Chaque week-end, Nicolas se levait aux aurores. Vers 09h 16, quand la brume de mon sommeil s’éclipsait, je retrouvais la table du petit déjeuner mise : trois croissants et une fleur de saison dans un soliflore. Dans le garage, j’entendais Nicolas bricoler. Il sifflotait toujours le même air.
Le dada de mon mari était d’équiper la maison des derniers gadgets. Très vite, je n’eus besoin que de mon index pour ouvrir le portail, de ma voix pour lever les volets, ou d’un simple claquement de doigts pour éteindre les lumières. A l’extérieur, toutefois, il fit construire un jacuzzi à l’ancienne. Il fonctionnait au bois et au charbon. Rien d’électronique.
« Mon petit caprice », comme il aimait l’appeler.
Une fois par mois, il y passait une soirée, en compagnie du voisin. Une bonne bouteille de Bourgogne, et ils refaisaient le monde. Moi, j’en profitais pour aller faire du taï chi avec Martine. Avec elle aussi, je refaisais le monde. Nicolas revenait toujours plus détendu de cette soirée entre hommes.
Un matin, toutefois, la police débarqua. Je la vis à travers la caméra reliée à mon téléphone. Nicolas me dit de me rendormir, qu’il réglerait ça. Dans les journaux pourtant, le pigiste était formel : la police avait arrêté le chef de la « Cosa nostra ». Un ponte de la mafia sicilienne. Mon Nico. Lui. L’article disait même qu’on avait eu du mal à le retrouver, puisque toutes les négociations se faisaient loin de l’appareil Google Home. Les preuves avaient été longues à trouver. Depuis, quand je demande à Alexa les dernières informations, j’ai toujours une pensée pour mon mari. En prison, les volets ne se ferment pas. L’entendre siffloter chaque dimanche me manque.

Alexandra K, dimanche 2 décembre 2018

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Mijo :

Ils n’avaient pas pris de vacances depuis quelques années, privilégiant leurs carrières. Ils ne gagnent pas trop mal leurs vies. Un joli couple de trentenaire, elle avocate, lui ingénieur dans une grande boite. Ils ont  acquis un bel appartement, pas trop loin du centre parisien, mais qui les obligent malgré tout à prendre le métro tous les jours et rentrent assez tard le soir. Ils n’ont pas beaucoup de temps pour eux et se croisent souvent. Ils n’ont même plus le temps  ou le courage de se disputer.

Ce soir-là, assis dans leur canapé, ils feuillettent les différents  prospectus de voyages, lorsqu’ils tombent devant cette image. Un séjour intitulé « retour aux sources », dans un cadre idyllique. Un chalet de bois niché dans un  écrin de verdure vous accueille tout l’été. Vous vivrez  un séjour en toute autarcie, au sommet d’une montagne avec une vue magnifique, à 360 degrés sur  les vallées alentours, bercer par les glouglous de la rivière et le frémissement des arbres sous la bise.

C’est décidé ! Les voilà partis ! Tranquillité, repos,  dépaysement…

Ne rien oublier !  A peine arriver … obliger de laisser la voiture en bas. Deux kilomètres de randonnée avec sac sur le dos. Enfin arrivés…  Le site est superbe et le chalet accueillant. Installation faite, Allez chercher du bois car en altitude il fait toujours un peu frais. La flambée monte dans la cheminée. Le feu crépite dans  l’âtre, la maison craque, le bois vit. Maintenant, le poêle, à bois aussi, pour cuisiner… Ce n’est pas gagner ! Heureusement le premier repas est prêt à être réchauffé…. Le bois va être essentiel, il va falloir en couper pour les jours à venir. Pas de douche ce soir. Elle est extérieure et solaire. Pourvu que demain il fasse beau. L’eau au robinet super !!! Mais que froide… Et bien sûr pas d’électricité…La lampe à pétrole, c’est chaleureux… La nuit est tombée, le silence est assourdissant… Pas de musique, de télévision, pas d’internet ni de téléphone, totalement déconnecté … Le ciel étoilé est magnifique. La lune éclaire amplement.

Le calme est reposant. Calme, calme, la forêt se réveille… La chouette ulule, les brindilles craquent sous les pattes des petits animaux, les chauve-souris volettent , le bruit de l’eau est toujours présent, on ne se sent plus aussi seuls… Demain, levez aux aurores, allez chercher le lait et les œufs à la ferme en bas, coupez du bois pour le soir, en espérant le soleil pour la douche… Mais aussi balade à la recherche de mûres ou de champignons….Demain, cuisiner et faire le pain dans le four à bois bien sûr. Dire que les arbres mettre des années à pousser…Demain…

Sommes-nous prêts à revenir aux sources, à vivre sans électricité, à tout miser sur le bois  pour se chauffer, pour cuisiner…. Ne pas avoir l’eau au robinet, aller la chercher à la source… être tributaire du soleil pour l’eau chaude….Sommes-nous prêt à lâcher notre confort pour sauver la planète.

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Manue :

 Personne ne savait qu’il habitait là, le secret était bien gardé. Les quelques habitants de l’île étaient des taiseux et ceux du continent beaucoup trop attachés à leur tranquillité pour dénoncer qui que ce soit.

Son périple avait été bien trop long pour son vieux corps fatigué, bien trop d’épreuves avaient jonché son chemin, de blessures. Le monde est violent pour ceux qui dérangent, mieux vaut les faire disparaître plutôt que d’écouter leurs particularités ou croire à leur magie.

C’était harassé qu’il s’était finalement posé là, un matin d’hiver. Un pêcheur d’un autre âge l’avait trouvé épuisé près du rivage, il avait donné toutes ses forces pour s’échouer finalement le plus loin possible des terres les plus peuplées. Peut-être avait-il été attiré par le lieu ? Ou par l’aura du bonhomme qui vivait là … Il avait certainement senti que celui qui parlait aux plantes comme à des âmes saurait lui construire un refuge à l’abri des yeux du monde, dans ses entrailles, au plus près de l’antre dont il était issu.

Il ne s’était pas trompé. L’humanité recelait encore quelques trésors, inconnus du plus grand nombre. L’île en était un, et le pêcheur le plus beau de ses joyaux. L’homme vivait de l’air du temps, blotti sous les couettes de duvet quand le temps était à la pire des tempête, mais dans sa coquille de noix quand la mer était belle, ou sur la glace. Il aimait regarder le soleil se lever et s’allonger dans l’herbe sauvage brassée par le vent du nord. Il avait un nid solide mais froid aux pires jours de l’hiver. Et il vivait seul.

Les premiers jours furent harassants, il fallut creuser la terre gelée, la roche, poser des étais solides. Quand la première galerie fut terminée le reste fut plus facile. Son protégé, invisible aux yeux humains, retrouvait force et vigueur, très vite il lui apporta une merveilleuse chaleur, un peu magique, parfois terrifiante. Ses ailes cicatrisaient, les onguents de l’homme faisaient des merveilles sur ses écailles en piteux état et rapidement il retrouva des forces. Assez pour chauffer la maison plus qu’il ne fallait ainsi que l’eau du hot tub. Jour et nuit l’eau était brûlante et la fumée, comme le souffle d’une respiration puissante, semblait ne jamais s’arrêter de sortir du long tuyau d’évacuation.

Les quelques autres habitants, d’abord étonnés de cette nouvelle source de lumière, chaleureuse, ne posèrent guère de questions, ils se contentèrent juste de passer plus souvent prendre des bains lorsque la nuit était tombée et qu’ils pouvaient lire l’avenir dans les étoiles au dessus de leurs têtes.

Ils continuèrent à parler aux plantes et à croire que les êtres magiques existaient, ils en avaient la preuve, un dragon vivait sous la maison.

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Cloud :

La photo offrait le spectacle d’une nuit limpide où les ombres ciselées des sapins caressaient les courbes de la montagne. Une cabane, éclairée comme un gilet jaune sortant des ténèbres, donnait au paysage la magie d’une crèche de Noël, et une haute cheminée surplombant un chaudron laissait s’échapper des volutes blanchâtres d’une improbable élection papale salvatrice. Un lieu à fleurir bon l’authenticité naturelle et les produits bio.

Proposée par un site d’hébergement chez l’habitant, l’image bucolique avait de quoi séduire. C’est dans ce lieu perdu de la Belmanie orientale aux confins de Carpates que Gérard Blossut, auteur renommé de contes pour enfants, rarement exaltants souvent soporifiques, décida de se retirer quelques semaines pour y retrouver l’inspiration et écrire son nouvel ouvrage destiné aux enfants bien-pensants de l’ouest parisien. L’esprit des grands auteurs du XIXe siècle, amoureux de la nature et du bien écrire, l’accompagnerait durant son séjour.

Mais le vrai monde est toujours différent des cartes postales. Lorsque le propriétaire, fin saoul, vint le chercher à Gzzadhz, la capitale, et l’emmena dans son épave de voiture à travers les routes sinueuses et verglacées, Gérard pressentit que tout ne serait comme dans le dépliant. Une fois à l’intérieur de sa mansarde sans chauffage qui lui servait de gîte, malgré l’odeur pestilentielle qui émanait de la bassine de mélasse se consumant à proximité, il voulut immédiatement se mettre au travail. Hélas, il constata amèrement que son ordinateur avait été subtilisé. En désespoir de cause, il arracha la nappe en papier de la table en bois et tenta, malgré tout, d’aligner de ses doigts glacés quelques mots, fussent-ils maladroits. N’est pas le Docteur Jivago qui veut, le froid sibérien figea autant son imagination que ses mains de poète. Il abandonna rapidement et se servit un ersatz de café. Il était seize heures, il faisait déjà nuit, une panne électrique plongea la vallée dans l’obscurité totale. Il se coucha, un peu dépité sans pour autant pouvoir dormir au milieu du vacarme des chiens errants, de voisins mitoyens en proie à des scènes de violence, et d’une femme fellinienne qui grattait à sa porte pour lui proposait ses charmes.

Aussi, le lendemain, avec tristesse et découragement, il décida d’écourter son séjour. Le logeur, après lui avoir discrètement volé quelques affaires personnelles, accepta de le déposer à l’aéroport pour une somme aussi rondelette que son embonpoint.

Une fois revenu chez lui à Paris, sans un euro restant, il se remit au travail et écrivit sans relâche dans la quiétude de son appartement parisien, face au Jardin du Luxembourg. Six mois plus tard, il publia avec succès son livre «Triple meurtre dans les Carpates».

Pour réussir, il faut sans doute accepter de sortir un moment de sa zone de confort.

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Kroum :

C’est une cabane en bois,
Adossée à la colline. Aujourd’hui il y fait froid
On y vient en voiture
Tellement elle est perdue dans la nature.
On s’y sent bien toi et moi,
On aime y venir depuis quelques mois.
Après avoir marié notre petit dernier
Cet été
on s’est retrouvé un peu perdu
Tous les deux dans notre immense appartement cossu.
Mais il me vint une idée, celle de nous échapper là bas
En achetant une cabane au Canada,
Loin de tout ce monde qui s’agite autour de nous,
Loin de cette ville citadine qui nous rend fous !
Ici, auprès d’un feu de cheminée,
Nous retrouvons notre romantisme oublié
Pendant toutes ces années actives et débordées
De parents et d’employés.
Ici, dans cet environnement apaisant,
On se redit des mots plaisants
Tout en restant au lit
Tant qu’on en a envie.
Nous revivons nos jeunes années d’amoureux transits
Quand nous devions nous voir à l’abri
Des yeux de nos parents
Pas toujours coulants.
Même si nos corps ont bien vieilli,
Notre amour passionné est resté intact et on le savoure ici.

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Anne-Marie :

Lieu-dit, La Prairie.

Enfin allais-je peut-être sortir de cette période de « vache maigre »… D’autres horizons daigneraient peut-être s’ouvrir à moi. Les prémices d’une réussite se dessinaient. Sans trop y croire, je m’accrochais. Bercer par ces perspectives de réussite, je m’endormis d’un sommeil profond et réparateur.
Après tout, certaines et certains avaient réussi, et ce, au-delà de leurs espérances.
Par exemple, prenons : J.K. Rowling avec son « Harry Potter » écrit sur un coin de table dans un café situé dans un quartier déshérité d’Edimbourg. J.K., penchée sur sa page blanche, n’imaginait pas faire fortune en tant qu’écrivaine reconnue, et pourtant…
Il est permis de rêver. Nos rêves peuvent se matérialiser, y croire est déjà énorme. L’espoir est définitivement un bien précieux.
Le miracle se produisit. Mes pages, si laborieusement écrites, faisaient la une de l’actualité littéraire (on ne rit pas). Et mon premier livre trônait dans les vitrines des libraires.
Sans être vénale et en reprenant ce poncif : « l’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue ». L’un de mes rêves allait peut-être pouvoir se réaliser. Quitter cette petite mansarde pour une maison qui me correspondrait.
J’enchaînais les visites. Mais le coup de cœur tardait à venir. Je voulais tout ; la mer, la  montagne ou la campagne mais au fait, quelle campagne ! Et puis, lors d’un déplacement dans le Jura français, pour une dédicace,  j’eus une véritable illumination. La nuit, constellée d’étoiles, était déjà bien avancée et là, au détour d’une petite route située sur un haut-plateau. J’aperçu cette maison, habitée, très éclairée et pleine de vie. En face de la maison, au milieu d’une vaste étendue, deux personnes faisaient « trempette » dans un bain scandinave chauffé au feu de bois. Ils bravaient le froid comme deux norvégiens assoiffés de nature. J’ai mis de côté mes réticences dictées par mon éducation, j’ai fait taire ma pudibonderie. J’ai sonné « la cloche de vache » accrochée au portail.
Je ne m’étais pas trompée. Les occupants n’étaient pas norvégiens mais suédois. Mes charmants hôtes me proposèrent de partager un plateau de fromages accompagné du nectar de la région, un « Pulsard » gouleyant à souhait. Le Morbier assorti des fameux « knäckebröd » était « à tomber ».
La maison leur avait été louée pour une semaine au cœur des cascades du Hérisson. Ils m’invitèrent à entrer tout en m’expliquant que les propriétaires jurassiens souhaitaient vendre. Je n’en croyais pas mes oreilles. Quelle aubaine !

L’affaire fût conclue. A moi les bains pour des moments de détente magique et relaxant, le bureau que j’installerai devant la fenêtre du salon avec une vue à 180° sur le lac et les collines environnantes ; les feux de cheminée pour réunir famille et amis. Ah, la belle vie ! Une maison pour alimenter la source de mon inspiration, ce  havre de paix qui pourrait stimuler mon imaginaire et me permettrait peut-être d’atteindre la consécration avec un prix Goncourt…
Encore endormie, mon réveil sonna. Dans une douce torpeur, emmitouflée dans ma couette, j’ai tendu le bras pour couper la sonnerie stridente qui m’intimait l’ordre de me lever. Il est six heures, petit matin chagrin, la pluie tambourine sur la verrière, quelques pigeons, ces rats volants se sont posés sur le rebord de la lucarne.
La nuit m’avait emportée vers un horizon jurassien. Le réveil mit un terme à mon rêve un peu fou de châtelaine, écrivaine dans les Monts du Jura.
Allons, ne désespérons jamais et continuons de rêver.

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Nady :

Souvenirs

« Je sais on fait ce qu`on peut  
Moi si j`étais l`Bon Dieu
Je crois qu`j`aurais des remords
Et maintenant bon Dieu
Tu as bien rigolé
Et maintenant j`vais pleurer » Brel dans Fernand

23h40, j’allume mon PC pour me reconnecter à la réalité virtuelle. Inutile que j’aille rejoindre mon amoureux, Morphée ne sera pas au rendez-vous de sitôt ce soir. Le petit est couché, le silence est assourdissant dans la maisonnée ; j’aimerais tant les réveiller, ne serait ce que pour leur annoncer la nouvelle mais ça ne servira à rien, ils ne le connaissaient pas et puis à quoi bon affoler les hommes de ma vie, ça peut attendre demain.

Je clique sur le lien Bricabook et ce cliché apparait. Je reconnais les lieux : notre refuge l’an dernier sur le chemin de Compostelle lorsque nous nous sommes rencontrés au vingt cinquième kilomètre de notre journée de marche. Tout de suite nous nous sommes salués et avons commencé à papoter. Son prénom était Tony. La fatigue se faisant ressentir dans nos mollets, d’un commun accord, nous avons décidé de faire la halte de la soirée dans ce refuge plutôt moderne et accueillant. Le bois nous avait attiré et puis on y voyait un peu de monde civilisé, ça nous changeait des jours précédents au confort plus que spartiate. Nous n’étions qu’au début du printemps, ça ne se bousculait pas au portillon et nous avons eu de la place.

A peine arrivés, nous étions pressés de nous préparer pour nous retrouver au diner, nous semblions avoir tellement de choses à partager ! Ce soir là, lui et moi avions trouvé l’oreille qui nous comprendrait. C’est drôle cette sensation… Etait ce ce lieu chaleureux qui nous invitait à la confidence ? Est-ce que cela ne serait pas aussi parce que c’était lui et parce que c’était moi ? Mais l’heure n’était pas à la recherche du pourquoi, nous avions déjà tous les deux un grand questionnement à élucider sur ces 3 mois de marche vers Compostelle. Il avait du mal à comprendre et dialoguer avec son fils. Après un petit entraînement, il s’était décidé à laisser sa femme s’occuper des petits enfants pour tenter de réfléchir à la situation en marchant.

Moi, j’avais laissé mon mari et mon petit de 10 ans à la maison. J’avais besoin de prendre du recul pour trouver la manière la plus apaisante pour annoncer au fruit de mes entrailles que son père est en fait un beau père dans le langage administratif mais qu’il pourra toujours le considérer comme son père. Je l’avais rencontré deux mois avant d’accoucher et notre histoire avait commencé. Son vrai père, celui qu’on qualifie de biologique, nous avait quitté subitement 8 mois et demi avant sa naissance, tué par un requin en surfant. Ce ne sont que des détails de mots mais j’ai besoin de lui dire la vérité même si beaucoup d’amour est présent dans notre foyer depuis près de 10 ans.

Nous avons passé Tony et moi la soirée à discuter sans nous préoccuper de l’heure. Tant pis si le lendemain nous ne pouvions pas nous réveiller aussi tôt comme les autres matinées. Notre rythme sera plus lent mais ce soir là tout ce qui nous importait était l’instant présent. Les sujets que nous avons abordés ne regardent que nous mais quand le lendemain nous nous sommes quittés, il avait voulu partir avant moi pour tester un sentier, il s’est mis à me tutoyer, fait exceptionnel d’après lui, me serrant très fort dans ses bras et me remerciant de l’avoir aidé à comprendre la génération de son fils. Quant à moi, c’est comme un père spirituel que j’enlaçais, n’ayant pas suffisamment de mots pour exprimer le bien qu’il m’a fait à travers ses pensées qui sonnaient parfois comme des conseils avisés.

Nous nous étions échangés nos mails mais depuis notre retour dans nos quotidiens bien organisés, nous nous contentions de nous envoyer des messages aux grandes occasions.

Je n’aurai pas le bonheur de lire ses souhaits de nouvelle année dans deux mois. Je viens de passer une demi heure au téléphone avec son fils qui avait trouvé mon numéro en signature d’un courriel adressé à son père le mois dernier où je complimentais Tony de ses talents de maquilleurs d’enfants sur le cliché de ses petites filles déguisées pour Halloween. Ce fils  m’appelait pour m’annoncer le décès de son père. Il ne me connaissait pas mais avait ressenti comme une force qui le guidait à me faire part de cette nouvelle. Avant de raccrocher, ce fils me fit une confidence étonnante en m’avouant qu’il était heureux d’avoir retrouvé un père à l’écoute à qui il avait pu dire plein de choses depuis son retour de Compostelle.

Il est bientôt minuit et demi. Il est tant que j’aille au lit prendre des forces car je sens que demain s’avère être une journée forte en émotions. Je vais proposer à mes hommes un petit pic-nic près du lac à quelques kilomètres de chez nous, un endroit qu’on aime tant, j’ai des choses à dire à notre petit.

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Terjit :

L’eau est à température idéale pour avoir très chaud sans être ébouillanté. La quantité de sel est parfaitement dosée pour que cela soit relaxant sans être agressif. La vapeur mélangée à la fumée gratifie mes narines d’effluves boisées. Il n’y a pas âme qui vive à distance raisonnable. Ayant pris un peu d’avance je suis déjà totalement immergé quand la porte de la maison s’ouvre. Elle apparait sur le seuil à contre-jour, sa grande serviette ne cachant presque rien de sa silhouette. En quelques pas pressés, elle est à côté du baquet.

La chaleur est au début très désagréable, la sensation de brulure est paradoxalement très proche de celle d’une entrée dans une mer glacée après être resté longtemps au soleil, alors je sais que j’ai deux ou trois minutes pour la regarder avant qu’elle puisse totalement s’y plonger. Elle monte sur le petit escalier, une jambe s’écarte de l’autre pour enjamber la bordure laissant apparaître un hale de lumière à travers le linge. Le pied frôle l’eau, hésite un peu puis disparaît jusqu’à la cheville. La jambe étant moins douloureuse elle peut sans problème se laisser réchauffer jusqu’au genou. La cuisse plus longue à s’habituer impose beaucoup de lenteur, et s’immerge millimètre après millimètre. La lumière rasante détaille chaque frisson et chaque hésitation.

La moitié de la cuisse enfin dans l’eau la serviette remonte jusqu’à la hanche pour rester sèche, il est temps à la seconde jambe de rejoindre la première. Les cuisses jointes ne laissent plus passer la lumière, le hâle est devenu enveloppant. Le temps pour le regard de s’adapter à la pénombre fait apparaître par magie les sinuosités harmonieuses. L’eau gagne du terrain vers les hanches, la serviette remonte maintenant jusqu’à la taille. La chaleur devient enfin supportable alors le passage du haut des cuisses est plus facile. Jusqu’à la base du nombril il faut savoir prendre son temps pour apprécier la caresse de l’envahissement, les picotements le long des reins, le frisson jusqu’à la nuque. La serviette n’ayant plus aucune utilité le corps est enfin libéré. Le ventre pourrait s’enfoncer sans à-coup jusqu’aux épaules mais ce serait gâcher le plaisir du frôlement de l’eau à mi-chemin. Elle s’arrête donc un instant, pivote d’un quart de tour pour me laisser m’extasier devant ce galbe surmonté d’une cerise encore transie par le froid. La descente reprend si lentement que l’eau semble franchir un col avec difficulté puis les quelques centimètres jusqu’au menton marquent la fin des préliminaires.

Pour la suite vous n’en saurez rien car seule la lune est notre témoin, et elle sait garder les secrets.

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Apolline :

Se brûler les ailes

Dès le brasero et la lumière sous l’auvent allumés, Joseph a aperçu un papillon de la nuit, un hétérocère, dit-on savamment – mais quand on a comme lui, un chat qui s’appelle Pacha, on préfère dire un Gastropacha ou un Pachipasa, et quand on aime les mots, on peut aussi choisir une Graellsia Isabellae ou un Sphynx du laurier rose, bref on a le choix quand on n’y connaît rien et qu’on a aussitôt cherché le « modèle » sur M.Google.

Et même si on n’est pas un scientifique pur jus, on sait qu’on aime la nature.

On s’y confronte, on s’y délecte, on vit en osmose avec elle, on veut du dehors, de l’air pur ou peu frelaté, de l’herbe verte ou fanée par l’été, des arbres entre terre et ciel et toujours la montagne au loin comme un chapeau protecteur. On veut s’évader des murs, des frontières, des barrières, des limites, des haies et des protections, on ne veut pas de digital code, de fermeture sécurisée, de portail électrique gris foncé télécommandé ou d’alarme anti vol. Et on se fout d’avoir une sonnette. On préfèrerait une cloche de brebis au son aigrelet ou au timbre profond …

Joseph avait longtemps cherché un coin où s’installer, il lui fallait le calme et la sérénité, le silence ou le chant des oiseaux, juste le bruit des feuilles qui craquent avec le vent ou celui des fourrés crissant d’insectes, les troupeaux sur les pentes, l’œil aigu du milan ou le cri du choucas. Le reste, il s’en accommodait. Avec Pacha, peu importait la solitude et avec son vieux vélo un peu rouillé, peu importait l’éloignement limité de la première épicerie.

Après de multiples virées dans la région et autres déambulations le long des chemins noirs, il l’avait enfin dégotté sa maison, son antre, sa grotte, son nid. Pas forcément en super état mais pas cher et bonne à retaper – beaucoup de potentiel, dit-on habituellement dans les agences immobilières – le coup de cœur qui ne se raisonne pas. On a les oreilles qui bourdonnent, les yeux qui papillonnent, les mains qui tremblent, les jambes coupées, le ventre qui bouge et on sait organiquement que la trouvaille est forte d’émotion libérée. Alors on signe.

Donc, vous pensez bien que quand un Gastropacha a commencé à virevolter autour des flammes, Joseph a été empli d’une joie décuplée. C’était la preuve d’un choix judicieux.

Il a eu envie de boire un coup, a sorti la gnôle et le petit verre de la tante Angèle et hop, il s’est enfilé le breuvage cul-sec en convaincant son Pacha de venir se frotter langoureusement à ses jambes et en priant que son Gastropacha ne se brûlât pas les ailes.

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Les textes publiés sur d’autres blogs :

47 Commentaires

  1. Antiblues 06

    @Alexandra : On ne voit pas venir la chute c’est amusant !
    Les maisons connectées sont désormais la cible de malwares pernicieux. Pas facile non plus de bien fermer les volets de son Wi-Fi !

  2. Nady

    @Claude : mon Dieu que ton texte est magnifique ! Je n’ai pas arrêté de rire à chaque phrase, à chaque écho à notre actualité ! Ces mots te ressemblent avec le recul que tu as sur la vie ! Ton style et sa totalité me donnent l’envie d’essayer un jour de les copier, wait and see… Bravo Claude, you made my morning ! 😉

  3. Leiloona

    Cloud : mouhahaha j’y étais avec ton personnage à claquer des dents. Quelle ambiance mazette ! Tu portes toujours sur le monde ce regard décalé et taquin. Te lire est toujours joyeux. 😉

    • Apolline

      Relu tous vos textes…Merci pour le plaisir de la découverte
      Leiloona : comme quoi les maisons électroniques peuvent mener à tout (faut-il en rêver ?), dans tous les cas, se méfier des Nicolas et de « notre chose » ……… . Belle chute !…
      Mijo : une belle « fable » tellement d’actualité et authentique dans laquelle se projeter donne des frissons
      Manue : préserver les espèces y compris les dragons magiques des contes !
      Cloud : rêve et réalité ou comment se faire une idée pour sortir de sa « zone de confort » et redonner de l’élan à la créativité littéraire !
      Kroum : on entend la voix et la musique de la maison adossée à la colline, beaux souvenirs, un peu surannés…
      Anne Marie : ah, décrypter nos rêves, d’autres l’ont fait mais quand on est dedans, quel voyage ! bravo
      Nady : envie de St Jacques pour laisser décanter la vie et faire de belles rencontres insolites mais galvanisantes
      Terjit, beaucoup aimé ta description de la lente avancée dans l’eau, ces images suggérées, cette atmosphère en demi-teinte, cette silhouette observée à travers le « linge » et la lumière et toutes ces sensations d’un corps qui entre dans un baquet chaleureux sous le regard attentif mais clandestin d’un homme ! Merci

  4. Anne-Marie

    Vos textes ensoleillent mes lundis matin, particulièrement aujourd’hui.

    @Cloud tu m’as fait pleurer de rire et qui tu sais aussi. J’avais hâte de connaître la chute que tu nous réservais. Je n’ai pas été déçue quoique je pensais que tu sortirais du placard un vampire venu des Carpates.

    @ Leiloona J’ai adoré et beaucoup ri à la lecture de ton histoire pleine de rebondissements, passer du bricolage à la mafia n’est pas donné à tout le monde. Merci.

  5. Manue Rêva

    @Alex : J’adore les petits détails dont tu parsèmes ton texte, ce sont eux qui donnent vie à ton histoire, qui apportent une touche de poésie … et puis forcément j’aime beaucoup ta chute !

  6. Anne-Marie

    @Mijo J’aime beaucoup la description de ce couple malade de la ville qui décide une période de retour aux sources. Une belle réflexion au cœur des préoccupations environnementales actuelles. Comment allier modernisme et préservation de l’environnement… A méditer…

  7. Manue Rêva

    @Cloud : Comme d’habitude, quel plaisir de lire ton histoire ! C’est bien pensé et bien écrit. Vraiment, un bon moment de lecture.

  8. Manue Rêva

    @Mijo : Peut-être faut-il trouver un juste milieu entre la folie du monde actuel et l’ère préhistorique … Certainement le plus gros défi qui nous attend … Bien vu !

  9. Anne-Marie

    @Kroum Merci de m’avoir fait rêver avec cette cabane au Canada… Plein de réalité et de réflexion sur le cours de nos vies. J’adore les « happy end ».

  10. Anne-Marie

    @Manue Très beau texte qui emporte loin des tourments, peut-être et de l’agitation de nos sociétés tourmentées…? Belle journée.

  11. Manue Rêva

    @Anne-Marie : Oh oui, continuons de rêver ! C’est tellement chouette d’imaginer un ailleurs alors que les matins sont gris.

  12. Cloud

    @ Leiloona : J’ai beaucoup aimé. Tes textes, même s’il s’agit d’une petite histoire, sont toujours ciselés avec grâce et pleins de détails originaux. Cela les rend très agréable à lire. En ce qui concerne ce récit, je pense que Nicolas est victime d’une déplorable erreur judiciaire. Cela ne doit pas t’inquiéter outre mesure, vu que tes regrets se bornent à des volets électriques et un sifflement quasi obsessionnel… Pffft…

  13. Cloud

    @ Mijo : Bien vu. Un challenge pour ce couple. Les citadins comme moi sont désemparés devant les tâches nombreuses et diverses qu’impose la nature. Seuls les plus adaptables survivront…

  14. Cloud

    @ Manue : C’est vraiment bien. Tu nous amènes dans ton histoire comme dans un conte. C’est superbement écrit, beaucoup d’ambiance. Bravo.

  15. Cloud

    @ Kroum : Ton poème est plein de chansons. Il se lit, se fredonne, avec un grand plaisir. Il regorge de tendresse. Bravo.

    • Kroum

      Merci beaucoup Cloud, je suis touché de ton retour. Quant à moi je suis ultra fan de ton humour et cette semaine encore sur des sujets plombants. Bravo encore !

  16. marinadedhistoires

    @Alexandra: Superbe le jeu de mot dur le titre. Une histoire très inattendue et tellement bien racontée !
    @Mijo: Ton texte pose les bonnes questions. Ce qui parait idyllique est-il si aisé à vivre ?
    @Cloud: Texte génialissime ! J’ai adoré le style, les références à l’actualité, l’ambiance, la chute, tout quoi !
    @Kroum: Super la chanson de Maxime le Forestier revisitée, très bonne idée !

  17. Cloud

    @ Anne-Marie : Toujours aussi bien écrit. Pour l’instant, ton rêve du Goncourt reste intact… Raconter ses rêves agréables est une manière de les prolonger avec, dans le cas présent, l’avantage de rester au chaud et de ne pas payer de frais de notaire… .

    • Anne-Marie

      Sans compter que j’évite aussi la taxe foncière, tu as raison mon ami, il faut parfois savoir relativiser…
      Merci beaucoup pour ton chaleureux commentaire. Ton texte, une vraie page de bonheur en ces jours gris.

  18. Cloud

    @ Nady : Tu nous fais osciller entre les bonheurs et les malheurs ; la vraie vie, quoi. Ton texte est plein de sincérité et de simplicité qui le rendent touchant. Le Chemin de Compostelle, que je n’ai jamais entamé, a l’air d’offrir un recul salutaire sur la vie : la sienne et celle des autres. Merci, Nady pour ce récit.

    • Nady

      ROoo Merci Claude. Touchée coulée je suis 😉 j’ai en projet de faire Compostelle un jour par étape ; -)

  19. Leiloona

    Mijo : Un texte emprunt d’actualité. Bon, il existe des solutions alternatives (certes longues à mettre en place). Des panneaux solaires pour commencer … petit à petit, les oiseaux feront leur nid écolo. 😉
    Ton texte me rappelle un doc vu dernièrement : des cadres partis de Paris ainsi. Il leur a fallu trois ans pour arriver à ce qu’ils voulaient, mais quel bonheur ensuite … 🙂

  20. Leiloona

    Manue : Un réel plaisir de retrouver ton univers, à la lisière du merveilleux. Connais-tu Ishiguro ? Si non, alors lis « Le géant enfoui », il devrait te plaire … tu me diras !

    • Manue

      Merci 🙂 Non, je ne connais pas… alors je suis allée lire les premières pages chez Kobo et j’ai acheté le bouquin aussitôt ! Il est dans ma PAL liseuse à attendre son tour !

  21. Leiloona

    Kroum : Poème bien sympathique et attendrissant. 😉
    C’est superbe, en plus, le canada, z’ont bien raison ! On devrait toujours s’octroyer ces parenthèses. Même jeunes. (Un des piliers du bonheur.)

  22. Leiloona

    Anne-marie : Ah ah ton texte fait rêver, tu sais ? 😉 Et, qui sait, peut-être le rêve enclenchera une réelle volonté de s’y mettre et d’y arriver. Allez, haut les coeurs ! Bien aimé cette plongée, surtout que c’est la maison de mes rêves. (Enfin, je dois en avoir deux ou trois en stock. .. A la campagne, ça, c’est clair.)

    • Anne-Marie

      @ Leiloona Oh vraiment, merci beaucoup. Surtout ne perds pas de vu le bricoleur…. Comme te le suggère Cloud, une erreur judiciaire est vite arrivée. Qui sait!

  23. Leiloona

    Nady : Un éloge au Carpe diem. 😉 A garder en ligne de tête. Toujours, oui.

    • Nady

      Oh j’aime ce que tu as vu de mon texte, le côté Carpe diem 😉 Merci 😉

  24. Anne-Marie

    @ Titounnette Quel dommage, petit souci, impossible d’accéder à ton texte.

    • titounette51

      réparé, tu prends le 2è lien

  25. Kroum

    Merci sincèrement pour vos petits mots sur mon poème.

    Manue : une jolie histoire presque fantastique

    Alexandra : une chute policière inattendue par rapport au thème de la maison connectée

    Mijo : une question intéressante ta chute

  26. Josplume

    @Alexandra : Dès le début je me suis dit qu’il était bizarre ton Nicolas… Bien trop gentil pour être honnête ! Heureusement il a eu le temps de bricoler dans la maison avant de se faire prendre… Par contre pour les croissants et le sifflotement va falloir qu’elle attende ! 😉

    @Mijo : Un texte très actuel, qui soulève LA problématique qu’il nous faut absolument résoudre. Le vrai défi est de prendre conscience que l’on peut consommer sans surconsommer, de trouver le juste milieu, … Un bien vaste sujet que tu traites là !

    @Manue : Quel plaisir de retrouver ta plume et ce monde bien à toi, toujours féérique et merveilleux !

    @Cloud : Et encore cet humour que tu manies si bien, juste ce qu’il faut quand il faut ! Et une chute bien amenée et tellement vraie ! 😉

    @Kroum : Un joli poème inspiré par de belles chansons ! Belle idée 😉

    @Anne-Marie : Du rêve, rien que du rêve ! Encore du rêve ! Réalisé ou pas… le rêve fait toujours du bien !

    @Nady : Une belle histoire, cette rencontre… A la fois triste et touchante, et qui me conforte dans l’idée qu’il faut vivre à fond le présent car on ne sait de quoi sera fait demain ! 😉

  27. janickmm

    Nady : J’ai écouté attentivement ton récit, chaque émotion, chaque pensée, et le moment le plus important et beau, est celui où les deux personnages discutent sans se laisser interrompre, dans un flot de mots sur le ton de la confidence, lorsque le coeur s’épanche et que plus rien d’autre ne compte, j’ai adoré, j’ai aussi vécu plusieurs moments semblables, dont un il y a quelques mois avec une amie, nous étions invitées à une soirée crêpes, elles défilaient toutes différentes et odorantes et d’un geste de la main nous les repoussions gentiement, chacune assise au bord d’un fauteui, complètement engouffrées dans nos confidences, nous étions passionnées, attentives, confiantes. Merci pour ce beau récit, cette belle idée, qui colle bien avec la photo, comme une sorte de bienveillance.

    • Nady

      Oh merci infiniment Janickmm pour ce beau retour de lecture qui me touche énormément. Je crois qu’on écrit souvent un peu ce que l’on a vécu en sensations et il m’arrive aussi comme toi de vivre d’aussi intenses moments avec une poignée d’amis qui tiennent sur les doigts d’une main. Comme je les adore ces moments précieux ! et quand je sais que je vais passer ce temps avec l’un d’eux, plusieurs heures avant je me sens déjà heureuse, c’est fou cette douce sensation envers des âmes soeurs qu’on aurait trouvé ici bas 😉 Si tu passes vers la capitale pour les fêtes fais moi signe, on essaiera de se croiser dans un café à côté de ta gare pour papoter et faire connaissance en live 😉 bel aprem à toi

      • janickmm

        Merci Nady pour l’invitation-rencontre, cela se fera, sans aucun doute, mais ce Noël c’est ma fille de Paris qui vient chez nous. Je te ferais signe dès que j’emprunterai le train pour la capitale, ce sera sûrement un moment agréable que de se rencontrer !

        • Nady

          avec plaisir 😉

  28. titounette51

    Alexandra, contraste bien mené entre les deux parties de ton récit. D’abord l’homme dont nous rêverions toutes …et le côté obscur que je n’avais pas senti arriver !

    Mijo, pour répondre à ta question, perso je ne suis pas prête à lâcher mon confort pour un tel retour aux sources…

    Manue, bien joli récit très bien écrit

    Cloud, belle imagination… »sortir de sa zone de confort « , souvent difficile mais efficace.

    Kroum, j’ai Maxime Le Forestier en tête depuis que j’ai lu ton texte …je n’arrive pas à m’en défaire . Remarque, à quoi bon, j’aime beaucoup ses textes tout comme j’ai aimé le tien

    Anne-Marie, je suis partie aussi dans ton cadre Jurassien et de très bons souvenirs des cascades du hérisson me sont revenus grâce à toi. Merci

    Nady, la durée d’une rencontre importe peu finalement, c’est son intensité…
    J’ai adoré « le silence assourdissant «  . Très beau.

  29. marinadedhistoires

    @Nady: ton texte est d’une grande sensibilité. Tout ce que l’on peut espérer de Compostelle est là. ça donne envie de faire ce chemin.

  30. Nady

    Merci beaucoup pour vos retours super touchants sur mon texte de la semaine. Même si j’ai de moins en moins de temps, c’est un réel plaisir de vous retrouver ici et vous lire.

    Alors quelques retours :

    @Manue : je reconnais ton style ! top ton histoire ! décalée la chute vers l’irréel 😉

    @Alexandra : les maisons connectées me font peur… L’autre jour au théâtre un google home s’est déclenché en plein pendant la pièce pour dire à son propriétaire qu’il ne comprenait pas ce qu’il devait faire… grand moment de solitude pour le spectateur…

    @Apolline : super ton texte ! j’ai adoré les moments où tu insistais sur les ressentis !

    mon cher @Terjit : d’ordinaire je n’aime pas les secrets mais celui ci tu as raison de nous le taire, on tomberait dans du voyeurisme pas très sain 😉 Le début de ton histoire m’a fait penser à ton texte que j’adore dans le bateau avec l’historie de la serviette qui m’avait marquée 😉 mais je ne sais pas pourquoi, ici j’ai eu du mal à y entrer et à comprendre (l’eau et le sel au début me questionnèrent sur hammam, sauna, jacuzzi ??? mais avec du sel ? mais bon passons, pas grave, je manque de connaissances dans ces techniques du Nord) . Puis j’ai cru que tu allais rajouter ton humour légendaire et je pouffais d’avance de la voir se prendre une gamelle en glissant tellement elle prenait du temps à descendre avec une cheville souffrante on dirait mais non en fait il y avait cette histoire de serviette qui n’arrivait pas à partir… il y a certains passages que j’ai dû relire plusieurs fois pour savoir où elle était cette serviette mais je mets cela sur le compte que je suis une femme. Les yeux d’un homme comprendraient mieux que moi et s’en émoustilleraient je pense 😉 je reste sur la saveur de ton texte de la semaine dernière du coup 😉 mais ton style est toujours aussi agréable à lire. des bises

    @Anne-Marie : comme j’ai aimé ton écriture et toute cette première partie où tu es parvenue à nous faire rêver en y croyant vraiment. Il faut garder cette part de rêve en soi, dans impossible il y a possible 😉

    • Nady

      Ah oui j’oubliais : sorry pour vos yeux dans mon texte de cette semaine. Une âme charitable m’a informée que j’avais écrit « tant » au lieu de « temps »… désolée pour cela 😉

  31. Valerie

    @Alexandra : un texte qui m’a fait sourire. On ne s’attend pas à la chute. Que traffiquait donc Nicolas???

  32. Valerie

    @Mijo : sommes nous prêts à abandonner notre confort? Nous pourrions sans doute nous passer d’un tas de choses c’est bien vrai. Mais un retour à du naturel, du sain, du humain nous ferait sans doute le plus grand bien. Mais il y a du boulot.

  33. Valerie

    @Manue : un très beau texte Manue, où le mystère plane jusqu’aux dernières lignes. J’étais loin d’imaginer le dragon mais j’aime l’effet de surprise qui vient expliquer la lumière, la chaleur…

  34. Valerie

    @Cloud : toi aussi, une chute qui ne peut laisser indifférent…

  35. janickmm

    Alexandra K : C’est fou pour un homme qui connaît son passé houleux d’avoir conçu une maison aussi connectée … Il y a sûrement eut une fuite quelque part. En tous les cas ce récit est une petite merveille emplie de détails qui allègent le quotidien.

    Mijo : Ton texte est à l’inverse de celui d’Alexandra, je parle du confort d’un habitat. Sauver la planète ? vaste sujet, ah !

    Manue : Joli conte. Cela serait bien d’y penser en tant qu’économie d’énergie, au dragon !

    Cloud : Il s’était beaucoup éloigné de sa zone de confort, sous la coupe d’individus indélicats, et il ne s’est même pas fait remboursé ?

    Kroum : Tout est résumé dans la dernière phrase et j’aime l’idée de continuer à s’aimer en faisant un rapide petit point de nos vies et en optant encore pour le bonheur.

    Terjit : J’ai demandé à la lune, et …  » C’est magnifique, ce corps sublimé, aimé, désiré, respecté. Une beauté, ce texte !

    Apolline : C’est beau, cette trouvaille qui donne des papillons et le ventre qui bouge comme un coup de foudre, un coup d’amour et ce Joseph qui est content de lui, tout simplement, en compagnie de son chat. C’est un beau récit !

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