Beaucoup aimé vous lire sur l’atelier 343 ! Finalement, la contrainte avait du bon ! 🙂
Après avoir demandé au conseil des Grands Sages (j’aime, j’ai l’impression d’être le Père Fouras dans Fort Boyard), voici la nouvelle photo avec comme thématiques interdites : la ville et l’écologie. A vos claviers et à lundi :
c’est le triangle des Bermudes !
Ha ha bien vu, mais tu spoiles une idée. 😉
Hello Leiloona
Ca va être plus dur avec les interdits 😉
Je passe encore mon tour, j’ai un weekend vraiment trop chargé.
Bonnes écritures
Gros bisous d’O.
Moi aussi, week-end trop chargés en ce moment, pourtant la contrainte me plait et m’inspire, très bonne idée d’ajouter ces mots à la photo, dès que j’ai plus de temps, je m’y essaie ! A bientôt !
Oui, ne vous inquiétez pas, la patronne de l’auberge non plus n’a pas le temps non plus en ce moment, mais c’est la vie. 😉
(Merci Alexandra et merci les Grands Sages, j’adore les nouvelles consignes. Et bonne semaine à tous, bien sûr !)
J’en ai marre de traverser sur les passages piétons. J’en ai marre de tenir la porte à la gent féminine. J’en ai marre d’attendre mon tour dans les files d’attente, d’être agréable même quand rien ne va, d’aller travailler quand j’en ai pas envie, de laisser ma place aux personnes âgées dans le bus ou le métro.
J’en ai marre !
C’est pas parce qu’on a trente-neuf ans, qu’on est expert-comptable dans une prestigieuse multinationale, et qu’on vit parfaitement bien son célibat, qu’on a pas le droit d’en avoir marre.
J’en ai marre, un point c’est tout.
De ce ras-le-bol, naquit la plus grande décision de toute mon existence : cesser d’être courtois. Et voyez-vous, ça fait un bien fou. Vous devriez essayer. Je vous assure !
Aujourd’hui, par exemple, fut un jour auréolé de satisfactions.
Au supermarché, j’ai poussé un vieil homme traînassant accoudé à son caddie pour arriver le premier en caisse, ensuite, en déposant les courses à mon domicile, j’ai aboyé à pleins crocs sur le chien du voisin, après, j’ai offert un café aux laxatifs aux deux témoins de Jéhovah qui tambourinent à ma porte chaque mardi.
Et pour finir la journée en beauté, j’ai téléphoné à ma mère pour qu’elle cesse une bonne fois pour toutes de tricoter ses immondes serpillières à manches à chacun de mes anniversaires.
Quelle libération !
Le seul inconvénient, avec la discourtoisie, c’est que ça ne plaît pas à tout le monde. En l’occurrence, je pense à ma cheffe de service. Quand j’ai refusé de lui apporter son café bien serré supplément nuage de lait et petite sucrette, elle a tiré une tête jusque par terre. C’était pas beau à voir. Une heure plus tard, quand je lui ai annoncé qu’elle pouvait toujours attendre ses photocopies, ce fut la goutte d’eau qui a fait exploser le vase. J’ai vu ses bras tomber et ses jambes se couper. Là, c’en était trop pour elle.
Elle a remis ses idées et ses membres en place et elle est allée voir la responsable des ressources humaines. Dans la minute, j’étais convoqué dans le bureau du médecin de travail, deux étages plus haut.
Après m’avoir stéthoscopé de la tête aux pieds, interrogé en long et en travers, et avoir compté doigts, orteils et grains de beauté, le docteur Sodoku a fait tomber son diagnostic comme une enclume sur mon pied :
C’est on ne peut plus grave, monsieur Jean Nêmar. Je dirais même plus, grave au
plus haut point. Vous souffrez d’une maladie chronique et dégénérescente nourrie par la confusion patronymique : une Jean Nêmarhite aiguë.
Pareille enclume, franchement, ça vous fêle une phalange d’orteil. Je suis reparti, perplexe, en boitant.
Le corps médical ne m’a jamais inspiré confiance, mais dans le doute, j’ai décidé de changer de patronyme. Sait-on jamais. Et surtout, je dois vous confesser un mensonge, maintenant que nous nous connaissons un peu plus : j’en ai marre, mais vraiment marre, assez, ras-le-bol, plein le dos et la casquette, de ne jamais avoir rencontré l’amour.
Signé : Jean Sorcelle
Un texte plein d’esprits. J’aime beaucoup, il a égayé ce dimanche soir pluvieux!
Merci, Jen ! Ravie que mon texte ait pu être une arme contre la grisaille 😉
Haha, excellent ! 😀 J’ai beaucoup aimé.
Merci Séverine.
Merci à toi, Laurence, de m’avoir lue et si joliment souri 😉
Un texte plein d’humour et décalé sur cette photo. Bravo Séverine Baaaziz !
Merci, Kroum ! D’autant que l’humour décalé est une « corde » un peu particulière…
Bonjour Séverine,
Bravo et bien vu … je souhaite à ce Jean Sorcelle de trouver ce qu’il cherche 🙂
Merci, Cécile ! Je luii souhaite aussi, dans l’intérêt général 😉
J’adore ! Je me suis marré tout seul en vous lisant. Très cocasse un brin de coquinerie et puis une histoire tout de même avec une chute qui explique tout. Bref, moi aussi j’en ai marre, j’en ai marre de commenter tout ces textes assez, aller je m’arrête là :-).
J’entends vos rires d’ici et je vous en remercie ! Une agréable soirée à vous, cher Nour. 😀
Tellement plaisant à lire, quel texte plein d’humour. Bravo pour ce politiquement incorrect…
Merci beaucoup, Anne-Marie ! L’humour est une tonalité avec laquelle j’aime beaucoup jouer… Ravie que cela puisse plaire.
Bravo ! Drôle, bien mené, bien écrit. J’ai adoré.
Très touchée, merci, Cloud !
Excellent texte !!!
Merciiiii !
Beaucoup d’humour bienvenu et de décalage dans ce texte que j’ai aimé de bout en bout. J’ai été…ensorcelée 😉
On a tous un Jean Sorcelle en nous. Excellente soirée, Photonanie !
Quelle belle idée ! C’est drôle et décomplexant !
Bon moment de lecture, bien mené cet écrit et malmené ce Jean, qui a pété un watt, mais bon il s’en remettra, mais quand même, ces aveux lui ont fait du bien, merci à toi
L’inspiration s’est faite attendre cette semaine. Mais j’aime toujours autant prendre ce temps de réflexion dans un premier temps et de passage à l’écrit le dimanche soir.
Le monde le déroute
Il ne sait plus où aller,
ni comment se fondre dans la douceur d’autrui.
Il est perdu
Attablé devant les multiples possibles qui s’offrent à lui
et le risque,
toujours,
de ne pas faire le bon.
Terrifié en songeant qu’ensuite,
il n’y est plus de retour en arrière possible
Qu’un seul choix le rende misérable et détermine toute une vie.
Qu’une seule décision puisse,
tel le battement d’ailes du papillon,
provoquer un tsunami à l’autre bout de sa vie.
Il pleure son incapacité à se mettre en mouvement,
à se complaire dans la disgrâce,
ne pas pouvoir,
ne pas savoir,
sans jamais trouver la solidité d’y remédier.
Désorienté,
il souffre de ne pas comprendre l’homme,
de le trouver bestial,
miséreux,
nombriliste.
Le sublime ne l’atteint plus,
seul l’infâme le soumet.
Alors il tente de s’ouvrir aux autres,
de déblayer la hantise de l’échec,
d’atténuer le hurlement de l’harmonie en fuite.
Belle semaine à tous.
Vous pouvez aussi retrouver ce texte sur mon blog tout neuf. Je me suis lancée il y a deux mois pour y regrouper ce que j’écris depuis quelques années déjà. J’aime assez l’idée d’avoir cet objet empli de mes lectures et d’un peu de mon moi créatif.
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2019/10/desoriente-atelier-bric-book-344.html
Il n’y ait plus de retour en arrière possible… Je suis désolée pour les fautes qui téméraires, persistent en moi!
et il manquait la dernière phrase décidément ce n’est pas mon soir! Une option modification du commentaire serait parfaite!:)
Donc la dernière phrases: Un voyage périlleux à la recherche du vivant.
Un objectif ambitieux pour ton personnage !
Misérable au lieu de miséreux. J étais vraiment fatiguée hier
Bonjour,
Je lui souhaite de (re)trouver une route qui l’apaisera …
Ah, le libre arbitre, cette éternelle question… Le trouble du personnage est vraiment bien rendu, je trouve. Bravo, Jen !
Un chemin très tortueux pour un esprit cherchant le relâchement…belle histoire !
Beau texte philosophique. Le problème est que le temps passe, inexorable. Il ne nous laisse pas beaucoup de répit pour une longue réflexion sur le meilleur choix possible. En tous cas, il donne l’occasion d’un beau texte. Merci
A la croisée des chemins, il va devoir choisir et j’espère qu’il fera le bon choix!
Lecture agréable d’un monde en déroute… Il faut réfléchir vite pour le sauver.
Déjà le fait qu’il se pose la question est déjà un premier pas, il chemine cahin caha, mais il chemine, il avance, il traverse la route …., merci à toi
Les Sages avaient statué : il devait être condamné. Ils placèrent l’écrivain au milieu de la Place des Indisciplinés. Les codes-barres tranchants étaient prêts,, disposés en triangle, leurs trois côtés symbolisant les Valeurs Fondamentales de la Cité : Lire, Obéir, Subir.
En ces ultimes moments, l’écrivain vit défiler sa longue vie. Au cours de son existence il avait dû, sur ordre des Sages, réécrire tous les manuels scolaires existants, seules références dorénavant autorisées à la Connaissance pour les peuples de la Nouvelle Mégapole. Il avait mené sa tâche humblement, passablement soumis, jusqu’au jour où les Censeurs avaient découvert un ouvrage sur le point d’être diffusé sans leur accord. L’écrivain y avait enfreint la Loi. Peu importe que ce fût volontaire ou accidentel, deux mots proscrits y apparaissaient, juxtaposés, inspirateurs d’un danger aussi grave qu’une étincelle frôlant un détonateur. Les risques étaient grands qu’ils mènent au Désordre.
Il était là, debout face au supplice, il ne regrettait rien, sinon de n’avoir pu laisser au moins une fois son nom à quelques utopies. La Nature restait ainsi au fond de ses rêves comme une mémoire rejetée par les livres qu’il devait rédiger. Avec fatalité, il acceptait aujourd’hui son sort, espérant qu’un au-delà serait identique à celui raconté par ses grands-parents : un Jardin d’Eden.
La Grande prêtresse fit un signe : les lames se mirent en marche, se rapprochèrent avec une régularité glaçante de l’homme qui transpirait, muré dans un silence de sidération.
Les membres du Tribunal se retirèrent avant la scène finale qui risquait de les indisposer. Chacun rentra chez lui et se replongea dans la lecture.
Non loin de là, dans une cave à peine éclairée, sous une maison semblable à toutes les autres, une femme apeurée creusait un trou. A côté d’elle un exemplaire du livre interdit attendait d’être enfoui pour les générations futures. Sur sa couverture grise, au-dessus du nom de l’écrivain scintillait un titre aux lettres vert tendre: « La Ville et L’Ecologie ».
J’aime beaucoup ce texte grave et plein d’esprit.
Ah, intéressant comme tu as rebondi sur les contraintes 🙂
Un récit aux allures de dystopie qui donne envie de poursuivre la lecture. Je trouve qu’il y a matière à, en tout cas… C’est très bon, Cloud
Et une mention spéciale pour l’idée des codes barres tranchants. Celle-là j’aurais aimé la trouver 🙂
Belle prise de risque dans ton texte Cloud !
Bonjour,
Puisse-t-on jamais connaitre un tel monde !
Un texte prenant qui interpelle sur la, notre liberté
Merci
Bravo Cloud, les ateliers se succèdent et, tu te surpasses, je ne me lasse pas de te lire. A quand ton premier prochain roman ? Un texte d’une page nous laisse sur notre faim. Le temps s’est dérobé cette semaine, mon esprit encombré ne pas m’a permis de me pencher sur la page blanche.
On se croirait à la période de l’inquisition…ça me rappelle le film Averroès de Youssef Chahine. Intemporalité du contrôle du savoir et de sa diffusion, de la censure, toujours d’actualité… Bravo !
Super idée que de transformer la thématique interdite en livre interdit. Et le texte, grinçant-glaçant, déborde aussi d’originalité. Bravo !
Bien trouvée l’utilisation des interdits qui clôt ce bon texte.
J’aime beaucoup, c’est surréaliste et réaliste à la fois, glaçant.
Nous allons tous nous y mettre à fouiller la cave de cette maison, pour retrouver ce trésor. Les sages sont-ils aussi sages que l’on veuille bien le croire ? merci à toi
Bonjour, voici maparticipation à l’atelier n°344 qui peut se lire aussi sur https://janickmm.wordpress.com/2019/10/13/petits-biensfaits-de-laube-a-laurore/
Petits bienfaits de l’aube à l’aurore
Tous les jeudis matin, pour se rendre à l’ouverture du marché, Siang traverse les grandes artères, et cette place de l’étoile aux multiples zones piétonnes recouvertes de bandes de peinture blanche phosphorescente (naturelle … biologique ..). Il n’y croit pas.
Pour l’heure, il aspire à pleins poumons l’air frais de cette aube naissante, il ferme les yeux pour mieux l’apprécier, pendant un si petit moment, si furtivement passé, à peine consommé et pourtant si prégnant, il marque le cœur d’une indélébile cicatrice. Si l’on n’y prend pas garde, si l’on n’y est pas disposé, il passera sans bruit, sans effusion, sans émotion. Comme un flash, déjà disparu.
Siang, l’attend, le cherche, lui fait déjà une place. Et ce petit moment bien à lui, est à coup sûr, surprenant, délicat, virevoltant à la fois. Il l’enchante, lui plaît, moment d’extase tout simplement, où chaque objet, chaque être, chaque chose, chaque particule de l’air semblent s’unir et s’accorder parfaitement. Un alignement des sentiments. Un présent de l’aube, là, en pleine ville, là, invisible, fidèle, toujours au rendez-vous, emplissant son cœur comme pour y déposer des lueurs de bout de tunnel, des portes de prison ouvertes, des rémissions, des cadeaux, des petits gâteaux sucrés, aussi bons que beaux. Il attend secrètement ce moment, presque avec autant de passion que son rendez-vous hebdomadaire au marché.
Siang, le sourire aux lèvres, encore un peu bouleversé par sa petite expérience qui fonctionne à merveille, arrive au stand des fromages frais de brebis et de chèvre, la petite femme qui est derrière son étal, est toute voûtée, souriante et fière de sa production.
Un de chaque, s’il vous plaît. Les délicates bûchettes sont soigneusement enveloppées dans un papier à beurre : 2,60 € dit-elle en tendant une main recroquevillée. Il aime à la complimenter sur la qualité et le goût de ses fromages. Siang se dirige maintenant vers les légumes du jardin du petit monsieur à l’angle, aujourd’hui il lui reste encore quelques tomates bien mûres, à point, et déjà les courges bleues de Hongrie font leur apparition.
Siang est heureux de passer d’une saison à l’autre pour goûter ces merveilles de la nature. Il aime aussi à échanger en toute simplicité sur les produits de la nature avec ces petits producteurs, toujours souriants, toujours aimables et offrant aux chalands, des merveilles insoupçonnées, là, ici, au cœur d’une grande ville.
Comme un air de campagne en pleine ville dans ton texte, c’est frais et agréable.
Merci Kroum, je suis certaine que même en ville on peut vivre des instants merveilleux, à bientôt
Bonjour,
Des plaisirs simples … un bon fromage, des légumes de saison ….cela met en appétit dès le réveil
Merci pour ce joli moment
Une petite balade au coeur d’une grande ville mais vers un marché local sentant bon le terroir, cela doit exister, non ? à bientôt
Bien sûr que ça existe … dans ma ville, il y a un marché, des halles et c’est toujours un plaisir de s’y promener et d’y acheter de bonnes choses
A bientôt
Entièrement d’accord, et les odeurs et la convivialité sont de mises, merci à toi
Bravant le interdits, vous nous racontez une belle histoire d’ambiance matinale et d’ambiance vivante sur les marchés, de là a imaginer ces bandes de passage piéton en fromage de brebis…ça me fait saliver…
Oui, parfois dans les grandes villes il faut les mériter ses bûchettes de fromage frais, mais de là à les transformer en bandes phosphorescentes, pour piétons, je n’y avais pas penser, merci Nour ! J’ai beaucoup ri
Le texte est frais, léger et donne envie. Il me fait penser à la pleine conscience où même les moments simples sont vécus avec intensité.
Exactement, Cloud, ce que j’aime faire le plus souvent, tranquillement, pour des petites choses qui sont parfois devenues transparentes et pourtant si importantes, merci à toi Cloud
J’ai passé un bon moment sur ce marché à la rencontre des petits producteurs et de leurs bons produits qui m’ont fait saliver.
C’est toujours un joyeux rendez-vous que ces petits marchés sur le bord des trottoirs, un rendez-vous spécial où l’on trouve des pépites, merci à toi
Un texte doux, comme un moment vécu en pleine conscience, une respiration.
C’est effectivement toujours ce que je ressens lorsque je me prépare à aller au marché, un bon moment en partage, merci à toi
Aujourd’hui on m’a affecté à la tour 15. C’est la tour la plus haute, celle qui offre l’illusion d’être mieux loti que les autres. Tout le monde en parle ainsi, tout le monde veut y croire. C’est la tour à l’allure de pouvoir.
J’ai un box pour moi tout seul. On m’a dit, tu vas voir, ça va te plaire. Le job est aisé, il suffit de regarder les écrans et de faire en sorte que tout le monde reste dans le rang. Que rien, ni personne ne déborde de la surface des jours.
J’ai pensé, ce n’est pas bien difficile, personne ne sort jamais du rang. Ni des lignes. A chaque delta que l’on croise, on le contourne sans jamais le franchir. Le moindre pas en dehors des marques, ça fait mauvais genre. Rebelle imbécile qui s’imagine intouchable.
On nous a bien dressé à rester à notre place. C’est certain, la peur est un puissant stimulant.
C’est vrai que c’est haut. Si je me penche, ça me donne un peu le vertige.
Je me demande. Je me demande si, de si haut, la chute a l’intensité d’un envol. Non pas que je tienne à essayer. Mais bon, je me demande. C’est que les heures sont longues à regarder le vide sidéral de nos existences. Ces petits tracés bien alignés comme autant de petits soldats. Je ne sais pas bien en quoi ça rassure, mais ça rassure. C’est dans toutes les bouches, dans toutes les voix et tous les gestes.
C’est sûr, au début je n’ai pas compris. Faut dire que j’ai souvent la tête ailleurs et on me le reproche souvent. Tu rêves Léo, disent-ils et les rêves tu sais c’est pas avec ça que tourne notre monde. Qu’est-ce qu’ils en savent, je me demande, parce que personne ne sort, ni ne rentre ; personne de va jamais nulle part. L’immobilisme est notre moteur.
Alors voilà, on m’a expliqué quelle visée prendre pour ne pas rater le tir, on m’a dit, si quelqu’un franchit la ligne tu tires. T’inquiète pas, la désintégration est immédiate, la poussière à peine détectable, le temps d’un battement de cil et après tout est nickel. Tu verras, c’est facile. Tu exécutes Léo, on m’a dit. Tu exécutes, c’est tout.
J’ai hoché la tête. J’ai pensé que la tour avait bien l’illusion du pouvoir. J’ai pensé que la promotion avait le goût de la sanction. Mes mains ont tremblé, puis c’est tout le corps qui a été pris de tremblements. J’ai voulu me rassurer, me dire que personne n’allait chercher à quitter le rang, mais non bien sûr, non ils ne me laissent même pas le choix, c’est à se demander s’ils n’ont pas poussé quelqu’un à se rebeller, histoire que je fasse bien mon boulot. Faut pas réfléchir, faut pas réfléchir, faut juste viser, tirer et tout oublier. Tu exécutes.
J’ai pas réfléchi. J’ai pas visé. J’ai pas tiré. Je suis sorti de la tour et personne ne m’a retenu. Ce n’était plus la peur qui me guidait mais bien le souffle fragile de la liberté. J’ai marché comme si demain existait déjà. Sans précipitation. J’ai traversé la place sans tenir compte des lignes, j’ai banni les rangs et la servitude. J’avais un goût d’évidence au bout de la langue, avec une petite férocité de l’envie de vivre qui s’est vite estompée dès que le tir du haut de la tour 15 a atteint sa cible.
Une chute que je pensais rassurante mais quel retournement de situation. Bravo Laurencedelis !
Bonjour,
Quelle chute, mourir au nom de la liberté …
Très beau texte
C’est superbe.C’est un régal de lire ce texte malgré son côté inquiétant. Et la fin est géniale malgré sa violence. Bravo et merci pour ce plaisir de lecture.
La chute est très bien amenée, on ne s’y attend pas du tout!
Ca commence un peu comme à Las Vegas hélas, mais ça fini bien mieux, avec la recherche de la liberté ! Que d’imagination ! Bravo !
Glacial jusqu’au bout, j’ai adoré !
Année 2028,
Deux ans après les élections législatives de Suède et sa prise de fonction au Ministère de la Nature, Greta Thunberg peut se vanter de plein de succès : la suppression progressive de la voiture au profit de la marche, du vélo, de la trottinette et autres moyens de déplacement à 1 ou 2 roues se multipliant. Il est vrai que les concours qu’elle avait imaginés pour élire chaque mois le citoyen le plus sportif et svelte furent très suivis ; la première place en haut du podium donnant droit à tout plein d’articles sur soi dans les journaux nationaux.
Un système de tram électrique, financé par l’Etat, fut imaginé pour les personnes ayant du mal à se déplacer avec un réseau très fourni en stations aux quatre coins du pays. Mais le Ministère des Finances commence à tirer la sonnette d’alarme devant l’ampleur des dépenses devant ce grand projet. L’argent des tickets ne permet pas de couvrir les sommes engagées pour la construction de ces lignes et leur entretien. Aussi, à l’aube de ses 30 ans, notre jeune ministre eut une idée de génie : pour renflouer les caisses, elle proposa au Parlement le vote de la vente de parcelles de bitume aux particuliers afin que ces derniers les transforment en jardins privatifs. Quelques copeaux de bois pour cacher la misère de l’asphalte et par-dessus des pots de verdure ou fleuris qui agrémenteront le regard de tous. Un concours annuel sera organisé chaque printemps pour récompenser la plus belle parcelle privative.
A peine le projet annoncé, les demandes d’achat affluent. Il ne reste que 6 mois avant le mois du concours, les futurs acheteurs ont hâte de préparer leurs œuvres et espérer remporter le premier prix pour être mis en avant. Aussi, des architectes sont actuellement dépêchés sur les lieux pour poser les balisages afin de procéder rapidement à la vente. Notre drone a pu photographier ce jour les derniers préparatifs avant la vente aux enchères nationales qui commencent demain.
Bonjour,
Excellent !!
Je ne rajoute rien d’autre !
Presque une candidature au ministère de l’écologie… 😉
Rendre la ville à la campagne, quel beau projet !
Idée originale et peut-être visionnaire…
Un texte plein d’optimisme pour l’avenir. Très plaisant à lire… et à espérer 🙂
Vraiment bien. Bravo. L’idée est séduisante, utopique. Vive les utopies. Et tu arrives avec talent à emmener le lecteur de l’absurde vers le plausible. Peux tu me réserver une parcelle : j’ai une idée…
Atelier 344
Chaque année c’était la même chose.
Ça commençait des jours avant le défi en lui même.
Il fallait trouver le plus possible de nourriture, la plus mauvaise qui soit. Ruser. Cacher ses trouvailles aux autres. N’avoir l’air de rien mais faire des réserves pour le grand départ. Continuer à nourrir les plus jeunes tout en se préservant.
Les humains n’avaient qu’à bien se tenir.
Au dernier moment il tomba sur un trou rempli de vers bien gras. Quelle chance incroyable. Il allait pouvoir manger à s’en rendre malade avant de prendre son envol.
Durant la première partie du voyage il fallait être particulièrement tenace pour battre sans cesse des ailes tout en bloquant le plus possible sa digestion. A vrai dire, c’était l’exercice le plus difficile. Trouver son chemin parmi les nuages, ne pas se mélanger à d’autres groupes, fermer son bec, tout cela n’était rien au regard de réussir à garder ses intestins bourrés des réserves obtenues de haute lutte.
Enfin il arriva sur sa cible. Ils étaient partis tôt et il n’y avait presque pas d’humains à éviter. Tant mieux. Il gardait donc toutes ses chances. Rester le plus grand champion de son groupe. La délivrance. Il pouvait vider tous ses boyaux. Ne pas oublier de viser. Ne pas rater les grandes lignes blanches. Heureusement elles avaient été certainement repeintes et on les voyait vraiment distinctement cette fois-ci. Il lâcha sa bombe et vira à 360 degrés pour vérifier avec les autres qui était le gagnant.
C’était extraordinaire. Encore une fois il avait été, et de loin, le meilleur. Sa tache était la plus grosse, juste à la limite de la cible qu’ils avaient définie à l’aller. En bas, à gauche. Une victoire éclatante. Les femelles allaient se battre pour lui. La clef de sa réussite avait sans doute été ces vers, trouvés par hasard quelques instants avant le départ, un peu rances, ils l’avaient bien rendu malade et c’est la force de son mental qui lui avait permis de se retenir si longtemps qu’il avait été le dernier de l’escadron à passer.
Plus tard, il raconterait à ses nouveaux canetons que le succès était le fruit d’un long entrainement, ne jamais manger le pain des humains, où alors seulement les morceaux les plus durs, à la limite de la moisissure, s’entraîner chaque jour, déployer ses ailes, s’envoler et lâcher le résultat d’une digestion difficile uniquement sur les têtes, à la rigueur, sur les bancs. Ne jamais céder à la facilité. Et rester motivé. L’année prochaine la difficulté montait d’un cran, il faudrait se retenir plus longtemps et viser le plus finement possible, Tokyo était devenu trop simple, Buren et le sommet de ses colonnes seraient sa consécration ultime.
Ton texte fait écho à celui de Laurencedelis. Plein d’imagination Manue rêva, bravo !
Bonjour,
Bien vu … je vais peut-être regarder les canards autrement !
Si je peux me permettre: viser la tête de Donald Trump serait bien vu pour un canard 😉
Excellent. L’idée, le texte, tout. C’est drôle, attendrissant. Un bon moment de lecture. Merci, mais depuis hier, je me refuse à traverser sur les passages protégés (mot impropre après ta lecture…).
Je vais parler avec coincoin afin que tu puisses à nouveau traverser les rues en toute sécurité !!!
La narration du point de vue du canard m’a beaucoup plu. Et quelle imagination ! Tu exploites un côté de la photo qui passe presque inaperçu, de façon très convaincante.
Vivement l’année prochaine, pour viser les colonnes de Buren ! 🙂
Bonjour et bon lundi,
Voici le lien vers mon texte https://ecrirepourunrienpouruntout.wordpress.com/2019/10/14/ligne-de-vie/
Et je vais aller lire les textes laissés ici ou là
J’aime beaucoup la contrainte ajoutée qui pimente cet atelier
Bonne journée
Cécile
Oups, pardon, je viens de réaliser que je n’avais pas publié mon texte ici
Voilà erreur réparée
Ligne de vie
Je marchais seul, des lignes m’accompagnaient … Où étais-je ? Je n’avais sur moi qu’une sacoche et un sac en papier à la main et je marchais droit devant moi en ligne droite.
J’ai marché, marché, marché longtemps … jusqu’à ce que la fatigue m’emporte … je suis tombé de sommeil, roulé en boule dans cet endroit improbable. A mon réveil, j’étais derrière des barreaux, encore des lignes droites, j’étais bien … cela m’a rassuré … j’aime ce qui est carré. Je suis un homme droit moi, je suis juriste d’ailleurs.
Puis, je me suis souvenu … dans mon sac, il y avait la tête ronde d’une femme gironde …
Oups!
Etonnant texte surréaliste associant les droites et les courbes…
Merci Cloud 🙂 j’ai vraiment essayé de respecter les thèmes interdits 😉
Un juriste psychopathe tueur en série…en droite lignée avec les courbes…audacieuse !
Merci Nour
Gloups, ta chute est plus qu’inattendue et très réussie Cécile. Bravo !
Merci Kroum 🙂
Bonjour à tous,
Voici mon texte, bonne lecture et bonne journée.
Il se trémoussait sur sa chaise depuis une bonne dizaine de minutes. Elle lui avait demandé s’il voulait aller au p’tit coin mais non ce n’était pas ça…
Il avait beau lire et relire, il n’y comprenait rien à ses histoires de droites…
Parallèle, perpendiculaire, demi-droite, autant de vilains mots qui le poursuivaient jusque dans ses nuits.
Il avait beau essayer, retourner la feuille dans toutes les directions, ça ne faisait aucun sens, justement, pour lui.
Alors, doucement, il sentit son ombre s’approcher et lui murmurer une histoire invraisemblable de passages piétons…
Et soudain, son visage s’éclaira et tout prit sens.
Bonjour,
Comme j’aurais aimé qu’une ombre s’approche de moi et me murmure cette histoire invraisemblable …
Merci pour ce sourire matinal
Merci de votre retour
Et oui, il suffit parfois d’une étincelle pour que tout s’éclaire 😉
Oh, c’est bien. On dirait du vécu. Joli petite historiette.
Je voulais dire « Jolie petite historiette ».
Je suis enseignante
Bonjour,
ça part d’une photo et puis, je n’ai plus maîtrisé…
http://www.aupouvoirdesmots.fr/2019/10/les-zebres.html
Tu es cerné par les zèbres.
Au XXIème siècle étaient surnommés zèbres les personnes ayant un coefficient intellectuel bien supérieur à la moyenne. A l’époque, ils étaient stigmatisés quand on les avait démasqués. C’était des êtres ou trop sensibles, ou trop agités, qui pensaient trop, qui percevaient trop. Ils avaient du mal à s’intégrer socialement. Ils étaient attirés par d’autres zèbres et formaient des troupeaux marginaux. On les pensait peu nombreux. Et ceux qui ne savaient pas qu’ils en étaient se sentaient étrangers au monde, en souffraient et subissaient sans comprendre.
Aujourd’hui, tu es cerné par les zèbres.
Mais tu es seul. Et c’est toi qui ne comprends plus rien. Tu es le dernier de ta race.
Tu te souviens de ce temps où ranger les gens dans des cases était rassurant, tu te souviens comme la normalité établie par les hautes instances dites des médias te permettait une réflexion minimale. Oui, tu étais de ceux qui consommaient l’information béatement et qui râlaient après l’humanité défaillante tout en conduisant ton quatre roues motrices producteur massif d’émissions de CO2.
Comme il devait être bon d’avoir des certitudes.
L’Ancien monde est mort. Tu es arrivé au bout. Tu l’as usé, sali, tu en as sucé toute la moelle. Il te l’a fait payer. Il t’a craché dessus et t’a asservi. Tu as eu soif et tu as massacré les tiens pour ne pas mourir desséché.
Ceux qui restent, ce sont tes descendants, ta création ultime. Ce sont les zèbres. Non pas ceux qui étaient sous antidépresseurs, ni ceux qui ont participé à l’élaboration de la bombe atomique. Non. Pas ceux du siècle dernier. Les zèbres d’aujourd’hui sont décharnés, leur ouverture vers le ciel est illimitée et leur savoir est omniscient. Et mieux encore, les zèbres pensent. De cette pensée qui t’a échappée.
L’Intelligence Artificielle conduira désormais seule le monde.
Bonjour,
Ouh lala, je ne veux pas connaitre ce monde que pourtant j’ai créé finalement 🙁
Quelle originalité ce texte !!! Bravo
Bah si l’Intelligence Artificielle remplace la Connerie Naturelle, on n’est pas sortis de l’auberge 😉
Texte qui colle bien à l’actualité en tout cas.
Un beau texte puissant et lucide à la fois. J’aime beaucoup. L’idée des zèbres est excellente. Le réquisitoire se termine par une note amère, mais le monde nous a aussi habitués à pas mal de surprises…
La ville est écologique
Je vous entends déjà hurler en lisant ce titre mais il n’y a pas que moi qui le pense. Je l’ai lu aussi dans des articles de presse et des livres sérieux. Eux et moi avons des arguments.
Il est plus facile de chauffer plusieurs appartements d’un immeuble comme celui où j’habite où nous sommes une vingtaine à vivre que plusieurs maisons individuelles(avec le même nombre de personnes) d’un lotissement à la campagne à isolation et chauffage similaire. Notre empreinte carbone est donc moindre.
Comme nous travaillions , mon mari et moi, dans cette grande ville, nous n’avons qu’une voiture; mon mari me dépose et me reprend au travail. Pour le reste, lui et moi, nous déplaçons beaucoup à pied car tout est à portée de pied en ville; ou en transports en commun qui sont bien développés dans les villes.
Nous faisons nos grandes courses au supermarché mais pour les fruits et les légumes, nous nous servons au marché du quartier avec des marchands producteurs ou qui vendent la production locale en majorité.
La ville est écologique
9 octobre 2019
Je dis bravo pour ce mode de vie responsable mais je cherche le lien avec la photo et les contraintes…
Je m’aperçois que je suis plus plutôt dans les interdits
J’avais toujours été à contre-courant. Mes proches le savaient, j’avais des idées fixes et même carrément des TOC’s insurmontables. Ainsi, si je voyais un passage pour piétons je l’évitais et traversais plus loin, me faufilant entre les voitures en redoutant je ne sais quel maléfice provoqué par les stries. Et voilà que je ne sais qui avait eu l’idée de peindre des passages lignés sur le toit de l’immeuble où je travaille et où je prends mes pauses quand la météo est agréable!
Sans y prendre garde, le nez en l’air suivant le vol d’une abeille, je m’étais retrouvé au milieu de ces lignes peintes au sol. Par une superstition ridicule, je me refusais à marcher dessus. J’avais terminé mon pique-nique de midi et je me dis que je pourrais lancer le sac contenant les restes au-delà des lignes blanches. Je pourrais ainsi prendre mon élan plus facilement en ayant les mains libres. Ça, c’était avant que je prenne conscience que je n’arriverais jamais à sauter une aussi grande longueur…
Je courais d’un côté à l’autre du triangle dans lequel j’étais convaincu que j’allais mourir, même si on était bien loin du triangle des Bermudes. L’angoisse me serrait la gorge. Je pensais aussi à la quadrature du cercle, mes maigres notions de géométrie dansant la samba dans ma tête. Malgré tout, je me sentais prisonnier de ces marquages et ne voyait aucune issue possible en raison de l’obsession qui paralysait mes membres.
J’en étais là de mes réflexions et mon pouls s’emballait de plus en plus quand j’aperçus soudain la silhouette menaçante d’un soldat tenant son fusil sur une des lignes blanches! Se pouvait-il qu’il ait été compressé au sol par la machine à peindre? Avait-il lui aussi voulu traverser le passage interdit? Était-il là pour me surveiller? J’avais beau le questionner, il restait muet le lâche!
Je commençais à transpirer de plus en plus et à m’agiter de manière convulsive en battant l’air de mes bras. Je sentis soudain qu’on me secouait en criant. Le soldat avait-il ressuscité pour m’emmener?
Je levai enfin les paupières et vis ma femme, assise dans le lit, une lueur mi inquiète-mi amusée au fond des yeux. Quelle idée aussi d’acheter des draps lignés noirs et blancs pour notre lit!
Pour lire dans mon espace c’est sur https://photonanie.com/2019/10/14/atelier-decriture-brick-a-book-344/
Belle inspiration, j’avais aussi vu cette forme aplatie au sol, jolie histoire…de rêve.
oh la la quel cauchemar !!
Le début de ton histoire m’a rappelé toutes les fois où encore enfant chez mes parents je devais éviter de marcher sur les carreaux noir ou blanc (c’était selon mon inspiration du moment) pour ne pas basculer dans une autre réalité 🙂
Cela dit, j’adore ta chute ! 😀
J’adore. Et la chute est géniale, elle fait prendre toute la valeur au texte. Bravo. Je me suis régalé.
Un beau récit cauchemardesque ton texte. Bravo photonnanie !
original
Songe matinal
Ce matin là, une autre partie de moi suffoque, mon esprit est en apnée
Je tourne en boucle autour de ce point qui me satellise autour de toi
Hypnotisé par tes lignes blanches qui défilent à l’infini
Sentiment de dérive intérieure, d’étouffement
Je lève les yeux vers cette fenêtre entre-ouverte sur ton cœur
En face, un mur de briques rouges et noires
Une incompréhensible pesanteur me fige et m’immobilise
Impression de ne pas pouvoir avancer comme collé à ce bitume
Englué dans cette ruelle, comme dans une impasse
Je devrais m’extirper de cette voie sans issue
Je cherche une solution à cette angoisse qui ne me lâche plus
Et qui me transperce jour après jour…
Je me retourne cherchant enfin une porte de sortie
J’entrevois les prémisses d’une métamorphose…
Ce matin là, une voix intérieure me dicte de tout lâcher !
Pourtant, je reste confortablement étourdi, quelle folie !
Comment trouver les mots…dans ce brouillard de plus en plus épais
Je ne m’écoute pas, je brouille tout les signaux
Les lignes se mettent à onduler
Le bitume brûlant se dérobe sous mes pieds
Je me sens au même point comme immobilisé dans un espace intérieur inaccessible
Je ne comprends pas pourquoi je continue à ressentir ce sentiment
Dos au mur, face au mur, il me faut explorer un autre sentier
Imprécis, presque invisible, mais si nécessaire !
Inspiration : Atelier d’écriture N. 344 Photo © Keisuke Higashio
Musique : Pink Floyd Comfortably numb
Aussi sur mon blog : https://poussieresdemots.blogspot.com/
Il semble urgent de bouger pour ne pas finir collé dans cet endroit si inconfortable!
Photonanie Merci de ton retour.
J’ai lu ton texte en prose comme un poème. Il est musical par ses belles phrases et ces beaux mots. Il développe cependant une inquiétude, un spleen, que tu racontes parfaitement. J’ai eu beaucoup d’émotions en le lisant. Bravo et merci.
Merci Cloud, c’est vrai que le texte n’est pas si joyeux, mais il m’était nécessaire. Et J’attends avec impatience la nouvelle photo pour m’exercer dans un style plus léger 🙂
Ton texte est captivant Nour. Bravo !
Merci Kroum de m’avoir lu
Un texte qui appréhende bien l’angoisse et tout ce qui s’y rapporte et comme une libération à venir, l’écriture sensible dégage le désir enfoui de changer le cours des choses… Bravo Nour.
Merci Laurence, c’est juste…
Depuis quelques temps elle la sent nettement
La menace
Tenace
Quel que soit le chemin emprunté
Impossible de l’oublier
Quelle que soit la direction prise
Elle se fait de plus en plus précise
Et pourtant
Quel que soit le temps
Elle continue à avancer
Contre vents et marées
Elle l’affrontera l’adversité
Jamais les yeux baissés
Elle lui fera face
A la menace.
J’aime beaucoup. Bravo
J’aime bien le rythme de ce texte.
J’ai beaucoup aimé la forme et le fond. Bravo plume47 !
Merci Kroum.
Superbe et angoissant. Moi aussi, j’ai beaucoup aimé le rythme. Bravo.
Merci beaucoup Céline, Photonanie et Cloud.
Bonne soirée.