Comme tous les vendredis soir, les filles ont rendez-vous pour la sélection des coupables. Sans plus attendre, devant la table basse recouverte de friandises – pralines, macarons, guimauves, nougats et réglisses – et tout en sirotant leur cappuccino à la noisette, elles commencent à éplucher les petites annonces. Celle du site “Fais-moi plaisir.com”. Un site qui regorge d’âmes en peine, de coeurs à prendre, de désirs à assouvir, mais aussi et surtout de malotrus. Des malotrus sans vergogne. Des malotrus qui méritent amplement d’être punis.
Natasha, à gauche sur la photo, commence la lecture desdites annonces.
Jeune maître confiseur cherche jeune femme
pour jeux sucrés, brûlants et collants,
et affectionnant en particulier l’utilisation de crème fouettée.
Les yeux s’écarquillent. Les cappuccinos sont reposés sur la table basse. Non.
Sénior cherche femme d’âge mûr
ayant de beaux restes, idéalement souple,
câline et sans complexe.
Les filles grimacent. Non.
Marionnettiste cherche sa poupée qui dit oui.
Natasha manque de s’étouffer. Tina lui tape entre les omoplates, et fait surgir un réglisse d’entre les lèvres rieuses de son amie Un rire clair et empli d’une amitié sans pareil, haut et cristallin, joyeux et mélodieux, avant que Natasha reprenne :
Quadragénaire, sportif et cultivé,
cherche jeune femme tout juste majeure,
sans tabous, adepte de la fellation, de la sodomie et plus si affinité.
Après le rire, l’écoeurement. Les filles lèvent le pouce. Le quadragénaire est sélectionné.
Puis Tina, à son tour, tombe sur une annonce qui retiendra toute leur attention.
Jeune homme fiancé cherche jeune femme
pour tâter le terrain avant le grand jour.
Tâter le terrain ? Non mais on croit rêver, s’écrient les filles ! Quelle ordure !
Tina appelle le gagnant du jour, et de sa voix suave lui propose un rendez-vous dans une heure à l’Excelsior, café-restaurant discret à deux rues à peine de l’appartement. L’homme, étonné et ravi, accepte. Le temps de glisser leur précieux téléphone dans leur sac main, de se parfumer, que déjà les filles s’en vont, les yeux scintillant de triomphe, telles deux justicières oeuvrant pour la vengeance des femmes blessées et rétablissant l’équilibre du monde. D’ailleurs, pas une seule fois, elles n’ont échoué. Vous ai-je dit comment tout cela avait commencé ? Je ne crois pas. C’était au mariage de Tina. Tina et, en l’occurrence, Romain. Entre deux danses dans un château loué pour l’occasion, Tina perdit de vue son tendre amour. Elle le chercha dans les pièces attenantes à la salle de réception, jusqu’à ce qu’elle le retrouve. Dans une chambre fermée à double tour. Des petits cris étouffés l’alertèrent. Par le trou de la serrure, elle le vit. Dans les bras de Natasha, sa meilleure amie. Elle se débattait. Il l’embrassait tout en l’enserrant fermement.
De ce jour, débusquer les infidèles et clamer leur culpabilité est devenu un jeu. Un jeu qui cicatrise doucement leur blessure commune.
Les voilà qui arrivent à l’Excelsior.
Tina entre la première, seule.
Natasha attend quelques instants avant d’entrer et s’installe non loin des faux tourtereaux.
A peine la commande est-elle passée que le jeune homme caresse la cuisse de Tina. Dépose un baiser langoureux sur sa main délicate. Lui déclame quelques obscénités..
Le smartphone de Natasha n’en perd pas une scène. Au grand dam du coureur de jupon, Tina ne passe évidemment pas la nuit à l’hôtel et se contente de suivre l’homme, en catimini, en compagnie de Natasha, jusqu’à son domicile.
Une belle jeune femme attend son fiancé dans un salon à la lumière tamisée, devant un écran de télévision.
La même jeune femme qui, le lendemain, ouvrira la porte aux deux amies venues révéler une vérité difficile à entendre.
Difficile mais juste et libératrice.
Girly woman : Hey ! Regarde ! t’as vu ? Le monde entier est confiné ! Il rigole moins là !
Destroy woman : ah ouais ? T’as vu ça où ? Fais gaffe à ne pas gober tout ce que tu vois sur le net hein ! Tu sais que notre pays nous montre ce qui lui plait !
GW : mais je te jure ! Mes infos sont exactes ! J’utilise un VPN souvent et ça me donne accès à Google ; il ne ment jamais lui !
DW : Waouuuu ! Montre alors ! Faudrait que tu me montres comment l’installer ! Tu sais moi et l’informatique c’est une histoire compliquée ! Allez montre moi ça ! à nous de rigoler maintenant ! Non mais ! personne ne nous croyait en décembre quand on a commencé à leur hurler au danger !
GW : c’est vrai ce que tu dis ! Même mes amis français juraient par le déni ! Je sentais que je les dérangeais quand je me plaignais du confinement ! Ils avaient leurs fêtes de fin d’année à préparer… et leur gouvernement qui minimisait tout ! Il pensait leur pays super puissant face à ce virus !
DW : ah ça c’est bien vrai ! Tous ces pays, USA aussi en tête qui se pensaient les rois du monde ! Ils nous reléguaient souvent à l’état de « pays en voie de développement » !et nos produits bon marché leur semblaient peu fiables ! pfffff, j’espère qu’ils réalisent que les lignes sont en train de bouger maintenant ! Et c’est la Chine qui est devenu le phare ! Mais personne n’a prêté attention à son avertissement ! Tant pis pour eux ! et comment ils la gèrent cette épidémie ? Ils avient cru que c’était une grippette qui allait débarquer chez eux ?
GW : Ben, ils ont l’air de morfler ! Surtout en France où ils ne sont pas habitués à ce qu’on leur enlève des libertés ! Et là il y a quelques pétages de plomb on dirait ! Regarde ça ! Il y a même un DJ qui a mis la musique à fond de son balcon dans le 18ème arrondissement ! et du monde est venu danser sous ses fenêtres en plein confinement et sans distanciation sociale ! Ils sont dingues !
DW : non mais sans déconner ??? Déjà qu’ils avaient profité d’un week-end au soleil 2 jours après qu’on leur annonçait la gravité de la situation ! et devant plus de 20 000 morts certains continuent à vouloir se croire plus forts ??? J’espère que tu ne vas pas y retourner de sitôt toi ! Tu risques de choper leur folie à force !
GW : J’y pensais justement ! ça va me manquer cette année ma petite virée sur les Champs-Elysées pour me procurer le dernier modèle de sac Louis Vuitton !
DW : ahahaha ! Non mais tu me fais trop rire avec tes goûts de chiotte ! Regarde-moi, je ne passe pas inaperçue avec mes tenues vestimentaires et elles ne me coûtent pas un bras au moins !
GW : Je n’ai jamais compris ton style ! Pourtant je t’aime bien comme amie ! Mais on est tellement différente toi et moi ! Parfois tu devrais accrocher un sourire à ton visage, ça te rendrait aimable et tu le trouverais l’homme de ta vie !
DW : pffff, arrête ton char s’il te plait ! Car si c’est pour tomber sur un intello chieur comme le tien qui passe son temps le nez dans ses bouquins ! Non merci ! Moi il me faut un rockeur au sang chaud qui me fasse rêver fort et qui m’accepte telle que je suis ! non mais !
GW : ne te fâche pas ! C’est pour ton bien que je te dis ça ! J’aimerais bien te voir heureuse aussi et bientôt quand je serai maman, ça serait cool qu’on pousse toutes les 2 nos bambins au parc les après-midis !
DW : ne t’inquiète pas pour moi, je suis heureuse comme je suis et ne me parle surtout pas de mouflet stp ! Tu iras seule le promener le tien ! D’ailleurs tu ne m’as jamais parlé de ce projet ! Tu penses faire un gamin en ce moment ? ça ne te suffit pas de voir notre monde se détruire ? Tu veux rajouter une bouche à nourrir, des pleurs à gérer, tu manques vraiment de soucis toi ! pffff
GW : bon arrêtons cette conversation, revenons à la pandémie sinon je sens qu’on va se fâcher ! Tiens, viens, approche toi de moi, on va prendre un selfie collée/serrée ! Je vais l’envoyer à mes amis français pour leur donner du courage et leur dire de ne pas s’inquiéter pour Demain ! Les survivants pourront un jour à nouveau retrouver une normalité ! Allez, viens ! Mais aies l’air contente de vivre s’i l te plait !
DW : Mouais, attends, je cherche un filtre destroy !!!
Incisif et réaliste ! Ça me fait un peu penser à mes soirées entre copines… Merci !
Nady
sur 4 mai 2020 à 21h58
Merci pour ton retour de lecture Séverine. J’ai pris le temps de me poser pour lire ron texte qui est une vraie réussite contre les hommes infidèles 😉 rooo. Congrats ! 😉
La France a minimisé mais la Chine avant elle, et ses habitants qui sont venus en France ou ailleurs fêter le nouvel an chinois…
Je te souhaite une belle journée
Nady
sur 3 mai 2020 à 17h59
Merci Janickmm pour ta lecture. Ah ? Je ne savais pas que la Chine avait aussi minimisé. Me souviens en décembre par contre quand un de mes collègues s’en inquiétait, beaucoup lui répondaient que ça allait vite passer… oui, les aéroports qui sont restés ouverts, ça c’est dramatique… mais bon, on ne peut plus revenir sur le passé… pas de texte de ton côté ? Belle fin de dimanche à toi
Oh les chipies! C’est joliment amené, sucré juste ce qu’il faut et coquin jusqu’à ce que le couperet tombe 😉
Belle histoire, enfin…pas pour les hommes infidèles 🙂
La Chine s’enrhume
Et tout le monde tousse
La Chine se confine
Et nous manquons de masques
La Chine se dé confine
Et notre économie se grippe
La Chine travaille
Et nous traînons des pieds
et des casseroles
L’Europe se réveille
Et nous coulons
Que faire?
Les bonnes âmes
Montrent du doigt
Le capitalisme.
Moi je dis:
Vive la mondialisation!
Les deux amies jouaient à leur jeu favori: montrer leurs différences tout en gardant leur complicité intacte même si, gamines, on les appelait les jumelles.
Ce matin, Ayako et Atsuko avaient décidé de se prendre en photo pour s’inscrire sur un site de « rencontres en tout bien tout honneur » comme le clamait la publicité.
Plus que jamais, elles comptaient mettre en évidence leurs particularités respectives. Leurs parents expliquaient depuis toujours que ça venait de leurs prénoms: Ayako, belle fille de soie, et Atsuko, enfant chaleureuse. C’est vrai que ça leur correspondait assez bien. Ayako était beaucoup plus coquette, se rendait fréquemment chez le coiffeur contrairement à Atsuko, plus naturelle et moins préoccupée de son poids ou de sa coupe de cheveux.
Comme d’habitude, Atsuko prenait moultes poses rigolotes tandis qu’Ayako, moins naturelle, devait recommencer plusieurs fois ses prises de vue.
D’ailleurs Ayako se lassait de ce qui n’était qu’un jeu au départ. Elle n’avait jamais eu vraiment l’intention de publier ces portraits où que ce soit, contrairement à son amie. Elle était mal à l’aise avec son image et ses multiples dépenses en instituts de beauté visaient à lui donner confiance en elle.
L’après-midi tirait à sa fin et Atsuko continuait inlassablement à faire crépiter le flash de son smartphone tandis qu’Ayako n’arrivait plus qu’à plaquer un sourire peu naturel sur son visage un peu figé.
-Bon, dit-elle, on arrête et on descend chez le glacier dans la rue à côté?
Mais Atsuko ne l’écoutait pas et s’amusait comme une enfant. Ayako déposa son téléphone sur la table afin d’attirer l’attention de son amie de manière plus brutale.
– Hein, quoi? Tu ne joues plus?
– Non, j’ai envie de bouger, de sortir au soleil et puis je crois bien, ajouta-t-elle malicieusement, que nous n’avons pas besoin de nous inscrire où que ce soit pour faire des rencontres il nous suffit d’aller chez le glacier
Nady
sur 4 mai 2020 à 10h10
Oh ! J’adore l’angle que tu as pris dans cette écriture ! Ton texte colle parfaitement à la photo et question curieuse : c’est de la fiction la signification de leurs prénoms ou c’est vrai ? (J’ai la paresse de le demander à notre ami google, je préfère échanger avec toi 😉 ).
Belle dernière semaine confinée à toi 😉
J’ai trouvé les prénoms et leurs significations sur Google 😉
Pas dernière semaine chez nous, c’est un peu plus étalé…
Nady
sur 4 mai 2020 à 15h00
Hihihi, il est partout notre meilleur ami G 😉
Prends soin de toi alors, en région parisienne on a hâte de sortir de nos cages mais on va y aller progressivement aussi.
Comme tous les vendredis soir, les filles ont rendez-vous pour la sélection des coupables. Sans plus attendre, devant la table basse recouverte de friandises – pralines, macarons, guimauves, nougats et réglisses – et tout en sirotant leur cappuccino à la noisette, elles commencent à éplucher les petites annonces. Celle du site “Fais-moi plaisir.com”. Un site qui regorge d’âmes en peine, de coeurs à prendre, de désirs à assouvir, mais aussi et surtout de malotrus. Des malotrus sans vergogne. Des malotrus qui méritent amplement d’être punis.
Natasha, à gauche sur la photo, commence la lecture desdites annonces.
Jeune maître confiseur cherche jeune femme
pour jeux sucrés, brûlants et collants,
et affectionnant en particulier l’utilisation de crème fouettée.
Les yeux s’écarquillent. Les cappuccinos sont reposés sur la table basse. Non.
Sénior cherche femme d’âge mûr
ayant de beaux restes, idéalement souple,
câline et sans complexe.
Les filles grimacent. Non.
Marionnettiste cherche sa poupée qui dit oui.
Natasha manque de s’étouffer. Tina lui tape entre les omoplates, et fait surgir un réglisse d’entre les lèvres rieuses de son amie Un rire clair et empli d’une amitié sans pareil, haut et cristallin, joyeux et mélodieux, avant que Natasha reprenne :
Quadragénaire, sportif et cultivé,
cherche jeune femme tout juste majeure,
sans tabous, adepte de la fellation, de la sodomie et plus si affinité.
Après le rire, l’écoeurement. Les filles lèvent le pouce. Le quadragénaire est sélectionné.
Puis Tina, à son tour, tombe sur une annonce qui retiendra toute leur attention.
Jeune homme fiancé cherche jeune femme
pour tâter le terrain avant le grand jour.
Tâter le terrain ? Non mais on croit rêver, s’écrient les filles ! Quelle ordure !
Tina appelle le gagnant du jour, et de sa voix suave lui propose un rendez-vous dans une heure à l’Excelsior, café-restaurant discret à deux rues à peine de l’appartement. L’homme, étonné et ravi, accepte. Le temps de glisser leur précieux téléphone dans leur sac main, de se parfumer, que déjà les filles s’en vont, les yeux scintillant de triomphe, telles deux justicières oeuvrant pour la vengeance des femmes blessées et rétablissant l’équilibre du monde. D’ailleurs, pas une seule fois, elles n’ont échoué. Vous ai-je dit comment tout cela avait commencé ? Je ne crois pas. C’était au mariage de Tina. Tina et, en l’occurrence, Romain. Entre deux danses dans un château loué pour l’occasion, Tina perdit de vue son tendre amour. Elle le chercha dans les pièces attenantes à la salle de réception, jusqu’à ce qu’elle le retrouve. Dans une chambre fermée à double tour. Des petits cris étouffés l’alertèrent. Par le trou de la serrure, elle le vit. Dans les bras de Natasha, sa meilleure amie. Elle se débattait. Il l’embrassait tout en l’enserrant fermement.
De ce jour, débusquer les infidèles et clamer leur culpabilité est devenu un jeu. Un jeu qui cicatrise doucement leur blessure commune.
Les voilà qui arrivent à l’Excelsior.
Tina entre la première, seule.
Natasha attend quelques instants avant d’entrer et s’installe non loin des faux tourtereaux.
A peine la commande est-elle passée que le jeune homme caresse la cuisse de Tina. Dépose un baiser langoureux sur sa main délicate. Lui déclame quelques obscénités..
Le smartphone de Natasha n’en perd pas une scène. Au grand dam du coureur de jupon, Tina ne passe évidemment pas la nuit à l’hôtel et se contente de suivre l’homme, en catimini, en compagnie de Natasha, jusqu’à son domicile.
Une belle jeune femme attend son fiancé dans un salon à la lumière tamisée, devant un écran de télévision.
La même jeune femme qui, le lendemain, ouvrira la porte aux deux amies venues révéler une vérité difficile à entendre.
Difficile mais juste et libératrice.
C’est grandiose ! Avec un petit air au film « l’appât » c’est bien narré !
Merci, Janickmm !
J’admire tout ce que je ne sais pas faire, bravo!
Merci, Laura ! (Moi, c’est pareil 😉 )
Girly woman : Hey ! Regarde ! t’as vu ? Le monde entier est confiné ! Il rigole moins là !
Destroy woman : ah ouais ? T’as vu ça où ? Fais gaffe à ne pas gober tout ce que tu vois sur le net hein ! Tu sais que notre pays nous montre ce qui lui plait !
GW : mais je te jure ! Mes infos sont exactes ! J’utilise un VPN souvent et ça me donne accès à Google ; il ne ment jamais lui !
DW : Waouuuu ! Montre alors ! Faudrait que tu me montres comment l’installer ! Tu sais moi et l’informatique c’est une histoire compliquée ! Allez montre moi ça ! à nous de rigoler maintenant ! Non mais ! personne ne nous croyait en décembre quand on a commencé à leur hurler au danger !
GW : c’est vrai ce que tu dis ! Même mes amis français juraient par le déni ! Je sentais que je les dérangeais quand je me plaignais du confinement ! Ils avaient leurs fêtes de fin d’année à préparer… et leur gouvernement qui minimisait tout ! Il pensait leur pays super puissant face à ce virus !
DW : ah ça c’est bien vrai ! Tous ces pays, USA aussi en tête qui se pensaient les rois du monde ! Ils nous reléguaient souvent à l’état de « pays en voie de développement » !et nos produits bon marché leur semblaient peu fiables ! pfffff, j’espère qu’ils réalisent que les lignes sont en train de bouger maintenant ! Et c’est la Chine qui est devenu le phare ! Mais personne n’a prêté attention à son avertissement ! Tant pis pour eux ! et comment ils la gèrent cette épidémie ? Ils avient cru que c’était une grippette qui allait débarquer chez eux ?
GW : Ben, ils ont l’air de morfler ! Surtout en France où ils ne sont pas habitués à ce qu’on leur enlève des libertés ! Et là il y a quelques pétages de plomb on dirait ! Regarde ça ! Il y a même un DJ qui a mis la musique à fond de son balcon dans le 18ème arrondissement ! et du monde est venu danser sous ses fenêtres en plein confinement et sans distanciation sociale ! Ils sont dingues !
DW : non mais sans déconner ??? Déjà qu’ils avaient profité d’un week-end au soleil 2 jours après qu’on leur annonçait la gravité de la situation ! et devant plus de 20 000 morts certains continuent à vouloir se croire plus forts ??? J’espère que tu ne vas pas y retourner de sitôt toi ! Tu risques de choper leur folie à force !
GW : J’y pensais justement ! ça va me manquer cette année ma petite virée sur les Champs-Elysées pour me procurer le dernier modèle de sac Louis Vuitton !
DW : ahahaha ! Non mais tu me fais trop rire avec tes goûts de chiotte ! Regarde-moi, je ne passe pas inaperçue avec mes tenues vestimentaires et elles ne me coûtent pas un bras au moins !
GW : Je n’ai jamais compris ton style ! Pourtant je t’aime bien comme amie ! Mais on est tellement différente toi et moi ! Parfois tu devrais accrocher un sourire à ton visage, ça te rendrait aimable et tu le trouverais l’homme de ta vie !
DW : pffff, arrête ton char s’il te plait ! Car si c’est pour tomber sur un intello chieur comme le tien qui passe son temps le nez dans ses bouquins ! Non merci ! Moi il me faut un rockeur au sang chaud qui me fasse rêver fort et qui m’accepte telle que je suis ! non mais !
GW : ne te fâche pas ! C’est pour ton bien que je te dis ça ! J’aimerais bien te voir heureuse aussi et bientôt quand je serai maman, ça serait cool qu’on pousse toutes les 2 nos bambins au parc les après-midis !
DW : ne t’inquiète pas pour moi, je suis heureuse comme je suis et ne me parle surtout pas de mouflet stp ! Tu iras seule le promener le tien ! D’ailleurs tu ne m’as jamais parlé de ce projet ! Tu penses faire un gamin en ce moment ? ça ne te suffit pas de voir notre monde se détruire ? Tu veux rajouter une bouche à nourrir, des pleurs à gérer, tu manques vraiment de soucis toi ! pffff
GW : bon arrêtons cette conversation, revenons à la pandémie sinon je sens qu’on va se fâcher ! Tiens, viens, approche toi de moi, on va prendre un selfie collée/serrée ! Je vais l’envoyer à mes amis français pour leur donner du courage et leur dire de ne pas s’inquiéter pour Demain ! Les survivants pourront un jour à nouveau retrouver une normalité ! Allez, viens ! Mais aies l’air contente de vivre s’i l te plait !
DW : Mouais, attends, je cherche un filtre destroy !!!
J’aime bien ce dialogue qui distille nombre de vérités
Merci pour ta lecture Photonanie, me suis éclatée à l’écrire 😉 pas de texte toi ?
Incisif et réaliste ! Ça me fait un peu penser à mes soirées entre copines… Merci !
Merci pour ton retour de lecture Séverine. J’ai pris le temps de me poser pour lire ron texte qui est une vraie réussite contre les hommes infidèles 😉 rooo. Congrats ! 😉
La France a minimisé mais la Chine avant elle, et ses habitants qui sont venus en France ou ailleurs fêter le nouvel an chinois…
Je te souhaite une belle journée
Merci Janickmm pour ta lecture. Ah ? Je ne savais pas que la Chine avait aussi minimisé. Me souviens en décembre par contre quand un de mes collègues s’en inquiétait, beaucoup lui répondaient que ça allait vite passer… oui, les aéroports qui sont restés ouverts, ça c’est dramatique… mais bon, on ne peut plus revenir sur le passé… pas de texte de ton côté ? Belle fin de dimanche à toi
Oh les chipies! C’est joliment amené, sucré juste ce qu’il faut et coquin jusqu’à ce que le couperet tombe 😉
Belle histoire, enfin…pas pour les hommes infidèles 🙂
Mon commentaire ci-dessus pour Severine s’est téléscopé avec la publication de Nady 🙁
Merci, Photonanie ! La photo m’a tout de suite donné l’envie d’écrire quelque chose de malicieux 😉
Vive la mondialisation!
La Chine s’enrhume
Et tout le monde tousse
La Chine se confine
Et nous manquons de masques
La Chine se dé confine
Et notre économie se grippe
La Chine travaille
Et nous traînons des pieds
et des casseroles
L’Europe se réveille
Et nous coulons
Que faire?
Les bonnes âmes
Montrent du doigt
Le capitalisme.
Moi je dis:
Vive la mondialisation!
J’aime beaucoup les mots choisis qui donnent le sens et la force de ce beau texte !
Merci
Des phrases courtes et pleines de bon sens. J’aime beaucoup !
OH MERCI!!!
Bonjour tout le monde, ma participation se trouve sur https://photonanie.com/2020/05/03/brick-a-book-368/ et bien sûr ci-dessous. Bonne journée.
Les deux amies jouaient à leur jeu favori: montrer leurs différences tout en gardant leur complicité intacte même si, gamines, on les appelait les jumelles.
Ce matin, Ayako et Atsuko avaient décidé de se prendre en photo pour s’inscrire sur un site de « rencontres en tout bien tout honneur » comme le clamait la publicité.
Plus que jamais, elles comptaient mettre en évidence leurs particularités respectives. Leurs parents expliquaient depuis toujours que ça venait de leurs prénoms: Ayako, belle fille de soie, et Atsuko, enfant chaleureuse. C’est vrai que ça leur correspondait assez bien. Ayako était beaucoup plus coquette, se rendait fréquemment chez le coiffeur contrairement à Atsuko, plus naturelle et moins préoccupée de son poids ou de sa coupe de cheveux.
Comme d’habitude, Atsuko prenait moultes poses rigolotes tandis qu’Ayako, moins naturelle, devait recommencer plusieurs fois ses prises de vue.
D’ailleurs Ayako se lassait de ce qui n’était qu’un jeu au départ. Elle n’avait jamais eu vraiment l’intention de publier ces portraits où que ce soit, contrairement à son amie. Elle était mal à l’aise avec son image et ses multiples dépenses en instituts de beauté visaient à lui donner confiance en elle.
L’après-midi tirait à sa fin et Atsuko continuait inlassablement à faire crépiter le flash de son smartphone tandis qu’Ayako n’arrivait plus qu’à plaquer un sourire peu naturel sur son visage un peu figé.
-Bon, dit-elle, on arrête et on descend chez le glacier dans la rue à côté?
Mais Atsuko ne l’écoutait pas et s’amusait comme une enfant. Ayako déposa son téléphone sur la table afin d’attirer l’attention de son amie de manière plus brutale.
– Hein, quoi? Tu ne joues plus?
– Non, j’ai envie de bouger, de sortir au soleil et puis je crois bien, ajouta-t-elle malicieusement, que nous n’avons pas besoin de nous inscrire où que ce soit pour faire des rencontres il nous suffit d’aller chez le glacier
Oh ! J’adore l’angle que tu as pris dans cette écriture ! Ton texte colle parfaitement à la photo et question curieuse : c’est de la fiction la signification de leurs prénoms ou c’est vrai ? (J’ai la paresse de le demander à notre ami google, je préfère échanger avec toi 😉 ).
Belle dernière semaine confinée à toi 😉
Ah ! Ah ! Des chipies !
Et oui, ça existe 🙂
J’ai trouvé les prénoms et leurs significations sur Google 😉
Pas dernière semaine chez nous, c’est un peu plus étalé…
Hihihi, il est partout notre meilleur ami G 😉
Prends soin de toi alors, en région parisienne on a hâte de sortir de nos cages mais on va y aller progressivement aussi.
En Belgique c’est plus lent…on verra ce qui était préférable
Un texte plein de peps et qui colle vraiment à merveille à l’image. Bravo !
Merci Séverine 🙂
Etre deux.
Mieux que seule.
Avoir une réponse orale à ses interrogations.
Mieux que le silence.
Avoir la même addiction.
Pour passer le temps, ou
Ne pas savoir qu’en faire.
Je suis la voisine de ces deux sœurs.
Je les entends rire.
Elles ne se disputent jamais.
Le silence de la ville me subjugue.
M’envahit.
Me nourrit.
Il est beau.
Précieux.
Rare.
Inédit.
Je le savoure.
C’est beau d’être deux, ça m’a manqué toute ma jeunesse solitaire…
Quel merveilleux message résumant parfaitement les bienfaits de l’altérité ! Je partage totalement Janickmm ! Belle semaine à toi
Très joli ! Empreint de beaucoup de sérénité et de bienveillance. Merci !
2 soeurs, 2 coeurs, ça arrive