© Tyler Dozier
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen,
Tod und Verzweiflung flammet um mich her !
Fühlt nicht durch dich Sarastro Todesschmerzen,
So bist du meine Tochter nimmermehr
La reine de la nuit entame son solo, mon archet l’accompagne, il glisse sur les cordes. Les vibrations remontent dans mon bras. Il picote. Quelques poils se dressent, cohorte de duvet protecteur. Une goutte naît dans le creux de mes cheveux. Elle grossit, puis entame sa descente. Elle roule dans la vallée de mon cou et s’arrête en point d’orgue sur mon épaule. Elle tremblote au rythme de mes mouvements. L’instant d’après, elle s’est évanouie.
La représentation se termine, mon violon glisse dans son étui. Les picotements sur mon bras sont toujours là. Les méandres de la ligne 14 m’engloutissent, direction le dernier métro.
Les vapeurs de la douche forment un halo protecteur. Ma tête se relève, l’eau me baume et m’enrubanne. Ma bouche crochète quelques notes de la reine de la nuit, mes doigts se placent sur un manche imaginaire : le jet d’eau trésaille comme les cordes d’un violon.
Sur le parquet, mes pieds mouillés forment le chemin d’une carte au trésor. L’ouverture de la porte fenêtre emplit la pièce de son grincement, l’air de la nuit saisit ma nudité. Les picotements sur mon bras s’amplifient. D’eux éclosent d’infimes feuilles. Leurs bruissements nocturnes sont une symphonie : elle me berce, me couronne, et me pare d’habits de reine.
Alexandra K, 4 novembre 2018
Pierre :
L’inconsolé :
Nous étions trois. Elle au violon, lui à la contrebasse, moi à la flute traversière.
Nous ne répétions qu’une fois par mois, quand un ami partait en week-end et nous prêtait sa cave. Ce n’était pas assez.
Alors, nous commençâmes à jouer à vide, sans instrument et sans bruit. En mimant les mouvements des doigts. Au début, c’était pour ne pas importuner nos voisins. Puis, nous avons vite remarqué que cette méthode était très efficace. Rien qu’aux regards, nous savions quand l’un d’entre nous était en retard ou quand il jouait une fausse note. Il s’excusait maladroitement d’un repositionnement du corps involontaire.
Nous recommencions alors le mouvement, quelques mesures avant.
Le mois d’après, dans la cave, nous constatâmes des progrès considérables.
Nous partagions une colocation du côté de Nation. Chaque matin et chaque soir, nous répétions en silence. Des heures. Cela devint une habitude. Tout seul sur le quai du métro, ou au bureau entre deux dossiers. Mes mains parcourait une flûte imaginaire, son bras zébrait l’espace d’un archer fictif.
Nous avions même l’impression qu’à distance, cela fonctionnait.
Nous échangions par SMS.
« Tu as eu du mal ce matin avec l’arpeggio du 4eme mouvement, non ? « . Un smiley rieur.
« Exact. Mais j’ai bien travaillé tout le reste de la journée. Attends ce soir ».
Progressivement, nous perdîmes l’habitude de répéter chez notre ami. Plus question de perdre une heure en RER avec des instruments trop lourds. Nous restions dans notre appartement à jouer tranquillement tout en sirotant du bourgogne soyeux.
Cette année-là, nous atteignîmes une virtuosité sans pareille mesure. C’était il y a bien longtemps déjà.
Désormais, un brouillard uniforme baigne mes souvenirs et j’espère que mes deux amis s’en souviennent aussi.
Cloud :
Eclairée par le seul réverbère de la départementale, Zara arriva devant la haie, se déshabilla lentement. Nue, le visage et le corps en sueur, les yeux mi-clos, elle effectua d’abord quelques gestes amples de danseuse chamanique, puis peu à peu mima dans le vide les mouvements d’un violoniste inspiré. Les feuillages frémirent se mêlant à ceux tatoués sur ses bras galbés et virevoltants qui semblaient avoir pris leurs racines dans le bois de l’objet fictif. Soudain, des sons sublimes et envoûtants émanèrent de l’instrument invisible avec la virtuosité d’un Itzhak Perlman et propagèrent dans la campagne endormie et vers le ciel étoilé la mélodie savante des vingt-quatre Caprices de Paganini.
Trois hommes étaient tapis dans le fossé à observer la scène avec effroi, admiration et lubricité : l’instituteur, le curé et le comte. Le premier découvrait là une entorse à sa rationalité, le second un frémissement du Malin, quant au troisième, il trouvait enfin dans cette scène un écart libertin à ses réunions conventionnelles du Rotary Club.
Ils avaient bien connu Zara. Zara la folle, la sorcière, la fille facile, dont ils avaient, quand ils étaient plus jeunes, un peu forcé les faveurs, un soir de comices plutôt bien arrosées.
Au vingt-troisième Caprice, Zara arrêta ses mimiques. Comme par enchantement, la musique persista malgré tout et enchaîna seule le vingt-quatrième et dernier morceau de l’oeuvre italienne. A la fin du quasi presto, Zara porta son regard devenu vif vers l’endroit où se terraient les trois hommes. Elle se retourna, écarta délicatement les branches de la haie située derrière elle. Un enfant de dix ans, un violon à la main, se leva le regard effarouché, et se blottit immédiatement contre elle. C’était Lucien, le simplet, le bossu, le bâtard du village. La voix ferme de Zara résonna alors dans la nuit :
« Vous pouvez sortir, messieurs : cet enfant est votre fils ».
Tara :
La végétation gravée dans sa chair n’empêchait pas Elena d’apprécier les effluves boisées qui l’entouraient. Elle savourait cette courte escapade dans la forêt tropicale accessible par un rapide trajet de taxi depuis son hôtel international climatisé de Kuala Lumpur. Sa renommée mondiale lui permettait d’exiger un rythme de tournée offrant quelques plages de repos et de visites avant ou après ses concerts.
Sa vie avait basculé de l’ombre à la lumière lors d’un concours international où elle avait enchaîné les étapes des éliminatoires à la finale, alors que son père venait d’expirer brutalement lors d’un malaise aussi soudain qu’inexpliqué. A vingt ans, armée de son violon pour lutter contre son immense chagrin, elle n’avait pas voulu renoncer à ces épreuves qu’elle préparait depuis des années, avec le soutien fervent et admiratif de son père. Elle savait qu’il aurait voulu qu’elle poursuive ses rêves.
Sans jamais les laisser paraître, ses émotions avaient néanmoins traversé sa musique comme jamais, soutenues par une technique totalement maîtrisée. Plus aucune place ne restait pour la peur ou le trac, le chagrin avait tout pris. Libérée de la crainte du résultat et des jugements, elle avait laissé la musique l’inspirer, porter ses bras et sa main, comme un message transmis d’un disparu vers les vivants.
Lors de la finale, où elle parvint presque malgré elle, entre cauchemar et rêve, elle s’était totalement effacée pour exprimer la musique dans son essence même. Alors qu’elle interprétait d’une manière stupéfiante un programme extrêmement exigeant, sous les manches en soie blanche de son chemisier, elle senti des picotements monter de son poignet vers l’épaule, suivant le tempo et la mélodie. Au fur et à mesure les notes s’effaçaient de sa partition. La musique qui célébrait la mémoire du défunt s’imprimait en arbre de vie sur son instrument de chair, son bras qui ne faisait qu’un avec le violon, le bois ancien de l’instrument retrouvant son feuillage sur la peau de la jeune femme.
Personne ne le vit.
Elle fut ovationnée et couronnée du premier prix, aussitôt adulée par le public et les critiques.
Depuis, son tatouage redonne vie à son violon à chaque fois qu’elle joue, envoûtant son public.
Kroum :
LA FIN
Il y avait dans son regard vert
Un amour si fort qu’elle en perdait ses repères
Et que lui seul pouvait animer.
Il y avait sur son corps
Des blessures collectors
Que ses caresses, en feuillage, savaient transformer.
Il y avait dans son âme tourmentée
Une demande d’amour souvent incontrôlée
Que parfois il arrivait à calmer.
Il y avait dans ses bras tendus
Tout plein de questions et de points suspendus
Sur lesquels il ne voulait pas s’attarder.
Ça devenait trop compliqué,
Mieux valait l’oublier,
Au loin partir,
Telle l’anguille fuir,
Aujourd’hui c’est ce qu’il préférait.
Il ne lui avait rien promis.
Ensemble ils n’avaient rien construit,
A part quelques souvenirs, ici et là, volés au temps,
Et tentant de rallonger le présent,
Précieux graal qu’elle cherchait toujours à capter avec lui.
Mais de son corps à elle, il avait perdu toute envie.
Ses paroles devinrent tout à coup rejetantes, elle n’était plus dans le déni,
Elle les prenait en pleine face avec une violence inouïe.
Un regret pour elle, celui d’avoir trop aimé,
Un chagrin aussi, celui d’avoir trop donné.
Tant pis pour elle, il l’avait prévenue,
elle a voulu jouer, elle a perdu.
Cette fois ci elle en est sûre et c’est même très clair,
ça sera pour son amour, une mise en terre.
De cela jaillira peut être un jour un superbe bouquet
Où alors sortiront de mauvaises herbes que d’autres se chargeront d’enlever.
Val :
Je n’étais plus que l’ombre de moi-même, un zombie qui ne tenait plus debout et pour qui l’homme était devenu un monstre. Quand j’ai embarqué sur cette caravelle en 1613, j’étais pourtant fier d’avoir enfin trouvé du boulot, fier de pouvoir ramener de l’argent pour nourrir mes parents et mes frères et sœurs. Si j’avais su, s’ils avaient su.
Ma fierté n’a pas survécu à des mois de navigation dans des conditions insoutenables, sur un bateau où la haine était partout, où l’irrespect total de la race humaine prônait : entre nous matelots, avec notre capitaine, avec les hommes et les femmes entassés dans la cale, réduits à de l’or noir mais sur lesquels nous tombions régulièrement avec toute la lâcheté du monde et notre bestialité.
Je ne pouvais plus fermer l’œil sans que les images des jours précédents viennent me hanter : cette femme violée à la chaine par les matelots qui n’avait même plus la force de crier, cette autre en train d’accoucher dans la merde et la pisse jonchant le sol, cet homme mort de faim ou de fatigue mangé par les rats que l’odeur pestilentielle avait attirés, cet autre qui après avoir lutté pour ne pas rentrer dans la cale préférait se jeter dans la tombe abyssale.
Les cris, les pleurs, le bruit des chaînes, des fouets, j’aurais donné n’importe quoi pour ne plus les entendre. Pareil pour ces odeurs nauséabondes qui emplissaient mon nez à longueur de journée : mélange d’excréments, de vomis, de mort. Tous nos sens étaient soumis à rudes épreuves. Nous n’avions plus rien d’humain, je ne supportais plus rien, je ne me supportais plus.
Quand le bateau a fait escale sur cette île, j’ai mis toute la force qui me restait pour m’éloigner le plus possible du groupe. Je ne savais pas ce qui m’attendait sur ce lieu à des kilomètres de chez moi, mais j’avais déjà vécu le pire. J’étais bien trop faible pour que le capitaine perde du temps à me faire chercher, je n’étais pour lui qu’une bouche de moins à nourrir, à la chaine il s’en réjouirait. Hors de portée de leur vue, je me suis allongé sur le dos, j’ai regardé le ciel, longtemps, très longtemps… Puis ils sont partis. Dans le silence, j’ai de nouveau entendu mon cœur battre. J’avais tout perdu, je n’étais plus rien mais j’étais vivant. Libre et vivant.
Les années qui ont suivi, j’ai lutté contre mes cauchemars, j’ai tenté de regagner un peu de considération pour moi-même, j’ai essayé de pardonner ma trahison envers les autres matelots, envers ces hommes et femmes que je n’avais pu qu’abandonner. J’ai fouillé en moi, dans mes souvenirs d’avant l’horreur pour retrouver un peu d’humanité. En vain. J’ai finalement communié avec la nature avec laquelle , je ne fais plus qu’un.
Nady :
Je suis l’arbre de la vie. La sève coule en moi jusqu’à me faire porter la vie.
L’hiver j’aime cocooner chez moi,enlacée par lui.
Au printemps le soleil vient m’avertir de préparer ma peau à l’été. Il y réveille un feuillage doux et soyeux où la rosée aime s’y installer.
Quand l’été est bien là, mes fleurs éclosent ; mes jupes se relèvent et mes robes à volants aiment montrer mes gambettes toute bronzées quand lui préfère se plonger dans mes décolletés.
Peu à peu l’été indien s’étire pour m’éviter un changement d’humeur trop brusque devant un manque de lumière certain ; puis l’automne vient s’installer dans mon cœur et mes activités à l’extérieur se mettent en jachère pour le plus grand bonheur de mon sommeil qui gagne une heure de plus avec lui.
Je suis incontestablement une femme qui respire et aime la vie.
Caroline :
C’est étrange , ce que l’on peut ressentir quand on est sur le point de découvrir une partie de son histoire familiale. Un mélange entre peur et excitation . Une sensation qui n’a pas de nom. Dimitri expérimentait ce sentiment anonyme.Il avait entre les mains, une enveloppe contenant un fragment du journal appartenant à Édouard Victor Bretz , son illustre ancêtre.Dimitri sortit une feuille de l’enveloppe et voici ce qu’il découvrit.
« Le soir tomba sur le campement des Oway. Le chef de la tribu sortit de sa tente en tenue d’apparat. Il portait une coiffe de plumes bleu nuit, un long collier de perles blanches, une jupe constituée de plumes et de feuilles. Il saisit un magnifique bâton sculpté et se mit à parler. Je ne compris absolument pas son discours mais toute la tribu se rassembla autour de son chef et tous partir en direction de la forêt. Je fut fortement intimé à faire la même chose. Sans torche, sans mon carnet de croquis, je suivi le mouvement . Nous marchâmes un long moment, juste éclairés par la lune. Puis, la tribu s’arrêta devant un immense arbre dont je ne saurais deviner l’espèce. Tous s’assirent et se mirent à chantonner un semblant de psaume . Au bout d’un moment, une femme se leva. Je ne l’avais pas encore remarquée depuis mon arrivée chez les Oways. Elle portait une longue robe à capuche qui lui cachait le visage. Sans hésitation, la femme se mit nue et ce fut à ce moment que je me rendis compte qu’elle n’appartenait pas à cette tribu. Cette femme était blonde, avait les yeux verts, un corps menu, une petite poitrine bien ferme… Ce qui l’a rapprochée de ces sauvages c’étaient sa peau hâlée et le nombre incalculable de tatouages qui lui couvraient le corps. Quand l’inconnue s’approcha de l’arbre, le chant de la tribu ce fit plus intense. La femme caressa l’arbre, son tronc, ses branches, ses feuilles…Elle ne négligea aucune partie qui lui était donné d’atteindre. Quand , la femme enlaça l’arbre , le chant de la tribu cessa, les animaux prirent , alors , le relais et en quelques instants toute la forêt s’anima. Le silence de la nuit disparu pour laisser place au brouhaha animalier. La femme aux mille tatouages semblait ne faire plus qu’un avec le végétal. Sa voix se mêlait aux chants des animaux. Ce qui se passa ensuite me paraît tellement invraisemblable, que j’ai encore du mal à y croire au moment où j’écris.Grâce aux chants , l’arbre s’anima. Les branches enlacèrent la prêtresse,( je pense que cela en était une) ., les tatouages de la femme se teintèrent en vert. L’arbre et elle étaient en parfaite symbiose, chacun puisant l’énergie de l’autre. Cette symbiose ne dura que quelques minutes, la prêtresse y mit fin en écartant une des branches. Puis, elle retourna s’asseoir au milieu de la tribu. Chaque villageois , se mit à toucher la femme et grâce à ce contact et tous récupérèrent l’énergie de l’arbre. Une fois que chaque Oway, fut servi la prêtresse dit quelques mots et s’évanouit. Les femmes de la tribu , l’habillèrent et un homme ( le premier à l’avoir touchée) la prit dans ses bras. Tous les Oways se levèrent et nous repartîmes au campement. Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit là.Je fis des rêves étranges à propos de la prêtresse et surtout je me demandais à quoi avait bien pu servir cette céromonie. J’eus, une explication les jours suivants. La tribu était entré en guerre avec une tribu voisine : les Maldew . Certains hommes de la tribu partirent le matin pour le combat. Leurs tatouages étaient verts comme ceux de la prêtresse, ils avaient encore en eux l’énergie de l’arbre. Grâce au rituel, ils étaient devenus plus forts. Mais, ce que les Oway ignoraient c’est que les Maldew avaient eux aussi eu recours à un rituel et qu’ils avaient passé un pacte avec un être plus puissant que l’arbre magique. La guerre , entre les tribus, ne faisait que commencer… »
Dimitri souhaitait découvrir la suite du journal. Il regarda dans l’enveloppe mais il n’y avait plus rien d’autre. A l’exception d’une note où il était écrit « Si vous souhaitez savoir la suite et retrouver votre ancêtre, aidez-nous à retrouver la prêtresse Oway ».
Pachamama :
La petite-fille des Emotions.
Il était une fois, une petite fille qui voyageait annuellement en train avec sa Mamie pour l’Eté. Elle se prénommait Emotion. Elle se souvient de tout. Chaque trajet, à regarder par la fenêtre les paysages accélérés tels des feux-follets d’un temps qui file à ses petits yeux de lutin transi par la fascination. Mamie de sa voix chaude et ronde contait alors son enfance et amenait Emotion à partager son opinion sur la Vie. Ravie de l’écouter la petite fille se délectait du monde spirituel que lui offrait son aïeule, en complète opposition avec la devise paternelle « il y a le devoir et l’amour, le devoir d’abord ».
Du plus loin qu’Emotion s’en souvienne, sa Mamie éclipsait sa famille entière. Cette image d’elle qu’elle s’était forgée, aller-retours après aller-retours au village natal de cette femme qui ranimait pour sa petite tant de souvenirs et de sagesse élémentaire, chaque été ; Cette femme, avait comme effacé de sa mémoire les efforts constants de ses géniteurs à l’ancrer dans le concret.
Emotion avait appris dès son plus jeune à déceler et ressentir l’amour par-delà la dureté de l’existence. Troublante et impitoyable l’histoire que désirait raconter Mamie dans le temps, lui livrait la quintessence de qui elle était, une filiation, un secret lourd de majesté : une sorcière. De ce fait, ni Emotion ni sa Grand-mère n’avaient rien en commun avec la trivialité de leurs congénères.
La petite fille retrouvait chaque année le giron de Mamie, et contemplait dans la chambre de droite au bout du couloir chargé de livres, le portrait peint à l’huile de cette maîtresse femme de sa vie qui faisait face au lit. Accroché au mur il flottait pourtant il semblait, en dépit du solide et chargé cadre d’or. On ne sait qui a représenté sa Mamie ainsi, beaucoup ignorent même que c’est elle jeune femme sur la toile. Mamie la défiait, à perpète, sans qu’Emotion ne sache pourquoi. Elle a longtemps été hanté par l’étoffe blanche dont était la peau de sa parente à peine femme. Happée par les végétaux et feuilles d’une même couleur, liés, grimpants, enroulés autour du bras laiteux du modèle. De profil, le visage indistinct, le geste doux et hypnotisant de la main qui appelle, la deviner nue, subjuguait perpétuellement Emotion. A diverses reprises même, la petite fille percevait les motifs tels des lianes se mouvoir. Il était évident que Mamie était une partie de l’Univers et que l’Univers était devenu une partie d’elle.
A présent que la réalité vous a été dévoilée, vous comprendrez aisément le sort d’Emotion, joyeuse, bonne et compatissante jusqu’au-boutisme afin de faire disparaître la tristesse de ce monde et l’étroitesse d’esprit de ses prochains, aussi. Intelligence et intuition sont ses deux sœurs de chemin dans l’essence de sa vie à transmettre l’amour. A chaque main tendue, à chaque oreille offerte, à chaque rire provoqué, de nouveaux bourgeons apparaissent sur les chairs d’Emotion et fleurissent son cœur pur de sorcière, de Grand-Mère en petite fille.
Dick :
Le début d’une danse.
C’est elle, bien ensorcelante,
Le bras haut levé,
La tête tournée,
Elle va bientôt se lancer
Pour moi, épaté.
Mijo :
Ca y est, j’y suis. Il m’en a fallu du temps et de l’énergie pour arriver dans cette forêt. Retrouver les miens. Je suis le numéro 132. Ils m’ont nommée Léa. Mais, je ne suis qu’un rat de laboratoire. L’homme joue à Dieu, créant des mutants. Je suis un OGM. Je suis née au laboratoire comme les autres, d’une manipulation entre l’homme et un végétal, pour moi le châtaignier.
Le châtaignier arbre de nos forêts, excellant pour la construction aussi bien extérieur qu’intérieur, imputrescible… De plus il donne des fruits intéressants, très nutritifs. Le sable à quasiment disparu de notre planète, plus de béton ou alors à des prix prohibitifs. Le châtaignier pourrait résoudre non seulement la pénurie de bois de construction mais aussi de plus nourrir biologiquement les êtres et animaux, et ainsi réduire tous ces produits chimiques qui nous détruits peu à peu.
Je vis dans une petite chambre où je suis étudiée, observée de très près, épiée, examinée et ce depuis une quinzaine d’année. Je suis devenu, au fil du temps, aussi souple que dure, rarement malade, je mange peu et depuis quels temps je respire différemment. J’assainis l’air ambiant.
A chaque pleine lune, je me transforme. Les durées de mutations s’allongent de plus en plus. Très rapidement au bout de un an, j’avais l’aspect d’un arbre de dix ans. A chaque pleine lune, je donnais une récolte conséquente de châtaignes. On était obligé de me tailler. C’est douloureux, on me coupait des branches. J’ai horreur du bruit de la scie, c’est pire que la fraise du dentiste, je peux vous le dire. Mais les plantes n’ont pas la parole. Ils subissent la destruction des hommes. Je suis très rentable : châtaignes, bois pour construction ou meuble et avec le broyage de l’élagage du bois de chauffage.
Je sens que la fin ou le début est proche. Je me suis échappée. Je suis, là dans cette forêt, une encore sauvegarder. Avec les miens. Je sens la dernière mutation venir. Je me s’en bien en pleine nature, mes branches vont à la rencontre des autres. Mes racines plongent dans cette terre riche, gorgée d’eau. Mes feuilles frémissent sous la brise. Je peux enfin communiquer avec les miens. Je ne finirais pas en bois de construction, ni en meubles… Je continuerais à purifier l’atmosphère, à nourrir les plus démunis venus ramasser mes fruits et récolter, lorsque que mes feuilles se parent de couleurs d’or, les champignons, ces cèpes de châtaigniers si recherchés et gouteux. Je donnerais abri aux oiseaux, aux écureuils et autres petits animaux et insectes. Je vivrai en symbiose avec la nature et les éléments dont je fais enfin partie.
Anne-Marie :
Changer de vie en changeant tout….
Lisa, ta passion pour la nature t’emmena loin de la ville et de ses affres, loin très loin de cette cage de verre du 36ème étage dans laquelle tu t’enfermais pour traiter de fusions et d’acquisitions. Tu décidas de quitter tes tailleurs près du corps et tes escarpins à semelles rouges avec lesquels tu martelais le sol en marbre des hauts lieux de la finance pour suivre tes envies profondes. Enfin t’immerger dans le vert au point de t’installer dans une bicoque faite toute de bois au milieu de la forêt de Brocéliande.
Selon la légende de cet endroit quelque peu tellurique, quelques bonnes fées, appelons les ainsi, te guidèrent vers de nouvelles activités…
C’est ainsi qu’à la tombée de la nuit, tu t’endormais bercée par les bruits de Brocéliande.
Tout le jour, ainsi coupée du monde, de ton ancien monde, tu partais parcourir les sentiers boueux de ta forêt sans aucune nostalgie pour tes déambulations citadines de jadis.
Que deviens-tu Lisa depuis que tu es partie pour vivre une autre aventure que je ne pouvais partager avec toi !!
Lisa, ma Lisa…
Et là, surprise, toi ou plutôt cette image, cette photographie de toi dans cette galerie parisienne, ce visage, ton visage noyé dans ce feuillage sombre, ce bras, ce geste gracieux de la main qui n’appartient qu’à toi.
Jamais je n’aurai imaginé pareille audace de ta part. Toi, tatouée.
L’artiste, photographe, a saisi ce qui m’a échappé, ta beauté pure, vraie. Est-ce-bien toi, cette femme qui a partagé ma vie. Je brûle de te retrouver pour découvrir cette nouvelle Lisa tatouée qui un jour de mai m’échappa ou s’échappa plus exactement des carcans dans lesquels la ville l’enfermait.
Retrouver celui ou celle qui a capté cette image de toi, le galeriste me communiqua le nom du photographe. De nationalité australienne, il vit à Sydney. Grâce aux autoroutes du web, j’ai marché sur ta trace. Les bonnes fées de Brocéliande ont murmuré à ton oreille. Un jour, peut-être, je saurai pourquoi tes pas t’ont conduite auprès de ces amis de l’autre bout de la terre : les aborigènes.
A bientôt ma douce, continue à tracer ton chemin vers l’infinie beauté de ce monde.
Pour ma part, elle est partout, il suffit de porter son regard à la minute, seconde pour saisir une image qui emplira le cœur, l’âme de toute cette beauté.
Apolline :
Son visage est totalement dans l’ombre sauf.
Comme un boa qui se déroule au creux d’une jungle glauque avec juste le rai de lumière qui éclaire d’une belle et longue lumière le bras nu, levé à angle droit dans la position un peu artificielle de celle qui veut faire admirer le dessin tatoué, inscrit de l’épaule jusqu’à la main aux doigts dépliés nonchalamment dans un geste de demande, l’index en avant.
Deux autres petites flaques de clarté à l’épi des cheveux en haut du crâne et à l’aigu du nez qui tranche le profil.
Elle est fière de son tatouage, c’est le premier, elle a longuement hésité mais amoureuse de la nature, elle a choisi et dessiné elle-même cette guirlande de feuilles aux contours précis et déliés. Elle arbore son œuvre. Elle n’a pas eu mal, elle savait que Matzo serait délicat avec elle. Elle a décidé de se faire photographier au milieu des frondaisons comme pour souligner le mélange subtil entre les circonvolutions végétales de son bras et celles authentiques des arbres qui l’entourent.
On la devine, le regard de l’observateur est séduit et attiré par ce bras nu et invitant. On tenterait une caresse si on ne craignait d’être piqué.
Elle s’appelle Apolline et habite la Guadeloupe.
Les textes écrits à partir de la même photo, mais publiés sur d’autres blogs :
Apolline : si jamais vous passez par là : il faudrait me renvoyer votre texte à mon adresse mail. Le formulaire est destiné à ceux qui possèdent un blog et mettent le lien (url) du texte, pas le texte.
Bonjour Leilonna. Oui mais à quelle adresse puis-je envoyer ? Merci
A l’adresse située dans la colonne de droite du blog. 🙂 (en haut à droite)
Quelle beauté dans tous ces textes !
@Alexandra : à la lecture de ton récit, j’ai de suite pensé qu’il était parfaitement en adéquation avec la photo. C’est très réussi !
Alexandra: Ben oui, un violon imaginaire, ça m’avait complètement échappé.
Pierre: J’aime beaucoup cette idée.
Cloud: Troublant mélange de beauté et de laideur du corps et des âmes.
@ Leiloona : La Flûte est Enchantée, mais ton violon est enchanteur. Ton texte est aussi ciselé que le morceau de musique est riche en symboles, mais mon analyse n’ira pas jusqu’à faire le rapprochement avec la station Pyramides de la ligne 14.
L’idée est belle. J’ai aimé le final et retrouver au long du texte ton riche vocabulaire.
@ Pierre : Une excellente idée. J’ai été séduit par cette histoire. Elle est plaisante, titille l’imagination jusqu’à la croire plausible. Bravo. Tu ne dis pas s’ils ont édité un CD…
@ Tara : J’aime ton texte où rien n’est laissé au hasard : lieu, contexte, émotion, symboles. Bien écrit, il laisse plus qu’une simple histoire : il parle de la mort et de la vie.
Un retour d’atelier bien riche cette semaine : je commence pat les textes « ici bas », j’irai sur les blogs à suivre.
@Alex: un texte qui mèle de jolies images et une belle musicalité.
@Pierre : une idée originale pour apprendre la musique. Passer par la vue plutôt que par l’ouïe est une méthode à envisager pour moi qui suis incapable de reconnaitre une note à l’oreille. Merci.
@Cloud : le début de ton texte ne sonnait pas comme du « Cloud » mais très vite on reconnait ton style plein d’humour, mais pas que…
@Tara : un très beau texte. Des moments de la vie nous conduisent à nous dépasser parfois. J aime aussi l’idée du violon qui renaît.
@Kroum : beaucoup de douleurs dans ton texte.
@Nady : la femme faite arbre, belle métaphore.
@Caroline : tu nous plonges dans une vraie histoire fantastique en quelques lignes. On veut la suite….
@Pachamama : une bien belle mission pour cette petite sorcière que de « faire disparaître la tristesse de ce monde et l’étroitesse d’esprit de ses proches. »
@Dick : court mais efficace
@Mijo : un avenir un peu sombre mais l’idée est originale et colle bien à la photo.
@Anne-Marie : une départ pour une renaissance qui laisse seul un homme encore amoureux mais qui aime aussi la vie et se rejouit de chaque minute quand même.
@Pierre : au delà de la virtuosité musicale, le silence rassemble. J’aime beaucoup l’idée 🙂
Moi qui arrive et qui découvre avec ravissement la richesse des textes ainsi que leur haute tenue.
Moi qui n’ai pas réussi à poster le mien (« Boa »)…
Moi qui n’ai pas vu le violon (!) qui me semble pourtant si évident maintenant…
Bravo
De belles lignes pour cette reprise…
@ Alexandra, je suis restée subjuguée par le final que je trouve envoutant!
@ Pierre, quelle belle idée!
@ Cloud, de belles images naissent au rythme de la danse de Zara. J’attendais la chute, elle ne m’a pas déçue!
@ Dick, court et chargé d’intensité
@ Nady, une bien belle mélodie pour célébrer la femme, les saisons et la vie!
@ Tara, quand le musicien fait corps avec son instrument, quand l’instrument prend sa place, il transcende le chagrin. Magnifique
@ Val, un texte qui prend aux tripes. Il faut avoir le coeur bien accroché. Ce qui fait qu’on apprécie d’autant plus la note pleine d’espérance de la fin, faire corps avec la nature a un pouvoir libérateur.
@Pachamama un joli conte je trouve qui nous parle à beaucoup de niveaux.
@ Anne Marie : Bienvenue à l’atelier ! Ton premier texte est superbe. Passer des Louboutin aux aborigènes est sans nul doute un progrès de la raison. Tu le décris très bien et tu laisses le lecteur imaginer une suite où le narrateur serait aussi touché par le sortilège de Brocéliande… Bravo.
.
@ Kroum : Un poème douloureux qui laisse beaucoup d’émotion le constat amer d’un gâchis de sentiments profonds.
@ Val : Un sacré souffle dans ton texte. Bravo, j’ai beaucoup aimé malgré la charge émotionnelle. Un sursaut de conscience de ton héros qui s’aperçoit bien tard qu’il n’est comme le reste qu’un élément de la nature…
@ Nady : Joli texte. La dernière phrase est ta signature… L’identification de la femme avec l’arbre de vie est très judicieusement décrite au fil des saisons avec une légèreté de style qui n’appartient qu’à toi. Cette symbiose colle parfaitement avec la symbolique de la photo. Bravo Nady.
@ Caroline : Ta description ethnographique est passionnante et nous plonge dans un récit d’explorateur du début du siècle dernier. Les Olway et les Maldew ont des chamanes qui pratiquent des rites différents ? Probablement. On veut connaître la suite…
@ Pachamama : Ton texte est comme un conte raconté aux enfants. Avec un brin de fantastique. Et une morale édifiante. Merci.
@ Dick / J’aime beaucoup ce court poème. Il est musicalement très agréable à lire par le rythme et les mots choisis.
@ Mijo : Bravo pour l’idée originale et bien menée. Du fantastique, de l’actualité, et une victoire parcellaire et utopique de la nature sur la folie des hommes…
@Claude : waouuuu ! Un texte sublime où un air de ND de Paris plane 😉 j’adore ! Et double effet Kiss kool, j’ai découvert le caprice 24 de Paganini, une merveille pour l’oreille !
@Tara : comme ton texte me parle ! Particulièrement ce paragraphe très juste : « Sans jamais les laisser paraître, ses émotions avaient néanmoins traversé sa musique comme jamais, soutenues par une technique totalement maîtrisée. Plus aucune place ne restait pour la peur ou le trac, le chagrin avait tout pris. Libérée de la crainte du résultat et des jugements, elle avait laissé la musique l’inspirer, porter ses bras et sa main, comme un message transmis d’un disparu vers les vivants. » Il y a un je-ne-sais-quoi d’évident dans tes mots qu’il est souvent difficile d’expliquer mais que tu exprimes très bien à travers ton texte ! Bravo !
@Val : je dois t’avouer que j’ai toujours eu du mal à lire ou même visionner un film avec autant d’horreurs… Mais parce que c’est toi je suis allée au bout de ton texte, non sans peine devant la violence de quelques lignes.il y a un semblant d’espoir sur la conclusion mais je me doute que ton personnage a du chemin à faire pour retrouver un peu de sérénité ici bas…
A ce point? Désolée. J avoue avoir été inspirée par le livre « une mer, deux océans, trois continents » lu cet été. A sa lecture je me suis cachée les yeux à plusieurs reprise tant l’horreur décrite était insupportable.
Ne sois pas désolée ; -) c’est moi qui n’aime pas ce type de lecture mais ai dépassé mes limites pour toi cette semaine ; -) le ferai pas tout le temps hein :p
@Pachamama : oh comme il est touchant ton texte avec le choix des prénoms ! J’ai craqué devant tant de tendresse avec la mamie ! Merci !
Tara: Jolie histoire. J’ai beaucoup aimé
Val: L’histoire est dure et terrible dans sa description.
Nady: Vive L’été, pour le plaisir des yeux et l’hiver pour en profiter!
Comme c’est beau un homme qui aime les femmes ; -)
Bonsoir,
Alexandra, j’ai pensé à un violon qui redevient bout de bois …
Pierre, j’ai honteusement pensé au « air flûte » comme le « air guitar », je sais j’ai un peu honte mais j’aime l’idée de voir ces musiciens jouer à jouer de la musique
Cloud, la chute est brutale
Tara, tout comme pour Alexandra, j’aime l’idée de retour à la nature brute
Kroum, c’est toujours triste la fin d’une histoire
Val, je ne s
Oups, fausse manip 🙂
Val, je ne sais pas quoi penser de cette histoire lue pendant mon petit déjeuner qui a bien eu du mal à passer … l’horreur est humaine
Nady, une belle ode à la femme
Caroline, mais je veux savoir la suite !!
Pachamama, elle est remplie d’émotions Emotion ! Ah les grands-mères sont essentielles
Dick, c’est court mais tout est dit
Mijo, ce monde fait peur
Anne-Marie, Lisa a trouvé sa voie, quelle chance !
Merci à vous toutes et tous pour ces textes surprenants
@Violaine : un très beaj texte.je me laisserais bien tenter par une telle immersion.
Hello Leiloona et les autres
Quels beaux textes.
De la poésie, de l’imagination, des écritures magiques !
Bises d’O.
Je n’avais pas vu le « Air violon » 😉 mais c’est une idée merveilleuse. Bravo à toutes et tous pour ces textes très imaginatifs et poétique, vous m’avez transportée !
@alexandra : Schöner Text als deins. Die Einführung hat mir sehr gut gefallen, wie die einer Symphonie, die sich dann unter der Dusche fortsetzt. Alles ist da, die Kleidung, die Noten und das Instrument der Geige (es ist wahr, dass man darüber nachdenken musste, jetzt, wo ich die Position seiner Arme auf dem Foto sehe, ist es offensichtlich).
@Caroline : l’introduction de ton texte m’interpella sur un thème qui m’attire. Aussi j’ai poursuivi ma lecture où tu nous entraînes dans un tout autre univers presque féerique avec cette symbiose entre la femme et la l’arbre ! une belle histoire. La conclusion revient au thème de l’intro et du coup pour moi demande une suite 😉
C’est un bon cru cet atelier ! Que de richesses !
Alexandra reste hors concours pour le style, j’ai toujours autant plaisir à te lire.
Pierre, super idée ! Je vais en parler à mes partenaires de piano à 4 mains ?
Val : j’aime l’idée de la résilience par la nature après avoir vécu le pire.
Pierforest : une histoire qui me semble faire écho à la mienne.
Merci à celles et ceux qui ont apprécié mon histoire,je suis notamment touchée par les mots de Nady. Je ne participe que rarement, alors cela m’encourage.
@Val : Je me suis demandée au cours de ma lecture où tu voulais en venir, (le rapport avec la photo me semblait bien éloigné) et puis j’ai pensé peu importe. L’écriture, le style m’ ont happée. Le récit a beau être sombre, viré dans la noirceur, j’ai vécu une immersion totale, le souffle retenu par l’intensité dramatique. Bravo !
Caroline: De toutes les époques, on a toujours tiré du sol l’énergie de combattre. Très beau texte, à se demander si c’est de la fiction ou une tranche d’histoire.
PachaMama: J’aime bien ces sorcières.
Dick: Quelle chance qu’elle danse pour toi Dick.
Waouh, je suis émerveillée de lire autant de beauté dans vos texte .Vous avez tous beaucoup de talent. Je vous remercie énormément pour l’accueil que vous avez fait à mon tout premier texte.
Alexandra…j’ai eu très peur en commençant à te lire …mes souvenirs d’Allemand datent de la terminale, il y a « quelques « années :))
Puis est venu ton texte si doux et poétique qu’il m’a emporté…j’aime !
Pierre, amusant d’être parti toi aussi sur le thème musical. Je pense que c’est l’effet du Bourgogne qui a fait atteindre la virtuosité, surtout s’il est soyeux 😉
Cloud, décidément le violon vous a tous inspiré.Ton texte est magnifique, on entend presque la musique ! Et la fin …Bravo
Tara, magnifique d’émotion. Mais suis-je la seule à ne pas avoir imaginé une violoniste ?
Kroum…percutant et à la fois très agréable à lire.
Val, l’horreur de la traversée est pesante telle que tu l’as écrite. J’avais hâte que ton personnage retrouve un peu d’humanité !
Andy, très beau tour d’horizon des saisons telles qu’on ne les connaît plus malheureusement
Caroline, merci pour ce beau voyage…initiatique ?
Pachamama, toujours poétique…j’aime cette relation entre Émotion et sa sage Mamie
Dick, c’est bref mais de toute beauté
Mijo, original ton idée d’un être OGM …très beau
Anne-Marie, quelle belle déclaration à Lisa. Est-ce qu’elle a bien fait de partir ?
Un atelier d’écriture très intéressant et riche en textes.
Pierre : ton texte me donne une idée de répèt avec mon groupe de musique. Sympa !
Anne-Marie : j’avais pensé aller sur une idée comme la tienne. J’aime bien comme tu l’as amenée.
Cloud : pas évident d’écrire avec humour, tu y parviens bien.
Merci beaucoup pour vos petits mots sur mon poème. Je suis touché.
Tous vos textes sont beaux et divers !
@Alexandra: J’adore L’eau qui baume et enrubanne.
@Pierre : Incroyables ces répétitions silencieuses et en solo, j’aime beaucoup l’idée.
@Cloud: Quelle originalité pour ce conte !
@ Tara : Beaucoup de magie dans cette histoire envoutante
@Dick: Quel rythme pour cette danse enlevée !
@Anne-Marie : Surprenant parcours que celui de cette businesswoman qui finit chez les aborigènes !
Mijo: Dans ce contexte, le bruit de la scie m’a paru terriblement inquiétant.
Anne-Marie: On peut, comme les chats, avoir plusieurs vies.
Leil : très beau texte, j’ai aimé cette manière où tout semble s’ajouter pour reconstituer un tout, c’est-à dire elle.
Pierre : jolie nostalgie ; je m’aperçois à la sonorité quand je lis, qu’on trouve peu de texte à la première personne du pluriel et au passé. L’oreille me l’a rappelé.
Cloud : que dire ? C’est magistral, comme toujours ! J’ai adoré !
Tara : jolie musicalité dans votre texte plein d’images également
Kroum : merci pour ce texte en vers libres qui donne un autre rythme aux histoires que porte cette photo
Val : hormis le mot « boulot » qui me semble anachronique, c’est un très chouette texte ! Changement d’univers par rapport à ce que tu écris d’habitude, non ? Bravo en tout cas 😉
Nady : un texte plein de vie et de chaleur qu’on prend plaisir à lire !
Bon,je fais une petite pause, il y a un sacré nombre de textes !!
Caroline : Partirons nous à sa recherche dans un de vos prochains textes pour l’atelier ?
Pachamama : un très joli texte, merci 😉
Dick : j’adore les sonorités en é, donc forcément ce texte a délicieusement titillé mon oreille
Mijo : J’aime beaucoup ce petit côté SF 😉
Anne-Marie : j’aime quand les textes embarquent notre imagination encore plus loin et nous incitent à
à combler les trous. C’est ce que fait le vôtre et j’ai beaucoup aimé 😉
Appoline : autobiographique alors ? ou vous nous emmenez sciemment sur une mauvaise piste ? 🙂
Alexandra K : Je n’ai pas imaginé, ni vu qu’elle pouvait jouer du violon. Belle atmosphère emprunte de la puissance de la musique classique et de la beauté du tatouage.
Pierre : La force mentale semble indestructible, ici, c’est une approche très intéressante.
Cloud : Oh ! Cloud ! Décidément je me suis encore laissée prendre à ton piège. Je lisais avec passion ton texte, à part le mot « lubricité », tout était parfait, et puis la voix de Zara a résonné, et Pouf !
Tara : Un bel hommage vibrant, preignant, une transmission de belles valeurs.
Kroum : La fin ? peut-être pas, avec un amour aussi fort !
Val : Un récit de voyage stupéfiant, avec beaucoup de réalités, au sujet des conditions de voyage de l’époque.
Nady : Je pense que ce portrait, c’est toi, Nady ! c ‘est tellement bien décrit, les mots et les idées font corps, comme le tatouage sur la peau.
Caroline : J’espère que Dimitri va poursuivre ses recherches, car, ce que contient l’enveloppe est passionnant et demande un peu plus d’explications.
Pachamama : Une très forte transmission bien orchestrée par une mamie qui voyage en toute discrétion par le train, mine de rien.
Dick : Comme une enchanteresse, la magie fait le reste.
Mijo : De mutations en transformations, un long chemin, qui fait froid dans le dos.
Anne-Marie : Voyage initiatique au coeur d’une forêt bretonne chargée de légendes, s’y ressourcer, s’y abandonner, y disparaître totalement, (c’est possible, je m’y suis perdue, ha ! ha ! ha !)
Apolline : Je comprends son choix, pour le tatouage, sur cette île, la chaleur invite à porter des tenues légères toutes l’année, je viens d’y passer trois semaines de bonheur.
ROoo ! Tu me fais rougir là Janickmm mais merci car je l’aime bien ce personnage que j’ai créé 😉
Hey ! moi aussi, c’est une fille sympathique !
Dis donc, beaucoup de personnes semblent avoir vu de la musique dans cette magnifique photo. Du coup, je suis retournée regarder plus attentivement cette dernière. Et c’est sublime de voir qu’à travers tous ces textes, on découvre une infinité d’histoires différentes!
Bonsoir Stephie et Janickmm et vous tous
Mauvaise piste ou pas…Si on atteint l’objectif : avoir eu le plaisir d’embarquer le lecteur alors peu importe le reste, il me semble ?. Quant à auto ou pas auto ? That is…En tout cas, je ne connais pas la Guadeloupe mais j’aimerais…
Pas eu de temps cette semaine pour commenter vos textes … mais je le ferai dès que possible. 🙂