Une photo, quelques mots, atelier d’écriture n° 445

par | 15 Fév 2024 | Atelier d’écriture | 43 commentaires

Hop, la nouvelle photo !

J’ai tardé, je suis sans wifi, actuellement… ça complique la tâche.

Publication des textes samedi ? Ou dimanche, pour vous laisser un jour de plus ?

@AK

43 Commentaires

  1. marinadedhistoires

    Quelle magnifique photo ! Justement je rentre juste d’une promenade en forêt !

  2. Lotharquejamais

    Jolie photographie en clair-obscur déposée. De biens beaux contrastes au miroir de l’eau sous le ciel azur.

  3. Adrienne

    à demain, merci 🙂

  4. Lothar

    « Le banc désamour »

    C’est un banc, un très vieux banc,
    Un banc moussu chargé d’histoire,
    Pliant sous le poids de nos mémoires,
    Toujours vaillant, qui nous attend.

    Ce n’est que du bois, que du vieux bois,
    Du bois si triste, seul dans le soir
    Qui n’attend que toi, au clair de ma voix,
    Comme doux refuge en reposoir.

    Il porte nos mots en sautoir,
    Se balançant au gré du temps,
    Et tend à nos rimes un miroir
    Que nul autre que nous n’entend.

    Et devant lui coule l’espoir
    D’où surgiront nos mots aimants,
    Posés sur un son de guitare,
    Qu’emportera l’aile du vent.

    Lothar

    https://lotharquejamaisfr.files.wordpress.com/2024/02/image-49.png?resize=900%2C900

    • marinadedhistoires

      Magnifiques ! Le poème et l’image crée à partir de l’originale.

    • Antigone

      Tu es parti du banc et tu as créé un bien joli texte. Merci pour ce moment de poésie.

    • Kloud

      Bravo, Lothar. Beau poème (comme toujours). J’aime beaucoup. La dernière strophe est musicale à souhait.

    • Lothar

      MH, j’aime beaucoup et ce miroitement de renarde farouche.

        • miss Marple

          le cielac ou le laciel! superbe! merci

          • marinadedhistoires

            Merci d’avoir apprécié cette astuce de mots, je me demandais si ça plairait

          • Lothar

            J’aime aussi ce bleu enlaciel terrible …

          • Lothar

            Si … J’aime aussi ce bleu enlaciel terrible …

    • Kloud

      Beau texte à la sensualité discrète mais magnifiquement exprimée. Bravo.

      • Antigone

        Oh merci <3

    • Lotharquejamais

      J’aime quand tu nous fais ton cinéma, les passages hors champ et celui Pommeraye si joli, aussi.

      • Antigone

        Oh c’est gentil, merci. C’était le passage le plus facile à écrire pour moi. J’ai du mal parfois à trouver des chutes ;).

    • Kloud

      La vie est parfois comédie, parfois tragédie, mais elle est un spectacle permanent… Merci pour ce texte.

      • Antigone

        Merci pour ta lecture.

  5. Lotharencoreunpeu

    Mélancolie

    Je semble être assise ici 
    Loin de mes amitiés brisées,
    La vie se poursuit,
    Je vous cherche autour de moi,
    Vous mes amies disparues,
    Qu’êtes-vous devenues ?  

    Le fil de ma vie s’assombrit,
    La gomme bloque les branches du cerisier,
    Que me content leurs floraisons ? 

    Les iris flamboient
    Autour de la barrière,
    À l’abri du banc de bois,
    Et tous les oiseaux sont partis,
    Où se sont enfuis mes doux verdiers ? 

    Je ne vois plus les fleurs des champs,
    Je ne vois plus le soleil,
    Les nuages et la pluie m’indiffèrent.
    Tout passe. Me lasse. 

    L’amitié de la jeunesse s’est éparpillée
    Sur les notes d’un violon,
    Son coffre s’est fissuré,
    Personne ne connaît plus notre joie,
    Notre insouciance, nos rires,
    Qu’est-il advenu des princesses ? 

    Maladroite majesté par ces mots retrouvés
    Sur cette lettre froissée,
    Tu m’aperçois ma douce,
    Je suis l’étrangère,
    Mes cadeaux d’amitiés partout écartelés. 

    Au fond du jardin,
    Au bord de l’eau,
    Je me suis terrée,
    Les cartouches de la vie ont éclaté
    Sur mon destin …

    Et aucune tristesse ne m’a contournée.

    Lothar

    https://lotharquejamaisfr.files.wordpress.com/2024/02/image-54.png

  6. Lothar

    Mélancolie

    Je semble être assise ici 
    Loin de mes amitiés brisées,
    La vie se poursuit,
    Je vous cherche autour de moi,
    Vous mes amies disparues,
    Qu’êtes-vous devenues ?  

    Le fil de ma vie s’assombrit,
    La gomme bloque les branches du cerisier,
    Que me content leurs floraisons ? 

    Les iris flamboient
    Autour de la barrière,
    À l’abri du banc de bois,
    Et tous les oiseaux sont partis,
    Où se sont enfuis mes doux verdiers ? 

    Je ne vois plus les fleurs des champs,
    Je ne vois plus le soleil,
    Les nuages et la pluie m’indiffèrent.
    Tout passe. Me lasse. 

    L’amitié de la jeunesse s’est éparpillée
    Sur les notes d’un violon,
    Son coffre s’est fissuré,
    Personne ne connaît plus notre joie,
    Notre insouciance, nos rires,
    Qu’est-il advenu des princesses ? 

    Maladroite majesté par ces mots retrouvés
    Sur cette lettre froissée,
    Tu m’aperçois ma douce,
    Je suis l’étrangère,
    Mes cadeaux d’amitiés partout écartelés. 

    Au fond du jardin,
    Tout au bord de l’eau,
    Je me suis terrée,
    Les cartouches de la vie ont éclaté
    Sur mon destin …

    Et aucune tristesse ne m’a contournée.

    • Antigone

      Comme c’est beau. Merci.

    • Kloud

      Superbe. Bravo.

  7. miss Marple

    silence
    on tourne

    la page

    silence
    de mort
    il est mort

    silence
    de paix
    pour la paix
    qui s’éloigne
    à tire d’aile

    de colombe ?

    Non
    d’avions
    de drones

    silence
    pas un mot
    pour l’innommable
    beaucoup d’innommable
    ces derniers temps

    pas un bruit
    pas une vague
    juste le silence
    pour reprendre souffle

    le silence
    le calme
    la paix

    avant

    LE CRI !

    • marinadedhistoires

      Ton texte prend aux tripes, j’adore !

    • Antigone

      Le calme avant la tempête. Et on frissonne à l’approche de ce cri.

    • Kloud

      Ton texte est très fort, poignant. Les mots qui défilent frappent d’eux-mêmes comme des cris. Bravo.

  8. miss Marple

    J’ai beaucoup aimé le tien aussi! j’adore tous ces points de vue!! assis sur un banc!!

  9. Kloud

    Bonjour à tous. Mon texte :

    Un banc a de multiples vertus. Sur un banc, on se repose, on médite, on attend, on flirte, on tricote, on observe,… Bref, c’est fou ce que les bancs doivent voir et entendre. En général, ils gardent tout pour eux. Question de déontologie, voire de secret professionnel.
    « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? », écrivait Lamartine.
    On va dire que oui. Ca m’arrange, comme tout ce qui me sort un peu d’un cartésianisme désespérant. Cela dit, je respecte le mutisme de l’objet. Il m’inspire confiance.
    Dans ma tendre jeunesse, pour poétiser nos amours naissants d’adolescents, Elvire et moi, nous aimions nous retrouver discrètement au bord de ce lac auvergnat qui reflétait nos rêves. Seuls au monde, nous nous enlacions dans une totale insouciance, échangions nos baisers avec fougue, avec pour seul témoin, ce banc insignifiant sur lequel nous nous asseyions toujours, et que dans notre enivrement de passion nous avions appelé Cupidon. Il était le gardien de notre intimité, de nos confidences et de nos sentiments : il nous voyait, nous entendait, et peut-être nous attendait. Comme le poète, nous l’avions doté d’un souffle vital et d’une force d’aimer. Pour nous, il avait une âme.
    Aujourd’hui, je reviens sur ces lieux. Sous le ciel bleu et la végétation riante, le banc vide et vermoulu semble s’ennuyer de nous. Une vague de mélancolie me pénètre.
    Lorsque ce même Lamartine avait écrit au bord d’un autre lac :
    « O temps, suspends ton vol et vous heures propices suspendez votre court
    Laissez-nous savourer ces rapides délices des plus beaux de nos jours »,
    il pensait aussi à une Elvire. Elle l’avait abandonné ; moi aussi j’ai perdu la mienne. Mais le talent du poète avait su sublimer sa douleur en magnifiant à tout jamais le moment passé. Pas moi.

    • marinadedhistoires

      Quel romantisme, quelle belle nostalgie, j’ai beaucoup aimé ton texte.

    • Lothartoujours

      Klouds, j’aime beaucoup ton texte. Oui, les bancs … ils transcendent les lieux en cristalisant l’espace et le temps … J’espère que dans ce monde où l’argent est roi, nous ne mettrons jamais nos bancs au ban de l’humanité.
      Coûtstrop élevés, dispositifs anti-SDF, anti anti-confinement … ou autres à trouver encore.

      … Rester debout engrangeant ses souvenirs, c’est bien un peu, mais bon. Pas trop.

  10. Lothar

    Klouds, j’aime beaucoup ton texte. Oui, les bancs … ils transcendent les lieux en cristalisant l’espace et le temps … J’espère que dans ce monde où l’argent est roi, nous ne mettrons jamais nos bancs au ban de l’humanité.
    Coûtstrop élevés, dispositifs anti-SDF, anti anti-confinement … ou autres à trouver encore.

    … Rester debout engrangeant dru ses souvenirs, c’est bien un peu, mais bon. Pas trop.

  11. Lothar

    Les socques de verre

    Xiang Li songe au bonheur
    Elle pleure des larmes d’argent
    Des larmes de diamant

    Le long du Grand canal
    Le bois des cerisiers
    Prépare ses fleurs en secret
    Dans le vent si doux là-bas
    Les colombes déplient leurs ailes
    Les nénuphars s’étirent

    Ils savent déjà

    Oui, hier
    Ils se sont fâchés
    Ce ne sont encore que des enfants

    Un gong de bronze dans son regard
    Xiang Li rêve, rêve d’aller danser
    À la lueur des lampions
    Aux sons des pétards
    Sous les ailes du Dragon

    Dragon terrible qui la para
    D’une chemise d’organdi
    D’une jupette de soie
    De longues chaussettes dorées
    De socques de bois précieux
    D’un éventail aux mille vœux

    Seraient-ce mes livres ?
    Serait-ce un rêve ?
    Suis-je Ye Xian,
    La petite fille de cendre
    Cendrillon
    Ou bien Xiang Li ?
    Contes de fée …
    Qui suis-je ?

    Il me reste un socque de vair
    De verre, envers et contre tout
    À n’y rien comprendre

    Pourtant

    Le banc où nous étions assis
    Tout à l’heure, est encore tiède
    Sur la jonque magique
    Sur le Grand Canal
    Sur la place de la Muraille

    Que de couleurs
    Que d’agitation
    Que de musiques

    Et Chang si beau …

    https://lotharquejamaisfr.files.wordpress.com/2024/02/image-55.png?w=1024

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