On reprend « les bonnes habitudes » ? Une photo, et des textes chaque lundi ?
Voici la 369e.
Le point « régularité » durant cette période ? Guère acquis (de mon côté) … La faute, sans doute, au temps qui s’est dilaté jusqu’à former une forme de gloubiboulga. Quel jour sommes-nous déjà ? 🙂 En tout cas, je tiens à féliciter les participants qui ont réussi à écrire un texte sous chaque photo ! Bravo !
Voici la nouvelle.
J’imagine une troupe de danse. Ils évoluent sur une scène ou les trois côtés sont noirs. Un noir lisse qui n’offre aucune prise à la lumière, à l’inverse d’un tableau de Soulages. Danseuses et danseurs ont revêtu un justaucorps à manches courtes du même noir. Les douches de lumière accrochent les visages, les membres échappant au vêtements noirs.
La chorégraphie est moderne, sauvage sur une musique industrielle. Un peu de poussière se soulève à chaque pas posé violemment sur la scène. Et cela fait comme un ralenti dans la lumière des poursuites, pendant que la poussière est brusquement arrachée par le choc d’un pied, puis redescend doucement, alors que la danse continue autour, âprement rythmée.
Les danseurs se croisent, se défient, se bousculent, s’invectivent. Leurs regards se durcissent, leurs muscles aussi. La musique est paroxysmique. Le son est fort, claque de manière métallique comme si l’on frappait lourdement une poutre en acier avec une masse.
D’un coup, les bruits industriels se calment et s’estompent dans un long fade out, remplacés par des cordes qui dessinent une douce harmonie, certaines chantant comme des oiseaux.
Du ciel tombe une bombe de peinture rouge qui s’écrase au sol. Les danseurs, à tour de rôle, viennent y plonger meurs mains. Le ballet se regroupe. Les corps se frottent et bientôt ne sont plus qu’un. Les mains se collent les unes aux autres et dessinent ce beau coeur rouge, sur un fond noir dont ne sortent que ces mains soutenant l’amour.
Correctum : viennent y plonger leurs mains
On y est vraiment là, avec eux et les bruits résonnent dans notre ventre tellement ils sont forts avant l’apaisement, l’harmonie tellement douce.
Merci. J’ai plutôt réussi le job alors ?
Tout à fait, à mon avis en tout cas 😉
J’ai vu que vous participiez de manière usuelle aux défis de bricabook. Cela fait un moment que je regardais sans oser / vouloir y aller. Peut-être à une autre participation commune…
Musique et musicalité intenses, donc rythmes effrénés, pas de danse, pas de course, entrechats, soubresauts, les corps sont tendus, concentrés… puis soufflent ensemble sur l’amour… et le partage en cadeau, merci !
Merci Janick ! J’ai vu la scène qui s’est imposé sans que j’aille la chercher. La photo était un don !
L’amour a quelque chose de gluant, luisant, écœurant. Un rouge vif vernissé, avec une touche artificielle de sauce tomate pour crimes technicolor, peu stendhalienne, sous le projecteur. Le rouge vif brillant et l’outrenoir mat, avec l’interface chair couleur d’albâtre, de geisha japonaise, ces paumes de mains innocentes mais rougies du sang de la faute, celle de Lady Macbeth qu’aucune eau ne pourra jamais laver. Ces longs doigts fins gantés, déjantés, certains d’une nudité crue, vulnérable. Le cœur masque un visage, un sourire, un cou. Les bras au bout de ces avant-bras, gainés de noir se confondent avec le noir de la scène Quel amour est-il mis en scène ? À la fois aguicheur et pathétique, fragile et agressif, exposé et racoleur. Mais dans le potelé juvénile de cette chair blanche, à la fois innocence et audace.
Un beau texte tout en contraste!
C’est un texte violent on le lit englué dans ce rouge épais synthétique chimique nocif et un peu essoufflé on découvre un petit espoir dans le « potelé juvénile « , ouf !
Nous avons les mains rouges
Mon titre regroupe deux titres de deux livres qui parlent d’une grande Histoire
Sanglante qui font irruption dans les petites histoires des personnages.
Deux livres qui me font envie parce qu’ils semblent contenir du suspens
Et surtout parce qu’ils nous faut connaître notre histoire
Pour nous ancrer dans le présent et nous projeter vers l’avenir.
https://www.decitre.fr/livres/nous-avons-les-mains-rouges-9782072870477.html
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Les-mains-rouges
Solidarité, sororité, des mots qu’on entendait ici et là hier avant d’être confinés.
On avait beau nous les expliquer, leur finalité nous paraissait bien éloignée de nos préoccupations quotidiennes autour de nos Moi, Moi et encore Moi.
Bien sûr, il y avait quand même une minorité qui s’employait à les pratiquer dans l’ombre de nos journées bien occupées.
Puis est arrivé ce que l’on sait. Et soudain, ces mots se sont déployés dans notre réalité sans que personne n’ait besoin de forcer.
Bien sûr, il reste encore une minorité toujours axée sur elle-même. Mais, même si elle essaie de se montrer pour tenter d’exister, chacun est aujourd’hui plus concentré sur une altérité ou un proche vulnérable rencontré pendant cette période inédite.
Après avoir tissé ou renforcé des liens pendant deux mois dans la virtualité, dès demain on pourra les graver au fer rouge dans nos cœurs apaisés. Bientôt on va pouvoir relier nos mains jusqu’à former une belle chaîne humaine prête à reconstruire un nouveau monde tant rêvé pendant ces mois confinés.
Un formidable message d’espoir, le calme sublimé par la tempête à laquelle il succède.
Oh merci pour ton retour, le coeur dessiné en rouge m’avait interpellée 😉 belle soirée à toi
Moi aussi 😉
Donne moi la main ! Miss Nady ! Et gardons précieusement en nos coeurs cette expérience inédite de pouvoir prendre le temps pour écouter l’autre, l’inconnu.
Avec joie ! 😉 j’ai fait le test de rappeler cette semaine les mêmes personnes toujours speeds dans l’Avant et qui m’ont bluffée par leur grande disponibilité et volonté de parler pendant le confinement juste pour me rendre compte si elles étaient retombées dans leurs anciennes habitudes… et grande surprise, elles sont encore dans le « care » sincère envers l’autre et ça me donne beaucoup d’espoir sur cet Après ;-). Bises à toi
Ma participation se trouve ci-dessous et sera publiée après minuit sur http://www.photonanie.com
C’est vrai qu’il n’était pas tout à fait « beau comme un coeur », ou alors un coeur qui avait vécu, souffert, qui était un peu cabossé, comme dans la vraie vie quoi…
Je ne sais plus lequel d’entre nous avait eu l’idée de départ: montrer à Léo qu’on tenait son coeur dans nos mains et que s’il nous quittait, comme il en avait émis le souhait, il nous laisserait les mains vides.
Nous aurions pu, comme tant d’autres, former des cœurs avec nos doigts recourbés mais nous avions voulu inscrire notre message à même notre peau. On dit de certains qu’ils ont la musique dans la peau, nous ce serait son coeur que nous aurions.
Nous ne nous étions jamais séparés très longtemps depuis que nous formions une joyeuse bande d’étudiants à la fac. « Les inséparables » on nous appelait . Nous avions commencé ensemble dans la vie professionnelle et nous retrouvions régulièrement pour de joyeuses soirées où nous continuions, comme avant, à refaire le monde. Au fil des années, nous nous étions tous mariés sauf lui. Il disait qu’il attendait le grand amour pour sauter le pas et, en attendant, il supportait nos railleries avec le sourire.
Jusqu’au jour il « la » rencontra. Il en était sûr cette fois, c’était La femme de sa vie, sans aucun doute possible. Il nous la présenta, nous l’adoptâmes directement et elle se fondit dans notre groupe.
Elle était australienne et, depuis quelques mois, elle se languissait de sa terre d’origine et de sa famille.
Nous rigolions en lui disant d’aller dans un parc animalier voir des koalas et des kangourous pour se consoler mais nos vannes la faisaient de moins en moins rire.
Pour Léo, la question ne se posait même pas, si elle voulait « rentrer au pays », il la suivrait. Normal, il l’aurait suivie au bout du monde si elle l’avait voulu…
Nous avions organisé cette cérémonie d’au revoir en nous promettant de nous retrouver ici ou là-bas.
Et ce coeur qui exprimait nos sentiments pour eux nous l’avions voulu comme un signe fort mais en même temps nous avions bien pris soin de choisir une peinture qui disparaîtrait facilement à l’eau afin de le libérer, de les libérer, de tout notre coeur, tout en rendant nos mains libres de les retenir encore un peu avec nous, pour le plaisir.
Oh un merveilleux texte avec un focus sur le coeur et une belle histoire d’amitié de groupe. Pas facile d’être déraciné aussi de ses terres. Beaucoup de beaux messages dans tes lignes, j’ai beaucoup aimé.
Merci. Bonne nuit à toi.
Jolie histoire Photonanie ! On a envie de connaître la suite ! Dix ans après, vingt ans après !!
Je ne sais pas s’il s’étaient dit « rendez-vous dans dix ans » ou plutôt « Vingt ans après » mais qui sait… 🙂
C’était la référence ! Bravo !
Un bel au revoir, à plusieurs avec la certitude de se revoir bientôt le coeur serré mais ouvert en grand pour recevoir toute l’amitié et le partage
C’est tout à fait ça, Janick, un au revoir, pas un adieu…
Bonjour à tous. Mon esprit déconfiné se remet à vagabonder. Amusant quand on sait que, pour moi, rien n’a changé !!
Il y avait autrefois, sur une planète que l’on nommait la terre, une espèce très spéciale.
Ils vivaient à toute allure, consommaient sans compter, ignoraient leurs voisins, négligeaient leur environnement quitte à polluer pour produire plus encore, faire traverser la planète leur moindre caprice. Bref, c’était l’espèce de l’insouciance.
Et puis, un jour, la planète terre en a eu assez.
Elle a commencé à se rebeller doucement, un tremblement de terre par ci, des incendies par là.
Les habitants de cette planète particulière ont bien eu peur et ont retenu quelques leçons …Fukushima, l’Australie et ses koalas qui criaient de désespoir, l’Amazonie…mais malgré tout, ils n’ont pas compris, sont restés sourds.
Alors, la planète terre a décidé de leur donner une bonne leçon . Un virus.
Un virus que personne ne saurait soigner.
Un virus qui foutrait en l`air leur économie du tout, tout de suite, à n’importe quel prix.
Un virus qui ébranlerait dangereusement leur système de santé déjà bien essoufflé et mal considéré
Un virus qui leur rappellerait, douloureusement certes, qu’ils devaient être auto suffisants pour le plus élémentaire.
Un virus qui s’attaquerait d’abord aux plus fragiles d’entre eux, les plus âgés, les plus malades
Un virus qui les obligerait à rester chez eux et à réfléchir.
Alors, les « insouciants « se sont rendus compte qu’ils n’étaient pas seuls sur cette planète
Qu’ils avaient des voisins, que leurs aînés avaient besoin d’eux, que le seul fait de se retrouver en famille était une joie qu’ils n’avaient pas mesurée , qu’ils avaient autour d’eux le nécessaire, que chaque fruit avait sa saison sur leur coin de terre.
Alors, ils ont découvert émerveillés un trésor insoupçonné : la SOLiDARITE
En se donnant la main, en étant attentif à l’autre, en communiquant, en chantant, en se rendant service, ils ont découvert une vie nouvelle. Dans laquelle les héros ne sont pas des grands hommes, mais des personnes dont la présence n’était même plus remarquées , voire même sous estimée
La nature, a fait sa loi et a repris ses droits et chacun s’émerveillait du chant des oiseaux, de l’opulence de la terre, du bruit des vagues
Embrasser un être cher devint un luxe que chacun pu apprécier. Accompagner un ancien jusqu’à son dernier souffle un moment d’une nouvelle intensité.
Et puis, vint, le jour d’après…celui où la terre décida de les relâcher.
Comme cette espèce, que j’ai appelé « insouciance « manquait en plus de mémoire, tout a recommencé.
C’était autrefois, cette planète qui s’appelait la terre mais elle n’existe plus. Ses habitants l’ont tuée.
Superbe résumé imaginé comme je l’aurais pensé. Tu as su y trouver les mots et les belles formulations ! Super Titounette ! Clap clap clap ! C’est fou comme cette photo m’évoque aussi la solidarité 😉
Merci Nady. Cette solidarité, pourvu qu’elle devienne naturelle !
je ne sais pas mais je ne peux que t’accompagner dans ce voeu et on verra 😉 une chose est certaine, on a vécu un truc planétaire super fort et avec un tout petit peu de recul très instructif sur notre capacité collective à le surmonter et à prendre soin de nous et des nouvelles de ceux et celles qui nous entourent de près ou de loin. La suite n’est pas gagnée mais gardons espoir, oui. Belle soirée,
Un résumé plein d’amertume parce qu’il est vrai. Tu as fait le tour des erreurs des Terriens.
J’espère qu’on pourra réaliser ce film catastrophe en changeant juste la fin.
Merci Photomania, j’espère aussi très fort que l’on saura apprendre de nos erreurs et terminer l’histoire autrement. Elle est tellement belle notre planète.
C’est la première fois qu’on m’appelle Photomania mais c’est toi qui vois 😉
Un résumé parfait de plusieurs semaines de confinement, inédites
La consigne est Claire.
Ces mots sont précis.
Elle veut une fin de ballet pleine d’espoir.
Elle nous fait danser.
Elle nous fait chanter.
Elle veut vous offrir une goutte d’espoir.
Le final.
Derniers pas de danse,
Mains en colombe,
Souffle retenu.
Un apollon au corps lustré,, musclé,
Au galbe parfait,
Vêtu uniquement d’une paire d’ailes d’ange,
Approchera à pas feutrés,
Aérien et léger
Et d’un coup de pinceau habile,
Dessine sur vos paumes
Un coeur rouge baiser ardent.
Fin.
Waouuuu ! J’ai assisté à ta fin de ballet en lisant ton texte. Tes mots sont précis, le rythme présent et l’imagination a jubilé. Merci pour ce moment suspendu ! Des bises et une belle semaine à toi.
Je l’ai vu en vrai cet apollon aux ailes d’anges à la fin de ballet. Très belle description.
Je suis ravie qu’il soit enfin apparu !