Une photo quelques mots n° 437, atelier d’écriture en ligne

par | 27 Juin 2023 | Atelier d’écriture | 27 commentaires

@ Fred Hedin

Pour commencer juillet, une photo de Fred Hedin !

Pour découvrir d’autres photos, c’est par ici.

A dimanche pour la publication des textes !

27 Commentaires

  1. Adrienne

    Merci, ce sera fait 🙂

  2. Lothar

    « Chez toi, tu m’écris,
    Et moi, sur mon Île, attentive … je te rêve »

    Assis sur le seuil
    rayé feu de tout bois
    sur les pavés dorés
    si loin trop loin du sable fin

    tu m’écris

    Les yeux sur le rivage
    et les pieds dans l’eau
    j’écoute le bruit des vagues
    le songe vient à moi

    tu m’écris

    Aux cris des scarabées
    secs, tagués, rabougris
    le volume squatte l’amer
    et coud la bouche des palmiers

    tu m’écris

    Le crabe à pince doré
    avance d’une grande lenteur
    au loin saute le dauphin
    un souffle chaud dans mes cheveux

    tu m’écris

    Des louanges effeuillées
    ruinées si bien briquées
    un peu lasses, t’embrasent
    d’un bon mot, puis d’un autre
    en verrières balustrades

    tu m’écris

    Un baiser long court
    sur ma bouche affamée
    le soleil jaloux
    prend place à la lune

    tu m’écris

    Surprise entre les collines
    du matin frais
    Rapa Nui s’est levée …
    j’aime ta bouche adorée !

    tu m’écris.

    • Antigone

      J’aime ce poème qui scande l’acte d’écrire.

    • Kloud

      Magnifique poésie pleine de beaux mots qui s’enlacent. Un chant d’amour qui résonne dans un lagon. Une intimité entrebâillée qui laisse apercevoir un rêve éveillé (délicieuse formule : « je te rêve »). Bravo

    • pierforest

      J’abonde dans le sens de Kloud. j’aime beaucoup l’expression « Je te rêve ». Toujours très poétique Lothar, comme un ménestrel habillé en chevalier. 🙂

    • Lothar

      Superbe

      Aider à voir les choses autrement
      À l’écoute
      Doucement, par petites touche …
      D’amour

      • Antigone

        Merci ❤

    • Kloud

      Superbe ton texte. Plein de la poésie de MM que j’adorais et que j’ai eu le bonheur de voir sur scène. J’ai eu beaucoup de plaisir à te lire ; le ton, l’ambiance, les phrases d’amour réservées à l’oralité,… Et saisir une photo où apparaît une marinière pour faire un clin d’oeil au mime Marceau, c’est excellent.

      • pierforest

        Super gentil Kloud, ton commentaire me fait du bien. Bonne fin de journée.

    • Lothar

      Ambiance réussie …

      J’aime c’est plein de douceur
      Comme une plume de cygne
      Loin des éclats de voix

      Cela donne envie de sourire

  3. Kloud

    Bonjour à tous.
    Désolé pour la longueur du texte…

    Un bâtiment désaffecté tagué donnant sur une cour insalubre sous un ciel gris ; Yvan, jeune auteur à succès de romans noirs, avait choisi ce lieu pour écrire. Il devait remettre son manuscrit avant l’été suivant et cherchait une inspiration qu’il sentait devenue bridée par un nouveau quotidien devenu trop confortable. Tout avait changé depuis qu’il avait rencontré Edwige, la fille d’un richissime entrepreneur du Texas, croisée lors d’une rencontre littéraire. Finie la bohème de sa vie d’étudiant où il remplissait des pages et des pages, jour et nuit dans sa modeste mansarde des quartiers chauds de Paris, fourmillant d’idées sombres et géniales à la fois. Son existence avait changé. Ils habitaient maintenant une villa somptueuse à La Baule, avec personnel à disposition et fréquentes soirées mondaines. Yvan ne reniait pas cette aisance inattendue et s’y sentait plutôt à l’aise, mais côté création, il se trouvait hélas devant un grand vide, voire d’un dangereux précipice.
    Il ne faisait plus partie du milieu glauque et sordide qu’il savait si bien décrire quelques temps auparavant. Le décor l’avait rejeté. On est dedans ou dehors, mais on ne fait pas semblant.
    Il essaya de retrouver les sources qui l’avaient tant inspiré dans ses premiers ouvrages et décida de squatter un local désaffecté d’un secteur défavorisé en banlieue de la capitale.
    Mais ses pensées le ramenait inlassablement à des histoires à l’eau de rose se déroulant dans des milieux bourgeois. Il tenta quand même d’écrire l’histoire d’un riche qui arrive chez les pauvres et leur laisse sa fortune. Au bout de la dixième page, il se trouva ridicule.
    Le lendemain de son arrivée, un groupe de jeunes entra brusquement dans les locaux désaffectés. En découvrant Yvan affalé dans un fauteuil de récupération, ils le prirent pour un rival s’immisçant sur leur territoire de commerce illicite. Ils le rouèrent de coups tout en l’injuriant. Tandis qu’ils s’acharnaient sur lui, trois voitures de police cernèrent les lieux. Ils embarquèrent tout le monde sans ménagement, Yvan compris. Incarcéré en comparution immédiate au même titre que les autres, ils écopa d’une longue peine de prison pour trafic en bande organisée.
    Dans sa geôle et lors des promenades de cour, il réussit à se faire quelques copains au passé chargé d’aventures diverses et pas toujours reluisantes : Robbie Carambouille, Mod la valise, Léo Demi-sel… Trouvant en ce nouveau venu une écoute bienveillante, ces truands lui égrenèrent avec naturel, verve et emportement leurs souvenirs qu’ils avaient rarement l’occasion d’exprimer. Leurs discours où se mêlaient réalité et imagination nourrissaient par là-même les idées d’Yvan. Sur sa table précaire, il prenait des notes qu’il classait méthodiquement puis peu à peu se mit à écrire plus d’une douzaine de pages par jour sous les yeux goguenards de ses codétenus.
    Au bout de quatre mois, bien défendu devant les juges, Yvan put enfin faire valoir son innocence. A sa sortie de Fresnes, il retrouva Edwige, toujours aussi amoureuse, et son éditeur qui ne l’avait jamais abandonné. Ce dernier, ravi par le manuscrit qui rayonnait de vécu et d’authenticité, publia alors aussitôt le roman intitulé : « Les Submersions en Eau Trouble sont parfois Salutaires», sans doute le plus abouti de l’auteur. Yvan dédia son livre à ses amis d’infortune qui l’avaient tant inspiré et envoya à chacun d’entre eux un exemplaire assorti d’un mot plein de bienveillance. Le succès en librairie fut immédiat, les critiques unanimes. L’une d’entre elles fit particulièrement plaisir à l’écrivain. Elle citait Jean Rostand : « J’aime les phrases qu’on dirait détachées de quelque invisible contexte ».

    • Antigone

      Presque une nouvelle, et une ambiance qui laisse rêveur.

    • pierforest

      Il faut avoir vécu pour décrire la vie. Le texte n’est jamais trop long quand on a plaisir à le lire.

    • Alexandra K

      Mais, il est trop court, ton texte !

    • Lothar

      J’aime beaucoup, Cloud, ce n’est trop long
      Le conte est bon

      Ha, l’inspiration !

  4. Céline

    Bonjour. Voici mon texte inspiré de cette magnifique photo. Bonne lecture et bon dimanche.

    Les mois qui viennent de passer sont presque venus à bout de ma fatigue physique.
    Je recommence doucement à pouvoir être active,
    A ne pas faire la sieste quotidiennement.

    Il va donc falloir s’attaquer
    À la deuxième étape, l’émotionnel…
    Le plus dur, le plus remuant, le plus fragile.

    Pour m’y aider, j’ai acheté de beaux carnets.
    Je les ai feuilleté, j’ai préparé le matériel dont je pourrais avoir besoin
    Mais je n’ai pas encore osé écrire dedans.

    Pourtant il va bien falloir
    Faire sortir ce qui s’est ancré
    Au plus profond de moi,
    Ce noir accumulé
    Qui me dévore et m’affaiblit de l’intérieur…

    Pour m’y aider, j’ai préparé mes plus belles couleurs,
    Hors de question que le sombre m’envahisse à nouveau.
    C’est déjà un premier signe, non ?

    Allez, ose… tourner les premières pages,
    Décapuchonner tes feutres,
    Et enfin poser les mots de ton… (tes ?) mal-être.
    Il est temps de t’affronter…
    En tête-à-tête avec toi-même !

    • Antigone

      Ah toi aussi tu as eu envie de couleurs sur cette photo .

      • Adrienne

        je l’ai pensé aussi 🙂

    • Kloud

      Très bonne idée : il faut parfois colorer une existence qui nous est proposée en gris, noir et blanc. La vie comme un cahier de coloriage. Libre à nous de crayonner le ciel en vert et l’herbe en bleu. Affranchissons nous des tristes réalités.

    • pierforest

      L’écriture automatique libère des tas de trucs, quand on se permet d’écrire tout ce qui vient, sans se préoccuper du sens.

    • Lothar

      J’aime bien …

      À pas feutrés
      Écrire des pages arc-en-ciel
      Pour conjurer le noir et blanc

      🙂

Trackbacks/Pingbacks

  1. Un signe d’amour | Des flocons de bonheur - […] l’atelier d’écriture d’Alexandra. En s’inspirant d’une photo de Fred Hedin, écrire un court texte, juste pour le plaisir […]
  2. L’atelier d’écriture n°437 de Bricabook – Les lectures d'Antigone - […] Un texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Alexandra K – Une photo, quelques mots Les textes du…
  3. Adrienne et Marina – Adrienne - […] de l’image ci-dessus: pub Saint-James et celle du haut est de Fred Hedin pour le jeu 437 chez Bricabook,…

Soumettre un commentaire