A vos claviers !
Et à lundi pour la publication des textes.
Une photo, quelques mots n° 393
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A vos claviers !
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Bonsoir, mon texte est à retrouver ci-dessous ou chez moi: https://marinadedhistoires.wordpress.com/2021/01/31/lettre-du-lynx-au-chat-son-cousin/
Lettre du Lynx au Chat, son cousin
Je te laisse volontiers, coussins et canapés
Les genoux grassouillets de ta bonne maîtresse,
Les journées au salon, passées dans la paresse
Ô, je ne t’envie point la pâtée mollassonne !
Ni les petites croquettes toutes pleines d’hormones
Tu fais la patte douce, pour mendier les caresses
Tu offres des câlins pour flatter les humains
Et actives tes ronrons pour calmer les ronchons
Dans ton triste quartier, tu pars pour une virée
Puis tu rentres au logis, atrocement soumis.
Moi je reste distant, fier et indépendant
Je dors dans les sous-bois, je m’étale comme un roi
J’arpente mon territoire du matin jusqu’au soir
Je cherche les chevreuils, je chasse les chamois
Mes repas je n’les dois, qu’à mes propres exploits
Et quand l’instinct m’appelle, j’étreins une femelle
Je la mords dans le cou, la charme à tous les coups
Et puis je l’abandonne, pleine de ma descendance
Je m’enfuis par les prés, les steppes et les forêts…
Alors mon cher cousin, Gouttière ou Abyssin
Délaisse tes humains, et puis, viens, viens, viens, viens !
Bonjour,
Où se trouve la liberté qui pour le chat, qui pour le lynx ?
Très beau texte qui fait réfléchir aussi sur notre condition d’hommes soumis à la société !
Belle journée
Merci Cécile
Merci Cécile
Quelle belle idée et quelle belle prose !!! Bravo
Merci Céline
Merci Céline
Saura-t’il l’entendre… sous ses couvertures moelleuses et ses couettes douillettes ?
Non, il restera tranquille bien au chaud 😉
Très beau et qui donne à réfléchir sur notre mode de vie en tant qu’humains également comme dans « le loup et le chien » de La Fontaine.
Oui, j’ai pensé à cette fable de la Fontaine en l’écrivant. Merci pour ta lecture
Joli !
Hé, hé ! D’origine guadeloupéenne (mais vivant en normandie), je suis plutôt enclin à penser que la place de l’animal n’est pas le canapé, ouais. Alors, dit comme ça, c’est peut-être un peu brusque; toi, tu as su y mettre une jolie forme, finement ciselée. Bravo.
Merci Tiniak
Droit, fier, impassible,
il observe d’un œil scrutant.
La nature autour
gémit là par terre.
Les arbres seront abattus.
On fait table rase
pour un grand projet
fait de béton et de pierre.
On veut vite construire.
Lui et ses compères
perdent peu à peur leurs repères
face à l’Homme des villes.
Bonjour,
Que se passera-t-il quand l’homme aura ruiné la planète ? Les animaux aux zoos et l’homme toujours plus haut ?
C’est triste mais après tout, on l’a voulu ce monde-là !
Texte cours qui va droit au but
Triste… Le sale homme se croit tout permis…
Quelle triste réalité…
Alors il faut se battre !
C’est la triste réalité et quand l’homme aura éradiqué la nature, il disparaîtra à son tour…s’il est encore vivant!
Grrrrr…!
Bonjour à tout le monde. Mon texte est sur https://photonanie.com/2021/02/01/brick-a-book-393/ et également ci-dessous. Bonne lecture.
J’ai toujours aimé les chats. C’était même plus que de l’amour, c’était viscéral chez moi, j’étais incapable de résister à leur attrait. C’est comme si j’étais aimantée par le leur regard.
Je lui murmurais les mots de Baudelaire:
“Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate”(Le chat).
Aussi quand j’ai vu celui-là je me suis directement approchée en criant “minou, minou” et en faisant un drôle de bruit avec ma bouche pour l’attirer.
J’avais bien vu qu’il était grand et se dressait fièrement. Il avait même l’air de me snober. Je ne connaissais pas cette race, probablement un Maine Coon ou un Norvégien… C’étaient les seuls races de grands chats que je connaissais un peu.
A un moment j’ai vu ces drôles de petites touffes de poils qui se trouvaient au bout de ses oreilles.
En m’approchant du matou, je sentis mon sang se glacer. Sans mes lunettes que je portais bien trop rarement par coquetterie, je compris subitement que ce que j’avais pris de loin pour un chat, était en fait un lynx!
Je réfléchissais à toute vitesse, mes cours de sciences naturelles étaient bien loin mais j’étais quand même à peu près sûre qu’on ne trouvait pas ce genre de félin dans nos forêts ardennaises.
Subitement j’ai vu accourir quelques personnes qui gesticulaient. Parmi celles-ci se trouvait Mario qui était vétérinaire au parc animalier tout proche.
J’ai hurlé quand je l’ai vu viser le lynx avec un genre de fusil un peu spécial, juste avant de m’effondrer comme un pantin.
Quand j’ai ouvert les yeux on m’a expliqué que le fusil hypodermique avait pour seul effet d’endormir l’animal sans lui faire aucun mal.
Il se réveillerait bientôt dans son enclos après que toutes les clôtures aient été vérifiées.
Et moi je me souviendrais longtemps avec bonheur de cette rencontre surprenante avec un animal magnifique, habituellement solitaire et discret…
Quelle rencontre inoubliable et impressionnante !
Je me pose une question qui s’éloigne de ton texte, est-ce qu’un jour l’humain sera en cages et les animaux libres de venir le voir ?
Et si les chats prenaient le pouvoir comme dans les romans de Bernard Werber?
Plus sérieusement, c’est nous qui sommes confinés actuellement, pas les animaux 😉
Tu ne crois pas si bien dire, je jure que je n’avais lu aucun de vos textes avant d’écrire le mien 😉
ça a bien l’air d’être du vécu ! Quelle belle rencontre !
Je n’ai encore jamais rencontré de lynx dans le petit bois derrière chez moi pourtant…
Sacrée rencontre en effet !!! Voilà ce qui arrive quand on sort des sentiers battus. Bravo, c’est captivant.
Dans ce cas, c’est lui qui est sorti des sentiers battus, pas moi 😉
Lui, il n’a pas besoin de lunettes pour voir qu’une âme charitable venait à lui !
Les animaux sont très sensibles et c’est vrai que je ne résiste pas à la beauté des félins qui sentent quand on les aime. Mais je n’ai encore jamais tendu la main à un lynx…
C’est bien écrit et très réaliste !
Merci Janick.
Ouf ! J’ai cru que TU avais reçu la flêchette 0_0′ !
Pas grave je dors justement très mal 😉
Bonjour,
Voici mon texte intitulé « petit chaton »
Ah si tu savais comment depuis des siècles, toi, on te manipule ! Ce bon vieux Charles a crée un personnage, le loup, qui n’existe que dans son imagination ! Pour de vrai, le petit chaperon rouge qui apportait à sa Mère-Grand un pot de crème, ça n’a jamais existé. Moi, à l’époque, quand j’étais le roi des forêts, je les mangeais ces petites filles qui jouaient au loup dans la forêt ! Croquer dans leurs cous qui sentait si bon l’enfance quel délice ! Sous mes airs gentils de chaton mignon, je me délectais des enfants ou de leurs mères qui se promenaient dans les bois … ah tu l’as l’air de la chanson ?! Tu crois quoi ? Que le loup s’attaque à l’homme ? Pfff, bien trop peureux, il préfère les brebis égarées tandis que moi, roi de la forêt, je m’attaque aux audacieux qui se promènent dans ma forêt.
Puis, l’homme a trouvé le moyen de se défendre avec des armes à feu, ah la lâcheté humaine ! La vie pour moi, est devenu inégale, je ne pouvais lutter, fini l’odeur du cous des petites filles si tendres ! L’homme m’a mis en cage, il ne me reste que le souvenir transmis de génération en génération de ce goût si délicieux.
Un jour, je retrouverai la liberté, avec les miens nous retrouverons notre royaume et nous dominerons l’homme car il aura perdu de sa superbe à essayer de sauver sa peau d’un minuscule virus pour lequel les armes à feu ne peuvent rien. Il sera faible et nous forts, alors je retrouverai enfin le goût tendre des petites filles.
Excellent !!! Et j’aime beaucoup le début avec les contes. Bravo
Merci beaucoup !
Un juste retour de manivelle qui fait quand même un peu froid dans le dos.
C’est vrai que ça ferait un peu de bien à l’humain d’être dominé par une autre espèce pour changer, mais pauvres petites filles … Joli texte !
Merci!
OK, je dois bien avouer que les petites filles prennent cher mais d’abord , c’est M. Perrault qui a commencé 😉
Excellent ! Bien tourné et bien vu !
Merci !
A bon entendeurs… Gare aux moriii-iiiles !
Bonjour, pas trop inspirée par cette photo je l’avoue mais voici un petit poème sans prétention. Bonne lecture et bonne journée.
Mais quel est donc ce drôle de chat ?
Posé là dans ce décor sans nom
Mais surtout à l’abandon.
Mais quel est donc ce drôle de chat ?
Posé là où on ne l’attend pas,
Mais figé avec ce regard-là.
Mais quel est donc ce drôle de chat ?
Posé là dans ce bois,
À attendre on ne sait quoi.
Mais quel est donc ce drôle de chat ?
Posé là à côté de ce tronc,
Qui semble presque rond.
Mais quel est donc ce drôle de chat ?
…
C’est pas un chat, c’est un lynx, bêta !!!
Ah je n’étais pas la seule à croire voir un matou 😉
Au 1er regard oui j’ai cru que c’était un chat.
Jolie ritournelle !
Merci !!!
C’est adorable , j’aime beaucoup le rythme,, je recommande de le lire à voix haute, excellent ! On chante presque… merci !
Oh merci beaucoup !!!
Tout pareil… Chantons !
Bravo, joli poème dont j’aime beaucoup la chute !
Merci beaucoup !!!
Bonne semaine à tous,
« Private joke »
Je vais te gober comme une cacahuète, dès que tu bouges tu es morte ! Je suis un tueur né, une machine de guerre, une arme de destruction massive. Tu vas essayer de te sauver en courant dans tous les sens, mais mes yeux, les deux qui te regardent en ce moment, ne te laisseront aucune chance de t’échapper. Je sais que tu m’as vu, ton coeur s’est d’un coup accéléré, ses vibrations viennent jusqu’à moi, ça m’excite. Le gout de ton sang me dégouline déjà au fond de la gorge.
Tu crois que je n’entends pas tes ultrasons pour prévenir les autres, ni leur écho, mais ce que tu ne sais pas c’est que grâce à toi je peux aussi les repérer. Ne te fais pas de bile, leur tour viendra dans une heure, demain ou dans une semaine, c’est inéluctable, vous êtes mon garde-manger. Je crois que je commencerai par les plus jeunes, tu sais ceux que tu tentes de protéger aussi pathétiquement, ils sont plus tendres. Vous y passerez tous, les uns après les autres. Ne te plains pas, tu es le premier de la série, c’est moins difficile que d’être le dernier. Il vaut mieux être suivi que suivant disait la chanson, tu n’auras pas à souffrir de voir les tiens disparaître entre mes crocs en file indienne.
Tu as peur hein, petite bestiole appétissante ! Je vois bien que tu cherches une solution, la seule chose qui pourrait te sauver de moi c’est qu’un rapace quelconque t’arrache sous mes yeux. Est-ce vraiment ton intérêt ? Je ne suis pas sûr… est-ce mieux d’être tué d’un coup de dent ou transpercé par des serres acérées, qui te laisseront en vie le temps de t’emmener plus loin pour te déchiqueter à coups de bec ? Crois-moi, ou ne me crois pas, je m’en moque, tu as de la chance que je m’occupe de toi. Que veux-tu, dans la nature chacun a son rôle, même les avortons de ton genre. Je vais te laisser mijoter encore un peu, la trouille te donnera meilleur goût.
Attention !!!!! Il y a une fouine derrière toi ! AHAHAH ! Je plaisantais… ! Oui j’imagine que ce n’est pas facile de rire dans ta position, mais j’ai toujours aimé déconner, et il n’y a pas de bon repas sans une bonne blague. Bon allez, on s’amuse bien mais c’est pas tout ça, je commence à avoir sérieusement faim moi. Puisque je suis sympa je te laisse encore dix secondes si tu as un dernier truc à dire. Allez vas-y, c’est le moment ou jamais de te lâcher. Hein ??? Quoi ??? Qu’est-ce que tu dis ??? Non !!! Ah vous êtes bien toutes les mêmes vous les vermines ! Tu crois que de me parler de tes gosses ça va me faire changer d’avis ? Tu n’as trouvé que ça ? Ah non pardon, c’est pour que je les bouffe à ta place peut-être, mais tu vois ton problème c’est que tu n’écoutes pas quand on te parle. Tout à l’heure je t’ai déjà dit que j’allais m’en occuper plus tard. T’es contente ? Non ? Pfff… Tu ne sais pas ce que tu veux ! Bon, on a assez discuté comme ça, j’ai d’autres trucs à faire moi après t’avoir bouffé, alors… adieu.
Mais non ! Il ne faut pas te pisser dessus, je déconne, je n’en veux pas des trucs de ton genre qui puent. Moi je suis un lynx de luxe, je suis nourri avec du poulet, et on ne me donne pas n’importe quoi, pas du gallinacé de batterie, seulement du Label Rouge, Madame. Ah oui, tu ne peux pas comprendre toi la bouffeuse de vers de terre. Allez, casse-toi avant que je change d’avis, tu sais ce que c’est l’instinct… parfois c’est dur à contrôler…
Drôle et en même temps cruel et un peu sadique ce dialogue entre prédateur et proie…
Ah ? La poule émet des ultrasons ?
J’y ai cru ! Na ! Suis aussi naïve qu’une poule, mais je crois qu’elle court encore !
Génial !
Et sinon, du pangolin au menu, ça vous dit ? XD
Bonjour
Voilà ma participation:
Un chat ?
Deux yeux ,
De lynx ?
Des arbres
Des feuilles …mortes
Paysage d’automne
Sans ses couleurs ?
Ou paysage d’hiver ?
Je ne sais quoi dire
Mais j’essaie d’écrire
Ce que je vois et ressens
N’y voyez pas malice
Mais sauvegarde
De mon paysage d’âme
Merci et bonne journée
Magnifique « sauvegarde de mon paysage d’âme », !
merci
je participe là https://janickmm.wordpress.com/2021/01/24/5472/ et ici
Il est ma sentinelle, mon père et ma mère que je n’ai plus, mon surveillant que je n’ai jamais eu, ou de baignade, ma tour de guet.
Les premiers jours du premier confinement, je restais enfermée craignant de respirer l’air extérieur.
Il m’observait.
Ne pipait mot.
Inlassable spectateur de mes faits et gestes.
Au troisième jour il n’est pas rentré à la maison, me forçant ainsi à aller à sa recherche.
En sortant dans le jardin, le printemps m’a prise à la gorge, violemment, armé de massues boisées, de Morgenstern pimentés, de coups de Trafalgar à l’angle mort de la maison, de gifles parfumées, de torgnoles rafraichissantes et d’un bon coup de pied au c… pour avancer plus vite.
Quoi ?! J’ai traversé la clairière, longé le ru bondissant, enivré de couleurs sauvages et de pierres précieuses, … étourdie par la brutalité du choc thermique, je parvenais au promontoire, uppercut violent d’une vue saisissante, dominante, fracassante de lumières printanières, la vallée de la Dordogne.
Mon chat était là, assis en guetteur attentif, en amant passionné, en saltimbanque des chemins creux, mon GPS à poil m’avait forcé à sortir de chez moi par une ruse féline, me donnant une directive : Sort ! Va !
Mon mentor bien-aimé.
Désormais il entrelaçait son échine soyeuse entre mes chevilles écorchées par les petits buis, ronronnait, miaulait, feulait de plaisir et de victoire.
Je souriais à la vie.
J’ouvrais les bras au printemps.
J’entendais chanter les oiseaux et croître les fleurs, la sève des arbres montait en moi, renouvelait mon énergie, renaissance.
Il y a un problème avec ton lien 😉
Alors ce lien fonctionne t’il mieux ?
https://janickmm.wordpress.com/2021/01/30/5476/
Très joli, le coup du GPS 🙂
Quel super initiateur de liberté ce chat !
Le pouvoir des félins …
Ode surréaliste à une bienveillante sauvagerie… Cool, merci.
j’entends chanter les oiseaux
Le pouvoir apaisant d’un animal est incomparable. On croit le posséder, on se proclame « son maître » alors que c’est lui qui guide nos pas et nous emmène où il le veut.
Bonjour à tou.te.s, voici mon texte : Changement de paradigme
– C’est un lynx.
– Pardon ?
– Tu m’as très bien entendue. C’est un lynx qui me parle, qui me donne des informations , des instructions.
– Tu… es sérieuse ?
– On ne pleut plus sérieuse. Moi aussi au début, j’ai eu du mal à y croire. J’ai eu peur, j’ai rigolé, j’ai essayé de ne plus y penser. Mais je ne doute plus. Ils sont intelligents, organisés et… déterminés.
– Tu es fatiguée en ce moment ?
– Pas plus que d’habitude, pourquoi ?
– Ça pourrait expliquer ces… voix.
– Je ne délire pas, j’en suis sûre.
– Explique-moi. Comment ça se manifeste ?
– Ce sont des phrases qui me viennent, sans rapport avec ce que je pensais juste avant.
– Exemple ?
– Euh… hier, je travaillais à mon plan de modernisation des relations internes au service, j’étais concentrée, je suis en retard. Je dessinais un organigramme pour m’y retrouver, et j’ai entendu cette phrase dans ma tête : « il va falloir déménager ». Je n’y ai pas prêté attention, mais elle est revenue.
– C’est cette simple phrase qui te fait penser que…
– Non, il y en a d’autres.
– Genre ?
– Genre « nous ne vous voulons pas de mal » ou « nous voulons récupérer ce qui nous revient ». Ou « vous avez eu votre chance », ce genre-là.
– Très général, non ? C’est tout ?
– Il y a aussi des phrases que je ne comprends pas.
– C’est-à-dire ?
– Une langue inconnue. Féline.
– C’est quoi, une langue féline ?
– Des bruits de chat, mais enchaînés, avec un rythme. A plusieurs voix.
– Bon, je vais te prescrire un anxiolytique très léger, et j’aimerais que tu prennes un peu de congés après ton rapport.
– Tu me crois pas.
– Bien sûr que je te crois. Mais je donne une signification médicale à ce que tu me dis.
– Il y a autre chose.
– Oui ?
– Quand il me parle, je le vois aussi.
– Dans ta tête ?
– Non, à la fenêtre. De la cuisine.
– Celle qui donne sur la forêt ?
– Oui. Il reste à la lisière, mais je le vois distinctement. Parfois ils sont plusieurs, mais les autres restent derrière.
– Et il dit quoi quand il est là ?
– Ben, tout ce que je t’ai dit.
– Tu m’as dit qu’hier tu travaillais quand tu l’as entendu. Tu travailles dans ta cuisine ?
– Non, mais j’étais restée à la maison pour être tranquille. J’étais au salon.
– Et tu l’as vu ?
– Oui.
– Où ?
– On a sonné, je suis allée ouvrir, il était là.
– Tu veux dire qu’hier, alors que tu travaillais dans ton salon, un lynx a sonné à ta porte ?
– Oui.
– Et tu ne veux pas d’anxiolytiques ?
– Je sais, c’est difficile à croire. Mais c’est comme ça.
– Et il t’a dit quoi, à ta porte d’entrée ?
– Rien. On s’est regardés un moment. On s’est compris.
– Compris quoi ?
– C’est fini pour nous, doc. C’est eux qui décident maintenant.
– Qui décident de quoi ?
– De tout. Du partage des ressources, du territoire, de ce qui se fait ou pas. On n’a plus ce pouvoir.
– C’est ton lynx qui te l’a dit ?
– Si tu veux. Les lynx ont l’air d’être aux commandes, mais ils ont tout le monde animal derrière eux. Et végétal aussi. Pour les champignons et les chromistes, je sais pas.
– Oui, bon, ça va, tu vas pas me faire un cours de biologie.
– Les faits commencent à le confirmer. Tu n’écoutes pas les infos ?
– Vaguement, pas trop le temps.
– Les abattoirs de Bretagne, ça te parle ?
– Ah oui, cette histoire de disparition de porcs ?
– Pas disparition, doc. Une mutinerie interne, soutenue par tous les élevages du coin. Même les canards sauvages s’y sont mis.
– Oui, ben faudrait pas prendre les enfants du bon Dieu…
– Tu peux te marrer. Tu me demandes des preuves, je t’en donne. Les journalistes ont noyé le poisson si on peut dire mais…
– Chhhht… tu as entendu ?
– Non, quoi ?
– Chhht… ça miaule, non ?
– Dans ta tête ?
– Non, à la fenêtre, t’entends p… nom de Dieu ! Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
– Un rassemblement ? Alors c’est aujourd’hui…
– Putain mais combien ils sont ?
– De moins en moins nombreux, on parle d’extinction massive, mais avec ceux qui restent ça fait quand même un paquet sur les places publiques. Tu me crois maintenant, doc ?
– Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
– On va se calmer. Ça nous fera pas de mal. Ciao doc !
J’adore ce côté un brin surréaliste. Quoique… 😉
Merci 🙂
Superbement écrit, les dialogues sonnent vrai, et on imagine facilement la tête de la psy, éberluée, j’adore !
Merci !
Cinématographique !! A quand le tournage ? B)
Très bon texte ! Et si les animaux prenaient le pouvoir réellement ?
Merci Cécile !
Youhou, si, si… J’arriiiive…!
Avec un nouvel acrostiche que vous trouverez ici ou là ;
http://niak65poletique.canalblog.com/archives/2021/02/02/38792682.html
Bien amicalement,
tiniak
-Lynx est l »Autre-
La lune patientait lorgnant la canopée
une brume y formait des frimas de saison
elle aurait bientôt lieu, cette transformation
naturelle, primale, à coup sûr invoquée
Y eût-il, alentour, un doute ramassé
que tout aurait cessé avant qu’il fasse jour
mais le vœu était plein d’un surhumain amour
une bête espérait d’être enfin exaucée
Nulle passion plus noble à ses yeux nyctalopes
car elle était nourrie d’une flamme évidente
que l’homme et le félin tenaient pour éclatante
un élan animal sans désir interlope
Xavier parcourait nu maintenant, le chemin
le pas déterminé, nimbé de rais lunaires
la magie opérait sur son souffle, en sa chair
ils chasseraient bientôt, tous deux, sous les grands pins
Une histoire intrigante bien construite autour de l’acrostiche.
Un beau poème en alexandrins, et les rimes parfaites ! J’aime tout particulièrement la première strophe.
Eh oui ! Comme pour un roman, dont le premier chapitre est déterminant, mieux vaut ne pas se louper sur la première strophe 😉
Bien vu pour le Y et le X , nos deux personnages se suivront-ils d’aussi près pour chasser ?
…sais pô… T’écris la suite ? 😉