Atelier d’écriture 330

par | 2 Juil 2019 | Atelier d’écriture | 98 commentaires

Cette nouvelle formule m’épate ! En fait, c’est beaucoup plus simple que les textes soient dans les commentaires : les commenter est plus rapide ! C’est parti pour le 330è avec cette photographie qui devrait vous faire écrire des textes complètement différents.

L’atelier restera ouvert cet été, sur le même tempo d’une photographie par semaine. Je ne serai pas toujours là, mais je vous fais confiance : je n’ai jamais eu à vous modérer. 🙂

98 Commentaires

  1. soene

    Hello Leiloona

    J’adore cette image riche en couleurs !
    Serai-je bien inspirée ?
    Bises d’O.

  2. Anne Marie

    @Alexandra
    Quelle bonne nouvelle de continuer l’Atelier cet été. Merci Alexandra.
    Pas de doute, l’image 330 devrait nous transporter….

  3. laurence délis

    Alexandra, est un choix de ta part ou tout simplement un oubli de ne plus nommer les sources concernant les photos choisies ?

    • Alexandra K

      Un fâcheux oubli. :/

      • Photonanie

        Je pensais simplement que ces photos t’appartenaient…

  4. Sabrina P.

    Bonjour Alexandra ! J’ai déjà entendu parler maintes fois de bricabrook, alors, je me lance enfin ! Je ne sais pas si j’aurai le temms pour cette photo 330, mais je prends des renseignements pour les suivantes ! Un délai particulier pour la production des textes ? Et peut-on écrire une fois sur deux (pour l’instant, je suis toujours à a bourre sur tous mes autres projets 🙂 ) En tout cas, joli projet qui rassemble de jolis textes d’inspiration ! Belle journée à toi, Sabrina.

    • Alexandra K

      Bonjour Sabrina ! Et bienvenue ! Normalement la photo est postée le mardi et les publications se font le lundi matin. Tu écris quand tu as le temps / l’envie, nul rythme imposé. Le texte ne doit pas excéder 1 page word. Et le but est de lire, et de commenter (pas de façon exhaustive) les textes des autres participants. Le but est de s’exercer, de progresser tout en gardant du plaisir.

      • Sabrina P.

        Merci c’est gentil ! Parfait pour les instructions, ça me va complètement ! J’ai l’habitude de lire de partager et commenter sur mon blog et dans ma formation, donc je le ferai ici avec plaisir ! À tres bientôt. Sabrina.

  5. Kroum

    On a laissé parler
    les billets.
    Ils avaient plein de mots
    pour soulager nos maux
    et parfois devant de grandes tensions, juste en les montrant
    plus personne n’était récalcitrant.

    On a laissé murmurer
    les billets.
    Ils ont su bien chuchoter
    et entre les doigts se faufiler
    pour vite disparaître fissa
    pour remplir le cabas.

    On a même une fois laissé brûler
    Un gros billet.
    C’était à la télé.
    Certains ont rigolé,
    D’autres ont crié à l’indécence
    mais à l’époque ça n’avait pas beaucoup de sens.

    Aujourd’hui, on tente de les faire taire
    Le petits et gros billets,
    car il est temps de redescendre sur terre.
    C’en est fini de jouer.
    Alors petit à petit,
    Le troc fait son nid.

    • laurence délis

      Kroum, merci pour la jolie ouverture que présume la fin de ton texte.

    • Alexandra K

      J’aime bien, c’est léger ces variantes autour des expressions ou anecdotes.

    • Caroline

      Joli texte. L’argent a encore malheureusement bien trop d’importance dans notre société mais j’aime beaucoup ta façon de nous dire que l’argent ne fait pas le bonheur.

    • Nady

      Un joli poème et une chute inattendue par rapport aux premiers paragraphes 😉 bon perso en suis encore très loin de cette finalité.

    • Photonanie

      C’est léger, presque chantant et ça évoque plein de choses en même temps 🙂

    • Cloud

      Bravo. C’est très agréable à lire à haute voix.

    • Apolline

      On dirait une chanson avec son refrain. Qui va composer la musique ?
      Ah les billets …on préfère les billets d’amour ! Et vive le troc pour redescendre sur terre, il est temps

      • Kroum

        Merci à tous. Le côté chantant vient certainement du fait de mon inspiration de la chanson de Régine sur les petits papiers. Elle a bercé quelques unes de mes années.

    • Valerie

      Lecture agréable qui nous rappelle qu ils sont toujours là, toujours aussi importants et que certains les jettent par la fenêtre quand d autres aimeraient les faire taire. Belle idée finale bien qj un peu utopique.

  6. laurence délis

    Mon boulot c’est de m’assurer que les vieux vont bien. Des vieux il y a beaucoup. Et si la plupart se débrouillent sans nous autres, il y a les très vieux (trop nombreux) dont il faut s’occuper. (Pendant longtemps ceux-là ont joué à être jeunes, ça a fini par leur péter à la tronche) Ils sont moches. Méchants. Imbus d’eux-mêmes, égoïstes. Individualistes. Ils n’ont toujours pas compris que le monde d’hier n’existe plus. Ils disent qu’ils regrettent. Et quand ils disent ça, je ne sais pas trop s’ils pleurent le monde d’avant ou celui d’aujourd’hui. Tout ce que je sais c’est que les regrets ça n’avance à rien (même si, oui, ils sont responsables du déclin de cette société). Aujourd’hui c’est le chaos partout ; c’est sûr, ça va nous prendre des années avant de changer la donne. Faut dire que nous sommes bien moins nombreux que les vieux. Autant vous dire que dans les années 2025, il n’y avait pas beaucoup de gens qui voulaient faire des mômes. Avec l’avenir incertain, la planète au bord de l’asphyxie, ça ne donnait pas envie de futur. Alors forcément, les jeunes, aujourd’hui, ça ne court pas les rues. Moi, j’ai de la chance, j’ai une copine. Elle s’appelle Nymphéa, comme ces fleurs qui poussaient autrefois dans les bassins d’eau. C’est un joli nom pour une jolie fille. Elle bosse dans les jardins à essayer de cultiver de quoi se nourrir.

    Ce soir, je suis rentré avec une valise. C’est le vieux couple de la tour 4, appartement 6 qui me l’a donné. Ces deux-là, ils sont sympas. Un peu déconnectés avec notre réalité, mais sympas. Lorsque je leur ai dit que Nymphéa était enceinte ils avaient l’air très contents. Ils ont insisté « C’est pour vous deux et le bébé. » et ont ajouté qu’à leur âge ils se contentaient de peu. En même temps je ne vois pas bien comment se satisfaire de plus, vu qu’il n’y a plus rien. Enfin, bref, je n’ai pas osé refuser. J’ai ramené la valise chez nous et j’ai attendu le retour de Nymphéa pour l’ouvrir.

    Quand elle a passé la porte de chez nous, son panier était empli de noix. Elle m’a dit que le noyer était beau et prometteur et c’est une très bonne nouvelle. Alors je lui ai dit, « moi aussi j’ai quelque chose. » On était tout excité à l’idée d’ouvrir la valise mais on a attendu un peu. On a extrapolé sur son contenu comme si notre avenir était dedans. Nymphéa espérait des vêtements pour le bébé parce que c’est difficile de trouver de bonnes étoffes de nos jours, moi j’ai dit, des livres, même si c’était complètement nul comme idée parce que la valise n’était pas lourde et que de toute façon les livres sont encore plus rares que le tissu.

    Bref, j’ai fini par l’ouvrir et on est resté tous les deux abasourdis un bon moment devant son contenu. Faut dire que des billets de banque ça fait longtemps qu’on n’en avait pas vu. Et la valise en était pleine. Il y en avait avec de beaux dessins de monuments et d’autres avec des d’oiseaux ou d’autres animaux disparus. Je me suis senti comme un con. Je n’osais rien dire, rien faire et encore moins regarder Nymphéa. Mais je l’ai quand même vue hausser les épaules et rire doucement. Et puis elle a dit, « on pourra toujours les coller sur le mur de la chambre du bébé, ça mettra un peu de couleurs ».

    • Alexandra K

      Laurence : détournement dystopique sympathique : entre cocasserie et effroi. Justement dosé !

    • Nady

      Waouu ! Une histoire superbement contée ! J’étais suspendue à tes mots pour arriver à la fin et en même temps je voulais que la lecture ne s’arrête pas tellement j’étais plongé dans ta prose. 2025 c’est dans 6 ans… rassure moi, tu ne vois pas le futur ?? 😉

    • Caroline

      Une dystopie bien écrite, un texte bien mené qui laisse entrevoir un avenir bien sombre pour notre monde .

    • Photonanie

      Un futur qui fait froid dans le dos, qui ne donne pas vraiment envie de le connaître tellement il est bien décrit…

    • Cloud

      Excellent. L’idée, la manière de traiter. J’aime beaucoup.

    • Apolline

      Réaliste, utopique, impensable ? J’hésite mais envie avant tout d’être rassurée. Dites moi qu’on va trouver une solution et criez le bien fort ! Bravo en attendant pour ce texte bien loin des Nymphéas qu’on admire

    • thaelboost

      J’aime la poésie de la chute !

    • Kroum

      Une dystopie très bien maîtrisée, bravo Laurencedélis.

    • Josplume

      Une belle idée, développée avec rythme et efficacité !
      La lecture se fait d’une traite et avec un réel plaisir. Bravo Laurence !

  7. soene

    Hello Leiloona et les autres participants
    Voici mon texte :

    Oh my God ! Un crime de lèse-majesté !

    Retour dans le passé -en 2008/2009- ce jour-là, dans la valise rouge, un dossier allait faire bondir la Reine Elisabeth II.

    Souvenez-vous. Pour le 400e Anniversaire de la naissance des Bermudes, territoire d’outre mer du Royaume Uni, il avait été décidé de relooker les billets de banque, dans le dos de la Reine. Et pour qu’ils deviennent « résolument Bermudes » il fallait tout simplement estomper l’effigie royale créée par Arnold Machin.

    Alors que la Reine s’était à peine remise de la transformation de la livre des Bermudes en dollar bermudien en 1970, voilà que le Gouverneur décidait de remplacer son portrait par des poissons, grenouille et autres oiseaux des îles : un merle bleu de l’Est pour le billet de 2 dollars, un marlin bleu pour celui de 5 dollars, un poisson-ange bleu pour celui de 10 dollars, une grenouille sifflante pour celui de 20 dollars, un oiseau bleu au bec rouge pour celui de 50 dollars et enfin un oiseau cardinal pour la grosse coupure de 100 dollars…

    Mise devant le fait accompli, à n’en pas douter, la Reine d’Angleterre, qui est aussi Reine de ce paradis fiscal, allait rentrer dans une colère royale, c’est-à-dire terrible. Heureusement pour son chef de Cabinet, la liasse de billets avait été placée dans une enveloppe tout au dessus de la pile de dossiers. Cela lui laissait encore un peu de temps pour trouver un bon argument à cette nouvelle crise d’indépendance bermudienne puisque la Souveraine futée retournait systématiquement le tas de dossiers pour les lire.


    Rassurez-vous, la Reine en a vu d’autres depuis ces années-là, ni le temps ni les événements n’ont de prise sur Sa Majesté.

    • Nady

      Une histoire pleine d’humour pour commencer cette semaine estivale 😉 j’aime

      • soene

        Merci Nady
        Moi j’aime bien m’amuser sur mon espace 😆
        Bises d’O.

      • soene

        Merci Nady
        Drôle mais vrai 😆
        Bises d’O.

    • Photonanie

      Elle surmonte tous les écueils cette reine, ce ne sont pas quelques dessins sur des billets qui vont la déstabiliser 😉

      • soene

        En effet, PhotoNanie, elle s’en fiche des billets bermudiens, sans doute !
        Elle a d’autres chats à fouetter 😆
        En plus, c’est si loin de chez elle 🙄
        Gros bisous

    • Cloud

      Il y a de l’humour, une bonne analyse documentaire et une référence à la Reine. Un texte très chouette.

      • soene

        Merci Cloud !
        Y’a des fois, je suis bien inspirée 😉
        Bises d’O.

    • Apolline

      Inoxydable, la reine, je vous le dis, ! Mais cette histoire de billets falsifiés en remplaçant son effigie par des images d’animaux bleus, fallait trouver l’idée !
      Bravo

      • soene

        Hello Apolline
        Mais non c’est vrai 😆
        Les billets ne sont pas falsifiés !!
        Je me suis renseignée sur Internet. J’ai moins de mérite…
        Bises d’O.

    • laurence délis

      La Reine estompée au profit d’animaux exotiques : une idée d’indépendance réussie à défaut d’être réalisable 🙂

      • soene

        Ben si, Laurence délis, ils l’ont fait !
        Ce n’est pas inventé 😆
        Gros bisous

    • Kroum

      J’ai bien ri, bravo Soene

      • soene

        Merci Krom 😉
        Bises d’O.

  8. Cloud

    On raconte que l’abbé Lescarcelle, curé d’une commune prospère des Hauts de Seine, avait durant plusieurs décennies, détourné des sommes rondelettes venues de ses paroissiens soucieux de leur salut, et s’était retrouvé de ce fait à la tête d’une petite fortune qu’il cherchait à placer intelligemment. Par crainte d’un contrôle bassement matériel du fisc, le choix d’un paradis, fut-il fiscal, lui sembla bien plus conforme à sa profession que de simples bonnes intentions qui, paraît-il, pavent l’Enfer.
    Pour cela, il contacta, non sans une certaine ingénuité, un banquier d’affaires, qui le conseilla vivement de lui confier ses économies pour les placer en lieu sûr : Les Bermudes. Hormis les shorts éponymes qui parfois habillaient, à sa grande irritation, les touristes venus se confesser, l’ecclésiastique ne connaissait nullement cet endroit. Il fit confiance à l’expert, et comme dans beaucoup d’histoires de ce genre, il n’entendit plus parler de son argent ni de son mandataire.
    Inquiet et agacé, quelques mois plus tard l’abbé Lescarcelle prit un billet d’avion, non pour se rapprocher de Dieu et se repentir, mais dans le but plus prosaïque de sillonner l’île caribéenne à la recherche de quelque trace de son placement. Mais c’était sans compter avec la ténacité des légendes : le Triangle maléfique des Bermudes fit son œuvre, l’aéronef disparut corps et biens dans la nuit en survolant l’océan.
    Triste fin pour la vie peu édifiante de l’abbé Lescarcelle. On peut penser aujourd’hui que l’homme de foi aurait eu une destinée plus heureuse s’il s’était tourné vers les Iles Vierges.

    • Nady

      Hahaha, j’adore ta chute Claude ! Croustillante à souhait ! Rooooo ! Peu communes ces idées de rompre avec les voeux de pauvreté et de chasteté propres à son fonction 😉

    • Caroline

      Dieu aurait-il rappeler auprès de lui une de ses brebis égarée ?

    • Photonanie

      Bien fait pour lui na! 😉 J’aime bien la chute, inattendue.

    • Apolline

      J’ai l’impression que ça me rappelle un fait récent, c’était pas un curé mais…
      En attendant, un conseil : ne jamais placer son argent aux Bermudes et ne pas faire confiance à certains curés….Merci pour ce délicieux délire

    • laurence délis

      De belles trouvailles dans ce récit court et prenant. La chute est jouissive ! 🙂

    • Kroum

      Ton imagination est infinie dans l’humour Cloud, bravo.

    • Josplume

      Rhoo !! Et toujours cet humour succulent ! 😉 Un régal de lecture que tu nous offres là, Cloud 😉 Merci !

    • Alexandra K

      Cloud : hahaha je retrouve dans ce texte ton côté taquin, les phrases en incise qui donnent leur piquant à ton récit. Merci Cloud pour ce sourire du matin.

  9. Nady

    Quelques billets froissés posés sur le coin de la table de chevet en récompense d’une nuit torride avec lingerie fine ou tout simplement câline,
    avec la prostituée.

    Quelques billets gagnés après des heures de labeur acharné ou à l’issue d’une loterie où la chance a souri,
    pour le porte-monnaie.

    Quelques billets rêvés pour se rendre dans de lointaines contrées ou juste nourrir la marmaille dans toute cette pagaille,
    de Cité.

    Moi je les aime les billets. Les miens sont petits, travaillés, longs ou taquins et parfois brefs ou coquins.
    Mes petits billets.

    Ils peuvent parfois te froisser, j’ai un caractère de cochon, c’est vrai ! Pour te faire sourire, ce n’est jamais gagné mais l’écriture devient mon nouveau métier. Alors je t’écris et j’aime te voir rêver quand je te surprends dans leur lecture improvisée mais c’est surtout qu’après je peux te voler plein
    de baisers !

    • Photonanie

      De l’utilité des billets… Je trouve le début prometteur.

    • Cloud

      Bravo Nady. Un texte très réussi, avec jeux de mots et tendresse. Et toujours une belle musique en le lisant.

    • Apolline

      J’aime beaucoup, beaucoup, l’analyse du début du comment on les gagne ces fameux billets et ce qu’on en fait.
      Et puis, y a pas que le fric dans la vie, la preuve …Et le clin d’œil sur « froisser » en écho au début…

    • laurence délis

      Très plaisant ! A te lire, l’argent en vient à perdre son côté mercantile.:)

    • Josplume

      Ton texte est très agréable à lire, entraînant, à la fois réaliste et délicat. Bravo Nady 😉

  10. Caroline

    Je n’ai pas eu le temps de finir mon texte mais je lirais les vôtres avec plaisir.

    • thaelboost

      Envoie nous le début Caroline

  11. Apolline

    Après les timbres de collection dont il était déjà friand, sa manie de collecter venait de rebondir dans une nouvelle direction. A La Rochelle hier, Basile était tombé en entrant comme par hasard dans une boutique de brocante, sur une boite en bois avec petites ferrures en cuivre et fermoir idem – ce n’était pas un coffre-fort – non, juste une boite en bois. Évidemment les doigts fébriles et le cœur en alerte, Basile avait ouvert la boite. Oublié le contexte, oublié Léa qu’il devait retrouver pour aller manger une glace chez Ernest…Avec la température qu’il faisait, Léa rêvait d’une énorme glace italienne double cornet, à la vanille et au caramel beurre salé, bien onctueuse, bien crémeuse, que ses lèvres allaient happer doucement pour sentir aussitôt sur sa langue la fraicheur attendue, le goût délicat et enchanteur et avoir une satisfaction amplifiée de son cerveau reptilien.

    C’était sans compter avec les lubies de Basile. Et encore Léa ne savait-elle pas ce qui l’attendait ! Elle ne savait pas qu’il allait la faire poireauter pendant deux heures en pleine cagna, qu’il n’avait pas pris son portable, que ne pouvant pas le joindre, elle allait être contrainte de retourner au magasin, que ne le trouvant pas, elle allait devoir retourner chez Ernest, que la canicule augmentait à la même vitesse que sa colère et que la journée n’allait pas tarder à être gâchée, anéantie, dégommée, explosée !

    Ce qu’elle ne savait pas non plus, c’est que Basile avait découvert non seulement 4 pépites philatéliques comme il les aimait, avec vieilles cartes de contrées qui n’existaient plus mais dans la fameuse boite, il avait surpris un tas de papiers, en fait plusieurs coupures de billets colorés avec dessins d’oiseaux, de grenouilles, de poissons et même un avec le beffroi à la portugaise d’un pays garni de palmiers sous-entendant un passé colonial à coup sûr. Et Léa ne supputait pas non plus qu’il était dans sa bulle, totalement ignorant de son environnement, concentré sur sa mini-loupe – toujours présente dans sa poche – en train d’observer minutieusement les détails des billets. C’est tout juste s’il ne faisait pas ses commentaires à haute voix en jurant : Nom de Dieu, quel trésor ! Regardez-moi ça ! Bordel quel pot !

    Depuis ce jour-là et encore beaucoup d’autres après, une nouvelle passion de collectionneur étant née. Basile courait les vide-greniers, pistait les brocantes urbaines, repérait dans les champs les chapiteaux ad hoc ou les places garnies de stands, pour assouvir ses recherches de billets, véritable addiction. Il avait tapé Google à n’en plus finir – une touche de son clavier s’en était même cassée – avait pris contact partout dans le monde avec plusieurs fous de son acabit – dixit Léa -, ils échangeaient les infos, se filaient des filons, se donnaient des rendez-vous improbables, se racontaient leurs histoires à n’en plus finir, délaissaient leurs femmes quand ils en avaient encore – les autres ayant déserté le domicile conjugal pour incompatibilité d’humeur et de vie collective – ignoraient leurs enfants, se vouaient entièrement à leur hobby qui commençait à prendre des proportions telles que le pronostic vital risquait d’être engagé. Car l’oubli des repas, des horaires, de la nuit et du jour, donc du sommeil, était permanent, le travail, on n’en parlait pas et l’entourage était paumé. Les maisons devenaient trop petites, les pièces exigües pour stocker tout ce fatras, il y en avait même sous l’évier de la cuisine et dans la baignoire qui attendaient d’être identifiés, répertoriés et classés dans l’ordre – l’ordre de quoi ? Ça Léa était bien incapable de le dire. Basile avait acheté des tas de chemises, sous-chemises et autres dossiers où il rangeait méticuleusement ce que Léa appelait ses bouts de papier.

    Elle s’était résignée après avoir chapitré, raisonné, prié en vain son Basile, mais elle n’avait pas dit son dernier mot. Elle avait un ami infographiste – Etienne – en cheville avec un petit éditeur, elle le contacta, lui exposa le problème en lui disant que s’il pouvait lui fabriquer en pagaille des billets comme ceux que Basile avait dégotté chez le brocanteur, peut-être celui-ci allait-il enfin comprendre qu’il courait après la queue d’une comète qui allait disparaître dans les cieux, loin dans l’espace sidéral comme elle était apparue ?

    Bref, il était indispensable de lui provoquer un électro choc et elle trouvait que son idée pouvait jouer ce rôle là. Si tout ratait, alors, tant pis pour Basile, tant pis pour elle, elle s’éclipserait comme la comète. Mais il fallait d’abord créer les matrices, les mettre en forme, les colorer et les rendre crédibles, Etienne s’y employa avec application. Il inonda le marché, envoya des caisses de billets tous azimuts partout, fit en sorte que la valeur de la rareté qui existait jusqu’à alors, disparut définitivement vu la quantité, le tout dénoncé par tous les aficionados du moment, amis et relations de Basile, comme étant une très très grande supercherie et qu’il fallait se détourner fissa de l’objet, quitte à aller quérir pronto, une nouvelle envie de collec ailleurs.

    A vivre ce revirement soudain de la situation totalement inattendue et désespérante, Basile frustré, était devenu grincheux et abattu, coléreux et hypocondriaque. Il restait allongé sur le sofa du salon des heures entières, pleurnichait même sur son sort, se souvenait d’un coup que Léa existait, l’appelait à tous bouts de champ pour qu’elle le comprenne, le soutienne, l’aide…En vain.

    L’expérience lancée par Léa, n’avait pas tout à fait eu le résultat escompté même si Basile ne s’occupait plus du tout de sa grande œuvre comme il disait à l’époque de son avidité papivore. Basile était déprimé et se laissait aller. Léa n’avait pas prévu cette issue. Pragmatique, elle réfléchit un peu plus profondément et se posa la question :

    – avait-elle envie d’un homme agité et démesurément passionné mais vivant, auquel cas, elle n’avait comme solution que d’admirer sa constance en profitant à fond de la liberté de mouvement que la situation lui offrait et en se trouvant relativement pas si malheureuse que ça…
    – ou voulait-elle un homme contrit, sans ardeur aucune, mou, flasque, se répandant sur le canapé, hors du monde et malade, qui n’avait plus goût à rien et réclamait la fin ?

    Aux deux portes envisagées, on pouvait en rajouter une troisième : celle de plier armes et bagages, en décidant enfin de s’en foutre royalement et très égoïstement ! Foutre le camp n’importe où, loin de Basile, en pensant à sa voie à elle et uniquement à ça, en laissant derrière elle non seulement un panorama très peu jouissif, qui dans les deux cas, s’avérait incertain quant à un avenir radieux mais plus sûrement les vestiges d’un couple devenu un champ de ruines très peu séduisant.

    Que croyez vous qu’elle fît ?

    • Photonanie

      Elle je ne sais pas, moi j’aurais mis les voiles c’est sûr! J’ai été emportée par ton texte et je lui aurait bien flanqué deux claques à Basile pour le ramener sur terre…

      • Apolline

        Même 3 ! j’aime rire le matin en lisant les réacs …Merci

    • Cloud

      En lisant le texte, je me disais qu’elle allait prendre 30 ans de réclusion criminelle et 450 000 euros d’amende pour falsification de monnaie, mais comme l’histoire est bien racontée, on va dire qu’elle est partie avec Etienne aux Bermudes. Merci pour ce texte bien mené.

      • Apolline

        Là aussi, rire ! mais problème Etienne ne lui plait pas ! Et puis les Bermudes c’est tellement snob …
        Merci, merci Cloud

    • Caroline

      J’ai complètement était happée par ton texte, je me suis même arrêtée de marcher juste pour le lire. Je ne sais pas ce que Léa a fait et je ne veux pas le savoir, je veux que le mystère reste entier .

    • laurence délis

      Ah ! Ah ! Ta chute me fait penser à ces livres ludiques où il faut choisir sa fin. Quelle page pour celle ou elle fiche le camp loin de lui ?
      Bien joué, Apolline !

    • Josplume

      C’est vrai que les collections deviennent pour certains des addictions… Bien vu l’idée, et bien développée.. Quand à la fin, je suis comme Caroline, peu importe. J’aime bien les fins ouvertes comme celle de ton histoire. 😉

      • Apolline

        Merci Jos… Moi aussi j aime bien solliciter le lecteur…!

  12. Josplume

    Une vie arrachée

    Tom regarda avec satisfaction le scooter qu’il trafiquait depuis plusieurs jours. L’engin était fin prêt. Après l’avoir « substitué à un veinard qui avait les moyens », Tom avait jugé bon de le rendre plus performant. Il ne s’était pas contenté de le débrider. Non ! Ça c’était pour les petits joueurs. Il avait fait mieux. Il l’avait kiter. En modifiant la transmission et en changeant le pot d’échappement, le variateur, et le filtre à air il en avait fait un bolide. Il était maintenant certain de ne pas se faire prendre en pratiquant son sport favori : le vol à l’arraché.
    Ne lui restait plus qu’à river la fausse plaque d’immatriculation. C’est ce qu’il fit avant d’enfourcher sa machine.

    Après un petit détour pour prendre Enzo – indispensable à son entreprise – il se dirigea au centre de la capitale. En ce dimanche matin, les rues de Paris étaient encore calmes. Il n’était que huit heures. Les fêtards dormaient depuis peu et les familles paressaient encore. Seuls les petits vieux étaient de sortie pour aller au marché. Tom et Enzo n’eurent pas longtemps à attendre pour commettre leur forfait.
    La vieille dame avançait prudemment en poussant son cabas à roulette à la manière d’un déambulateur. Ses petits pas faisaient osciller son sac à main qu’elle portait en bandoulière sur son épaule gauche.

    Tom la repéra de loin. C’était une proie idéale. Il accéléra. Enzo comprit et se tint prêt.
    Arrivé à sa hauteur, il tendit le bras et s’empara du sac avec violence. Tom accéléra à nouveau. En se retournant, Enzo vit la vieille tourner comme une toupie et s’affaler sur le sol. Il lui sembla entendre un bruit sec au moment où sa tête heurta le bord du trottoir…
    Quand le SAMU arriva, il n’y avait plus rien à faire pour elle. Les deux voyous, eux, étaient déjà loin.

    Arrivés dans une ruelle male famée, ils s’arrêtèrent pour inspecter le contenu du sac. Un mouchoir brodé, dont Enzo s’empara pour l’offrir à sa petite copine. Un trousseau de clé, qui atterrit dans le caniveau. Un porte-monnaie avec si peu d’euros qu’ils ne mirent pas longtemps à les compter. Et – enfin ! – un portefeuille qu’ils ouvrirent à la hâte.
    S’ils regardèrent d’une œil distrait la vieille photo en noir et blanc et la pièce d’identité qui s’y trouvaient, une lueur d’intérêt brilla dans leur regard à la vue de billets rangés avec soins. Pourtant, quand ils les sortirent de leur compartiment, leur espoir s’envola.

    La vieille dame n’avait sur elle que quelques dollars bermudiens… Ils lui avaient arraché la vie pour trente euros à peine.

    • Photonanie

      La fin est très triste pour cette pauvre vieille que j’ai vue trottiner en lisant ton texte.

      • Josplume

        Oui… Encore une triste fin ! C’est vrai que mes textes ne sont pas toujours « réjouissants »… Il va falloir que je change un peu tout cela 😉

    • Cloud

      C’est bien dur… Ton texte est très bien écrit, comme d’habitude, mais l’histoire est triste. La morale n’est qu’en partie sauve, une toute petite partie.

      • Josplume

        Merci Cloud… Ah, la morale ! C’est bien rare que dans la vraie vie elle soit sauve 😉
        Quand à la tristesse du texte, promis, je vais tenter de faire plus gai la prochaine fois… 😉

    • Apolline

      Ah ces d’jeun’s sans morale qui extorquent 3 fois rien aux p’tites vieilles sans s’émouvoir quand ils les font mourir !
      Quant au traficotage de scooters, j’a appris des choses. Merci Josplume

      • Josplume

        Alors pour le traficotage de scooters, rassure toi… Je n’y connais rien. C’est en surfant sur le net que j’ai découvert la différence entre « débrider » et « Kiter » (je ne connaissais pas ce terme d’ailleurs), et je m’en suis servi pour étoffer mon texte.
        Merci de ton commentaires Apolline 😉

    • Nady

      Gosh Jos ! Tu aimes bousculer nos émotions dans des histoires dures… j’aime beaucoup ta plume mais comme sur un autre sujet que tu connais, suis moins fan de ces histoires trop tristes pour moi… notre monde nous en offre suffisamment en ce moment et je lutte pour y déceler un peu d’optimisme… mais j’ai quand même vite parcouru jusqu’au bout en diagonale 😉 une belle maitrise de l’écriture tellement tout est fluide 😉 bisous

      • Josplume

        Oh Nadine ! Vraiment désolée. Oui je sais que ce genre de texte n’est pas « ta tasse de thé », et je t’imagine te faire violence pour le lire 😉
        Promis, je vais tenter de faire plus « léger » les prochaines fois… Nouveau « challenge » donc… 😉
        Je t’embrasse 😉

    • laurence délis

      Un récit particulièrement visuel, avec une chute, hélas, très convaincante.

      • Josplume

        Merci Laurence 😉
        Visuel, oui. C’est ce que je tente de faire sur ces textes courts… Contente d’y être parvenue.
        Belle journée Laurence 😉

  13. Apolline

    Bonjour à tous
    Juste une petite précision : j’ai posté mon texte de la photo 329 en retard, je vous le livre quand même ce matin, le voici…(et merci de l’accepter ?)

    Houps ! C’est glacé et en plus c’est mouillé !

    J’arrive à la fin, tous les autres ont déjà pris le départ dès que le signal a été lancé. Où étais-je donc, que faisais-je donc, à ce moment crucial où les concurrents s’élançaient ? C’est frustrant ! Moi qui voulais tenir le rythme, n’en rater aucune, prendre la ligne de course à temps après m’être préparée psychologiquement pendant des jours à affronter la crème des pagayeurs et autres navigateurs expérimentés !…Je l’avais pourtant peaufiné mon entrainement depuis le temps que je m’y essayais. Des heures à appliquer les consignes, à avoir des ampoules aux mains à force de serrer les rames et de me concentrer sur l’horizon des eaux, à me souvenir moi la cabotine, des conseils avisés de mon maitre es cabotage.

    Ben maintenant c’est fin, suis là, confite dans mon p’tit canoë en caoutchouc jaune (yellow submarine !), un peu gelée, à genoux sans pourtant autant prier, sauf à espérer que j’aurais encore le droit de concourir, à me dire que quand même, ils vont être magnanimes et que même si la date est passée, ils continueront à m’accepter dans leur sérail …Suis là, à tâter la surface de l’élément liquide comme si je le découvrais pour la première fois, pauvre innocente, comme si j’avais tout le temps de baguenauder et de laisser filer mon majeur délicat au fil de l’eau comme une vaine tentative de ramer avec cui-là pour augmenter ma vitesse.

    Suis là, à vouloir prendre les circonvolutions d’usage pour avancer rapide au ras du clapotis, pour gagner la fluidité d’un bout de chemin, derrière la longue étirée des participants et de leurs engins gonflables, à la queue leu leu, loin devant moi au point que j’écarquillais les yeux à en pleurer pour apercevoir l’inscrit qui a canardé le premier et s’est aussitôt fait abreuvé d’applaudissements écrits …Puis pour tenter d’identifier au loin, celui qui a changé de style au fil de sa navigation, s’est essayé à sortir de sa ligne de confort et a réussi à me liquéfier, pour ensuite admirer tous les autres dans leur singularité à vouloir parfaire leur course et participer ainsi à cet ensemble collectif détonnant et enthousiasmant.

  14. Photonanie

    Pour lire mon texte sur mon blog, c’est sur https://photonanie.com/2019/07/08/atelier-decriture-brick-a-book-330/

    La faim justifie les moyens

    Il avait faim, tellement faim! Ces billets qui étaient tombés de la poche d’un touriste le matin même avaient été dans sa journée comme une lueur d’espoir, hélas vite éteinte. Il les observait avec insistance, perplexe et tellement dépité. L’horloge lui rappelait que midi était largement dépassé et faisait comme un écho aux gémissements de son estomac vide. L’oiseau semblait se moquer de lui et de sa misère. Le poisson, hmmm! le poisson, dont il lui semblait sentir l’odeur de friture et même le jus de citron, indispensable quand on est gourmet. Quant à la grenouille, c’est sûr qu’elle était mignonne comme ça sur sa tige mais il était tellement affamé qu’il imaginait plutôt ses bonnes cuisses bien grasses avec une sauce à l’ail qui le faisait grincer des dents de manière irrépressible.

    Oh, je sais ce que vous pensez, avec cet argent il pourrait acheter à manger, sauf que…on n’accepte pas les dollars des Bermudes dans un restaurant parisien, même non étoilé! Et puis, il n’inspirait pas trop confiance dans ses vêtements crasseux, sa barbe de huit jours et son haleine avinée. Et son chien, son seul ami, tellement fidèle mais un peu pouilleux, il fallait bien le reconnaître, jamais il ne l’attacherait à l’extérieur, le temps de manger… Il n’avait pas perdu tout jugement sur sa situation actuelle. Quand il était encore cadre dans une importante société, il était tiré à quatre épingles et fréquentait de beaux restaurants avec ses collègues aussi nantis. Et puis la vie, parfois belle mais aussi parfois cruelle, l’avait envoyé au tapis. Un divorce douloureux, l’éloignement de ses enfants emmenés par son ex-femme dans un autre pays, moins d’assiduité au boulot où finalement on l’avait remercié en assurant qu’on n’oublierait jamais tout le bien qu’il avait apporté à la société. Qu’on lui en serait toujours reconnaissant et bla bla bla… Il s’était retrouvé sans emploi avec une petite somme d’argent qui avait fondu comme neige au soleil. Il n’était pas spécialement dépensier mais, pour ses enfants, il avait fait quelques folies, espérant ainsi que ceux-ci ne l’oublieraient pas trop vite dans leur nouvelle vie. Et puis la dégringolade, inattendue, incompréhensible mais tellement rapide…

    Reprenant son calme et ses esprits, il regarda à nouveau ces billets inutiles. C’est vrai qu’ils étaient beaux, joliment décorés, mieux que les euros trouvait-il, plus exotiques aussi mais tellement insidieux dans les réflexions qu’ils provoquaient!

    A deux pas de là, un jeune homme regardait ce pauvre hère penché sur ces billets tellement colorés. Il en avait envie mais n’osait pas. Prenant enfin son courage à deux mains, il aborda le clochard en lui expliquant qu’il collectionnait les billets étrangers et n’en avait encore jamais vus d’aussi beaux. Il aimerait tellement les posséder. Il proposa d’aller lui acheter un menu au Mac Do tout proche, pendant toute la semaine, en échange des quatre billets.

    Ce n’était pas vraiment des cuisses de grenouilles ou du poisson mais il avait tellement faim que ce fut peut-être le meilleur repas qu’il ait fait depuis longtemps! Il s’endormit, repu, dans ses cartons avec, comme une veilleuse, la petite lueur d’espoir aperçue le matin qui s’était rallumée: la vie, parfois cruelle mais aussi parfois belle

    • Cloud

      Belle histoire où l’argent prend une valeur de troc , où la beauté supplante la valeur monétaire. Ça me plaît beaucoup. Merci.

    • Apolline

      La vie comme elle va si souvent dans notre monde…Au « sommet » puis dans l’abîme peu de temps après la chute…Bon d’accord c’est Mac Do mais c’est mieux que rien…
      Un texte qui fait du bien à lire, merci !

    • Nady

      C’est fou comme ce cliché a inspiré des histoires tristes et tellement réalistes dans notre monde actuel ! Ça vient certainement du symbole de l’argent, nerf de toute guerre, hélas… mais j’ai aimé l’idée de la chute. Tu n’es pas tombé dans le cliché du don, trop facile, mais de l’échange et ça me parle et me plait 😉

    • Kroum

      Un texte plein d’espoir, bravo photonanie

  15. laura vanel-coytte

    Cash, liquide, billets etc.

    Je n’ai jamais eu de dollars en mains mais ces billets(en dollars) me font penser à ceux qu’on nous a donnés(comme avance sur salaire) lorsque nous atterrîmes à Casablanca, il y a 15 ans environ. Ce sont les patrons juifs marocains, patrons de mon mari, qui nous les avancèrent pour acheter le strict nécessaire pour vivre dans notre nouvel appartement alors quelques jours plutôt nous avions fait partir un container avec nos affaires de France(nous le recevrions une semaine plus tard): produits d’entretien(car nous n’avons jamais voulu de femme de ménage comme c’est d’usage là-bas), nourriture, produits de beauté etc.

    Je n’avais jamais eu autant de billets en main de ma vie et ça m’effrayait un peu même si le taux de change (du dirham vers l’euro) faisait que j’avais pas beaucoup plus d’argent que d’habitude(en euros). Par contre, avec tous ces billets, j’ai pu acheter ce soir-là(et les jours suivants) beaucoup plus de choses qu’en France, surtout en nourriture. Ca a épaté mon beau-père quand il est venu nous voir, de remplir un panier avec tant de fruits et légumes avec si peu de dirhams.

    Lorsque je me retrouvais seule le lendemain(mon mari étant allé faire connaissance avec sa nouvelle usine à monter), je notais chaque dépense et me rendait compte qu’il fallait  faire très attention à la monnaie qu’on me rendait. Je comptais et recomptais tous mes billets et les nouvelles pièces de mon quotidien.

    4 juillet 2019

    • Apolline

      De la place des billets, des dirhams, des dollars, des euros, de la monnaie dans la vie de tous les jours…

    • Photonanie

      C’est vrai qu’au Maroc on peut se faire plaisir pour bien moins cher et avoir en plus le sourire de la crémière!

    • Nady

      intéressante cette vision internationale des billets, bel écrit à méditer 😉

  16. Mijo

    C’était un dimanche comme les autres. Une belle journée ensoleillée qui annonçait l’arrivée du printemps . Un temps parfait pour aller chiner, au grand dam de Lucas qui commençait à en avoir marre de toutes ces bricoles ou plutôt saletés ,comme il dit, que j’entasse dans mon atelier. J’adore customiser, transformer, redonner une autre vie aux objets du quotidien ou aux meubles…
    Après un coup d’œil sur différents sites, j’optais pour le vide grenier de Saint Jean un petit village cévenols , à une vingtaine de kilomètres de chez moi. J’aime bien ce village entouré de forêt, en attendant de partir pour une de ces îles paradisiaques entourée d’eau cristalline et de sable doré qui me fait tant rêver. Je déambulais donc, dans la rue principale en direction du parc . Les étaliers étaient au rendez-vous, en nombre. Je flânais, de ci, de là, sans rien chercher de particulier. C’était le début de la saison et le choix étais formidable. Entre les petits meubles, les bibelots d’un ancien temps, les jeux pour enfants , les fringues de tous âges et de toutes époques, la déco vintage et les ustensiles dernier cri, je ne savais plus où donner de la tête.
    Arrivant vers le fond du parc, prés de la fontaine, je décidais de me reposer un peu, assise sur la margelle, sous ses arbres centenaires frissonnant sous une légère brise rafraîchissante. Je laissais mon regard fureter parmi les exposants. Je découvris, au fond, là-bas à demi caché par une montagne de peluches, un petit secrétaire. Oh ! Rien de transcendant… mais pour moi, coup de cœur … Rien qu’à le voir je savais déjà ce que j’allais en faire et où j’allais le mettre et tant pis pour Lucas…
    Après quelles tractations d’usage, me voici propriétaire d’un mignon petit meuble patiné par le temps ! Et cela pour trois francs six sous !! Trop contente de mon acquisition me voilà de retour à la maison.
    Le dimanche suivant, je le sortis au milieu et entrepris de le nettoyer. En fouillant méthodique tous ces petits tiroirs de toutes tailles et de tout styles : rectangulaires, verticaux, horizontaux, des carrés, des plats, des longs, plus ou moins profonds…. ; je découvris dans l’un deux, un double fond. De cette cachette, je sortis des billets colorés, des dollars apparemment mais pas américains, ça s’était sûr. Ils étaient accompagnés d’une carte représentant une de ces magnifiques plages dont je rêvais tant. Au recto,un simple message, plutôt énigmatique :
    « Beaucoup plus !!!
    Hamilton Parish, Bermudes…
    trouvez Tommy l’explorateur, montrez lui la carte et laissez vous guider. »
    Après la vente de quelques-uns de ces dollars bermudiens de collection, me voici à bord d’un avion direction l’aventure et qui c’est peut-être la fortune…

    • Photonanie

      J’attends impatiemment la suite, dès l’atterrissage j’espère 😉

  17. thaelboost

    33
    J’ai beau refaire le compte plusieurs fois, il n’y est pas. Il me manque toujours 10 dollars.
    Je ne comprends pas comment le billet a pu disparaître de mon portefeuille.
    Il était là hier matin, j’en suis certain. C’était même celui avec le perroquet. Je retrouve bien la rainette, le poisson, le moineau et la tour. Mais pas ce foutu volatile.
    Je le soupçonne de s’être envolé sans rien dire à personne. Il paraît que c’est le plus difficile à garder en captivité j’aurais dû me méfier quand on me l’a refilé, ça m’apprendra à vouloir voyager léger, j’en suis de ma poche.
    La prochaine fois, j’accepterai de prendre les pièces avec le Huard, c’est hyper fidèle comme animal et ça revient toujours à l’endroit qu’il aime. Je lui offrirai même un nouveau porte-monnaie tout neuf !

    • Photonanie

      Bel inventaire! C’est probablement Pierre Perret qui lui a rendu sa liberté…

    • Nady

      Hihihi, fallait la trouver cette idée de jouer avec les animaux des billets ! Super ! C’est rafraîchissant comme histoire 😉 merci

      • thaelboost

        Merci beaucoup Nady

      • thaelboost

        Merci Nady !

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