Atelier d’écriture 384

par | 6 Nov 2020 | Atelier d’écriture | 127 commentaires

@ Zo Razafindramamba

127 Commentaires

  1. OLLIER Nicole

    au bord du gouffre ouaté, noir et blanc. Un balcon de bois avec une grêle barrière, sépia, en compagnie d’un oiseau perché. La jeune femme, long trait vertical, lève le bras vers un vol d’oiseau si proches qu’on peut les compter, neuf. Envie de voler, de décoller, s’élever dans les airs, perdre sa pesanteur, survoler le gouffre, raser les sommets enneigés, voir le monde du haut. Devenir autre que soi, comme autrefois dans les moments d’endormissement enfantin. Pas d’Icare qui tienne, l’air glacé empêchera les ailes de fondre, et le soleil est tamisé. Quand le vertige des profondeurs oppresse, lever les yeux vers le ciel donne une autre dimension et fait oublier la peur de tomber. Quand on grimpe dans un arbre ou à une échelle, regarder vers le haut pour ne pas perdre pied, ni en bas ni en arrière. Je me souviens d’un oued en crue en Algérie lors d’un trekking de Noël. Nous étions allés voir des animaux sauvages en sautant les pierres du ruisseau gonflé par les eaux, je me sentais en proie au vertige et à la crainte. Mais au retour, une fois la nuit tombée, il n’y avait que le blanc des pierres sur lesquelles poser le pied, et le noir immatériel de l’eau qui avait changé de substance et avait perdu son effroi, ses profondeurs ténébreuses. Je volais. Un autre jour, nous devions descendre un pierrier, à nouveau vertigineux. Percevant ma crainte, exacerbée par la fatigue, le guide m’a pris la main et au lieu de chercher chaque assise — il n’y en avait aucune, toutes les pierres schisteuses glissaient — nous avons dévalé, volé sans nous retenir, les pierres n’avaient pas le temps de glisser et la peur s’était évanouie, bien sûr grâce à la main amie, mais qui était devenue symbolique et ne tenait plus lieu d’appui. S’élancer, se fondre, se perdre, ce fantasme archaïque, échapper aux lois de la matière. Maîtriser les éléments, devenir superwoman, s’élever, transcender, échapper.

    • Laurence Délis

      Echapper à la pesanteur… Tout un programme 🙂

    • Cécile C

      Bonjour Nicole,

      Voler, le rêve de beaucoup … et là, j’ai un peu le sentiment de voler aussi le temps. Cette superwoman a vraiment profité de ces instants
      Merci pour cette belle lecture

    • janickmm

      Observer les nuages et sentir son coeur s’envoler, voler, échapper à la réalité, mais aussi voler réellement au-dessus d’un oued ça c’est une merveilleuse expérience !

    • rizzie2

      Et si voler était la solution ?

    • Photonanie

      Waow! Regarder en l’air et s’envoler sans se prendre les pieds dans le tapis, ça fait envie…

    • Céline

      J’aime beaucoup votre texte

      • Terjit

        Voler, libre, s’échapper de la pesanteur dans la joie : rêve universel. Merci

  2. janickmm

    Il est beau. Enfin, je le trouve beau, une nuance qui fait la différence.
    Il est tout habillé de propre, col roulé bleu marine, jean denim, boots en daim, un irish coffee entre les mains.
    Il est assis en face de l’entrée de la terrasse, et fixe parfois la surface moirée du café, longtemps pensif, ou à d’autres moments redresse le dos, droit, sourit légèrement et guette les passages de la porte d’entrée, tout en soulevant le bout de sa manche pour observer sa montre. Imperceptiblement son visage change, une contrariété. A-t-il un rendez-vous espéré depuis longtemps qui va bientôt se concrétiser et qui tarde à venir ?
    Lui, s’il observe les allers et venues, moi, je l’observe, planquée derrière la liseuse et les lunettes de soleil. D’ailleurs la chaleur commence à progresser sur la terrasse, la fraîcheur matinale de l’altitude s’estompe.
    Il vérifie encore sa montre, l’heure, ou une fonction cachée, qui sait !
    La terrasse se remplit, un sourire magnifique inonde son visage serein, une petite fille entre sur la terrasse, chargée d’une cage, remplie d’oiseaux blancs, qui semblent s’agiter.
    Des plumes blanches volettent autour d’elle. Il se lève, il est grand, beau encore, s’incline, pose un baiser sur les cheveux dorés de l’enfant, se penche un peu plus et prend la cage, lui glisse quelques mots à l’oreille, dans la cage l’agitation est à son comble.
    Il pose la cage sur le bord du parapet, au-dessus du vide devant la beauté froide des cimes neigeuses, le loquet saute, un regard complice donne le la. Chaque oiseau quitte la cage, tranquillou ! la porte est petite, chacun son tour.
    Je n’ai pas osé poser la question à ces deux personnages, ils ont longtemps regardés les oiseaux s’envoler en circonvolutions gracieuses, ailes largement déployées, s’emplissant d’air, ne s’éloignant pas tout de suite, revenant encore au-dessus de la petite fille, tournoyer comme un aurevoir.

    • Laurence Délis

      Très certainement que cet envol dépasse le simple fait de relâcher les oiseaux !
      En tout cas, c’est ce que j’ai envie de croire 🙂

    • Cécile C

      Bonjour
      Oh, c’est beau … Le passage de l’enfance à la vie d’adulte ?

    • rizzie2

      Très beau : le mystère, la connivence, l’enfance, l’envol… tout un programme…

    • Photonanie

      Pierre Perret l’a si bien chanté: ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux, regardez-les s’envoler c’est beau…
      J’aime bien ce texte tout en tendresse entre un père et sa fille.

    • Jacotte

      Jolie scène, bien amenée.

    • marinadedhistoires

      Janick, quel beau tableau apaisant que celui décrit ici !

    • Céline

      Quelle belle histoire ! On est très vite captivé

    • soene

      Hello Janickmm
      Une interprétation surprenante et très personnelle de cette image 😆
      Comme une belle histoire d’Amour 😉
      e-bises d’O.

    • laura vanel-coytte

      c’est un beau roman, c’est une belle histoire

    • Kroum

      Un très joli texte et un suspens qui demeure par rapport à la scène décrite. Bravo janickmm

      • laura vanel-coytte

        beau encore

        bien car on dit plus souvent pour les femmes

    • Terjit

      Un rêve… merci beaucoup pour ce moment de calme et de sérénité

  3. marinadedhistoires

    Hello à tous, mon texte est à retrouver ci-dessous ou bien chez moi : https://marinadedhistoires.wordpress.com/2020/11/08/loiseau-pose-et-lhumain/

    L’Oiseau posé et l’Humain

    – Dis donc, l’Humain, tu voudrais bien faire comme eux, hein ? Voler dans les airs …
    – Je ne peux rien te cacher, l’Oiseau posé… Et toi, pourquoi ne batifoles-tu pas dans le ciel avec tes pareils ?
    – Parce que je parle avec toi, l’Humain, c’est plus confortable d’être à la même hauteur pour discuter, ne crois-tu pas ?
    – Et quel intérêt trouves-tu à me faire la conversation ?
    – Je t’occupe, je suis solidaire de ton « non envol »
    – Mais pourquoi ? Qu’est-ce que tu me dois ?
    – Rien, je le fais gratuitement, il n’y a que vous, les humains, qui avez toujours besoin d’une raison, d’un intérêt.
    – Tu as pitié de moi, c’est ça ?
    – Un peu oui… quand on vous observe de là-haut, coincés dans vos villes irrespirables avec vos morceaux de chiffons sur le nez et vos yeux tristes, oui vous êtes pitoyables les humains.
    – Alors pourquoi on ne peut pas s’envoler, nous ? Echapper à nos tourments terrestres, faire comme vous, des rondes dans le ciel, au dessus des neiges éternelles…
    – Parce que vous ne méritez pas ce bonheur, l’Humain, c’est tout …
    – Alors envole-toi, l’Oiseau posé, ne demeure pas auprès de moi puisque je ne vaux rien !
    – Je reste parce que j’ai encore un peu d’espoir, l’Humain, encore un peu d’espoir en toi.

    • Laurence Délis

      Très joli ce dialogue qui mène à l’espérance.
      Merci marinade

    • janickmm

      Ils nous narguent souvent ces volatiles, avec leur aisance à échapper au prédateur, pourrons-nous courir aussi vite ?

    • rizzie2

      Super ce texte de théâtre qui me fait penser aux mots de Giraudoux. Le tutoiement est bien trouvé.

    • Photonanie

      Merci pour cette lueur d’espoir dont on a tant besoin en ce moment…

    • Jacotte

      Joli point de vue, j’ai aussi été attirée par l’oiseau posé !

    • Céline

      Quelle originalité !!! Bravo

    • Terjit

      Très bonne idée de faire parler l’oiseau, et sur le fond c’est rassurant de savoir que lui il a encore un petit peu d’espoir.

  4. Miss Marple

    Bonjour à tous..

    Bella ciao
    bella ciao
    ces mots chantent dans ma tête
    alors que nous survolons les alpes
    majestueuses montagnes
    enneigées de poudre blanche
    oiseaux aux ailes déployées
    que nous sommes.

    Longues grues
    découvrent les vallées encaissées
    au bas des canines pointues
    glissent sur les pentes vertigineuses
    inspirent
    expirent
    plongent vers le sud
    proche
    ne filent plus vers l’Afrique
    inutilement trop lointaine
    la température élevée
    en Italie
    en Espagne
    suffit à leurs hivers !

    Plus jamais
    le Serengeti
    la Namibie
    à nous l’Europe

    Ciao bella
    ciao bella

    • Cécile C

      Une façon détournée pour parler du dérèglement climatique
      Bravo

    • janickmm

      Ton texte me fait penser aux hirondelles mortes de n’être pas parties assez tôt, réchauffement climatique, néglige.

    • Photonanie

      Beaucoup de poésie pour parler d’actualité climatique…

    • rizzie2

      Superbe idée de faire voler le lecteur au-dessus des Alpes avec dans la tête la chanson Bella ciao !

    • Terjit

      Tout en douceur pour nous rappeler notre triste réalité (et la leur). merci

  5. rizzie2

    Qu’un gars choux lança des cachous aux choucas
    peut m’en chaut
    Mais que le chat du boucher se coucha sous la louche
    puis mâchouilla le chou chinois qu’il léchouilla
    et finalement crachouilla,
    j’en fais mes choux gras !

    • Cécile C

      Très bel exercice de prononciation !
      Bravo

    • janickmm

      Oh ! Trop beau ! Bien sûr que ceux sont des choucas, mais oui !

    • Photonanie

      Très drôle, à répéter 10 fois très vite sans bafouiller 😉

    • marinadedhistoires

      Un bel exercice de diction pour le théâtre ! Bravo Rizzie !

    • Terjit

      Bravo !

  6. Kroum

    « Toujours plus haut »

    Jean a l’âme d’un montagnard. Les sommets, il connait. Son plus beau souvenir ? L’ascension du Mont Blanc l’an dernier.

    Dans sa vie de tous les jours aussi, Jean aime gravir les marches de tous les escaliers.
    A 35 ans il est à la tête de 50 agences de voyages, manageant des centaines de personnes offrant du rêve en barre à une clientèle aisée.
    Sa vie amoureuse est couronnée de succès depuis le jour où il rencontra la fille d’un riche industriel lors d’un Rallye organisé dans un des salons du Plaza Athénée. Pour toujours épater sa « belle » et surtout alimenter grassement le foyer, il fallait bien qu’il ait de grandes ambitions. 4 beaux enfants sont venus compléter sa lignée.

    Mais voilà que cette année, un satané petit virus grippal vient bousculer sa mécanique bien huilée.
    Le chiffre d’affaires de sa société dégringole de manière abyssale depuis mars dernier.
    Un quotidien en mode confiné avec toute sa tribu n’est pas toujours un manège enchanté.
    En résumé, Jean est de plus en plus déprimé.

    Il lui reste tout de même encore un plaisir : celui de prendre l’air sur la terrasse de son chalet à Chamonix et admirer le sommet qu’il a déjà atteint l’an dernier.

    Ce matin, une nuée d’oiseaux est même venue le saluer, lui redonnant le sourire qui l’avait abandonné. A force de les observer dans le ciel en totale liberté, Jean s’est même pris au jeu de vouloir comme eux voler jusqu’à oublier qu’à la seule différence d’eux, il lui manquait des ailes pour ne pas se fracasser sur un sol rocheux.

    • Laurence Délis

      Un texte terriblement d’actualité, jusqu’à la chute, fortement vraisemblable.
      Bravo Kroum

    • Cécile C

      Waouh, la chute est brutale

    • janickmm

      Beaucoup de gens sont comme Jean, espérer et tenir !

    • Photonanie

      Plus on tombe de haut, plus la chute est longue et douloureuse, surtout en ce moment.
      Terriblement réaliste Kroum.

    • rizzie2

      Bien vu ! j’aime le rythme des phrases longues ou saccadées selon le sens.

    • Jacotte

      Il y a un beau travail de rythme, je trouve.

    • soene

      Hello Kroum
      Je n’ai aucune compassion pour ce pauv’ mec riche 😆
      Mais j’adore la façon dont tu as appréhendé la photo proposée par Leiloona, en plein dans la réalité du moment.
      La « misère » s’en prend aux riches comme aux pauvres. La seule énorrrme différence c’est que lui n’a pas de soucis à se faire pour finir le mois 🙄
      e-bises d’O.

    • Terjit

      Quand finalement la vie ne tient qu’à un fil… bravo Kroum !

  7. Laurence Délis

    Faut-il grimper haut pour donner corps
    à tous nos choix
    Répandre le blanc des cimes
    et l’or dans le ciel à venir ?

    Je veux jongler avec le vent
    dire le courage d’avancer
    malgré le brouillard et les ombres
    et m’armer de lumière
    pour lever la main en résistance
    braver le déséquilibre et l’agitation
    les secousses persistantes

    Je veux jongler avec le vent
    Jusqu’à enlacer l’envol léger de nos libertés

    • Cécile C

      J’y vois une note d’espoir

    • janickmm

      Magnifique Laurence, magnifique ! Les mots sont choisis, glissent sur le bout de la langue et s’énoncent clairement.

    • Photonanie

      La dernière phrase est lourde de sens et d’espoir Laurence, j’apprécie.

    • rizzie2

      Superbe ! Mené avec une belle énergie.

    • marinadedhistoires

      Superbe positivité dans ce magnifique poème !

    • soene

      Hello Laurence Délis
      En quête du « graal » de la vie 😉
      Bien pensé, bien écrit.
      e-bises d’O.

    • Terjit

      Comme c’est profond et magnifiquement écrit, les mots surgissent si naturellement. #maitrise

  8. Terjit

    Bérénice est la première à mettre un pied sur la terrasse, suivie quelques minutes plus tard par ses trois compagnes d’ascension. Elle a vanté le panorama, la gentillesse de Jérémy et Rachel, le couple qui tient le refuge, et avec quelques photos en plus ça n’a été qu’une formalité pour les convaincre que l’effort valait le coup. Les trois amies restent assises un long moment sur leurs sacs à regarder le paysage, à écouter le silence à peine perturbé par quelques cris de chocards qui planent au gré des courants. Elles sont fatiguées mais heureuses de partager ce moment.

    En habituée Bérénice sait que Jérémy va venir leur souhaiter la bienvenue, suivi de près par Rachel une théière brulante à la main, mais elles sont là depuis au moins dix minutes et personne ne vient. C’est d’autant plus étonnant que ce matin elle a appelé pour confirmer leur venue. Bérénice se dit qu’ils sont surement au fond du chalet et qu’ils n’ont pas entendu, alors elle se lève et entre. Dans la grande pièce la radio annonce la météo, le feu de bois mène tranquillement sa vie, les tasses prêtes pour le thé attendent sagement l’eau chaude sur une table. Elle appelle, aucune réponse. Elle traverse la pièce vers la cuisine, sans voir l’enveloppe kraft en évidence sur le buffet. Elle ouvre la porte et tellement pétrifiée par ce qu’elle voit elle n’arrive même pas à hurler.

    A ses pieds commence une mare de sang qui va jusqu’à un couteau planté entre les cotes d’un corps inerte, elle reconnait tout de suite Jérémy. Moins d’un mètre plus loin c’est Rachel qu’elle voit, assise dans le coin du mur un verre vide et une boite de cachets posés sur les cuisses. Curieuse de ne pas la voir revenir ses amies entrent à leur tour et découvrent la scène. L’une d’elle prend son téléphone, compose le numéro de la police qui débarque en moins de 10 minutes en hélicoptère.

    L’inspecteur constate la mort du couple, interroge rapidement Bérénice et ses amies mais elles n’arrivent pas à dire grand-chose pour le moment. Il fait un tour rapide de la pièce principale et tombe naturellement sur l’enveloppe kraft, il passe une paire de gants, l’ouvre avec précaution, et découvre à l’intérieur le testament de Rachel :
    « Jérémy s’est laissé embobiné par le complot pédophile et satanique d’Obama et de ses complices. J’ai essayé de le raisonner mais il n’a rien voulu savoir. Hier ils ont volé l’élection de notre Président, notre seul rempart contre le socialisme. J’ai tenté une fois de plus de lui faire entendre raison, mais il a encore refusé de reconnaître l’évidence. Il est devenu un danger pour la patrie, il ne m’a pas laissé le choix. Rachel. »

    • Laurence Délis

      Bravo pour la narration qui nous tient en haleine jusqu’au bout.
      Et quelle chute !

    • Cécile C

      Ah, j’avoue que je ne m’attendais pas à cette chute !
      Bravo

    • janickmm

      Quelle ascension, pour une chute inattendue !

    • Photonanie

      Je ne m’attendais pas à cette chute! Je suis un peu chiffonnée quand même, je ne pensais Obama capable d’autant de noirceur 😉

    • Jacotte

      Joli suspens !

    • rizzie2

      Un couple radical et fusionnel ! Bien amené !

    • Kroum

      Une chute inattendue bien amenée. Bravo terjit

    • laura

      J’admire ce que je ne sais pas faire

    • marinadedhistoires

      Holala, quelle histoire ! Très inattendu, bravo !

  9. Cécile C

    Bonjour,

    Voici en quelques lignes ce que cette photo m’a inspirée :

    Va, prends ton envol mon fils
    Va construire ta vie
    Je te regarde
    Va, cours vole
    Vers ta vie

    Toi aussi, tu as un fils
    Tu lui construis sa vie
    Tu le regardes
    Il court, il vole
    Vers sa vie

    Belle journée à vous et je file lire vos écrits

    • Laurence Délis

      Le cycle de la vie à travers cet envol filial.
      Bien vu Cécile !

    • Photonanie

      Bien vu Cécile, nous donnons des ailes à nos enfants pour leur permettre de voler seuls et d’apprendre à leurs propres enfants à faire de même.

    • marinadedhistoires

      Quelle vigueur dans cet envol sous la vigilance et l’encouragement paternels !

    • rizzie2

      Belle envolée filiale sous regard parental !

    • janickmm

      Quelques lignes griffonnées sur le coin d’une feuille volante, et voilà, cela donne une belle pensée !

    • Kroum

      J’ai beaucoup aimé tes lignes et cette suite filiale entre les 2 paragraphes. Bravo cécile

    • Terjit

      Donner l’impulsion, la confiance en soi. Très joli texte

  10. laura vanel-coytte

    Bonjour à tous
    Voilà ma participation:

    Ekphrasis

    Vertige ou ivresse de l’altitude?

    Fierté ou fatigue d’être monté si haut?

    Panorama ou paysage?

    Lever le bras vers le ciel

    Ou voler par-dessus les hommes?

    Regarder au loin,

    Voir les fourmis en bas

    Ou lever les yeux vers les oiseaux?

    Terre, air et ether

    Feu volé à la montagne,

    Prométhée d’un paysage

    Sublimée par la description?

    A lire aussi chez moi:
    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2020/11/09/mon-poeme-inedit-sur-ce-blog-ekphrasis-6275545.html

    Merci et bonne soirée

    • rizzie2

      Tout dépend du point de vue !

    • janickmm

      Il faut donc bien se placer pour avoir le meilleur angle de vue.

      • laura vanel-coytte

        y a t-il un meilleur angle de vue?

    • Terjit

      Chacun sa vision, personnelle

  11. Photonanie

    Bonjour à tout le monde. Ma participation se trouve sur https://photonanie.com/2020/11/09/brick-a-book-384/ mais également ci-dessous:

    J’ignore pourquoi les gens détestent les corbeaux. C’est vrai que ce ne sont pas les plus beaux et les plus colorés des oiseaux, loin de là, mais ce sont des êtres vivants.

    Moi, depuis plus d’un mois que je suis confiné dans ce chalet de montagne, j’ai eu le temps de les apprécier.

    Il faut dire qu’il n’y a pas la télé, pas Internet et mon téléphone portable a parfois une seule barre de réseau quand je me déplace en levant le bras dans les congères autour du chalet et que j’ai de la chance.

    Oh bien sûr, les premiers jours j’ai adoré être isolé, sans contraintes ni horaires, enveloppé dans l’ouate de neige qui feutre tous les sons qui d’habitude me gênent pour écrire.

    J’ai oublié de vous dire que je suis écrivain. Oui, oui, un vrai, un qui a déjà une dizaine de romans édités à son actif et, en plus, ces derniers se vendent très bien.

    Et donc mon cher agent (je dis cher parce qu’avec ce qu’il prélève sur les ventes de livres c’est vrai qu’il me coûte très cher) a eu la merveilleuse idée de louer ce chalet rien que pour moi, il y a mis des tonnes de provisions, du bois en quantité suffisante pour chauffer tout l’hiver et m’ a asséné un péremptoire

    —”J’attends ton tapuscrit dans 3 mois au plus tard. De toutes manières tu n’auras que ça à faire donc ça devrait aller”.

    Et me voilà, comme un con à essayer d’attirer les corbeaux avec du pain séché. Il faut dire que ce sont les seuls êtres vivants que je côtoie et qu’ils me rappellent qu’il y a une vie ailleurs. Et même s’ils sont moches, malaimés et qu’ils croassent de manière dissonante, ils sont ma seule récréation et c’est dingue comme je les envie de savoir voler…

    • Laurence Délis

      Excellent ! 🙂
      J’ai beaucoup aimé la pointe d’humour, teintée d’ironie dans cet isolement forcé. Bravo Photonanie.

      • Photonanie

        Merci Laurence. Je fais ce que je peux pour garder mon humour… 🙂

    • Jacotte

      Encore une scène bien campée, une tranche de vie bien apéritive !

      • Photonanie

        Merci Jacotte.

    • rizzie2

      Pour faire le portrait d’un écrivain mettez le dans une cage enneigée avec des corbeaux qui volent autour…

      • Photonanie

        Et la neige au lieu des prés verts peut-être 😉

        • rizzie2

          hi, hi, hi !

    • janickmm

      Le port du masque n’est pas obligatoire à cette altitude… en voilà un confinement.. heureux

      • Photonanie

        Gageons qu’il en sortira un chouette bouquin 😉

    • Terjit

      Très bon texte, avec la petite pointe d’humour qui relève le plat ! Bravo

      • Photonanie

        Merci Terjit. A bientôt pour un autre texte 😉

  12. Jacotte

    On en apprend tous les jours

    – Alors, qu’est-ce qu’il fait ?
    – Il lève la main.
    – Laquelle ?
    – La gauche.
    – Merde. Et la droite ?
    – Je ne vois pas bien. Il tient quelque chose.
    – Quel genre ?
    – Genre gobelet.
    – Remerde. Combien d’oiseaux ?
    – De sept à dix, compte tenu du mouvement qui brouille l’observation.
    – Ils bougent tous ?
    – Tous sauf un.
    – Ah bon ? Un ne bouge pas ? Ça change tout, tu es sûre ?
    – Oui, il est posé sur la rambarde, il regarde les autres mais ne bouge pas.
    – C’est bon, ça. Alors, je récapitule. Homme blond, barbu, lunettes, la quarantaine, en tenue de sport chaude, debout sur une terrasse de montagne, trois quarts droit, entouré de six à neuf choucas en vol et d’un immobile, sur fond de sommets enneigés, un peu flous, lève la main gauche alors que la droite serre un gobelet. Ça fait 47, comme cote. Pas terrible. Tu crois qu’on pourrait le pousser un peu ?
    – Veux-tu dire le pousser dans le vide ? C’est interdit.
    – Pas le pousser dans le vide, juste le bousculer un peu, pour avoir une posture un peu plus punchy.
    – Qu’entends-tu par bousculer ?
    – Ou tirer sur les oiseaux, on a ce qu’il faut, non ?
    – C’est interdit aussi, à cause des avalanches.
    – Mais oui, c’est bon, ça, une avalanche ! Je prends le flingue, tu déclenches à 1 milliseconde.
    – C’est interdit. Tu prends un risque élevé compte tenu de l’enjeu.
    – Fais pas ta mijaurée, contente-toi de déclencher.
    – Il bouge. Il a lâché son gobelet. Il se tient le bras gauche. Il tombe.
    – Dans le vide ? Hé, réponds, il tombe dans le vide ??? Déclenche, bordel, déclenche !!!
    – Non, pas dans le vide, sur la terrasse.
    – Ah bon ? Et les oiseaux, ils font quoi ?
    – Ils s’approchent.
    – C’est bon ça, ils s’approchent et ils font quoi ? Ils ont l’air menaçants ? Ça ferait monter la cote, ça.
    – Pas menaçants. Ils tournent autour, en sautillant.
    – Tous posés autour ?
    – Oui, sauf un, toujours le même. Il nous regarde.
    – Qui, l’oiseau ?
    – Non, l’homme.
    – Impossible, on est indétectables.
    – Il regarde vers nous.
    – Mais tu dis qu’il est couché.
    – Non, j’ai dit qu’il tombait. Mais il est à genoux et il regarde vers nous.
    – Et c’est tout ? Ses mains, elles font quoi ?
    – Elles tiennent quelque chose de noir et brillant.
    – Tu déconnes, là ?
    – Non.
    – Un truc noir et brillant, genre flingue ?
    – Oui.
    – Putain, mais tu pouvais pas le dire plus tôt ???
    – Tu n’as pas posé la question. Je ne réponds qu’aux questions que tu poses.
    – OK, intelligence artificielle de mes deux !!! Et maintenant il fait quoi ?
    – Il tire. Ça fait grimper la cote. Je déclenche la prise de vue ? Il a tiré, c’est trop tard. Tu ne réponds pas ? Selon mon algorithme, le silence de l’opérateur signifie soit que le micro est défectueux, soit que l’opérateur s’est éloigné de plus de 4 mètres, soit qu’il ne peut ou ne veut répondre. Y a-t-il un autre cas que tu souhaiterais me soumettre pour accroître mes connaissances ?
    – Aaaaargh.
    – Je compare ta réponse avec ma base de données. Cette réponse correspond à 3 contextes présents dans ma base : « mécontentement/frustration/impatience », « orgasme », « agonie ». En prenant en compte l’intensité et la richesse sonores de ta réponse, le contexte le plus probable est « agonie ». Agonises-tu ? J’ai besoin de ta réponse pour mettre à jour ma base de données. Le silence de l’opérateur après une réponse de type « agonie » est associé à 95 % au contexte « mort ». Es-tu mort ? En l’absence de réponse, je classe la séquence de ce matin dans « contextes à enrichir ». J’ai été très heureuse de cette nouvelle occasion d’apprendre avec toi, Albert. Je te souhaite une bonne journée.

    • Photonanie

      Très, très drôle! On ne voit rien venir et la chute (la vraie, pas celle sur les genoux) est délectable 🙂

    • marinadedhistoires

      Ohlala , super drôle, original et réussi, j’applaudis !

    • rizzie2

      Bien vu et très drôle, bravo !

      • Jacotte

        Merci Rizzie !

    • Laurence Délis

      Excellent dialogue ! Les répliques s’enchaînent avec brio jusqu’au final… réjouissant 🙂
      Merci, Jacotte, j’ai bien ri.

      • Jacotte

        Merci Laurence !

    • janickmm

      Belle imagination, un texte qui nous tient en haleine, de belles informations sur A.I. excellent

      • Jacotte

        Merci Janick !

    • Terjit

      Qu’est ce qu’il est drôle ce texte, tellement inattendu et parfaitement maitrisé. bravo !

      • Jacotte

        Merciii Terjit !

  13. Jacotte

    Merci Photonanie et Marina, très heureuse de vous avoir diverties 🙂

  14. Céline

    Bonsoir, pas de voyage en train ce matin, voici donc mon texte, bonne lecture.

    Parfois il faut oser aller au bout du chemin,
    Se lancer à l’assaut du col le plus haut,
    Repousser ses propres limites,
    Affronter ses propres peurs.
    Ça demande un certain courage
    Que l’on pense souvent ne pas (ou plus) avoir.
    Mais, au final, c’est souvent le premier pas qui est le plus dur.
    Et puis, arrivé là-haut quelle fierté d’y être parvenu, d’avoir osé.
    Toutefois, il reste encore quelques petites choses à faire.
    Tout d’abord, profiter de la vue. Admirer le chemin parcouru, se rendre compte de l’exploit accompli.
    Puis, souffler un bon coup car la montée a pu être plus ou moins rude.
    Enfin, laisser s’échapper les poids accumulés, ceux pourquoi on a osé l’ascension…
    Pour simplement se libérer !

    • Jacotte

      J’aime bien la conscience que tu mets sur les étapes qui suivent l’ascension.

    • Kroum

      Un texte à méditer. Bravo céline

    • Photonanie

      C’est tellement vrai ce que tu décris si bien!

    • Terjit

      Oser pour vivre, très beau texte

  15. marinadedhistoires

    Une ascension au sens propre et figuré pour atteindre la belle liberté ! Joli !

    • Céline

      Merci

  16. Photonanie

    S’affranchir de la gravité dans tous les sens et devenir léger. Un beau programme!

  17. Tamaazouzt Chennit

    Bonjour tout le monde, je suis nouvelle ici, disons que je viens juste de découvrir ce beau monde ! Est-ce le même thème pour demain lundi 16 ?

    • Alexandra K

      Soyez la bienvenue !
      Désolée, j’ai été prise par le temps et je n’ai pas pu poster de nouvelle photographie, mais j’en poste une dans l’heure.
      A la semaine prochaine.

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