L’atelier d’écriture n° 372 d’Alexandra K, nous invite à écrire un court texte nous inspirant d’une photo, ici, signé par@hesamir
Bonjour Eddy !
J’espère que tu te portes bien.
Nous sommes le dernier dimanche du mois, voici mes quelques lignes, et nouvelles de moi pour toi, ici, dans mon jardin que tu aimes tant ! toutes enregistrées sur clé usb, glissée dans l’enveloppe, bonne écoute, mon Eddy !
La présence du silence duveteuse, douce, rassurante, enveloppante, baigne l’environnement champêtre d’un havre de paix sans pareil, sensation se logeant chaque jour un peu plus au creux de ma mémoire, déposant avec conviction dans chacun de mes tiroirs secrets des souvenirs de bien-être inaltérables, utiles pour plus tard, j’en suis certaine, est l’évidence d’un changement de vie, que je contemple spectatrice incrédule, tu le sais.
L’écoute du silence m’offre la sérénité par petites touches, plus ou moins intenses, plus ou moins colorées. Elles s’inscrivent profondément en moi, martelant docilement mais sûrement mon cerveau nouvellement conditionné. Tout s’imprègne dans ce silence plein de bruits. C’est nouveau, jamais vécue pareille sensation. Inédite.
Les papillons volettent silencieusement et s’approchent de moi, curieux.
Les fourmis silencieuses aussi, étudient le terrain, concentrées, à la recherche de la bonne occase tel un chineur un jour de brocante, comme toi.
Les nigelles fixées au sol par une tige souple, aiment à vivre unies, têtes au sol, têtes aux cieux, j’aurai des graines d’éternité à te donner.
Il faut vouloir entendre en parfaite résonnance la multitude de chants d’oiseaux, gorges déployées dès potron-minet, balancer dans le haut-parleur du silence matinal, des notes fraîches, acidulées, légères, avec des répliques lointaines, des bis, des ter, des égosillements joyeux propulsés par ces petites boules de plumes ne pesant que quelques grammes, magie tu ne trouves pas ?, remplaçant par un impeccable glissement le doux chuintement de la chouette et les ballets intrépides des chauve-souris.
Bientôt, sous la chaleur rigide du printemps estival le frelon bourdonnera sa sarabande tueuse, en cercles infinis, frémissements sur l’échine un instant perçus.
Et le calme silence revient, puissant, à peine le bruissement des pattes d’alouette mêlées aux fleurs de plantain, à peine.
Un scarabée doré osera se poser sur ma jambe, en un bruit de bombardier perdant de l’altitude, lourd.
Le vent bruisse, nettoie les jeunes feuilles tendres de leur velours de pollen, joue avec la lumière et laisse entrevoir le bleu du ciel, partout au-dessus de ma tête en un cercle immense majestueux, profondeur infinie, présence de l’univers sur la planète terre, dépeuplée, un instant oubliée des hommes.
Je ne t’oublie pas, Eddy, tu le sais, je t’aime mon ami, bientôt je vais venir te rendre visite, c’est promis, en attendant, porte-toi bien, du mieux que tu le peux, je t’embrasse tendrement.
Quelle magnifique description de ce qui nous entoure, prendre le temps de se poser et de vivre en communion avec la nature…une certaine idée du bonheur qui fait du bien, d’autant plus qu’elle est partagée.
L’Homme lui apparaissait chaque nuit, un peu plus proche, un peu plus terrifiant. Elle avait l’impression qu’il vieillissait toujours un peu plus, à croire qu’il vivait au même rythme qu’elle; véritable parasite dans un hôte de chair. Ce qui la surprenait le plus, c’était ce détail, qui se précisait à chaque heure de sommeil. Un élément qu’elle ne pouvait omettre, c’est d’ailleurs ce qui donnait à ce songe une dimension aussi bizarre que réaliste : l’oeil droit de l’individu se retroussait chaque soir un peu plus. Il clignotait, se révulsait, agitait l’orbite de petites secousses, comme si son seul désir était de quitter le trou où il séjournait. L’Homme ne semblait pas s’en soucier. Il restait stoïque, sans sourire, sans adresser un seul mot à quoi que ce fût. Elle avait finit par s’habituer à sa présence, à son aura. Le rêve se déroulait toujours de la même façon : elle était allongée sur un tapis de paille, flanqué de quelques mottes de terre çà et là. Elle pouvait redresser son buste, mais ses jambes refusaient de lui obéir. L’individu était assis en tailleur, à quelques mètres de là. Ils étaient sur une colline, face à une vallée piquée de champs jaunâtres et d’un fleuve clair. L’Homme semblait admirer la beauté de ce spectacle, sans jamais se lasser. Finalement, il finissait par se relever, et, jetant un regard d’une chaudement glacé à la jeune femme, il descendait. Elle restait là, à observer la lente marche mélancolique de ce qui se semblait se rapprocher de son protecteur. Elle ne pouvait rien faire, ni l’interpeller, ni l’aider.
Ce soir pourtant, tout fût différent. L’Homme était agité, et ne cessait de bouger ses doigts, de faire craquer ses membres, et de remuer les lèvres. Il semblait prier. Elle ne savait que faire face à cela. Alors elle attendit. Au moment de partir, il se retourna, une fois de plus. Quelques secondes passèrent, puis il se précipita vers elle dans un élan de détresse. Il colla son visage au sien. Son oeil était jaune, malade, infecté par un étrange liquide jaune suspendu dans l’orbite de l’Homme. Il resta ainsi quelques secondes, minutes, heures. Puis il récita, dans un souffle chaud :
– La Terre est malade… Très malade. Que faire pour l’aider . Je ne sais guère. Personne ne le peut, sans doute. Pourtant, il le faut bien. Je fais ça pour son bien. Me suivras-tu ?
Ce récit, un peu angoissant, se termine heureusement sur une note d’espoir. J’espère qu’ils arriveront à sauver la terre même s’ils ne savent pas trop comment. La bonne volonté permet souvent de faire le premier pas dans la bonne direction.
Il me fascinait! J’étais immobile face à lui, incapable de le quitter des yeux.
Au départ son oeil mort m’avait mise mal à l’aise, je ne voulais pas paraître impolie en le regardant mais ne pas le regarder pouvait paraître tout aussi inconvenant.
Comment rester naturelle, voilà ce qui m’avait préoccupée pendant les cinq premières minutes face à cet homme marqué par la vie. Et puis, très vite, sa voix grave m’avait envoûtée, charmée, au moins autant que ses paroles.
J’étais venue chercher auprès de lui ce que des années de thérapie et de traitements de toutes sortes n’avaient pas réussi à me procurer…la paix dans mon coeur, dans ma vie.
Ce qui me semblait une si longue vie, avait été émaillée de bien des malheurs: perte de mes parents de manière subite et dramatique, échec d’un mariage bien trop vite bâclé sans trop de réflexion, l’absence d’enfants qui auraient pu égayer mes jours entièrement consacrées au travail. Et enfin le coup de grâce donné par un employeur pour qui j’étais devenue plus encombrante qu' »efficiente ». Je m’étais ainsi retrouvée, à 55 ans, sans boulot et seule dans la vie !
J’avais égrené mes rares amis en faisant défiler le chapelet du temps, ils m’intéressaient tellement peu avec leurs petites histoires de mioches et de problème domestiques. Je n’imaginais pas alors que c’était ça vivre vraiment et je me croyais tellement supérieure avec mon aura professionnelle finalement si fragile.
Pendant des mois j’avais galéré, caboté de psy en psy sans en sortir. En désespoir de cause, moi si rationnelle, j’avais testé toutes les méthodes naturelles, avalé des litres de mixtures improbables pour me sentir mieux…sans résultat.
Et puis, à force de tourner en rond sur internet, une petite fenêtre s’était entrouverte quand j’avais lu l’histoire de cet homme.
Au point où j’en étais, pourquoi ne pas essayer de le rencontrer?
Il m’avait fallu plusieurs semaines pour préparer mon voyage en Inde et me rapprocher de lui et aujourd’hui, enfin, nous nous faisions face et la force qu’il me communiquait me laissait entrevoir un avenir moins sombre.
Une rencontre, quelques minutes peuvent parfois changer une vie… C’est vrai que cet homme dégage un charisme, une sagesse qui parait guérir bien des maux…
Bonjour ! voici la participation ici https://janickmm.wordpress.com/2020/05/31/a-eddy/ et là
L’atelier d’écriture n° 372 d’Alexandra K, nous invite à écrire un court texte nous inspirant d’une photo, ici, signé par@hesamir
Bonjour Eddy !
J’espère que tu te portes bien.
Nous sommes le dernier dimanche du mois, voici mes quelques lignes, et nouvelles de moi pour toi, ici, dans mon jardin que tu aimes tant ! toutes enregistrées sur clé usb, glissée dans l’enveloppe, bonne écoute, mon Eddy !
La présence du silence duveteuse, douce, rassurante, enveloppante, baigne l’environnement champêtre d’un havre de paix sans pareil, sensation se logeant chaque jour un peu plus au creux de ma mémoire, déposant avec conviction dans chacun de mes tiroirs secrets des souvenirs de bien-être inaltérables, utiles pour plus tard, j’en suis certaine, est l’évidence d’un changement de vie, que je contemple spectatrice incrédule, tu le sais.
L’écoute du silence m’offre la sérénité par petites touches, plus ou moins intenses, plus ou moins colorées. Elles s’inscrivent profondément en moi, martelant docilement mais sûrement mon cerveau nouvellement conditionné. Tout s’imprègne dans ce silence plein de bruits. C’est nouveau, jamais vécue pareille sensation. Inédite.
Les papillons volettent silencieusement et s’approchent de moi, curieux.
Les fourmis silencieuses aussi, étudient le terrain, concentrées, à la recherche de la bonne occase tel un chineur un jour de brocante, comme toi.
Les nigelles fixées au sol par une tige souple, aiment à vivre unies, têtes au sol, têtes aux cieux, j’aurai des graines d’éternité à te donner.
Il faut vouloir entendre en parfaite résonnance la multitude de chants d’oiseaux, gorges déployées dès potron-minet, balancer dans le haut-parleur du silence matinal, des notes fraîches, acidulées, légères, avec des répliques lointaines, des bis, des ter, des égosillements joyeux propulsés par ces petites boules de plumes ne pesant que quelques grammes, magie tu ne trouves pas ?, remplaçant par un impeccable glissement le doux chuintement de la chouette et les ballets intrépides des chauve-souris.
Bientôt, sous la chaleur rigide du printemps estival le frelon bourdonnera sa sarabande tueuse, en cercles infinis, frémissements sur l’échine un instant perçus.
Et le calme silence revient, puissant, à peine le bruissement des pattes d’alouette mêlées aux fleurs de plantain, à peine.
Un scarabée doré osera se poser sur ma jambe, en un bruit de bombardier perdant de l’altitude, lourd.
Le vent bruisse, nettoie les jeunes feuilles tendres de leur velours de pollen, joue avec la lumière et laisse entrevoir le bleu du ciel, partout au-dessus de ma tête en un cercle immense majestueux, profondeur infinie, présence de l’univers sur la planète terre, dépeuplée, un instant oubliée des hommes.
Je ne t’oublie pas, Eddy, tu le sais, je t’aime mon ami, bientôt je vais venir te rendre visite, c’est promis, en attendant, porte-toi bien, du mieux que tu le peux, je t’embrasse tendrement.
Quelle magnifique description de ce qui nous entoure, prendre le temps de se poser et de vivre en communion avec la nature…une certaine idée du bonheur qui fait du bien, d’autant plus qu’elle est partagée.
Merci à toi, ce qui m’a entourée pendant le confinement
Magnifique description, paisible et apaisante… Quoi de mieux que la simple beauté de la campagne ? J’espère qu’Eddy saura l’apprécier comme nous !
L’Homme lui apparaissait chaque nuit, un peu plus proche, un peu plus terrifiant. Elle avait l’impression qu’il vieillissait toujours un peu plus, à croire qu’il vivait au même rythme qu’elle; véritable parasite dans un hôte de chair. Ce qui la surprenait le plus, c’était ce détail, qui se précisait à chaque heure de sommeil. Un élément qu’elle ne pouvait omettre, c’est d’ailleurs ce qui donnait à ce songe une dimension aussi bizarre que réaliste : l’oeil droit de l’individu se retroussait chaque soir un peu plus. Il clignotait, se révulsait, agitait l’orbite de petites secousses, comme si son seul désir était de quitter le trou où il séjournait. L’Homme ne semblait pas s’en soucier. Il restait stoïque, sans sourire, sans adresser un seul mot à quoi que ce fût. Elle avait finit par s’habituer à sa présence, à son aura. Le rêve se déroulait toujours de la même façon : elle était allongée sur un tapis de paille, flanqué de quelques mottes de terre çà et là. Elle pouvait redresser son buste, mais ses jambes refusaient de lui obéir. L’individu était assis en tailleur, à quelques mètres de là. Ils étaient sur une colline, face à une vallée piquée de champs jaunâtres et d’un fleuve clair. L’Homme semblait admirer la beauté de ce spectacle, sans jamais se lasser. Finalement, il finissait par se relever, et, jetant un regard d’une chaudement glacé à la jeune femme, il descendait. Elle restait là, à observer la lente marche mélancolique de ce qui se semblait se rapprocher de son protecteur. Elle ne pouvait rien faire, ni l’interpeller, ni l’aider.
Ce soir pourtant, tout fût différent. L’Homme était agité, et ne cessait de bouger ses doigts, de faire craquer ses membres, et de remuer les lèvres. Il semblait prier. Elle ne savait que faire face à cela. Alors elle attendit. Au moment de partir, il se retourna, une fois de plus. Quelques secondes passèrent, puis il se précipita vers elle dans un élan de détresse. Il colla son visage au sien. Son oeil était jaune, malade, infecté par un étrange liquide jaune suspendu dans l’orbite de l’Homme. Il resta ainsi quelques secondes, minutes, heures. Puis il récita, dans un souffle chaud :
– La Terre est malade… Très malade. Que faire pour l’aider . Je ne sais guère. Personne ne le peut, sans doute. Pourtant, il le faut bien. Je fais ça pour son bien. Me suivras-tu ?
– Oui, je le veux.
Ce récit, un peu angoissant, se termine heureusement sur une note d’espoir. J’espère qu’ils arriveront à sauver la terre même s’ils ne savent pas trop comment. La bonne volonté permet souvent de faire le premier pas dans la bonne direction.
J’ai sursauté lorsqu’il a bondi sur elle, un cauchemar qui laisse une belle ouverture et entrevoir un début de solidarité, très bien écrit
bravo!!!
Bonjour tout le monde, ma participation se trouve ci-dessous mais aussi sur https://photonanie.com/2020/06/01/brick-a-book-372/
Il me fascinait! J’étais immobile face à lui, incapable de le quitter des yeux.
Au départ son oeil mort m’avait mise mal à l’aise, je ne voulais pas paraître impolie en le regardant mais ne pas le regarder pouvait paraître tout aussi inconvenant.
Comment rester naturelle, voilà ce qui m’avait préoccupée pendant les cinq premières minutes face à cet homme marqué par la vie. Et puis, très vite, sa voix grave m’avait envoûtée, charmée, au moins autant que ses paroles.
J’étais venue chercher auprès de lui ce que des années de thérapie et de traitements de toutes sortes n’avaient pas réussi à me procurer…la paix dans mon coeur, dans ma vie.
Ce qui me semblait une si longue vie, avait été émaillée de bien des malheurs: perte de mes parents de manière subite et dramatique, échec d’un mariage bien trop vite bâclé sans trop de réflexion, l’absence d’enfants qui auraient pu égayer mes jours entièrement consacrées au travail. Et enfin le coup de grâce donné par un employeur pour qui j’étais devenue plus encombrante qu' »efficiente ». Je m’étais ainsi retrouvée, à 55 ans, sans boulot et seule dans la vie !
J’avais égrené mes rares amis en faisant défiler le chapelet du temps, ils m’intéressaient tellement peu avec leurs petites histoires de mioches et de problème domestiques. Je n’imaginais pas alors que c’était ça vivre vraiment et je me croyais tellement supérieure avec mon aura professionnelle finalement si fragile.
Pendant des mois j’avais galéré, caboté de psy en psy sans en sortir. En désespoir de cause, moi si rationnelle, j’avais testé toutes les méthodes naturelles, avalé des litres de mixtures improbables pour me sentir mieux…sans résultat.
Et puis, à force de tourner en rond sur internet, une petite fenêtre s’était entrouverte quand j’avais lu l’histoire de cet homme.
Au point où j’en étais, pourquoi ne pas essayer de le rencontrer?
Il m’avait fallu plusieurs semaines pour préparer mon voyage en Inde et me rapprocher de lui et aujourd’hui, enfin, nous nous faisions face et la force qu’il me communiquait me laissait entrevoir un avenir moins sombre.
Une rencontre, quelques minutes peuvent parfois changer une vie… C’est vrai que cet homme dégage un charisme, une sagesse qui parait guérir bien des maux…
Merci Victor, j’espère que tu as vu juste 😉
C’est vrai qu’on aimerait le rencontrer, une force tranquille se dégage de son visage, je suis certaine que cette rencontre ne sera pas vaine
C’est le mieux qu’on puisse souhaiter au personnage de mon texte… 🙂
Les yeux
Au-dessus du masque, les yeux
Ont tout a dire
Les yeux
Montrent le sourire
Les yeux
Le reflet de la vie…
http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/06/01/les-yeux-de-laura-6242749.html