Je marbre ta fleur de cerisier
De l’atlas de mon corps
Tandis que sous le souffle de ton kimono
Furète ma bouche fauve
La rosée sur ton corps
Annonce déjà les berges du crépuscule
Alexandra K, dimanche 9 décembre
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Val :
Je crois que je peux être fière. Je l’ai rarement été jusque-là mais aujourd’hui ma ténacité paie.
Depuis que je suis petite, je suis fascinée par la mode, les matières, les tissus, les couleurs, la coupe des vêtements. Quand je faisais les boutiques avec ma mère, je ne trouvais jamais rien. Comme nous n’avions pas beaucoup d’argent, nous allions comme toutes mes copines d’ailleurs, dans des enseignes modestes. Sauf que quand je voyais comment étaient faits les vêtements, je n’arrivais jamais à me trouver une jupe, un pantalon ou un chemisier correctement taillé. Quoi que je me mette sur le dos, on aurait dit un sac. Maman, mes amies me disaient que j’exagérais, que tel ou tel article m’allait très bien. Aussi, je finissais par céder car il fallait bien que je m’habille mais il n’était pas rare qu’à peine arrivée à la maison, je découse un côté ou un ourlet pour le reprendre à la main. Le jour où j’ai transformé en jupe un de mes pantalons, mes parents ont commencé à se poser des questions. Moi je ne m’en posais plus. Malgré mes bons résultats scolaires, je ferai un bac pro couture après ma troisième. Ils ont essayé de me détourner, de me dire que c’était dommage de ne pas aller plus loin, que je pouvais continuer à m’amuser à coudre à la maison mais qu’il ne fallait pas gâcher mon potentiel. Nous nous sommes disputés de nombreuses fois mais je ne lâchais pas. Nombre de mes camarades ne savaient pas ce qu’ils voulaient faire plus tard, et moi qui savais, qui était convaincue, on voulait m’embarquer dans des études qui ne me plaisaient pas. Je n’ai pas cédé. Lors de la première feuille de vœux à remplir au début du deuxième trimestre, j’avais mis bac pro couture. Mes parents n’ont pas voulu signer la fiche et ont été reçus par ma prof principale. C’est à contre cœur, qu’ils ont fini par accepter.
Durant ma formation, j’ai travaillé dur pour être toujours au top. Je ne négligeais aucune matière. Malgré les retours positifs de tous mes profeurs, mes parents restaient perplexes, limite déçus. Mais je n’ai pas baissé les bras. Pour valider notre dernière année, nous devions accomplir un gros projet. J’ai passé plusieurs entretiens dans des maisons de haute couture mais j’étais tout le temps en concurrence avec des élèves d’écoles plus prestigieuses que mon petit lycée de banlieue. Je commençais à désespérer quand une de mes profs m’a indiqué qu’un grand spectacle se montait à l’opéra Bastille et qu’ils cherchaient des costumiers. Un ballet asiatique avec une cinquantaine de danseurs. J’ai aussitôt téléphoné et j’ai réussi à décrocher un rendez-vous. J’ai corrigé mon CV, rajouté des photos dans mon book et je suis montée sur Paris. Nous étions nombreux dans le couloir à attendre d’être reçus. J’angoissais mais j’étais motivée comme jamais et ils l’ont senti. Ils m’ont donnée ma chance. Chacun des sélectionnés devait présenter pour la semaine suivante un modèle de kimono féminin. A charge à chacun de trouver un tissu, un modèle et de le confectionner.
A peine sortie de l’entretien, toute euphorique, j’ai pris le métro direction le marché Saint-Pierre. J’ai arpenté les différents boutiques, ouvert grand les yeux, touché des dizaines de tissus à la recherche du Saint-Graal. J’ai craqué pour un tissu en satin avec de fines rayures rouges agrémentées de jolies fleurs et d’étoiles. Dans le train, sur le petit bloc qui ne me quitte jamais, j’ai commencé à dessiner mon modèle… J’ai travaillé jour et nuit jusqu’à que je sois satisfaite. Jusqu’au dernier moment, je trouvais toujours quelque chose qui n’allait pas, un pli mal placé, une piqure pas assez propre… J’avais envie d’y croire mais je savais que mon projet devait être parfait.
Et ça a marché. C’est mon modèle qui a été sélectionné et j’ai été nommée responsable des costumes pour ce grand spectacle. A dix couturières, nous avons dû réaliser en un temps record tous les costumes. Chaque danseur avait mon kimono et au moins une voir deux autres tenues selon son rôle. Ce soir, c’est la première du spectacle. Je suis dans les coulisses, je suis fière des petites mains qui ont travaillé avec moi, je suis fière de moi et j’espère que mes parents qui sont dans la salle sauront également apprécier notre travail.
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Apolline :
In the Mood for love
Accueillie dans La Maison Pourpre depuis plus de six mois maintenant, Huan (« anneau de jade ») restait timide et peu encline à s’extérioriser. Elle était venue sur la recommandation de son amie Fang (« parfumée »), avait fait face à moultes castings, avait été retenue mais ne s’habituait pas au cérémonial des présentations de haute couture dans cette immense ville qu’était Shanghai. Pourtant La Maison Pourpre, la plus réputée, ce n’était pas rien.
On la disait jolie et déliée et les encouragements n’avaient pas manqué pour tenter de la propulser sur le devant de la scène. Elle faisait preuve d’une grâce féérique quand dans un mouvement aérien et magique, malgré un trac épouvantable, elle acceptait enfin de se présenter devant un public averti. Il fallait la prier mais elle seule, était capable d’endosser tous les costumes, des plus chamarrés, des plus traditionnels, gainée en kimonos colorés, aux plus modernes, aux plus osés, enveloppée dans des soieries diaphanes ou des voiles éthérés. Elle arborait des chignons élaborés, piqués dans leurs circonvolutions, qui d’une fleur de lotus, qui d’une fleur de jasmin ou simplement d’une rose thé qui contrastait sublimement sur le noir velouté de ses cheveux. Le blanc et le rouge avaient souvent la préférence du maitre couturier Cheng – ce n’était pas par hasard si son prénom était parfaitement adapté à la situation car « réussir » était son mantra – et il refusait catégoriquement de se passer de Huan.
Plus le temps passait, plus Huan souffrait. Elle ne le faisait pas exprès, elle luttait de toutes ses forces pour être à la hauteur de ce qu’on attendait d’elle. Elle n’était pas mécontente quand les louanges lui étaient adressées avec force compliments après un défilé particulièrement réussi. On lui offrait des fleurs, on disait de belles choses sur elle mais elle fuyait aussitôt sa prestation terminée pour aller se réfugier dans sa loge en pleurant. Ce n’était pas cela son rêve…Et pourtant les paillettes, la magnificence l’étourdissaient et c’était sans cesse en elle, attirance, répulsion. Son corps savait ce qu’il aimait, sa voix aussi, mais mentalement c’était la vanité et l’inanité de son métier qui l’anéantissaient. En passer par les affres d’un stress permanent pour juste de la couture même haute ne la satisfaisait pas. Son amie Fang tentait de la persuader en lui répétant qu’elle avait une chance folle qu’il ne fallait pas gâcher, elle l’accompagnait avec fidélité et persévérance, la mettait en garde contre Cheng, devinant les projets qu’il concoctait en profitant de la naïveté de Huang.
Huang, elle, ce qu’elle voulait depuis qu’elle était toute petite fille, c’était faire partie de la troupe du ballet de Pékin, danser Casse-noisette et chanter l’opéra ! Peut-être serait-elle capable là, d’oublier sa timidité et de s’élancer en pleine lumière ?
Après tout, elle n’avait que seize ans…
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Kroum :
Sur la pointe des pieds, tu t’en vas…
Ô délicieuse Geisha
reviens encore auprès de moi,
j’ai besoin de toi.
T’entendre me dire des mots doux,
Te voir m’écouter aussi dépeindre mon quotidien très lourd,
tels étaient mes souhaits ce jour.
Mais viens aussi me masser le cou,
Là, ici, puis plus bas, tout en moi est si tendu.
Dis moi, m’as tu bien entendu ?
Je te paies assez cher, tu ne crois pas ?
Tu pourrais au moins m’accorder cette faveur là !
Allez, viens par ici,
tu n’as pas fini.
Tu m’as bien amusé,
c’est vrai,
mais j’en veux plus.
Je te vois hésiter en plus ?
Est-ce que mes confidences d’homme d’affaires avisé
t’auraient donné des idées pour négocier ?
Ou peut être regardes tu trop la télé,
Et serait influencée dans la revendication par le mouvement actuel du peuple français ?
Ok ! tu as gagné !
Voilà encore quelques billets.
Allez, dépêche-toi s’il te plait !
je suis prêt à plus payer.
Mais ? Que vois je là ?
Tu t’en vas ?
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Terjit :
Derrière le velours le brouhaha est rauque.
Par l’œil du rideau je vois que la salle est pleine.
J’avais prié pour qu’il ne soit pas là, John Arnold est au 2èmerang.
Je préfèrerais mourir plutôt que jouer devant LUI, si grand en Ritsuko.
A jardin le metteur en scène fait le signe des trois minutes.
Je veux fuir mais c’est trop tard pour s’échapper.
Au centre de la scène nous nous retrouvons mains enlacées, nous hurlons notre trouille en silence, je regarde avec douceur cet enfant que je vais assassiner, chacun va prendre sa place en coulisse, je suis inondé sous mon kimono, mes jambes sont chiffons, mon cœur transperce mes tympans, la torture est insoutenable, il faut que cela s’arrête.
Le voix off résonne : « Merci d’éteindre vos téléphones portables, les photos et vidéos sont interdites. Bon spectacle à l’ombre de L’arbre des tropiques ».
Le premier coup du brigadier me pulvérise les genoux.
Le second me fracasse les côtes.
Le dernier me décapite.
Le rideau s’ouvre en grinçant.
La lumière crue du latéral droit déchire l’espace.
Mon corps de zombie avance sans réfléchir jusqu’au seuil de la scène, mes pointes de pieds sont au-dessus du précipice, je décompte les 5 secondes avant la chute fatale, à 4 mes orteils se réveillent, à 3 la douleur disparait, à 2 l’excitation me submerge, à 1 j’ai la force d’un lion, à 0 le monde est à ma merci, je franchis le dernier pas en apesanteur.
Ca y est, mon corps d’homme n’est plus.
Je suis Ritsuko, la plus machiavélique, incestueuse, infanticide, je méprise du regard tout ce qui m’entoure, mon souffle infeste le monde, ma puissance dévastatrice est infinie, la souffrance des autres me fait jouir, mes enfants ne sont que des cloportes que je vais écraser, mon œuvre accomplie la scène se couvrira du sang de mon suicide, de la plus digne des morts.
Le rideau tombera et la mascarade s’arrêtera nette.
Au premier salut Ritsuko fera de la résistance.
Au second je reprendrai le dessus, un sourire un peu idiot m’envahira.
S’il y a un troisième je n’oserais plus regarder le public.
Dans les coulisses nous nous féliciterons
Je retirerai mon kimono.
J’effacerai mon maquillage et redeviendrai moi-même.
En sortant je prierai pour ne surtout pas croiser John Arnold.
Je traverserai la rue jusqu’au Métro.
Dans la rame les regards ne seront pas plus bienveillants que ceux de Ritsuko.
Ma rue sera aussi déserte qu’à l’habitude.
Mon escalier sera toujours aussi pénible à monter.
Ma chambre de bonne n’aura pas doublée de taille.
Mon frigo sera toujours aussi désert.
J’extirperai les derniers fragments de Ritsuko sous la douche.
J’irai me coucher des lumières plein les yeux.
Je reprendrai ma vie normale jusqu’à demain soir.
Un big-bang par jour c’est déjà pas mal.
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Les autres textes écrits à partir de la même photo, mais publiés sur d’autres blogs :
@ Alexandra : Poésie, exercice littéraire se pratiquant sur une exo-planète bien loin de moi …
Pas à même donc d’apprécier ce texte à sa juste valeur… Je lirai les autres commentaires pour me faire une idée ! :))
Ah oui ? Et juste se laisser porter ? 🙂
Bonjour et bon lundi à chaque participant.e
Alexandra, c’est court mais d’un érotisme palpable
Val, la ténacité vaincra … j’aime le mot « petites mains » qui ici oeuvre pour de grandes choses. Elles sont indispensables ces petites mains
Appoline, puisse-t-elle, Huan, accomplir son rêve …
Kroum, ah le fantasme de la geisha 😉
Merci Cécile, as tu remarqué que ton lien ne fonctionne pas ?
Ah bon, zut … je ne lis ce commentaire que ce matin, vais aller voir ça ..
Edité : lien de Cécile réparé !
Cécile : Oui, c’était mon « objectif », ou du moins, c’est ce qui est sorti à cet instant là. 🙂
Alexandra: doux érotisme que je ne sais pas faire
Oh … l’érotique n’est pas évident. Je préfère la suggestion poétique avec ces images métaphoriques que la réalité crue. 🙂
@ Alexandra : Ton poème est vraiment plein de beauté : sa cohésion, sa sensualité, les mots choisis, la musique qui accompagne. J’adore. Tu devrais renouveler cet exercice qui te réussit vraiment bien. Et bravo pour la lettrine, un grand J, comme le obi de ton texte…
J’ai écouté tes conseils : demain ce sera aussi un poème. Mais dans un autre ton. 🙂
Merci Cloud d’être venu par ici et d’avoir commenté, même sans avoir écrit. 🙂
@ Val : Ton texte résonne comme un conte de fées. Le rêve est réalisé, a priori sans heurts, sans drame ni accroc. Juste quelques réticences des parents. Née sous une bonne étoile, sans doute.
@ Appoline : Tu décris bien l’envie de cette ado de s’exprimer à travers un art, plutôt qu’être présentée comme un objet, fut-il gracieux. Elle prend peu à peu conscience qu’elle n’appartient pas à Monsieur Cheng ni à La Maison Pourpre (j’adore le nom).
@Alexandra, envoutant! Quel talent!
Rooh ben merci ! 🙂
@ Kroum : Bien vu. La confusion de beaucoup d’occidentaux de confondre geisha et prostituée a dû en laisser pas mal sur leur faim. Tant mieux : les codes traditionnels japonais ne laissent pas la place aux rustres.
Merci Cloud, tu as tout compris. Ton humour me manque cette semaine.
J’adore ton commentaire, Cloud. Oui, la dignité de la geisha. ♥
@ Val, un texte qui donne envie de tout faire pour réaliser ses rêves. J’espère que ses parents sont fiers aussi. Ils peuvent!
@ Appoline, je suis subjuguée par l’ambiance créée, les émotions qui se dégagent de ces lignes et les images qui défilent sous nos yeux. Chaque rêve est personnel.
@alexandra : Que de sensualité en ce lundi matin!! j’aime!
Merci Val ! Je monte le chauffage pour tenir en cette ère glaciaire ! 😀
@Appoline : j’espère que comme mon personnage, Huang réussira à vaincre sa timidité et à prendre son envol dans ce qu’elle aime vraiment. C’est amusant comme nos deux textes font référence à la danse et à la mode. J’avoue que le tien est bien plus « chiadé »!
@Kroum : un peu de rebellion!! En même temps il a franchement pas l’air sympa cet homme d’affaire!! Qu’il garde son mal au cou et son corps tout tendu!!!
@Violaine : Effectivement un rien peut chambouler toute une vie d’un côté comme de l’autre, du meilleur au pire. Ton texte laisse le lecteur libre d’imaginer la suite. A moins que tu ne l’écrives à l’occasion d’une prochaine photo…
@Alexandra : C’est terriblement beau… des mots au fort pouvoir évocateur. Oui, vraiment superbe !
Grand merci Laurence ! 🙂
@Val : Un parcours où ténacité rime avec succès. Comme la narratrice, on y croit !
@ Apolline : On ne peut que souhaiter que Huang trouve en elle la capacité de vaincre sa timidité. A seize ans et toute une vie à vivre, je le crois possible 🙂
@ Kroum : De tout ceux que j’ai lu aujourd’hui, c’est pour moi le texte le plus « parlant ». Photo et mots s’accordent avec beaucoup de justesse.
Leiloona : quelle beauté que ton texte que je me plais à relire pour mieux m’en enivrer ! Ça me donne envie de m’essayer dans un genre vers lequel je ne vais pas naturellement (il est vrai que la photo des casiers ne s’y prêtait pas vraiment…!) Je vais me le garder quelque part pour le savourer de temps en temps…Mais droits d’auteur sauvegardés, pas d’inquiétude !
Val : merci de ton commentaire, la lumière et les étoffes étaient très incitatifs pour aller vers la danse, la couture et les beaux vêtements; ton personnage est vraiment persévérant !
Kroum : tout ne s’achète pas et tant mieux ! Même les geishas.
Apolline : Olala … mille mercis.
Alexandra, de la pure poésie, qui laisse sous entendre une fougue que chacun peut imaginer ensuite…du grand art ! Suggérer sans dire vraiment…
Val, bel exemple de persévérance qui paye. Joli récit ! (Au vu du commentaire que tu m’as laissé, le début est il autobiographique ?)
Apolline, tu as su exploiter le côté sombre de la photo. J’y voyais aussi du désespoir mais je n’ai pas su comment l’utiliser…bravo
Et oui Kroum, les geishas ne sont plus des prostituées ! Cela dit, ton texte est magnifique.
Jeune, je n’étais pas encore acro mais si c’était à refaire je ferais des études dans un métier créatif comme la couture, c’est sûr.
Merci Marie ! Si la fougue y est, alors j’ai réussi. 😉
Hello Leiloona
J’avais lu ton texte mais je n’ai pas eu le temps d’y répondre, ces deux jours passés…
Ecriture subtile qui nous porte bien au-delà de tes mots dans un monde sensuel à inventer. Bravo
Gros bisous
Un monde à inventer : l’expression me plaît ! Merci ! 😀
Merci pour vos gentils retours.
Alexandra : mazel ! C’est du haut vol en poésie ton texte ! Suis admiratif, bravo
Val : un texte qui semble autobiographique tellement il fourmille de détails et connaissances de ce métier dans la couture.
Apolline : comme la suite du texte de Val mais vu côté mannequin. De jolis mots dans ta prose.
Oh merci Kroum ! 😀 (Vais rougir avec tous vos compliments …)
@ Kroum
Merci d’être passé me lire
Tu sèmes un peu le doute sur le rôle exact d’une authentique Geisha 😆
Tellement plus belles, plus raffinées que nos prostituées des rues…
L’Art de la conversation, de la danse, de la musique n’est pas au programme des dames qui travaillent tard le soir 🙄
Mais je pense que l’argent est quand même un facteur commun à ces deux « professions » 😉
Bises d’O.
Val : Saint Ex avait raison !
Ne rêve pas ta vie mais vis tes rêves. 😉
Jolie illustration ! Tu couds, toi aussi ? On sent la passion derrière ….
Apolline, j’aime bien la délicatesse de ta narration. Y a un souffle particulier. Joli !
Kroum : Rooooh le saloupiot ! Elle a raison de partir, la geisha ! Un peu piquant, ton poème, marrant.
Terjit : Waw ! Tu fais du théâtre ? C’est fou comme tu arrives à montrer pas à pas ce lâcher prise ! Et cette identification à son rôle. J’adore la structure de ton texte en éventail : ouverture, déploiement, puis clac fermeture.
Et malgré le côté étriqué de la fin, cette personne a vécu pleinement cette journée, c’est ce que je retiendrai. 🙂
Oui effectivement, je fais du théâtre :-). Ce lâcher prise est bien sûr essentiel quand on monte sur scène, et le sentiment de se jeter dans le vide est aussi tétanisant que jouissif, c’est ce que je voulais faire passer par ce texte. Et la fin est étriquée, c’est vrai, mais c’était pour mettre l’accent sur le côté « on-off » du comédien : vivre des choses extraordinaires dans un cadre de vie ordinaire. Bon… j’arrête là sinon je vais encore me lancer dans un texte trop long, alors que j’essaie de « resserrer » ces dernier temps :-), mais il y a tant de sentiments, de sensations, de bonheurs, d’échanges à jouer, que je pourrais en faire des tartines. Peut-être un jour nous pourrons en parler plus longuement.
Merci de ton commentaire, si agréable et si juste !!
Ohlala… Merci POUR ton commentaire, si agréable et si juste !! 🙂
Ah ah « merci de » ou « merci pour », les deux sont possibles si tu as un nom ensuite. (C’était la minute académie française …)
Avec plaisir, oui. J’ai fait du théâtre quand j’étais ado (et je voulais d’ailleurs en faire mon métier :P), puis j’ai animé des ateliers théâtre … Et ce lâcher prise, je l’ai vu, notamment pour une gamine toute timide. Parler était un calvaire en classe. Et sur scène, paf, la révélation. Je l’ai fait jouer des extraits d’Antigone. La gosse était une autre personne. Ses parents étaient venus me voir à la fin du spectacle « nous n’avons pas reconnu notre fille ».
C’était beau … 🙂
Alexandra K : Voilà c’est beau ! Juste beau !
Val : Le travail conjugué à la passion donne un bon résultat, et l’art d’assembler les panneaux de tissus pliés, cousus mais jamais recoupés.
Apolline : Comme je la comprends.
Kroum : Mince ! son service doit être terminé … c’est un très beau texte.
Terjit : Un texte puissant, envahissant, j’étais en apnée pour faire avec elle les trois premiers pas sur scène, haletant !
@Tergit : ton texte est impressionnant. La montée du stress de l’artiste avant sa rentrée sur scène, sa métamorphose, son jeu, et le retour à la réalité. Le fourmillement de ton texte nous fait vivre la scène. Bravo.