ça des souvenirs

    • Cloud

      Ecrire, c’est comme des photos, cela permet de donner une forme tangible aux souvenirs. Lorsque la photo n’est plus possible, l’écriture peut continuer à transfigurer les gens qu’on a aimé et qu’on aime toujours. On prolonge ainsi l’histoire commune. Bon courage.

  7. Miss Marple

    cassette cassée

    Dans ma voiture,
    vieille twingo blanche,
    « moche »
    dit mon plus jeune petit fils !!
    se trouve une K7
    prête à être
    enclenchée
    déclenchée
    à tout moment.

    Des cours d’italien
    pour débutants,
    débutante je suis
    car on parlait français
    chez nous
    pas italien,
    ni mes grands parents
    ni mon père
    un peu ma tante
    mais non
    pas d’italien
    nous sommes français !

    Alors
    si personne n’est là pour arroser
    les souvenirs
    comme des fleurs en pot,
    on oublie
    d’où on vient
    et on ne sait pas
    où on va !
    Même en vieille twingo blanche

    C’est comme ça
    chez nous
    en France

    • Amor-Fati

      Il n’y a que la bretonne qui parle …. italien..
      Paradoxe de l’intégration.
      Quant au père né italien, il ne voulait pas le parler.
      Paroxysme de l’intégration.

    • Cloud

      Bien vu. Il est nécessaire de se créer une histoire familiale. La langue d’origine y est importante.

  8. nicolemotspourmots

    (petit clin d’oeil, en plein rangement, je viens de retrouver une boite pleine de ces petits objets…)

    La maison est vide, un dernier camion vient de tourner au bout du chemin, emportant les ultimes vestiges du foyer qui fut le leur pendant près de 60 ans. Je ne sais ce qui domine entre la fatigue, mes membres douloureux d’avoir tant porté ou cette tristesse à l’idée de refermer définitivement les grilles de la propriété. Je revois nos jeux d’enfants près du cerisier, j’entends la voix de ma grand-mère nous appelant pour le goûter et les quelques notes de cornemuse s’échappant de la fenêtre du premier étage, l’antre de mon grand-père amoureux de l’Ecosse. Je venais moins souvent ces derniers temps, prise dans le tourbillon du quotidien, la course perpétuelle, cette agitation vaine pourtant si vite oubliée une fois sur place. Je ne viendrai plus désormais. Les prochaines cerises rougiront d’autres lèvres, les pépiements des oiseaux berceront d’autres siestes, la chambre sous les combles abritera d’autres rêves. Il ne me reste plus qu’à sortir la vieille Peugeot 205 pour la déposer chez le garagiste du village qui verra bien ce qu’il peut en tirer. Avant de manœuvrer dans le chemin, je ne résiste pas à ce geste presque oublié, j’insère dans le lecteur une K7 trouvée dans la boîte à gants. C’est un enregistrement bricolé, un peu chuintant. Des morceaux de musique, entrecoupés de citations. Les larmes me viennent aux yeux en entendant la voix de mon grand-père. Des mots de Pierre Dac. Son rire malicieux. Quelques aphorismes d’Oscar Wilde. Flower of Scotland. Et cette phrase de Kundera, presque murmurée, sur un ton qui me donne la sensation de voir briller ses yeux : « Il faut arroser les souvenirs comme les fleurs en pot ».

    • Anne-Marie

      Bravo, j’aurais aimé pouvoir écrire ce joli texte.

    • Amor-Fati

      Comme tu les as bien arrosées.
      Merci.

    • janickmm

      Bien sûr, c’est un très beau texte, touchant, simple et attachant.

    • Didi

      Et les voitures collectors dans bien des textes
      Merci

      • nicolemotspourmots

        Ah oui ça aussi, les modèles de voiture ça renvoie direct à la case nostalgie 🙂

    • Cloud

      Ton texte a une jolie simplicité et en même temps une richesse de style. Bravo

  9. Cloud

    (Histoire faisant suite aux ateliers Jours 5 et 6)

    A bord de son Audi, Yannick Le Bras, le nouveau maire de Cronalec sur Mer, roulait songeur vers son bureau. Il repensait à Marcel, le pêcheur solitaire, le marginal, qui, après sa disparition, avait fait la renommée de son village grâce à ses étranges sculptures mystiques sur bois. On n’avait d’ailleurs jamais eu la confirmation de sa mort par les gendarmes et Yannick Le Bras s’en voulait un peu d’avoir donné une reconnaissance maladroite posthume à l’artiste qui n’en aurait jamais demandé autant s’il vivait encore ici. De plus, il n’avait pas vraiment connu Marcel ; dans ses discours, il encensait un artiste local que lui et ses administrés connaissaient à peine. Les relations avec Marcel avaient toujours étaient rares, factuelles et jamais personnelles. Malgré tout, la commune engrangeait des sommes rondelettes grâce à sa renommée.
    Yannick Le Bras enclencha une nouvelle fois la cassette que le pêcheur sculpteur avait enregistrée lors son ultime présence au village :
    « Vous tous qui m’avez connu, vous avez fait de moi, après mon départ, une bête de foire, un artiste génial mais maudit. Vous avez transformé vos souvenirs comme ils vous arrangeaient. En réalité, j’étais tout, sauf ce que vous en avez fait »
    L’ancien maire se rappela le mot de Kundera : « Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot ». Certes il avait, comme tous les gens du village, perpétué une mémoire de Marcel à qui voulait entendre : journalistes, historiens d’art, spécialistes de l’art brut, psychologues,… Mais ils avaient surtout raconté une histoire qu’ils souhaitaient entendre. Ils avaient en fait créé un personnage qui avait à peine existé : la réalité n’avait été qu’un tremplin à leur imagination. Ils n’avaient pas arrosé des fleurs en pot, mais entretenu un bonsaï : l’image torturée de Marcel devait séduire et profiter au village ; on y élaguait tout ce qui pouvait paraître déplaisant.
    Yannick Le Bras arriva à son bureau. Il alla chercher le dossier intitulé « Marcel, le fabuleux sculpteur de Cronalec », en préleva le projet d’un monument éponyme prévu en juin, et le jeta directement à la corbeille. « La crise risque de durer. C’est le moment de faire des économies ».

  10. Amor-Fati

    On va tous avoir des maisons nickel à la fin de la guerre !!!
    Merci pour ces précieux enregistrements et pour le bonheur que tu as eu de nous les partager.
    Ton texte colle parfaitement avec les 2 thèmes du jour: cassette et souvenir ! Bravo !

  11. Anne-Marie

    Et bien, Cloud, le moins que l’on puisse dire, c’est que tu balades bien tes lecteurs avec cette historiette … J’aimerai bien visiter Cronalec, si j’ai bien suivi, il s’y passe de drôles de choses, un pêcheur qui s’amourache d’une sirène, un Marcel, sculpteur incompris… J’ai hâte que tu me décrypte tout ça et me donne la moral de cette histoire.

    • Didi

      Et des textes qui se suivent ! Bravo on va vous suivre comme pour un feuilleton récurrent 😉

  12. Matatoune

    Marre. Marre. Marre. Qu’est-ce qui l’avait prise de se précipiter dans le rangement de son garage dès l’annonce du confinement. Les newsletters reçues le lundi vantaient les bienfaits de cette attitude. Comme si enfermement pouvait rimer avec nettoyage de printemps ! C’était sans prendre en compte l’inquiétude et les nouvelles alarmantes. Car, malheureusement, ça commençait à arriver. Untel qu’on connaissait depuis des années était à l’hôpital. Un autre devait consulter ce soir pour une énorme toux. Et elle, au fond de son garage, déménageait cartons et caisses pour se débarrasser de l’inutile. Lorsqu’elle aurait fini, avec la chance qu’elle a, il y aurait confinement général et les éboueurs ne seraient pas prêts de la débarrasser de ses attrapes poussières. Décidément, elle s’en voulait. D’autant plus qu’elle n’en avait plus vraiment l’envie. Sauf que c’était difficile d’avouer devant son conjoint qu’elle avait fait une erreur tant il avait essayer de l’en dissuader. Non seulement, elle se cassait le dos à porter et soulever pour déplacer, mais en plus, elle se prenait des tsunamis de vagues à l’âme à mesure qu’elle plongeait. Plus elle rangeait, plus cela devenait difficile de garder le rythme sans s’arrêter car il faut arroser les souvenirs comme les fleurs en pot. Entre les photos du passé éparpillées, les cassettes enregistrées et les super 8 retrouvés, le temps passait inexorablement comme parenthèses sans fin. Il y avait les souvenirs heureux, sourire et même rire ! Il y avait les signes de l’absence et de la maladie. Du flamboiement, les larmes arrivaient. Elle n’en pouvait plus de retrouver ainsi les bribes de sa vie. Marre. Marre. Marre de cette mélancolie. Pensive, la tête dans les mains, elle décida qu’elle en aurait fini. Qu’elle avait assez travaillé. Elle cria haut et fort que c’était rangé, ordré à ne plus déranger. Remis tout en tas, entassa et regroupa. Elle remonta et éteignit la lampe, contente de s’être enfin débarrassée de ces montagnes russes à émotions. C’était terminé ! Il fallait avancer et cesser de ruminer. La guerre, il faudra la gagner sans se laisser happer. Elle le devait maintenant qu’elle avait rassemblé son armée. Ils étaient là tous avec elle, les fantômes de sa vie. Prête à l’affronter ce corona machin avec son air de ne pas y toucher ! Redressée par tant de soutien, elle se servit un verre : « Santé » !
    vagabondageautourdesoi.com

    • Didi

      Rangement, tri , souvenirs ce sont des thèmes qui reviennent beaucoup dans les différents textes.
      Bises

      • Matatoune

        Oui, une manière métaphorique, peut-être, de revenir à l’essentiel !

    • Cloud

      Dans cette période troublée, il devient difficile d’accorder telle ou telle valeur aux choses. C’est très bien raconté ici.

      • Matatoune

        Merci. Comment garder notre capacité à s’émouvoir pour les autres lorsqu’on sait qu’on va être bousculé par des nouvelles qui vont nous déstabiliser et nous rendre d’une tristesse infinie !

  13. Nour

    (un petit extra) C’est possible !

    Votre mission si vous l’acceptez est de rester chez vous…

    Cette cassette s’autodétruira dans 5 secondes…

    Musique : Thème “Mission Impossible » https://www.youtube.com/watch?v=XAYhNHhxN0A

  14. Didi

    Coucou les amis voici mon texte du jour :

    « Putain, ça n’avait pas été simple de trouver un poste pour pouvoir lire cette putain de K7.
    Cette K7 retrouvée sous un pot de fleur retourné dans le garage où on se réunissait avec notre groupe de musicos quand j’étais ado.
    Pourquoi diable cette K7 se trouvait elle-là ? Je repensais alors à cette phrase lu dans un livre de Milan Kundera :  » Il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot » .
    Alors il me fallu à tout prix découvrir ce qu’il y avait sur cette K 7 collector !
    Je me suis alors souvenu que Manu, mon pote de lycée et joueur de batterie dans notre groupe d’alors, possédait toujours une R5 lauréate qu’il entretenait minutieusement comme on arrose des souvenirs et que dans celle-ci se glissait un autoradio.
    Ni une, ni deux, je contactais Manu sur le fesse bouc et lui expliquait le « deal » : une virée en R5 avec en fond musical la K7 trouvée. Je lui promettais en échange un apéro pour arroser cette découverte en présence de mes amies danseuses de salsa. Facile le deal !
    Ainsi quelques jours plus tard à bord de la vieille R5 , la K7 fût insérée et putain, oui, religieusement écoutée.
    Une fine déception mina nos visages, il ne s’agissait pas d’une chanson jouée par nous dans le garage mais une sorte de litanie, une lecture à haute voix. Le livre audio quoi ! C’était mémé Jeanne que l’on entendait lire le livre de Milan Kundera.
    Pour ma part j’en restais coi, sacrée mémé que celle-là, elle qui avait toujours su arroser ses fleurs en pots avec sagesse avait encore délivré bien des souvenirs dans mon cœur.  »

    Bisous portez vous bien 🙂

    • Cloud

      Bravo pour ce texte rondement mené ! J’ose espérer que Mémé Jeanne tient le rythme de diction autant que la batterie de Manu…

  15. Viviane Perez

    L âge aidant, elle avait quelquefois le ressenti qu elle oubliait quelque-chose… mais bien sûr, elle ignorait quoi !
    Alors, elle faisait des listes. Autrefois, elle avait pris l habitude de tout lister: la liste des courses comme tout le monde, mais aussi la liste du matériel à emporter pour tel ou tel séjour, ou encore la liste des courriers à poster et, moins rigolo, la liste des factures à payer mais celle là se terminait souvent par une addition, suivie d une soustraction; quand celle ci était possible !
    Avec les années, c était devenu comme un tic, une nécessité. Il y avait au moins un crayon à papier dans chaque pièce de la maison et ces petits carnets fantaisie ou blocs notes en couleur qui permettaient facilement de prélever une page. Mais le plus souvent la liste restait en place, la faire était indispensable, pas l arracher.
    La liste des convives du prochain repas -il ne faudrait oublier personne en lançant les invitations – la liste des plats, oui, le menu à décorer plus tard, la listes des ingrédients, pour vérifier qu il ne manquerait rien…
    Ce qui importait c était que la liste soit faite sinon son esprit tournait en rond de crainte d oublier le détail qui ferait la fête moins belle.
    Mais depuis quelques temps, elle n osait plus écrire les listes qu elle faisait : la liste de ceux partis trop tôt ou en leur temps mais qui l habitaient toujours car c est ainsi qu on peut garder définitivement auprès de nous nos disparus. Celle là, elle avait peur que quelqu un tombe dessus et pense qu elle broyait du noir. C était faux, c était du rire, des sourires qu elle broyait, de la bonne humeur, des jours heureux, de l amour, le sel de la vie.!
    L autre liste, qu elle n aurait pas su comment rédiger c est celle des souvenirs. Hélas, elle n avait pas une photo à mettre en face de chacun d entre eux, la liste était longue depuis sa toute petite enfance jusqu à aujourd hui et ils ne se convoquaient pas toujours dans un ordre chronologique et encore moins alphabétique. Sa mémoire sautait du coq à l âne, l expression était imagée mais il y avait au moins autant d ânes que de coqs dans sa tête. Chaque jour, elle trouvait un petit moment pour la sarabande du cerveau. De l extérieur, elle paraissait calme, apaisée, peut être même assoupie, mais les extraits de films défilaient à toute vitesse; tenter de se rappeler de tout, ne rien perdre, ne rien laisser passer à travers le tamis du temps. C était devenu une nécessité pour ne pas se laisser prendre de vitesse, d autant que chaque jour il fallait aussi engranger des moments, bons ou beaux de préférence, pour continuer à alimenter la fontaine. Le jardin secret… Il était là le secret du jardin: il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot, les garder sous perfusion, les alimenter pour qu ils continuent de faire briller la lumière… Même la nuit.
    V. P.

    • Matatoune

      Merci bcp pour ce texte sensible

  16. Cécilia

    « -Viens ! Je dois absolument te montrer quelque chose! voilà comment Noah entraîna Myla à l’avant de la maison de cette dernière. Le jeune homme de 17 ans était excité comme lors son tout premier match de football américain. Il attrapa la main de sa petite amie si fort qu’elle faillit tomber au niveau des marches sous le porche.
    -Noah! Noah! Doucement! s’époumona-t’elle tout en se laissant aller à la joie de ce dernier. Face à la maison, une petite voiture de seconde main se tenait là… Elle se tourna vers Noah qui trépignait d’impatience. Il venait de travailler tout l’été comme serveur, dans le seul dinner de la ville pour pouvoir se la payer. Sa joie se lisait dans son regard et Myla le savait. Cela l’attendrissait. Elle décida donc de taire ses doutes quant aux capacités fonctionnelles de ce véhicule et elle retint tous les plaisanteries qui lui traversait l’esprit au sujet de ce vert criard qui rendait l’auto encore plus voyante qu’un char d’assaut.
    Au moment où Noah lui ouvrit la portière passager en la pressant de s’y installer, elle eut un sourire en coin et elle songea à tout l’amour qu’elle ressentait pour lui. Elle prit place et le regarda se dandiner jusqu’au volant. Se laissant charmer lorsqu’il se mit à chanter à tue-tête sa chanson préférée de The Cure dont il venait de monter le volume juste avant de démarrer son tout nouveau jouet.

    Ce moment, Myla s’en souviendra à jamais tout comme ceux passés avec Noah. A l’instant où elle se mit au volant de cette voiture, elle se rappela ce dur moment face à Noah sur son lit d’hopital qui lui répétait qu’il sera toujours auprès d’elle car il lui suffisait « d’arroser les souvenirs comme des fleurs en pot » ….
    En se remémorant cela, Myla balaya une larme sur sa joue, elle mit le contact et partit vers sa nouvelle aventure , sa vie d’adulte. »

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