L’innocent ! (Atelier d’écriture)

par | 29 Fév 2016 | # Parfois j'écris ..., Atelier d’écriture, Une photo, quelques mots | 65 commentaires

© Manue

© Manue

Les mêmes gestes chaque matin. Paul se réveillait toujours à la même heure, son corps avait retrouvé son cycle biologique : autour de lui la nature s’éveillait et ce spectacle le ravissait. Là un soleil encore rose de l’aube naissante, là un chant des animaux saluant la course du temps. L’homme ici ne régnait pas en maître, mais vivait avec les autres, en harmonie.

Cette envie d’exil avait fait rire ses amis. Lui, Paul, partir ? Le parisien qui était de toutes les sorties et de tous les vernissages, ce cadre supérieur à la mine taillé de près chaque matin, son costume 3 pièces tirés à 4 épingles ? Ils avaient pouffé de toute leur ironie mordante. Un coup de la crise des 40 ans approchant, c’était tout vu.

Pourtant, cela faisait 6 mois que Paul se levait avec la même envie de goûter à chacun des instants de sa nouvelle vie. Une re-naissance, un besoin de comprendre son corps qui le portait depuis quelques années déjà, de l’écouter enfin. Aussi, quand il s’accroupissait pour recevoir sur son corps imberbe cette eau purificatrice, un souffle brûlant s’échappait de sa bouche. Les yeux fermés, il acceptait enfin de recevoir.

La solitude était indispensable : grâce à elle il se cernait mieux, il n’avait plus peur d’être seulement face à lui-même. Être seul n’était pas négatif, cela le faisait grandir. Et puis, comment souffrir de la solitude quand tout autour de lui résonnait ? Il lui suffisait de tendre l’oreille pour percevoir cette puissance chthonienne pulser en lui.

De loin, ce spectacle hypnotisait :  ce corps blanc, pur, presque altier, ravissait les quelques touristes échappés des hôtels hors de prix de la région. Cet homme semblait dans son monde, on le désirait pour son inaccessibilité.

Il aurait suffi pourtant d’écouter ses cicatrices se refermer au passage de l’eau, comprendre que son souffle chaud expiait mille et une souffrances. Son corps était une terre d’accueil que le monde avait autrefois défriché.

© Leiloona, le dimanche 28 février 2016

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Le texte de Bénédicte :

Hier, cet homme a frappé sa femme car le repas qu’elle lui a servi n’était pas assez chaud. Ensuite il a crié sur ses enfants qui jouaient dans la cour pendant l’heure de sa sieste. Il a fait de nombreuses « erreurs » de caisse à son profit en rendant la monnaie aux clients de son épicerie. Comme d’habitude, il a terrorisé le jeune apprenti qui court de rayons en rayons avec des charges bien trop lourdes pour lui. Il a bu un mauvais alcool dans un lieu mal fréquenté jusque tard dans la nuit. Il s’est battu en sortant dans la ruelle pour une querelle d’ivrognes. Alors je crois que toute l’eau qu’il est en train de se verser sur la tête ne suffira pas à purifier son âme avant l’heure de la prière…..

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Le texte de Claude :

Le guide l’amena à la fontaine aux Mille Vertus de Pashinath.  Ce lieu était connu pour sa valeur spirituelle, et les gens des alentours venaient régulièrement y faire leurs ablutions. Lucien resta longtemps à observer un homme qui accomplissait ses gestes, sans doute quotidiens, avec mesure et lenteur, donnant à de simples ablutions une dimension mystique. Humble devant la pierre ciselée aux aspects de dragon, courbé sous un filet d’eau pure, l’homme nu au corps glabre semblait dégager une grande sagesse. Lucien le vit se lever, s’essuyer avec délicatesse, se revêtir de son dhoti immaculé, et repartir dans la vallée lointaine.

Une fois l’homme parti, Lucien se dit « Et pourquoi pas moi ? ». Il tomba ses vêtements, s’avança maladroitement sur la pierre glissante, et accroupit ses 120 kilos en position dite « la grenouille », comme il l’avait vu faire dans un documentaire. L’eau fraiche saisit rapidement son corps trempé de sueur. « Putain, elle sort direct de l’Everest, celle là ! ». Il ferma les yeux, cherchant en vain à méditer, car les moustiques nombreux en cette saison le freinaient dans sa concentration. Autour de lui, une dizaine d‘enfants riaient en criant « Yéti, Yéti… » face à la peau velue de son dos grassouillet.

Au moment de se relever, il sentit une grande douleur : un lumbago l’avait coincé dans sa piteuse position. On le ramena tant bien que mal dans son hôtel où il déclencha une sérieuse bronchite qui, ajoutée à une mauvaise dysenterie due à l’eau polluée de la fontaine, obligèrent Euro Assistance à le rapatrier dans sa Normandie natale.

Quelques temps après, confortablement installé dans son lourd fauteuil face à une télé ronronnante, il se servit un long whisky tout en relisant son carnet de voyage où à la dernière page était écrit : « Surtout ne plus chercher le Salut, j’ai l’impression que les dieux ont déjà fait leurs choix… ».

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Le texte de Nady :

Tout a commencé il y a maintenant 6 mois, pendant un de nos cours de yoga. Notre maître nous avait soumis l’idée de l’accompagner au Népal pour un stage de méditation.

Cette proposition est arrivée au moment de la relaxation dans la posture savasana, soit la pose du corps mort… C’est dire si notre inconscient à ce moment là est plus que relâché et à l’affût de tout ce qui pourrait l’aider dans le cheminement de vie ici bas. Le mien s’est remémoré mes états de grande joie à chaque fois que j’entre dans une boutique tibétaine ou népalaise (ces 2 pays ayant des relations spirituelles et culturelles communes). Il s’est souvenu aussi de mon renouvellement quasi annuel de ligne de drapeaux de souhaits que je tiens à poser sur ma terrasse et que j’aime toujours regarder s’envoler quand le vent souffle fort. Et puis, il y a les superbes images de nature que notre amie Catherine nous avait montrées l’autre soir, clichés de sa longue randonnée dans cette région il y a quelques années. Je voulais moi aussi fouler cette terre, voir ces paysages en direct, respirer cet air qui semble empli de sérénité. Bon, c’est vrai que le souvenir du grand séisme de l’an dernier est encore présent en mémoire avec son lot de sinistrés et de morts, mais là-dessus mon mental n’a pas voulu s’appesantir, de peur de couper mon élan.

Aussi, je n’ai pas hésité une seconde et à l’issue du cours me suis empressée de confirmer ma participation à cette aventure. C’est à ce moment là que notre maître nous a précisé le thème de ce pèlerinage : un point qui s’est annoncé à moi comme un important challenge (ça aurait été trop beau que le cadeau soit aussi parfait !) : ce séjour, en plus de la découverte d’un pays fabuleux, allait se faire sous le signe du SILENCE… Silence entre participants jusqu’au silence mental pendant 10 jours… Autant dire une éternité pour la bavarde que je suis dans la société et avec moi-même… Mais pourquoi pas ? On ne nous demande pas d’aller à l’abattoir non plus…

Ça y est, on est arrivé hier soir. L’apprentissage du silence n’a pas encore commencé car on a encore besoin de communiquer pour se rassurer, s’adapter à ce départ loin des nôtres et à ce morceau de vie avec des inconnus et des personnes qu’on ne voit qu’une fois par semaine dans l’enceinte de notre club de remise en forme. Puis, il y a eu l’atterrissage, les premières images, un trop plein d’émerveillement qu’on avait envie de partager entre nous, l’administratif à l’aéroport et à l’hôtel… Au programme de la journée : séance de méditation de 2h dans un temple ce matin et 4h de yoga cet après-midi !

Pour arriver dans la salle où se déroulera notre méditation, mon regard fait un arrêt sur image sur un homme de dos s’aspergeant d’eau tombant d’une merveille de sculpture ! Je suis époustouflée par sa musculature dorsale ! Waouuu ! En plus, il arrive à se tenir accroupi, talons au sol, sous l’eau et vaquant à se savonner et doucher dans cette position ! Moi, ça fait plusieurs années que j’essaie vainement pendant mes cours de yoga à poser les talons au sol sur cette posture ! Il fait quoi ce monsieur ? Il doit certainement être prof de yoga ! Sa femme doit s’éclater au lit à lui masser ce dos qui appelle aux caresses… Soudain, j’entends retentir le son d’un gong qui m’enlève de ma rêverie et de ce dialogue intérieur empli de questionnements sur tout ce qui m’entoure… et c’est à ce moment précis, sur cette belle image qui s’offre à mes yeux, que je décide de commencer l’heure H de silence mental du reste de mon séjour.

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Les liens vers les autres textes écrits à partir de la même photo :

65 Commentaires

  1. Leiloona

    Bénédicte : Outch … euh … j’ai du mal avec ton texte ce matin. Trop dans la caricature pour moi (j’espère que tu ne prendras pas ombrage de ce que j’écris là …), alors que d’habitude tu fais davantage dans la douceur (ce qui n’empêche pas tes textes d’impacter tout de même hum, mais là un chouille « too much »)

    • Benedicte D.

      @Leiloona @Nimentrix,
      Je comprends très bien que vous détestiez mon texte et je m’attends à une certaine unanimité!….J’ai senti une révolte devant cette photo à l’idée d’être obligée de la considerer comme « sacrée », alors ce texte est sorti instantanément…..
      J’ai sûrement un problème personnel avec le sentiment d’obligation, mais je ne confonds en aucun cas cet homme de bien sur la photo avec un marchand du Temple, même si tout le monde en connaît….
      Et oui globalement je suis plutôt douce et maternante mais pas que!!!…..

      • lemexicainjaune

        j’aime bien ton texte @Benedicte. ça parle de l’ambivalence de chacun. Sa face cachée, son cavalier noir dexterien que rien dans cette photo ne laisse deviner. Et c’est de là que vient le danger.

        • Benedicte D.

          Merci….

      • Chroniques de Nimentrix

        Merci @Benedicte de répondre à nos retours pas forcément évident à lire, et ta réponse m’éclaire.
        Je ne vois nulle obligation dans le geste de cet homme sur la photo.
        Pour moi, il s’accorde à lui même un instant précieux, sans se soucier du regard des autres, ça n’est pas un geste automatique comme celui de plonger la main dans un bénitier et de faire un signe de croix parce qu’on a dit que…
        Je déteste les obligations, et j’ai passé suffisament de temps à étudier les religions pour n’être attaché à aucune en particulier.
        Mais il y a « quelque chose » qui m’a profondément touché dans la gestuelle de cet homme « quelque chose » qui dépasse l’appartenance à une religion ou une philosophie quelconque,
        « C’est quelque chose « , et c’est ainsi que commence mon texte d’ailleurs, que je te remercie d’avoir commenté 🙂

      • Leiloona

        Bénédicte : je crois que l’atelier est là pour ça, pour la multitude de points de vue que la photo apporte … Si j’ai moins aimé ton texte, c’est avant tout quelque chose de personnel … tu vois je te parle de caricature, mais le mexicain pointe du doigt un côté caricatural aussi pour le mien. Ce sont des remarques constructives, je n’y vois jamais de critiques vaines, et je pense bien que cela se voit dans cet atelier, nous sommes dans la bienveillance sans être dans la con-sensualité. 😉

      • Chroniques de Nimentrix

        Pour rebondir sur ce que dit @Leiloona, la principale qualité de cet atelier est la bienveillance de ces participants, qui n’empêche pas des échanges critiques et contructifs. Et puis c’est intéressant notre diversité de point de vue sur une même image. Nous réagissons tout avec notre vécu, nos blessures, notre lumière et ce qui fait la richesse de cette expérience et poruquoi j’ai du mal à « décrocher » malgré d’autre projets en cours 😉

  2. Nady

    @Leiloona : un texte serein qui apaise dès ce lundi matin ! Merci ! Ma narratrice se retrouve dans ton texte et c’est vrai qu’elle est ravie de ce spectacle à la sortie de son luxueux hôtel 😉
    On ressent chez Paul un passé actif avec un vrai besoin de se retrouver et ça me parle énormément. bisous et belle semaine à toi, je file voir nos agriculteurs à la Porte de Versailles et poursuivrai mes lectures plus tard

    • Leiloona

      Merci Nady, et tu sais quoi, je vais de ce pas (presto) essayer de mettre mes talons au sol sous la douche pour comprendre pourquoi c’est si difficile … Je devrais me mettre au yoga moi aussi, tiens.

      Belles bises ! 🙂

      • Leiloona

        Nady : Yes, I dit it !

        (Je parle de la position !)

        • Nady

          YEaappp !! congrats girl !! moi j’ai mis 2 ans avant d’y arriver !!! pas encore essayé sous la douche tiens, drôle d’idée mais tentante 😉 hihihi bisous

          • Leiloona

            J’ai eu du mal à me relever sous la douche tout de même ahahah

  3. Leiloona

    Claude : Excellent ! J’ai pouffé ! Rooohhh l’art de détourner les choses tout en leur donnant de la noblesse au début. Bref, du grand Claude encore une fois ! :)))

  4. Chroniques de Nimentrix

    @Leiloona : toujours ce premier paragraphe qui plante le décor en quelques phrases, tout en allant bien au-delà de la description. Le thème récurrent de la renaissance est présent. Pour me reste je risque de me répéter : ton aisance, cette facilité à « dérouler » un texte semble si ludique que je me demande bien pourquoi tu ne joues pas à ce jeu quotidiennement pour produire ce que les québécois appeleraient un « long jeu », même si pour eux, il est question de musique, alors que dans le cas présent il est juste question de la douce mélodie des pages tournées.

    @Leiloona, la page blanche peut aussi être une terre d’accueil. Si tu as besoin d’un visa, je te l’accorde de suite…

    • Leiloona

      Nimen’ : le début n’est-il pas un peu ampoulé ? Je voudrais à la fois planter le décor mais je le trouve trop convenu … Boh, on ne peut pas être contente de soi tout le temps, hum …

      Mais merci ! Le visa, sinon ? Pourquoi, je vais en terra incognita (glagla ?)

      • Chroniques de Nimentrix

        Oui Terra Incognita, mais ça fait partie du jeu. Imagine toi en Leiloona l’exploratrice, fais toi frissonner pour rire, ose jouer, devient le jeu. Ecris les règles juste pour pouvoir t’amuser à les contourner, surprends toi, surprends nous, en résumé : deviens qui tu es 😉

      • Chroniques de Nimentrix

        @Nady n’en dis jamais trop pour nous faire partager ses cogitations / méditations 😉 Le silence est d’or, la parole est.. en @Nady 😉 Merci pour ce texte 🙂

        • Nady

          Merci à toi pour ton retour 😉

  5. Leiloona

    Nady : Ton texte, c’est tout toi ! 😀 J’adore, on retrouve la grande bavarde que tu es dans la vie (et j’aime cette énergie diablement positive qui émane de toi), et j’ai souri avec ce monologue intérieur : oui, en effet, il est compliqué pour les grandes bavardes de devoir se taire, alors si en plus il faut faire le vide dans sa tête aussi … No way ! 😛

  6. Chroniques de Nimentrix

    Bonjour @Bénédicte comment vas-tu ? J’ai beaucoup de mal à imaginer l’homme présenté sur cette photo être le personnage abject que tu nous décris. Ce sont peut-être mes œillères de « mystique » qui m’aveuglent, mais il y a pour moi quelque chose de profondément sacré dans le geste capturé par cette photo. Alors je dois admettre que ton texte m’a fait pousser un « ouch ! » et me poser la question que je te pose au début de ce commentaire.

  7. Chroniques de Nimentrix

    @Claude : franchement faut arrêter d’être systématiquement brillantissime, ça devient lassant 😉 J’adore la manière dont tu nous « balades », une fois de plus pour nous décrocher un sourire banane. Merci Monsieur le marchand de Bonheur 😉

  8. lemexicainjaune

    @Leiloona. Le passage entre le premier paragraphe et le dernier est trop rapide – ou incohérent. J’ai du mal à croire qu’un cadre supérieur parisien mondain (l’apparence du bobo standard), parti en exil sans raison précise, expie mille et une souffrances et que « le monde l’a un jour déchiré ».
    (Sauf si ma mère lui avait refusé, enfant, une console super NES alors que tous ces copains en avaient une)

    • Chroniques de Nimentrix

      @lemexicainjaune, à aucun moment @Leiloona dit qu’il est parti sans raisons précises, c’est toi qui fait ce raccourci…
      Je connais dans mon entourage professionnel deux personnes qui ont fait ce choix d’exil « sans raison précises » apparentes…
      Mais le choix de chaque homme est toujours guidé par une (dé-)raison que la « raison » peut sembler ignorer…

    • Leiloona

      Le mexicain : Il est vrai que dit ainsi mon personnage frôle la caricature … le bobo qui part en exil … Peut-être est-ce dû au format court de la nouvelle, peut-être est-ce aussi dû à mon âme « montagnes russes » tout dans les extrêmes. J’y penserai dans mes prochains textes. Tout le monde ne peut pas avoir l’essence d’un mythe. (le défaut de ma formation ?) 😀
      Merci de ton passage constructif. 🙂

  9. Curieuse grignoteuse

    @Leiloona : Le choix de tes mots, la fluidité de tes textes me surprennent toujours. Cette invitation à la redécouverte de son corps et de son âme par la méditation, après une vie bien rangée à répéter tous les jours les mêmes gestes, j’aurais également envie de la saisir.
    @Bénédicte : C’est là un texte très expéditif que tu nous livres cette semaine. À sa lecture, comme Nimentrix, je me demande si tout va bien pour toi…
    @Claude : Comme tu manies à merveille cet art d’interpréter à ta propre sauce si savoureuse chacune des photos proposées par Leiloona. Tu réussis à me faire décocher un sourire chaque seaine 🙂
    @Nady : J’aime beaucoup cette invitation au silence …

    • Leiloona

      Merci Curieuse Grignoteuse (j’adore ton pseudo ! ) j’ai pu écrire ce texte dans de meilleures conditions que celui de la semaine dernière. 🙂

    • Benedicte D.

      Pas de problème, ça va bien!!….Je ne lui veux aucun mal à cet homme, il m’a juste fait penser à tous ceux qui vont se confesser et recommencent ensuite les mêmes péchés….

  10. Benedicte D.

    @Nady: Nady, Nady !!!! C’est un de tes textes les plus personnels. Je crois que tu nous ouvres là le fond de ton cœur: comment réduire au silence quelqu’un qui aime tellement les mots, jouer avec et les échanger ?!!!….Je crois moyen à la reussite de toi ne pensant à rien, même si le dos de cet homme peut occuper par sa grace tout un espace mental!….T’inquiètes, je crois que tu médites en aimant les gens tout simplement….
    Et tu as le droit de détester ce que j’ai écrit, je ferais plus doux la prochaine fois, promis…..

    • Nady

      Merci @Bénédicte pour ton retour. J’ai lu ton texte. Pourquoi devrai je le détester ? Il m’a intrigué, certes, car là où je vois un dos d’homme qui appelle à la tendresse, tu y décris un horrible personnage, soit l’opposé de ce que je pourrais croire et c’est là toute la richesse de cet atelier ! Il ressemble à la vie tout simplement et ce que tu écris pourrait être vrai même si ça bouscule et j’aime quand les idées viennent déranger la normalité alors merci pour cela 😉 Gros bisous

  11. Anne-Véronique

    @Benedicte : je t’ai lu ce matin et je suis passée à autre chose, et je reviens cet après midi pour te lire et pour vous lire tous, et laisser mes commentaires.
    Je n’ai pas reçu ton texte comme les autres. Moi je l’ai aimé, car il est douloureux mais juste. j’en connais (et on en connait tous) des gens bien, qui vivent leurs religions dans les rites et les automatismes, mais en oubliant les fondamentaux dans leurs vies. De ceux qui communient et oublient ce qu’est la charité, la vraie. Alors, oui ton texte est dur, excessif, mais il me plait beaucoup. Il n’est pas la vérité, mais une vérité. Et c’est très bien rendu.
    Je dois dire que j’aime énormément les propos de ceux qui ont aimé ou pas aimé, qui te questionnent et s’inquiètent, et tes réponses. C’est pour cela que j’aime cet atelier. Je n’y vois que de belles personnes par ici 🙂 merci de nous avoir tous fait réagir, et merci pour la bienveillance de chacun 🙂
    Soupire de bien être = je suis bien ici :

    • Chroniques de Nimentrix

      Je rebondis à nouveau (je suis un vrai ballon de basket-ball, aujourd’hui 😉 ) c’est en effet très intéressant que ton texte @Benedicte ait provoqué ces échanges bienveillant, c’est ça la magie de ce lieu, et c’est précieux et sacré !

      • Anne-Véronique

        mais oui, tellement! (tiens j’entends ma fille quand j’écris comme ça 🙂

      • Anne-Véronique

        leiloona, tu peux supprimer mon doublon de réponse ? j’ai pas la main et ça veut rien dire 🙂 merci !!!

        • Leiloona

          Ok je supprime ! 🙂

      • Anne-Véronique

        @Nady : comme Leil j’adore ton questionnement intérieur 🙂 je le trouve plein d’humour et très bien (d)écrit 🙂 je me vais de ce pas voir si je suis souple ou pas. je ne vois pas pourquoi ce serait difficile ? mais on va voir… merci Nady, merci 🙂

    • Leiloona

      Anne-Véronique : ça me fait plaisir si vous êtes bien ici. Y a du chocolat chaud pour les gourmands, et du mojito pour ceux qui voudraient profiter de l’happy hour ! 😛

        • Leiloona

          Ah ah, je le savais ! 😀 Allez viens sur le canap’ ! 😉

          • Anne-Véronique

            Attention je me lance ! je voudrais un coussin aussi 🙂 j’adore avoir un coussin doudou sur les genoux 🙂

    • Benedicte D.

      Merci ma douce….J’ai beaucoup aimé l’investissement de tous dans le débat et la gentillesse que montrait l’inquiétude de certains quant à mon état !!!!

      • Anne-Véronique

        Il y a quelques semaines j’avais raconté un suicide j’avais reçu plein de messages inquiets 😉

  12. Anne-Véronique

    @Leiloona : beaucoup de paix et de douceur dans ton texte. de la sérénité. oui, ce que je vois derrière les cicactrices de la vie. j’aime beaucoup ton dernier paragraphe, et cette phrase :
    il aurait suffi pourtant d’écouter ses cicatrices se refermer au passage de l’eau…

    • Leiloona

      Merci Anne-Véronique : je crois qu’il faudrait encore que je coupe mes textes pour ne laisser que la fin (il semblerait que « j’excelle » dans les fins … 😉 )

      • Anne-Véronique

        C’est vrai que je note souvent tes fins 🙂 mais tu es bonne pas mal partout quand même ma chère 😉

  13. Anne-Véronique

    @Claude : voilà ! je me suis installée dans le début de ton histoire, et tu m’as emmenée ailleurs 🙂 les deux voyages étaient plaisants, celui de la tradition du rite et du sacré, et celui de l’ironique, du comique. Finalement de la tendresse aussi pour ce normand/yeti.
    Encore une histoire qui me plait 🙂

  14. Benedicte D.

    @Claude : Comme d’habitude un texte surprenant. Je t’attends chaque semaine comme on attend les épisodes d’une série à laquelle on serait accro !!!…Et pourtant c’est à chaque fois différent. On retrouve toutefois des points qui sont ta touche: la culture, l’humour, et le savoir-faire pour raconter une histoire….
    Cette fois je l’ai trouvé triste ton texte, j’ai eu de la peine pour lui….Pourquoi n’y aurait-il pas droit à la grace de l’eau cet homme encombré par son poids, son dos plein de poils qui prête à rire, et sa posture intenable ?Du coup que lui reste-t-il? la nourriture et la télévision?…..Et l’idée que tout « ça » n’est pas pour lui?….
    Si tu me dis que tu le connais bien et qu’il n’est pas malheureux du tout, alors ça va!!!!!…..

  15. sabariscon

    @ Bénédicte, tu es terrible!!!! Effectivement ce vilain homme va devoir chercher son salut autrement ! J’adore!

    • Benedicte D.

      Merci…..(Toute ressemblance avec le beau moine de la photo n’est que le fruit de mon imagination bien entendu)….

  16. sabariscon

    @ Claude, j’ai failli croire que tu écrivais un texte séireux. J’aime beaucoup la transition entre la contemplation admirative initiale et la seconde partie. Quel sens du contraste! Bravo!

  17. Benedicte D.

    @Leiloona : Je crois que le burn-out survient justement sans prévenir, et sans qu’on ait imaginé sa venue….Alors quand il est là, certains choisissent de fuir loin, ailleurs….
    Deux morceaux de phrases brillent comme des lumières: « comment souffrir de la solitude quand tout autour de lui résonnait ? » et « Il aurait suffi pourtant d’écouter ses cicatrices se refermer au passage de l’eau… »
    C’est très beau cette renaissance dans la solitude. Cela me parle car je suis toujours partagée entre le goût de la solitude, la paix et la liberté qu’elle engendre, et ma sociabilité naturelle….Alors je l’admire et j’écoute l’eau couler sur ses blessures…..

  18. sabariscon

    @ Manue, c’est une belle histoire de renaissance à soi et au monde. La dernière phrase est juste sublime… ton texte me rappelle les mille souffrances endurées l’an dernier lors d’un séjour dans un monastère bouddhiste…

  19. sabariscon

    Zut, j’ai confondu le texte de Manue avec le tien Leil. Le dernier commentaire ci-dessus s’adresse donc à toi.

  20. sabariscon

    # Nady, j’aimerais en savoir plus sur ces chapeaux de souhaits, je sens que l’idée pourrait me Plaire. Beau texte, vraiment…as-tu déjà testé la méditation?

    • Nady

      Merci pour ton retour @Sabariscon. Ce sont des drapeaux de souhaits que tu achètes dans des boutiques tibétaines et il se « dit » que lorsque le vent les déplace (les drapeaux), le voeux s’envolent au Ciel comme une prière 😉 Avec le temps et suivant la région où tu habites, les drapeaux s’abîment ou s’envolent vraiment alors il fait les renouveler 😉 parfois je les aide à s’envoler 😉 hihihi… Oui, je pratique la méditation comme le yoga et la sophro, à côté du fitness intense, tous complémentaires dans ma vie de dingue parisienne 😉

  21. Benedicte D.

    @Manue: Si tu viens lire ce que nous avons fait de ta superbe photo, je te présente toutes mes excuses, j’avoue qu’elle ne méritait pas ce que j’en ai fait……

  22. Claude

    Je trouve tous les commentaires passionnants. Ils enrichissent les textes de chacun et sont aussi à eux seuls des plate-formes de discussion… C’est super.

  23. Claude

    @ Leiloona : tu vas donner envie à tous les cadres sup tirés à 4 épingles de prendre une année sabbatique. Je crois que ça devrait être obligatoire, car après une telle expérience, on ne reprend jamais le travail comme avant, ne serait-ce que dans ses relations avec les autres.

  24. Claude

    @ Bénédicte : ton texte est d’un réalisme glacial. Mais tu as raison, l’eau fut-elle sacrée ne pénètre jamais la pierre sur laquelle elle coule…

  25. Claude

    @ Nady : ton texte est plein de fraîcheur et d’enthousiasme pour l’expérience que tu t’apprêtes à vivre. Mon petit doigt me dit que cet enthousiasme ne doit pas te faciliter l’existence pour trouve ton silence intérieur… La méditation est une excellente discipline.

    • Nady

      Merci @Claude pour ta lecture et je peux te dire que ton petit doigt a raison 😉 J’adore la méditation, en effet, elle fait partie de mon hygiène de vie depuis quelques années et mon mental me remercie de prendre ce temps pour lui 😉
      Ton texte m’a fait rire ! Je m’imaginais bien Lucien en grenouille avec toutes les difficultés imaginables pour se relever…. Merci pour ce rire du jour

  26. Claude

    @ Sarah : j’aime beaucoup ton texte un peu déjanté. C’est vraiment bien mené.

  27. Manue Rêva

    @tous
    Pas de texte cette semaine pour moi, cette photo me rappelait bien trop de choses + une bonne crève doublée d’un énorme coup de fatigue (assez proche du burn out, enfin border line en tout cas) mais quel plaisir de vous lire 🙂
    Non, non, pas de massacre Bénédicte, c’est franc et direct ton texte, beaucoup moins doux que d’habitude … mais tout se tient !
    Leil, effectivement, je me demande si je ne vais pas prendre le premier avion pour le Népal moi aussi 😉 C’est tout à fait ça, cet homme est dans son monde, qui n’est pas le nôtre, et c’est ça, cette distance, qui nous fascine.
    Claude, j’ai ri, encore ! Il n’a pas de chance cet homme ! Et en même temps, ça doit arriver plus souvent qu’on ne croit !
    Nady, arrêter de parler, waouh le challenge !! J’aime beaucoup !

    • Benedicte D.

      C’est un vrai plaisir de te lire (encore qu’en ce qui me concerne je n’étais qu’à moitié rassurée!!), désolée de te savoir pas très bien et je comprends que le texte de Leiloona te parle spécialement…..As-tu des vacances en vue pour un peu de repos mental ?…..Il y a des moments comme ça où la moindre demande d’énergie supplementaire est de trop même venant de ceux qu’on aime le plus….Bon courage et j’espère à bientôt dans l’atelier, j’aime bien voir ton nom dans la liste!!!…..Oui je sais c’est contradictoire alors que je viens de te suggerer de te reposer !!……..

      • Manue Rêva

        Je suis en vacances … mais toujours très fatiguée ! Je sors de chez le doc avec une batterie d’examens à faire !
        J’aime beaucoup la photo de Claude donc je pense que tu me retrouveras la semaine prochaine !
        Merci à toi

  28. sarah

    Enfin Firefox veut bien que je revienne chez toi… Moi pas tout comprendre. Bref.
    Leiloona : j’aime particulièrement le dernier paragraphe, dans ton texte. Moins le reste. J’avais eu une idée dans le genre au départ, et puis, je sais pas pourquoi, je me suis dit que c’était trop convenu, que tout le monde allait y penser. Mais en fait… non 😉 Et tant qu’à faire, je préfère que ce soit toi qui l’ait développée, l’idée. Je ne m’en serais pas sortie aussi bien.

    Bénédicte : alors moi je l’aime, ton texte. J’aime son côté brutal, et l’enchaînement de ces phrases courtes qui livrent bien des vérités, malheureusement. J’aime moins l’idée de la purification finale, parce que justement trop en décalage (pour moi) avec ce que tu as fait de la photo. Tu es partie si loin du caractère sacré de la photo (c’est ce que j’aime dans ton texte), qu’y retourner m’a un peu gênée. On a pris un point de vue un peu barré, toutes les deux!

    Claude : ah, ah, ah, pauvre Lucien. Tu parviens à laisser planer cette ambiance mystique, spirituelle, pour la détourner avec humour. C’est très réussi!

    Nady : le monologue intérieur m’a un peu perdue (elle en dit, des choses, ta narratrice), mais j’ai adoré le voyage vers un univers que tu sembles bien connaître. Et pour ça, merci. Coup de coeur pour ta dernière phrase.

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