Atelier d’écriture 378

par | 23 Sep 2020 | Atelier d’écriture | 115 commentaires

A lundi pour l’atelier d’écriture ! (Vous pouvez poster vos textes le lundi matin ou le dimanche, si cela est plus facile pour vous.)

A vos claviers ! 🙂

@ Philippe Dehaye

115 Commentaires

    • ollier Nicole

      Derrière son hublot, il regarde défiler l’asphalte de l’autoroute et les vastes étendues de plaines. Tendu dans cette observation et pourtant méditatif, il est tout regard interrogateur devant le vide de cette perspective immense et dépeuplée. Morne et grise. La ceinture de sécurité et le garde-fou de la route barrent la perspective, le tenant prisonnier, freinant l’envol de ses rêves et bridant ses attentes.

      • Miss Marple

        ses rêves ne sont que freinés, et ses attentes bridées!! puissance de l’esprit!

      • marinadedhistoires

        Une observation très précise de la photo et des sentiments qui en découlent

      • Photonanie

        Un sentiment d’enfermement, de privation de liberté, très bien rendu.

      • Laurence Délis

        Le descriptif colle parfaitement avec la photo, du coup les sentiments évoqués sont encore plus prégnants !

      • rizzie2

        Bien vu !

      • Titounette

        Bref et diablement efficace. J’aime !

      • Cécile C

        Quel terrible effet d’enfermement, c’est horrible et magnifiquement bien rendu

  1. Paquerite

    Je ne sais pas si j’ai bien fait les manipulations pour transmettre l’article.
    Si je peux faire mieux n’hésitez pas à me le dire.
    Merci pour votre compréhension…j’apprends 😉

    • Alexandra K

      Si, tout est bon. Le premier commentaire avait seulement besoin d’être approuvé. Bienvenue sur l’atelier.

      • Paquerite

        Bonjour Alexandra,
        Merci beaucoup de m’accueillir sur l’atelier.
        Bonne journée à vous

  2. Terjit

    Comment ?

    Comment lui faire admettre que mes choix de vie ont un prix sans passer pour un égoïste, puisqu’il le paie aussi ?
    Comment lui répondre quand il dit « je ne veux pas te quitter » ou « je veux vivre avec toi », alors que pour le moment c’est impossible ?
    Comment lui ouvrir mon cœur pour qu’il comprenne que la liberté d’un homme ne se négocie pas alors qu’il en souffre ?
    Comment lui expliquer que mon amour pour lui est définitif alors qu’un divorce démontre que l’éternité est un leurre ?
    Comment lui faire comprendre que ce sont des histoires d’adultes alors qu’il a besoin de savoir pourquoi ?
    Comment lui donner le cocon rassurant qui lui permettra de grandir dans la sérénité ?
    Comment lui offrir les mots qui cicatrisent ?
    Comment ? Comment ? Comment ?
    Je ne sais pas comment.
    Je croyais savoir, mais je ne sais pas.
    Alors le dimanche soir je pleure.
    Je pleure en voyant son appartement s’éloigner par la vitre de la voiture.
    Je pleure en imaginant son cartable tourner au coin de la rue.
    Je pleure en regardant le soir son lit vide.
    Je pleure en n’arrivant pas à laver son bol de lait du matin.
    Je pleure en entendant l’écho de sa voix qui résonne encore.
    Je pleure sur cet enfant de huit ans qui n’a rien demandé.

    • Céline

      Que d’émotions !!! Bravo

    • Photonanie

      La triste réalité de beaucoup d’enfants de nos jours. Très touchant, hélas…

    • Laurence Délis

      Le cri d’un père en lequel beaucoup, je n’en doute pas, peuvent se retrouver. Poignant.

    • rizzie2

      Un enfant sait bien reconnaitre l’amour.
      Pas facile de passer après un tel texte !!

    • Kroum

      Déchirant dans le contenu sur un style percutant.bravo terjit!

    • Cécile C

      Que d’émotion, de souffrance dans les mots de ce père

  3. Miss Marple

    touchée au coeur. superbement réel. d’une tristesse infinie!

  4. rizzie2

    Petit précis d’éducation à l’usage des parents :
    Aujourd’hui nous étudierons le spécimen homo sapiens adolescent mâle représenté sur cette photo.
    Peut-être avez-vous le même à la maison ?

    Dans un premier temps, nous nous concentrerons sur l’apparence :
    Comme vous l’avez sans doute remarqué, l’adolescent n’est vu par son entourage que de dos. Ou, au mieux, de trois-quarts dos. La torsion de la colonne vertébrale orientée dans une direction diamétralement opposée à celle de l’adulte référent est très caractéristique. Ici les plis sont très marqués sur le cou qui, quoi que gracile et souple, est déjà tordu comme un cep de vigne. Notez le regard perdu au loin. Inexorablement vers ce que vous, adultes, ne verrez pas. Implacablement là où vous, parents, n’irez pas.

    Penchons-nous maintenant sur le comportement :
    A l’instar d’un jeune animal qu’on force et qui tire sur sa laisse, l’adolescent pèse ici de tout son poids sur la ceinture de sécurité. Position d’attente, si ce n’est d’arrêt ou même d’opposition.
    Des études récentes rapportent que l’adolescent ne répond qu’occasionnellement aux sollicitations de ses proches. Rassurez-vous sur ce point, les statistiques ORL sont formelles, il est rarement sourd. Disons plutôt que ses oreilles sont souvent obstruées par des dispositifs, soit techniques (cf. High tech), soit psychiques (cf. Indifférence au milieu ambiant), soit mécaniques (présence de sébum).
    Par ailleurs, il a été rapporté que l’homo sapiens adolescent mâle est récalcitrant aux marques d’affections parentales dispensées en public. On s’ abstiendra donc de recourir à des surnoms infantilisants et connotés ainsi qu’à des embrassades tapageuses qui, quoi que sincères, finissent par distiller la gêne, d’ailleurs de façon équitable, entre embrassé et embrasseurs.
    En conclusion, n’oubliez jamais qu’aucun adolescent n’est dénué d’un réel potentiel affectif et que, dans une trentaine d’années, vous serez de nouveau ses héros.

    • Céline

      Excellent texte !!! Bravo

    • marinadedhistoires

      Hi hi hi, quelle excellente dissection de l’adolescent ! Et tout est tellement vrai ! Bravo !

    • Photonanie

      Une impression de déjà vécu en lisant ce texte très juste 😉

    • Laurence Délis

      Drôle et forcément évocateur ! 😉
      Bien vu rizzie

    • Kroum

      Ah les ados !

    • Cécile C

      Pour avoir eu deux adolescents, c’est très très vrai ! Belle observation !

  5. Kroum

    A l’arrière, c’est toujours plus confortable.
    On ne s’occupe de rien,
    c’est comme quand on passe à table.
    Le diner est prêt et ça fait du bien.

    A l’arrière, la vue est agréable.
    On a le temps d’admirer le paysage,
    de papoter de tout et de rien, le bercement nous rend affable
    et même de dormir à tout âge.

    A l’arrière, les dangers sont moins mesurables.
    On laisse ça au conducteur
    d’avoir une conduite irréprochable
    et on se laisse porter sans peur.

    Mais il est temps maintenant
    mon fils que tu prennes la place au volant.
    Mon rôle de formateur est fini depuis longtemps.
    Beaucoup t’appellent Tangy,
    mais ton père a pour toi d’autres envies,
    comme celle de te voir piloter ta propre vie !

    Ton père qui t’aime fort,

    • Céline

      Jolie déclaration d’amour !!!

    • marinadedhistoires

      C’est beau un père qui donne confiance à son fils comme ça, très chouette !

    • Photonanie

      C’est un beau passage de flambeau intergénérationnel

    • Laurence Délis

      J’aime beaucoup les métaphores qui traduisent bien le sentiment de sécurité de l’ado à se laisser porter plutôt que celui d’aller de l’avant.

      • rizzie2

        Bien vu Laurence !

    • Cécile C

      Très belle déclaration

  6. Laurence Délis

    C’est la route la plus longue que je connaisse, un itinéraire qui replie mon passé, emporte le présent, défie l’avenir. Douze ans que le temps s’étire du manque. Douze ans que maman m’a pris dans ses bras pour m’emmener loin de toi. Douze ans sans te voir, douze ans à subir le chantage affectif maternel, douze ans à espérer que les tensions s’apaisent, douze ans à projeter mon retour.

    Je n’ai plus de repères et toute mon assurance vacille. Sur la route tout se mélange.

    La ville s’étend, tentaculaire, avale les terres, résiste à la mer. J’avais oublié la mer.
    Je reviens, papa, je reviens.

    • Céline

      Très émouvantes ces paroles d’enfant

    • marinadedhistoires

      Une belle description des sentiments de ce jeune, j’adore les deux dernières phrases.

    • Paquerite

      J’aime beaucoup, c’est très émouvant.
      Merci Laurence

    • Photonanie

      Le passé ne s’oublie jamais mais le présent peut en modifier la couleur. Je trouve ce texte très prenant!

      • rizzie2

        bien vu Photonanie !

    • Cécile C

      Je note que les pères sont très présents dans les textes !
      C’est fort, je leur souhaite de belles retrouvailles

  7. Cécile C

    Bonjour à toutes et tous et bon lundi à vous,

    Voici mon texte :
    Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté ce blablacar. Sur l’annonce, la conductrice m’avait semblé sympa mais là, franchement, je me demande si je n’aurais pas dû choisir un homme. Punaise, elle parle, elle papote, elle tchatche, elle discute sans arrêt depuis Marseille et elle m’emmène au Havre. C’est loin, c’est long. «Nous ne sommes qu’à Poitiers, d’ailleurs mais pourquoi est-ce qu’elle passe par là ? Si elle passe par Strasbourg, je hurle.» Heureusement que je peux regarder le paysage qui défile, un coup la campagne, un coup une ville, ben tiens il pleut des trombes maintenant ! Sérieux tu crois qu’elle s’adresserait à moi mais non, elle ne parle qu’à son oreillette !

    • Céline

      Excellente chute qu’on ne voit absolument pas venir !!! Bravo

      • Cécile C

        Merci Céline

    • marinadedhistoires

      Un bla bla bla bla incessant et pour un tiers en plus ! Une exaspération tout en retenue très bien décrite !

      • Cécile C

        Merci beaucoup

    • Photonanie

      Texte amusant, surtout la chute, mais je voudrais juste dire que le bavardage n’est pas que l’affaire des femmes 😉

      • Cécile C

        Merci !
        Oui je sais bien ! C’était, on va dire, pour le comique de situation ! ?
        Bon mercredi

    • Laurence Délis

      Quelle chute ! Bravo Cécile !

      • Cécile C

        Merci Laurence !

    • rizzie2

      Super la chute !

      • Cécile C

        Merci !

    • Kroum

      Court et réussi avec cette chute inattendue. Bravo cécile!

      • Cécile C

        Merci 🙂

  8. marinadedhistoires

    Bonjour, mon texte et à retrouver sur mon blog ou ci-dessous https://marinadedhistoires.wordpress.com/2020/09/28/adieu-paris/ Adieu Paris

    Voilà, je te quitte enfin, Paris de mes rêves
    Ce rêve qui fut le mien pendant bien des d’années
    Est devenu cauchemar sur les Champs Elysées

    Les masques et les attaques, et tous ces bars fermés
    L’avenue désertée, les musées condamnés
    La vie n’a plus de sens dans cette ville immense

    On n’peut plus s’embrasser, ni sourire, ni danser,
    Juste rester enfermés, dans dix mètres carrés
    Et se laisser pleurer face aux actualités

    Ainsi je fuis vers toi, campagne de mon enfance
    Est-ce que tu m’en voudras de mes années d’absence ?
    Depuis le mois de mars, c’est à toi que je pense.

    Tes prairies verdoyantes et tes arbres immenses
    Tes foyers accueillants, la maison des parents…
    Les gâteaux de maman et ma chambre d’enfant.

    Alors moi dans ce car qui file sur l’autoroute
    Je chante « Adieu Paris », je n’ai plus aucun doute
    Je ne reviendrai pas, ma vraie vie est là-bas.

    • Céline

      Très beau texte entre nostalgie et résignation. Bravo

    • Paquerite

      Je marche totalement dans ton histoire, on a envie d’être à côté de lui, et de courir vers cette nouvelle vie…et puis il y a le gâteau de la maman 😉

      • marinadedhistoires

        Eh oui, Paquerite les bons gâteaux de famille! Merci pour ton passage

        • Paquerite

          C’est mon anniversaire aujourd’hui, je fais une petite « fixette » gâteau ;p
          bonne journée

          • Paquerite

            Merci beaucoup!
            et à bientôt pour de nouvelles écritures 😉

          • Paquerite

            Merci beaucoup !!!
            la bonne soirée

    • Photonanie

      Le bon choix et l’avenir qui s’éclaire et rend espoir et confiance en la vie. Un beau texte qui tourne la page pour en écrire une autre qu’on espère moins sombre.
      J’aime beaucoup.

    • Laurence Délis

      Dans cette période particulière, ce retour aux sources prend tout son sens. Bien vu, marinade !

      • marinadedhistoires

        Merci Laurence, moi aussi j’ai très envie « d’ailleurs »

        • rizzie2

          Bricabook c’est déjà un peu « ailleurs » !

    • laura

      même si je ne partage pas ton besoin de campagne, j’apprécie ton texte

    • Cécile C

      Le rêve qui devient cauchemar, c’est souvent !
      C’st fou ce nombre de citadins qui souhaitent devenir campagnards, le retour au Vrai, à la Nature ?
      Joli texte

      • marinadedhistoires

        Merci Cécile, oui depuis le confinement le retour sur les cotes ou à la campagne est incroyable !

  9. Paquerite

    Bonjour voici mon texte à retrouver sur mon blog
    http://paquerite.com/2020/09/en-partance/
    En partance,
    Je ne sais pas si on peut dire de moi que je suis un drôle d’oiseau, mais ce voyage là, je ne l’aurais manqué pour rien au monde.
    Le site de la compagnie aérienne promettait aux plus motivés d’entre nous, « un voyage panoramique pour nulle part, sans passeport, ni bagage, ni quarantaine au retour ».
    Au programme 4h45 de vol à bord d’un Airbus A380.
    Tout est prévu pour combler nos âmes voyageuses en mal d’ailleurs, à l’affut d’éléments supérieurs.
    je crois me souvenir que nous allons survoler le massif des Vosges, puis direction les Alpes avec un vol en basse altitude, enfin il y aura l’éblouissement de la mer Méditerranée jusqu’aux côtes corses.
    Ce que je viens chercher ?
    -C’est une impression de bout du monde, un Finistère sans baluchon, une fuite impossible sans projet ni but.
    Je n’ai pas hésité, il me fallait ce billet.
    Il m’a malgré tout fallu passé par l’angoisse de la loterie. 7000 personnes comme moi ont espéré la main de Dieu pour être tirées au sort.
    la presse a même dit de ce vol pour nulle part, qu’il est celui qui s’est le plus vite vendu de l’histoire de la compagnie.
    Me voilà maintenant en route. Je fais maintenant partie des 180 futurs voyageurs de cet improbable équipage.
    Tout m’a manqué, le vrombissement des réacteurs, l’excitation du décollage, le bruissement des sachets de cacahuètes, le s consignes des hôtesses, la voix nasillarde du pilote, l’idée même de partir, et puis,
    l’altitude,
    l’altitude,
    l’altitude.
    je fais comme l’aigle, je suis le bleu du ciel.
    Corinne Bellocq

    • marinadedhistoires

      Une belle attirance pour le voyage mystère et le hasard !

      • Paquerite

        Du mystère, du hasard et de l’aventure, il suffit de suivre le bleu du ciel !!
        Belle journée

      • Paquerite

        Bonjour,
        J’ai lu différents articles sur le sujet sur les voyages pour « nulle part ».
        Il y a des compagnies qui volent pour rien, des voyages à thèmes, des personnalités VIP embarquées, et des places se sont réellement jouées à la loterie tant la demande est importante…
        Cela m’a interpellé et cette image s’y prêtait.
        J’ai essayé de me mettre à la place de cette personne qui rêve d’un voyage pour « nulle part », qui ose et qui a besoin de romanesque.
        Bonne journée

    • rizzie2

      Oui, on peut dire que tu es un « drôle d’oiseau » !

    • Kroum

      Beaucoup de suspens bien distillé dans tout ton texte et la question subsite sur la destination. Une suite serait bienvenue. Bravo Corinne!

      • Paquerite

        Merci beaucoup, c’est très gentil !
        Je commence bien ma journée.
        Je vous souhaite une excellente journée peut-être à rêver de la destination qui vous plaira le mieux…
        Merci Kroum !

  10. Céline

    Bonjour, voici mon texte en vous souhaitant une belle journée :

    Il paraît que les voyages forment la jeunesse.
    Je n’ai pas eu cette chance ou alors si peu.
    Alors j’ai choisi de prendre le chemin de la vie comme un voyage,
    Butinant d’expérience en expérience,
    J’ai fait de cette plus ou moins longue route, un chemin qui serpente.
    Jusqu’à lui.
    Jusqu’à cette main tenue,
    Cette envie d’aller plus loin,
    Cette course en taxi qui est finalement devenu le début d’un voyage
    Car l’amour est tout aussi un.

    • Photonanie

      C’est vrai que le chemin de la vie est un voyage qui s’étire parfois ou bien va trop vite d’autres fois avec des escales agréables ou moins.
      C’est une belle idée je trouve.

      • Céline

        Merci

    • Laurence Délis

      Je confirme, l’existence est un voyage et l’amour sans doute le plus difficile et le plus beau à parcourir.
      Merci de le souligner par ce texte Céline

      • Céline

        Merci pour votre retour

    • rizzie2

      Très belle idée de voyage. Bonne route !

      • Céline

        Merci. À vous aussi

    • Kroum

      Un très joli style ces métaphores pour parler de ce chemin gers l’amour. J’ai beaucoup aimé Célline.

  11. marinadedhistoires

    L’amour comme le plus beau des voyages, c’est merveilleux !

    • Céline

      Merci

  12. laura

    Les derniers paysages…

    Quand on quitte un endroit où on a passé plusieurs heures, jours, mois voire années en avion, train, voiture, pied, on regarde par la vitre de la voiture qui nous mène à l’aéroport ou à la gare ou du train de tous ses yeux comme pour imprimer sur nos rétines ces endroits où on a marché, couru, visité, mangé, aimé, pleuré, ri, fait l’amour, dormi comme si ça devait être la dernière fois… et c’est parfois la dernière fois …

    Ces derniers paysages avec toi, ce sont des aéroports, le désert, l’océan, l’hôpital et l’ultime : la gare. Ces paysages, je m’en fiche et je les chéris, je les aime et je les vomis. Je voudrais juste ta main, ton corps et n’importe quel paysage et je mettrais 10 masques (comme leurs plaintes me semblent dérisoires) l’un sur l’autre si je pouvais te retenir, ta vie… les derniers paysages

      • laura

        merci…les larmes aux yeux

    • rizzie2

      Les paysages qui nous raccrochent à la vie. Bien vu !

  13. Photonanie

    Bonjour tout le monde. Ma participation se trouve sur https://photonanie.com/2020/09/27/brick-a-book-378/
    Je ne sais plus si les consignes sont de déposer l’article en entier ici ou si l’adresse du blog suffit? Bref, voilà mon texte ci-dessous au cas où…

    J’étais un peu stressé dans la voiture qui m’emmenait à l’aéroport.

    Je regardais défiler les paysages. Je connaissais bien cette région, c’était la mienne, celle où j’avais vécu tellement de choses déjà depuis ma naissance.

    Ne trouvant pas d’emploi malgré une recherche assidue depuis deux ans, j’avais fini par chercher une autre solution. Je ne pouvais pas rester inactif et continuer à vivre à charge de mes parents. Je n’avais rien d’un Tanguy et ils étaient, par ma faute, obligés de se serrer la ceinture. Les fins de mois étaient difficiles, même si ma mère me disait de ne pas m’inquiéter et que ça lui faisait plaisir de me garder encore un peu sous son aile.

    J’aimais beaucoup mes parents mais je ne supportais plus de vivre ainsi. Quand j’avais vu une offre d’emploi qui m’obligerait à partir de l’autre côté de la terre, je n’avais pas hésité une seconde à postuler.

    Pendant trois mois, j’avais participé aux différentes épreuves qui devaient mener au choix de l’ heureux candidat  qui serait engagé in fine.

    Mon acharnement à bien préparer chaque épreuve avait fini par payer puisque j’avais finalement  été retenu pour le poste à pourvoir.

    Passés l’ivresse de la victoire et l’enthousiasme de voir enfin mon ciel s’éclaircir après avoir effacé tous ses nuages, j’étais troublé.

    J’avais l’impression que j’allais basculer dans le vide en quittant ma vie, ma famille, mes copains, mes petites habitudes.

    J’étais anxieux en voyant arriver le moment des adieux. Je me forçais pourtant à positiver en me disant que j’avais été le meilleur et qu’une nouvelle vie, forcément belle, m’attendait à l’arrivée.

    Mon coeur était serré, mon estomac noué et mes mains se tordaient de manière incontrôlée. 

    Les premiers temps furent difficiles mais j’ai fini par m’habituer à mon nouvel environnement. 

    Depuis quelques mois, je fréquentais assidûment celle qui, au départ n’était qu’une collègue  et j’étais en route vers l’aéroport afin d’accueillir mes parents qui nous rendaient visite pour la première fois.

    A nouveau, mon coeur était serré et mon estomac noué par crainte qu’ils désapprouvent mon choix…

    Mais j’avais mûri depuis mon arrivée et j’étais plus serein. J’avais construit ma nouvelle vie et je ne pouvais imaginer qu’elle ne soit pas merveilleuse. 

    • Laurence Délis

      Partir de chez parents, c’est à la fois difficile et libérateur… une belle façon d’avancer et de mûrir. Bien vu, Photonanie !

      • Photonanie

        Tout à fait, difficile ET libérateur 🙂 Bonne soirée.

    • rizzie2

      n’est-ce pas ce que tout parent souhaite pour son enfant ?

      • Photonanie

        Peut-être pas tous… Mais j’ai donné aux miens leurs propres ailes pour leur permettre de voler 😉

  14. bienamicalementvotre

    Bonjour, Cecile C m’a donné envie de participer alors voilà :

    http://amicalementvotresite.com/en-voiture/

    Je ne sais pas si je dois mettre tout le texte alors là aussi, juste au cas ou…

    En voiture… Je suis des yeux cette ligne blanche continue qui sépare les deux voix que nous suivons depuis plus d’une heure. Je ne la quitte pas de vu, car je sais que si je le fais, je commencerais à me sentir vaseuse. J’ai le mal de voiture. Pas étonnant que j’ai toujours choisis de vivre en plein centre ville où je peux me déplacer avec toute légèreté à vélo ou à pied. Mais je n’allais pas utiliser ma bicyclette pour transporter mes derniers cartons. Le jour du déménagement est arrivé et me voilà en route dans cette voiture qui suit le camion qui contient toute ma vie. Je ne peux pas admirer la beauté du paysage, sans prendre le risque de me sentir nauséeuse. Et puis ce gros camion, me cache la vue. Est-ce cette route qui me grise ? Ou est-ce cette nostalgie que je ne peux me quitter comme un DIM qui me colle à la peau ? Qui m’oppresse. Mais je sais que le printemps reviendra, et je laisserais le vent souffler et soulever des nouveaux souvenirs. Il apportera la fraîcheur des jours meilleurs. Il remettra un peu de couleur dans ce panorama.

  15. titounette

    29 ans dans quelques jours, le début d’une vie.
    Il y a un an, je me suis marié. Elle est si belle, si douce. J’en suis follement amoureux depuis que je l’ai rencontrée. Dès le premier regard, j’ai su, comme une évidence, que c’était Elle, la femme de ma vie. Depuis 5 mois, elle porte notre enfant, le fruit de notre amour. J’en suis responsable, comme j’ai toujours été responsable de mes frères et sœurs plus jeunes. Mon père ne l’a pas été justement et nous a laissés seuls avec ma mère désespérée. Alors ce bébé, je l’ai désiré et j’ai juré d’assumer.
    Seulement, il y a deux semaines, est arrivé mon ordre de mobilisation.
    Me voilà en route, avec mes camarades d’infortune, dans ce car vieillot et surpeuplé, jusqu’à une destination qui nous est encore inconnue. Je sens bien que nous avons tous le cœur serré de laisser un parent, un enfant, une épouse. Oh ma Justine tant aimée. Comme je m’en veux de t’avoir laissée, toi, notre enfant à venir que tu accueilleras seule.
    Après ce car devenu pestilentiel au fil des heures, le bateau. Je suis le mouvement comme un automate, suivant les consignes qui m’éloignent de toi. Nous nous écrirons, nous sommes nous promis, alors que je tentais de calmer ton chagrin.
    Des heures de traversée interminables. Beaucoup sont malades. Enfin nous voilà à terre. C’est plutôt agréable, il fait chaud mais je ne peux t’enlever de ma tête . Que fais-tu depuis mon départ ? Je ne cesse de penser à vous deux si loins.
    Nous sommes installés depuis longtemps, les combats ont commencé, sanglants, cruels, comme l’est toujours la guerre. Nous tenons nos promesses et je remplis de longues pages chaque jour. Les reçois tu ?
    Moi j’ai reçu ta lettre m’annonçant l’arrivée en notre petit Paul. J’ai pleuré, tellement pleuré, de bonheur, de frustration aussi. Je voudrais vous avoir près de moi, t’embrasser et serrer ses petits doigts. Le verrai je un jour ? Mon avenir est incertain, comme l’est toujours celui de ceux partis pour la guerre.
    Les jours passent, les mois, les années. Je vois grandir notre fils par photos interposées. Je suis un bon soldat, mais triste. Triste parce que je ne reçois plus de nouvelles depuis quelques semaines. Mon cœur est rongé d’inquiétude.
    Mars 1962, les combats ont encore fait rage cette nuit, des hommes sont tombés sous les balles. Quel âge as-tu déjà mon petit Paul ? J’ai perdu la notion du temps depuis que je n’ai plus de nouvelles.
    La rumeur enfle dans le campement. La guerre est terminée, nous allons rentrer.
    Chaque heure, chaque minute, chaque seconde qui me sépare de vous me semble une éternité.
    Le bateau et ses puanteurs de vomissures, le car. Nous sommes tous fatigués, épuisés , dévastés par ces horreurs et nous avons hâte de rentrer chez nous.
    Tu es dans la cuisine quand j’arrive enfin, un enfant joue dans le jardin et je devine que c’est notre fils. Il a ton regard ma Justine.
    Pierre ! Sursautes tu en blêmissant comme face à un fantôme. Pierre ! Mais que fais tu là ?
    Tes cris alertent un homme qui se trouvait dans la pièce attenante.
    Pierre, mais c’est impossible ! Ils m’ont écrit…regarde…livide, tu me tends une lettre de l’état-major.
    Tu es mort au combat il y a 19 mois et 4 jours…je te présente mon nouvel époux Louis.

    • Photonanie

      La chute est bouleversante et très bien amenée sans qu’on s’en doute un seul instant. Bravo.

      • rizzie2

        en effet, le récit nous place dans la situation du soldat. Surprise !

  16. Miss Marple

    Quelle idée de faire du rangement !

    Cette photo
    il la regarde
    elle le trouble
    quel age avait il ?
    1990
    15 ans.

    On dit que c’est le plus bel age
    tu parles,
    attaché, coincé, enchaîné
    par cette loi scélérate
    obligation de ceinturer
    les enfants à l’arrière.

    Les enfants !
    Pas les ados !

    1990
    historique, le mur de Berlin
    vient de tomber
    brutale ! la guerre du Koweït éclate
    génial ! Mandela libéré
    et Madonna censurée !

    Qu’a t-il fait, de ses 15 ans
    a t-il gardé la ceinture attachée ?
    Quand l’a t-il desserrée ?
    A t-il résisté
    plié
    vécu ou survécu ?

    Il a 45 ans aujourd’hui !

    • Laurence Délis

      Un arrêt sur image comme un instantané d’un pan de vie à jamais révolu.
      Je lui souhaite d’avoir trouver l’amplitude nécessaire pour se détacher…

    • rizzie2

      Texte original qui laisse la place aux interrogations -comme une photo !

  17. lemexicainjaune

    [private text]
    Il regarde sans les voir les arbres et les champs défiler. Son esprit est resté là-haut, sur ce balcon magique, noyé dans les volutes bleus de ce cigare péruvien.

    • Alexandra K

      [private comm’] Elle continue de le regarder, des nuages s’accrochent à ses cheveux. Elle est revenue, l’éternité.

  18. Paquerite

    Bonsoir Alexandra,
    Je tenais à vous remercier de m’accueillir sur votre atelier d’écriture.
    Mon blog a planté pendant deux jours…
    Je peux de nouveau communiquer normalement.
    Je vous souhaite une excellente soirée
    Corinne

    • Alexandra K

      Bienvenue ! 🙂

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