Texte en enfilade (2)

par | 20 Avr 2020 | Atelier d’écriture | 9 commentaires

Les règles du jeu :

Je vous écris le début du texte et chacun, à tour de rôle, le poursuit dans les commentaires. Ainsi, vous écrirez la suite du commentaire précédent. Le but n’est pas d’écrire chacun un long texte, mais bien quelques lignes, un paragraphe tout au plus, puis de donner la main au prochain participant. Vous pouvez participer autant de fois que vous le souhaitez. (L’image n’est là que pour illustrer mon message.)

Voici le début du texte :

Ce ne fut pas le son de sa voix qui me fit tressaillir, mais le fait qu’elle me rendait à la conscience, à la présence de ma propre personne. Il y avait eu auparavant une minute, ou une seconde, ou même une fraction de seconde — que sais-je et qu’importe —, durant laquelle j’avais cessé d’exister dans les misérables limites humaines et perdu, confondu dans l’univers sans fin, j’étais devenu cet univers et cet univers était moi-même.

Merci Joseph Kessel pour ce début de texte, à vous de le poursuivre.

9 Commentaires

  1. Séverine Baaziz

    Mes doigts n’existaient plus. Devenus le futile accessoire de ma pensée, tournant les pages mécaniquement. Ma pensée, elle, gourmande et joyeuse, se délectait des pages jaunies de mon dictionnaire d’astrophysique. Je n’étais plus que bonheur face à tant de merveilles. Un bonheur presque cosmique, fait de poussière d’étoiles, de glissade d’astre en astre et de lumières infinies.

  2. janickmm

    Je devinais le joli galbe de ses jambes, à peine voilée sous sa robe de printemps. Elle souriait… me souriait, m’adressait cette invitation au bonheur, secondes suspendues, elle marchait lentement vers moi, d’un pas léger, sachant déjà que mon cœur battait plus vite.

  3. Cloud

    Mon cerveau était devenu, l’instant d’avant, un chaos, un trou noir, un vide sidéral dans lequel je m’étais délicieusement noyé. La présence de Laura, son parfum, sa démarche inoubliable avait en une seconde réveillé mon corps amoureux d’elle. Mais seule une parole banale et maladroite sortit de ma bouche : « Tu es revenue ? Tu avais besoin de quelque chose ? »

  4. janickmm

    Je me rendis compte de ma maladresse un peu tardivement. La douceur de sa robe effleura mon visage ; car elle entreprit avec une souplesse inouïe de monter sur mon bureau pour attraper du bout de l’index, Homère et son Iliade et son Odyssée.

  5. victor

    Le touché du tissu, la vue de sa silhouette pâle, épousant parfaitement les courbes de la robe, ce cocktail me fît implacablement chavirer. Mes mains quittèrent précipitamment le papier. Je me sentis grimper dans un doux nuage de coton, en l’espace d’un instant. Véritable cosmos, je ressentais toutes les sensations, chaque cellule de mon corps en ébullition, dans un tourbillon aussi savoureux qu’indescriptible. Vivant.

    • Photonanie

      Vivant, oui, comme mon visage après la claque retentissante que je reçus sans préavis.
      Un peu sonné et rougissant je replaçais mes lunettes de myope tandis qu’elle redescendait du bureau et me tournait le dos sans mot dire et j’espérais aussi sans maudire….
      C’était de sa faute aussi enfin…c’est ce que je pensais avant, du temps où les hommes se plaisaient à penser que les femmes disaient non en pensant oui.

  6. janickmm

    Et, se tournant vers moi, avec une infinie lenteur, elle me demanda : Tu avais besoin de quelque chose ?

  7. Cloud

    Devant un tel aplomb, je ne pus qu’éclater de rire. Elle fit de même, les yeux plongés dans les miens. Le moteur de mes sentiments se remit en route aussitôt. Je la pris par la taille et l’amena vers moi. Elle se retira doucement. Désarçonné par ce nouveau refus, je lui proposais néanmoins un dîner pendant lequel nous parlerions d’Homère et d’astrophysique. Elle accepta. Au fond de moi-même, je souhaitais la revoir éternellement, ne serait-ce que pour entretenir mes rêves. Ma quête serait comme l’Ithaque de Cavafy où seul le voyage compte…

  8. janickmm

    Au cours du dîner, charmant, du reste, ithaque revenait en force, en salves incessantes et bienfaisantes, ni ton corps et ton âme ne se laissent effleurer que par des émotions sans bassesse… souhaite que le chemin soit long…

Soumettre un commentaire