© Fred Hedin

Je n’ai jamais pu me résoudre à vendre la maison. Sur son lit de mort, alors que j’étais penchée sur lui et caressais ses mains parcheminées d’histoires, il m’avait chuchoté, comme un secret d’état, qu’un message était caché dans le bureau attenant de la maison. Une voix d’outre-tombe que je trouverais bien le moment venu. La vie le maintiendrait encore quelques jours, nous échangerions sur d’autres sujets avant que la faucheuse ne griffe à sa porte. Sa parole testament ne reviendrait que plus tard, alors que je me retrouvai seule, son corps mis en terre depuis quelques semaines.

La petite graine qu’il avait plantée commença alors sa lente germination. Bientôt, elle occupa toute la place. Quel message avait-il bien pu me laisser ? J’entrai dans son bureau comme on rentre dans une église. Mon recueillement était total, mes sens aux aguets. Je pleurai. Par où commencer ? Ce 45 tours que nous écoutions lorsque je n’avais pas encore 10 ans ? Un de ces Wang sur lequel je l’avais vu travailler des soirs durant ? Où avait-il bien pu dissimuler ce maudit message ? Des mois, mes recherches furent vaines. J’avais beau retourner chaque parcelle, chaque poussière, son message restait vide de lui. Je passai alors par toutes les émotions possibles. Comment cet homme qui n’eut de cesse de m’élever de son amour, comment avait-il bien pu échafauder ce châtiment devant lequel je me mettais en échec ? Certains soirs, je sortais de son bureau hagarde, les cheveux fous et les yeux rougis par la poussière. Je criai face à ces montagnes qu’il affectionnait tant, et mon écho solitaire se dépliait à l’infini. Et puis un matin, je compris. Le message était pourtant évident : il résidait dans chacun des objets présents. Une guirlande de souvenirs qui établissait un lien entre notre passé et mon présent. Chaque jour, sans que je le sache, il m’avait accompagnée dans mon travail de deuil.

De son absence résonne le choeur des objets déchus. Chaque voix me rappelle à lui, elle me porte, m’élève, et fait de moi la femme que je suis. Il m’a forgée du même acier que ces sabres invincibles, et, tel le tamahagane je brille d’un éclat argenté à la fine armature cristalline. Nos faiblesses réunies forment les piliers d’un temple d’où s’échappe une armée de symboles.

© Alexandra K. Dimanche 26 février 2017

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Le texte de Claude :

Les deux amis montèrent jusqu’au grenier de la maison, et Philippe montra du doigt à Paul deux vieux ordinateurs plein de poussière posés sur une table vermoulue :
– Regarde ce que j’ai retrouvé ! C’est pas beau, çà ? Deux Wang des années 70 !
– Waaoouh ! Pas mal… pas mal du tout… Des vieux souvenirs, dis-donc !
– Tu te rappelles ? En fac, tu étais le cador de l’informatique. Tout le monde t’enviait, t’admirait… Tu recevais toutes les propositions des plus grosses boîtes pour travailler à leur service…
– Ca, tu peux le dire, Philippe, j’en ai reçu… sans compter les filles qui…
– Et puis un jour, d’un seul coup tu es parti. Bon d’accord, c’était l’époque post-soixantehuitarde, mais enfin : une vieille ferme à retaper dans l’Aveyron, un élevage de chèvres, une vie de pauvre paysan à vendre quelques fromages sur les marchés… Excuse-moi, mais c’était un peu radical comme changement.
– Bof, un choix comme tant d’autres…
– Tu te rends compte, tu serais peut-être aujourd’hui un grand ponte de la Silicon Valley !
– Ou peut-être pas. Tu sais la vie c’est comme l’informatique, c’est binaire : 0, 1,0,0,1,1,… A longueur de journée, on est appelé à dire oui ou non, 1 ou 0, à des millions de choses, fondamentales ou futiles, tu crois pas ? Et chaque choix nous amène un autre choix : 0 ou 1, et ainsi de suite. De plus, je pense que c’est vrai pour les milliards d’individus de la planète depuis que le monde est monde. Un programme de fou.
– Ouais, tu l’as dit. Pas mal complexe, même… Si Dieu existe, il doit avoir de sacrées bécanes qui tournent !… Et alors, qu’est ce qu’on doit en conclure ?
– Et bien, je me dis qu’en partant de ce principe on n’est plus en capacité d’imaginer a posteriori ce qu’auraient pu être les conséquences d’un autre choix, parce que les possibilités sont infinies.
– C’est pas idiot, tu as raison, Paul. Alors il vaut mieux faire le bon choix au bon moment, non ?…
– Oh, bon choix, mauvais choix… Parfois un coup de dé peut aider à la décision…
– Alors, tu ne regrettes pas celle d’il y a quarante ans ?
– Comment veux-tu que je regrette quelque chose de ma vie si les scénarii de mon existence se perdent dans l’infini des possibilités ? Non, j’ignore les regrets. J’assume pleinement mes choix passés puisque je ne peux plus rien y faire. Comme çà, j’ai l’esprit beaucoup plus tranquille. Je préfère me focaliser sur les 1 ou 0 des instants présents.
Une voix féminine parvint des étages inférieurs :
– Eh, les hommes ! Vous rappliquez ? Sinon on part sans vous !
Les deux amis se regardèrent en souriant :
– Il vaut mieux y aller, parce que si on n’y va pas, Dieu sait ce qui va se passer…

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Le texte de Ludovic :

Je termine le nettoyage/dépoussiérage et branche la prise de courant. Je retiens mon souffle, comme pour garder enfoui en moi encore quelques seconde l’espoir qui a animé toute ma journée : voir l’écran s’éclairer.

 Rien ne s’était déroulé comme prévu depuis ce matin :

la voiture n’avait pas démarré, me mettant déjà un peu en retard et m’obligeant à emprunter celle de Marie. Puis, une roue avait crevé au bout de quelques kilomètres et la pluie battante annihilait toute forme de courage qui m’aurait poussé à sortir pour réparer… J’avais donc définitivement renoncé à l’idée d’arriver au bureau pour aujourd’hui…

Alors que j’appelais pour prévenir de mon absence, un homme s’était arrêté pour me proposer son aide. D’un commun accord devant les trombes d’eau qui déferlaient, nous avons abandonné la voiture et sommes allés jusqu’à sa boutique, attendre la fin du déluge!

 Pierre est brocanteur-antiquaire, et me balader dans son antre, véritable caverne, a permis au temps de filer beaucoup plus vite.

Assis par terre à lire des vieux Mickeys de mon enfance, je l’ai entendu m’appeler! Nous avions un peu échangé au sujet de nos métiers respectifs et le courant était passé entre nous, comme l’on dit, nous autorisant même le tutoiement au bout de quelques minutes seulement.

« – tiens, regarde ça, toi l’informaticien, ça devrait te parler! »

Je me suis déplié avec peine, ai posé à regret la BD de fantomiald que j’étais en train de lire, me rappelant mes 9 ans et l’ai rejoint dans un coin de la boutique!

 Il trônait là, dans son jus, selon l’expression consacrée ! L’émotion devait se lire sur mon visage!

« – eh bien! On croirait un môme devant le sapin de Noël! J’te d’mande pas si tu sais ce que c’est? »

 Wang… le premier ordinateur, ou plutôt, l’ancêtre de l’ordinateur, un simple traitement de texte basique, avec ses disquette 5’5 pouces… célèbre et tres vendus aux États Unis surtout… une perle rare, introuvable !

Il me l’a cédé pour rien et une fois rentré à la maison, j’ai passé l’après midi à le nettoyer et à espérer qu’il s’allume!

 Le moment est arrivé. J’appuie, fébrile, sur le bouton, le clac caractéristique résonne et la lumière rouge s’allume. De longues secondes s’écoulent et l’écran s’affiche! J’insère la disquette qui se trouvait dans le carton…

 >Dir/Stephen-King/Book/Christine

 Je relis plusieurs fois, comme pour être sûr… et ouvre le document, qui contient 363 pages dactylographiées, en anglais…

 La pluie tombe de nouveau, mais tant pis, il faut que je retourne voir Pierre, lui demander d’où vient ce wang et s’il a d’autres disquettes… Si c’est bien ce que je crois, la découverte vaut bien de subir l’orage et ses eaux déchaînées!

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Le texte de Nady :

Jeter, ranger, épousseter,

Supprimer ce passé,

Faire place à aujourd’hui sans hésiter.

Mais s’arrêter

Juste quelques secondes sur ce cliché,

Jeter un œil au rétroviseur à côté,

Analyser ces petits fragments du passé…

Ces bouts de réel par où tout a commencé…

Il y a plus de 40 ans, si j’étais né et vacciné,

C’était sur ces Wang que j’aurais écrit un texte d’un autre passé.

Et puis l’image de cette beauté,

Sur papier glacé,

C’est un peu comme le sourire de la victoire des femmes qui se sont bagarrées,

Pour en arriver à une vraie liberté :

Celle d’avoir le choix ou non d’enfanter !

Que reste t il d’autre dans le carton d’à côté

Qui puisse nous faire nous évader ?

Rien d’autre, c’en est fini de ce retour sur le passé,

Place à la nouveauté !

Arrêtons nous quelques secondes, pas une éternité.

Comment imaginons nous le futur dans quelques années ?

Sur quel objet,

Les regards de nos enfants vont s’arrêter ?

Lequel autour de nous sera le précurseur de leur modernité ?

Et dans l’Humanité,

Quel être verra sa situation changer ?

Pour les femmes, c’était au siècle dernier.

Je sens bien quelque chose se dessiner

Pour l’espèce de nos politiques vérolés.

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Le texte de Jos : 

Les vétérans

De ces années passées,

Et de ces jours heureux,

Restent encore des objets,

Pour moi tous merveilleux.

Beaucoup de Bric à Brač

Et quelques vieux papiers,

De magazines en vrac,

De cartons à vider.

Et pourtant si je craque,

C’est devant deux PC,

Qui forment le ressac,

Des images du passé.

Et malgré cette couche,

De poussière de moi,

Que personne n’y touche,

N’attaque leur aura.

Car s’ils sont à vos yeux

Des mangeurs de disquettes,

Ce sont bien les aïeux,

De nos belles tablettes.

Et ces ordinateurs,

Restés dans le grenier,

Sont des ambassadeurs,

Bien trop vite oubliés.

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Le texte de Bénédicte :

Haïku 1

Dans un vieux carton

les temps modernes jettent

le présent passé

Haïku 2

La gloire perdue

des objets obsolètes

hante les greniers

Haïku 3

Dans un débarras

pleure l’obsolescence

d’objets condamnés

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Le texte de Valérie :


– « Oh !!! Mais ça ne va pas ? Qui a allumé la lumière ? Qu’est-ce qu’il se passe ici ? »
– « Qu’est-ce que c’est que ce bric-à-brac encore ? Mon père était-il si conservateur ? C’est la troisième salle de son entreprise que je trouve pleine de vieilleries. Dans une des vieux fauteuils, dans l’autre des vieilles lampes et là des ordinateurs…Que comptait-il faire de tout cela ? Que vais-je en faire moi, maintenant qu’il n’est plus là ? »
Monsieur Jean n’était plus de ce monde a priori. Quelle triste nouvelle ! Je le reconnaissais ce grand gaillard planté devant la porte. Il était encore tout petit quand son père nous a relégués dans cette salle. Sa mère passait régulièrement avec lui pour voir son père et les secrétaires dont elle était fortement jalouse. Il faut dire qu’il les chouchoutait ses secrétaires le père Jean, il leur offrait toujours le dernier cri, le top du top… C’est bien pour cela que nous sommes là aujourd’hui. Je fus à l’époque le top du top mais ça, c’était il y a plus de trente ans.
Il s’approcha de nous. Nous tourna autour. Il porta son dévolu sur moi. Il me prit dans ses bras pour me poser sur une table et m’observer de plus près.
-« Un bel objet, c’est vrai, mais il pèse trois tonnes ! »
Il me brancha. Je n’avais pas pris le jus depuis tant d’années…Tout en moi crépita, mes puces, mes cartes… J’eus l’impression que tout disjonctait en moi, mais non. Mon écran s’alluma, impressionnant le fils de Jean autant que moi-même.
– « Mais il marche en plus ! »
Il passa sa main sur mon clavier, éveillant doucement tous mes sens, faisant remonter à la surface des souvenirs bien enfouis. Il n’avait pas la douceur ni le doigté de Mariette, la secrétaire de Monsieur Jean mais comme c’était bon de se sentir revivre. Il semblait perdu, perplexe. Si seulement il savait le bonheur qu’il me procurait.
– « On est loin de l’environnement Windows… Il n’y a même pas la touche € ni le @…en même temps rien d’étonnant. Et ce son horrible ! Que pouvait-on faire avec cette vieille bécane ? Comment marche-t-elle ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir en faire ? Un informaticien pourrait-il s’y intéresser ? Ça m’étonnerait, il doit y en avoir plein les déchèteries des pareilles. Peut-être un désigner pour la transformer en objet de décoration ? Fallait qu’il ait une sacrée imagination ! Une chose est sûre, c’est que je ne pourrai pas les garder. Je vais avoir besoin de place si je reprends l’entreprise. Il va falloir qu’elle tourne, que j’embauche. »
A peine m’avait-il redonné vie et espoir qu’il me laissait entendre que la fin, la vraie, était imminente. Si seulement il savait m’utiliser ! Il découvrirait la mémoire de l’entreprise de son père. Il saurait les choix que ce dernier avait fait au démarrage de sa boîte, ce qui avait fonctionné, ce qui l’avait hissé au rang des entreprises les plus importantes de la région. Même si les temps ont changé, il y avait sans doute des leçons à tirer de tout le travail abattu par son aîné. Pourquoi repartir de zéro alors que tout est en moi ? J’aurai voulu crier, lui dire quelque chose mais comment faire… Il me débrancha, aussi violemment qu’il avait allumé la lumière, sans même prendre le temps de m’éteindre correctement et déjà se détourna de moi.
– « Et ce vieux magazine, que fait-il au milieu de tout ce fatras ? Mon père était vraiment un original ! »

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Le texte de Hiver (bienvenue à toi):

Poussière. Ombre. Fantômes.
Poussière d’été qui s’infiltre par le plancher, qui tombe dans le grenier. Elle se dépose ici, partout, dans chaque coin, sur ces couvertures fanées et ces plastiques passés. Dans ces corps sans vie, ces ordinateurs oubliés, les circuits s’agitent encore. Dans le silence, on entend des souvenirs. De toi, de nous, de tous. Combien de lettres tapées ? Combien de mots versés ? Une infinité qui a disparu dans la course du temps, piégée dans l’ambre éternel d’un grenier fait de poussières. Constellations mortes de tant d’existences.

Ombre contre le plancher, de nos corps de plastique abandonnés. Que reste-t-il de nous à part de vagues réminiscences dans les yeux des vieux, de ceux qui se souviennent ? Il reste quelques étranges picotements dans ton ventre, une envolée de papillons de toi assis devant mon écran, jouant à m’apprivoiser par-delà mes errements de machine. Il reste un visage passé sur ce vieux magazine à terre, aussi fané que nous le sommes, aussi oublié que le reste. Ces pages disloquées, arrachées, prêtes à se morceler en mille éclats de verre. Un soulier qui a passé minuit depuis plusieurs ères. Il traîne de-ci de-là d’autres vestiges, d’autres corps égarés dans ce coin lumineux que tu as oublié.

Fantômes d’un monde qui est mort hier, d’un univers qui est passé trop vite et nous a laissé là pour le reste de notre éternité. Un jour pourtant, nous tomberons en poussière comme toi, comme eux. Dans ce grenier errent des fantômes de notre vie, celle que nous avons vécu entre tes mains, devant tes yeux ébahis d’enfant ou ceux, plus circonspects, de jeune adulte. Tu nous lisais, nous utilisais, nous détruisais et nous reconstruisais. Notre gloire passée, nous sommes allés attendre là-haut, plus près du ciel, que tu t’élèves un jour.
Que tu reviennes, d’un pas traînant de vieillard et que tu te souviennes. Oui, nous étions là mon enfant quand tu étais encore jeune.

Aujourd’hui, tu es ce vieillard sans ride qui a laissé glisser le temps d’entre ses mains. Tu es une poussière qui dans notre ombre voit ses propres fantômes.

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Le texte d’Adèle :

Obsolescence programmée

«  – Robert, regarde, il est déjà tout ébréché ! Du coup, avec cet outil abimé, j’ai fait un trou en plein milieu de cette belle peau de daim, dans laquelle je voulais te faire une veste. Quel dommage ! Aussi, depuis quelques hivers, je trouve que ces matériaux sont de moins en moins solides.

– T’as raison, Raymonde, le tranchant du précédent racloir était resté efficace pendant au moins trois saisons de chasse, alors que celui-ci n’a servi que deux. Donne-le-moi, je vais essayer de refaire le fil. Quand je me rappelle des bifaces qu’utilisait ma mère, la technologie a quand même fait des progrès ! Pour toi, quel gain de temps !

– Oui, mais les peaux de renne étaient bien plus faciles à préparer, et tu oublies que ta mère se contentait de faire de simples capes pour ton père, qui n’était pas bien coquet, alors que toi, tu veux toujours des vêtements bien taillés, comme François, notre chef.

D’ailleurs, je voulais t’en parler, mais tu sais, Simone, la rousse qui habite trois grottes plus bas, et bien  son mari lui a rapporté de son voyage en Dordogne un outil dernier-cri : un grattoir ! C’est ce qui se fait de mieux actuellement. Avec ça je pourrais même essayer de te faire une toque en lièvre des neiges. Ça ne te dirait pas, une jolie toque blanche, et puis chaude, comme il faut pour toi qui cours dehors par tous les temps ? Et puis franchement, ça t’irait mieux qu’au mari de Simone, tu es plus intelligent que lui et bien meilleur chasseur.

Oh, Robert, dis oui, mon chéri ! Tu n’auras qu’à tuer un ours de plus, tu es si habile avec ton nouveau propulseur et ta sagaie en ivoire. Tu as bien fait d’abandonner l’épieu, c’était trop dangereux dans la chasse à l’auroch.»

Robert, vaincu par l’insistance de sa femme et ses propres rêves de puissance, accéda à sa demande.

Au printemps suivant, il fit cadeau à Raymonde du dernier modèle de grattoir présenté à la foire de Cro-Magnon, échangé contre une peau de cerf, et non pas d’ours, car il avait marchandé un rabais de fin de saison. Et comme décidément il était malin, le Robert, il rapporta en plus une dizaine d’autres grattoirs, payable à crédit après la quatrième lune rousse.

A son retour, Raymonde, ravie, vanta son nouvel outil si efficace, si moderne, si esthétique, à toutes ses amies, qui eurent tôt fait de supplier leur propre mari. Et les femmes d’aussitôt jeter en douce leurs vieux racloirs, loin du campement, en bas de la falaise !

« – Chéri, je l’ai perdu en allant chercher du bois pour le feu.

– Quel dommage, mon amour, ta mère me l’a cassé.

– C’est surement cette saleté de Lucy qui me l’a volé. »

Les effrontées !

C’est comme ça que se fit la fortune de Robert Neandertal, premier commerçant de l’humanité.

Et c’est comme ça aussi que, bien plus tard, des anthropologues crurent avoir découvert un centre de production de racloirs paléolithiques quand ce n’était que les rebuts d’un modèle devenu obsolète.

Tel des minitels entassés dans la benne d’une décharge contemporaine.

https://youtu.be/vB9r79LrBgQ

NB Pardon aux paléontologues et aux féministes !

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Le texte de Terjit :

La maison était vide depuis bien longtemps maintenant, après la mort de ma grand-mère il ne supportait plus de vivre seul dans cette grande maison. Mes parents ont tout tenté pour le convaincre de venir vivre chez nous mais il a obstinément refusé, « parce qu’à votre âge vous devez vivre et ne pas vous encombrer d’un vieux débris de mon genre » comme il disait avec un petit sourire qui cachait mal son refus de la vieillesse. Il a préféré sa petite chambre au plus loin des infirmières, tout au bout du couloir d’où il discutait par la fenêtre avec les mésanges du petit matin.

En dehors de ses souvenirs les seules choses qui se rapportaient à sa vie d’avant étaient son éternel secrétaire en bois brun, son pot à crayon en aluminium tout cabossé, ses petits carnets à spirales et le seul livre qui ne le quittait jamais : « Grand peur et misère du IIIème Reich » en version allemande. C’était étrange de le voir promener partout ce texte de Brecht usé, corné, rafistolé par des kilomètres de rubans adhésifs, comme une relique.

Assis à son secrétaire je l’ai vu toute ma vie noircir ses cahiers à spirales à l’infini mais jamais personne n’avait eu le droit de les lire. Quand j’étais enfant je ne comprenais pas pourquoi il gardait tout cela exclusivement pour lui alors que c’était l’homme le plus généreux du monde pour tout le reste. Je me souviens de lui avoir demandé une fois, je devais avoir 7 ou 8 ans, s’il écrivait des contes. Il a éclaté de rire, m’a pris dans ses bras et m’a juste dit « j’aimerai que ce soit des contes… mais non, ce n’est pas ça ». Je lui ai demandé qu’il me lise au moins un petit bout, il a refusé très gentiment mais fermement en me disant que ce n’était pas pour les enfants mais qu’un jour, quand je serai assez grand, il me confiera tous ses cahiers et que je serai le seul à avoir le droit de les lire. Son autorité naturelle faisait que quand il me disait fermement quelque chose je savais que c’était inutile d’insister, je n’ai même d’ailleurs jamais osé lui redemander.

Les années se sont écoulées comme cela, avec l’envie d’être assez grand pour enfin savoir mais rien ne venait. J’espérais que le soir de ma Bar Mitsvah, puis lors de mon mariage avec Salomé il allait considérer que j’avais assez grandi, enfin le jour où j’ai repris la direction de l’usine d’ordinateurs qui porte notre nom, espoirs vains. Je me suis fait une raison, après tout il avait le droit de ne pas me les donner ses cahiers.

Un dimanche après-midi d’été après le déjeuner tout le monde était parti en promenade. Alors que d’habitude il était le premier à sortir il a prétexté un petit coup de fatigue pour se reposer au jardin et m’a demandé de rester avec lui. Assis sur les chaises longues sous le saule pleureur nous avons parlé de l’usine et des problèmes de la concurrence asiatique, il m’a félicité pour ma gestion depuis qu’il avait passé la main, il se disait heureux de voir que tout ce qu’il a construit lui survivra. Pendant plusieurs minutes il n’a rien dit. J’ai pensé qu’il s’était assoupi et je m’apprêtais à faire aussi une petite sieste quand il a repris la parole d’une douce voix que je ne lui connaissais pas :

  • Tu te souviens qu’à 7 ou 8 ans tu m’as demandé si j’écrivais des contes ?
  • Bien sûr.Tu m’as répondu « j’aimerai que ce soit des contes… mais non, ce n’est pas ça ».
  • Et je t’ai dit que ce n’était pas pour les enfants mais qu’un jour tu serais assez grand.

Mon cœur s’est arrêté net à ces mots. Etait-il en train de me dire que j’étais assez grand ? J’étais suspendu à ses lèvres avec l’excitation de savoir et la crainte d’être déçu.

  • Tu dois te demander pourquoi j’ai attendu si longtemps non ? Pourquoi je n’ai pas profité d’un moment important de ta vie, d’un moment symbolique pour te dire que tu es assez grand maintenant ? Je me trompe ?
  • Non, c’est exactement ça. Mais pourquoi maintenant ?
  • Parce que tu es devenu père et que maintenant tu as assez de recul sur la vie pour savoir. Tu sais quel jour nous sommes ?
  • Le 17 juillet. Pourquoi ?
  • C’est le jour de la naissance de ton arrière-grand-mère.
  • Je ne savais pas. Elle aurait quel âge aujourd’hui ?
  • 98 ans, mais peu importe. Ce n’est pas que le jour de sa naissance.
  • Ah bon ?
  • C’est aussi le jour où je l’ai vue pour la dernière fois, comme mes trois sœurs et mon frère.
  • Qui ? Mais enfin … tu es fils unique !
  • Non, pas vraiment. Je suis devenu orphelin et fils unique le même jour.
  • Je ne comprends pas, excuse-moi. Tu m’as toujours dit que tu n’avais jamais eu ni frère ni sœur, que ton père était mort dans un accident de voiture juste avant la guerre et que ta mère avait succombé à la tuberculose pendant que vous étiez réfugiés en Provence.
  • Et bien ce n’est pas exactement la vérité. Mon père est bien mort sur la route le 8 janvier 1938, il a glissé dans un virage avec la Talbot et est tombé dans un ravin, j’avais 4 ans. Pour ma mère ce n’est pas tout à fait ça, je ne sais ni comment ni où ni quand elle est morte, ni mon frère et mes sœurs d’ailleurs, je n’étais plus avec eux quand c’est arrivé.
  • Je ne comprends toujours pas. Qu’est-ce qui est arrivé ?
  • C’était en 1942, à l’époque nous n’étions pas en Provence mais entassés à Houilles dans un petit deux pièces. Depuis la mort de mon père nous vivions dans la misère, nous n’avions pas les moyens de fuir en zone libre et encore moins en Suisse ou en Amérique. C’était très difficile de survivre, nous n’avions plus aucun droit parce que juifs, nous ne survivions que par la générosité d’un philosophe allemand, Dietrich Broeder.
  • Un allemand ?
  • Eh bien oui, un allemand ! Ils n’étaient pas tous nazis tu sais. Il possédait l’immeuble où nous habitions et partageait avec nous ses maigres rations. Il était très connu, et au-dessus de tout soupçon en apparence puisqu’allemand mais en fait il était pour De Gaulle. Il avait fait des doubles murs dans les caves pour cacher des armes et parfois des résistants qui avaient la gestapo aux fesses. Il venait tous les soirs discuter avec ma mère et disait qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que les allemands n’en avaient plus pour longtemps, que ça allait s’arranger.
  • Et puis ?
  • Tu connais l’Histoire, rien ne s’est arrangé. On était en pleine frénésie de collaboration, Pétain était sur tous les murs, c’était l’angoisse, on n’osait presque plus aller dehors, les collabos galopaient partout. Je n’ai jamais su qui nous a dénoncé mais le 16 juillet un camion de la police française s’est arrêté devant l’immeuble, Dietrich n’était pas là, heureusement pour lui. Cinq policiers sont montés dans l’escalier pendant qu’un gardait la porte de l’immeuble. Ma mère n’a opposé aucune résistance bien sûr et nous n’avons eu que quelques minutes pour faire nos valises. Au pont de Bezons il y avait une longue file d’autobus, nous sommes montés dans le dernier et la colonne s’est mise en route. Nous avons traversé la moitié de Paris jusqu’au Vel d’Hiv.
  • Tu étais au Vel d’Hiv ?
  • Oui mon grand. Je te passe les détails, tu as déjà lu des tas de choses sur cette rafle.
  • Si je comprends bien le 17 juillet ils ont été déportés ?
  • Oui.
  • Mais toi, comment tu as fait pour t’en sortir ?
  • Ma mère avait compris depuis longtemps ce qui nous attendait, alors elle nous avait conditionné pour ne pas hésiter si nous avions une chance de fuir, même seul. Quand ils ont commencé à faire sortir les gens du Vel d’Hiv pour les emmener ailleurs il y a eu un mouvement de foule, et je me suis retrouvé collé contre un mur à côté de deux policiers en faction devant une issue de secours. Pendant que l’un d’eux tenait la porte entre-ouverte le second m’a jeté dehors en me disant « file » ! C’est étrange d’être arrêté puis sauvé par les mêmes uniformes, mais c’était comme ça à l’époque.
  • Excuse-moi mais je suis abasourdi.
  • Je m’en doute.
  • Et ta mère, ton frère et tes sœurs, pourquoi tu n’en as jamais parlé ?
  • C’était trop dur. Tu sais, quand tu as 8 ans et que tu es le seul à survivre tu ne peux pas raconter ton histoire si facilement, et puis ça fait remonter tant de choses épouvantables… Tu sais bien que je n’ai jamais supporté de pleurer devant qui que ce soit, et rien que d’y penser …
  • Je comprends, un peu comme les rescapés des camps qui n’arrivaient pas à trouver les mots pour décrire ce qu’il avait vécu.
  • Et aussi parce que devant tant d’épouvante les gens ne peuvent pas te croire jusqu’au bout…
  • C’est terrible. Et tu n’as donc plus rien sur eux maintenant, à part tes souvenirs d’enfant. Tu te souviens comment ils étaient, à quoi ils ressemblaient, quelle était leur voix ou leur sourire ?
  • Oui… Comme si c’était hier…
  • J’aurais aimé les voir au moins une fois en photo… je suis sûr que ta mère était très belle.
  • C’est vrai, elle servait même de modèle nu aux beaux-arts.
  • Ah bon ? A ce point-là ? Et il ne reste aucune trace de ça ?
  • Si… dans des tas de croquis des étudiants, probablement dans quelques tableaux, mais je n’ai jamais su lesquels. Mais il reste une photo d’elle.
  • Ah bon ? Laquelle ? Tu peux me la montrer ?
  • Non pas aujourd’hui, plus tard.
  • Et elle est comment cette photo ? Où a-t-elle été prise ? Aux beaux-arts ?
  • Tu me fais rire ! Ce n’est pas une photo nue. C’est une photo prise au jardin du Luxembourg pour un coiffeur avant-gardiste. Et c’est une photo en couleur ! Elle a été reprise dans les années 50 pour la couverture d’une revue, « les filles du diplomate ». Il y en a deux exemplaires au grenier mais tu découvriras tout ça plus tard.
  • J’ai hâte de la voir.
  • Ne soit pas si pressé, j’ai attendu si longtemps pour parler que tu peux aussi attendre un peu non ?
  • Tu as raison. Et ta pièce de Brecht ? C’est parce qu’elle parle de dénonciation et de l’absurdité du nazisme que tu ne peux pas t’en séparer ?
  • Oui bien sûr pour ces raisons, mais surtout parce que c’est un cadeau de Dietrich et que c’est la seule chose que j’avais avec moi en sortant du Vel d’Hiv.
  • Je comprends. Et qu’est-ce qui s’est passé après ?
  • Ce serait trop long, mais le fait est que j’ai survécu, que j’ai eu la chance de faire des études et de monter cette petite affaire de machine à écrire qui est devenue l’empire que tu diriges aujourd’hui et qui porte les initiales de mon frère et de mes soeurs.
  • Comment ça ? Wang ce n’est pas notre nom ?
  • Non, pas au départ, c’est le nom d’emprunt que j’ai choisi sous l’occupation pour me cacher et que j’ai toujours gardé finalement. Wang c’est : Warda, Azra, Nathan et Gederoth.
  • Et dans tes cahiers tu racontes ton histoire, comment tu t’en es tiré, tout ça ?
  • Un peu bien sûr, mais ce n’est pas là l’essentiel.
  • Qu’est-ce qu’il y a d’autre ?
  • J’ai passé toutes ces années à écrire la suite de l’histoire de ma mère, de mon frère et de mes sœurs depuis le 17 juillet 1942 pour qu’ils ne meurent pas vraiment. Ne sois pas trop pressé s’il te plait de tout savoir puisque tu n’y accèderas que quand je ne serai plus là. Quand le jour viendra tu iras au grenier de la maison et dans le fatras tu trouverasdeux gros cartons pleins de cahiers avec un ordinateur posé sur chacun d’eux, ce sont les premiers modèles sortis de l’usine, les premiers ordinateurs Wang avec une mémoire. Surtout n’oublie pas de récupérer aussi les cahiers qui sont dans mon secrétaire. Ils sont classés par dates, tu t’y retrouveras facilement pour les lire dans l’ordre.
  • Quelle claque !
  • C’est bien la première que je te donne.
  • Merci, merci beaucoup de cet héritage.
  • C’est le seul qui compte, je sais bien que tu en as conscience.
  • Tu es incroyable. Et pourquoi tout cela uniquement pour moi, s’il te plait ?
  • Parce que j’ai confiance en toi et que pour toi c’est de l’histoire ancienne, pour ta grand-mère et tes parents c’est trop difficile ils ne peuvent pas le voir comme un roman. Tout ça c’est pour toi, uniquement pour toi.
  • Je te promets…
  • Chut ! Ils reviennent de la promenade. Tu veux bien me servir un petit verre de vin blanc, je crois que j’ai besoin de reprendre des couleurs.
  • Je crois bien que moi je vais me faire la bouteille pour m’en remettre.
  • A ta santé mon grand.

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Les textes publiés sur d’autres blogs, mais écrits partir de la même photo :

103 Commentaires

  1. adèle

    Mince, voila que j’ai exposé au vu de tous mon inculture et mon incompétence en matière d’informatique ! Ben oui, je croyais que la photo montrait de vieux … minitel !!! 😀

    • Leiloona

      Hu hu, pas grave, on voit ce qu’on veut / peut bien voir, va ! 🙂

  2. adèle

    @Leiloona : révèleras-tu un jour le mystère de tes titres énigmatiques ?
    Le passé est omniprésent, dans tes textes et dans nos vies, Et les objets perdus et retrouvés sont des passeurs de souvenirs. Faut-il jeter pour enfin exister ? Je me pose la question (j’ai une pièce où s’entassent des meubles de mes parents et grands-parents)

    • Nath

      Euh.. Moi aussi je suis partie sur les minitels

    • Leiloona

      Ah non je ne peux pas car ce sont des formules magiques …

      J’ai pas mal jeté entre mes différents déménagements … Je regrette certaines choses, d’autres non, c’est compliqué oui. 🙂
      En tout cas, j’aime beaucoup les vieux objets, j’aime flâner et me perdre dans les brocantes.

  3. adèle

    @Claude : C’était bien ympa d’écouter ces vieux potes discuter de leur jeunesse.
    Quel philosophe, ce Paul ! Il a tout compris avant les autres, de la grande loterie de la vie.
    J’ai ri à la vision d’un Dieu en super informaticien : « Si Dieu existe, il doit avoir de sacrées bécanes qui tournent ! ». Les desseins de Dieu me sont aussi incompréhensibles que les défaillances de mon ordi au boulot !
    J’ai pensé au film Le coeur des hommes.

  4. adèle

    @Terjit : et voila bien la puissance d’évocation de ton texte : tu as écrit une belle histoire, et au fur et a mesure que je la parcoure, ce sont d’autres histoires qui surgissent, personnelles celles-là.
    Le documentaire vu récemment sur le camp de Rava Ruska où fut emprisonné mon grand-oncle, la lecture d’un livre où Boris Cyrulnyk raconte sa fuite du Vel d’hiv’. Je pense aussi à ma belle-mère de 93 ans actuellement chez moi, à mon propre grand-père tant chéri …
    C’est dire s’il est riche, ton texte ! Bravo !

    NB : pas sur que le petit-fils aura le détachement néces saire pour voir le récit du grand-père comme un roman. Certains souffrent du syndrome de la 2ème génération. Et je me suis interrogée sur la transparence des parents

  5. Nath

    @ Béné : quel bonheur ! J’attendais tes haïkud et les voici !

  6. L'ivresse littéraire

    @Leiloona un bel hommage empreint de douceur et d’amour. Et que dire de ces phrases si justes … comprendre le message laissé, chercher ce qui est sous nos yeux, qui peut nous semblait être des vieilleries et qui pourtant ont un message à délivrer. Difficile de quitter les objets ayant appartenu à une personne qui nous est chère.

    • L'ivresse littéraire

      sembler* outch j’ai pas décuvé de la soirée de samedi visiblement …

    • Leiloona

      Merci. 🙂 Oui, le garder encore un peu avec soi (même si c’est illusoire.)

  7. L'ivresse littéraire

    @Hiver : bienvenue à toi même si je triche un peu… 😉 Je suis ravie de voir que tu l’as envoyé ton texte. Cette danse des ombres, machine objet, machine humaine me fait frissonner. Moi qui aime tant la mélancolie, avec toi je suis servie. Tu es doué avec les mots mais pour ça aussi je me répète. Et je pense que personne ici ne me contredira si je dis que tu as bien fait de partager ce texte avec nous car il est superbe. Bises.

  8. Mary

    @Adèle @Claude Merci pour vos textes joyeux et incitant à la réflexion sur nos choix, autour de cette photo qui inspirait beaucoup de nostalgie.

    • Leiloona

      Je file l’ajouter ! 🙂

  9. Nady

    @Alexandra : ton texte résonne en moi. Il décrit parfaitement l’état dans lequel on s’enfonce en plein deuil alors si en plus le défunt a amorcé l’idée d’un secret, c’est terrible mais ta narratrice s’en sort bien ! Elle doit avoir une force intérieure puissante. Bravo miss pour ce merveilleux texte !

    • Leiloona

      Ah oui tu trouves que l’idée du secret est terrible ? Y a de quoi tourner chèvre, hein ! 🙂
      Force intérieure, oui, sans doute, en tout cas, la fin laisse présager un avenir serein.

      • Nady

        disons que c’est comme quand quelqu’un qui en a trop dit ou pas assez… Tant que la personne est vivante on peut encore la harceler ou la torturer (ROoooo, je suis vilaine…) pour qu’elle nous dise la vérité mais une personne qui amorce un gros truc à deux doigts de rendre l’âme… heuuuu… comment dire…. c’est assez cruel en fait…. de toi à moi, je suis partisane de déterrer les secrets de famille, les générations qui suivent s’en portent mieux avec tous ces noeuds défaits mais faut parfois être prêts à tout entendre….
        Oui, pour ta narratrice, on sent un vent de sérénité qui plane pour elle et la suite de sa vie, elle a en fait trouvé ce qu’il voulait lui dire 😉

  10. Nady

    @Claude : le message de ton texte épouse parfaitement ma pensée et le travail sur soi et avec les autres pour y arriver : l’absence de regrets et surtout l’absence de jugement et de la recherche du bon ou du mauvais choix ..Mon Dieu qu’il est bon de te lire et te connaître ! MERCI, tout simplement. ..

  11. Claude

    @ Leiloona : j’aime beaucoup ton texte plein de tendresse. Ta phrase « De son absence résonne le choeur des objets déchus » est superbe ; sa musique est aussi belle que son sens. Bravo. Et merci de m’avoir fait connaître le « tamahagane »…

    • Leiloona

      Merci. C’est la phrase que je préfère aussi … Je me force à faire du narratif, mais au dernier paragraphe je n’ai pas pu m’empêcher de remettre mes images. 😮

  12. Nady

    @Terjit : Quand j’ai vu la longueur de ton texte me suis demandée si j’allais prendre le risque d’arriver en retard à mon point avec les commerciaux… L’envie de lire mon auteur préféré eut la priorité et me suis attaquée à la lecture et quel texte ! Magistral ! Comme un chapitre d’un de tes premiers textes sur le même sujet avec l’accident du papa… Un thème qui m’interpelle bien entendu, pour lequel je suis encore en quête de réponses à mes questions et que tu traites divinement bien ! » Un allemand ?
    Eh bien oui, un allemand ! Ils n’étaient pas tous nazis tu sais.  » Merci aussi pour cette Vérité.
    Bref, je ne vais pas être originale cette semaine, j’ai plus qu’adoré, j’ai Aimé, tout simplement. Merci ps : même si je n’aurais jamais accès aux cahiers du grand-père, stp, continue à nous en dévoiler des bribes parfois.

  13. adèle

    @Ludovic : tu démarres par une histoire classique de souvenirs et de vieilleries, et paf, l’idée originale surgit ! Le trésor est bien là, dans notre mémoire et dans ces objets précieusement gardés par quelques uns. Et le rôle du lâcher-prise, ton texte l’évoque aussi, savoir s’accorder une petite respiration dans le quotidien 🙂 Sur ce , je repars au taf !

  14. Valerie

    @leilonna : très joli texte sur la transmission. Tu décris fort bien le désespoir de ton personnage qui n’arrive pas à trouver le fameux message et son soulagement voir son apaisement lorsqu’elle comprend.merci

    • Leiloona

      Merci, oui, la transmission, une valeur chère à mes yeux.

  15. Valerie

    @Claude : et oui la vie est faite de choix et nul peut savoir l’issue de celui qu’on n’a pas fait. Il faut avancer sans regret.Merci pour cette leçon!

  16. Leiloona

    Claude : Ah comme j’aime ton style limpide qui se mêle à des réflexions plus profondes ! Et le petit trait d’humour à la fin ! 😀

  17. Leiloona

    Ludo : Pierre, Marie, le déluge : tu nous refais une réécriture de la Bible ? 😛

  18. Valerie

    @Ludovic : comme quoi une journée qui démarre mal peut quand même apporter son lot de petits bonheurs. Plein d’espoir de ton texte. Il fait du bien.merci

  19. Valerie

    @Jos : tu redonnes à ces deux mastodontes de l’informatique le brio dont ils ont pu jouir à leur sortie et ce avec brio. Si ils pouvaient, ils te remercieraent.

  20. Valerie

    @bene : je choisirai le 2. mais il faut vraiment que je me documente sur ce type de texte.

  21. Leiloona

    Nady : Olala, me projeter sur ce que sera notre futur, outch, duraille …

    • Nady

      C’est vrai ??? Faut qu’on en parle, je te voyais plutôt te projeter toi car tu es avant gardiste dans pas mal de domaines comme quoi, faut qu’on apprenne à mieux se connaître encore 😉

  22. adèle

    @Nady : j’aime beaucoup l’image du coup d’oeil dans le rétroviseur de la vie. Et aussi l’idée de s’interroger sur ce que le futur retiendra de nos belles années. Quand aux changements dans la politique, c’est pas pour demain !

    • Nady

      Merci pour ta lecture Adèle ;-). Si si, tu verras, des changements sont obligés de s’opérer devant le tribunal que nous formons, nous le peuple, devant tous ces abus qu’on découvre. Si le message ne passe pas aux élections de mai, on aura perdu notre temps dans les efforts menés par beaucoup… L’espoir est encore là ! Le changement ce n’était pas hier mais faut qu’il arrive sinon ça va péter et quand ça pète avec des gens qui ont faim, ça fait mal en général… Lets’ keep hoping….

  23. adèle

    @Jos : »le ressac des images du passé » : quelle jolie image !
    Je n’aurais jamais cru qu’on puisse écrire des lignes pleines de rimes et de poésie sur nos vieux ordinateurs. Parce que l’informatique, ça me fait plutôt dire des gros mots !

  24. Leiloona

    Jos : Un poème comme ritournelle de ce manège du monde qui ne cesse de tourner de plus en plus vite. (A moins que ce ne soit un signe de mon vieillissement.) 🙂

  25. adèle

    @Bénédicte : sans hésitation, le 1 a un rythme, une sonorité que je trouve percutant. Et on peut trouver tant d’interprétations à ta formule « le présent passé ».

  26. adèle

    @Valérie : Voila un texte bien construit, avec des phrases que j’aime, comme celles-ci : « Je n’avais pas pris le jus depuis tant d’années » « Il passa sa main sur mon clavier, éveillant doucement tous mes sens »
    Par contre je ne suis pas certaine que les stratégies commerciales vieilles de 30 ans puissent être sources d’inspiration.

    • Valérie

      Merci beaucoup pour ton retour. Qui sait? Sans doute as-tu raison …

  27. adèle

    @Hiver : un texte plein de poésie, une jolie musique des mots, et tant de puissance d’évocation dans les quatre dernières lignes. Bravo !

  28. Valerie

    @Adele : merci beaucoup Adèle j ai bien ri.

  29. Valerie

    @Terjit : encore une magnifique histoire que tu nous livre. Les mots me manquent. Bravo.

  30. Virginie Vertigo

    @Leiloona : Joli texte sur les souvenirs qui permettent de surmonter le deuil d’un être cher. Les objets ne sont pas des êtres inanimés mais bien au contraire des êtres animés par la symbolique qu’on leur donne.
    Ta dernière phrase est superbe.

  31. Virginie Vertigo

    @Claude :
    Ahh avec des si on mettrait Paris en bouteille ! Il a bien raison de ne pas se prendre la tête à savoir ce que sa vie aurait été s’il n’était pas parti. Les regrets, il n’y a rien de pire.
    Cependant, perso, je ne trouve pas la vie si binaire que ça…
    Joli trait d’humour à la fin.

  32. Virginie Vertigo

    @Ludovic : Oh oh, est-ce qu’il détient le manuscrit original ? Belle idée d’avoir ajouté cet aspect dans ton récit. Le brocanteur n’a pas eu le flair qu’il fallait pour le coup… pas digne de son métier ! lol

  33. Virginie Vertigo

    @Nady : L’obsolescence de la technologie. Que restera-t-il ? Qu’est-ce qui sera remplacé ? Autant j’aime me plonger dans le passé (on ne se refait pas quand on est historienne de formation), autant connaître le futur ne m’intéresse pas… on a déjà tellement à faire au présent !
    Belle semaine à toi !

    • Nady

      je suis tout ton contraire mais une chose nous rapproche : le présent : je le kiffe aussi intensément, pas assez souvent à mon goût mais so is life… Merci pour ta lecture et très belle semaine à toi aussi

  34. Virginie Vertigo

    @Jos : Oh oui, on oublie bien vite que pour en arriver à notre « merveilleuse » technologie, il a fallu en passer par d’autres objets, d’autres techniques aujourd’hui dépassé (quoique…)
    Je rejoins Leiloona, c’est un joli poème en forme de ritournelle.

  35. Virginie Vertigo

    @Béné : Ah le retour des haïkus ! 🙂
    Grosse préférence pour le premier.
    Belle semaine à toi.

  36. Virginie Vertigo

    @Valérie, Hiver, Adèle et Terjit : Je vous lis demain tout comme je continuerai mon tour de blogs.

  37. Nady

    @jos : comme toi, j’ai eu envie de rimer cette semaine, on dirait que ça soulage l’esprit parfois 😉 Très joli retour sur le passé que tu as l’air de bien aimer ! Congrats pour ton texte !

  38. Mylene

    Encore une fois tu as su me filer des frissons d’espoir Leiloona 🙂

  39. Claude

    @ Ludovic : une excellente idée cette histoire. Bien racontée avec une chute qui fait rêver…

  40. Claude

    @ Nady : J’aime beaucoup ton texte. Tes terminaisons en « é » donnent un côté très musical… Tu as raison : personne ne peut imaginer ce que sera la suite de l’Histoire… ou de sa propre histoire… Mais l’engagement de chacun peut influer sur sa direction… Tu l’as bien décrit.

    • Nady

      Merci pour tes mots Claude. Belle journée à toi

    • Nady

      @Ludovic : une histoire bien pensée , bravo !

  41. Claude

    @ Jos : c’est très agréable à lire. La musique accompagne la lecture de ton texte. Comme il a été dit plus haut,c’est excellent d’avoir donné de la poésie à deux ordinateurs désuets. Bravo.

  42. Claude

    @ Valérie : bravo pour cette trouvaille. Avec cette personnalisation de la machine. Plein de mots très humains qui arrivent à être sensuels. C’est très bien.

    • Valérie

      Merci beaucoup pour ton retour. J’avoue bien aimer faire vivre les objets. Tant mieux si cela t’a plu.

  43. Claude

    @ Hiver : Bienvenue ! C’est très beau ce que tu as écrit. J’aime vraiment beaucoup. Ton texte a une belle personnalité et est plein d’une poésie teintée de mélancolie. Bravo.

  44. Claude

    @ Bénédicte : waouuh, superbes tes haïkus. J’adore cette forme littéraire et tu y excelles.

  45. Claude

    @ Adèle : c’est drôle ! J’aime beaucoup cette histoire décalée dans tous les sens du terme. Acheter un grattoir à la foire de Cro Magnon… Bravo, tu as fait fort.

  46. Claude

    @ Terjit : magnifique texte. Plein d’émotions. Une force qui prend celui qui lit et qui se prolonge après la lecture. Vraiment bravo.

  47. Jos

    @Leiloona : Oui, les messages que l’on reçoit viennent parfois d’un autre temps ou du moins on ne parvient pas toujours à les décrypter au moment où on nous les envoie. Ce sont des petites graines semées de-ci de-là par ceux qui nous accompagnent dès notre plus jeune âge et qui ne donnent leurs fruits que bien plus tard. J’aime ton texte tout en douceur.

  48. Jos

    @Claude : Quelle belle philosophie de vie ! Vu comme ça les choix paraissent beaucoup plus simples, les décisions moins lourdes à prendre. C’en est presque déconcertant ! Une fois de plus tu arrives à nous expliquer le raisonnement de ton personnage avec facilité et une petite pointe d’humour à la fin. Merci Claude.

    @Ludo : Rhooooooo ! Carrément : quelle aubaine pour ton personnage (même si la journée s’annonçait mal) ! Ton texte est efficace : tu campes le contexte puis tu décris à merveille la fébrilité de ton personnage face à l’objet et à sa découverte. Bravo et merci pour cette belle histoire.

    @Nady : J’aime bien la construction de ton texte. Regarder son passé sans oublier la place prépondérante du présent, s’en servir de tremplin mais rester les pieds sur terre, faire le constat de l’évolution (tu parles très souvent de la condition des femmes dans tes textes) et finir par des suppositions sur l’avenir. Bien vu Nady.

    @Bénédicte : Je vois que tu ne peux plus te passer de faire des Haïkus, au point même de nous en offrir trois ! Pour ma part j’ai une petite préférence pour le deuxième qui je trouve colle parfaitement à la photo.

    @Valérie : Belle idée ton histoire. Tu as si bien réussi à humaniser l’objet que j’ai presque de la peine pour cette vieille machine. Au-delà de l’histoire, le message est en plus tellement juste ! Apprendre de nos ainés en prenant connaissance de leur chemin, et bénéficier de leur expérience pour s’en nourrir et en tirer une belle leçon de vie. Bien vu Valérie.

    @Hiver : Un texte clair, très poétique, et des mots justes. J’aime beaucoup la dernière phrase. Bravo Hiver…et bienvenue parmi nous !

    @Adèle : Alors là ! Tu as été le chercher loin ton texte ! Chaque semaine je suis étonnée par les angles différents que nous inspirent les photos mais là, je suis scotchée par ce que celle de cette semaine t’a insufflé. Merci pour cette joyeuse histoire.

    @Terjit : Que d’émotion dans ton texte. Une histoire émouvante qui nous rappelle s’il en est besoin une période terrible durant laquelle tant de personnalités se sont révélées dans les camps adverses…J’aime la façon dont tu exprimes la transmission toute en pudeur d’un pan de vie qui n’a jamais été révélé. Bravo Terjit.

    • Nady

      Merci Jos pour ta lecture. En lisant ton feedback je réalise en effet que la condition des femmes revient souvent… Mon côté féministe qui est bien présent en moi peut être ? 😉

    • Valérie

      Merci beaucoup pour ton retour. Oui il faut vivre avec son temps mais sans oublier ce que nos aînés ont fait pour nous.

  49. Virginie Vertigo

    @Valérie : Belle idée que de faire parler ce Wang. Beaucoup de sensualité dans les propos de cette vieille machine qui souhaite retrouver une vie.

    • Valérie

      Merci pour ton retour Virginie. Son espoir aura sans doute été vain mais bon..

  50. Virginie Vertigo

    @Hiver : Bienvenue à toi. Un bien joli texte. J’aime l’image de la poussière pour mettre en parallèle la vie de ces machines et la nôtre.

  51. Nady

    @Bénédicte : j’aime bien tes 3 haïkus cette semaine, ils reflètent bien l’instant présent de ce cliché. Bravo !

  52. Ludo

    Je cours, je cours!
    Mais je reviens!!
    J’ai seulement lu le texte de Leiloona… et…
    La poésie qui se dégage des formules que tu utilises donne une atmosphère nostalgique et mélancolique qui fonctionne tellement… et l’image du pont entre eux, porté par chaque objet est très jolie!
    J’adore!

  53. Nady

    @Valérie : ton texte est extra. J’ai beaucoup aimé cette histoire et ces parties où tu redonnes vie à ce vieux Wang. Beaucoup de sensualité s’en dégage d’ailleurs. Et ce passé de l’entreprise contenu dans cet objet que la jeune génération veut oublier pour faire place à leurs nouvelles idées ! Super ! J’ai pensé au film potiche parfois. Bravo !

    • Valérie

      Merci beaucoup Nady. Je n’ai pas vu le film mais contente si tu as accroché.

  54. Nady

    @adèle : la féministe (mais pas chienne de garde 😉 ) que je suis te pardonne car tu parles d’un temps bien avant le combat de nos mères. Tu m’as bien fait rire avec ton texte où je m’imaginais bien la foire de cro magnon… Suis pas sûre qu’ils avaient autant de dons en marketing mais pourquoi pas après tout ;-). Congrats pour ton texte !

  55. La plume et la page

    @Alexandra K.: très beau texte sur l’héritage.

    @Claude: les possibilités sont tellement infinies que parfois on a justement du mal à choisir… par peur des regrets!

    @Ludovic: il a apparemment fait une sacrée découverte! Saura-t-on si c’est bien ce à quoi il pense?

    @Nady: ouvrir les vieux cartons nous amène forcément à nous interroger sur notre époque…

    @Jos: très joli poème!

    @Bénédicte: j’aime beaucoup tes trois haïkus.

    @Valérie: pauvre Wang…

    @Hiver: joli texte!

    @Adèle: il a flairé le bon deal le Robert…

    @Terjit: magnifique cette discussion entre ce grand-père et son petit-fils.

    • Nady

      tu as tout compris de mon texte ! Merci pour ta lecture La plume et la page

    • Valérie

      Il aura quand même eu un petit sursaut…lol

  56. L'ivresse littéraire

    @Claude : j’aime ces discussions entre amis qui partent de rien ou presque et qui nous amène à parfois refaire le monde. Ce sont pour moi toujours d’excellents souvenirs qui renforcent l’amitié. Et j’aime aussi la philosophie de ton personnage, ah si tout pouvait être aussi simple.

  57. L'ivresse littéraire

    @Ludovic : une découverte qui peut devenir trésor même ! Le brocanteur pourrait regretter cette vente pour une bouchée de pain. En tout cas c’est extrêmement bien pensé. Bravo !

  58. L'ivresse littéraire

    @Nady : j’aime toujours autant te lire. Tes écrits nous amènent toujours à réfléchir, d’un coup d’œil vers le passé, réfléchir à l’avenir. Quel est notre avenir ? Et celui de nos enfants ? De notre pays ? On pourrait en discuter des heures. Non vraiment j’aime beaucoup cette profondeur qui émane de ta plume. Mais ma chère Nady, si pour une fois nous profitions du présent ? 🙂 Bises

    • Nady

      j’avais tapé une réponse mais elle ne s’est pas enregistrée alors je reocmmence mais peut être que ça apparaîtra en double.. mdr
      Oh l’Ivresse, je suis touchée par ton feedback. Merci tout plein.
      J’ai un métier qui me demande de me projeter constamment dans l’avenir mais depuis quelques mois mon prof de yoga me fait travailler sur le présent à travers la pleine conscience (un mouvement à la mode). En fait, plus je le pratique, plus la préparation de l’avenir m’est fluide… lol des bises

  59. L'ivresse littéraire

    @Jos : jolie ôde au passé, à ses objets qui ne sont que les grands-parents de nos nouvelles technologies. Et offrir à ses deux mammouths un peu de poésie fut une excellente idée. La nostalgie qui se dégage de ton poème nous décroche assurément un franc sourire. Merci et bravo !

  60. L'ivresse littéraire

    @Bénédicte : j’ai comme l’impression que tu as pris goût aux haïkus, pour mon plus grand plaisir 🙂
    J’ai, cette semaine, une préférence pour le troisième. Que nous concocteras-tu la semaine prochaine ? Hâte de le découvrir.

  61. Ludo

    @terjit: belle histoire sur les secrets de famille qui hantent et construisent en même temps… jusqu’au jour où le secret n’en est plus un! Ici, la révélation n’est pas source de conflit, tant mieux, ton texte est empreint d’émotion et m’a rappelé d’autres textes. Bravo.

  62. Ludo

    @Adele : quel texte inattendu! J’ai beaucoup ri! Merci!
    @Valerie : bonne idée ce point de vue donné à l’objet! On ne saura pourtant jamais s’il avait des choses à dire!
    @Hiver : toi aussi le point de vue de l’ordinateur. Avec en plus son histoire croisé avec celle de l’homme qui l’utilisa! Belle idée!

    • Valérie

      Merci Ludo…C’est ça, on ne saura jamais!

  63. Ludo

    @Claude : la parole du sage qui s’effondre face à la volonté féminine! J’adore! Et cette idée qu’il ne faut pas regretter nos choix parce qu’il est impossible d’imaginer ce que l’on serait Si l’on avait fait l’autre choix… donne à réfléchir!

  64. Ludo

    @Nady: jolie musique pour poser questions sur ce que nous laisseront… bravo, l’exercice n’est pas simple.
    @Jos : des ambassadeurs qui sont aussi surement les gardiens d’une mémoire de ce passé! Bravo pour ce texte!
    @Benedicte: bravo pour ces haïkus. Dire l’essentiel en si peu de mots et de manière poétique, en plus! Je suis admiratif!

    • Nady

      merci Ludo

  65. Benedicte D.

    @ Toutes et tous :
    Merci pour vos adorables retours sur les haïkus !!… C’est vrai que j’ai pris goût à cette recherche de l’essentiel….
    Je suis désolée pour l’absence de commentaires de ma part, mais je suis à nouveau en forte restriction d’ordinateur pour cause de névralgies cervicales…J’ai lu bien sûr tous vos textes sur ma petite tablette et je m’accorde 5mns par ci par là pour un like sur FB !!!! …Faut pas exagérer quand même !!
    Je crois que je vais passer mon tour lundi prochain car je ne trouve pas sympa d’écrire sans commenter….
    A bientôt j’espère et des bisous à revendre à tout l’atelier !!!

    • Nady

      Take care Béné

    • Adele

      Mais non Bénédicte, tu as mal au cou, tu ne vas pas en plus te priver d’écrire . Ce n’est pas comme si tu ne commentais jamais.
      Bon rétablissement

    • Valérie

      Ce serait dommage de te passer de ce plaisir et de nous priver du plaisir de te lire. Tant pis pour les commentaires…

  66. L'ivresse littéraire

    @Valérie : très bonne idée d’avoir donné la parole à cet ordinateur. Mais quel triste destinée … lui la mémoire de sa future société. J’en ai eu un petit pincement au cœur.

  67. L'ivresse littéraire

    @Adèle : Loufoque ! Fantaisiste ! Mais tellement plaisant et drôle. J’imaginais sans peine ton texte mise en image, un peu à la Silex and the City. Très bon, vraiment très bon ! Merci et bravo.

  68. L'ivresse littéraire

    @Terjit : toutes les semaines je m’attends à être émue par ton récit, cette semaine encore plus que les autres. Magnifique, derrière cette douleur, l’amour, la confiance, la transmission illuminent ces vies, de celui qui est resté, de celui qui hérite. La seconde guerre est une période qui me tient particulièrement à cœur (même si c’est un peu bizarre de dire cela), je suis heureuse de terminer mes lectures sur ce texte riche et fort. Merci

  69. Amélie Haurhay - Auteur

    Toujours un plaisir de vous lire tous.
    @Leiloona : il y a une envie et de la vie dans ton texte et dans ces objets, qui deviennent des extensions des personnes qui les ont utilisés et qu’on a aimée 🙂
    @Claude : joli texte sur l’acceptation de ces choix et le recul à avoir avec sa propre vie 🙂
    @Ludovic : un texte joyeux, qui réveille l’enfant qui sommeille comme un bonbon Haribo !
    @Nady, @Jos et @Bénédicte : jolis poèmes ou haïkus pour donner encore plus de poésie aux souvenirs et retours vers le passé que permettent les retrouvailles avec de vieux objets. Bravo 🙂
    @Valérie : jolie idée, ce point de vue de l’objet, qui a lui aussi une vie et ses souvenirs. J’ai bcp aimé 🙂
    @Hiver : très joli texte, plein de douceur et de poésie 🙂
    @Adèle : un texte plein d’humour, mais qui dit que ce n’est pas ce qui s’est réellement passé ? 🙂
    @Terjit : texte magnifique, qui m’a emmené : j’avais l’impression d’être dans ce jardin, en train d’écouter le grand-père. Et qui introduit la question : que laisse-t-on de soi quand on a eu la chance de survivre à un destin tragique ? En espérant que le petit-fils saura faire bon usage des paroles et souvenirs transmis…

    • Nady

      Merci pour ton retour de lecture Amélie

    • Valérie

      Merci Amélie. J’ai lu ton texte mais une fois de plus pas trouvé comment laisser un commentaire. Je vais retourner sur ton blog…

  70. Terjit

    Merci à toutes et tous pour vos si adorables commentaires, mais je voulais tout de même m’excuser auprès de vous de ne pas avoir pris le temps de relire ce texte avant qu’il soit sur le site, je l’ai écrit rapidement, presque d’un trait et si j’avais été plus attentif j’aurais évité tant d’erreurs de concordance des temps, ce qui a le don de m’énerver mais il en est ainsi, c’est trop tard maintenant pour corriger quoi que ce soit.
    Je ne me mets que maintenant à la lecture de vos textes, comme dirait mon fils ainé je bosse « H24 » en ce moment, je vais tout de même essayer de garder un peu de neurones pour me délecter de vos écrits et vous laisser quelques mots. En revanche je passe mon tour pour la photo de cette semaine, je n’ai pas eu le temps de m’en imprégner ni de débuter quelque texte que ce soit. Bonne semaine à vous toutes et tous, et merci une fois de plus à Leiloona d’organiser ce rendez-vous si important, et à vous de l’enrichir si délicieusement. Bonne semaine.

    @Leiloona : j’aime l’idée de la guirlande qui fait le lien entre le passé et le présent, et c’est si délicatement écrit. Merci

    @Claude : oui, oui, mille fois oui : faire des choix et ne jamais rien regretter. Merci pour ce message trop souvent ignoré à mon goût. Alea jacta est 🙂

    @Ludovic : c’est amusant comme ton texte résonne avec celui de Claude : une succession de 0 et de 1 dans cette journée pourrie qui permettent de créer les conditions d’une découverte merveilleuse. Je ne savais pas que les « Wang » étaient les ancêtres des ordinateurs (en même temps je suis à peine sorti du minitel…).

    @Nady : j’aime quand ton écriture prend cette forme et qu’au détours d’un vers tu balances, mine de rien, une vérité bien sentie qui touche « en plein dans le mille » .

    @<Jos: très belle façon de rappeler (ou d'apprendre en ce qui me concerne) que ces vieux machins son bien des précurseurs, des ambassadeurs.

    @Benedicte : j'ai pour habitude de lire les textes dans l'ordre mais depuis quelques semaines je fais défiler la page avant de commencer ma lecture pour vérifier qu'il y a bien tes tous petits bouts de textes, comme on attends son amoureux ou amoureuse sur le quai d'une gare en espérant son apparition. Quand je vois ces petits morceaux pétiller au milieux des autres j'ai un petit sourire en me disant "c'est le xème", et c'est toujours ceux-là qui me prennent le plus de temps à lire, à relire, pour me laisser envahir et rester à l'écoute des émotions qu'ils provoquent. Pour moi, cette semaine c'est la 1 qui tient la corde, d'un petit rien du tout que je suis incapable d'expliquer, juste parce qu'il a provoqué quelques papillons délicieux dans le ventre. Merci Bénédicte d'oser cet exercice de concision si difficile, et j'espère que tu vas continuer !!!!

    @Valérie : faire parler Wang, belle idée ! J'aime la description de la sensualité des mains qui se promènent sur le clavier, l'espoir de l'objet si longtemps oublié et puis, bien sûr, le monde moderne reprend ses droits, bien sur il va être mis à la poubelle, alors que c'est lui l'âme de tout cela… On ne prends pas assez soin de ceux qui connaissent l'histoire, cet ordinateur comme tous ceux qu'on dégage de leur boulot bien avant l'âge de la retraite, sans se poser la question de ce qu'ils peuvent apporter aujourd'hui ni de la meilleure façon de conserver leurs connaissances… ainsi va le monde moderne… mais on ne conçoit pas l'avenir sans comprendre le passé, en tout cas c'est mon avis… Pour la petite histoire, dans mon entreprise j'ai trois salariées qui sont là depuis des années, dont l'une était même là le jour de la création il y a 26 ans, et qui vont prendre leur retraite à 70 ans. Bien sûr elles vont être remplacées par des plus jeunes probablement plus diplômées, même surement un peu plus efficaces, et qui couteront un peu moins cher, mais elles n'auront jamais ce qui vient de l'expérience, ni le quart de la moitié de leurs connaissances sur l'entreprise, du sens qu'elles donnent à leur travail, de leur vision d'avenir malgré leur âge respectable. En tant que dirigeant je suis très surpris de voir que très peu de leurs collègues ont conscience de cela, et que presque personne ne prend la peine de profiter de ce qu'elles sont avant leurs départs pour que tout cela ne soit pas oublié. Ton texte me parle en tant qu'homme qui sera bien sûr un jour concerné par ces problématiques d'obsolescence programmée, en tant que citoyen convaincu de l'intérêt des projets intergénérationnels (et pas que dans le travail bien sûr) et en tant que dirigeant dont le but primaire est de construire un avenir collectif durable. Merci Valérie d'avoir utilisé cette photo pour rappeler tout cela.

    @Hiver : ouah !!! Avec un texte si délicieux je ne peux que dire : bravo !

    @Adele : quelle importance que ce soit des minitels ou pas, je n'étais pas plus sûr que toi de ce qu'étaient vraiment ces "Wang"… Tu en tire un texte si amusant et plein de sens que c'est bien là l'essentiel. Ton texte m'en rappelle un autre d'il y a plusieurs mois (je ne sais plus de qui mais qu'importe) qui parlait avec humour de la vision très érudite d'historiens qui tiraient des conclusions pour le moins hâtives de découvertes fragmentaires, comme ceux qui vont découvrir tous les racloirs au pieds de la falaise. Merci pour ce texte parfaitement construit et drôle.

    • Nady

      Oh merci Terjit pour ton feedback. Tu me diras à l’occas le passage qui t’a touché, j’en suis curieuse 😉 et reviens nous vite dans l’atelier. Des bises et belle semaine

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