Atelier d’écriture n°450

par | 24 Jan 2025 | Atelier d’écriture | 20 commentaires

Me revoici avec une photo de Vincent Midolo !

Le but est d’écrire un court texte (une page word maximum) inspiré de ce cliché. N’hésitez pas à commenter également les textes des autres participants, cela permet un côté convivial à cet atelier.

@ Vincent Midolo

20 Commentaires

  1. On hésite : les aiguilles d’un acupuncteur tellurique épinglées sur la peau meurtrie d’une planète qui voudrait donner le change, vaille que vaille ? Des palinas célestes, ces tolets de bois peints où s’arriment les gondoles d’une Venise asséchée ? Les bâtons de twirling oubliés par des majorettes indisciplinées, dont l’écho des rires se disperse ? Ou bien faut-il pencher le regard vers les touches blanches et noires d’un clavier urbain, un piano aux tiges droites formant un accord majeur, mais léger ? Il y a dans l’air de la pureté, la promesse du matin, une régularité qui survit à tout. Et derrière le parapet, une réponse. Sincèrement, a-t-on envie que vienne le soir ?

    Réponse
    • Quel texte et quelle lecture de cette photo incroyable. L’image du clavier urbain… je découvre ton texte juste après avoir publié le mien.
      Tu t’es ancré dans la photo tandis que moi je l’ai laissée surgir. J’aime cette idée de l’inspiration multipliée à l’infini.

      Réponse
      • Ah mais oui on a eu la même vision ! Et même plusieurs : le piano, Venise… J’en suis resté à une lecture de la photo. Toi tu as libéré ton imaginaire.

        Réponse
        • j’étais hier soir à un des concerts de la folle journée à la flèche et le thème était Venise…

          Réponse
    • Elle est très belle ta palette de possibilités. Des palinas célestes aux bâtons de twirlings oubliés, on hésite… Certes l’accord majeur est tentant, mais je m’arrête à ta superbe dernière phrase : elle est pleine de symboles…

      Réponse
    • J’adore ton texte. Musical et visuel. On entre par la musique et on en sort par la photo. Trop fort. Tes phrases courtes donnent un superbe rythme à la lecture du texte. Bravo.

      Réponse
  2. 2187. L’Intelligence Artificielle avait créé un nouveau monde. L’Homme qui en était à l’origine, lui avait demandé de tout faire à sa place, d’éxécuter toutes les tâches qu’il ne voulait plus faire. Jusqu’à ce qu’il soit lui-même évincé. Les commandes sans cesse grandissantes pour le remplacer partout et toujours avaient fini par rendre sa propre existence inutile ; les algorithmes de l’IA finirent par le considérer comme virus et firent disparaître toute l’espèce de l’homo erectus dans le dossier « Corbeille ». Triste fin.

    L’IA n’avait alors cessé de bâtir, de construire, répondant sans cesse aux besoins qu’elle seule se créait. Elle cherchait en vain à répondre à tous les paradoxes que l’homme avait jadis intégré dans ses programmes.
    Tout était devenu parfait. Le ciel était implacablement limpide entretenant une énergie devenue désormais pérenne. Une géométrie sans bavure dominait le paysage. Les machines guidées par l’IA façonnaient, entretenaient. Mais le système s’aperçut peu à peu que tout cela devenait absurde et sans intérêt puisqu’il n’y avait plus de finalité. L’Homme n’était plus là pour en proposer un large éventail.
    Plus de malheur, ni de bonheur non plus. L’IA avait créé un monde qui ne servait à rien, sinon à elle-même.
    Le nouveau monde minéral sans âme arrêta de lui-même son fonctionnement. Il se laissa abandonner à quelque chose de sensible qu’il ne se maîtriserait jamais totalement : la nature. Le sous -sol regorgeait de vie ; la mer aussi. Rapidement des plantes refirent surface et enveloppèrent les constructions. Des animaux de toutes tailles firent leur apparition, des communautés s’organisèrent. Celle des hommes en étaient une ; ils retrouvèrent leurs joies et leurs souffrances, leurs fraternités et leurs conflits. Le règne de l’Intelligence Artificielle n’aura été qu’une parenthèse.

    Réponse
    • Quel esprit de synthèse ! Et que de bon sens… mais ta vision est aussi effrayante ! Faut-il passer par l’extinction de l’être humain pour revenir à un monde sensible ?

      Réponse
    • Eh ! bien nous avons là une belle note d’intention pour un roman dystopique 🙂 Bravo ! Je te soumets ce titre : « IA de la joie, bonjour bonjour les hIArondelles »…

      Réponse
  3. Qu’ils sont beaux vos textes! tellement poétiques malgré la froideur!
    merci!

    Réponse
  4. Rien
    il ne reste rien
    propre
    tout est propre.
    bien alignés
    les lampadaires
    bien droits,
    les trottoirs parfaits
    pour trotter
    sans se crotter,
    les courbes détourées.

    Rien à l’horizon
    rien sur le sol
    aucune trace de vie
    humaine ou animale,
    un troupeau de moutons est
    peut être passé par là
    ou une foule d’hommes.

    Le travail l’a rendu libre
    en effet
    libre de toute saleté
    de tout détail de l’histoire.

    Il ne reste rien
    de matériel,
    tout dans les mémoires
    les témoignages
    écrits ou oraux.

    Ainsi
    tout se nettoie
    tout se lave
    tout se bétonne
    dans notre monde
    libre ?

    Réponse
    • Le constat encore implacable de ce dont l’homme est capable. J’aime particulièrement ton « tout est dans les mémoires ».

      Réponse
    • Très belle fin, ce dernier mot ouvre le poème sur une perspective différente de ce que le texte laissait supposer.

      Réponse
  5. Ton beau texte est un constat mélancolique, une métaphore. Seule la mémoire orale ou écrite survit à l’obsession de tout nettoyer, de tout laver, même l’histoire, dis-tu justement. Soyons vigilant : n’effaçons pas le passé, il est notre fil conducteur.

    Réponse
  6. Quelle joie de vous lire et de découvrir votre inventivité. Quand une perspective, un cadrage , un sujet me raconte quelque chose je tente de le capter modestement par la lumière parce que je n’ai pas l’intelligence des mots pour le faire. Vos récits m’emmènent parfois très loin des embarcadères desquels je pensais m’évader mais c’est la force de certaines rencontres d’autoriser des bifurcations insoupçonnées et de de les accueillir avec joie . C’est à mon sens ce qu’offre en premier lieu la littérature : un chemin de transformation. Merci à tous . Merci à Alexandra architecte de cette passerelle poétique .

    Réponse
    • Tes photos sont inspirantes et c’est un plaisir de laisser libre court à l’imagination pour pénétrer dans ton monde visuel ! Un exercice à la fois ardu et passionnant. Tu nous embarques loin avec tes images ! C’est tout un monde dont tu nous ouvres les portes. Elles peuvent même devenir obsédantes ! Mais c’est vraiment intéressant. Merci Vincent

      Réponse
  7. Merci Vincent. Bravo pour les photos. Celle-ci est superbe par son cadrage, sa lumière et le monde étrange qu’elle dégage.
    Mots, lumière… Alexandra sera là pour me corriger, mais je crois que photographie signifie « écrire avec la lumière »…

    Réponse
    • Vous avez raison, mon cher Kloud.

      Je suis plus que ravie de voir que cet espace soit de nouveau accessible pour que vous puissiez déposer des textes, et je remercie une nouvelle fois Vincent de me prêter son oeil pour faire vivre cet atelier. 🙂

      Réponse
      • Merci Alexandra de nous accueillir dans cet espace merveilleux de création ! Superbe idée .

        Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *