Certains m’ont fait part, dans les commentaires ou par mail, du désintérêt qu’ils avaient à écrire les uns à la suite des autres. Il me semblait qu’en cette période où le lien manque, c’était une façon d’en créer. Mais je peux comprendre le désir d’écrire un texte clos.
Les règles de l’atelier « une photo, quelques mots » reprendront par la suite. Je vois cet espace comme des échanges, échanges sur des textes écrits (la formule précédente), ou entremêlement de nos écritures (la formule actuelle.) Pour le moment, j’ai envie de continuer sur ces règles-là, ceux qui le souhaitent peuvent tout aussi bien écrire sur leur blog un texte à partir de la photo posée.
L’idée est la suivante (pour ceux qui découvrent l’atelier.)
Je vous écris le début du texte et chacun, à tour de rôle, le poursuit dans les commentaires. Ainsi, vous écrirez la suite du commentaire précédent. Le but n’est pas d’écrire chacun un long texte, mais bien quelques lignes, un paragraphe tout au plus, puis de donner la main au prochain participant. Vous pouvez participer autant de fois que vous le souhaitez.
Pour garder l’esprit de cet atelier « une photo, quelques mots », j’ajoute une photo. A la fin de la journée, nous aurons écrit un seul et même texte, inspiré de la photo et qui commencera par ces mots :
Le bain de Robert refroidissait tandis qu’il achevait de se raser. Comme d’habitude, il avait gardé pour la fin la partie qui lui déplaisait le plus -le cou, et en particulier la pomme d’Adam.
Merci Jonathan Coe d’avoir ouvert le bal, je vous laisse le poursuivre …
Cette petite bosse lui faisait penser aux racines dans son jardin, celles qui avaient déjà couté la vie à deux de ses tondeuses. Heureusement le rasoir était plus souple d’utilisation et pouvait passer sur sa pomme d’adam sans cesser de fonctionner
Il tira le rideau de la salle de bains afin que la lumière éclaire plus directement le lavabo et le miroir.
Ce qu’il ne comprenait pas, c’était l’obligation qui lui était faite d’aller se rincer ensuite dans la brouette qui avait passé l’hiver sous les arbres, et dont le jardinier renouvelait tous les matins le plein d’eau froide.
Il contempla sa glotte proéminente, et y passa le rasoir avec dégoût. Pourquoi ces poils s’entêtaient-ils à repousser?
Ce matin là, un invité l’avait devancé devant la brouette, Un ou plutot une
Il a reconnu au premier coup d’oeil la poule rousse de Bertrand à moitié déplumée en train de s’ébrouer au fond de la brouette
Une ravissante petite lutine des bois, des prés et des jardins se baignait gracieusement dedans. Robert ne fut pas plus étonné que cela et sachant son bain à l’intérieur encore tiède il l’invita à l’intérieur, lui se passerait de toilette complète aujourd’hui.
La poule rousse dû se contenter de la brouette, elle, faut pas déconner quand même !
Pour nuire à sa concentration, des images de Mary et lui faisant la brouette, s’insinuait dans son esprit
oups, s’insinuaient
Ses pensées lubriques le firent tressaillir : « Et si, comme dans tous les contes, la poule rousse se transformait en princesse belle comme le jour et me proposerait de partir avec elle ? A moins que ce ne soit un génie bienfaisant qui me couvrirait d’or ? Il y a là une chance à saisir ! »
Il s’accroupit au bord de la brouette, ferma les yeux et tendit les lèvres.
La poule regarda ce drôle d’animal d’un œil torve.
Et, d’un léger coup de bec, elle picota la pomme d’Adam de Roger. A peine perceptible, le baiser pointu changea Roger en…
drone, comme elle affublé de deux ailes, parfois plus.. mais à coup ( de bec) sûr, il pouvait enfin voir ce qu’elle, au ras du sol ne découvrirait jamais!! enfin, grace à ce petit crétin d’humain qui se croit tout permis, elle allait découvrir
au delà de la brouette, du bout de son nez, les étendues vertes tout autour
de la maison, les prairies bien sûr mais aussi les habitations, l ‘église, la mairie, la poste , et puis le café du village , la blablasphere où
les gens s’attablent et tcharent (discuter en langue du su-ouest) bruyamment, racontant des blagues et se vantant de l’herbe tondue, des arbres élagués, des feuilles ramassées et des plantations de printemps, exhibent leurs selfies pris devant la pelouse, exploit dominical. Bientôt il ne leur resterait pus rien à
l’ensemble de ces congénères avaient l’habitude de caqueter. A commencer par la postière, la Marcelline, toujours à médire sur Pierre, Paul ou Jacques, le « blablatage » allait bon train dans le village. Le café de la place réunissait : élus locaux, employés de mairie et fermiers, jardiniers du coin qui soignaient leurs étendues vertes sans oublier leur basse-cour. Cependant, une rumeur commençait à enfler…
Marcelline dit à voix basse, mais suffisamment haute pour que tout le monde entende : » C’est pas pour dire, mais on dit qu’y a Robert (ou Roger, on ne sais plus) qui s’adonnerait le soir à des cérémonies diaboliques avec une poule rousse, pas une poule de Pigalle, mais une vraie cocotte, enfin je veux dire pas une cocotte de soirée, non, celle qu’on mange au pot, le dimanche midi et le bouillon le soir. J’ai prévenu l’abbé Roussel, on ne sais jamais, mon Dieu ! »
Voilà que toute cette histoire fait bien saliver, maintenant. J’ai croisé aussi l’instituteur en grande conversation avec le Maire…
La maire, tu veux dire, c’est une femme maintenant, depuis les élections de mars, on l’oublie, et une vraie poule comme tu dis.. mais à l’entendre discuter avec l’instituteur on commence à comprendre dans quelle direction elle va nous emmener, et j’te dis pas, va y avoir du boulot pour lui résister, à celle là, avec ses coups de bec par ci par là
Oui la maire ce nouvel élément qui fait chanter les coqs du village pensait distraitement Robert en faisant glisser l ombre de sa lame tranchante sur
le côté droit de son grand tablier de sapeur. On voyait bien qu’il prenait un malin plaisir à effectuer ce geste qui
lui donnait des frissons! Ah la maire, en voilà une belle petite poule même si elle n’était pas rousse. Mais elle était bien trop fière pour venir se baigner dans sa brouette, ça c’est sûr. Rien que d’y penser il partit d’un grand éclat de rire juste au moment où devant ses yeux ébahis…
Germain, Monsieur Prostate apparait de derrière l’arbre, soulagé .. un petit sourire aux lèvres,
Il a du entendre la conversation entre la maire et l’instit.. et le voilà qui arrive , prêt à poser la question qui lui brule les lèvres
…sa femme debout les poings sur ses hanches le regardait d’un air accusateur !
Ah ! je vois que MONSIEUR s’amuse!
Intriguée, elle tourna son regard vers la fenêtre…
(Le problème c’est que mon texte devait aller à la suite de clui de Photonanie…donc là ils ne veut plus rien dire) ET je ne peux ni le changer ni le supprimer…)
Pas grave Nour, cela aussi m’est arrivé. L’essentiel est de participer, n’est-ce-pas et puis, le rire n’est pas loin quand nous relisons tous les textes mis bout à bout. Excellente initiative de la part d’Alexandra. La formule est amusante, dynamique et il semblerait que le nombre de participants ne faiblit pas.
Se raser, se coiffer, n’est-ce pas un peu élaguer ? On utilise une tondeuse pour la nuque, un peigne en guise de râteau et quand la barbe est uniformément rase, elle ressemble à un gazon dru. Alors qu’il conteplait son champ depuis la fenêtre de la salle de bains, il se sentait devenir végétal.
Pourquoi ne pas partir se rouler dans l’herbe grasse ? rêvons d’un retour à la nature et défendons nos espaces verts face à la maire qui veut tout bétonner…
C’est ainsi qu’à la surprise générale, se retrouvaient sur l’esplanade herbeuse, Roger, frais comme un gardon mais un peu gâché par un after-shave de supermarché; Mme la maire en maillot de bain deux pièces, maquillées jusqu’aux oreilles allongée sur un transat, les lunettes de soleil pendues aux lèvres; Germain tout débraillé la braguette encore ouverte et quelques gouttes par encore sèches d’urine sur le pantalon, mais arborant un grand sourire; Marcelline la coquine, avait mis une mini jupe des années 50s.; Mr L’abbé le regard baissé mais qui en disait long: …
Il commençait à élaborer le sermon qu’il ne manquerait pas de servir dimanche prochain à sa grand messe à toutes ces ouailles égarées en déshérence. Mon Dieu, aidez moi à ramener ces pauvres pêcheurs sur le droit chemin car ils se sont égarés sur bien des chemins de traverse…
et surtout qu’ils n’oublient pas, ces pêcheurs.. pas de boogie woogie avant leurs prières du soir.. c’est la semaine Sainte, que diable!!oups!