© Timo Wagner

Les orteils de Tim ne dépassaient jamais du dallage noir de la piscine. C’était sa limite, avant de plonger. Les mains en éventail sur son front, il fixa l’horizon. Le soleil l’éblouit, les couleurs se confondaient au delà du ruban aquatique, comme sur une toile fauve.

Tim avala sa salive. L’air était chargé de fines particules, c’était un soir d’été comme les autres. Il toussa un peu, puis plongea. Des gouttelettes accompagnèrent sa descente, elles glissaient sur son visage comme la caresse d’un épi de blé. Elles éclatèrent silencieusement à la surface.

Il ajusta son tuba. Elle n’était pas loin. Il apercevait déjà ses orteils délicats. Il s’immobilisa. La danse aquatique de Pauline l’hypnotisait. Le lent balancier de ses bras, ses jambes de liane africaine. Il devinait aisément ses seins menus sous le tissu mouillé du maillot. Il imagina ses lèvres, en dehors de l’eau. Il ressentit des picotements caractéristiques dans le bas ventre. Il resta encore quelques minutes à la regarder. Le trouble grandissait, il sortit de l’eau et noua rapidement sa serviette pour cacher son trouble.

Le cri d’un enfant le sortit de sa contemplation. Tim passa une main dans ses cheveux courts. Il resta quelques minutes encore sur le bord. Son ombre mouillée grandissait sur le dallage. Puis, il se hâta vers la cabine, ferma le loquet puis s’assit sur le banc. Sa main tremblait, elle se glissa lentement entre son entrejambe. Il ferma les yeux, passa le bout de sa langue sur ses lèvres. Un souffle sortit de sa bouche. Il s’apaisait. Le fruit de ses pensées coula sur le sol. Le liquide forma brièvement une étoile de mer à cinq branches avant d’être aspiré par la bonde.

Alexandra K, samedi 29 septembre 2018

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Le mexicain jaune :

Je n’aimerais pas mourir dans l’eau.
Il me semble que mon agonie serait plus terne et plus triste. L’océan est une morne  plaine. Les poissons colorés, certes, mais la beauté ne se contente pas de quelques couleurs. J’aime la beauté cachée au fond de chaque chose ; ces histoires qui suintent de la matière ; filaments de bois, de pierres ou de satin. J’aime le patiné de l’orme, le galet lissé par des siècles fatigués et la vieillerie déposée au coin d’une rue, symbole d’une vie à présent terminée.

K me regarde et continue ma pensée.
Je n’aimerais pas mourir au dans l’eau.
Ou alors, dans un lac artificiel, au dessus d’un village noyé. Comme en 1906,  dans la vallée. Là, je plongerais jusqu’à pénétrer cette église engloutie par les eaux. Je nagerais dans les trois dimensions divines, contemplerais l’autel de dessus et le crucifié par en dessous. Je trouverais refuge dans le confessionnal, caresserais le palissandre une dernière fois et mes larmes se mélangeraient aux choses d’ici-bas.
Mon corps pourrirait comme pourrissent les algues de Baratier, dans l’indifférence absolue de l’univers.  Les poissons colorés butineraient mon corps décomposé et les enfants s’émerveilleraient devant leur rouge, leur vert, leur jaune et leur bleu.
Ma mort ne serait pas vaine et mon âme apaisée.

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Cloud :

Marinette avait pris l’habitude, depuis son plus jeune âge, de collecter des bulles de toutes sortes : des bulles de sodas, de limonades, de cidre, parfois de vins pétillants. Le temps passant, elle y ajouta d’incroyables bulles bleues que la mer pouvait produire quand elle nageait au milieu des rochers. Elle les mettait dans son sac à dos, et une fois le sac plein, elle rentrait chez elle, regroupait harmonieusement les bulles et en faisait d’épais bouquets qu’elle posait partout dans son modeste appartement. Marinette passait ainsi des soirées entières de bonheur, assise sur son canapé, à les contempler en écoutant Polnareff chanter « Bulles de savon ».

Un jour, en se promenant en ville, Marinette rencontra un saltimbanque qui, devant les badauds et enfants amusés, créait des bulles énormes avec une eau savonnée placée entre deux bâtons et une ficelle. Elle s’extasia longtemps devant ces formes gigantesques et mouvantes, qui s’élevaient du sol, avec leurs reflets irisés scintillant au soleil. Marinette demanda au saltimbanque si elle pouvait en emporter une ou deux pour ajouter à sa collection. L’homme éclata de rire, et lui expliqua que les bulles n’étaient que des sphères de gaz ne pouvant se conserver, selon un principe physique implacable d’air et de pression. Marinette, interpellée, reçut la nouvelle comme un choc cruel. Elle observa avec attention une à une les grosses bulles : effectivement, elles éclataient au bout de quelques secondes. Marinette, elle, éclata en sanglots.

Elle courut chez elle affolée, monta quatre à quatre les escaliers et, en entrant dans l’appartement, constata avec horreur que toutes ses bulles avaient disparu, seules quelques gouttes d’eau rappelaient encore leur emplacement.

On raconte que le lendemain, Marinette, emplie de désespoir, sauta d’un rocher et disparut dans l’océan au milieu d’un cortège de bulles bleues qui se bousculaient pour l’accompagner. Mais ça, c’est la légende.

Tout ça pour dire que bien trop souvent les choses cessent d’exister au moment où on arrête d’y croire.

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Val :
Adam était un petit garçon adorable mais un peu fragile. Depuis qu’il était bébé, il avait toujours froid et encore plus quand venait l’heure du bain ou de la douche qu’il préférait de loin même si c’était toujours la croix et la bannière pour qu’il y aille. Il trouvait toujours quelque chose d’autres à faire pour retarder le moment, la fin d’un chapitre à lire, un dessin à finir… Montre en main quand il se douchait, l’eau coulait à peine deux minutes et encore pas en continu. Sa mère se fâchait régulièrement pour qu’il se lave les cheveux mais c’était toujours un drame et bien qu’il soit entré au collège cette année c’est elle qui était obligée de le lui faire.

Déjà petit, pendant les vacances en famille au pays basque quand tous les cousins se retrouvaient sur la plage et prenaient un plaisir fou à se jeter dans l’océan, à se faire chahuter par les vagues, Adam ne quittait pas sa serviette. Quand sa mère insistait pour qu’il aille au moins se rafraîchir un peu et le prenait par la main, il se raidissait, tétanisé par le raffut des vagues. Le froid sur ses pieds le saisissait et lui couper le souffle immédiatement. Ses parents ne s’inquiétèrent pas plus que cela les premières années puis finirent par changer de destination privilégiant la montagne et les randonnées.

En sixième, tous les élèves devaient passer un test à la piscine pour vérifier s’ils savaient ou non nager. Dès qu’Adam eut connaissance de ce test et de sa date, il se referma. Il ne voulait plus du tout aller au collège. C’était au-dessus de ses forces. La nuit, il ne dormait plus, faisait des cauchemars. Un matin sur deux, il vomissait. Ses parents ne savaient plus quoi faire jusqu’à ce que le professeur d’EPS d’Adam appelle à la maison et leur parle. Il avait déjà eu le cas une année : une jeune fille qui était aqua phobique, comme semblait l’être Adam. Comme lui, cette jeune fille avait changé du tout au tout à l’approche de ce cycle natation. Caroline était toujours partante, motivée, très sociable et du jour au lendemain elle avait fait un blocage et ne pouvait plus venir au collège. Monsieur Khan avait cherché et aidé les parents à comprendre. Leurs recherches leur avaient permis d’entrer en contact avec un hypnothérapeute qui avait réussi à faire remonter à la surface la cause des angoisses de Caroline. Monsieur Khan communiqua les coordonnées de ce praticien aux parents d’Adam. Bien qu’un peu sceptiques, le malaise grandissant d’Adam les convainc d’appeler le médecin. Ils eurent un rendez-vous une semaine plus tard.

Lors de la première séance, les parents expliquèrent comme ils purent la situation. Puis le médecin alongea Adam et commença à lui parler, à le faire parler, à le guider vers son inconscient. Adam était très fatigué et assez peu réceptif. Le thérapeute préféra reconduire l’expérience dans une semaine quand Adam serait plus reposé. La séance d’aujourd’hui devait d’ores et déjà lui permettre de mieux dormir, d’être plus apaisé, ce qui était déjà un début.

Lors de la deuxième séance, Adam était plus en confiance. Il avait été sensible aux effets de la séance précédente qui lui avait permis de dormir sans être réveillé chaque nuit par d’horribles cauchemars.

Le thérapeute commença sa séance :

Adam se vit. Petit dans la baignoire de sa grand-mère. A peine deux mois, allongé dans un fond d’eau avec à côté de lui son cousin Arthur de trois ans son aîné. Sa grand-mère était sortie de la salle de bain les laissant seuls. Deux minutes peut être. Deux minutes de trop. Arthur pris dans ses jeux, transvasait l’eau, éclaboussait le bébé sans voir que l’eau à plusieurs reprises avait recouvert son visage, était entrée dans son petit corps, avait en un rien de temps empli ses poumons et qu’il se mourrait, là, à côté de lui. En revenant, la grand-mère vit tout de suite qu’Adam se noyait. Elle l’attrapa et grâce à ses gestes d’ancienne infirmière, elle réussit à le réanimer. Un cri marqua sa renaissance et sortit Adam de sa « transe ».

Adam respirait fort. Il haletait. Quand son rythme cardiaque se calma, il sourit. Il savait enfin pourquoi l’eau lui faisait si peur depuis tant d’années. Elle avait failli le tuer. Sa grand-mère n’en avait jamais parlé…et partie bien trop tôt, elle avait emporté ce douloureux secret dans sa tombe. Mais grâce à ce thérapeute, il allait pouvoir guérir. Pour commencer, il le guida vers un stage de lutte contre l’aquaphobie en piscine.

Aujourd’hui, Adam reste des heures dans l’eau.

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Manue :

Enfin toi.
Là.
Enfin seule.
Tu n’affrontes plus rien, tu te retrouves. Ne reste que la vie, le souffle, quelques bulles.
Ton existence dans un brouillard opaque, tes combats, le quotidien, ton boulot. Tout s’efface, se noie dans l’eau.
Les autres, les inconnus de la rue, les mères de famille croisées le matin avec ou sans marmaille hurlante, l’homme qui te dévisage à un carrefour accroché à son volant, tes voisins, le monde, sa violence, sa beauté. Oubliés.
Tes cernes.
Ton envie que ça s’arrête. Un instant. Un moment. Tu rêves de cette douceur refusée.
Toi qui te bat, qui survit, qui court, qui espère, qui souffre, qui n’est rien.
Essaye.
Saute.
Noie un peu ton chagrin, laisse toi te retrouver, entière, dans l’eau. Sans armure, tu entendras ton cœur, le bruit de ta respiration, le son de ton corps. Là, tu vivras pour toi, tu feras le choix. Pile ou face. La surface ou les profondeurs. L’oxygène ou l’ivresse. Tout, toi, ou rien. Un goût d’infini. Et le retour à la vie.
Les soirs de pluie.
Les feuilles d’automne.
Le souffle du temps.
Un rayon de soleil.
Un doudou qui se repose.
Des larmes.
Un sourire.
Des peurs.
Un peu de magie.
Un ange qui veille.
Le retour de l’été.
Un tango.
Et un nouveau bain.

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Marie-Sophie :

Je l’attends.

J’ai sauté dans l’eau sans trop savoir pourquoi. J’ai sauté quand j’ai entendu le téléphone sonner, et alors j’ai compris qu’il serait bientôt là. « Je t’appelle quand j’arrive à l’aéroport ». On a réussi, je suis en sécurité et maintenant il revient.

Après tout ce qu’on a traversé, tout ce qu’on a enduré. Dix ans que je l’attends. J’ai tout fait pour tromper l’ennui. Je me suis perdue dans les rues parisiennes, à 15h l’après-midi sur une chaise en terrasse, à 4h du matin rue des Petites Ecuries. Ecouter quelle que soit l’heure les histoires des dandys qui en ont assez de leur vie rangée et identique.

J’ai connu plusieurs hommes, mais aucun ne lui arrivait à la cheville. Je me suis perdue en eux, afin de le retrouver lui. Essayer, goûter, tester, expérimenter. Je n’ai jamais trouvé celui qui allait me faire oublier le tout premier.

Ils disaient que je ne devais pas l’attendre. « Il est parti, il devait bien avoir quelque chose à se reprocher, non ? » Non, car ce n’est pas ce que vous croyez. Je sais pourquoi il a fui, je sais pourquoi il n’est pas revenu plus tôt. Notre histoire n’aurait jamais dû s’interrompre. C’est un secret que nous avons dû porter seuls, moi ici, à Paris, et lui là-bas, au bout du monde.

Son message était codé, mais je savais exactement où je devais aller. J’ai tout prévu : un bon repas, la maison propre, chaque pièce entièrement nettoyée et parfumée. Les jasmins dans le jardin. La vue sur la mer, très calme en ce soir de juin. Il n’y a pas de vent. J’ai dressé la table dans la salle à manger, allumé quelques bougies. La robe bleue était restée dans sa pochette, dans l’armoire de la chambre. J’avais peur qu’elle ne m’aille plus. Je me suis regardée dans le miroir, ait mis un peu de maquillage. Pas beaucoup, je sais que je vais craquer.

Et puis je me suis trouvée trop guindée. La robe, le repas, les bougies. J’ai eu l’impression d’être dans un téléfilm étranger. Le téléphone a sonné. J’ai pensé « quitte à craquer, autant le faire avant qu’il soit là ». J’ai plongé la tête la première dans la piscine, sans trop savoir pourquoi. J’ai ri aux éclats en écoutant la sonnerie du téléphone. Je l’attends. J’ai tout mon temps.

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Dick : 

L’histoire d’une vie

Se faire bercer dans le liquide amniotique, poche protectrice dans le ventre de sa mère,
S’en extraire pour pousser son premier cri sur terre.
Retrouver la douce sensation de l’eau dans le bain des premières heures,
Puis apprivoiser l’air et le sol dur, quel labeur !
Se laisser emporter par les vagues des océans les mois d’été,
S’essayer à des cours de natation en piscine le reste de l’année.
Surfer sur les aléas de la vie d’adulte de manière idoine,
Jusqu’à s’offrir une piscine dans sa maison de campagne.
Finir par se la couler douce
Jusqu’à rendre son dernier souffle.
Et faire connaissance avec le feu qui réduira en poussière,
Ce corps qui ira s’enfoncer dans les profondeurs de la terre.

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Mijo :

VENGEANCE

« -Salut Mickey ! »

Je détestais la façon dont elle prononçait mon nom, avec tant de dérision et de suffisance. Elle était belle et le savait. Je n’étais que le fils de l’homme à tout faire, autant dire rien. Pourtant, je l’aimais depuis le premier jour, depuis l’enfance…Elle était magnifique avec ces boucles brunes, ces yeux d’un bleu qui vous transpercent et vous liquéfient, cette bouche si sensuelle…Elle s’est toujours gaussée de moi, de mon prénom ridicule de mon apparence de gringalet. C’est sûr, que je n’étais pas comme Tim ou Hanton, Joueurs dans l’équipe de foot. Elle était toujours fourrée avec eux et ils ne manquaient jamais une occasion pour m’humilier.

J’était tranquille, à la marina, en train de laver le bateau de son père. Il faisait beau, la mer était calme, le soleil me chauffait le dos.

Et cette voix, non pas elle, encore…
Elle était seule cette fois, étrange…

«  Salut !
– Alors, encore à faire le larbin…Ne frotte pas trop ! tu va enlever le vernis… Hé ! y a une tache là !
– Laisse-moi tranquille.
– Oh ! Mais c’est qu’il se rebiffe…
J’en ai marre de cette prétentieuse ! Elle est si jolie…
– Je m’ennuie, si on allait faire un tour de bateau ?
– C’est interdit, ton père ne veut pas.
– Il n’en saura rien. Tu as peur de mon père ou tu ne sais pas le conduire…tu n’es qu’une lavette, un trouillard !
– Monte on y va ! »

Je ne sais pas ce qui m’a pris. On est parti sur une mer d’huile. A force de m’asticoter, le l’ai poussée, elle est tombée… Elle ne savait pas nager…Je suis resté sourd à ces appels… Je l’ai regardé se débattre…

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Pachamama :

Plouf-plouf.
L’homme grand aux bretelles
Maman fatale se pare d’ailes
Argent ou bien cœur d’or
Elle fend la bise, elle sort
Père et frère un éléphant tromperait
Après moi le déluge, au bout de trois
Je me noierai. 1-2-3.
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Nady :

En apnée,

Depuis toute petite, dès ses premiers cours de natation, Anastasia essayait de tenir le plus longtemps possible la tête sous l’eau et elle adorait cela. Plonger quelques secondes la sortait du monde des adultes, de leurs discours sur des sujets compliqués touchant à la politique ou la vie au quotidien. Sous l’eau, elle ne les entendait plus crier devant ses difficultés à suivre le rythme scolaire car Anastasia avait son propre rythme, doux et posé. En apnée, elle parvenait à disparaître, à faire oublier sa singularité de lenteur…Les secondes s’égrenaient ; des minutes auraient pu aussi passer mais en haut on s’inquiétait. Alors on l’appelait avec force et on exigeait d’elle qu’elle sorte de l’eau. Les adultes sont toujours prévoyants, ils anticipent souvent l’accident.

Au fil des années, dès qu’elle entrait dans une piscine, Anastasia ne pouvait s’empêcher de s’isoler loin des baigneurs chevronnés pour savourer un instant une pause en apnée tellement ça l’apaisait. Et bien entendu elle rencontra son amoureux au bord d’une piscine… Ce dernier l’initia à la plongée en bouteille… dans cette pratique, le lâcher prise était plus aisé une fois le matériel vérifié et actionné. En plus, fusionnée avec son amour naissant, c’était le pied ! Masques et tubas n’étaient pas leur tasse de thé ; raser la surface de l’eau, même si le spectacle des poissons était beau, ne suffisait pas à leur tempérament. Il leur fallait l’adrénaline de la plongée.Comme en apesanteur, avec lenteur et douceur, elle dansait avec lui dans l’immensité calme de l’océan. Aussi, son mental prit l’habitude d’ancrer en elle ces moments de paix et de sérénité sous l’eau. Quand « cent fois sur le métier tu remets ton ouvrage », ça finit par entrer comme une évidence . Ça se ressentait dans sa personnalité, le calme avait remplacé la lenteur.

Aujourd’hui cela fait trois mois qu’Anastasia est entrée dans cette boîte. Derrière sa douceur apparente, elle a su démontrer lors de ses nombreux entretiens, une grande ambition car elle aime les challenges. D’ailleurs, plonger en apnée ou en bouteille, n’est ce pas un défi permanent avec la vie quand on prend le risque d’arrêter de respirer ou s’enfoncer dans l’élément de la mer pour un temps donné ?

Ses idées plaisaient, sa bienveillance était recherchée, ce qui n’était pas du goût de Françoise, voyant débarquer une rivale à qui il lui fallait signifier qu’elle devait se la jouer plus discrète, étant la dernière arrivée…

Ce soir là, après une journée de Team Building bien chargée, Anastasia n’entendit pas les pas de Françoise qui prit garde à marcher sur la pointe des pieds pour éviter de faire claquer ses talons aiguilles sur le carrelage autour de la piscine. Anastasia s’était déchaussée et trempait ses pieds dans l’eau tiède du bord quand soudain, comme un sixième sens qui l’alerta, elle sentit une présence derrière elle.

Elle se retourna mais n’eut pas le temps de parler que Françoise, d’un geste brusque la poussa dans l’eau, ainsi toute habillée. Oh, elle ne voulait pas la tuer, non loin de là ! et puis pas un soir de séminaire avec tous les collègues dans le bâtiment tout autour. Non, Françoise voulait juste lui faire peur dans un jeu sans conséquence. Mais quand son talon parvint à écraser la tête d’Anastasia dans l’eau, elle y prit un petit plaisir suffisant et oubliant ce qu’elle faisait, elle enfonçait encore.

De son côté, l’effet de surprise passé, le mécanisme de survie d’Anasatsia se mit en route et elle actionna le mode automatique de son mental sous l’eau. La douleur du talon sur le sommet de son crâne venait contrarier son état général de résistance ; aussi, le cerveau décupla ses forces et lui ordonna d’extirper son bras droit de l’eau pour saisir la cheville de sa rivale, l’entraînant avec elle dans l’eau de la piscine. Le problème fut que Françoise ne savait pas nager. Elle se débattait, avalait la tasse et était à deux doigts de couler à pic au milieu de la piscine où elle n’avait pas pied ; mais à ce moment là, Anastasia se précipita sur elle pour la sortir de l’eau.

Une fois au bord de la piscine, l’échange des regards entre les deux femmes en disaient long sur ce petit jeu qui a mal tourné et qui aurait bien pu se terminer tragiquement mais ce moment permit à Françoise de comprendre l’expression qu’il fallait toujours se méfier de l’eau qui dort.

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Les textes écrits à partir de la même photo, mais publiés sur d’autres blogs :

100 Commentaires

  1. Nady

    @Claude : ton histoire avec Marinette est belle et la chute divine ! Sur certains sujets nous devrions garder nos croyances d’enfant, en effet… Quant au style, jamais pareil, ta plume me bluffera toujours par sa fluidité 😉 grosses bises

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  2. Nady

    @Pachamamma : je suis fan de ta plume ! Plein de possibles dans la compréhension et ce style décalé est juste topissime ! Thanks 😉

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  3. Nady

    @Manue : voiceless devant la beauté de ton texte et particulièrement devant ce paragraphe : « Noie un peu ton chagrin, laisse toi te retrouver, entière, dans l’eau. Sans armure, tu entendras ton cœur, le bruit de ta respiration, le son de ton corps. Là, tu vivras pour toi, tu feras le choix. Pile ou face. La surface ou les profondeurs. L’oxygène ou l’ivresse. Tout, toi, ou rien. Un goût d’infini. Et le retour à la vie. »
    J’ai aussi beaucoup aimé le « doudou qui se repose. » 😉 bises bises

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  4. Leiloona

    Le mexicain jaune : j’aime beaucoup ces réflexions de fin de soirée. Je les imagine bien tous les deux, une musique en fond sonore.
    Le texte est doux, malgré le thème de la mort omniprésent.
    La vie est en effet partout, dans ces objets patinés et vieillis. C’est cela aussi vieillir : se gorger non pas d’un fatalisme face à l’inéluctable, mais de la beauté engendrée dans ces petits instants suspendus.

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  5. sabtaill

    @ Leil, une très jolie sensualité et une chute particulièrement bien écrite.

    @ Le Mexicain jaune, une approche étonnante qui me conduit à me poser la question… je crois que quitte à mourir, l’eau ne me déplairait pas.

    @ Cloud, j’aime beaucoup l’idée de cette collection aussi originale qu’improbable. La référence à Polnareff aussi ! Et si j’espère que la fin appartient bien à la légende… j’apprécie à sa juste valeur ce texte en forme d’apologue.

    @ Val, intéressant ce texte sur la phobie et son analyse.

    @ Manue, c’est exactement le bénéfice que je retire de l’eau. J’aime beaucoup cette phrase : « Ne reste que la vie, le souffle, quelques bulles. »

    @ Marie-Sophie, du mystère, un amour au-delà de tout …j’aime !

    @ Dick, belle idée que cette eau qui accompagne nos parcours de vie.

    @ Mijo, je me suis laissé embarquer par ton récit …je trouve ce Mickey attachant.

    @ Pachamama, je me laisse bercer par la musique, mais je perds le sens…

    @ Nady, outre le fait que nous avons sans doute tous besoin de moments d’apnée, je te félicite pour ce texte qui tient son lecteur en haleine. Le côté thriller te va sacrément bien !

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    • Leiloona

      Merci Sab ! Suis contente de te revoir par ici.

      Réponse
    • valérie simbron

      Merci à toi, je ne sais malheureusement pas où se cache le vrai et le faux dans ce que j’ai écrit mais je vais creuser…

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    • Mijo

      Merci, je n’aurais jamais cru qu’il puisse être attachant….mais pourquoi pas

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  6. Leiloona

    Cloud : Sus au saltimbanque qui détruit tout ! C’est terrible, la vérité arrive par un homme qui au contraire apporte la magie.
    Connais tu ce phénomène des bulles de savon qui durcissent grâce au froid ?
    C’est une légende vraie, j’aurais bien aimé la montrer à Marinette .. Comme quoi, la science apporte aussi sa magie. (Elle est partout, mais chut, c’est un secret.)

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  7. laurence délis

    @Alexandra : L’éveil des sens ! J’adore ! Et un baptême pour le moins original 🙂

    @Le mexicain jaune : Très beau texte. A te lire la mort se pare de douceur et pourtant si je suis certaine d’une chose c’est que je n’aimerai pas mourir dans l’eau…

    @Cloud : Ouch ! Le récit est bien mené et la chute rude pour Marinette ! Rien de plus terrible que de voir éclater ainsi toutes ses bulles de bonheur…

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    • Leiloona

      Hi hi oui. Le mot baptême ici fait référence à un élément inattendu. C’est ma touche humoristique…

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  8. lookingforsoumar

    @Manue: très beau texte, qui parle à beaucoup de gens je pense..!

    @Cloud: wouaouh, j’ai adoré! Attachant, poétique…On dirait un conte, j’adore!

    @Val: j’ai appris plein de choses avec ce texte. Touchant et en même temps un peu effrayant…

    @Alexandra: très beau texte, et j’ai trouvé la description d’un éveil sensuel très juste.

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    • valérie simbron

      Merci Marie-Sophie, j’espère n’avoir pas dit que des bêtises mais des points restent incertains …

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  9. lemexicainjaune

    @cloud encore une fois un très beau texte. les enfants sont sensibles à l’injuste fragilité de la beauté. bravo.

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  10. lemexicainjaune

    @Alexandra, ce texte ambigüe est très joli, mention spéciale pour le formule finale..

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    • Leiloona

      Ah ah ah. Voyou …
      C’est forcément l’œuvre d’un génie, oui ! 😛

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  11. lemexicainjaune

    @Nady : chouette texte mais le monde de l’entreprise est-il si cruel ? cela fait bien longtemps que je me suis éloigné de la société des hommes et ton texte m’effraie.

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    • Nady

      Oh merci de ta lecture lemexicainjaune, je vois que tu es de retour dans la société pour un temps de lecture, c’est kool 😉 je ne peux pas répondre à ta question, me suis également éloignée de la société des humains comme toi 😉 et fichtre que ça fait du bien 😉 n’aie pas peur, c’est juste une histoire donc c’est pour de faux (ils appellent ça une nouvelle, enfin on va dire un genre de nouvelle me concernant 😉 ) ; tu sais la dame elle coule et demain elle va danser la java sur l’eau 😉 allez, je retourne dans ma grotte, belle semaine à toi et fais de beaux rêves la nuit 😉

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  12. Cloud

    @ Alexandra : Ton texte est plein de tendresse pour l’adolescence masculine. Et ton troisième paragraphe est superbe dans la description de l’émoi. Quant au final solitaire, tu as réussi immanquablement à lui donner une part symbolique et une touche de poésie. Bravo. En fait de baptême, c’est Pauline qui lui tient la dragée haute…

    Réponse
    • Leiloona

      Ah c’est marrant que tu y lises l’émoi d’un ado…
      Merci. 😉

      Réponse
  13. Cloud

    @ Le mexicain jaune : J’aime bien. Vraiment beaucoup de poésie dans ton texte, surtout dans la première partie. C’est très réussi. Le style est superbe. Une réflexion sur les morts possibles ? Est-ce important que la mort biologique soit vaine ou pas ?

    Réponse
  14. Cloud

    @ Val : les bienfaits de l’hypnose…Un beau récit édifiant où l’identification d’une cause majeure de la phobie en devient son remède. Bien vu et bien écrit.

    Réponse
    • Valérie

      Merci Cloud. As tu testé? j’aimerais vraiment en savoir plus…

      Réponse
      • Cloud

        Je ne suis pas spécialiste, mais ma compagne a suivi, entre autres, une formation approfondie d’hypnose. Alors, il nous arrive d’en discuter de temps en temps…

        Réponse
        • valérie simbron

          Pourrais tu juste lui demander du coup si elle pense que les séances telles que je les ai racontées peuvent être vraies?

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          • Tara

            Hello ici en direct la compagne formée à l’hypnose… Pour essayer de répondre pour l’aspect technique du récit, pour moi une peur inconsciente remontant à la vie du bébé serait plus probablement traitée par la seule voie des sensations physiques. « Retrouver » un récit ouvre la porte au risque des faux souvenirs, et à des constructions mentales. Mais bon, il y a des thérapeutes qui travaillent même sur les vies antérieures alors pourquoi pas ? C’était une bonne idée en tous cas !

  15. Cloud

    @ Manue : Ton texte est riche et possède un magnifique rythme. Je l’ai lu comme un appel d’un esprit marin qui attirerait les âmes fragiles dans les flots par un beau discours enivrant. Efficace et bien poétique.

    Réponse
  16. Cloud

    @ Marie Sophie : Dans ton texte, j’y ai trouvé de la formule de Sacha Guitry « Le meilleur dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier », mais avec cette envie d’avoir un escalier interminable. C’est bien décrit, c’est bien écrit.

    Réponse
  17. Cloud

    @ Dick : Bravo. Joli poème.Le résumé de notre vie aquatique et notre fin terrestre nous rappelle que nous sommes constitués à 70% d’eau. Belle leçon de modestie pour notre espèce. Et bravo pour ce texte.

    Réponse
  18. Latmospherique

    @ Alexandra, quelle sensualité. Il se dégage un charme particulier de ce baptême où les sens sont décrits avec beaucoup de poésie.

    Réponse
  19. Cloud

    @ Mijo : la fin est sévère et répréhensible, mais le déroulé de ton texte nous donne quelques circonstances atténuantes. La vengeance des gens humiliés est souvent terrible.

    Réponse
    • Mijo

      C’est vrai que c’est un peu dure et surement moins poétique que ton histoire de bulles que j’ai beaucoup aimé.

      Réponse
  20. Latmospherique

    @ Le Mexicain jaune, la mort prend une autre dimension à travers tes mots. Moi qui me voyait bien mourir dans l’eau, je vais revoir ma copie je crois…

    Réponse
  21. Cloud

    @ Pachamama ; Ca se lit comme on chante. Un comptine qui dirait » un, deux, trois, je me noies », c’est sans doute cruel pour un enfant, mais pour un adulte comme moi, c’est un régal…

    Réponse
  22. Cloud

    @ Nady : Le récit mène durement la relation entre les deux collègues. Tu le racontes très bien, et on est embarqué par la lecture de cette histoire. La tournure des événements démontre que la dynamique de groupe prônée par les chefs d’entreprises se heurte souvent à des obstacles mesquins… Mais rien n’empêche tes deux héroïnes de se découvrir, après l’incident, des intérêts communs, voire une amitié durable.

    Réponse
  23. Leiloona

    Val : Ah oui, les bienfaits de la psychanalyse… Les secrets se dévoilent.
    Un jour, on m’a aussi expliqué que parfois certains secrets devaient le rester. L’inconscient peut aussi faire abstraction de souvenirs, quand le traumatisme est trop grand.
    Si tu aimes cette thématique, le dernier Weber devrait te plaire.
    J’ai trouvé le début de ton texte un peu long, comparé à sa fin.

    Réponse
    • valérie simbron

      Merci beaucoup pour ton retour sincère et formateur et tes conseils de lecture. J’irais voir si je le trouve.

      Réponse
      • Leiloona

        Cela ne tient pas à la qualité de ton texte, mais à cet exercice réduit qu’impose l’atelier d’écriture. Dans un roman, par exemple, je n’aurais pas parlé de déséquilibre.
        (Je voulais revenir sur mon commentaire, car je l’ai tapé de mon téléphone, et j’ai sans doute été trop brève.)
        La forme est bonne, mais longue pour cet atelier. Réduire le début aurait permis de donner plus d’importance à la fin, le véritable message du texte. 🙂

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        • valérie simbron

          T’inquiète, j’ai très bien pris ta remarque. Aucun soucis, vraiment. Au contraire.

          Réponse
  24. Leiloona

    Manue : ton texte mime à merveille le refus, la colère qui la hante, et tout ce monde qui n’est que violence.
    Et puis, l’apaisement final arrive.
    C’est lui qu’il faut développer.

    Réponse
  25. Leiloona

    Marie Sophie : OMG dix ans à l’attendre ? C’est un revival de Pénélope?
    J’aime bien la folie de la fin. On peut dire que la prochaine venue de X la libère ..
    Tu la vois comment la suite ? 😛

    Réponse
    • lookingforsoumar

      Hahaha intéressant ta comparaison avec Pénélope, je n’y avais pas pensé! En fait c’est la fin d’une histoire que je n’ai pas encore écrite… en tout cas c’est bien le récit d’une libération 🙂

      Réponse
  26. Nady

    @val : une question me taraude à la lecture de ton texte : l’hypnose peut amener à de tels souvenirs ou est ce purement fictif ? j’aime quand l’écriture parvient à nous faire nous demander si ce qu’on lit est vrai ou faux. Claude y parvient souvent et là je trouve que tu te débrouilles super bien 😉

    Réponse
    • Valérie

      Merci Nady. Je m’interroge en ce moment sur le sujet, je sais depuis peu que l’on soigne plein de choses grace à l’hypnose mais ne sais pas exactement comment cela fonctionne. J’en saurai un peu plus d’ici peu, je pense….Si l’un de vous a déjà vu un hypnothérapeute je veux bien votre retour. Merci d’avance

      Réponse
  27. Leiloona

    Dick : une vie résumée à ces événements brrrrr c’est joliment écrit, mais ça me file toujours le bourdon.
    Ça me rappelle une enseigne de fleuriste :
    Baptême, communion, mariage, enterrement…

    😉

    Réponse
  28. Leiloona

    Mijo : Oh on retrouve Tim !
    Ouch, la fin est terrible. On se demande si c’est à cause de sa beauté inaccessible ou de sa pimbêcherie (j’invente un mot) qu’il la tue…
    C’est dommage, il passe ptre à côté d’une belle histoire… Dans les romans à l’eau de rose, ça commence toujours par des chicaneries. 😉

    Réponse
    • Mijo

      c’est vrai que cela aurais pu être Tim… Je pense que c’est à cause des deux, double peine…

      Réponse
  29. Leiloona

    Pachamama : c’est joliment dit. 🙂 Bon, après, j’ai pas saisi toutes les images .. Ça m’a fait penser à trois petits chats / chapeau de paille .. Avec des idées qui en engendraient une autre sans réel sens.

    Réponse
  30. Leiloona

    Nady : c’est bien dommage cette rivalité entre ces femmes, car au final pourquoi s’opposent elles ? Parce qu’elles se ressemblent. 😉

    Réponse
    • Nady

      Il n’y a pas rivalité entre 2 femmes, mais l’une veut faire comprendre à l’autre qu’elle ne souhaite pas qu’elle croque dans son gâteau… pourtant à deux elles pourraient fabriquer un bien gros gâteau pour avoir des parts encore plus grandes 😉 (c’est ce qu’on appelle la sororité ; -), je viens d’apprendre ce mot et ai voulu l’illustrer dans ce final. ) Mais il est toujours intéressant de voir ce que comprend le lecteur, j’aime ces moments là. J’ai encore du chemin à parcourir dans l’écriture pour affiner ma plume et faire passer le message que je souhaite ; -) Merci à ton atelier de m’offrir cette opportunité ; -)

      Réponse
      • Leiloona

        Ah, je réutilisais le mot « rivale » que tu avais employé. 😉 Eh bien, s’il n’y a pas de rivalité, que dire de ce geste super hard ? J’en perds mon latin ! 😀

        Ton texte est fluide, et se lit comme un morceau de polar. J’ai été surprise par ton texte, car je ne crois pas avoir déjà lu de geste violent, dans tes écrits. Tu l’as bien mené jusqu’au bout.

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        • Nady

          ah ok, je comprends mieux, en effet ce mot a été résumé pour le coup… Tu parles de quel « geste super hard » ? celui du talon de Françoise, qui voit en Anastasia une rivale, ça c’est un fait ou du geste de survie d’Anastasia de la jeter à l’eau et enlever ce talon de sa tête car elle tient à la vie, cette dernière employée arrivée près du gâteau de Françoise 😉 et de fait, Françoise devient la rivale d’Anastasia sur ce laps de temps entre être noyée ou sauver sa peau au risque de tuer l’autre, sans intention de la donner… ce qui me frappait dans ton précédent commentaire était de lire que tu voyaient 2 femmes qui se ressemblaient alors qu’elles sont à l’opposé… y a un côté « bon » chez Anastasia qui est plutôt bien dans ses baskets et chez Françoise une certaine méchanceté (petit plaisir), peut être inconscient car elle a un pb avec son âge, son mec, sa vie, que sais je, mais qui l’amène à faire un geste pas beau du tout et à y prendre plaisir en plus..mais je n’ai pas pris le temps de bien créer le deuxième personnage je te l’accorde… Est ce que ça fait partie du rôle d’un relecteur quand on dépose un manuscrit dans une maison d’édition de soulever ce type d’incompréhension ? je ne sais pas si tu sais, car en effet, c’est super important de pouvoir rectifier le tir dès que possible.

          Quant au style, je t’avouerai que je baignais dans ma zone de confort sur les premiers paragraphes et ai voulu me challenger sur le dernier où même ma garde rapprochée ne trouvait plus la même sonorité qu’au début ; certains lecteurs y ont du du suspens, du thriller, ce qui me donne l’envie de continuer cette histoire tout en retravaillant le deuxième personnage.

          Réponse
          • Nady

            tu voyaiS… arghh correcetur orthographique de M…. 😉

          • Leiloona

            Oh, alors, la fin est pour moi super violente dans les gestes, et sinon, selon moi, on voit comme rival celui qui nous ressemble le plus. par exemple, je ne vais pas être envieuse d’une personne qui a des compétences dans un domaine que je ne maîtrise pas, et c’est la même chose ici, non ? Si elle note sa bienveillance etc, elle doit forcément se comparer à elle ?
            Bon .. c’est mon interprétation du texte : me dire que ces deux femmes pourraient s’allier, plutôt que de se jauger. 😀
            A chacun de lire un texte selon sa propre expérience. C’est aussi ça écrire un texte : se dire qu’il sera lu de multiples façons.
            Nulle incohérence ici, donc. 🙂
            (Quant au travail de correcteur, oui, c’est à l’éditeur de montrer les incohérences. 🙂 )

          • Nady

            « se dire qu’il sera lu de multiples façons. » : c’est ça qui est passionnant dans l’échange qu’offre ton atelier car une fois publié le texte n’appartient plus à celui ou celle qui l’a écrit mais le lecteur l’interprète avec sa propre échelle de valeurs ou schéma de vie. Je le réalise depuis qqs années en découvrant les chroniques des livres et via ton atelier, je ne le percevais pas forcément avant. thanks pour le retour à ma question sur le correcteur, c’est kool alors qu’il joue ce rôle en plus d’une simple relecture, sans minimiser ce travail 😉

  31. laurence délis

    @Val :Comprendre sa peur pour mieux l’appréhender… et s’en libérer. j’ai été touchée par le personnage d’Adam… 🙂

    @Manue : Comme un bercement, l’eau fait corps… entre osmose et délivrance… C’est beau.

    @Marie-Sophie : peu importe que l’on ne sache rien de cet homme, peu importe les secrets. On entre dans le récit avec beaucoup d’aisance. L’attente y est belle.

    @Dick : Des mots qui épousent l’eau et nous rappellent d’où nous venons et vers quoi nous allons… Un cycle de vie joliment écrit.

    @Mijo : Fichtre ! Quelle chute radicale !

    @Pachamama : Court. Dense. Puissant. Bravo, j’ai beaucoup aimé.

    @Nady : Au début ton texte m’a fait pensé au film « Le grand bleu », entre apnée et sensation de ne faire qu’un avec l’élément aquatique. Comme un retour aux sources, Anastasia incarne une jolie palette d’émotions dès qu’elle est dans l’eau. J’ai beaucoup aimé. La suite m’a un peu dérouté…

    Réponse
    • valérie simbron

      Merci pour ton retour.

      Réponse
  32. valérie simbron

    @Pachamama : j’avoue m’être un peu perdue…pour ne pas dire noyée…

    Réponse
  33. Valérie

    @Mijo : oups…quand on cherche et qu’on trouve!!! Sans doute horrible de vivre avec cet acte sur la conscience par la suite mais sur le coup ça a dû lui faire du bien.

    Réponse
  34. Valérie

    @Dick : une bien belle façon de décrire les étapes d’une vie, de belles images. Merci.

    Réponse
  35. Manue

    @Alex : Tiens, je vais retourner à la piscine mouâââ ! C’est vrai qu’il est possible de ne pas faire que nager !
    Joli texte, la chute est humaine … et divine !!!!

    Réponse
  36. Manue

    @LMJ : Beaucoup de poésie dans ce texte, et une mort presque douce finalement … Tu enlèves toute la violence que l’on peut imaginer pour une noyade.

    Réponse
  37. Manue

    @Claude : Pour toi aussi beaucoup de poésie. Ton héroïne ressemble au héros de Pierre qui rassemble dans des bocaux les pierres, ses souvenirs marquants pour chaque année écoulée. Je retrouve dans ton texte la force de cette poésie. Je suis fan, forcément !

    Réponse
    • Cloud

      Merci beaucoup Manue de cette comparaison qui me touche évidemment.

      Réponse
  38. Manue

    @Val : La force de l’hypnose … C’est vrai que c’est assez magique, la mémoire du corps et du cerveau est assez phénoménale.

    Réponse
  39. Manue

    @Marie-Sophie : Et plouf ! Et si ça n’était pas lui au téléphone ?!! Et s’il avait eu un accident ? Et si finalement il n’aime plus l’eau ?!!! J’aime la folie de la fin … parce qu’attendre aussi longtemps, je trouvais ça un peu triste !!!

    Réponse
    • lookingforsoumar

      Hahaha mais si c’est bien lui ! il arrive, il court ! et lui aussi il va plonger… 🙂

      Réponse
  40. Manue

    @Dick : Efficace résumé, joliment mené ! On peut mettre pause à un moment ?

    Réponse
  41. Manue

    @Mijo : La vengeance est un plat qui se mange … au sec, à regarde l’autre se débattre … Cruelle mais compréhensive vengeance. Les humiliés font souvent de terribles tueurs…

    Réponse
    • Mijo

      La vie est souvent cruelle. Heureusement que tous les humilies ne deviennent pas des tueurs… il n’y aurait plus beaucoup de victimes…

      Réponse
  42. Manue

    @Pachamama : Jolie musicalité, même si je n’ai pas tout saisi !!

    Réponse
  43. Manue

    @Nady : Comme quoi il vaut mieux éviter les piscines sur les lieux de séminaire !!! Quelle sombre rivalité alors qu’elles pouvaient s’allier ! J’espèce que ce petit bain va leur remettre les idées en place !!!

    Réponse
  44. valérie simbron

    @Marie-Sophie : Après une telle attente on comprend qu’elle puisse craquer.

    Réponse
  45. valérie simbron

    @Manue : j’aime beaucoup ton texte, plein de poésie. C’est très beau. Merci.

    Réponse
  46. Valérie

    @Alex : une belle évocation du plaisir solitaire, on retrouve ta touche de sensualité.

    Réponse
  47. valérie simbron

    @le mexicain jaune : A vrai dire je ne me suis jamais posé la question. J’ai parfois imaginé demander qu’on repende mes cendres dans l’océan comme nous l’avons fait pour un neveu parti bien trop tôt. Mais ce n’est pas la même chose. Ca m’interpelle.

    Réponse
  48. va

    @Cloud : J’adore ton idée, la façon dont tu l’as écrite et le message transmis par ton texte. C’est poétique et on aurait envie d’aider Marinette à retrouver ses bulles. Merci pour ce petit moment suspendu!

    Réponse
  49. valérie simbron

    @Cloud : J’adore! L’idée, la façon dont tu l’as écrite et le message transmis. C’est plein de poésie et on aimerait prendre la main de Marinette pour l’aider à retrouver ses bulles. Merci pour ce doux moment suspendu.

    Réponse
  50. Josplume

    @Alexandra : Un baptême dont Tim se souviendra toute sa vie ! J’aime beaucoup le dernier paragraphe, tout en pudeur.

    @Le mexicain jaune : Un beau retour 😉 et une belle idée que de vouloir réintégrer ce village englouti.

    @Cloud : Ah Claude ! J’aime beaucoup ! Tu arrives encore une fois à avoir une superbe idée de texte et à nous la livrer parfaitement. Un grand bravo 😉

    @Val : Les phobies ont souvent leur raison et ton texte décrit bien les affres de celui qui en souffre.

    @Manue : Encore un très joli texte. J’aime sa fluidité, ses mots bien justes à la fois doux et bien choisis. Une belle façon de nous conseiller de faire la pause nécessaire pour se retrouver.

    @Marie Sophie : Un amour plein de mystère, l’impatience et la fébrilité avant les retrouvailles… et l’explosion du bonheur…

    @Dick : J’aime beaucoup tes mots pour décrire le cycle de la vie ! Ton texte est d’une belle efficacité. Bravo !

    @Mijo : L’humiliation peut nous pousser très loin parfois. Tu le décris bien ton texte fluide et bien construit.

    @Pachamama : Un petite comptine qui sonne bien, mais qui reste énigmatique pour moi…

    @Nady : La douceur de la première partie de ton texte et proportionnelle à la noirceur de la deuxième partie. Il faudrait conseiller à Françoise, d’apprendre à nager et à plonger : elle parviendrait peut-être à atteindre la même plénitude qu’Anastasia et saurait prendre le recul nécessaire et indispensable pour savoir où est l’essentiel !
    Ton histoire reflète bien ce que la vie professionnelle peut être parfois … (et je reconnais que depuis que j’ai quitté cette vie je me sens plus « sereine », même si cela ne fait que 3 mois !). J’ai travaillé plus de 38 ans et malheureusement j’ai pu constater (surtout dans les 10 dernières années) que dans certains services une forme de compétition malsaine pouvait s’instaurer entre des collègues et entrainer des situations extrêmes et disproportionnées. Bon, ça n’allait pas aussi loin que dans ton texte, hein ! ;). Je t’embrasse.

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    • Mijo

      Merci pour le commentaire. Pour une première je suis contente

      Réponse
  51. Valerie

    @Nady : un texte en deux parties bien marquées : la douceur, le calme, le bien être laissent la place à une grande violence.

    Réponse
  52. marinadedhistoires

    @Alexandra : Sensuel et beau, j’adore « le ruban aquatique » et la « toile fauve »
    @Cloud: Quel joli conte plein de poésie, ça fait rêver …
    @Dick : J’aime l’histoire de cette vie humaine dépendante de l’eau
    @Mijo: ton texte m’a fait penser à l’ambiance du film « L’année des méduses » Percutant.

    Réponse
  53. violaine belouard

    @Val : j’ai été très touchée par ton texte et ayant fait de l’hypnose je peux confirmer que l’effet peut être fort
    @Alexandra : très percutant et sensuel je trouve
    @Marie-Sophie : c’est grisant l’attente 😉
    @Manue : le texte me plait beaucoup car rythmé et poétique

    Je continue ma lecture …

    Réponse
  54. Latmospherique

    @ Cloud, beaucoup de poésie dans ce texte et un retour à la réalité brutal. La phrase finale est si juste…

    Réponse
  55. Latmospherique

    @Marie-Sophie, ce texte m’a subjugué. Je le trouve superbe. J’aime le mystère qui entoure ce rendez-vous 10 ans après, la douceur de l’attente et cet éclat de rire final! Une merveille…

    Réponse
  56. Latmospherique

    @ Val, quand on a identifié d’où vient le mal, c’est plus facile de guérir. Heureuse rencontre pour ce petit garçon qui désormais peut s’épanouir dans un environnement qui lui était hostile.

    Réponse
  57. Latmospherique

    @ Mijo, la vengeance n’est pas un plat que j’affectionne toutefois dans certains cas je conçois que ce soit une libération…
    Une belle écriture.

    Réponse
  58. Latmospherique

    @Nady la compétition professionnelle peut parfois virer au drame. On peut espérer que de l’avoir évité permettra une juste remise en question pour Françoise. Très bien vu avec un suspens qui va crescendo…

    Réponse
  59. titounette51

    Alexandra, on vit la scène avec Tim. J’adore « le trouble grandissait, il sortit de l’eau et noua rapidement sa serviette pour cacher son trouble » pauvres hommes…situations au combien délicates !
    Le Mexicain Jaune, très poétique et l’idée de plonger dans une église engloutie est divinement bien pensée. Bravo
    Cloud, je me suis vraiment laissée porter par ton récit…poétique puis tragique. La conclusion est tellement vraie…
    Val, pauvre Adam mais belle réussite au final ! Rien n’est définitivement perdu…
    Manue, très beau poème
    Marie-Sophie…très beau récit, on s’y retrouverait et une fin …inattendue
    Dick, quel belle synthèse de la Vie !
    Mijo, ça c’est de la vengeance! Pourtant elle était si belle …
    Pachamama, joli poème, bravo !
    Nady, quelle lutte qui tient en haleine…et super conclusion

    Réponse
  60. Dick

    Bonsoir,

    Quelques mots sur quelques textes :
    Alexandra, un bapteme bien inattendu
    Cloud, des reves dechus pour votre personnage,
    Pachama, je deviens addict de vos textes chaque semaine

    Bien à vous, Dick

    Réponse

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  1. JE SUIS L’EAU - […] Ce texte est ma participation à l’atelier n°312 du 1er octobre 2018 de Bric à Book […]

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