@ Zo Razafindramamba
Atelier d’écriture 384
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au bord du gouffre ouaté, noir et blanc. Un balcon de bois avec une grêle barrière, sépia, en compagnie d’un oiseau perché. La jeune femme, long trait vertical, lève le bras vers un vol d’oiseau si proches qu’on peut les compter, neuf. Envie de voler, de décoller, s’élever dans les airs, perdre sa pesanteur, survoler le gouffre, raser les sommets enneigés, voir le monde du haut. Devenir autre que soi, comme autrefois dans les moments d’endormissement enfantin. Pas d’Icare qui tienne, l’air glacé empêchera les ailes de fondre, et le soleil est tamisé. Quand le vertige des profondeurs oppresse, lever les yeux vers le ciel donne une autre dimension et fait oublier la peur de tomber. Quand on grimpe dans un arbre ou à une échelle, regarder vers le haut pour ne pas perdre pied, ni en bas ni en arrière. Je me souviens d’un oued en crue en Algérie lors d’un trekking de Noël. Nous étions allés voir des animaux sauvages en sautant les pierres du ruisseau gonflé par les eaux, je me sentais en proie au vertige et à la crainte. Mais au retour, une fois la nuit tombée, il n’y avait que le blanc des pierres sur lesquelles poser le pied, et le noir immatériel de l’eau qui avait changé de substance et avait perdu son effroi, ses profondeurs ténébreuses. Je volais. Un autre jour, nous devions descendre un pierrier, à nouveau vertigineux. Percevant ma crainte, exacerbée par la fatigue, le guide m’a pris la main et au lieu de chercher chaque assise — il n’y en avait aucune, toutes les pierres schisteuses glissaient — nous avons dévalé, volé sans nous retenir, les pierres n’avaient pas le temps de glisser et la peur s’était évanouie, bien sûr grâce à la main amie, mais qui était devenue symbolique et ne tenait plus lieu d’appui. S’élancer, se fondre, se perdre, ce fantasme archaïque, échapper aux lois de la matière. Maîtriser les éléments, devenir superwoman, s’élever, transcender, échapper.
Echapper à la pesanteur… Tout un programme 🙂
Bonjour Nicole,
Voler, le rêve de beaucoup … et là, j’ai un peu le sentiment de voler aussi le temps. Cette superwoman a vraiment profité de ces instants
Merci pour cette belle lecture
Observer les nuages et sentir son coeur s’envoler, voler, échapper à la réalité, mais aussi voler réellement au-dessus d’un oued ça c’est une merveilleuse expérience !
Et si voler était la solution ?
Waow! Regarder en l’air et s’envoler sans se prendre les pieds dans le tapis, ça fait envie…
J’aime beaucoup votre texte
Voler, libre, s’échapper de la pesanteur dans la joie : rêve universel. Merci
Il est beau. Enfin, je le trouve beau, une nuance qui fait la différence.
Il est tout habillé de propre, col roulé bleu marine, jean denim, boots en daim, un irish coffee entre les mains.
Il est assis en face de l’entrée de la terrasse, et fixe parfois la surface moirée du café, longtemps pensif, ou à d’autres moments redresse le dos, droit, sourit légèrement et guette les passages de la porte d’entrée, tout en soulevant le bout de sa manche pour observer sa montre. Imperceptiblement son visage change, une contrariété. A-t-il un rendez-vous espéré depuis longtemps qui va bientôt se concrétiser et qui tarde à venir ?
Lui, s’il observe les allers et venues, moi, je l’observe, planquée derrière la liseuse et les lunettes de soleil. D’ailleurs la chaleur commence à progresser sur la terrasse, la fraîcheur matinale de l’altitude s’estompe.
Il vérifie encore sa montre, l’heure, ou une fonction cachée, qui sait !
La terrasse se remplit, un sourire magnifique inonde son visage serein, une petite fille entre sur la terrasse, chargée d’une cage, remplie d’oiseaux blancs, qui semblent s’agiter.
Des plumes blanches volettent autour d’elle. Il se lève, il est grand, beau encore, s’incline, pose un baiser sur les cheveux dorés de l’enfant, se penche un peu plus et prend la cage, lui glisse quelques mots à l’oreille, dans la cage l’agitation est à son comble.
Il pose la cage sur le bord du parapet, au-dessus du vide devant la beauté froide des cimes neigeuses, le loquet saute, un regard complice donne le la. Chaque oiseau quitte la cage, tranquillou ! la porte est petite, chacun son tour.
Je n’ai pas osé poser la question à ces deux personnages, ils ont longtemps regardés les oiseaux s’envoler en circonvolutions gracieuses, ailes largement déployées, s’emplissant d’air, ne s’éloignant pas tout de suite, revenant encore au-dessus de la petite fille, tournoyer comme un aurevoir.
Très certainement que cet envol dépasse le simple fait de relâcher les oiseaux !
En tout cas, c’est ce que j’ai envie de croire 🙂
Bonjour
Oh, c’est beau … Le passage de l’enfance à la vie d’adulte ?
Très beau : le mystère, la connivence, l’enfance, l’envol… tout un programme…
Pierre Perret l’a si bien chanté: ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux, regardez-les s’envoler c’est beau…
J’aime bien ce texte tout en tendresse entre un père et sa fille.
Jolie scène, bien amenée.
Janick, quel beau tableau apaisant que celui décrit ici !
Quelle belle histoire ! On est très vite captivé
Hello Janickmm
Une interprétation surprenante et très personnelle de cette image 😆
Comme une belle histoire d’Amour 😉
e-bises d’O.
c’est un beau roman, c’est une belle histoire
Un très joli texte et un suspens qui demeure par rapport à la scène décrite. Bravo janickmm
beau encore
bien car on dit plus souvent pour les femmes
Un rêve… merci beaucoup pour ce moment de calme et de sérénité
Hello à tous, mon texte est à retrouver ci-dessous ou bien chez moi : https://marinadedhistoires.wordpress.com/2020/11/08/loiseau-pose-et-lhumain/
L’Oiseau posé et l’Humain
– Dis donc, l’Humain, tu voudrais bien faire comme eux, hein ? Voler dans les airs …
– Je ne peux rien te cacher, l’Oiseau posé… Et toi, pourquoi ne batifoles-tu pas dans le ciel avec tes pareils ?
– Parce que je parle avec toi, l’Humain, c’est plus confortable d’être à la même hauteur pour discuter, ne crois-tu pas ?
– Et quel intérêt trouves-tu à me faire la conversation ?
– Je t’occupe, je suis solidaire de ton « non envol »
– Mais pourquoi ? Qu’est-ce que tu me dois ?
– Rien, je le fais gratuitement, il n’y a que vous, les humains, qui avez toujours besoin d’une raison, d’un intérêt.
– Tu as pitié de moi, c’est ça ?
– Un peu oui… quand on vous observe de là-haut, coincés dans vos villes irrespirables avec vos morceaux de chiffons sur le nez et vos yeux tristes, oui vous êtes pitoyables les humains.
– Alors pourquoi on ne peut pas s’envoler, nous ? Echapper à nos tourments terrestres, faire comme vous, des rondes dans le ciel, au dessus des neiges éternelles…
– Parce que vous ne méritez pas ce bonheur, l’Humain, c’est tout …
– Alors envole-toi, l’Oiseau posé, ne demeure pas auprès de moi puisque je ne vaux rien !
– Je reste parce que j’ai encore un peu d’espoir, l’Humain, encore un peu d’espoir en toi.
Très joli ce dialogue qui mène à l’espérance.
Merci marinade
Merci beaucoup, Laurence.
Bonjour,
Ce dialogue m’a fait penser à cette chanson
https://www.youtube.com/watch?v=OHzbgaxjNmM&ab_channel=ChristopheKrysboss87
Ces temps difficiles font parfois perdre espoir, c’est vrai
Ce dialogue m’a fait penser à cette chanson
https://www.youtube.com/watch?v=OHzbgaxjNmM&ab_channel=ChristopheKrysboss87
L’actualité peut faire perdre l’Espoir
Merci Cécile et bon lundi.
Ils nous narguent souvent ces volatiles, avec leur aisance à échapper au prédateur, pourrons-nous courir aussi vite ?
Pas sûr, Janick. Merci pour ta lecture.
Super ce texte de théâtre qui me fait penser aux mots de Giraudoux. Le tutoiement est bien trouvé.
Merci beaucoup Rizzie
Merci pour cette lueur d’espoir dont on a tant besoin en ce moment…
Joli point de vue, j’ai aussi été attirée par l’oiseau posé !
Merci Jacotte
Quelle originalité !!! Bravo
Oh, merci Céline, cela me touche !
Très bonne idée de faire parler l’oiseau, et sur le fond c’est rassurant de savoir que lui il a encore un petit peu d’espoir.
Merci Terjit
Bonjour à tous..
Bella ciao
bella ciao
ces mots chantent dans ma tête
alors que nous survolons les alpes
majestueuses montagnes
enneigées de poudre blanche
oiseaux aux ailes déployées
que nous sommes.
Longues grues
découvrent les vallées encaissées
au bas des canines pointues
glissent sur les pentes vertigineuses
inspirent
expirent
plongent vers le sud
proche
ne filent plus vers l’Afrique
inutilement trop lointaine
la température élevée
en Italie
en Espagne
suffit à leurs hivers !
Plus jamais
le Serengeti
la Namibie
à nous l’Europe
Ciao bella
ciao bella
Une façon détournée pour parler du dérèglement climatique
Bravo
Ton texte me fait penser aux hirondelles mortes de n’être pas parties assez tôt, réchauffement climatique, néglige.
Beaucoup de poésie pour parler d’actualité climatique…
Superbe idée de faire voler le lecteur au-dessus des Alpes avec dans la tête la chanson Bella ciao !
Tout en douceur pour nous rappeler notre triste réalité (et la leur). merci
Qu’un gars choux lança des cachous aux choucas
peut m’en chaut
Mais que le chat du boucher se coucha sous la louche
puis mâchouilla le chou chinois qu’il léchouilla
et finalement crachouilla,
j’en fais mes choux gras !
Très bel exercice de prononciation !
Bravo
Oh ! Trop beau ! Bien sûr que ceux sont des choucas, mais oui !
Très drôle, à répéter 10 fois très vite sans bafouiller 😉
Un bel exercice de diction pour le théâtre ! Bravo Rizzie !
pas pour Isabelle Mergault
Bravo !
« Toujours plus haut »
Jean a l’âme d’un montagnard. Les sommets, il connait. Son plus beau souvenir ? L’ascension du Mont Blanc l’an dernier.
Dans sa vie de tous les jours aussi, Jean aime gravir les marches de tous les escaliers.
A 35 ans il est à la tête de 50 agences de voyages, manageant des centaines de personnes offrant du rêve en barre à une clientèle aisée.
Sa vie amoureuse est couronnée de succès depuis le jour où il rencontra la fille d’un riche industriel lors d’un Rallye organisé dans un des salons du Plaza Athénée. Pour toujours épater sa « belle » et surtout alimenter grassement le foyer, il fallait bien qu’il ait de grandes ambitions. 4 beaux enfants sont venus compléter sa lignée.
Mais voilà que cette année, un satané petit virus grippal vient bousculer sa mécanique bien huilée.
Le chiffre d’affaires de sa société dégringole de manière abyssale depuis mars dernier.
Un quotidien en mode confiné avec toute sa tribu n’est pas toujours un manège enchanté.
En résumé, Jean est de plus en plus déprimé.
Il lui reste tout de même encore un plaisir : celui de prendre l’air sur la terrasse de son chalet à Chamonix et admirer le sommet qu’il a déjà atteint l’an dernier.
Ce matin, une nuée d’oiseaux est même venue le saluer, lui redonnant le sourire qui l’avait abandonné. A force de les observer dans le ciel en totale liberté, Jean s’est même pris au jeu de vouloir comme eux voler jusqu’à oublier qu’à la seule différence d’eux, il lui manquait des ailes pour ne pas se fracasser sur un sol rocheux.
Un texte terriblement d’actualité, jusqu’à la chute, fortement vraisemblable.
Bravo Kroum
Waouh, la chute est brutale
Beaucoup de gens sont comme Jean, espérer et tenir !
Plus on tombe de haut, plus la chute est longue et douloureuse, surtout en ce moment.
Terriblement réaliste Kroum.
Bien vu ! j’aime le rythme des phrases longues ou saccadées selon le sens.
Il y a un beau travail de rythme, je trouve.
Hello Kroum
Je n’ai aucune compassion pour ce pauv’ mec riche 😆
Mais j’adore la façon dont tu as appréhendé la photo proposée par Leiloona, en plein dans la réalité du moment.
La « misère » s’en prend aux riches comme aux pauvres. La seule énorrrme différence c’est que lui n’a pas de soucis à se faire pour finir le mois 🙄
e-bises d’O.
Quand finalement la vie ne tient qu’à un fil… bravo Kroum !
Faut-il grimper haut pour donner corps
à tous nos choix
Répandre le blanc des cimes
et l’or dans le ciel à venir ?
Je veux jongler avec le vent
dire le courage d’avancer
malgré le brouillard et les ombres
et m’armer de lumière
pour lever la main en résistance
braver le déséquilibre et l’agitation
les secousses persistantes
Je veux jongler avec le vent
Jusqu’à enlacer l’envol léger de nos libertés
J’y vois une note d’espoir
Magnifique Laurence, magnifique ! Les mots sont choisis, glissent sur le bout de la langue et s’énoncent clairement.
La dernière phrase est lourde de sens et d’espoir Laurence, j’apprécie.
Superbe ! Mené avec une belle énergie.
Superbe positivité dans ce magnifique poème !
Hello Laurence Délis
En quête du « graal » de la vie 😉
Bien pensé, bien écrit.
e-bises d’O.
Comme c’est profond et magnifiquement écrit, les mots surgissent si naturellement. #maitrise
Bérénice est la première à mettre un pied sur la terrasse, suivie quelques minutes plus tard par ses trois compagnes d’ascension. Elle a vanté le panorama, la gentillesse de Jérémy et Rachel, le couple qui tient le refuge, et avec quelques photos en plus ça n’a été qu’une formalité pour les convaincre que l’effort valait le coup. Les trois amies restent assises un long moment sur leurs sacs à regarder le paysage, à écouter le silence à peine perturbé par quelques cris de chocards qui planent au gré des courants. Elles sont fatiguées mais heureuses de partager ce moment.
En habituée Bérénice sait que Jérémy va venir leur souhaiter la bienvenue, suivi de près par Rachel une théière brulante à la main, mais elles sont là depuis au moins dix minutes et personne ne vient. C’est d’autant plus étonnant que ce matin elle a appelé pour confirmer leur venue. Bérénice se dit qu’ils sont surement au fond du chalet et qu’ils n’ont pas entendu, alors elle se lève et entre. Dans la grande pièce la radio annonce la météo, le feu de bois mène tranquillement sa vie, les tasses prêtes pour le thé attendent sagement l’eau chaude sur une table. Elle appelle, aucune réponse. Elle traverse la pièce vers la cuisine, sans voir l’enveloppe kraft en évidence sur le buffet. Elle ouvre la porte et tellement pétrifiée par ce qu’elle voit elle n’arrive même pas à hurler.
A ses pieds commence une mare de sang qui va jusqu’à un couteau planté entre les cotes d’un corps inerte, elle reconnait tout de suite Jérémy. Moins d’un mètre plus loin c’est Rachel qu’elle voit, assise dans le coin du mur un verre vide et une boite de cachets posés sur les cuisses. Curieuse de ne pas la voir revenir ses amies entrent à leur tour et découvrent la scène. L’une d’elle prend son téléphone, compose le numéro de la police qui débarque en moins de 10 minutes en hélicoptère.
L’inspecteur constate la mort du couple, interroge rapidement Bérénice et ses amies mais elles n’arrivent pas à dire grand-chose pour le moment. Il fait un tour rapide de la pièce principale et tombe naturellement sur l’enveloppe kraft, il passe une paire de gants, l’ouvre avec précaution, et découvre à l’intérieur le testament de Rachel :
« Jérémy s’est laissé embobiné par le complot pédophile et satanique d’Obama et de ses complices. J’ai essayé de le raisonner mais il n’a rien voulu savoir. Hier ils ont volé l’élection de notre Président, notre seul rempart contre le socialisme. J’ai tenté une fois de plus de lui faire entendre raison, mais il a encore refusé de reconnaître l’évidence. Il est devenu un danger pour la patrie, il ne m’a pas laissé le choix. Rachel. »
Bravo pour la narration qui nous tient en haleine jusqu’au bout.
Et quelle chute !
Ah, j’avoue que je ne m’attendais pas à cette chute !
Bravo
Quelle ascension, pour une chute inattendue !
Je ne m’attendais pas à cette chute! Je suis un peu chiffonnée quand même, je ne pensais Obama capable d’autant de noirceur 😉
Joli suspens !
Un couple radical et fusionnel ! Bien amené !
Une chute inattendue bien amenée. Bravo terjit
J’admire ce que je ne sais pas faire
Holala, quelle histoire ! Très inattendu, bravo !
Bonjour,
Voici en quelques lignes ce que cette photo m’a inspirée :
Va, prends ton envol mon fils
Va construire ta vie
Je te regarde
Va, cours vole
Vers ta vie
Toi aussi, tu as un fils
Tu lui construis sa vie
Tu le regardes
Il court, il vole
Vers sa vie
Belle journée à vous et je file lire vos écrits
Le cycle de la vie à travers cet envol filial.
Bien vu Cécile !
Bien vu Cécile, nous donnons des ailes à nos enfants pour leur permettre de voler seuls et d’apprendre à leurs propres enfants à faire de même.
Quelle vigueur dans cet envol sous la vigilance et l’encouragement paternels !
Belle envolée filiale sous regard parental !
Quelques lignes griffonnées sur le coin d’une feuille volante, et voilà, cela donne une belle pensée !
J’ai beaucoup aimé tes lignes et cette suite filiale entre les 2 paragraphes. Bravo cécile
Donner l’impulsion, la confiance en soi. Très joli texte
Bonjour à tous
Voilà ma participation:
Ekphrasis
Vertige ou ivresse de l’altitude?
Fierté ou fatigue d’être monté si haut?
Panorama ou paysage?
Lever le bras vers le ciel
Ou voler par-dessus les hommes?
Regarder au loin,
Voir les fourmis en bas
Ou lever les yeux vers les oiseaux?
Terre, air et ether
Feu volé à la montagne,
Prométhée d’un paysage
Sublimée par la description?
A lire aussi chez moi:
http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/11/09/mon-poeme-inedit-sur-ce-blog-ekphrasis-6275545.html
Merci et bonne soirée
Tout dépend du point de vue !
et oui
Il faut donc bien se placer pour avoir le meilleur angle de vue.
y a t-il un meilleur angle de vue?
Chacun sa vision, personnelle
Hello Leiloona
Je contribue aussi ce matin 😆
Humble contribution…
https://maviesoenienne.wordpress.com/2020/11/09/atelier-384-de-leiloona/
Le billet sera publié à 8 heures à cause du Lundi « noir » de l’Ami Bernie
Belle semaine
Gros bisous
Bonjour à tout le monde. Ma participation se trouve sur https://photonanie.com/2020/11/09/brick-a-book-384/ mais également ci-dessous:
J’ignore pourquoi les gens détestent les corbeaux. C’est vrai que ce ne sont pas les plus beaux et les plus colorés des oiseaux, loin de là, mais ce sont des êtres vivants.
Moi, depuis plus d’un mois que je suis confiné dans ce chalet de montagne, j’ai eu le temps de les apprécier.
Il faut dire qu’il n’y a pas la télé, pas Internet et mon téléphone portable a parfois une seule barre de réseau quand je me déplace en levant le bras dans les congères autour du chalet et que j’ai de la chance.
Oh bien sûr, les premiers jours j’ai adoré être isolé, sans contraintes ni horaires, enveloppé dans l’ouate de neige qui feutre tous les sons qui d’habitude me gênent pour écrire.
J’ai oublié de vous dire que je suis écrivain. Oui, oui, un vrai, un qui a déjà une dizaine de romans édités à son actif et, en plus, ces derniers se vendent très bien.
Et donc mon cher agent (je dis cher parce qu’avec ce qu’il prélève sur les ventes de livres c’est vrai qu’il me coûte très cher) a eu la merveilleuse idée de louer ce chalet rien que pour moi, il y a mis des tonnes de provisions, du bois en quantité suffisante pour chauffer tout l’hiver et m’ a asséné un péremptoire
—”J’attends ton tapuscrit dans 3 mois au plus tard. De toutes manières tu n’auras que ça à faire donc ça devrait aller”.
Et me voilà, comme un con à essayer d’attirer les corbeaux avec du pain séché. Il faut dire que ce sont les seuls êtres vivants que je côtoie et qu’ils me rappellent qu’il y a une vie ailleurs. Et même s’ils sont moches, malaimés et qu’ils croassent de manière dissonante, ils sont ma seule récréation et c’est dingue comme je les envie de savoir voler…
Excellent ! 🙂
J’ai beaucoup aimé la pointe d’humour, teintée d’ironie dans cet isolement forcé. Bravo Photonanie.
Merci Laurence. Je fais ce que je peux pour garder mon humour… 🙂
Encore une scène bien campée, une tranche de vie bien apéritive !
Merci Jacotte.
Pour faire le portrait d’un écrivain mettez le dans une cage enneigée avec des corbeaux qui volent autour…
Et la neige au lieu des prés verts peut-être 😉
hi, hi, hi !
Le port du masque n’est pas obligatoire à cette altitude… en voilà un confinement.. heureux
Gageons qu’il en sortira un chouette bouquin 😉
Très bon texte, avec la petite pointe d’humour qui relève le plat ! Bravo
Merci Terjit. A bientôt pour un autre texte 😉
On en apprend tous les jours
– Alors, qu’est-ce qu’il fait ?
– Il lève la main.
– Laquelle ?
– La gauche.
– Merde. Et la droite ?
– Je ne vois pas bien. Il tient quelque chose.
– Quel genre ?
– Genre gobelet.
– Remerde. Combien d’oiseaux ?
– De sept à dix, compte tenu du mouvement qui brouille l’observation.
– Ils bougent tous ?
– Tous sauf un.
– Ah bon ? Un ne bouge pas ? Ça change tout, tu es sûre ?
– Oui, il est posé sur la rambarde, il regarde les autres mais ne bouge pas.
– C’est bon, ça. Alors, je récapitule. Homme blond, barbu, lunettes, la quarantaine, en tenue de sport chaude, debout sur une terrasse de montagne, trois quarts droit, entouré de six à neuf choucas en vol et d’un immobile, sur fond de sommets enneigés, un peu flous, lève la main gauche alors que la droite serre un gobelet. Ça fait 47, comme cote. Pas terrible. Tu crois qu’on pourrait le pousser un peu ?
– Veux-tu dire le pousser dans le vide ? C’est interdit.
– Pas le pousser dans le vide, juste le bousculer un peu, pour avoir une posture un peu plus punchy.
– Qu’entends-tu par bousculer ?
– Ou tirer sur les oiseaux, on a ce qu’il faut, non ?
– C’est interdit aussi, à cause des avalanches.
– Mais oui, c’est bon, ça, une avalanche ! Je prends le flingue, tu déclenches à 1 milliseconde.
– C’est interdit. Tu prends un risque élevé compte tenu de l’enjeu.
– Fais pas ta mijaurée, contente-toi de déclencher.
– Il bouge. Il a lâché son gobelet. Il se tient le bras gauche. Il tombe.
– Dans le vide ? Hé, réponds, il tombe dans le vide ??? Déclenche, bordel, déclenche !!!
– Non, pas dans le vide, sur la terrasse.
– Ah bon ? Et les oiseaux, ils font quoi ?
– Ils s’approchent.
– C’est bon ça, ils s’approchent et ils font quoi ? Ils ont l’air menaçants ? Ça ferait monter la cote, ça.
– Pas menaçants. Ils tournent autour, en sautillant.
– Tous posés autour ?
– Oui, sauf un, toujours le même. Il nous regarde.
– Qui, l’oiseau ?
– Non, l’homme.
– Impossible, on est indétectables.
– Il regarde vers nous.
– Mais tu dis qu’il est couché.
– Non, j’ai dit qu’il tombait. Mais il est à genoux et il regarde vers nous.
– Et c’est tout ? Ses mains, elles font quoi ?
– Elles tiennent quelque chose de noir et brillant.
– Tu déconnes, là ?
– Non.
– Un truc noir et brillant, genre flingue ?
– Oui.
– Putain, mais tu pouvais pas le dire plus tôt ???
– Tu n’as pas posé la question. Je ne réponds qu’aux questions que tu poses.
– OK, intelligence artificielle de mes deux !!! Et maintenant il fait quoi ?
– Il tire. Ça fait grimper la cote. Je déclenche la prise de vue ? Il a tiré, c’est trop tard. Tu ne réponds pas ? Selon mon algorithme, le silence de l’opérateur signifie soit que le micro est défectueux, soit que l’opérateur s’est éloigné de plus de 4 mètres, soit qu’il ne peut ou ne veut répondre. Y a-t-il un autre cas que tu souhaiterais me soumettre pour accroître mes connaissances ?
– Aaaaargh.
– Je compare ta réponse avec ma base de données. Cette réponse correspond à 3 contextes présents dans ma base : « mécontentement/frustration/impatience », « orgasme », « agonie ». En prenant en compte l’intensité et la richesse sonores de ta réponse, le contexte le plus probable est « agonie ». Agonises-tu ? J’ai besoin de ta réponse pour mettre à jour ma base de données. Le silence de l’opérateur après une réponse de type « agonie » est associé à 95 % au contexte « mort ». Es-tu mort ? En l’absence de réponse, je classe la séquence de ce matin dans « contextes à enrichir ». J’ai été très heureuse de cette nouvelle occasion d’apprendre avec toi, Albert. Je te souhaite une bonne journée.
Très, très drôle! On ne voit rien venir et la chute (la vraie, pas celle sur les genoux) est délectable 🙂
Ohlala , super drôle, original et réussi, j’applaudis !
Bien vu et très drôle, bravo !
Merci Rizzie !
Excellent dialogue ! Les répliques s’enchaînent avec brio jusqu’au final… réjouissant 🙂
Merci, Jacotte, j’ai bien ri.
Merci Laurence !
Belle imagination, un texte qui nous tient en haleine, de belles informations sur A.I. excellent
Merci Janick !
Qu’est ce qu’il est drôle ce texte, tellement inattendu et parfaitement maitrisé. bravo !
Merciii Terjit !
Merci Photonanie et Marina, très heureuse de vous avoir diverties 🙂
Bonsoir, pas de voyage en train ce matin, voici donc mon texte, bonne lecture.
Parfois il faut oser aller au bout du chemin,
Se lancer à l’assaut du col le plus haut,
Repousser ses propres limites,
Affronter ses propres peurs.
Ça demande un certain courage
Que l’on pense souvent ne pas (ou plus) avoir.
Mais, au final, c’est souvent le premier pas qui est le plus dur.
Et puis, arrivé là-haut quelle fierté d’y être parvenu, d’avoir osé.
Toutefois, il reste encore quelques petites choses à faire.
Tout d’abord, profiter de la vue. Admirer le chemin parcouru, se rendre compte de l’exploit accompli.
Puis, souffler un bon coup car la montée a pu être plus ou moins rude.
Enfin, laisser s’échapper les poids accumulés, ceux pourquoi on a osé l’ascension…
Pour simplement se libérer !
J’aime bien la conscience que tu mets sur les étapes qui suivent l’ascension.
Un texte à méditer. Bravo céline
C’est tellement vrai ce que tu décris si bien!
Oser pour vivre, très beau texte
Une ascension au sens propre et figuré pour atteindre la belle liberté ! Joli !
Merci
S’affranchir de la gravité dans tous les sens et devenir léger. Un beau programme!
Bonjour tout le monde, je suis nouvelle ici, disons que je viens juste de découvrir ce beau monde ! Est-ce le même thème pour demain lundi 16 ?
Soyez la bienvenue !
Désolée, j’ai été prise par le temps et je n’ai pas pu poster de nouvelle photographie, mais j’en poste une dans l’heure.
A la semaine prochaine.