Yolanda était arrivée essoufflée. Ricardo avait entendu au loin ses talons hauts qui rythmaient le pavé de son pas de sévillane. Le brushing impeccable, la petite moue boudeuse rehaussée par ses lunettes de star américaine, elle était presque parfaite. Même si elle avait 40 minutes de retard. Ricardo avait juste eu le temps de s’impatienter. Il avait regardé les avions décoller vers d’autres rives, d’autres vies qu’il n’effleurerait jamais du bout de l’ongle. Il avait imaginé ce qu’aurait pu être leur quotidien, ailleurs. Il s’était même identifié à un couple, au loin, sur le tarmac. Juste avant leur montée dans l’avion. La femme brune avait la délicatesse de Yolanda, avec sa jupette verte évasée. Sur l’escalier d’embarquement, son compagnon lui avait caressé son fessier, à l’abri des regards, pensait-il. Ricardo avait souri. Lui aussi palpait le rebondi de Yolanda quand elle le précédait sur les marches du Pasaje Bavestrello.
Il embrassa Yolanda du bout des lèvres, puis la sermonna :
– Mais qu’est-ce que c’est que cet habit du dimanche ? Tu te rends à un mariage ?
Il perçut dans son regard qu’il l’avait blessée. Alors, il l’avait prise en photo, au moment même où un avion passait au-dessus de sa tête. Pour toutes les villes qu’ils ne verraient jamais, pour leur horizon bouché, ici, au Chili. C’est vrai qu’elle était belle avec ses grelots de dentelle qui tambourinaient sa poitrine à chacun de ses pas. Mais était-ce une tenue pour repeindre le mur du karting ?
AK ©, dimanche 1er avril 2018
Sam © :
Martine attend (1832, roman)
Elle s’assit sur le banc de pierre qui surplombait le jardin, pensive. Elle songeait à cette promenade matinale, au milieu des bougainvilliers, main dans la main avec son bon ami Julien. Qu’elle n’eusse aucune culpabilité lui sembla admirable. Être du dernier bien avec un homme pareil lui paru être la plus grande des félicités. Longtemps, elle se souviendrait de cette matinée là, où, baignés par les premiers rayons du soleil, ils envisagèrent l’avenir. Dans son billet, Julien avait indiqué qu’il la rejoindrait à la tombée de la nuit.
Martine attend (2019, Goncourt).
Martine attend Julien. Elle fume. Elle repense à Lui. Il Lui manque. Elle pense aux hommes. A sa vie. A ses histoires qui ont mal tourné. Elle se dit que la vie n’est pas simple. Mais elle en a vu d’autres. Les hommes sifflent sur son passage. Elle ne se retourne pas. Elle ne les voit pas. Que voit-elle encore ? Depuis ce drame intime, sait-elle encore ce que vivre veut dire ?
Martine attend (2019, feel good)
Je souris en pensant à ce matin. Je suis sortie de la douche quand on a frappé à la porte. Julien, mon propriétaire. Je suis encore en peignoir de bain mais lui ouvre. Il n’est pas très beau mais dégage un quelque chose de poignant, de bestial. Sans vraiment savoir pourquoi j’ai défait son pantalon. Il m’a prise sur la table de la cuisine. J’ai jouis à plusieurs reprises. Puis il a changé le joint du lavabo et il est parti.
Avec mon ex-mari, je n’ai jamais fait cela. Mais je sais maintenant ce que je veux et personne ne me dicte ce que je dois faire. Il faut profiter de chaque bonheur. Chaque jour. Toujours. Voilà ma philosophie de vie désormais. Etre libre.
Martine attend (2019, Young adult)
J’attends Julien. Je ne sais pas s’il va venir. Depuis la mort de ma grand-mère et l’annonce du cancer de ma meilleure amie Adeline, je suis triste. Mes parents ne comprennent pas. Hier, ils m’ont demandé de ranger ma chambre. Nous déménageons en Floride. La troisième fois en deux ans. J’espère que la-bas je trouverais de nouveaux amis mais je doute. Je porte en moi une sorte de malédiction qui m’effraie. Et Julien qui ne vient toujours pas….
Tara © :
Ah les années soixante… Le bon vieux temps de la pollution insouciante, des excès de vitesse sur route comme sur circuit, et du machisme omniprésent !
Les Mac Donnel Douglas sillonnaient le ciel de kérosène sans soucier personne, symboles d’un progrès conquérant, transportant des hommes dont les affaires croissaient sans trop d’efforts.
Les voitures pétaradaient sans pots catalytiques, sans ABS, sans airbags et sans même les ceintures de sécurité.
L’expression « rouler à tombeau ouvert » se concrétisait au quotidien sur les routes, la mort fauchant une proportion vingt fois supérieure d’automobilistes relativement à aujourd’hui. Le prix de la vitesse illimitée était accueilli avec un fatalisme bravache au moment où posséder une voiture devenait l’aulne du progrès dans chaque famille.
Les femmes en France avaient certes gagné depuis peu le droit de vote mais en 1960 ouvrir un compte en banque ou exercer un métier exigeait encore l’autorisation de leur mari. La récente pilule contraceptive était encore interdite. La liberté de la femme serait-elle inversement proportionnelle à la liberté de vitesse sur les routes ? Les deux décennies à venir auraient tendance à le confirmer.
Voir en contre plongée un aperçu de cette époque magnifie peut être l’insouciance d’une société qui se voit encore avec des yeux d’enfant émerveillé par les révolutions en cours ou en germe.
Cloud © :
Banlieue de Londres.
Tatiana Teprechkaïa, une russe de Saint Petersbourg, agent double oeuvrant pour les services britanniques, pouvait être satisfaite. Elle venait de remplir sa mission : empoisonner Dimitri Vassilovitch agent triple, voire quadruple, qui travaillait à Londres pour le plus offrant, en l’occurrence à cet instant, le gouvernement turc à la recherche de plans secrets scientifiques nucléaires.
Elle l’avait entraîné à l’abri des regards indiscrets dans un garage de karts désaffecté. Là, elle lui avait administré le polonium, un produit létal facile à fabriquer. Elle était ressortie calme, la tête haute, des lunettes de soleil lui couvrant presque entièrement le visage et vêtue d’une simple robe légère à la collerette napperon, dont les franges faisaient penser au blouson de Davy Crockett.
Tatiana fit le signe convenu en direction de la cabine téléphonique, où devait se trouver un certain James B dont elle était tombée malgré elle amoureuse. Ce signe, l’index et l’annulaire en compas sur le majeur de l’autre main symbolisait Saint Michel et Saint Georges terrassant le démon, le bien triomphant du mal. Si ses méthodes n’étaient pas très catholiques, les valeurs étaient au moins respectées.
Une voiture s’arrêta devant elle. Deux coups de feu retentirent, la voiture partit à grande vitesse. Tatiana s’écroula.
Pendant ce temps, James B. s’envolait en direction de Pyong Yang, la belle Kim accrochée à son bras. Il aurait dû partir le lendemain, mais la grève du contrôle aérien l’avait obligé à anticiper son départ. Après avoir livré les plans des missiles balistiques à la Corée du Nord, il était bien décidé à prendre sa retraite dans ce pays de rêve.
Terjit © :
Certains naissent avec une cuillère en argent dans la bouche et s’en font les gorges chaudes. Pour Marie-Adélaïde il s’agissait plutôt d’une louche en or massif mais il n’est pas d’usage dans sa famille de l’étaler sur la place publique.
La maison familiale était bien sûr très confortable mais discrète car protégée des regards extérieurs par les hauts murs cernant le parc. Les employés de maison étaient suffisamment nombreux pour éviter toute corvée et tellement affables qu’ils en devenaient transparents. Ici il n’y avait ni collection de voitures de luxe ni piscine, les seules dépenses somptuaires se limitaient aux dons pour les travaux de conservation de la cathédrale, et aux multiples bonnes œuvres nécessaires au salut des âmes, à commencer par les leurs. En contrepartie ils bénéficiaient d’un banc réservé au plus près de l’autel, et personne ne trouvait rien à redire de les voir cités en exemple à chaque sermon.
Pour préserver cette mécanique d’horlogerie multiséculaire, et protéger les intérêts familiaux autant que moraux, les fréquentations enfantines se limitaient au cousinage et à quelques familles de même rang. Il en était ainsi depuis plusieurs générations sans la moindre contestation. Les cousins se mariaient entre eux, et en cas de déséquilibre dans une génération les garçons et les filles surnuméraires étaient fortement incités à entrer dans les ordres. En cas de difficulté, et seulement en dernier recours, le cercle amical était envisagé. Les enfants étant incapables de savoir ce qui est bon pour eux, et c’est bien normal, ils n’avaient droit qu’à un strapontin en fin de représentation. Il était parfaitement entendu que ces affaires-là devaient se régler entre adultes raisonnables, comme cela avait toujours été le cas.
Dans ce système centré autour du respect parental il arrivait parfois qu’une révolte apparaisse, mais les moyens de pressions multiples permettaient de circonscrire rapidement l’incendie. Cependant l’histoire nous enseigne que les révolutions partent souvent d’une révolte sous-estimée, certains paient même cette erreur de leur tête.
Quelques jours après sa naissance Marie-Adélaïde reçu l’extrême onction, les médecins ayant diagnostiqué une jaunisse fulgurante à priori fatale pour une enfant si frêle. Le fait est qu’elle a survécu en puisant au fond d’elle-même une force de vie qui a sidéré le corps médical, et achevé de convaincre ses parents de la puissance divine. C’était pourtant le premier signe qu’elle ne serait jamais là où on l’attendrait.
Dès la petite enfance elle fit le désespoir de sa famille en préférant le jardinier au professeur de danse, en refusant de s’extasier devant les trophées de chasse de son père, en insistant pour ranger elle-même sa chambre, et tant d’autres petites choses de la vie courante qui remettaient en cause l’ordre établi. Mais une des choses les plus difficiles pour elle était de supporter les messes interminables durant lesquelles elle ne tenait pas en place, visiblement plus préoccupée par le vol des mouches que par le sacrifice christique. L’impertinence n’étant pas de mise dans son cadre familiale, surtout dès que cela concerne le sacré, elle fut très rapidement cataloguée dans les insolentes, ce qui n’était d’ailleurs pas pour lui déplaire.
Son désir d’affirmation de soi était si tenace que les nuits blanches devenaient de plus en plus fréquentes dans l’alcôve parentale. Le double questionnement était toujours le même : qu’avons-nous fait pour mériter cela et qu’allons-nous bien pouvoir faire d’elle ? Ils avaient tout essayé pour la ramener dans le droit chemin : la culpabilité, l’indifférence, la sanction, ou l’isolement, mais c’était inutile. Il ne leur restait qu’une arme de destruction massive qu’ils hésitaient à l’utiliser tant elle leur paraissait violente. Mais ils durent s’y résoudre. Un soir Marie-Adélaïde fut convoquée dans le bureau de son père, sa mère se tenant raide comme la justice derrière son mari. Le discours commença comme d’habitude par des reproches sur ses actes de la journée, sur le manque de respect pour, pèle mêle, la famille, la tradition ou la religion, chacun sachant que cela n’aurait pas plus d’influence que d’habitude, mais c’était un moyen de prendre de l’assurance et préparer la déflagration. Posé sur le bureau il y avait un gros dossier avec « Marie-Adélaïde » inscrit dessus en lettres capitales. Son père l’ouvra et posa devant elle deux documents.
Le premier était un relevé de compte portant son nom, dont la somme à huit chiffres était surlignée en rouge. Le second était un testament sur lequel apparaissaient deux éléments : l’estimation des biens de la famille, y compris la valeur de l’entreprise, et la liste de ses cinq frères et sœurs classés par ordre de naissance, Marie-Adélaïde naturellement en dernière position. Sur l’injonction de son père elle lut à haute voix le détail de la somme et sur le second le paragraphe disant que les biens reviendraient à parts égale à tous les enfants, dans la mesure où ils étaient consignés ainsi, et que toute exclusion d’au moins un des enfants était possible à tout moment. Abasourdie par cette incompréhension de plus sur ses motivations au-delà de toute cupidité, elle comprit en voyant une larme glisser furtivement sur la joue de sa mère que le coup de grâce allait arriver.
Son père ouvrit une nouvelle fois le dossier et déposa devant elle une simple feuille manuscrite portant quatre signatures, les deux premières étaient celles de ses parents mais elle ne reconnaissait pas les deux autres. Elle leva une nouvelle fois les yeux vers sa mère mais en voyant son visage caché par des mains tremblantes son regard s’embruma au point d’être incapable de lire. Cette voix masculine faussement douce qu’elle connaissait si bien lui rappela cette phrase mille fois rabâchée « le rôle des parents est de faire le bonheur de leurs enfants, y compris contre leur gré ». Il venait simplement de lui annoncer qu’il y a une semaine, le soir de ses seize ans, les parents de Jeremy qu’elle connaissait à peine avaient donné leur accord pour qu’ils soient fiancés.
Elle accusa le coup avec sa détermination habituelle, demanda si elle pouvait se retirer et quitta le bureau pour se réfugier dans sa chambre. La dernière image de ses parents se résuma ainsi : un père certain d’avoir triomphé et une mère convaincue d’avoir perdu sa fille. C’est bien sûr elle qui avait raison, Marie-Adélaïde quitta le domicile au petit jour.
Hier soir le photographe de Vogue lui a tendu un journal vieux d’une semaine sur lequel un long article rendait hommage à cet homme exemplaire, ce père aimant, ce chrétien au cœur sur la main. Ils ne disaient pas grand-chose sur les circonstances de sa mort, juste une phrase laconique parlant de longue maladie. En rentrant à son hôtel elle demanda au réceptionniste une enveloppe et s’enferma dans sa chambre. Par la fenêtre elle regarda l’océan séparant Buenos Aires de sa vie d’avant, mesurant l’océan de liberté à ses pieds. Dans l’enveloppe elle glissa une photo d’elle, telle qu’elle est aujourd’hui et telle qu’elle a toujours été : différente, déterminée, vivante. Au dos elle inscrit « Ne t’inquiète pas maman, je vais bien».
Valérie © :
Qu’il est loin ce temps ! Lorsque j’ai fait mes cartons pour quitter mon appartement pour la maison de retraite, ma dernière demeure sans doute, je suis retombée sur cette photo. Quel coup j’ai pris en la voyant ! Je crois bien que je ne me suis pas reconnue sur le coup. Heureusement car je ne sais pas comment mon vieux cœur aurait résisté au choc. Puis peu à peu, les souvenirs ont refait surface me faisant faire un doux voyage dans le temps. J’avais oublié que j’avais pu être aussi belle et si vous me voyez aujourd’hui toute tordue, les chevaux blancs, des lunettes de taupe et ridée comme une vieille pomme vous auriez du mal à le croire, vous aussi. J’ai revu ma petite maman dans son fauteuil en train de crocheter ma mini cape et surtout derrière sa machine en train de me coudre cette jolie robe que j’aimais temps. Elle avait un don ma maman. Elle me faisait des robes toutes plus belles et plus saillantes les une que les autres. J’étais d’une élégance telle que mes copines me jalousaient et que les garçons se battaient pour m’avoir à leur bras. En tout bien tout honneur, l’un m’emmenait au cinéma, l’autre au théâtre, au bal, au restaurant. Cette fois-ci, Joël m’avait réservé une surprise. Il était persuadé que cela me plairait avec mon tempérament de feu. Il avait juste oublié de me dire de prévoir une tenue de change. Je me souviens qu’il avait insisté, me disant que je n’allais pas me salir, que je ne risquais rien mais c’était impossible pour moi. Je prétextai un mal de crâne, je mis mes lunettes de soleil et me contentai de le regarder tourner à toute vitesse sur ce parcours, rageant de ne pas avoir mis un vieux pantalon et des baskets.
Je crois bien que cette photo ni mon mari ni mes enfants ne l’ont jamais vue. Je ne saurai vous dire pourquoi. A moins qu’au fond de mon cœur, Joël qui était aussi l’ami de mon défunt, ait compté un peu plus que je n’ai jamais osé me l’avouer…
Marie © :
Paula Jean n’avait jamais eu beaucoup de chance dans la vie. Elle aimait Dale Comerick, mais elle avait épousé Mark Duncan. Question d’époque, question de mœurs, l’Amérique rurale des années 1960 n’était pas encore prête à toutes les largesses. Quand son père avait insisté en faveur de Mark, qu’il venait d’embaucher comme contremaître, elle n’avait pas su dire non. Au début, Mark fut charmant, un gendre idéal qui savait y faire. Mais ces dernières années, c’était comme si les ennuis s’étaient accumulés, jour après jour, sans autre répit que celui des courtes nuits au cours desquelles elle réussissait à sombrer avec l’aide des antidépresseurs que le docteur Zabel lui avait prescrits. Elle était à bout depuis longtemps déjà, un état qui la maintenait à la fois alerte et exsangue, les nerfs tendus à l’extrême, le cerveau en vrille et le corps épuisé.
Au début, il y avait eu les remarques de Mark au cours de chaque dîner, des détails qui semblaient l’agacer au plus haut point et qui le mettaient de sale humeur malgré tous les efforts qu’elle pouvait déployer. La purée était trop salée, le pain de viande trop sec, le maïs trop grillé. Immanquablement, elle était fautive de quelque chose. Très vite, il trouva la soupape qui lui permettait d’évacuer ce trop-plein d’irritabilité. Quelques coups de ceinturon à travers le fin coton de sa robe d’intérieur, voilà qui l’aidait à terminer la soirée agréablement. Puis, les enfants étaient arrivés, l’un après l’autre, se succédant à un rythme qui lui laissait juste le temps de se remettre de la grossesse du précédent. Quatre garçons, quatre bouches à nourrir, quatre nez à essuyer, quarante petits doigts sales qui n’en finissaient pas de la chercher, de la toucher, de la prendre en otage en ne lui laissant aucune minute d’intimité. Ils étaient envahissants, ils hurlaient à longueur de journée, ils ne dormaient pas la nuit, ils se battaient en permanence, et, par-dessus tout, ils ressemblaient à Mark comme les rejetons maudits d’une famille vouée à reproduire à chaque génération les pires comportements de leur géniteur.
Et puis, il y avait eu ce soir de trop, ce regard de son mari qui l’avait cueillie, cette menace tout entière contenue dans la pupille. On dit que le regard tue, mais ce soir-là elle avait compris que l’expression était trop faible. Pour la première fois, elle avait discerné le mépris et toute la violence qui se nichait derrière cet œil noir. Dans un réveil brutal et libérateur, elle avait su la haine et la soif de détruire, et l’inhumanité aussi. Sa vie ne tenait plus qu’à un fil, elle en prit toute la mesure. Ce soir-là signa le début de son sauvetage. Paula Jean décida de jouer son va-tout.
Le lendemain matin, elle déposa les enfants chez sa belle-mère, lui souhaitant, non sans une certaine ironie, une excellente journée. Elle passa au supermarché s’acheter de quoi parer au plus pressé : une teinture express pour cheveux, une paire de lunettes de soleil.
Elle rentra à la maison, se teignit les cheveux en noir corbeau et mit sa plus belle robe, celle avec le petit caraco en perles qui lui donnait à nouveau l’air d’une jeune-fille. Puis elle partit à pied, par le chemin derrière la maison et qui ne voyait jamais passer personne, jusqu’au terrain de karting où, la veille, elle avait donné rendez-vous à Dale. Dix ans qu’il attendait, dix ans qu’il rongeait son frein, dix ans qu’elle hésitait. Cette fois, plus rien ne la retenait, et c’est avec un mélange d’appréhension et d’excitation qu’elle arriva devant le mur où ils s’étaient donnés rendez-vous. Dale était pilote de chasse, mais c’était son jour de relâche et il lui avait assuré qu’il serait là sans faute. Mais, alors que Paula pensait subitement au poulet congelé qu’elle avait laissé dans l’évier en prévision du dîner du soir, elle entendit, dans son dos, le bruit caractéristique du jet qu’elle avait l’habitude, depuis dix ans, d’observer en rêvant par la fenêtre de la cuisine.
Nady © :
LE JEU DES 7 CONTRADICTIONS
Le temps nous étant moins compté pour l’atelier en cours, j’ai donc aisément pris 7 jours pour me pencher sur ce cliché et tenter de décoder le message de la photographe chilienne Ursula Madariaga si tant est qu’il y en ait un avec tous ces plans coupés…
J’y vois l’immensité d’un ciel réduit sur un peu moins de la moitié du cliché à la faveur d’un mur de circuit fermé où le titre, écrit en lettres capitales, nous saute aux yeux, surtout en étant incomplet. De quoi nous mettre K.O dès le début de cette analyse poussée…
Je vois dans ce ciel, un avion, qui dans sa course folle dans les airs, voit son nez venir heurter un des bords du cliché… Forcément, de part cette position, il attire l’attention. Quelle prouesse photographique, avouons-le ! Mais à côté de cela, avec cette inscription imposante au mur, je m’attendais plus à voir quelques bolides de karts bien ancrés au sol, roulant à toute vitesse sur le bitume… pas un avion…
Je vois aussi, à côté de cette miniature d’oiseau volant, une demoiselle sur le plan avant ; elle interpelle notre oeil tellement elle semble une merveille déposée là avec de grosses lunettes de soleil sous un ciel bien chargé de nuages épais ? À défaut de l’astre jaune solaire, certainement bien caché ce jour-là, c’est à la rondeur d’un réverbère qu’on a droit. Il ne semble pas allumé, on pourrait donc croire qu’on est en pleine journée. D’ailleurs, c’est bizarre que notre modèle ne ressente pas cet air frisquet dans sa robe sans manches malgré un semblant de gilet. Quel décalage entre cet être qui pose élégamment, presqu’à la limite du commencement d’une danse, dans ce décor bien amoché et présent ! Dans ce lieu qui pourrait voir se regrouper plus de gentes masculines adeptes de karting, sa pose féminine et gracieuse vient troubler l’ordre établi et faire en sorte que ce cliché séduit.
C’est confortablement installée dans un fauteuil bien moelleux dans un haut lieu d’événements prisé et dans l’attente du défilé d’un grand couturier, que ces réflexions ont commencé à affluer dans mes pensées pour tenter de comprendre le concept artistique qui a pu s’élaborer dans la tête d’ Ursula Madariaga lors de la prise de ce cliché de mode. Une chose est sûre, dans le monde du virtuel ce cliché d’un modèle élégant sans ressenti de joie explicite sur le visage sur un fond de décor de misère plait : 169 likes Instagram à la date d’écriture de mon analyse, ce n’est pas rien ! Puis le défilé auquel j’assistais a commencé et quelle surprise de voir dans un décor luxueux et fabuleux quelques rares modèles humains passer toutes vêtues de vêtements où la moindre chemise vaut 4 000€ avec des inscriptions vantant la laideur et autour d’elles, plus nombreux, des drones portant de sublimes sacs de la même marque.
A faire cohabiter dans un même lieu autant de glamour et de laideur, la nouvelle tendance d’oxymore qu’est le « good bad taste » prend de l’ampleur dans notre société actuelle en pleine révolution dans tous les domaines.
Fabrice © :
On était sur le départ, sortis tous deux sur le palier, et mon chéri, qui venait tout juste de me dire combien j’étais belle, allait fermer la porte derrière nous, quand le téléphone a sonné. Laisse, j’ai dit, ou on va rater le début du film, mon cœur, mais Tonio avait déjà disparu à l’intérieur de l’appartement pour aller décrocher, prétextant que ça pouvait être un appel important. Si ça n’avait pas été Gustavo, ç’aurait été Pedro, au bout du fil, Ernesto, à la rigueur, ce que Tonio avait probablement deviné (je le soupçonne même de l’avoir espéré afin d’échapper à la séance de Love Story). Quand le téléphone sonnait chez nous, il était plutôt rare que ça ne soit pas l’un de ces trois-là en ligne. J’avais souvent l’impression tenace, inconfortable, de les avoir épousés eux aussi. Il est vrai que j’avais parfois des nouvelles de ma sœur, qui appelait de Cincinnati, mais jamais le samedi en début d’après-midi, elle était plutôt du dimanche, quand son mari était parti jouer au golf, et je l’écoutais alors se plaindre de son mariage, il ne me regarde même plus, me racontait-t-elle, et tandis qu’elle me le racontait, je me souvenais invariablement, en un saisissant contraste, d’un temps pas si lointain où elle irradiait de bonheur et je me questionnais : où a donc disparu cette femme ?
Au fond de l’appartement, Tonio avait décroché le combiné. Restée sur le palier, je n’ai pas entendu distinctement ce qu’il disait, mais, rien qu’à sa manière de s’exprimer, la scansion de ses premières phrases, j’ai su que c’était Gustavo au téléphone et j’ai compris que c’était fichu. J’en avais rêvé toute la semaine : enfin une journée rien que pour nous deux. D’abord un petit tour au cinéma, il me l’avait promis. Pendant les scènes romantiques, on se serait bécotés dans la pénombre comme des ados, nos lèvres toutes sucrées, caramélisées par le pop-corn, il aurait eu les mains baladeuses, mon chéri, je le connaissais, on était mariés, maintenant, ç’allait faire trois ans en juin, et je me serais blottie au creux de son épaule au cours des scènes tristes. Après la séance, on serait allés un peu au hasard, marcher à travers la ville, l’un à côté de l’autre, nous frôlant, nous tenant presque, rejouant la scène de notre premier rendez-vous, basculant l’un vers l’autre à chaque pas, mais non, c’était Gustavo au téléphone, qui appelait pour que Tonio rapplique sans tarder au circuit, où on avait un besoin urgent de son expertise mécanique.
Je n’ai jamais rien entendu à tout ça, les moteurs, les pistons, les clés de douze, les réglages minutieux, mais c’était sa passion, toute sa vie, à mon chéri, la vitesse aussi, piloter son petit engin, passer les rapports, amorcer des dépassements, négocier des trajectoires, épouser des virages, gagner des courses, accumuler des trophées, il avait ça dans le sang bien avant de me connaître, bien avant de m’emmener pour la première fois dîner aux chandelles « Chez Pablo ». D’ailleurs, c’est là qu’on aurait dû aller manger après le ciné et la balade, si Gustavo n’avait pas appelé. Tonio m’avait rejointe sur le palier et, d’un air faussement contrarié, il m’avait demandé si ça ne m’ennuyait pas trop qu’on fasse un petit crochet par le Karting Club, un problème épineux à résoudre, histoire de carburateur ou je ne sais quoi, on pourrait aller sans problème à la séance suivante, et puis ça n’était pas comme si on ne l’avait pas déjà vu au moins dix fois. Il avait ajouté ça d’un haussement d’épaules en donnant un tour de clé dans la serrure et je n’avais eu que la force d’un sourire de façade. On s’était mis en route, alors. Je n’avais pas desserré les dents de tout le trajet, ravalant mes larmes derrière mes grandes lunettes de soleil, mes yeux de mouche triste. Tonio n’avait rien remarqué, occupé comme il l’était par la perspective d’un samedi après-midi comme les autres à écluser des bières avec les copains en discutant cardan et vis platiné. Je devais tout de même avoir l’air déçue, pour ne pas dire blessée, et je n’avais qu’une envie, aussi simple que brutalement significative : hurler à la lune comme un loup mort de faim, mais je me suis contenue, je me suis effacée très loin à l’intérieur de moi-même. Taire mes envies, étouffer mes aspirations, achever de piétiner mes rêves, j’en avais l’habitude. Un quotidien d’épouse modèle au foyer, Chez nous, tout était rangé, épousseté, aspiré, nettoyé, récuré, aseptisé, tout était brillant, net et confortable, les piles de vêtements, pliés à l’équerre, alignées au cordeau dans la penderie, les slips avec les slips, les chaussettes ordonnées en file indienne, par ordre chromatique, et les chemises de Tonio repassées avec amour, abnégation. Il travaillait si dur pour nous offrir une belle vie, et on avait pu se payer un joli téléviseur et un lave-linge, je faisais encore la vaisselle à la main, à l’époque, mais ça ne me dérangeait pas, ça occupait le temps, le temps que je passais à attendre que Tonio rentre du boulot dans sa maison parfaite, avec son épouse parfaite, sa petite bière parfaitement fraîche, enfin un peu de repos, devant sa télé. Il me disait tout le temps comme ç’avait dur, compliqué, épuisant. Et moi, dans tout ça, est-ce que j’avais juste attendu que ça passe ? Toujours un bon petit plat en train de mijoter pendant qu’il me racontait son extraordinaire journée en long et en large, ôtant ses chaussures pour que je lui masse les pieds, alors oui, c’est vrai que j’ai l’air un peu empruntée, distante et froide, sur le cliché, mais le petit crochet au karting club avait finalement occupé le reste de l’après-midi, et quand la sœur de Gustavo m’avait prise en photo, s’exclamant « Give me your best smile, Maria », je n’avais eu la force de rien, me contentant de rester là, avec une seule envie, soudaine, puissante, renversante : être loin, ailleurs, hors de ma peau.
Venusia © :
Un passé trouble
Deux jours plus tôt : En fin d’après-midi, dans une jolie maison de la banlieue huppée de Détroit, le téléphone sonne.
Lisbeth décroche : « Allo ? ».
« Prawn* ?»
En entendant ce surnom surgit d’outre-tombe Lisbeth se fige. Son sang se glace et il lui faut quelques secondes pour retrouver ses esprits et pouvoir parler.
« C’est toi ? », dit-elle
La voix ne cherche même pas à répondre, et se contente de ce message : « Rendez-vous jeudi à 11h à l’angle de la 12ème et de Grand River Avenue, au niveau de la façade ouest du karting. Je t’y retrouverai » .
Puis les bip du téléphone retentirent. La voix avait raccroché.
Lisbeth ne savait plus si son cœur battait la chamade ou s’il s’était arrêté. Elle avait du mal à respirer. Elle se dirigea machinalement jusqu’à la cuisine, prit un verre d’eau. Ses yeux embués regardaient dans le vide. Elle dut s’asseoir sur la première chaise venue, ses jambes tremblantes ne semblaient plus être capables de la porter.
Elle ne s’était pas entendue appelée ainsi depuis si longtemps. Elle se souvient de la première fois où Joe lui avait donné ce surnom. Elle avait dix sept ans, lui dix-neuf. Ils se connaissaient depuis quelques mois et s’étaient rapprochés depuis peu. Un jour, au moment le plus inattendu, lorsqu’elle était énervée Joe s’était approché d’elle, très près, et de sa main il lui avait délicatement lissé les cheveux derrière l’oreille pour libérer son cou et venir y déposer un baiser langoureux. Elle s’était retrouvée désarçonnée, les battements de son cœur s’étaient emballés et ils s’étaient mis à tambouriner dans sa poitrine. Ses pomettes s’étaient empourprées.
Joe lui avait alors sourit avec ses yeux pétillants de malice, et il avait prononcé ces quelques mots : « My little prawn ! You’re so lovely. », tout en caressant sa joue encore rouge et chaude d’émotion.
Ce surnom était devenu un doux mot d’amour qui scellait leur complicité et qu’ils avaient gardé pour eux seuls, tel un jardin secret.
Etait-ce possible ? Etait-ce lui au téléphone? Elle n’ avait pas reconnu sa voix. Etait-il vivant ? Elle était sans nouvelles de lui depuis plus de six ans, depuis cette terrible nuit d’émeutes de juillet 1967. Dans la foule en panique, au milieu de bastonnades et de tirs, ils avaient été séparés.
Elle avait cherché à le retrouver. En vain. Elle le savait blessé, peut-être mortellement. Elle avait écumé tous les hôpitaux de la ville, et même les morgues, mais rien. Aucune trace de lui. Disparu. Elle s’était effondrée.
Pour elle aussi la vie avait basculé cette nuit là. Lui seul le savait, il avait assisté à tout. Elle se souvient de lui à terre, le regard médusé, juste avant qu’un mouvement de foule ne la bouscule et les sépare, l’emportant loin de lui malgré ses efforts pour le rejoindre.
Depuis elle avait cessé de sourire. Tout en elle s’était rigidifié pour résister au poids de la culpabilité. Elle s’était alors plongée dans ses études de droit avec une exigence et une rigeur inégalables. Elle était maintenant connue de tous au barreau, pour sa pugnacité dans les affaires d’homicides. Se donnant corps et âme pour défendre avec hargne les personnes inculpéees. Les années s’étaient écoulées et, de procès en procès, elles avaient enfouies toujours un peu plus profondément en elle ce terrible secret. Mais ce n’était qu’un leurre. Il était juste tapi. Il resurgissait maintenant :
La nuit des émeutes, dans la confusion la plus totale, elle avait tué un policier.
Sous les coups des matraques, elle ne sait plus comment elle était parvenue à saisir un pistolet. Mais elle l’avait fait. Et elle avait tiré.
Seul Joe l’avait vue.
Sans nouvelles de lui, elle n’avait pas eu le courage de se dénoncer.
Pourquoi la ramenait-il maintenant à cet endroit précis où tout avait tourné au désastre ? Elle ne savait pas mais elle en était terrifiée. Elle ne voulait pas y aller. Elle ne se sentait pas la force d’affronter son passé, celui qu’elle avait enterré jours après jours.
Cependant des flashs lui revenaient : des images d’elle et lui. Joe, le seul homme qu’elle avait aimé naturellement, celui qui la connaissait si bien, celui qui savait l’apaiser.
« Et si c’était lui ? » se disait-elle , « s’il était en vie… ».
Mais pourquoi la contactait-il de cette manière ?…
Pendant deux jours et deux nuits, éspoirs, peurs, hésitations ont tourbillonés sans relâche. Son esprit tiraillé était soumis à une course désordonnée, tel celle d’un cheval devenu fou. Elle en était exténuée.
Le jour dit, au point de rendez-vous, sans l’avoir vraiment décidé, elle était là, raide d’angoisse.
*prawn : crevette
Les textes écrits sur d’autres blogs à partir de la même photographie :
Sam : Ah ah, texte caustique très bien vu ! En quelques phrases, c’est assez fort, ma foi, de faire ressortir les traits de divers registres littéraires. Un petit côté caméléon aussi : tu pourrais écrire de tout. 😉
Mon côté classique (voire antique) me fait préférer les bougainvilliers …
@Sam: mon petit faible va pour le goncourt!.. Qu’a-t-elle vécu?…
Tara : Très intéressante réflexion ! Du coup, est-ce que l’infantilisation des êtres humains (ne fume pas, ne bois pas, ne roule pas trop vite, mange 5 fruits et légumes etc.) va de pair avec une plus grande liberté d’expression des femmes ? 😮
Voilà qui me plonge dans un abîme de réflexion. Chapeau, c’est avant tout cela, la littérature : s’interroger.
Cloud : Ouch, assez fort, ma foi, de mettre ensemble un ton badin, et de coller à une certaine réalité bien plus cruelle. Entre le polonium et les franges façon Davy Crockett, c’est le grand écart (que la miss Tatiana ne fera plus), et c’est super bien balancé.
La fin avec Kim (mouarf) m’a bien fait sourire … je doute en revanche de sa destination. 😀
Terjit : Ah l’éternelle question de l’éducation des enfants, le poids de la famille, de ses idéaux, et de l’autre côté la liberté que devrait avoir tout individu. Joli destin pour cette femme déterminée à rester elle-même. Nous n’avons ici que les côtés positifs : quel fut le prix intrinsèque à payer pour cette liberté ? 🙂
@Leiloona: comme d’habitude, je n’ai ps vu arriver la fin! Un petit écoeurement malsain… Bien joué! Et j’aime beaucoup la description de cette jeune femme de sa texte vestimentaire.
Tenue !….. (et non pas texte).
Rhhh satanée écriture intuitive!!!
A la fin, un écœurement malsain ? 😮
Oups…. Ricardo n’est donc pas le père de Yolanda….!
Je m’explique: « le garage du père »…cette dernière phrase m’a complétement basculée sur une autre piste de lecture….
Ah on ne sait jamais où nos textes emmènent les lecteurs….
Arfff ok … non c’est le père de Ricardo qui possède le karting. Le « son » en français peut induire une ambiguïté ! Vais modifier ça du coup ! 😉
Valérie : Un texte qui mélange plein de choses … à l’humour de la tenue inappropriée (nous avons eu la même 😉 ) se glisse des regrets sur le temps qui passe, mais aussi sur ce Joël avec lequel elle aurait bien aimé passé plus de temps. La narratrice ne nous le dit pas, à nous d’imaginer et de combler ce blanc, avec des indices que tu n’aurais p’tre laissés. Mais hormis la tenue inappropriée, je ne vois pas d’indices. Est-ce ce jour-là que tout a basculé ?
(Dans un texte court, les informations données servent toutes aux lecteurs, et comme ton texte se termine sur cette mélancolie, le lecteur essaie de retrouver des indices dans le texte.)
Dans ma tête rien n’a basculé, son « amour » était sans doute là inconsciemment sans qu’elle en ait réellement conscience à l’époque car sinon pourquoi avoir conservé secretement ce cliché qui n’était pas un super souvenir…
Marie : Ouch de bout en bout.
Tu décris très bien ce quotidien juste abject qui me fait halluciner, et cette mécanique vers le pire qui finalement s’enchaîne comme les enfants … Je ne comprends pas trop ce personnage, d’ailleurs. Pourquoi s’infliger cette torture (quel autre mot ?) durant 10 ans ?
Du coup, la fin, c’est le pompon, non ? Un peu Cosette puissance mille, cette femme …
Leiloona: Tu as raison c’est un personnage difficile à cerner, mais sa faiblesse et son ambiguité me paraissaient justement humaines: si les décisions étaient si faciles à prendre, la problématique des femmes battues serait réglée… A mon sens, ce n’est pas elle qui s’inflige une torture… En revanche j’ai conscience que la décision de partir arrive de façon probablement trop brutale pour être crédible.
Quant au fait que l’autre homme de sa vie ne vienne pas le jour J, je souhaitais renvoyer à l’idée que cette femme n’a jamais eu la possibilité du discernement pour s’entourer des bonnes personnes. Une certaine cohérence, j’espère, et tout au moins l’évocation de vies réelles dont j’ai pu être le témoin…
Nady : Tu décortiques pas mal la photo à ce que je vois ! 😛 Tu emploies même le mot « analyse » : et si tu lâchais prise pour écrire ? 🙂
oui oui il y a le mot « analyse » à 2 reprises ou plus de mémoire. ça fait du bien parfois de se poser et observer dans les moindres détails autour de soi, non ? perso, ça me procure beaucoup de plaisir 😉
Ton texte est agréable à la lecture et la chute divine et appelle même une suite pour avoir les pensées de Yolanda 😉
Ah oui, tiens, les pensées de Yolanda ! Pourquoi pas ! 😉
Fabrice : Bienvenue dans l’atelier ! 🙂
Alors c’est marrant que cette photo ait donné plein de textes emprunt à une certaine mélancolie … Est-ce la position figée de cette femme ? Le cadrage ? En tout cas, cela revient énormément ce matin. Marrant.
Vénusia : Eh bien, dis-moi, quel suspens ! Un petit côté policier qui a accentué par le prénom Lisbeth (Salander) 😉 Mais du coup, je ne comprends pas du tout la démarche de cet homme, puisque d’un côté nous avons cet amour, ce secret, puis cette séparation, et 6 ans plus tard un rappel ? Pourquoi attendre si longtemps ? Pourquoi être resté « disparu » et revenir ainsi ? Est-ce vraiment cohérent qu’il appelle autant de temps après ? Et surtout pour quelles raisons ?
Ah oui, que de questions! En fait il y a une suite mais je crois qu’elle prendrait encore plusieurs pages…
C’est ainsi que certains participants de l’atelier ont écrit un roman, tu sais ? 😉
@Tara: retour sur une époque. Ce parallèle entre la structure de la photo et la façon de voir le monde, avec cet angle de vue final, est original.
Merci Venusia !
@Alexandra : j’aime beaucoup, le côtécomique de lafin surtout.
Merci ! 🙂
@Sam : 4 styles bien marqués. Le dernier fait un peu flipper pour notre génération d’ados balotés et incompris. D’un côté on leur offre beaucoup, d’un autre on les oublie et ils se perdent…
@Tara : un parallèle intéressant.
@Cloud : tout y est! Bravo. Peut ėtre le scénario d’un prochain film d’action…
@Terjit : une saga familiale qui pourrait donner naissance à un vrai roman, non?
@Marie : une tension palpable tout du long. Je m’interroge quand mėme sur la fin : le jet? Son mari? Si oui, la fin des ennuies n’est pas pour maintenant.
@Valérie: c’est sûr, les ennuis vont continuer! Je me demande même si je ne vais pas développer cette histoire…
@Nady : une analyse interessante. Il est vrai qu’associer la beauté et la laideur est en vogue, comme avec ces magnifiques photos montrant les déchets dans la mer….
en effet, je m’étais faite cette réflexion il y a quelques mois dans un magasin en entendant la réflexion d’une mère à sa fille trentenaire cherchant un manteau ; ils étaient tous aussi moches les uns que les autres, un esprit deschiens encore plus laid et la mère se demandait comment la tendance était arriver de porter d’aussi vilains sacs poubelles multicolores en plein hiver… et du coup j’ai regardé et tous les manteaux se ressemblaient… lol Les déchets dans la mer ? je me suis faite prendre sur les réseaux sociaux. C’est vrai que les photos sont sublimes et j’ai le souvenir de ce sac poubelle qu’on voit comme un iceberg sur un bout de la photo et en la remontant on se rend compte que c’est un sac en plastique. Campagne choc très très forte !
Ton texte raconte une belle histoire de souvenir. Je reste sur ma faim avec ta chute inattendue et tendre. J’ose espérer qu’elle ait dit à Joël ce qu’elle ressentait pour lui à l’époque pour que ce ne soit pas un regret aujourd’hui 😉
Merci ]à toi. Non pas sûrd qu’elle ait dit quoi que ce soit à Joël mais pas de regret pour autant je crois. Un amour platonique
@Fabrice : belle description des ressentis de cette femme dévouée qui s’oublie au nom de l’amour…triste mais tellement vrai, surtout il y a quelques décennies.
@Venusia : tu nous laisses sur notre fin…on veut savoir pourquoi ce retour si tardif… Dans quel but?
Je vais m’atteler à écrire la suite 🙂
@Terjit: Ah, le poids des traditions familiales. Elle a réussi à s’en dégager…. mais au prix d’une séparation radicale.
@Cloud: J’ai adoré! On plonge tout de suite dans l’histoire. Le rythme est enlevé, on se croirait dans un James Bond et en plus les petites intrigues géopoltiques nous font sourire. Bravo!
@ Leiloona : Ricardo a des dons de photographe. S’il trouve un bon coach, même au prix de quelques contraintes, il pourrait réussir dans le métier et emmener Yolanda en voyage pendant que d’autres couples peindraient le mur du karting.
Oh mais c’est bien sûr ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! Oui, espérons qu’un coach le fasse sortir de sa coquille. Un Pygamlion est demandé à l’accueil ! 😀 (Je ne peux que souhaiter le meilleur à Yolanda et Ricardo ! 😉 )
@Valérie: Le temps qui passe, quelque chose se fanne. Je ne m’attendais pas aux dernières lignes. Elles tranchent avec le reste du texte, et on a peu d’information sur Joël mais ça donne une impression de sentiments retenus tout au long de la vie de cette femme.
@ Sam : J’aime tes quatre Martine. Les mots « félicité » et « billet » sonnent bon le XIXe siècle. Le second texte me rappelle Godard ou Sagan. Le troisième me fait hésiter à appeler mon propriétaire en cas de fuite. La quatrième démontre le peu d’élasticité du cordon ombilical.
@Marie: Le texte met bien en place le quotidien qui happe cette femme, celui dont elle ne peut se séparer même si ses désirs sont ailleurs et idéalisés. On a l »impression qu’elle ne pourra pas échaper à son destin, qu’elle ne pourrait que se fourvoyer dans ses choix amoureux.
@Venusia: C’est exactement ça!
@Nady: une manière inattendue d’aborder cet atelier écriture. Je me demandais où tu allais nous emmener. Et ça m’a plu, avec en plus exercice de style qui fait référence à un précédent atelier.
En tous les cas une critique de la société joliement mise en mots.
tu parles de quel exercice de style ? Le mot « oxymore » ? j’aime en effet en ce moment observer la société et sans faire exprès mes lectures et sorties théâtre sont aussi orientées dans cet optique d’observation afin de mieux comprendre notre monde et être par là même le changement que je veux voir s’instaurer 😉
Ton texte appelle forcément une suite. Le style est super agréable et fluide, le suspens à son comble, j’ai follement envie de connaître la suite…. Alors c’est lui ? Pourquoi cette disparition ? et si c’est lui, après ces retrouvailles, s’aiment ils toujours autant après 6 ans 😉 à ton clavier 😉
@ Terjit : Tu as décrit fort bien le contexte et le poids sacro-saint de la tradition aristocratique. Quant à la fin, on peut penser que mai 68 est passé par là, avec sa remise en cause de l’autorité et la solidarité indispensable qui accompagne les rebelles.
@ Valérie : C’est bon aussi d’accompagner sa vie de rêves secrets non réalisés auxquels on accorde avec indulgence un arrêt sur l’image. Et ça ne gâche en rien le plaisir du présent.
Tout à fait d’accord. Merci pour ton retour.
@Leiloona, une scène douce amère. La touche d’humour vient arrondir les angles saillants d’un certain drame humain. Le mot Chili est lâché et notre imagination s’ouvre plus avant entre les lignes. Tout ce qui n’est pas dit. L’horizon est bouché, mais Yolanda offre un contraste, toute en lumière, à l’absence de perspectives d’une vie meilleure. Sa présence a quelque chose d’incongru, sa beauté et sa quasi-perfection détonent avec les manières un peu rudes de Ricardo.
Fabrice : J’aime bien que tu dises « tout ce qui n’est pas dit », c’est mon travail du moment, la suggestion. Chic ! 🙂
Rude, Ricardo ? Je dirai plutôt maladroit, car ses pensées montrent bien l’attachement et le désir qu’il a pour elle … Mais au lecteur de percevoir ce qu’il souhaite voir. 🙂
J’aime bien travailler les contrastes en douceur, c’est mon côté sfumato, like da Vinci. 😛
@Sam, quatre approches de style bien troussé. Martine 1, une jeune vierge dans l’attente de son bel amour, idéalisé, avec un grand A, sur un air de Chopin. Martine 2, une femme brisée, sans plus d’illusion, dans l’attente réflexe d’un autre amour dont elle sait qu’il ne lui offrira aucune réparation. Martine 3, une femme divorcée soudain libérée des carcans de sa vie d’avant, dans l’attente de chaque seconde à venir, de chaque minute à prendre à bras-le-corps. Martine 4, une jeune femme en deuil, porteuse d’un fardeau, une marque en elle, dans l’attente d’un amoureux, dont on devine qu’il ne viendra pas, dans l’attente d’un autre départ vers d’autres amours qui, à leur tour, se déroberont.
@Cloud, j’espère que Tatiana n’est que blessée et que ce n’est pas James B. qui l’a balancée.
@valérie, de beaux sentiments affleurent dans les souvenirs de cette vieille femme se penchant sur une photo, se penchant sur sa vie. Le coeur de ton texte repose sur cette image lumineuse : « ma petite maman dans son fauteuil en train de crocheter ma mini cape » et de ces quelques phrases à propos de cette mère cousant pour elle des robes avec le fil solide de l’amour. Des regrets tout de même, semble-t-il, à propos de Joël, mais on sait qu’elle a aimé son mari et qu’on ne peut regretter ses enfants.
Merci pour ton retour. Des regrets je ne pense pas.elle a été heureuse avec son mari et leurs enfants. Elle se remémore cet amour secret de jeunesse, ses belles années où elle séduisait…mais pas de regret.
@ Marie : C’est un texte bien fait mais dur. On n’en voit pas bien l’issue. Ce qui rassure, c’est le sursaut de se pomponner pour quelqu’un d’autre. Même si ce n’est pas encore le bon, on peut espérer qu’elle réitère pour un autre plus gratifiant.
@Cloud: oui, je réalise que mes propositions ne sont pas très joyeuses… je vais tenter autre chose la prochaine fois!
@ Nady : Analyse intéressante de l’image. Elle est à l’image du monde. La photo est objective : on ne peut pas lui reprocher de mêler le laid et le beau. Au delà de l’oxymore du « good bad taste », c’est le dualisme qui accompagne toute vie que tu décris se bien.
Penses tu vraiment que la photo soit objective ? Car derrière ce cliché il y a bien la photographe qui a voulu pour des raisons qui lui sont propres mêler le beau et le laid non ? perso je pense plus à un effet de mode qui fait vendre en ce moment mais peut être me trompe je 😉 allez, ça nous fait un sujet de discussion dans notre prochain bar à vin : les pensées des photographes lors de la prise d’un cliché 😉 Un ami me disait récemment que c’est le coeur derrière le doigt qui appuie sur le bouton qui prend la décision du cliché, c’est joliment dit je trouve 😉
J’ai beaucoup ri en lisant ton texte Claude. Pas spécialement fan des James Bond mais j’imagine aisément ce qui attire ce Monsieur, j’ai presque failli pleurer quand Tatiana s’est effondrée… rooooo
@Leiloona: oh que c’est coquin! Sinon, moi non plus je n’ai pas vu arriver la fin.
@Sam: c’est vrai qu’on peut envisager l’histoire de cette femme de différentes façons…
@Tara: retour intéressant sur le passé.
@Cloud: James B. prend sa retraite? Mais que va devenir sa Majesté?!
@Terjit: il faut parfois savoir partir et tout quitter. Cependant, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de Marie-Adélaïde qui choisissent cette option…
Hé hé, oui, un petit air coquin : c’est le printemps, non ? 😀
@ Fabrice : Bienvenue dans cet atelier. Oui, plein de spleen dans ton texte. Une forme de résignation de ton personnage qui, elle aussi, entretient des rêves non réalisés. Tu le décris bien. Merci.
@Sam : Belle déclinaison de l’écriture au fil du temps, mais Martine s’appellerait elle encore Martine?
@Terjit : Un personnage exceptionnel que cette femme qui sait autant s’affranchir de son éducation
@Valérie : J’aime le regard de cette femme sur cette photo illustrant sa jeunesse
@Marie : la chute est bien triste…
@L’atelier sous les feuilles: oui, j’en ai bien conscience… Mes doigts m’entraînent vers cela pour l’instant: écrire la condition humaine dans ses aspects les plus désespérants. Une période qui se terminera bien un jour! 😉
@Venusia: Une suite est prévue?
J’ai des idées, il me faudrait du temps…
@ Venusia : Je serais ton héroïne, je me méfierais. Etre contacté six ans après par le seul témoin du meurtre de policier… hummm… On veut la suite !!!!!!! Merci.
🙂 Merci
A K : J’ai remarqué aussi la moue boudeuse, genre « grouille-toi, j’nai pas que ça à faire ! »
Ah ah ! Et pourtant, je pense que cette belle fait tout pour qu’on la regarde tout de même ! 😉
Sam : Les albums de Martine défilent sans jamais se ressembler, seul Julien fait le taquin, belle idée d’écriture. Honnêtement je n’avais encore jamais lu d’album de Martine , c’est la première fois, faut un début à tout paraît-il …
Tara : L’évolution n’est pas toujours synonyme de liberté, quoique …
Cloud : Excellent Claude ! J’adore ce mélange de réalités et de fictions, d’infos réelles et de séquences de films, merveilleux mélange digne d’un bon film d’animation. Ecrit bien mené, un point c’est tout. A part une douce vie auprès de la belle Kim, James B ne va beaucoup rêver dans ce pays, mais il a plus d’un tour dans son sac, nous le savons tous très bien.
Terjit : Je me suis laissée embarquer au coeur de cette saga familiale grinçante, et j’ai apprécié le goût de la douceur de la liberté, juste à la fin, ouf !
Valérie : Joli retour vers une belle jeunesse pour cette femme âgée qui n’a rien perdu de son tempérament de feu.
Merci beaucoup.
Marie : C’est prenant ce récit d’une famille pulvérisée par la violence conjugale, mais que fait Dale, vient-il ou pas ? C’est une fin à la Chabrol.
@janickmm: C’est un bien joli compliment, une fin à la Chabrol, merci, mais je n’en mérite pas tant! Pour savoir si Dale finit par atterrir, il faut que je m’attelle à la suite, et ça me tente bien!
Nady : Analyse intéressante et détaillée de ce cliché, qui m’a confortablement scotchée au creux du fauteuil à tes côtés, et je t’aurai glissé à l’oreille au cours du défilé, Quel mauvais goût ! Je suis bien d’accord, sommes-nous devenus des épouvantails ?
hihihi comme je l’expliquais plus haut, je m’étais faite cette réflexion il y a quelques mois dans un magasin en entendant la réflexion d’une mère à sa fille trentenaire cherchant un manteau ; ils étaient tous aussi moches les uns que les autres, un esprit deschiens encore plus laid et la mère se demandait comment la tendance était arriver de porter d’aussi vilains sacs poubelles multicolores en plein hiver… et du coup j’ai regardé et tous les manteaux se ressemblaient… la collection hiver 2017/2018 en prêt à porter manteaux laissait vraiment à désirer 😉 Allez, au prochain défilé je t’envoie un carton 😉 je file aux blogs en attendant 😉
Il me plairait beaucoup d’assister à un beau défilé de couture…
Je penserai aussi à toi les prochaines fois où j’aurais plusieurs cartons d’invitation ; -) j’en ai organisé dans le passé, et ne peux m’empêcher d’imaginer parfois les coulisses, ce qui fait que j’ai moins la sensation de magie sauf scénographie exceptionnelle et là le coup des drônes ma scotchée 😉
Fabrice : C’est brillant, agréable à lire, avec une jolie fin, on espère presque une suite. J’avoue tout de même que pouvoir ranger ces chaussettes par ordre chromatique est synonyme de beaucoup de temps libre.
Vénusia : C’est intriguant, bien ficelé, j’ai hâte, à lundi prochain, pour lire la suite « au prochain épisode » .
merci, ça m’encourage… je ne sais pas encore quand est-ce que je vais pouvoir finaliser la suite mais je m’y mets! 🙂
@Leiloona : je ne suis jamais allé à Valparaiso mais ça donne envie :-). Elle est belle Yolanda, elle est libre, elle sait se faire désirer et elle n’est jamais comme on l’attend : quel veinard ce Ricardo !
Moi non plus, mais les photos #mamamiaaa !
J’aime beaucoup ce que tu as perçu du personnage de Yolanda. Merci.
@Sam : difficile de faire un choix, mais est-il important d’en faire un ? Je ne suis pas certain. Chaque texte à sa propre force, son style différent, c’est l’originalité de ton approche.
@Tara : c’est vrai que les progrès sont colossaux depuis les années 60, surtout pour les femmes même s’il reste encore du chemin… Mais cette part de liberté, d’insouciance, devait-elle vraiment s’éteindre pour en arriver là ? Peut-être… même si c’est regrettable d’être maintenant dans une société « zero risque »… Un peu nostalgique après la lecture de ton texte, même si les 60′ ne sont qu’un fantasme pour moi.
Provoquer une émotion chez le lecteur est encourageant ! Merci.
@Cloud : belle référence à l’actualité, il y a même « ce pays de rêve »…
@Valerie : poignant, tout simplement. Merci pour ce petit moment.
Merci beaucoup.
@Marie : la liberté est toujours dure à acquérir et coute cher…
@Terjit: c’est bien l’idée ici…
@Alexandra : Malgré les regrets de ton personnage, on ressent tout l’amour qu’il éprouve pour Yolanda… J’aime la pointe d’humour de la chute.
Désolée : je viens juste de poster mon texte…Je suis un peu désordonnée en ce moment 😉
Jos : Yes, je me suis dit que tu étais partie dans le Sud avec ce long wk ! 😉
Sinon, oui, ils sont amoureux, ces deux-là ! 🙂
@Sam : 4 belles interprétations pour la même photo : Bravo pour l’inspiration !
@Tara : Une façon agréable et originale de nous pousser à la réflexion…
Merci pour ce commentaire, cela m’encourage.
@Cloud : Un texte aux allures de film, avec des clins d’œil à l’actualité et toujours cette petite pointe d’humour. Bravo Cloud !
@Terjit : Le droit d’être différent et de penser différemment peut se payer très cher dans certaines familles… Marie-Adélaïde est aussi courageuse que ses parents sont horribles. Belle description du contexte et des personnages !
@Valérie : Un doux retour sur le passé, tout en suggestion… C’est très agréable à lire !
Merci beaucoup. Je file lire les blogs.
@Marie : Une belle description d’une vie subie… Dommage que Paula Jean soit partie pour un autre qui manifestement ne valait pas mieux que le premier. Mais pourquoi donc une femme trouve-t-elle plus facilement le courage de partir si c’est pour ou avec un autre homme ? A-t-elle nécessairement besoin d’un amant pour tout quitter ? Je m’interroge
@Josplume: Totalement d’accord! Il me semble qu’elle n’a pas vraiment les armes pour obtenir son indépendance, elle ne les a jamais eues: son père a été le premier à lui refuser la possibilité du choix, un acte fondateur de sa dépendance.
@Nady : Un résumé complet pour une photo décortiquée : une façon nouvelle et intéressante d’aborder l’atelier. Quant à la notion d’esthétisme, c’est vrai que l’on peut se poser des questions. Mais j’imagine que nos arrières grands-parents étaient tout aussi dubitatifs quand les jeunes femmes ont commencé à porter des pantalons (je pense qu’ils devaient trouver cela très laid) où quand les jeunes couples se sont mis à meubler leurs intérieurs de façon moderne… 😉
😉
@Fabrice : Un texte qui colle parfaitement à la photo et qui décrit une époque pas si lointaine où l’avis et les envies des femmes n’avaient pas grand poids… On comprend que Maria n’ait pas eu envie de sourire, pourtant on constate qu’elle joue parfaitement ce rôle qui ne lui plait pas mais qu’elle n’a pas encore le courage de refuser. Une histoire bien vue et bien amenée !
@Venusia : Le passé trouble de ton personnage est bien planté et donne envie d’en savoir plus…
merci
@Fabrice: Comment peut-on si facilement s’enfermer dans un mode de vie qui ne nous convient pas, et dont on n’e peut s’extraire. Je trouve qu’il ya quelque chose de cet ordre, qui transparaît dans le quotidien de cette femme.
@Venusia, je ne peux pas me mettre pleinement dans la peau d’une femme telle que mon personnage, mais il me semble que cet état de fait a été le destin et le lot de millions de femmes à une certaine époque.
Je trouve que tu y étais vraiment dans la peau de cette fermme et que ton texte traduisait bien la complexité de la vie et ses contrastes (désirs vs réalité)
@josplume: C’est une pirouette qui ne manque pas de style! acrostiche original 😉
Merci Venusia d’être passée me lire
@La plume et la page: C’est un beau texte. poignant. rien à redire.
La robe écossaise 😉 a surgi d’ailleurs mais cela n’enlève rien à la qualité du texte.
@Fabrice : welcome on Board ! Dis moi,ton personnage féminin est d’un autre temps rassure moi ? Aujourd’hui elle travaillerait, n’aurait pas besoin d’attendre le retour de l’Homme de la chasse, aurait un lave vaisselle et serait allée au ciné même seule ou avec un ou des ami(e)s pendant qu’il s’éclaterait au karting et c’est avec bonheur que ces 2 là se retrouveraient le soir pour un dîner au restaurant ou devant la télé non ? Les larmes derrière ses lunettes de soleil m’ont fait réagir et j’avais envie de la secouer à ce moment de l’histoire ; -). Bravo de déclencher autant d’émotions à travers ton écrit !
@Marie : un texte fort et un peu dur à la lecture pour moi sur le début tellement je ne comprends pas les motivations de ton personnage féminin à rester avec cet homme en procreant 4 fois en plus…. C’est horrible mais difficile d’en être autrement avant…La conclusion m’a été plus sereine. Ton style est captivant.
@Nady: Merci pour ton commentaire, je comprends la difficulté à supporter ce personnage qui nous paraît faible et subissant sa vie. Disons que je n’ai pas fait dans la dentelle… cela manque certainement de subtilité!
@la plume et la page : Un texte poignant.c’est très bien écrit.bravo
@Sam : Avec toutes ces Martine, je m’attendais au moins à voir Patapouf le chien ! :-D. J’ai adoré le passage à la Legardinier (ne serait-ce pas d’ailleurs un pastiche du début de « Demain j’arrête » ? Livre qui m’a tout de suite donné envie… d’arrêter Legardinier d’ailleurs 😉 )