Laissez-moi vous parler de Richard – Ecriture

par | 1 Avr 2019 | Atelier d’écriture | 112 commentaires

Le Mexicain Jaune :

Parmi les innombrables facettes de l’esprit humain, il y en a une qui m’a toujours fasciné. Dans l’éternel débat entre le bien et le mal, entre la laid et le magnifique j’ai toujours trouvé surprenant le rôle prépondérant que jouait la dignité.

Si je me souviens bien, cette photo prise en 2015 montre Richard quelques jours à peine avant l’affaire qui nous préoccupe aujourd’hui. Tout au plus une semaine si j’en crois sa tenue vestimentaire et ses écouteurs répétant inlassablement les consignes.

Enfant, j’avais une vision très british de la dignité. La majordome de mon oncle du Sussex était un vieux monsieur courbé qui s’efforçait de maintenir une verticalité nécessaire à sa tâche. « Toujours très digne », répétait mon père quand nous quittions le manoir.

Il se peut qu’à cet âge-là, ma perception fut tronquée et imparfaitement complétée par des interprétations enfantines, mais je crois me souvenir très clairement du regard que me portait ce monsieur, le même que Richard sur cette photo. Un regard qui commandait le respect à autrui. Bien avant que je ne comprenne les codes sociaux implicites de la civilisation britannique, ce majordome était pour moi l’égal de mon oncle ou de mon père.

Ce n’est que des mois plus tard, alors qu’il comparaissait devant les juges pour le crime que l’on connait que Richard s’est levé et a cité ces vers de Lamartine « Qu’est-ce donc que mourir ? Briser ce nœud infâme, Cet adultère hymen de la terre avec l’âme ». Parmi ses accusateurs, peu connaissaient ce poème relatant la mort de Socrate. Richard s’est rassis, digne, face à l’incompréhension du tribunal et sous les sifflements, ces crachats sonores qui l’assaillaient.

La beauté peut-elle émerger des bas-fonds ? Quand je repense au procès, je me plais à imaginer une plaidoirie où tous les participants auraient la même dignité que Richard. La justice serait-elle mieux servie ? Je ne peux répondre à cette question. Mais l’Homme, dans tout ce qu’il a de plus noble et de plus élevé, gagnerait en crédibilité et en intelligence. Vous me demandez, madame K,  ce qui distingue l’Homme de l’animal ? Ce n’est pas le rire, ni la position debout, ni l’usage d’outils. C’est bien la conscience de notre valeur qui rend, aux pauvres primates que nous sommes, leur dignité. 

Comme promis, je vous laisse cette photo. J’espère qu’elle vous aidera à vous souvenir de Richard, tel qu’il était, en héros grec, en majordome anglais ou en disciple de Kant ; en somme, comme une fin en soi.

Mes hommages, chère K.


Cloud

Métro parisien. Ligne 12. 8h15.

Au-dessus de moi un panneau horizontal attire mon regard :

« RATP. Le printemps des poètes. »

« O temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !

Suspendez votre cours :

Laissez- nous savourer ces rapides délices

Des plus beaux de nos jours !»

« A de Lamartine (1790-1869) »

Facile à écrire quand on est poète à roucouler tranquillement sur le lac du Bourget, blotti contre l’épaule d’Elvire.

Dans le métro, c’est quand même autre chose.

Compressé contre des gens inconnus, le nez ankylosé par des effluves de chemises inchangées depuis une huitaine, et les oreilles agressées par le grésillement des écouteurs, je n’ai pas l’âme à écrire des vers. D’ailleurs, à voir les traits tirés des visages las, accentués par l’éclairage blafard, je doute que quiconque ici ait l’humeur à taquiner l’alexandrin.

Une voix synthétique annonce la station suivante. Je me risque : « Vous descendez à la prochaine ? ». Le jeune devant moi, le blouson de marque et la casquette à l’envers, me regarde, détache son casque d’une oreille. Je réitère ma demande. Il se dirige alors promptement vers la sortie, les doigts décrivant des moulinets. Il improvise à haute voix, un large sourire aux lèvres :

Je sors à Botzaris
Retrouver Anaïs,
J’y replierai mes ailes
Pour lui rester fidèle.
Si je change à Pigalle
C’est pour trouver des fleurs
Et taguer de pétales
Les murmures de son cœur.

C’est indéniablement le Printemps des Poètes à la RATP…


Anne-Marie

Hommage à Robert D.

Mon départ approchait, j’allais ainsi tourner une page sur mon vécu de parisienne.

J’ai aimé Paris, j’aime Paris. Mes rêves d’enfant et d’adolescente se déroulaient toujours dans cette ville de mille attraits. Au fil du temps, ma fascination pour la capitale demeure intacte.

Avant de m’envoler vers d’autres horizons, j’avais décidé de mettre à profit cette dernière semaine pour arpenter une dernière fois le pavé parisien et les arcanes de cette ville. Mes sentiments oscillaient entre nostalgie et désir d’aller de l’avant en m’arrachant à mon enracinement d’insatiable parisienne.

En photographe amateur, le nez en l’air, je capturais des images au hasard de mes déambulations. Depuis Robert Doisneau, le droit à l’image en a pris un « sérieux  coup ». Quoique… ? A l’air des smartphones, des réseaux sociaux, nous sommes abreuvés de visuels. La vidéo, la photographie prend le pas parfois sur l’écrit. Mais, que serait l’image sans les mots ? Il y a quelques mois, j’ai fait l’acquisition d’un appareil photo de petit format pour réaliser en toute discrétion quelques clichés au hasard de mes « bagnaudages ». Je ressens un réel bonheur à immortaliser en un quart de seconde l’éphémère d’un instant.

Mon grand jeu résidait à scénariser ce que j’entrevoyais. Là, une ombre, silhouette de femme à sa fenêtre, téléphone vissé à l’oreille et, ce faisant, j’imaginais tout un dialogue. 

Bien que je déteste emprunter le Métropolitain, il demeure incontournable pour traverser Paris d’Ouest en Est et du Sud au Nord. Ce jour-là, je me fis violence et descendis dans les entrailles de la terre pour m’engouffrer dans une rame. Les portes s’ouvrirent sans que je fasse un pas. Un grand à moustache dégingandé, oreillettes fichées dans ses oreilles se tenait devant les portes. Je saisis mon appareil « pocket » et l’ajustait à mon œil. Instantanément, j’eus l’envie irrépressible de capturer ce visage. Au milieu de ces gens serrés les uns contre les autres, cet homme se distinguait. Son regard était à la fois perdu, interrogatif, avec une légère lueur d’amusement. Quelle musique écoutait-il ? Brahms, Mozart, du Jazz, du Rapp ou se familiarisait-il avec une langue étrangère. Les portes se refermèrent. Je pris le métro suivant. Mais, voilà, cette histoire somme toute très banale et qui ne peut intéresser nul autre que moi, vous en conviendrez aisément ne s’arrêta pas sur la fermeture automatique des portes.

Tout à fait inopinément, j’ai croisé à nouveau mon escogriffe à la moustache sur un quai. Il s’approcha et m’interrogea avec la courtoisie digne d’un anglais sur mes intentions photographiques.  Très naturellement, je dévoilais à cet inconnu mon admiration pour l’œuvre de Robert Doisneau et l’intérêt de se faire le témoin d’une époque à travers la photographie de rue. Je lui appris qu’un premier avril cet artiste éminent avait quitté le monde des vivants. Chaque jour, appareil en bandoulière, des photographes « en herbe » ne se lassent pas, avec jubilation, d’engranger le souvenir de tous ces moments de vie et d’en préserver leur rareté.

Nous continuâmes ainsi à disserter de concert. Nous remontâmes à la surface pour nous installer à la terrasse d’un café bien parisien. Nous partageâmes quelques-uns de nos goûts pour la musique, son mentor : « John Coltrane ». C’est avec des vibratos de saxophone plein la tête que je le quittais. Cette  brève rencontre tout à fait fortuite enchanta ma journée. Nous nous revîmes mais le charme de notre première rencontre s’était dissipé. Le bonheur est fait d’instants, ne les laissons pas filer.


Iza

Arlo monta dans le wagon bondé (il se demandait pourquoi les gens décidément travaillaient tous systématiquement le matin alors qu’on était passé à une semaine de quinze heures de travail hebdomadaire…la force de l’habitude sans doute), la tête dans le brouillard voire ailleurs. Machinalement et pour faire genre « je ne fais pas comme les autres », il lança un regard désabusé sur le côté et… « ça y est, encore un ». Il fixa l’homme sur le quai… le tryclope comme il les appelait. Une créature vêtue d’un imper noir, à la silhouette longiligne, de grosses lunettes d’aviateur rondes et sombres qui noyaient son visage et un étrange rectangle lui surmontant la tête. Le Nosferatu 2.0 semblait le fixer et Arlo se mit à ressentir comme de la glace couler le long de son dos. Car ce n’était pas la première fois. Juste avant que les portes ne se ferment, il interpella son voisin : « Vous l’avez vu ? Qui ça ? Ben cet homme en noir ? » L’autre le regarda comme s’il était fou. Même si ce terme n’existait plus.

Car dans la nouvelle société, tous étaient traités avec bienveillance et ce qui auparavant était considéré comme des tares (homosexualité, couleur de peau, troubles psychiques…) était désormais reconnu, accepté et intégré. Chacun bénéficiait d’un emploi stable et rémunéré au même montant. L’ouvrier gagnait comme le médecin. Ceux qui recevaient des plus-values (artistes, chefs d’entreprise) reversaient le tout dans un genre de pot commun destiné aux grand travaux ou aux urgences. Tous étaient soignés, quel que soit le coût des soins. Plus de prisons car plus de crimes, tous possédant en équivalence les mêmes biens, le mariage avait été banni. La pollution diminuait grandement puisque finie la société de consommation, finis l’élevage et l’industrialisation forcenés et de plus une natalité en baisse. Pour les décisions politiques, des comités locaux composés de volontaires spécialisés se réunissaient, faisaient remonter leurs décisions au niveau régional, etc… Enfin les GENS gouvernaient. Donc tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Arlo sortit du bureau à 13 h et tomba nez à nez avec un tryclope qui le fixa et le suivit. Le rectangle qu’il avait au dessus de la tête lui évoqua des souvenirs. Mais il ne put trop y réfléchir car il vit un… deux… trois… autres tryclopes dans la rue. Et le pire c’est qu’il semblait le seul à les remarquer. Arlo fonça chez lui et intrigué par ce qui lui était revenu en mémoire, il commença à faire des recherches sur le net. Et là, il trouva… le rectangle était ce qu’on appelait une GoPr… et l’écran de son ordinateur devint noir.

-Encore un qui les a vus…

-Encore ?

-Oui…Il en reste donc qui ne croient pas dans le nouveau système élaboré par le Leader.

-Que veulent-ils de plus ? Ils ont tout.

-Il faut croire que ce n’est pas encore assez…

Merci à Aymeric Caron pour l’inspiration des idées utopistes


Caroline

La ligne 1:

– C’était une journée ordinaire. Comme tous les lundis je m’engouffrais dans le métro station Gare Lille Flandres . J’étais comme toutes les personnes autour de moi, marchant d’un pas rapide, les yeux rivés sur mon téléphone ou sur le sol. Personne ne me remarquait et cela me convenait parfaitement. J’étais satisfait de me fondre complètement dans la masse. J’avoue que j’aurais bien aimé qu’une personne me remarque : la petite vendeuse du  Café Croissant  . Elle s’appelait Julie. Toutes les semaines je me disais que j’allais l’aborder mais tout ce qui sortait de ma bouche c’était « un petit pain et un expresso s’il vous plaît » Ce matin ce fut la même chose .Après avoir avalé mon pain au chocolat et bu mon café je me décidais à me diriger vers la ligne 1 et c’est à cet instant que tout est arrivé. Si je ne l’avait pas vécu je n’aurai jamais cru un tel événement possible . J’avançais, donc, vers la ligne 1 quand un homme me heurta. Cette bousculade aurait pu être anodine si pour moi le temps ne s’était pas arrêté à ce moment là. Le monde se para de noir et de blanc,les gens autour de moi continuaient d’avancer comme si ils n’avaient ps conscience de ce qui se passait. Je voulu arrêter une personne afin de comprendre ce qu’il se passait. J’en accostait une au hasard mais elle n’eût aucune réaction . Je me mit à parler plus fort, toujours rien. N’aimant pas me f aire ignorer et sentant la peur monter je lui saisit le bras. Ma main traversa alors littéralement son bras. Le vertige me prit . Je pensais que ce la ne pouvait être pire mais je me trompait…

– Eh, oh c’est bon mec,on la connaît ton histoire. Tu pensais que cela ne pouvait être pire mais c’est à ce moment que tu t’es vu. Enfin, tu a vu un jumeau, un clone ou je ne sais quoi d’autre. Ton double était aussi en noir et blanc, son manteau était tâché de sang. Alors tu t’es suivi jusqu’au …

– Et je me suis suivi, jusqu’au métro où je me suis vu monté dans la rame et là…

– Là, trou noir. Tu ne sais plus ce qu’il s’est passé après cela. Ben,je vais te le dire moi .Ensuite,tu t ‘es réveillé dans un hôpital menotté à un lit. Puis, il y a eu ton procès auquel tu n’as rien capté et tu t’es retrouvé ici avec nus mon gars. Si je peux me permettre on en peut plus de cette histoire d’amnésie. Ce jour-là tu as pété un câble, après le énième refus de la nana du  Café Croissant  …

– Stop,on s’arrête là Hector !

– Quoi? Ben non,docteur,il faut bien lui dire à ce petit gars ce qui est arrivé.

– J’ai dit stop, on arrête là. La séance est de toute façon terminée. La prochaine fois,on évoquera l’histoire de notre nouvel arrivant : Georges. À jeudi messieurs.

La plupart des patients regagnèrent leurs chambres ou la salle commune. Seul Luc était resté assis sur sa chaise essayant de se rappeler ce qui avait bien pu se passer avec Julie. Pourquoi Hector en savait-il autant ? De quel procès parlait-il ? Luc ne se souvenait pas avoir assisté à un procès,encore moins le sien. D’ailleurs,il n’avait jamais rien fait de répréhensible, Hector devait se tromper. À moins que… Ça y est, Luc se souvenait enfin ! C’était une journée ordinaire…


Nady

Il parait que l’amour dure 3 ans. Vous y croyez vous ?

Flashback… Même jour, même heure, même lieu, il y a 3 petites années. Ils se quittaient sur ce même quai après s’être rencontrés pour la première fois en vrai après 2 semaines d’échanges virtuels.

Il était pressé de la découvrir, de la toucher, elle s’était apprêtée pour ce rendez-vous et avait hâte de discuter de vive voix. Ils s’étaient appelés sur les derniers jours mais échanger pour de vrai avait une toute autre dimension. Le jour était donc arrivé ; ils s’étaient retrouvés dans un charmant petit bistrot de la capitale, non loin de cette station de métro à la fourche de leurs 2 directions. Le café s’est prolongé jusqu’à l’apéro, puis le dîner fut une évidence tellement ils avaient de choses à se raconter, un bref résumé de leur passé, leurs projets et tout le monde à refaire dans une belle synchronicité.

Leur histoire a ensuite commencé le jour d’après où il s’échangèrent leur premier baiser sur un banc public. Elle se souvenait de cet au revoir le premier soir, sur ce quai. C’était elle qui était monté en premier, il avait eu l’élégance d’attendre son métro à elle. Elle n’oubliera jamais son regard toujours bienveillant, puis amoureux chaque fois qu’ils se séparaient soit sur ce quai ou à l’entrée de chacun de leur appartement les lendemains de nuits torrides. A chaque fois il y avait cette envie irrésistible de vite se retrouver. Ils n’ont jamais eu idée d’emménager ensemble, vivre chacun de leur côté leur plaisait et leurs nombreuses retrouvailles n’en étaient que meilleures, échappant ainsi aux habitudes du quotidien.

Aujourd’hui, 3 ans après, ils se sont revus, dans un café du même quartier de cette station, sans faire exprès. C’est elle qui lui avait proposé de se poser autour d’un verre ; leurs vies étaient devenues comme deux véritables tourbillons qui n’arrivaient plus à se croiser. Et comme dans une série B, ils se retrouvaient là tous les deux mauvais, ne sachant pas par quoi commencer. Alors elle a osé débuter, après tout elle savait, elle, pourquoi leur chemin avait du mal à se croiser et il était maintenant temps de s’expliquer. Il aurait été plus simple peut être de laisser couler, de s’en aller comme tout avait commencé, rapidement, sans faire de bruit et arrivé un moment le silence fait oublier le passé et on continue d’avancer… Mais ces deux là avaient toujours montré l’un envers l’autre beaucoup de sincérité, comme une certaine loyauté même, devant la Vérité alors ça n’allait pas être le moment de flancher à cette immense qualité ! Se quitter ok mais le faire proprement, n’est ce pas cela la clé d’une vie apaisée ?

Le temps a passé, ils ont discuté. Ça n’a pas duré une éternité cette fois ci et dès le deuxième verre avalé, il a tout réglé et ils décidèrent de rentrer, chacun de leur côté.

Ils se retrouvèrent sur ce même quai qu’ils avaient si souvent piétiné. Ce jour là, leurs pas semblaient plus lourds même si le fait d’avoir parlé pour de vrai leur avait apporté beaucoup de légèreté.

Pour la première fois, il prétexta une course urgente et s’excusa de devoir filer rapidement. Ça tombait bien, c’est son wagon qui arrivait. Il l’embrassa sur ses deux joues, remit ses écouteurs et se faufila dans la foule bien présente ce soir de match. Elle restait là sur le quai, commençant son deuil de la fin de cette histoire qu’elle avait beaucoup aimé mais qui en fait ne lui correspondait plus. Elle était presque soulagée que tout se soit aussi bien passé.

Son regard à lui semblait plus découragé, il n’était pas vraiment prêt à un adieu à cet amour qui avait du mal à se ramifier mais qui connut l’intensité des moments présents. Pas toujours évident d’être prêts en même temps quand il s’agit de s’aimer ou de se quitter… Mais laissons du temps au temps, et peut être qu’un jour ils se retrouveront dans une très belle amitié, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse leur souhaiter car leurs relations s’étaient bâties dans du vrai.


Le Corbac

(Bordel bordel…il m’a grillé. Je suis repéré. Je n’ai pas beaucoup de temps pour agir. Faut que je prenne ma décision maintenant. Bientôt les portes vont se fermer. Ou je saute dedans, ou je le laisse partir ou j’essaie de le dégommer. Là, dans la foule. J’ai intérêt à ne pas le louper. Si je me plante il va faire un carnage. Je sais ce qu’il porte autour du ventre, là sous son manteau. Putain avec sa gueule d’ange, son style beau gosse bcbg il convaincrait un  flic de sa bonne foi sans avoir à sortir sa CNI.

Il sait que je sais qu’il sait que je sais !

Il m’a repéré dès que j’ai commencé à le suivre. D’abord le reflet dans la vitre du boulanger, j’étais de l’autre côté de la rue, quand j’ai ouvert la portière de la voiture, il a déjà tiqué. Mais ça s’est pas vu, il s’est contenté de s’arrêter quelques secondes et de regarder cet étalage de pâtisserie offert aux appétits goulus des français et autres touristes. Puis il a repris la route. Sans se presser. A ce moment-là je croyais encore qu’il ne m’avait pas repéré, qu’il n’avait pas percuté. Mais quand quelque centaine de mètres plus loin, il s’est brusquement arrêté et s’est retourné pour m’interpeller pour me demander avec humour si j’avais du feu, j’ai su que ça allait partir en cacahuète. Il se savait suivi et m’avait grave grillé. Qu’est-ce que je pouvais faire ?

Rien si ce n’est ne pas le lâcher, lui coller au cul comme une merde… Bon dieu ce type était fou, totalement cinglé et n’en avait rien à foutre des autres. Son coup il le préparait depuis un moment. On l’avait repéré suite à la « disparition » de sa copine, celle qui l’avait largué quelques semaines plus tard et qui lors d’un déplacement en région lilloise n’était jamais arrivée…ni revenue. Mais nulle part on n’avait trouvé de traces, ni d’indices.

C’est la sœur de son ex qui nous avait alertés, nous faisant lire les screen-shot échangés entre eux, nous disant qu’il n’avait pas supporté la rupture, qu’il avait parfois tendance à s’emporter et qu’elle ne croyait pas à la version de la « fugue » amoureuse de sa sœur, que si celle-ci avait vraiment eu un amant elle aurait été au courant…elles n’étaient pas jumelles pour rien, qu’elles avaient des « liens ».On l’a convoqué ce petit dir-com d’une boite de fringues de luxe anglaise, on l’a interrogé et cuisiné mais que dalle…Il n’a rien lâché, il a pas flanché…mais y avait un truc…

Alors quand la jumelle de son ex a été agressée à l’acide, que des collègues ont été menacés voire agressés le soir, j’ai senti le coup foireux.

Je sais pas pourquoi, mais je le sentais pas ce beau gosse de bonne famille pèté de thunes et à la réussite sans tâche. Impossible de fournir une seule preuve à un juge alors j’ai fait part de mes doutes au patron et celui-ci m’a dit que tant que je dépassais pas les bornes je pouvais prendre sur mon temps. J’ai dit ok et depuis six semaines dès que j’ai fini mes heures, je lui colle au cul le mec. Je sais que j’ai été trop loin, que je n’aurais pas dû fracturer la porte de son appart mais putain j’avais raison…le gars il crêve d’amour et de culpabilité. Partout, sur chaque mur, y des photos de son amour mort, de sa jumelle, des photos des parents, des collègues et des amis…ceux qui ont commencé à disparaitre…

Et puis et puis son ordinateur, les recherches effectuées, la ceinture, les explosifs amateurs qu’il a fabriqué…mais je peux rien faire, j’ai outrepassé mes prérogatives.

Et maintenant je suis là, comme un con, le regardant me défier de son regard de chien battu, dans la rame du métro, un jeudi soir, à 18h45, sachant que probablement il va passer à l’acte, parce que par amour il n’a plus rien à perdre, que sa vie est finie, qu’il l’a tuée, qu’il les a frappé et qu’il est rongé par la culpabilité.

On se regarde. Il sait. Je sais.

Mais je ne sais pas quoi faire….

Alors je laisse les portes se fermer et je regarde la rame s’éloigner…


Kroum

Un métro bondé
pour un départ imminent
vers plusieurs contrées
n’est pas des plus plaisants.
Tenter d’imaginer
pendant ces minutes oppressantes
un ailleurs ensoleillé,
une campagne apaisante
où l’espace serait illimité.
Toutes ces têtes en direction de la sortie
ou peut être est-ce l’entrée
pour un moment maudit
où promiscuité rime avec corps étrangers
le temps d’un voyage qui semble infini.
Encore quelques stations
et le supplice sera terminé
quand l’expression « lointaine banlieue » sonnera comme une libération.


Mijo
Un peu de douceur dans ce monde de bruts…

Touts les matins,elle prend le métro pour aller au boulot. Elle descend tous les matins, à la même heure, à la même station, six jours sur sept, pour aller bosser dans un petit bureau où elle n’est qu’un numéro. Elle avait réussi un concours administratif.Elle venait de Province. Elle se languissait de sa campagne, de ses montagnes, de ses parents…

Depuis quelques temps, son cœur s’est mis à battre un peu plus vite, depuis qu’elle l’a vu. Ce beau jeune homme, grand blond. Il est toujours ailleurs, ses écouteurs diffusant de la musique pour ne pas entendre le bruit des rames, le brouhaha des gens. Il se protège comme il peut de la proximité et des odeurs. Il a hâte de finir ses études. Il a prolongé ses études pour faire plaisir à ces parents. Mais lui ne rêve que d’un vie simple et de nature.

Depuis tous les matins, elle attend de le voir… Comment l’aborder, lui parler… Elle n’osera jamais …

Eh puis, ce jour-là, Cupidon a frappé ! Leurs regards se sont croisés et ne se sont plus quittés. Il est redescendu de ce wagon et s’est approché…

Depuis, ils vivent pas très loin de ses parents à Noémie. Ils ont créé leur élevage de chèvres. Ils vivent, certes de peu, mais dans la campagne aux creux des montagnes …Loin de la frénésie des villes, de la pollution, de la violence….


Hermione

– Tu ne penses pas que c’est tout à fait ridicule ?!Ils marchaient d’un pas vif, côte à côte.
– Non, pas du tout. Sinon tu imagines bien que je n’aurais pas choisi de le faire. Répliqua le plus jeune des deux.Son père se lança alors dans un long discours que le jeune homme entendit sans se laisser atteindre par les mots. M.Dupupet avait passé une seule soirée chez son fils, et heureusement pour eux, ils ne se verraient plus avant plusieurs mois !Ce ne fut que dix minutes plus tard, au bas des escalators qui conduisaient à la station de métro, que M. Dupupet s’interrompit.
– Eh bien, Marcel ?

Celui-ci n’ouvrit pas la bouche. Il connaissait très bien son père. Qu’il acceptât s’être trompé ou qu’il continuât de protester, son père se remettrait à discourir. Il opta donc pour la troisième solution : ne rien dire.Il fit bien car le métro arrivait, et son silence orienta l’attention de M. Dupupet uniquement sur le train. Il enfila son manteau noir, vérifia en mettant une main sur son visage que ses lunettes y étaient toujours, avant de se tourner vers son fils. Le métro s’immobilisa.Le père espérait que son fils s’excuserait, et le fils le savait bien. Seulement, il savait aussi que ce n’était pas lui qui se trompait dans cette histoire. Il ignora donc le visage furieux de son père. Lequel s’engouffra dans le métro en lui tournant le dos, son visage tourné vers l’avant du véhicule, comme s’il pouvait déjà apercevoir sa destination.« Qu’il est ridicule ». Songea Marcel. Il remarqua alors un homme, debout dans le véhicule à côté de son père. Il le regardait, des écouteurs sur les oreilles, l’air à la fois fatigué et aimable. Marcel pensa qu’il avait dû comprendre qu’il ne s’entendait pas avec son père. Tout à coup, l’homme du métro détourna les yeux et Marcel eut l’impression de l’avoir déjà croisé.Alors qu’il réfléchissait, M. Dupupet, qui lui tournait toujours le dos, finissait par admettre qu’il avait peut-être été un peu sévère avec son fils. Il résolut de s’excuser, mais il détestait faire le premier geste dans ce genre de situations. Il trouvait cela extrêmement gênant.Les portes se refermèrent et Marcel reconnut l’homme. C’était Brandon Brevet, un camarade de classe de 4! Maintenant, ce visage était parfaitement reconnaissable. Il ne quitta pas des yeux Brandon alors que le train s’éloignait. Marcel espérait qu’il avait été reconnu.Quant à son père, il s’était retourné vers son fils, mais celui-ci ne l’avait pas vu faire de grands signes de la main . Furieux, M. Dupupet avait conclu qu’il ne servait à rien de faire ses excuses si on ne prenait même pas la peine de les remarquer.


Apolline

Je le reconnais, en fait je l’ai reconnu tout de suite, dès que le visage est apparu sur le haut de la photo, ça a fait tilt ! Mais qu’est ce qu’il fait là, dans le métro, à 500 km de chez lui ? Avec cet air buté en plus et cette barbe inhabituelle, la bouche pincée sous la moustache effilée et le regard direct sur moi, les yeux dans les yeux !

Il a l’air en colère, le cheveu en épi savamment orchestré et les écouteurs aux oreilles. La veste froissée n’allait pas se dégriser dans cette rame bondée. On sentirait presque les effluves de sueur, de parfums bon marché, décolorés par les dernières 24 heures et l’odeur de la promiscuité de retour de boulot. Qu’est ce qu’il a dans la tête ?

Au lieu de noyer le poisson ou plutôt la poissonne comme l’autre jour dans la salle des profs, il aurait pu dire que finalement, il était parti s’aérer les méninges quelques temps dans la capitale au lieu de faire croire à ses élèves et au pro qu’il partait en stage de remise à niveau en anglais et en domotique – enseignant BTS oblige – en insistant en plus que c’était à ses frais.

Il ne se doutait pas qu’un objectif clandestin risquait de le rattraper, de le piéger, de le trahir.

Ou alors c’est que la scène qui se déroule sur le quai à ce moment là, scotche tellement tous les passagers que lui aussi, a oublié où il est et ce qu’il y fait.

Ou alors, il se fout totalement de qui le voit, qui le reconnaît et de la suite.

Ou alors, il a décidé, basta, de s’évader définitivement et de fuir sa ville, les contraintes, la pression familiale ou amoureuse, les copies à corriger, les conseils à préparer et les…collègues chafouins, bourrés de frustrations, accumulateurs de plaintes en tous genres en attendant leurs…vacances !

Même si la petite Eva, arrivée depuis peu, encore innocente et naïve, aurait pu le retenir légèrement par son enthousiasme tout neuf et surtout par sa grâce juvénile…

Le hors champ d’une photo est toujours intriguant. Déborder du cadre et imaginer, quelle jouissance !

Un bruit insolite et énorme qui fait tourner les têtes avant la fermeture automatique ?

Le passage incongru d’un fauve apprivoisé, échappé du zoo ?

Deux amoureux dont les lèvres avides ne décollent pas, seuls au monde et oublieux du contexte ?

Un poivrot aviné – oh le beau pléonasme ! – qui fouine dans sa musette en injuriant son public ?

Ou tout simplement un photographe en crise photo qui collectionne les portraits volés et les scènes de rue en activant son déclencheur en rafale…


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112 Commentaires

  1. Nady

    @Claude : excellent ! Je penserai à toi dans les prochaines rames surchargées et je sourirai ! Une belle maniere de rendre hommage au mois précédent dédié aux poètes 😉 merci

    Réponse
  2. Nady

    @kroum : court, poétique, un ton oppressant au début puis un final de libération mais quel courage de choisir d’habiter aussi loin de la capitale !

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  3. lauravanel-coytte@orange.fr

    CLOUD:Vive le printemps des poètes… toute l’année

    Réponse
  4. Nour

    @Leiloona, Traitement original du sujet qui sort un peu des clichés. Et puis un thème intéressant qui nous rend presque sympathique cet individu qui semble avoir commis l’irréparable mais qui reste néanmoins digne.

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    • Alexandra K

      Ce n’est pas moi qui ai écrit, mais le mexicain jaune.

      Réponse
      • Nour

        OOOPS ! Je suis définitivement pas réveillé ce matin, changement d’heure ?
        Alors même chose @Le mexicain jaune 🙂 (Merci Alexandra)

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  5. Le Corbac

    Je suis impressionné par la diversité de chaque texte et l imagination dont ils font preuve.
    Les lire au réveil en sirotant est un petit bonheur.
    Chapeau bas à tous et toutes et merci pour ce bon moment

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  6. iza

    @Nady : j’adore ton texte qui m’évoque, même si quelque peu différents, certains souvenirs

    Réponse
    • Nady

      oh merci et heureuse pour toi si tes souvenirs sont apaisants, c’est toujours mieux de faire en sorte que tout le monde soit en paix.
      Ton texte m’a interpellée aussi et je vote volontiers pour certaines utopies citées, la bienveillance internationale en premier 😉 , wait and see 😉

      Réponse
      • iza

        Pas vraiment apaisants les souvenirs, mais ainsi va la vie 😉

        Réponse
  7. iza

    @Claude : très jolie parenthèse enchantée dans un monde plein de monde justement, obscur dans la froide clarté des néons et… qui pue

    Réponse
  8. iza

    @Leiloona : tu as oublié la fin de mon texte. Or tu sais que les textes à chute, c’est un peu ma marque de fabrique 🙁

    Réponse
  9. Cloud

    @ Le Mexicain Jaune : Bravo ! J’adore ton texte. Il est plein de dignité aussi bien dans le fond que dans la forme. L’idée est super, magnifiquement traitée. La référence à ces vers de Lamartine me séduit. Tout, quoi.

    Réponse
    • Lmj

      Merci cloud. Ton commentaire me touche. J’ai beaucoup aimé ton texte aussi. Toujours aussi original et bien maîtrisé. Digne, quoi ! 😉

      Réponse
  10. Cloud

    @ Anne-Marie : Ton joli texte me touche. Tu parles, Doisneau…D’autant que ses promenades photographiques étaient aussi pour lui un prétexte de rencontres. Tout comme toi. Et puis John Coltrane…

    Réponse
  11. Latmospherique

    @ Cloud, c’est beau un métro poète! On en redemande…
    @ Anne-Marie, oui le bonheur est fait d’instants et celui que vous venez de nous conter donne envie de croquer la vie à pleine dents et d’ouvrir les yeux sur d’hypothétiques rencontres agréables…
    @ Nady, La fin d’une histoire ce n’est jamais facile. Il y a des endroits qui restent gravés, jour de début et jour de fin. Les sentiments n’arrivent pas, ne se dissipent pas toujours au même moment, ou alors ce serait facile!

    Réponse
    • Nady

      Merci pour ton retour et « Il y a des endroits qui restent gravés, jour de début et jour de fin. » c’est joliment dit et si vrai 😉

      Réponse
  12. Latmospherique

    @ Kroum, c’est exactement cela! Il faut s’armer de courage chaque matin et chaque soir. Tout a un prix parait-il!
    @ Mijo, un changement de vie et de rythme. Comme quoi il suffit d’une rencontre, d’une évidence!

    Réponse
  13. Cloud

    @ Iza : Bravo pour cette plongée en Utopie. J’aime les utopies car elle sont le contraire de la désespérance. Elles nécessitent beaucoup d’imagination ; ton texte en est une bel exemple. Reste la vraie nature d’l’homme…

    Réponse
    • iza

      Merci Cloud, ton commentaire me touche au plus haut point car ce fut pour moi une année (eh oui) difficile où l’imagination m’a quittée… totalement… Je t’embrasse

      Réponse
  14. Cloud

    @ Caroline : Bravo pour cette histoire qui tourne en boucle dans l’esprit de ton personnage. Il y a un côté poignant à écouter sa perception schizophrène du supposé drame. Une excellente idée très bien menée.

    Réponse
  15. Cloud

    Nady : Une histoire de rupture racontée par Nady arrive malgré tout à laisser le lecteur plein d’optimisme : l’amitié doit remplacé l’amour, et la mémoire des bons moments passés doit être respectée. Bravo, c’est bien, c’est beau comme ton texte.

    Réponse
    • Nady

      hihihi, disons que je trouve que c’est plus propre de se quitter dans cette optique, surtout quand il y a des enfants en jeu 😉 et même sans enfant, surtout quand on a vraiment aimé très fort mais ce n’est que ma vision de la vie 😉

      Réponse
  16. Cloud

    @ Le Corbac : Que le Corbac nous invite à un roman noir, pas étonnant… Je pense que le personnage est avant tout un mythomane parano. Et je n’aimerais pas croiser dans le métro celui qui sait que l’autre sait, ni celui qui sait que l’autre sait qu’il sait… En tous cas, ce texte m’a beaucoup plu par son rythme haletant. Merci

    Réponse
    • Le Corbac

      Merci mais maintenant tu sais que je sais que tu sais qu il sait…

      Réponse
  17. Nour

    @Cloud, j’aime beaucoup,… original et le petit poème à la fin exquis !

    Réponse
    • Alexandra K

      Non, je corrigeais mon manuscrit, je n’avais ni le temps ni l’esprit à un autre texte. 🙂 (merci 😉 )

      Réponse
      • laurence délis

        Je comprends très bien 🙂 J’ai lu effectivement que ton premier roman sortira fin Août. Très heureuse pour toi. Au plaisir de te lire.

        Réponse
  18. laurence délis

    @Anne-Marie : Bel hommage à Doisneau.
    J’aime beaucoup l’idée d’instantané que véhicule la fin de ton récit comme un clin d’oeil à l’instantané d’un cliché 🙂

    Réponse
  19. laurence délis

    @Kroum : Comme une existence partagée non désirée, ton poème raconte fort bien le confinement obligé…

    Réponse
  20. laurence délis

    @Le Corbac : quelques lignes suffisent pour plonger dans une ambiance polar, noire à souhait. Bravo!

    Réponse
    • Le Corbac

      Merci
      Mais ce n était pas gagné avec cette photo

      Réponse
  21. Nour

    @Ane-Marie, Doisneau, Coltrane et une belle histoire raccrochée à ces belles références. Bravo !

    Réponse
  22. Nour

    Iza super ! J’adore l’imagination et le traitement surprenant du sujet !

    Réponse
  23. Cloud

    @ Kroum : J’aime ce poème. En le lisant, les rimes croisées me faisaient penser au va et vient des passagers de métros. Et ton dernier vers me rappelle le RER B quand je pars de la Gare du Nord pour arriver à Saint Rémy les Chevreuses en pleine campagne… Merci de cette bouffée d’air.

    Réponse
  24. Cloud

    Mijo : Voilà une belle histoire qui fait du bien à lire ! Monter seule à République et descendre à deux dans le Larzac. Cupidon devrait être le nom d’une station.

    Réponse
    • Mijo

      Merci. Quelques notes positves… L’amour ! Toujours!!

      Réponse
  25. Cloud

    @ Apolline : Bien vu, c’est le cas de le dire. Chaque photo est extraite d’une histoire et restitue quantité d’autres histoires. La subjectivité d’une image doit rendre prudent mais en même temps donner un tremplin à nos imaginations. Comme tu le fais si bien dans ton texte.

    Réponse
  26. Cloud

    @ Hermione : Ton texte décrit bien l’atmosphère pesante. On y est presque…

    Réponse
  27. soene

    Hello Leiloona
    Je n’ai pas joué, ta photo ne m’inspirant aucune histoire, sûrement dû à ma baisse d’énergie…
    Ton texte m’a surprise, il est si sérieux et grave. J’aime cette ambiance pesante et cette touche so british !
    Gros bisous

    Réponse
  28. Nour

    @Caroline, quelle imagination et originalité pour sortir des clichés que cette photo peut évoquer. Et puis cette hsitoire de croissant expresso, très bien amenée, bravo !

    Réponse
  29. Josplume

    @LMJ : La dignité ! Parler de ce sujet à partir de la photo…il fallait y penser. Preuve encore une fois qu’une photo inspire des choses bien différentes selon le regard qu’on lui porte. Je n’ai pas encore lu les textes suivants mais cela m’étonnerait que quelqu’un d’autre traite le sujet 😉 Belle idée donc, bien amenée, bien traitée et qui pousse à la réflexion.

    Réponse
    • Lmj

      Merci Josplume.

      Réponse
  30. Josplume

    @Cloud : L’alternance des paragraphes réalistes et poétiques donne un beau rythme à ton texte. Une belle et originale façon de nous parler du printemps des poètes ! 🙂

    Réponse
  31. Josplume

    @Anne-Marie : Robert Doisneau, évidemment ! Bel hommage que tu fais là à cet homme qui savait si bien saisir l’instant. Très beau texte 😉

    Réponse
  32. Josplume

    @Iza : Alors là ! Je salue ton imagination et la façon originale de développer l’idée 😉

    Réponse
    • iza

      Merci beaucoup ! Ca me fait énormément plaisir. Mon imagination vous fait savoir qu’elle est contente d’être revenue pour être accueillie de cette manière. :-*

      Réponse
  33. Josplume

    @Caroline : Dès le début de ton texte je me suis sentie happée par l’histoire. Indéniablement, cela demande une suite ! J’aime bien ta façon de nous distiller les infos à travers les dialogues et la chute… qui nous ramène au début. Oui, j’aime beaucoup ton texte 😉

    Réponse
  34. Josplume

    @Nady : Encore un texte qui te ressemble dans le sens où malgré le fait qu’il nous raconte une rupture, tu y mets une certaine forme d’optimisme (qui te caractérise je trouve), ton énergie aussi. J’aime beaucoup cette phrase qui résume si bien la réalité « Pas toujours évident d’être prêts en même temps quand il s’agit de s’aimer ou de se quitter… ». Bravo Nady 😉

    Réponse
  35. Josplume

    @Le Corbac : Le décor est planté dès les premières lignes, l’urgence de la situation aussi ; ce qui capte aussitôt l’intérêt du lecteur. L’histoire est fluide et le vocabulaire colle parfaitement au genre. Vraiment, je pense que ton texte pourrait être le début d’un bon polar, noir et angoissant. Bravo 😉

    Réponse
    • Le Corbac

      Merci josplume.
      C est le seul genre dans lequel je me sens à l aisr

      Réponse
  36. Josplume

    @Kroum : Belle description de la promiscuité, situation qu’il faut endurer… mais qui s’achève par la libération ! Bien vu 😉

    Réponse
  37. Josplume

    @Mijo : Comme quoi tout peut arriver ! Et du triste train-train « Métro-Boulot-Dodo » peut survenir quelque chose de beau 😉 Un texte qui fait du bien 😉

    Réponse
  38. Josplume

    @Hermione : Il y a tant de chose dans ton texte : conflit, manque d’écoute, incompréhension, fierté, certitude…bref, tout ce qui empêche la communication. Tu le décrits très bien et tu donnes au lecteur le recul nécessaire pour le voir aussi. Cela le plonge dans un sentiment de « gâchis ». Bravo 😉

    Réponse
  39. Josplume

    @Apolline : C’est tout à fait cela et la diversité de nos textes en est la preuve. Une photo peut sous-entendre une multitude d’histoire et stimule l’imaginaire. Tu le dits joliment dans ton texte 😉

    Réponse
  40. Nour

    @Nady, Belle histoire, j’aime bien le passage « cet amour qui avait du mal à se ramifier »; n’est ce pas la fin logique de ce type de rencontre ? Et puis 3 ans c’est déja bien, mieux vaut 3 ans comme ça que 3 ans de vie morne et plate. Bravo pour cette belle histoire.

    Réponse
    • Nady

      Merci pour ton retour Nour. difficile de répondre à ta question, y a t il une logique dans le sentiment amoureux ? Là est toute la question 😉

      Réponse
  41. Nour

    @Corbac : Quel histoire ! quel suspens ! c’est vraiment original aussi, et puis la fin on ne sait pas finalement si il passera à l’acte ou pas…peut être qu’il ira tout seul sur un terrain vague…

    Réponse
    • Le Corbac

      Merci Nour.
      C est un peu le but de cette fin ouverte à tout les possibles

      Réponse
  42. Titounette

    Alexandra, très beau style qui décrit ce personnage so British et mystérieux. Un texte très agréable à lire.

    Réponse
  43. Titounette

    Cloud, très joli texte dont le rythme est très agréable. Vive le Printemps des poètes auquel tu rends un bel hommage

    Réponse
  44. Titounette

    Kroum, nous y voila dans le printemps des poètes !

    Réponse
  45. laurence délis

    @Nady : En dépit du thème il y a beaucoup de positif dans cette histoire ! Les années vécues sont joliment évoquées, jusqu’à la rupture vécue sans heurts… C’est beau… et rare.

    Réponse
  46. marinadedhistoires

    @Anne Marie: très belle histoire de cheminement dans Paris et très belle rencontre due au hasard. Ton texte m’a fait penser au film d’Agnès Varda revu récemment « Cléo de 5 à 7 »

    Réponse
  47. marinadedhistoires

    @Mijo, un texte très positif, bonne chance à ces deux là, ils se sont bien trouvés.

    Réponse
  48. marinadedhistoires

    @Appoline: très bien imaginés la vie, les tourments et les mensonges du bel inconnu de la photo

    Réponse
  49. Alexandra K

    Cher Mexicain,
    Depuis lundi, je ne cesse de relire votre texte. C’est l’un des meilleurs que vous ayez écrit. Sa beauté mérite de nous arrêter quelques minutes, d’arrêter la course folle du temps.

    Voici un texte qui s’impose par sa richesse narrative, notamment par le traitement de l’ellipse que vous en faites.
    L’exemple même d’un texte qui commande le respect à autrui (pour reprendre vos mots).
    Merci de cette offrande à l’atelier. La brume sur Richard se lève un peu grâce à vous.

    Mes hommages, cher Mexicain.
    K.

    Réponse
    • lemexicainjaune

      Merci, chère K.
      Avec l’âge, mes cheveux blanchissent mais l’encre de ma plume devient de plus en plus noire.

      Réponse
      • Alexandra K

        Oui, c’est normal. Il en va de l’équilibre et de la cohérence du monde, cher Mexicain.

        Réponse
  50. Kroum

    Cloud : j’ai beaucoup aimé ton texte. Je n’ai encore jamais croisé de tel poète lors de mes trop rares passages à Paris mais je ne désespère pas. Bravo !

    Anne-Marie : un très bel hommage à Doisneau. Bravo !

    Nady : une vision un peu idéaliste de la vie, mais pourquoi pas ?

    Appoline : un très joli texte sur ce portrait volé.

    Réponse
  51. Apolline

    Alexandra – Le mexicain jaune : l’éloge de la dignité entre courbure et verticalité, belle leçon
    Cloud : Surprise de la casquette à l’envers, quand l’inattendu détrône élégamment l’anticipé. Beaucoup aimé ce jeune homme et son poème…Et vive le printemps des poètes dans le métro !
    Anne Marie : Oui, que serait l’image sans les mots ? En tout cas, un beau « bagnaudage » photographique !
    Iza : Les contes sont-il réalisables (actualité…?) ou resteront t-ils à l’état d’utopie. On peut toujours rêver
    Caroline : Les journées ordinaires finissent-elles toujours mal ?
    Nady : Apprendre à s’aimer, apprendre à se quitter, l’initiation de toute une vie…Un texte qui m’a touchée…
    Le Corbac : Percutant, le paragraphe en incipit nous met de suite dans l’ambiance, phrases courtes et acérées…L’outrenoir …Puis le fatalisme de la fin…
    Kroum : Ah le métro comme source infinie d’inspiration, vivement une muse plus séduisante non ? mais un poème qui nous embarque bien dans le sens de la marche…
    Mijo : J’aime bien tous les « o » du début comme une comptine. Finalement merci de l’aide de Cupidon à trouver sa voie sinon sa station…
    Hermione : De la difficulté des relations familiales et d’être le fils de son père ou le père de son fils…Éternel sujet…

    Réponse
    • iza

      C’est surtout que les utopies sont donc irréalisables puisqu’il y a toujours une puissance supérieure pour prendre le pouvoir. Le pire c’est d’entretenir les pauvres humains que nous sommes dans une illusion. Qu’arrivera-t-il à Arlo qui a deviné un semblant de vérité ? Une autre photo le dira peut-être 😉

      Réponse
    • Nady

      thanks 😉

      Réponse
    • Alexandra K

      Apolline, je ne suis pas le Mexicain Jaune hein.
      Haha ! 😛 (ou bien je me répondrais à moi même plus haut .. En tout cas, j’ai bien ri.)

      Réponse
        • lemexicainjaune

          Cher Pierre, donnez-moi votre adresse mail, je vous enverrai une photo sur laquelle K et moi posons dignement.
          Amicalement,
          LMJ

          Réponse
          • Pierre

            Vu. (OMG vous étiez jeunes !!!)

      • Apolline

        Mexicain Jaune ou pas, Alexandra ou pas, j’avais compris et j’assume en restant digne !!

        Réponse
  52. marinadedhistoires

    @Nady: Ton texte est doux et l’amour fini et resigné coule de source, on passe à autre chose… Je trouve que tes deux derniers paragraphes collent tout à fait avec la photo, ce que tu dis du personnage masculin, c’est tout à fait ce que l’on ressent en le regardant sur la photo. Superbe observation de ta part.

    Réponse
    • Nady

      Touchée coulée par ton retour de lecture je suis 😉 merci tout plein

      Réponse
  53. Caroline

    Encore une fois, je trouve incroyable qu’une même photo puisse inspirer autant de textes tellement différents . Je remercie toutes les personnes qui m’ont laissé un commentaire . cela me touche car cela faisait des mois que je ne n’avais pas écrit .
    Hâte d’avoir la prochaine photo et de lire vos belles créations.

    Réponse
  54. janickmm

    Cloud : Cela donne envie de se promener dans les couloirs de la RATP, surtout lorsqu’il pleut au printemps, merci pour cet aperçu !

    Anne-Marie : une jolie balade au coeur de Paris, l’évocation de noms qui font encore rêver, Doisneau … et un beau printemps en perspective

    Iza : Texte condensé et bourré de bonnes résolutions, utopiques ? peut-être pas, et la chute nous fait tout comprendre, merci à toi, pour cette part de rêve.

    Réponse
    • iza

      Merci pour ce bel avis

      Réponse
  55. janickmm

    Caroline : un sujet difficile et cette histoire sans fin, sans chute, sans explication, drôle de perception et puis ouf ! c’est une journée ordinaire … texte très bien mené.

    Nady : un texte extrêmement bien déroulé sur l’histoire d’un amour intelligent, entre personnes bienveillantes qui réussissent à se quitter le coeur léger. C’est beau ! à lire, à relire car cela fait du bien, merci à toi pour ce joyaux !

    Réponse
    • Nady

      Gros smacks de remerciements Jannickmm 😉

      Réponse
  56. janickmm

    Kroum : il flotte sur ce poème comme une légère amertume teintée d’une pointe d’espoir, besoin de changer d’air, petit texte court et efficace.

    Mijo ; une belle rencontre pleine de luminosité au coeur de la grisaille quotidienne.

    Réponse
  57. Alexandra K

    Merci Cloud pour ta poésie, ton humour, et ta façon toute particulière de donner au métro ses lettres de noblesse. Le printemps est partout, honorons-le ! 😀

    Réponse
  58. Alexandra K

    Anne-Marie : Voilà, le bonheur est fait d’instants.
    Ton texte m’a fait penser à une discussion que j’ai eue avec Kot (le premier photographe qui a bien voulu que j’utilise ses photos.) : il photographiait des instants dans le métro. Et en quelques années, c’est devenu plus difficile. Le scepticisme est devenu plus courant … Du coup, ton texte renoue avec ce qui fait le sel de la vie : les belles rencontres.

    Réponse
  59. Alexandra K

    Iza : Jolie réflexion, mais effectivement on peut « tout avoir » et être triste, ou être incomplet. Aussi est-il important de définir ce que ce « tout » renferme, parce que le bonheur est différent pour chacun d’entre nous, et souvent une seule chose suffit à notre bonheur. Pour cela, il faut savoir se regarder en face, et ne plus se mentir. (Et ça, c’est sans doute le plus compliqué à faire. 😉 )

    Réponse
    • iza

      Euh…. tu as dû te tromper de destinataire 😉

      Réponse
  60. Eva

    J’ai beaucoup aimé (oui, j’ai du retard dans mes visites de blogs, ouf c’est dimanche et je découvre les textes de chacun)
    J’aime ton idée, comment c’est raconté, c’est touchant. Merci Alexandra. Bon dimanche

    Réponse
  61. Anne-Marie

    Leiloona : Quel texte magnifique, une belle ode à la dignité et aux êtres qui forcent le respect en toute circonstance, merci de nous faire relire Lamartine. A lire « ton mexicain jaune », nous ne pouvons penser que tu manques cruellement de temps. Quel talent, chapeau bas.

    Réponse
  62. Anne-Marie

    Mois de mars et avril mouvementés, je retrouve Bricabook avec délice, merci beaucoup pour vos commentaires toujours délicats et encourageants. J’ai pris du retard mais je continue à vous lire avec un réel plaisir. A très bientôt, pour de prochains commentaires.

    Réponse
  63. Anne-Marie

    Cloud : C’est bien le printemps du poète Cloud, merci pour ce voyage entre Lac du Bourget avec Lamartine et le Métropolitain. Ta plume est décidément irresistible, continue à la taquiner pour notre plus grand plaisir.

    Réponse
  64. Valerie

    @CLOUD : Toujours un plaisir de te lire. J’imagine le jeune, la casquette à la main déclamant ces quelques vers. J’adore.

    Réponse
  65. Valerie

    @Anne marie : un texte riche qui rappelle si justement qu’il est bon de profiter des petits moments de bonheur qui s’offrent à nous fortuitement…

    Réponse
  66. Valerie

    @iza : un monde futuriste qui me glace un peu…

    Réponse
  67. Valerie

    @Nady : une jolie histoire emplie de sincérité. Jamais simple d’être sur la même longueur d’ondes, dans le quotidien, dans les épreuves et dans la séparation encore moins…

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    • Nady

      Merci infiniment pour ton retour de lecture Valérie. belle semaine à toi

      Réponse
  68. Valerie

    @le corbac : un récit qui tient en haleine. A nous d’imaginer la suite…en attendant la tienne.

    Réponse
  69. Valerie

    @Kroum : entrée ou sortie, un peu comme le verre à moitié vide ou à moitié plein…

    Réponse
  70. Valerie

    @Mijo : que le bonheur s’invite…! Jolie histoire.

    Réponse
  71. Géraldine

    Bonjour à tous,

    Il a été difficile pour moi d’écrire sur la photo du mois d’avril tant j’ai déjà l’impression de passer ma vie dans les transports en commun bondés. Dur dur le soir d’écrire là-dessus au milieu d’un mois chargé.

    J’aurais aimé partir sur le regard de cet homme qui a interpellé beaucoup d’entre vous.

    @mijo : j’ai beaucoup aimé cette rencontre et mon coeur de romantique y croit !

    @ josplume : j’ai aimé le début, cette rupture, ce train qui part et qui sépare des êtres et des vies. Mais c’est vrai que j’ai été surprise par la fin, c’est si définitif alors que le train qui part peut aussi signifier un nouveau départ.

    @apolline : j’ai été séduite par ton texte et ce questionnement sur ce qui attire ce regard et surtout cette fin sur le photographe qui le saisit ! C’est vraiment cela, un regard volé je trouve !

    @janickmm : mon texte coup de coeur. C’est tellement bien décrit, le bruit, les gens, les odeurs et ce rendez-vous manqué comme c’est souvent le cas sur un quai de gare.

    Réponse
  72. Géraldine

    Re-bonjour,

    Voici ci-dessous un texte qui correspond davantage à une pastille d’humeur qu’à un écrit travaillé. Je n’ai pas eu le temps de l’envoyer avant la date limite à Alexandra et le trouvant assez personnel je ne lui ai pas fait suivre après. Mais voyant ce jour qu’un collectif manifeste dans le métro contre le harcèlement, je le poste là. Je passe assez vite sur ces comportements pour ma part et pourtant je me dis q’iil faut en faire état.

    Encore une rame bondée, foncer, pousser, elle avait l’habitude. Ne même plus dire : « Pourriez-vous avancer dans le fond », ça ne servait à rien. Chacun sur son smartphone, chacun pour soi !

    Et surtout ne plus se mettre en jupe, jamais. Tenue de combat, pantalon et chaussures plates.Elle en frissonnait encore de cette erreur de débutante, jeune stagiaire fraichement arrivée à Paris : une jupe un jour de grève et cette main qui se glisse en dessous, lui agrippe la fesse et s’en va comme une anguille.

    Seul acte de féminité qu’elle se permettait encore : un rouge à lèvres, rose, pétant, mat, pour lui donner de l’énergie et le moral. Et pourtant il y a quelques mois, juste en sortant de la rame, un homme la regardant dans les yeux lui avait dit : « Sale pute ».

    Un peu choquée, elle avait poursuivi son chemin en repensant à la tribune signée par Catherine Deneuve qui parlait de la liberté d’importuner. La différence entre drague lourde et harcèlement les filles de sa génération savait la faire. Elle allait garder son joli rouge à lèvres pour son plaisir et sa joie. Et de fait il amenait le plus souvent à des compliments et à des sourires échangés mais il y avait aussi ces comportements insultants ou sexistes, fréquents, et il fallait en parler.

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