Miroir aux alouettes (atelier d’écriture)

par | 17 Mar 2014 | # Parfois j'écris ..., Atelier d’écriture, Une photo, quelques mots | 25 commentaires

@Romaric Cazaux

@Romaric Cazaux

Tête dans la ville
Esprit aux aguets
Découverte d’un nouveau monde
Pavés électriques scintillants
Odeurs d’essence
Brouhaha d’une langue chewing-gum

Vide de toi
Je me remplis l’esprit
De ces artifices grisants
Je dévore et attrape
Toutes ces lumières
Et m’en fais des guirlandes lumineuses

Ma vie est alors une danse
Je tourbillonne et m’élance
Puis m’enlace et m’enlace et …

 

Leiloona, le 16 mars 2015

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 Le texte de Ludovic : 

Normandie

 -The New York Hilton Midtown, please!

Cette voix lui avait tout de suite rappelé quelqu’un. Paul, qui lisait son journal au volant de son taxi, attendant les clients, ne l’avait pas vue arriver. Elle était montée et avait juste prononcé cette phrase:

-The New York Hilton Midtown, please!

 Cela l’avait sorti de ses pensées, et cette voix avait accroché son oreille. Un coup d’œil dans le rétro lui confirma son impression… Stéphanie!

Incroyable! Il mit son taxi en route, et la machine à remonter le temps démarra elle aussi!

 Stéphanie et lui se connaissaient depuis tant d’années! Ils s’étaient rencontrés au collège. Elle avait débarqué au beau milieu de l’année scolaire, ses parents devant déménager d’un coin de France lointain pour arriver en Normandie. Elle était venue avec son accent du sud, et ses cheveux qui sentaient le soleil, et tous les garçons de la classe en avaient été amoureux.  Mais c’est lui, Paul, qui avait été son confident pendant ses années collège.

 Il n’osait plus regarder dans le rétroviseur, par timidité surement. Il s’y hasarda pourtant… Elle fouillait au fond de son sac. Elle avait  un peu vieilli bien sûr, mais restait toujours très jolie!

 Après le collège, leur désir s’affirma et ils vécurent une longue histoire d’amour. Au lycée, ils étaient de ces jeunes qui ont l’air d’être amoureux depuis toujours, et que rien ne pourra séparer. Leur complicité était énorme, ils n’avaient besoin de personne, vivaient l’un pour l’autre.

 Elle finit par trouver son téléphone et composa un numéro. A l’entendre, Paul comprit qu’elle parlait à sa mère…« suis bien arrivée… ne t’inquiètes pas…. oui, oui promis, je t’appelle… »

Ils avaient eu leur bac ensemble, puis la mère de Paul était décédée… Cela avait été un tremblement de terre pour lui, tout lui avait semblé injuste, il s’était enfermé, loin de la douleur de voir les autres heureux… et Stéphanie n’avait rien pu faire pour lui… Lasse de l’attendre, elle l’avait quitté, sans heurts, sans larmes et sans cris… De ces séparations que personne ne comprend, personne ne prémédite,  personne ne souhaite, et qui pourtant arrivent…

Il était sorti de sa tristesse en laissant le passé derrière lui et en venant s’installer à New York, pour démarrer quelque chose de neuf, loin de sa Normandie natale… Alors retrouver l’amour de sa vie ici, 5800km et quelques années plus loin…

Il se gara devant l’hôtel, n’osa pas lui parler.

Elle paya et sortit de la voiture. Il la regarda descendre… hésita… ouvrit sa fenêtre… la sentit s’éloigner… respira profondément… et cria:

-Stéphanie!

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 Les liens vers vos différents textes :

Laurent

Bene

Sabine

Jacou : Jaclyn, Ursula, Pia et les autres

Jean-Charles : Hors- Sujet

Stéphie

Dame mauve

Josette

Caro : Amy & The City

Sarah : Welcome home

Aurélia

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25 Commentaires

  1. sabariscon

    Belle poésie virevoltante à l’image de la ville Leil!
    Quant à la tristesse des non dits dans le texte de Ludovic, c’est très touchant.

    • Leiloona

      Merci Sabine, oui, ça doit pas mal tourbillonner là-bas …. Bien envie d’y aller un jour.

  2. jacou33

    Leïloona. Je ne connais pas NW. Mais je pense que cela doit faire cet effet que tu poétises si bien.
    Ludovic, une belle histoire.

    • Leiloona

      Merci jacou ! 🙂

  3. Jean-Charles

    J’aime beaucoup « langue chewing gum » c’est très imagé. 🙂

    • Leiloona

      ça rend bien cette langue, non ? 😉

    • Leiloona

      Noté.

  4. milleetunefrasques

    J’aime le texte mais pas la « musique » qui s’en dégage. Je ne sais pas pourquoi. Le rythme me semble plus heurté que d’habitude 🙁

    • Leiloona

      Les mots utilisés ?
      C’est possible, j’ai eu du mal à l’écrire et je l’ai fait bien trop tard, la fatigue me pesait et je l’ai recopié vers 5 h du mat’, du coup … 😉

      • milleetunefrasques

        Non quand je le lis, je ne trouve pas, à « l’oreille » la mélodie que j’aime tant chez toi. Va savoir 😉

    • Leiloona

      Hum, c’est une valse bien particulière … 😉

  5. Caro

    @Leiloona : une langue chewing-gum ! Décidément j’adore ton “imagerie” 🙂 Et la fin de ton texte me fait penser à la chanson « Le tourbillon de la vie »…

    @Ludovic : « De ces séparations que personne ne comprend, personne ne prémédite, personne ne souhaite, et qui pourtant arrivent… » Waouh, superbe. Et j’ai eu peur qu’il ne lui dise rien ! Mais ouf, il l’a interpellée 🙂

    Voici ma participation et on va dire que c’est le printemps hein 😛 : http://bleueetviolette.wordpress.com/2014/03/17/une-photo-quelques-mots-4-amy-and-the-city/

    Je file lire tous vos textes !

    • Leiloona

      Merci Caro ! 😀 C’est « marrant » car la fin pour moi est funeste, mais seule la danse est restée en tête … comme quoi, un texte a une seconde vie avec ses lecteurs ! 🙂

  6. bene89

    @ Leiloona : Les paillettes arriveront-elles à terme à lui faire oublier son désarroi?

    @ Ludovic: J’aime beaucoup le texte avec les rétrospectives. Et cette chute avec juste un prénom crié… C’est malin, on attend la suite, maintenant ! 😉

    • Leiloona

      malheureusement non je ne pense pas … 🙁

    • Leiloona

      merci ! 😀

      Et j’ajoute ton lien. je suis super en retard, je n’ai même pas lu vos textes d’hier … pfff. Et ce n’est pas encore aujourd’hui que je le ferai ! 😮

  7. Laurent FUCHS

    New-York est une bonne destination pour oublié un amour perdu. J’aime beaucoup ta prose.

    Bises.

    • Leiloona

      merci laurent.

      Oui, je crois que la multitude peut combattre le vide … mais bien artificiellement, vu la « chute ».

    • Leiloona

      Ah oui ? Marrant, car pour moi je l’ai écrit en pensant à une danse macabre … elle s’enroule de ces guirlandes jusqu’à l’étouffement.

      Bon, ok, pas drôle du tout.

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