A lundi pour la publication des textes !
Une photo, quelques mots n° 392
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A lundi pour la publication des textes !
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Lundi 28, on est d’accord ?
Scouzi, mais je débarque, et j’ai achevé mon texte, ce soir.
Et si on disait lundi 25? 😉
…pas mieux !! 😀
Adolphine écrit. Chaque jour, sauf le dimanche, Jour du Seigneur, elle va dans son café préféré, s’installe devant son thé Souchong Impérial et avec son stylo que lui avait offert Germain, feu son mari, elle remplit les pages blanches de son écriture régulière et précise. Peu de ratures. Elle semble avoir la plume facile. A quatre vingt ans, sa production pourtant récente est remarquable : dix ouvrages.
Son registre peut sembler insolite : elle se spécialise dans une littérature, comment dire, osée, coquine, érotique, quoi… Mais pas du pornographique moderne, non, des romans destinés aux séniors. Du basique, comme autrefois. Où on prend son temps, on parle, on se tripote, on rigole. Pas de spécialités à renforts de textiles nouveaux, de haute technologie, de violence malsaine. De l’érotique à l’ancienne. Des matelas à ressort, des vrais draps en lin, des dessous en dentelle du Puy, des positions Kama Sutra version sanskrit.
Son lectorat est fou d’Adolphine. Elle réveille chez eux tous les fantasmes enfouis, les désirs sortent du placard, les gaines refont leur apparition, les fanfreluches ne sentent plus la naphtaline. Les bibliothèques d’EPHAD ont toutes « Le rémouleur bien affûté», « A cheval dans ma quatre chevaux », et bien d’autres. Les clubs d’Anciens ont délaissé le scrabble et partagent leurs expériences avec passion. Les enfants et petits-enfants se débrouillent seuls. La France rajeunit.
Mais ce matin, un décret du Ministère du Consensus Mou est tombé. « Par principe de précaution et pour préserver les opinions morales de chacun, toute littérature faisant allusion à un quelconque élément sexuel sera interdite à compter du premier février. La liberté de tous les concitoyens sera ainsi respectée».
Adolphine abrège la fin de l’ouvrage en cours. Elle raconte brièvement ses deux héros qui se rhabillent en nage, la femme en pleurs qui déclare se retirer nonne chez les carmélites et lui, le macho, qui décide de changer de sexe et s’abonne à « L’Echo de la Mode ». Fin de l’ultime roman.
Adolphine plie alors lentement ses affaires et sort du café. Une limousine noire l’attend. Elle embrasse le ministre qui l’attend à l’intérieur. « Merci, mon fils adoré, pour ton décret. Il était temps, j’étais vraiment à court d’idées. ».
Mohoho, la chute en queue de poisson !
N’empêche (mets le bas, on te regarde !)… XD
Et allez ! J’ose ; « des positions Kama Sutra version sanskrit », mais pas sans cris, dis ?
woOOoké, je sors 🙂
Une chute comme tu sais les faire. Conquis par le thème de ton texte et surpris à la fin sur un large sourire. Bravo Cloud!
Bonjour,
Génial, la chute est absolument inattendue et l’histoire originale et coquine comme il faut ! Bravo
J’ai pensé un instant que cette écrivaine senior pouvait être affectée par ce nouveau décret, mais Cloud n’avait pas écrit son dernier mot, l’espéré dernier mot qui nous fait voler en éclats de rire !
Super la chute vraiment inattendue après l’excitation qui jalonne le texte 🙂
Ah « L’Echo de la Mode », le rempart de toutes les vertus ! Bravo pour l’histoire !
J’adore les titres de ses livres, le Ministère du consensus mou et quelle chute, je ne l’ai pas vu venir.
Youhou, les écrits-vents !
Pour ma part, vous pouvez la consulter sur mon blog (et peut-être promener alentour… histoire de mieux -m’y- voir ?).
Pas d’acrostihe, cette fois, non : une prose…
http://niak65poletique.canalblog.com/archives/2021/01/18/38772867.html
Et sinon, si-dessous.
A + !
Reste, Ô…Mel’ !
Mel’ regardait vaguement ces quelques yeux graisseux le narguer en flottant à la surface de son bouillon dont le fumet peinait autant à rendre celui des rares os de poulet qui avaient baigné dans la marmite qu’à faire état de la fraîcheur des légumes sensés justifier son titre de ‘soupe du jardin’ qu’annonçait la tablette du menu, posée sur le manteau de la cheminée saugrenue, à l’auberge où il s’était résigné à faire halte.
Toutes les morts à venir qui l’entouraient étaient soit bruyantes, soit éteintes avant l’heure, évidemment rustres, rurales, illettrées et nauséabondes. Laquelle de ces âmes serait bientôt damnées par sa seule présence ? Il se posait la question pour la forme; il n’avait aucune intention d’en infester aucune – trop maigres, promises à des calamités séculaires qui les cernaient déjà, comme la peste, le viol, le pilori dans le meilleur des cas. N’était ce moine, là, près de la porte…
Il sentait monter en lui la prochaine vague impétueuse du temps qui le jetterait sur le rivage d’une autre époque avec le même objet à tenir : maudire et promettre à l’enfer.
***
La fin de la guerre sonnait partout comme une fête; il savait qu’il n’en était rien, Ô combien ! Imma’ peut-être, se réjouirait-elle de cette ambiance. Mais il n’aura jamais voulu qu’elle le suive, alors… Elle n’était plus là depuis bien longtemps ! Depuis bien plus que les cent cinquante ans auxquels il avait souscrit, jeune et fou ! Ce fut le mieux qu’il aura pu jamais… ne pas faire : l’entraîner, Elle, dans son périple morbide, sombre comme la première caverne; surtout pas jusqu’à ces tavernes où des jeunesses enivrées se gorgeaient d’illusions mortes-nées – et bien profond ! malgré l’accordéon, le jazz et tous ces beaux gars disposés… à faire bientôt table rase… du « pas assez »…
Mel’ paya donc son “juste un dernier” cardinal et s’en fut porter plus avant, dans le temps (incertain pour d’autres), sa malédiction viscérale.
Aurait-il préféré le pal ou le camp de concentration…?
***
Son hôtel réputé désormais déserté par toute sa riche clientèle, Mel’ demeure là, son repas négligé à bout de bras (…à perte !), des feuillets sous le nez qui ne changeront rien à la situation… désastreuse et inerte… Il ne voit plus que cette île d’autrefois envahir cette table… Et, subitement interdit, se rassure : “ …confinement… confinement… Oui ! Je l’ai bien compris, Mon Maître : tu me rabats les cons finis pour que j’en fasse le tri ultime; finalement… à ta place, gros dégueulasse ! “
“ Mais moi, j’en aurai fini quand, dis ?
…T’ai quand même livré Gandhi…”
Lecture en référence : « Melmoth ou l’homme errant », premier roman ‘terrifiant’ (1820…bien avant qu’on en vienne aux films d’horreur), de Charles Mathurin. Je vous le recommande, il a une construction étonnante (six récits imbriqués, sans difficulté de lecture), un langage étonnant de modernité inventive… toute baignée des récentes Lumières… mais au bord de l’ésotérisme… un régal, je vous dis ! 🙂
Merci pour la référence. Bien que les récits terrifiants ne soient pas ma tasse de thé, j’ai bien apprécié l’originalité de ton texte. Bravo !
Une atmosphère glauque fort bien décrite mais qui n’en demeure pas moins inquiétante et, pour moi, peu confortable…
Un récit glaçant mais fort bien écrit. Quelques clins d’oeil ajoutent à l’atmosphère absurde du texte. Le confinement limite au moins les risques de rencontrer une telle grande faucheuse satanique dans un restaurant…
L’ambiance de mon petit restaurant chinois me semblait plus cool… je ne sais pas pourquoi…
Oups… terrible… au point de ne pas souhaiter la réouverture des restaurants… bravo
Il était attablé seul à cette grande table dans ce salon de thé. Il écrivait.
Il avait passé une bonne partie de la matinée chez le coiffeur pour aboutir au bout d’une attente interminable à cette couleur : blond platine. Il les écoutait parler.
Certaines décrivaient leurs derniers achats dans les grands magasins, d’autres faisaient rêver le salon avec leurs prochains projets de voyages ou les dernières vacances.
Il avait juste murmuré ce qu’il voulait et le coloriste s’est exécuté.
Deux heures et demi plus tard, il était dehors à flâner entre les ruelles à la recherche d’une bonne sandwicherie pour déjeuner.
Il observait le monde s’agiter autour de lui.
Au milieu de l’après-midi, il fut attiré par la devanture de ce salon de thé et cette grande table qui semblait l’appeler, lui. Il entra, s’assit et commanda.
Deux tartelettes, trois cafés et un chocolat chaud plus tard, il était toujours là, attablé devant la vitrine du salon de thé, le dos tourné à la salle qui, peu à peu, se désemplissait. Il noircissait son cahier.
Ses phrases se déliaient, ses mots s’entrechoquaient. Parfois il les raturait, d’autres fois il les soulignait ou écrivait en lettres capitales.
Bientôt 20h en cet après-midi ensoleillé d’été, l’heure de la fermeture allait sonner. Personne n’osait le déranger, même quand on venait lui apporter sa collation.
Rien ne pouvait l’arrêter dans ce monologue avec son carnet. Son corps se mouvait au rythme de son poignet ; ses feuilles, elles, se taisaient, se contentant de recevoir ce qu’il leur offrait. Son visage resplendissait.
Sur la pointe des pieds, la serveuse se rapprocha avec l’addition en lui murmurant presque religieusement qu’elle allait devoir débarrasser sa table pour fermer.
Il releva la tête, émergea dans la réalité qui l’entourait, se leva, régla et quitta le salon de thé.
Main dans la main avec sa solitude, il s’engouffra dans un bus en se mêlant provisoirement à la foule qu’il croisait. Lui rentrait, elle venait se divertir et profiter des terrasses d’été.
Il pressa le pas pour rejoindre son studio où sa bibliothèque bien fournie l’attendait. Juste à l’idée de cette soirée à venir, son cœur s’impatientait.
Merci de rendre – avec une humble retenue… la chaleur, discrètement contenue, à ces moments familiers – que nombre d’entre nous partageons sans doute, dans un lieu singulier, exempt de notre histoire connue où l’on peut s’en raconter… des histoires !
Bien vu !! 😉
Bonjour,
La solitude n’existe pas avec un livre
Merci pour ce texte
Bon lundi
Je me suis facilement laissée emporter par l’ambiance feutrée et appliquée enveloppant ton personnage.
Comme dit mon voisin cafetier, le malheur c’est que ça ne consomme pas grand-chose un écrivain… et ça occupe quand même une table…
Très belle description d’atmosphère. Bravo, le texte donne envie.J’ai beaucoup aimé « ses feuilles se taisaient, se contentant de recevoir ce qu’il leur offrait ».
Ambiance détendue, à l’aise, la seule chose qui compte est de trouver un endroit inspirant, et bien entouré, même s’il pense être seul, autour de lui il y a du mouvement, de la compagnie, c’est sans doute pour cela que la solitude le rattrape dès qu’il met le nez dehors.
Dès les premiers mots on est dans l’ambiance, on voit le café se vider, on passe d’observateur à acteur. Bravo Kroum, et merci pour ce moment de calme
Et voici, c’est ici https://janickmm.wordpress.com/2021/01/24/5472/
ou par là
Pardon, j’ai froissé vos draps, .. elle l’écrit, comme une excuse, … le temps de recevoir vos caresses douces et parfaites emplissant tout mon être de vous,
Moi, c’est mon corps, ma peau, mon souffle que je laisse vagabonder sur votre lit, les instants de bonheur que vous m’offrez tapissent le fonds de mon cœur, je m’en sers lorsque je traverse des moments moins sereins, je pioche au hasard, entre tendresse, rire, caresse, bien-être, et telle une gomme magique, tous ces sentiments effacent doucement mes vilains maux.
J’en profite, je prends tout ce que vous me donnez avec tant de talent et de simplicité, généreusement. C’est féroce et brutal d’être ainsi aimée, je ne connaissais pas cet amour porteur, qui élève aux nues, met de la lumière sur la peau, du rire aux lèvres et des étoiles au fonds des yeux. Je ne connaissais pas.
Elle relit. Elle rature. Corrige un mot le remplace par un autre.
Je profite et je prends ce que vous me donnez avec tant de talent et de simplicité, généreusement, humblement. C’est féroce et brutal d’être ainsi aimée, je ne connaissais pas cet amour qui me porte, élève aux nues, met de la lumière sur ma peau, du rire aux lèvres, des étoiles au fonds des yeux.
Le stylo à la bouche, elle relit, lit encore, déguste une gorgée de thé, le savoure. Chung, le patron du petit restaurant, son ami de toujours est son premier lecteur, neutre et impartial, franc.
Je me laisse glisser contre votre peau, juste pour vous aimer. Profiter de vous est mon luxe.
Une douce gorgée de thé vert japonais, termine sa course, et la réchauffe.
Chung !? Chung !? J’ai terminé, tu viens ?
Il vient, d’un pas altier, effleurant à peine le sol, discret et sûr de lui, il vient, prend place à sa gauche, et lit.
Saveur douce-amère…bien sur 😉
Et oui ! …
Doux frisson de jouer un peu la voyeuse et d’aimer ça malgré tout 🙂
De doux frissons bien supportables… merci !
Une geisha écrivaine : quelle superbe idée ! J’ai beaucoup aimé aussi l’idée de la réécriture d’un paragraphe qui sonne d’ailleurs beaucoup mieux dans la seconde version ! Bravo !
Ah ah ! Pour la réécriture je me suis laissée aller.
C’est super. Un texte qu’on aimerait recevoir. Poésie, sensualité,… Excellente idée cette correction qui ajoute une finesse et un léger sens différent. Bravo, j’ai adoré.
Avec un joli timbre et que l’on decachète fébrilement, merci.
ouah!!!!
J’aime beaucoup l’idée de la réécriture, de l’élagage. Juste très envie de savoir ce qu’en pense Chung dans son rôle « neutre » 🙂
après un long silence, il a incliné la tête pour donner son accord.
Mais qu’ils sont beaux et doux tous vos textes, un régal de vous lire! merci pour ce moment!
Plaisir d’écrire, plaisir d’offrir; c’est le lieu… On joue le jeu, tu prends, tant mieux 🙂
Merci vraiment !
Infiniment merci !
Elle avait réussi à convaincre sa famille d’aller se promener sans elle, prétextant un petit coup de fatigue incompatible avec la frénésie des rues tokyoïtes. Quelques jours avant, au fond d’une impasse, elle avait repéré un salon de thé à la décoration Élisabéthaine aussi désuète que charmante, c’était l’endroit idéal pour être au calme et ne pas être vue. Son petit carnet marqué « Tokyo 62 » à la main elle poussait la porte dans cet après-midi à la moiteur étouffante. Il n’y avait que deux tables, aucun client, et elle fut accueillie avec surprise par le patron qui n’avait certainement jamais vu d’occidentale venir chez lui. Elle commanda au hasard un thé en montrant du doigt une ligne de la carte écrite uniquement en japonais, et s’installa devant la baie vitrée.
Une fois servie son stylo commença à courir sur le papier. Les mots se bousculaient si vite qu’un observateur aurait pu croire à un exercice d’écriture automatique mais il n’en était rien, elle ne faisait que retranscrire toute la souffrance de l’éloignement de celui qui était resté à Paris, et qu’elle aimait en secret. Elle savait qu’ils seraient séparés durant l’été, chacun vivant par nécessité sa vie de son côté, mais le manque était si grand qu’elle avait besoin de l’exprimer.
Le temps fut venu de rentrer, elle se jura de revenir aussi souvent que possible se réfugier dans sa nouvelle tanière. A chacun de ses voyages elle trouvait de nouveau des prétextes et pu ainsi combattre son absence estivale, être avec lui par la pensée et lui préparer une avalanche de mots d’amour dont il se délectait à chaque fois. Plusieurs étés passèrent ainsi. De pages en pages elle lui exprimait la douleur de l’absence, lui confiait ses désirs les plus fous, s’extasiait sur les plaisirs partagés, rêvait sans y croire vraiment d’une vie ensemble, mais prenait un soin particulier à lui rappeler qu’elle connaissait les règles du jeu : les amours secrets n’ont souvent qu’un avenir éphémère. Elle ne le savait pas encore mais elle se trompait.
Probablement en raison de soupçons ses carnets furent découverts. En l’espace d’un instant elle crut tout perdre : sa vie conjugale sans relief mais confortable et rassurante, autant que cet amour passionnel et secret qui faisait le sel de sa vie. Rejetée par son mari pour sa trahison, et persuadée de l’être par son amant pour son imprudence, elle a vu les abysses s’ouvrir devant elle mais ce n’était qu’une illusion, ce sont des bras prêts à prendre tous les risques, à tout remettre en cause pour ne pas perdre une telle merveille qui se sont ouverts.
On dit souvent que la vie est pleine de surprises, on oublie aussi souvent de dire qu’un amour entier et sincère ne peut pas rester inassouvi. Les mots d’amour qui s’écrivaient au passé ou au futur s’écrivent maintenant au présent. Que la vie est belle finalement !
Entièrement d’accord, Terjit, la sincérité avant toute chose. Merci !
Un magnifique « présent » offert par la vie… Une mise à plat des choses et un nouveau départ. Merci pour ce texte plein d’espoir.
Je bisse ! Tout pareil que photonanie… Merci, aussi.
Le pouvoir de l’écriture joliment démontré ! Bravo !
C’est très beau et vraiment bien écrit. Chaque être est complexe ; il faut l’admettre pour soi et pour les autres. D’où les surprises. Un conseil : il ne faut jamais lire les carnets intimes de ceux qu’on aime…
Un ami m’a dit un jour que rien n’était irréversible. Ton texte le démontre.bravo terjit!
Bonjour et bon lundi
Voici mon texte
Je m’étais installée là, devant la fenêtre de ce petit restaurant, je savais qu’à cet endroit précis, je pourrais espionner sans être vue de cette starlette montante en compagnie de cet homme qui je le savais n’était qu’un vulgaire revendeur de drogue ! Une fois la photo prise, non seulement, je deviendrais riche mais un salopard serait mis en prison.
Des mois que j’espionnais la boutique d’en face, enfin quand je dis boutique, une couverture oui, pour ce sale personnage. J’avais les preuves en photos de son trafic dégueulasse, en plusieurs exemplaires et déposées sur le Cloud, un endroit sûr ! Ah les voilà, clic, clac dans la boîte. Demain la police serait mise au courant, la photo vendue dans les journaux à sensations et moi, j’aurais enfin la vie dont je rêve, revendeuse de drogue !
Qui irait imaginer qu’une petite journaliste irait reprendre un trafic aussi lucratif …
Rhhoooo! 😉 Chute inattendue et drôlement choquante 😀
Merci ! Choquer mais de manière drôle est tellement bon 😉
Court et efficace ! Bravo !
Merci beaucoup
Bravo. Une double lecture. L’une se veut morale, l’autre non, mais cette dernière donne toute la valeur au texte. On attend maintenant qu’une autre journaliste agisse de la même façon… Peut être un futur texte…
Merci, de temps en temps , ça fait du bien de jouer avec la morale 😉
Cloud mais pourquoi pas, en voilà une bonne idée
Ah, on est bien dans le « noir », là; bravo !
Merci beaucoup !
Oh ! Quelle chute !
Merci ! L’écriture permet cela, d’être immorale et j’adore
Duplicité un peu glaçante… la fin justifie les moyens parait-il…
A la lecture de chacun des textes, je note l’importance de l’écriture. Elle joue un rôle essentielle. J’aime aussi la façon personnelle que chacun-e d’entre vous a de décrire une photo
Merci à vous pour cela
Entièrement d’accord. C’est fabuleux de voir comme chacun a son prisme de lecture et d’écriture. Les ateliers d’écriture sont une mine pour ça.
Bonjour ! Voici ma participation :
Madeleine d’étoffe : https://prose-poetique-avec-dix-mots.blogspot.com/2021/01/madeleines-detoffe.html
Et merci pour ce défi !
( j’en propose également, si le cœur vous end dit 😉 )
Bonjour et belle semaine
Capharnaum
Joli petit port de pèche
en Galilée
sur le lac de Tibériade.
Rien à voir avec cet amas
de choses hétéroclites
déposées ça et là
dans ces deux pièces
mais quelle pagaille !
Il serait utile de faire le tri
un coup de vent
serait bénéfique
laisser en Chine
ce qui vient de Chine
aérer son esprit
sans grillage ni œillère
dépoussiérer les tentures
les faire disparaître.
Retourner à Capharnaum
sur les bords du lac
ou de tout autre lac
regarder au loin
laisser venir l’inspiration
qui vous guidera la main
sur le carnet acheté le matin
se vider l’esprit
se remplir l’âme
et enfin
se retrouver.
Prête pour un nouveau départ? Bonne route alors.
Envie de faire le vide ! j’y ai pensé aussi s
Bien vu. Un horizon propice au rêve et à la création est préférable pour s’épanouir.
Il reste des places sur ton (en)vol ? 🙂
Envie d’autre chose, besoin de s’échapper et d’aller prendre l’air, une grande bouffée d’air, peu importe où mais « changer tout » …
Bonjour,
Je fais de la sophrologie et je pense pratiquement toujours à l’image d’un lac pour me vider l’esprit !
Faire le vide, comme ça fait du bien au propre comme au figuré
Merci pour ce texte qui fait du bien
Ce texte donne envie de se laisser envahir par le calme, la sérénité, pas un luxe en ce moment. Merci
Bonjour. Voici mon texte. Bonne lecture et bonne journée.
Non essentiel, le couperet était tombé
Encore plus vif que la lame du bourreau.
Pourtant il avait envie de la défendre sa petite salle et sa cuisine « maison ».
Que dire aux habitués,
Aux pressés du 2ème bien serré,
Aux étudiants flâneurs,
Ou en pleine révision
Qui cherchent un peu d’échange humain entre deux partiels…
Et puis… Elle… que lui dire…
Comment lui annoncer que sa place « non officiellement réservée » n’est plus disponible ?
Que son « bol d’air urbain » trouverait porte clause ?
Baisser simplement son rideau ?
Ne plus la dévisager de dos ?
Ne plus se tordre l’esprit pour savoir ce qui lui passe par la tête ?
Ne plus essayer d’imaginer d’autres moments près d’elle ?
Que ces quelques-uns baignés dans cette douce lumière ?
Et si…
Et si il osait…
Lui ouvrir la porte quand elle se présenterait…
La faire passer par la porte de derrière…
L’installer à sa place habituelle…
Avec son éternel cappuccino-pain au chocolat…
Et peut-être oser lui avouer…
Oser enfin lever le rideau sur ses sentiments…
Qu’il ose : oser, c’est essentiel !
Mais bien sûr qu’il faut qu’il ose se jeter à l’eau pour ne pas être noyé par les regrets 😉
Joli et plein d’imagination !
J’adore ce texte plein de sentiment et qui colle malheureusement à l’actualité. Une bouffée d’air frais dans cette période trouble fait beaucoup de bien. On peut encore rêver…
Il est rien chouette, ce double-rideau !! 😀
Hummm, plein de réflexions, de questionnements, de petits pas de côté, et puis Zou ! Le temps presse et il est précieux ce temps qui file on ne sait vers où…
Oui, qu’il ose.bravo Céline!
En voilà bien un sujet « essentiel ». J’espère qu’il va oser ! Merci Céline !
Bonjour à tout le monde. Ma participation est sur https://photonanie.com/2021/01/25/brick-a-book-392/ et aussi ci-dessous.
Bonne semaine.
J’étais entrée par hasard dans ce café de Hanovre. Je cherchais un endroit où me désaltérer mais surtout où me poser pour réfléchir à ce que j’allais faire.
J’avais parcouru quelques rues au hasard depuis mon arrivée et mes pieds légèrement meurtris avaient fini par crier grâce.
D’un regard à travers la vitrine, j’avais anticipé immédiatement l’ambiance chaleureuse, élégante et un peu démodée. La serveuse portait un petit tablier blanc comme dans les vieux films. Le capuccino était servi dans une très belle tasse en porcelaine posée sur un plateau où se trouvait également un assortiment de petits chocolats. Le tout était très raffiné et je me suis enfin détendue.
Je me suis même surprise à sourire. J’avais bien fait de ne pas me laisser tenter par un bar moderne, clinquant et bruyant. J’avais besoin de calme pour trouver une solution.
J’étais venue dans cette ville dans le cadre d’un échange étudiant mais, contrairement à ce qui était prévu, personne ne m’avait accueillie à mon arrivée à la gare.
J’avais emporté un dossier où se trouvaient les coordonnées des personnes censées m’héberger mais je ne maîtrisais pas encore suffisamment l’allemand pour oser m’adresser à une personne en rue et lui demander de me guider. Et bien sûr j’avais vidé la batterie de mon portable en répondant à toutes les copines qui m’avaient appelée pendant le trajet en train pour me souhaiter bonne chance.
Je compulsais mes papiers du fond de la banquette en velours où j’avais trouvé refuge et je regardais la personne attablée juste devant la fenêtre.
Elle semblait être une habituée et, sur un seul geste, la jeune fille allait remplir sa tasse et lui proposer quelques douceurs pendant qu’elle semblait corriger des copies.
Quand elle m’entendit expliquer mon souci à la serveuse, elle se retourna vers moi avec un grand sourire, se présenta et proposa de m’aider. Par chance, elle était professeure de français dans un Gymnasium.
Il y avait eu un simple malentendu avec la mère de ma famille d’accueil qui, de son côté, s’inquiétait de ne pas me trouver à la gare…où elle s’était présentée deux heures trop tard. Après ces débuts un peu mouvementés, je me suis très bien adaptée à la vie locale et je suis souvent retournée dans le premier endroit qui m’avait porté chance dans cette ville.
Une histoire (ou un souvenir) qui intègre bien l’ambiance décalée du lieu et la position de dos du personnage.
A la fois une fiction mais aussi un souvenir d’un café (berlinois celui-là) au look un peu hors du temps 🙂
Joli souvenir bien raconté. On est dans l’ambiance et on est heureux du dénouement. Une belle histoire qui met de bonne humeur.
Merci Cloud. J’aime quand ça finit bien et je voudrais qu’il en soit toujours ainsi dans la « vraie vie » 😉
Finesse du (por)trait… Ambiance feutrée… Un moment doux-chocolat; merci.
Merci Tiniak, je pense qu’on a plus que jamais besoin de douceur.
Sensation que ce récit est vrai, réminiscence.
En réalité, pas grand chose de vrai, juste l’inspiration de la photo 😉
Moi aussi je me suis laissé prendre par le côté vécu de l’histoire. Bravo, très bien mené, et dénouement heureux qui rassure.
Tu trouveras rarement des fins tragiques chez moi. La vie n’est pas toujours rose alors, quand j’ai le choix, j’aime que ça finisse bien 😉
Merci pour ton com.
Elle est là, de dos, dans la lumière de la vitrine, petite sous les plis d’un rideau théâtralement drapé et éclairée par les tulipes renversés des luminaires. Coloration Garnier Blondeur Vénitienne, veste stricte de velours bleu foncé, lunettes à montures épaisses, visage légèrement penché dans une attitude studieuse loin de la vaisselle oubliée sur un côté de la table.
Première vision d’elle enregistrée sur la mémoire de mon disque dur, fixée à jamais comme un portrait à l’huile ou une photographie sortie d’un album de famille. Que sera-t-elle pour moi ? Un prénom, un accent, un parfum, un souvenir, une histoire, une passion… ou une fuite, un regret ?
La photo qui capture un moment qui restera unique et qui engendre plein de questions sur la suite…
Ah, L’Un possible…
Mémoire vive, instant crucial, un choc !
elle est visiblement un bon souvenir, c’est déjà pas mal.
Texte court, mais efficace. Il raconte bien le désir de figer le délicieux moment où le rêve reste intact…
Avant
Avant, j’aimais m’asseoir dans un café ou un restaurant, seule
Entre un livre et le paysage urbain ou naturel
Boire une bière, un café ou manger un morceau
Tu me rejoignais et nous partagions le récit de nos journées
Si cette station assise n’était qu’une pause dans mes promenades
Je savais que cette journée se terminerait avec toi
De novembre au mars du confinement et de mai à octobre
J’ai fait quelques haltes assises, elles me semblaient fades
Par ton absence qui était devenue permanente
C’est pour cela qu’il y a un avant et un après toi
Et que le confinement s’est fait pour moi,avant le général
Dans le deuil
Comme je te comprends… beaux moments de partage et de complicité qui ne s’effacent pas
merci
Comme ça fait du bien de retrouver quelques moments suspendus, du temps de la vie normale. Merci
Assise dans mon café préféré, j »attends. J’aime ce lieu, qui me rappelle le léger encombrement qui règne au coeur de mon appartement. L’avantage d’être ici est que je n’ai pas à ranger, ça c’est cool. Je n’ai pas non plus à me lever pour me faire un café et grignoter une cochonnerie.
Mais bizarrement, alors que je suis face à la fenêtre, personne ne passe dans la rue. Pourtant c’est un quartier commerçant d’habitude, bizarre. J’attends toujours, mais je me demande si ne me suis pas trompée de jour ou de café ? Depuis le dernier confinement je n’ai pas vu mon frangin. Toujours débordé par son boulot, sa vie de famille parfaite, sa vie… Moi, je vis seule, sans enfants et m’occupe de notre mère. Je suis en fait devenue la mère de ma mère avec l’âge, la dépendance qui s’installe. Je suis la cadette, même à 47 ans, il est toujours le grand frère protecteur. Exemple, je dois acheter une nouvelle voiture et bien c’est Monsieur (le mâle) qui fait le négociateur. Forcément, étant une pauvre fille, je n’y connais rien. Bon, honnêtement, c’est pas faux.
Mais ça m’agace, je suis quand même en âge de prendre des décisions. Mais bon, c’est surtout l’occasion de le voir, de discuter avec lui. Il me manque, mais, chut, je ne dois pas le montrer. Je suis hypersensible alors c’est compliqué, quand je constate que les larmes montent j’utilise l’humour, je le taquine. Malheureusement j’ai un humour qui tombe souvent à côté.
En attendant que monseigneur daigne arriver, et comme j’ai toujours un calepin sur moi, je griffonne des choses qui me passent par la tête. Et dieu sait si j’en ai des idées ! C’est là le drame de ma vie, c’est une maladie d’avoir un cerveau qui n’arrête pas de tourner. C’est pour lui parler de ma maladie que j’ai souhaité le rencontrer dans ce café. Je suis à l’abri, un peu cachée avec le store à moitié levé ou à moitié baissé selon que l’on voit le verre à moitié ou à moitié vide. Me connaissant je choisis la seconde option. Mais ça va aller, une petite gorgée de tilleul (oui je sais c’est typiquement mémé) et j’attends, toujours….