Une averse de soleil tombait sur ce désert blanc, éclatant et glacé (Atelier d’écriture)

par | 3 Oct 2016 | # Parfois j'écris ..., Atelier d’écriture, Une photo, quelques mots | 121 commentaires

© Kot

© Kot

Le bruit assourdissant de la neige qui crisse sous mes pas, mes semelles qui s’enfoncent et laissent des stigmates bientôt remplies d’une pureté nouvelle. Un flocon, puis deux. Leur lente danse hypnotique me charme et m’emporte. Je suis dans un état second, comme coupé de mes sens, environné de coton, les sons sont assourdis et appartiennent à un monde dont je ne fais plus partie.

Seul, isolé, mes pas ne mènent nulle part, j’erre et prospecte les coins de mon âme. Elle se vide des affres du passé, termites illusoires d’une souffrance que je rejette aujourd’hui. Une musique douce arrive à mes oreilles, mais je ne vois rien autour. Mon imaginaire ? Je me laisse bercer. Il y est question de désert blanc, d’un homme qui marche dans le sable chaud, et se souvient de ses noëls passés en famille, à l’abri du froid. Des guirlandes de pensées s’agglutinent en moi, j’expire doucement cet air chaud et vicié dont mon corps ne veut plus, et je lui injecte ces particules nouvelles, cet air frais et bon dont je m’abreuve jusqu’à plus soif.

La tête me tourne de ce ballet hivernal, je m’assieds sur le premier banc, le grain du bois est rugueux et froid, ma main caresse ses aspérités : je les comble d’une douce chaleur dont je m’étonne moi-même. Le vent d’engouffre alors dans mon cou, il remplit ces coins que mon écharpe ne protège pas, il crée alors une seconde peau, virevolte autour de moi et m’englobe dans un tout qui me dépasse alors.
J’accepte.
J’accepte ce don et ferme les yeux.

Je sens alors ces dizaines de flocons se poser délicatement sur mes cheveux noirs : je ne forme plus qu’un avec ce monde silencieux qui me crie à l’oreille que je suis un atome du grand Tout.

© Leiloona, le 2 octobre

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Le texte de Manue :

Elle se dit que peut-être, en fermant les yeux, elle arriverait à y croire.

Elle l’aimait depuis toute petite ce parc alors ça n’allait pas être bien difficile de plonger dans ses souvenirs.

Sa grand-mère l’y amenait certains mercredis pour visiter la serre et jouer sur les balançoires métalliques. Eté comme hiver, c’était une sacrée expédition que d’aller au jardin des plantes, il fallait prendre deux bus et serrer fort sa main pour ne pas se perdre au milieu des inconnus. Quand il neigeait, l’atmosphère était magique, elle s’imaginait descendant de sa fusée spatiale et foulant pour la première fois le sol vierge d’une planète inconnue. Elle se souvenait aussi de la nature endormie, même les arbres et les bancs semblaient en hibernation, attendant avec sagesse le printemps, les écureuils et les amoureux.

Quelques notes de piano résonnaient dans sa tête aussi, combien de fois avait-elle arpenté cet endroit, jeune lycéenne dans l’établissement juste à côté, casque sur les oreilles ? Elle y retrouvait ses amants du moment. Un justement là, sur le banc, tout près. Et l’autre, derrière un gros sapin. Qui a dit qu’on ne pouvait pas aimer deux personnes à la fois ? Ce jardin était sa bulle de liberté et bientôt elle se laissa envahir par les regrets.

Cette année-là, maintenant étudiante, elle se voulait plus sérieuse. Ses études comptaient plus que tout et un garçon devait lui suffire, d’autant plus que le gros sapin avait été coupé. Elle n’osait plus courir dans les allées lorsqu’il neigeait, sentant le regard réprobateur des adultes bien pensants autour d’elle. C’est à peine si elle laissait la vie parcourir ses veines. Seul son avenir importait, elle était prête à tous les sacrifices, allant jusqu’à renier son imagination et ses aspirations les plus profondes pour filer plus vite vers son but et gagner son indépendance financière.

Les années étaient passées si vite ensuite. Comment le monde s’était-il déréglé à ce point ? La folie des hommes sans doute … à moins qu’il ne suffise que la planète change d’axe (en un éclair) d’un demi degré (encore) face au soleil pour que tout se mette à tourner de travers …

Elle avait beau fermer les yeux encore plus fort, remonter encore plus loin dans sa mémoire, rien ne serait jamais plus comme avant. Ses pas s’enfonçaient moins dans le sol meuble, les arbres mourraient un par un étouffés, le fer des bancs commençait à se tordre, les animaux avaient fui, les amoureux aussi. La fine pluie de cendres recouvrait peu à peu son casque de protection comme elle avait déjà recouvert son jardin chéri. Elle était une astronaute sur sa propre terre, explorant pour la dernière fois un lieu bientôt éternellement interdit aux siens.

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Le texte de Nady :

Ode à l’Hiver,

Tu couvres parfois avec délice, de ton blanc manteau, l’infinie étendue de nature sur ton chemin ;  sur ton passage, tu ne délaisses pas pour autant le mobilier urbain et autres toitures environnantes que tu caresses délicatement en y laissant ton empreinte fraîche et ouatée.

Tu sais aussi venir taquiner nos frimousses découvertes quand tu laisses tomber ta neige si attendue par nos petites têtes blondes les matins de Noël.

Mais on ne te connait pas sous ce jour dans nos îles ensoleillées.

Tu y es pourtant présent au cours de l’année mais en version plus légère. Tu aimes nous y voir sortir le pull quand tes températures se mettent à afficher 25°C avec un doux vent frais qui vient survoler nos nuques et bras bronzés.

Parfois tu t’y éternises un peu beaucoup dans ces petits écrins de paradis alors on t’aide en soufflant très fort vers l’océan pour que tu prennes ton élan.

Et tel un albatros déterminé à sortir de l’eau malgré son surpoids après des apéros répétés, tu t’envoles à la recherche au loin d’une nouvelle péninsule pour y déposer ta fraîcheur légendaire ; car, qu’importe la région du monde, tu tiens toujours à manifester ta présence partout sur cette planète Terre ! Une manière à toi d’inciter les êtres vivants à penser à se réchauffer le coeur au coin d’un feu entourés des leurs ou en solo dans un parfait cocooning salvateur pour le corps habitué à courir et bouger. Les plantes aussi te sont reconnaissantes de cette pause hivernale qui leur permet de souffler pour encore plus nous émerveiller après un long sommeil. Les animaux ne sont pas en reste non plus et certains sont même heureux d’arborer leurs plus belles parures sous nos yeux ébahis.

Il n’y a pas de doute, tu es parfois attendu, souvent apprécié et toujours reconnu à ta juste et belle valeur !

Mais je n’oublie pas aussi que tu peux parfois être meurtrier ! Il y en a qui crève sous le poids de tes avalanches ! D’autres qui, sans abri pour se réchauffer, souffrent jusqu’à en mourir quelquefois tant tu peux être rigoureux ! Je me demande si la sensation de froid n’est pas pire que celle d’avoir faim ! ça te fait rire ? C’est la vie qui est ainsi me dis tu ? Tu n’y es pour rien ? Tu ne fais que suivre l’ordre du Divin ? Foutaises ! Mais en même temps, c’est vrai que tu es plus proche du Ciel et ça a dû t’aider dans ta négociation auprès du Créateur de ce Monde car je remarque une chose : toi, tu ne meurs jamais…

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Le texte de Jos :

Lhomme qui venait d’un pays où il ne neige pas

Groggy par le frimas de l’hiver, l’homme regardait froidement le paysage qui s’offrait à lui et qu’il avait si souvent imaginé.

Hier encore, il aurait tout donné pour se retrouver sur cette terre promise, pour être enfin libre de travailler, d’aimer, de s’exprimer et de penser. Libre de vivre.

Hier encore, il parlait à ses enfants de cet avenir meilleur qui leur tendait les bras, de ce pays d’Europe où l’hiver tout est blanc et lumineux, telle une mariée vêtue de ses plus beaux apparats.  Il leur promettait un paysage où la neige recouvre la terre de ses flocons scintillants et où la nature immaculée de sa blanche nudité héberge des squelettes effeuillés et cassants.

Hier encore, il s’imaginait avec sa famille foulant ce tapis d’or blanc et faisant crisser ses pas avec bonheur sur le sol durci par le froid.

Alors un jour, empreints de cet espoir effréné de vivre et non plus de survivre, la tête débordant d’image féériques qui n’étaient que chimères, ils avaient pris la fuite sur une embarcation de fortune pour traverser la méditerranée.

Et aujourd’hui il se retrouvait là, à l’endroit de ses rêves les plus fous.

Vivant… mais seul.

Ses enfants bien aimés disparus dans les profondeurs de la mer, qui devait être salvatrice mais qui les avaient englouti, ne vivront pas sur la terre promise, ne fouleront pas la neige de leurs pieds, ne verront pas la blancheur de l’hiver.

Et l’homme qui venait d’un pays où il ne neige jamais, avait aujourd’hui froid au cœur.

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Le texte d’Adèle :

C’est à cause de ce vieux CD, que j’ai retrouvé au fond de la boite à gants, de cette chanson familière qui envahit l’espace de ma voiture, espace clos et rassurant comme un cocon, un refuge, une clairière de lumière au milieu d’une ville encombrée et indifférente.

Cuir usé et vitres fermées, mélodie familière m’enveloppant toute entière et s’enroulant autour de mes muscles raidis, j’écoute et j’appréhende de ressentir toujours cette émotion, portée par la musique des mots caressants et âpres sur une harmonie de notes alanguies, et mon esprit s’envole.

Chanson comme un écho lointain, un reflet du manque de toi.

Une complainte, et soudain la tristesse teintée d’amertume réveille l’hippocampe flottant entre deux eaux, dans les profondeurs de mon cerveau reptilien. Accrochés à sa queue tire-bouchon, les souvenirs en banderole se déroulent sous mes yeux embués par le brouillard d’une saison nostalgie.

Les tiens, je m’en souviens, étaient vert ciel et bleu océan. La couleur exacte, je l’ai aperçue un soir d’orage  dans la baie de Nice, dans la mer il y avait une bande étroite à quelques vagues du rivage, éclairée d’un rayon de soleil égaré entre deux nuages noirs, comme une île liquide et précieuse, une oasis d’émeraude dans les flots agités d’encre sombre.

Ta bouche, une rouge merveille, une douceur de berlingot, rose rayée de pourpre, ou de vermillon, au gré de tes artifices et de ton imagination cosmétique. Elastique et plastique, j’arrêtais de t’écouter pour la regarder se tordre, grimaces ou fou-rires, et éclater, se fendre dans la seconde en sourire, pour ensuite, pleine d’aplomb, resserrer ses lèvres et siffler comme un troufion sans vergogne.

De toi j’aimais tout.

Tes bras fraternels –mais tu étais une sœur- enveloppant mes épaules d’allumette à deux balles de ta force brute et indocile, à nous deux le monde s’ouvrait.

Ton allure fine et élancée de Tour Eiffel, comme j’aimais te surnommer, moquerie ironique et affectueuse de ta domination physique –  en vérité spirituelle – et là-haut ta tête couronnée, les soirs de vent impétueux, d’une espèce de chou (caillou ! hibou !) que tu sculptais prestement avec tes indociles cheveux clairs ramenés en chignon de fantaisie.

Fantaisiste, oh oui ! , équilibriste, prestidigitatrice, tu tenais tous les rôles dans le cirque de nos vies adolescentes.

Tu étais le tambour-major et je suivais au rythme de ta musique, de tes folies. Accrochées au trapèze de ton imagination, nous virevoltions ensemble, les mains lâchées, aspirées par le vide mais rattrapées d’un poignet solide avant la chute et l’écrasement sur le sol des réalités banales. En quinze ans d’amitié jamais tu ne m’as fait faux bond, jamais de trahison, pas un rendez-vous manqué.

 L’hiver envahit les rues, comme l’inexorable montée des eaux boueuses de mes émotions en crue, débordant de mon cerveau percé par les flèches aiguisées des sentiments perdus et de l’obsession de ton souvenir.

Sur un tapis roulant dont la blancheur éteinte m’égare, ma voiture glisse dans les rues désertes et silencieuses, abandonnées au méchant hiver, aux premiers flocons, à leur danse mortelle et glacée. Pilotage automatique. Je flotte sur la mélodie et je m’envole dans les dangereuses contrées des regrets et des remords. Attention, risque de dérapage incontrôlé !

A l’entrée du parc municipal, je coupe le moteur.

Une fine couche de neige recouvre le paysage figé par le froid. Rien ne bouge. Quelques pas. Je respire et l’air glacé mord mes poumons. Dans la poitrine ça bat et ça fait mal. Celui-là, c’était le nôtre. Le quatrième banc, à côté de la poubelle, qui nous servait parfois de boite aux lettres ou de cache à nos objets délicieux autant que délictueux.

Tu me manques.

« Dis quand reviendras-tu
Quand cesseras-tu d’être un souvenir
Pour tous ceux qui t’ont connu autrefois ? »  Yves Jamait

https://youtu.be/LvbiF1UlADY

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Le texte de Claude :

Les arbres gris s’inclinaient sur le passage

Il avait neigé cette nuit là

Personne, pas un chat noir sur la pelouse blanche

Les bruits absorbés par la magie des lieux

Un photographe seul vint troubler le silence

Les lointains s’estompèrent dans une douceur discrète

Le noir et le blanc se marièrent

On publia les bans

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Le texte de Terjit : 

Le dessous des cartes.

Hier soir le vent est totalement tombé, le ciel qui était bleu depuis plusieurs jours s’est changé en farine et la température est restée froide mais pas plus que ça. A la tombée de la nuit, quand le parc ferme et que les enfants rentrent chez eux, mes copains les moineaux sortent des buissons pour profiter tranquillement de l’espace vidé des bipèdes. Hier soir ils ont fait un petit tour vite fait pour se dégourdir les ailes puis sont retournés se blottir en famille dans leurs nids : eux aussi ils savaient que la neige arrivait. Ici on est habitués à prévoir le temps, on est tout le temps dehors.

Et voilà, une fois de plus on avait raison, ce matin c’est tout blanc : l’allée, les pelouses, les arbres, le ciel, tout est blanc, même moi je le suis. C’est beau la neige, c’est vrai, mais c’est un peu triste pour nous, le parc est fermé et on s’ennuie quand personne ne vient s’assoir.

Cette année ils m’ont placé tout en haut du parc, là où il n’y a que les aires de jeux pour les enfants. Avant j’étais en bas à côté de l’entrée, et quand j’ai appris que j’allais changer de coin ça m’a fait peur mais mon voisin m’a dit qu’il avait passé cinq ans en haut, et que c’était bien mieux : il n’y avait plus les mémés qui donnent du pain aux pigeons. Dans les parcs on les aime pas trop les pigeons, ils sont sans gêne, font leur besoins partout et on dirait qu’ils ont la manie de nous viser. Si par malheur on te place sous un platane tu es sûr que personne ne te rendra visite.

En plus ils m’ont mis tout au bout de l’allée, juste avant les sapins. Cela peut paraître sans importance mais c’est une place stratégique : c’est toujours le dernier banc qui est le plus utilisé. Pourquoi ? C’est simple enfin ! Quand tu es tout au bout tu es au meilleur endroit pour voir les enfants jouer sur le toboggan et surveiller le bac à sable. Et voilà ! Tout le monde vient s’assoir ici, ça ne désempli pas, même quand il pleut.

Et en plus tu as une clientèle de choix : pour arriver jusqu’ici la côte est trop raide pour les mémés, tu n’as que des jeunes mamans, donc que des fesses entretenues, des cuisses élancées, des sous-vêtements de marque : ça change des mémés d’en bas… D’ailleurs en parlant des mémés, si j’osais je dénoncerais l’inventeur des Sloggi, il faut le faire soigner ce mec là ! Et ce n’est pas le pire car une Sloggi à côté des gaines c’est quasiment un string, et là je dis STOP ! C’est plus des soins qu’il faut au détraqué qui a inventé ce truc infâme mais la pendaison à la sauce Lucky Luke : « ici on pend d’abord et on pose les questions après », non mais des fois !  Excusez-moi si je m’emporte mais quand il faut supporter ça tous les jours avec les pigeons en plus… Bref, revenons en haut du parc, la vue est plus agréable. Il y a quelques hommes aussi bien sûr mais ils sont minoritaires. En plus la plupart du temps ils sont accompagnés et ni par des Sloggi ni par des gaines, si vous voyez ce que je veux dire…

Bien sûr dans tout ça on a nos préférées, nos chouchoutes. Par exemple tous les soirs de la semaine il y a cette maman qui vient à 16h35 pile, jamais une seconde d’avance ou de retard. A mon avis elle vient juste après la sortie de l’école. Elle reste là une bonne heure, toujours habillée avec des jupes colorées. Je n’ai jamais vu son visage de là où je suis, mais je la reconnais sans hésitation. Elle doit être très jolie, j’en suis sûr, et j’ai toujours été attiré par les blondes. Elle a cette manière de s’assoir comme sur un nuage, de croiser les jambes sans aucun à-coup, la droite posée sur la gauche. Quand il fait froid elle a des bas de soie, c’est dommage que ce soit devenu si rare d’en porter, c’est quand même beaucoup plus sexy que de vulgaires collants de supermarché.

Il y a aussi cette jeune femme rousse qui vient en couple. Ils sont moins réguliers mais tout aussi adorables, ils viennent deux ou trois fois par semaine, ça dépend du temps qu’il fait. Ils sont moins délicats quand ils se posent sur moi mais je les aime aussi ceux-là. La première fois qu’ils sont venus, ils se sont assis chacun à un bout du banc, une jupe rouge et un pantalon noir. Ils sont restés un bon moment comme ça puis ils se sont rapprochés lentement jusqu’à ce que leurs cuisses se touchent. Je me suis dit qu’ils venaient surement de se rencontrer, qu’ils étaient en train de passer à des choses plus sérieuses. Quand ils sont revenus deux jours plus tard ils ont fait exactement le même manège, comme un étrange rituel qui n’appartient qu’à eux. Et à chaque fois la même chose : toujours une jupe et un pantalon, toujours l’éloignement pour commencer, toujours les cuisses qui se rapprochent. J’ai aussi remarqué que leurs fesses et leurs cuisses sont bizarrement symétriques, comme deux reproductions de la même sculpture, c’est rare chez une femme et un homme. Puis un jour j’ai vu arriver deux jupes en même temps. La jupe bleue s’est posée à un bout, la verte à l’autre bout. Je me suis dit que c’était des nouvelles qui découvraient le parc. Je n’ai pas réalisé tout de suite mais quand j’ai vu les cuisses se rapprocher, la symétrie parfaite et que j’ai reconnu la femme rousse j’ai compris qu’elles étaient là ! C’est aussi l’avantage d’être au bout de l’allée, tout en haut, c’est un endroit calme pour les amoureuses.

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Le texte de Marie Claude :

Arrivée aux bancs,
C’est cinq kilomètres.
Déjà?
Je cours pour l’adrénaline
Je cours pour les endorphines
Ce soir, je cours sur de la ouate
C’est magique…
Je cours pour semer la mort
Je cours pour entendre battre mon corps
Dans mon oreille.
Je lévite (presque)
J’esquive
Je mets de la distance entre moi et mes problèmes.
Ah! Mes fameux problèmes!
De lourds manteaux aux poches lestées,
Des chapes,
Des ponchos en granit garnis de pompons en plomb…
Et moi, je suis une hase en tenue d’hiver
Invisible sur cette neige fraîche
Je détale.

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Le texte de Nicole :

Cet hiver là était plus rude que les autres.

Jane salait déjà les pavés de son entrée alors que nous n’étions qu’à la mi-octobre. Les rues étaient désertes très tôt le soir, avec des températures qui chutaient rapidement à -10°C, voire -15°C. Seuls les renards et autres prédateurs rodaient aux alentours.

Jane n’aimait pas traîner en rentrant du travail. Elle se hâtât dans l’entrée, ôta rapidement ses bottes et son manteau rembourré. Elle plongea ses pieds dans des chaussons molletonnés couleur marron chaud. Elle alluma un feu dans la cheminée de son salon puis alla se préparer un vin chaud, avec de la cannelle et de l’orange. Une odeur douce et sucrée planait dans la cuisine. Un bruit sourd se fit entendre vers la porte de l’entrée. Jane sursauta. Elle regarda à travers la vitre. Elle ne vit rien, juste le vent glacé qui déplaçait les branches du voisin. Elle mélangea la préparation et attendit quelques minutes. Puis elle se servit avec le bec verseur de la casserole. Sa tasse, ornée d’un cerf rouge serti de boules de noël, lui réchauffa les mains. Elle alla se blottir sous une couverture au coin du feu et trempa le bout de ses lèvres dans le liquide. Il était encore brûlant. Elle le posa délicatement sur la table basse. Un bruit de craquement. Jane poussa un cri aigu qui résonna dans le silence de la maison. Les lumières du salon se mirent à clignoter une première fois, puis une seconde. Puis se fut l’obscurité. Seule la lueur du feu éclairait faiblement le visage de Jane. Elle saisit le tisonnier d’une main et se mit à crier d’une voix chevrotante : « Est-ce qu’il y a quelqu’un ? ». La réponse ne se fit pas attendre et quelqu’un frappa lourdement à sa porte. Jane déglutit puis avança lentement en direction de l’entrée.

« Jane, vous êtes là ? C’est Norman. Il y a eu une coupure générale, tout va bien ? ». Jane, rassurée, posa le tisonnier à l’angle de la porte. Son cœur battait à tout rompre dans sa cage thoracique. Elle ressentit un long frisson qui lui parcourut le bas du dos. « Ah ! Norman ! C’est gentil d’être venue me voir ».Elle tourna la clé dans la serrure et regarda dans entrebâillement de la porte. Elle reconnut les yeux gris clair de Norman et fit sauter le loquet. Soudain les ampoules se mirent à crépiter puis la lumière inonda le visage de son visiteur, debout sur le perron. Jane remercia Norman. Ils discutèrent quelques minutes, échangeant quelques nouvelles. Norman était au chômage technique depuis que la neige avait recouvert le chantier sur lequel il travaillait. Ils ne prêtèrent pas attention à l’ombre furtive qui glissa le long des barrières, avant de disparaître au coin de la rue. Jane frissonna. Norman prit congé en lui donnant une boîte d’allumettes et des bougies, en cas d’urgence. Elle referma sa porte et déposa la boîte sur la console de l’entrée. Elle se retourna en direction du tisonnier dressé dans l’angle du mur. Elle hésita et esquissa un sourire. C’est à ce moment précis que la poignée de la porte s’abaissa d’un coup sec. Le sang de Jane ne fit qu’un tour. Elle se mit à courir et gravit les escaliers. Des pas lourds résonnèrent dans l’entrée. Jane se précipita en direction de sa chambre. La silhouette déformée par un épais blouson à capuche s’approcha rapidement. Elle n’eut pas le temps de fermer sa porte que l’homme la saisit par les poignets et la plaqua lourdement au sol. Jane se mit à hurler puis hoqueta sous l’effet de sa poitrine écrasée. Son agresseur lui asséna un violent coup sur la tête. Jane perdit connaissance. Ses yeux se refermèrent à jamais.

Il était 7h30 quand l’inspecteur Castillo sorti de sa voiture. Un jogger leur avait signalé la découverte d’une main dépassant de la neige, non loin du chemin. Le parc était désert, avec ses bancs alignés et couverts de neige. «  Sale temps pour une promenade Carlos…J’espère que tu as déjà bu ton café car ce n’est pas très beau à voir… ». Carlos avança vers la scène du crime d’un pas résigné, l’estomac noué. Il connaissait bien cet endroit et jamais n’aurait cru s’y trouver pour le boulot. Des voix grésillaient dans le talkie accroché à sa ceinture. La nouvelle d’un meurtre se répandait, pour la deuxième fois en dix jours.

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Les textes publiés sur d’autres sites :

121 Commentaires

  1. Stephie

    Leil : je vois que cette photo nous a inspiré des choses communes. Pas avec les mêmes mots, forcément. Joli texte poétique. Bises

    • Leiloona

      Je comprends maintenant ton commentaire ! Oui, une certaine douceur en effet ! 🙂

    • Leiloona

      Nul besoin, miss, d’ajouter un lien vers ton texte, il y est déjà plus haut ! 🙂

  2. Terjit

    Petite erreur de pseudo : lolo lescalier =Terjit 🙂

    • Leiloona

      J’ai changé ! 😉

      • Terjit

        Merci

  3. Cécile C

    Bonjour, c’est amusant, j’ai eu la même idée que Lolo Lescalier ! Promis, je n’ai pas copié 😉
    Les textes sont beaux ! Merci pour ce moment de lecture qui va enchanter mon lundi

    • Leiloona

      Oui, voire même des lectures qui illuminent toute la semaine vu tous les textes publiés ! 😮

      • Cécile C

        La magie de cette atelier 🙂 Merci à toi

  4. Terjit

    Et il manque les dernières phases: « C’est bien beau la neige, mais aujourd’hui je ne verrai ni de mamans, ni de jeunes femmes amoureuses, pas plus de jupes que de pantalon et mes copains les moineaux vont rester bien au chaud. C’est bien beau la neige mais que c’est ennuyeux un parc vide, il n’y a même pas un pigeon pour me faire dessus… « 

    • Leiloona

      Arghh ben décidément ! 😮 Je l’ajoute …

  5. Estelle Jacob

    Que de magnifiques textes sur notre dame qui étale sa jolie robe blanche, je suis ravie de découvrir tous ces écrits et d’avoir découvert cet atelier !
    Bonne journée !

    • Leiloona

      Au plaisir alors de te relire ! 😉

  6. Albertine

    @ Claude : Un texte comme un petit tableau de maître, des mots posés comme des touches de peinture, précises et délicates.

  7. Caro Bleue Violette

    @Leiloona : beaucoup de poésie dans ton texte 🙂

    @Manue : ton joli texte m’a un peu serré le cœur… pour bien des raisons 🙂

    @Nady : ha ha, j’ai adoré la volte-face à la fin de ton texte, pour moi qui déteste l’hiver (et la neige) c’était jubilatoire 😛

    @Jos : un texte qui parlerait à bien des gens venus de l’autre côté de la Méditerranée… Si triste 🙁

    @Adèle : énormément de poésie chez toi aussi. J’ai adoré ta plume sur ce texte !

    @Claude : un bien joli mariage… si on aime la neige 😀 !

    • Nady

      Merci CBVous. Impossible d’accéder à ton texte sur ton blog du smartphone. .. je retenterai

    • Leiloona

      Merci Caro ! 🙂

  8. Benedicte D.

    @ Bonjour toutes et tous, je n’ai pas écrit cette semaine car je ne peux pas commenter vos textes….C’était limite la semaine dernière mais là mes cervicales sont en mode névralgie et j’ai droit à un temps très limité de clavier !!!
    Par contre j’ai le droit de tout lire et je ne m’en priverai pas !…J’espère que cela ne durera pas trop longtemps car écrire, vous lire, et commenter vont beaucoup me manquer….Bisous.

    • Caro Bleue Violette

      Arf, je compatis sincèrement, Bénédicte, je sais ce que c’est ! Repose-toi bien et bon rétablissement à mesdames tes cervicales 🙂

      • Benedicte D.

        Merci Caro Bleue, ce truc là ça va et vient quand ça veut !!

    • Nimentrix ○

      Prends soin de toi @Benedicte.. Et ne vas pas lire mon texte, tu risque de rire comme la seamine dernière et ça n’est sûrement pas bon pour tes cervicales 😉

      • Benedicte D.

        Tant pis !!!

    • Leiloona

      Bénédicte : J’espère que tu vas mieux en fin de semaine …

  9. Caro Bleue Violette

    @Terjit : monologue d’un banc ! J’ai adoré, c’est très drôle. En revanche, je m’insurge contre cette diatribe sur ces pauvres mémés qui veulent juste être confortables 😛

    @Marie-Claude : ah l’éternelle fuite en avant… Cela dit on a beau courir, j’ai bien peur que les problèmes ne finissent toujours par nous rattraper (enfin perso, je ne cours pas, j’ai horreur de ça. Je marche) ^^

    @Nicole : Brrrr ! Non mais quand je dis que l’hiver est une saison angoissante ^^ (bon sinon je soupçonne Norman. Il est venu en reconnaissance voir si elle était seule et puis il est revenu la zigouiller. Le coup de l’ombre furtive, c’est juste pour égarer nos soupçons).

    • Terjit

      @caro bleue violette : je comprends que l’on s’insurge, mais honnêtement la Sloggi c’est quand même l’équivalent féminin du slip kangourou… et là, je maintiens ma position !!! 😉

      • Caro Bleue Violette

        Ah c’est sûr que les slips kangourou ne sont pas ce qu’il y a de plus seyant… 😛

        • Terjit

          Merci ! 🙂

    • Marie- claude

      @Caro bleue violette: le temps pendant lequel on court, c’est déjà ça de gagné sur les problèmes 😉

  10. Nimentrix ○

    @Leiloona : il se dégage de ton texte une sérénité mystérieuse pour moi… Très belle, très intense, très pure et vraie. Comme le contact des premiers flocons de neige sur la peau. Cette sensation féérique et magique qui nous émerveille et que laisse bien souvent diparaître à l’age « adulte ». La magie de la neige c’est qu’elle si rare qu’elle parvient souvent à nous ramener à ses sensations, voilà pourquoi nous rêvons tous d’un hiver à venir suffisament froid pour nous replonger dans les souvenirs les plus agréables de notre enfance.

    « Pureté nouvelle » « lente danse hypnotique » « charme » « état second » « bercer » « particules nouvelles » « douce chaleur » « accepte ce don » « atome du Grand Tout ».

    Je dis que ce texte est mystérieux pour moi, parce qu’il ne l’est pas un seul instant.
    Paradoxal je suis, tel un bonhomme de neige qui se tiendrait fièrement debout malgré le soleil intense d’un désert saharien. Je vis ce mystère qui n’en est pas un à travers tes mots, leur choix à la fois spontané et précis, qui fontt de toi l’auteur que j’attend patiemment de voir naître, émerger de ce joli cocon blanc.

    • Leiloona

      Merci Nim’ … L’auteur, l’auteur … il me faudrait prendre le temps de poser des lignes chaque soir, effectivement … Un jour ? ♪♫

      L’image du bonhomme de neige dans un désert, droit et résistant … l’image te sied bien, mais nul besoin de te placer dans un désert, l’oasis n’est juste à quelques pas de toi. 😉

  11. Virginie Vertigo

    @leiloona : Texte très poétique et doux. J’aime beaucoup.

    @Manue : Joli texte sur le passé, la liberté, le regard des autres.

    @Nady : Belle déclaration pour cet hiver que tu sembles bien aimé (sans oublier le côté obscur de la force).
    « Et tel un albatros déterminé à sortir de l’eau malgré son surpoids après des apéros répétés… » : ce passage m’a fait sourire.

    @Jos : Le titre m’a fait penser à un roman de Jonas Jonasson. Une belle idée et puis cette chute si terrible avec laquelle tu as fait une belle phrase de conclusion, douloureuse.

    • Leiloona

      Merci Virginie ! Oui, c’était l »effet recherché ! 🙂

  12. Claude

    @ Leiloona : ton texte est plein de subtilités, il est enrichi par ton style et la recherche des mots précis et significatifs. Chapeau ! « Je suis un atome du grand tout » , donne une fin inattendue, qui rend à la fois modeste et indispensable, individuel et cosmogonique… Merci.

    • Leiloona

      Merci Claude de ta lecture attentive … Je t’avouerai que je ne fais pas du tout de recherches quant au vocabulaire employé, il sort ainsi de ma caboche, en quelques minutes (une vingtaine je dirai, pour l’écriture de ce texte.)

  13. Claude

    @ Manue : j’aime ton texte, même si la fin est bien pessimiste, sans doute clairvoyante. Les souvenirs de neige que tu racontes si bien risquent de devenir des témoignages précieux pour les futurs générations.

  14. Claude

    @ Nady : jolie ton ode à l’hiver ! Ton texte s’adressant à la neige et au froid est plein de charme, pour ne pas dire de fraîcheur… Bravo. Et merci.

    • Nady

      Merci Claude. Un beau jeu des contrastes dans ton poème fort réussi ! Les contraires s’attirent et donnent souvent de beaux résultats 😉 hâte de voir les photos

  15. Virginie Vertigo

    @adele : La perte de l’être aimé. Il est vrai que l’hiver se prête bien à ce manque.

    @claude : Joli le jeu de mot : « on publia les bans ».

    @terjit : Raconter le vie d’un banc, très belle idée. Et puis, j’apprécie qu’on parle des amoureuses et pas que des amoureux hétéro… 🙂

    @Marie-Claude : Fuir son quotidien, ses problèmes… courir sur cette neige immaculée en espérant y attraper un peu de sa pureté…

    @Nicole : Norman… comme Norman Bates de « Psychose »… ça fait froid dans le dos et pas uniquement parce que c’est l’hiver !

    • Caro Bleue Violette

      Mais oui, c’est vrai, comme dans Psychose ! Norman est officiellement mon suspect n°1 :-p

  16. Claude

    @ Jos : tu as eu une superbe idée. Tu l’as très bien menée. Avec beaucoup de sensibilité. C’est triste, mais chouette de l’avoir ainsi écrit. Bravo.

  17. Claude

    @ Adèle : ton texte est vraiment beau. Il est riche en émotions, en style (tes mots et tes phrases musicales sont superbes). J’ai été très touché. Bravo.

  18. Claude

    @ Terjit : excellente idée. Et bien menée, avec humour et tendresse. J’ai regardé différemment les bancs du jardin du Luxembourg, ce matin…

  19. Claude

    @ Marie-Claude : ton texte a le rythme de ton sujet. C’est vraiment bien fait. Laisse tomber les problèmes comme un coureur jette sa bouteille d’eau vide. Ne nous encombrons pas de choses inutiles…

    • Marie-claude

      @Claude: merci de ton retour. J’ai hésité et finalement j’ai opté pour une présence appuyée des problèmes avec des métaphores volontairement pas subtiles… J’aime bien ton idée de rester dans la légèreté, de ne garder que l’essentiel.

  20. Claude

    @ Nicole : si j’ose dire, ton texte fait froid dans le dos… Tu mènes l’histoire tellement bien que j’en aurais bien lu encore plus long. Merci.

    • Nicole

      Merci pour ta lecture. Histoire à suivre.

  21. Nady

    @Terjit : belle contre pub pour la marque Sloggi… me demande quand même quelle singularité peuvent avoir les fessiers de blondes et de rousses… Ton banc semble avoir la réponse, lui qui reconnait la couleur des cheveux à partir de leurs postérieurs…. un suite est nécessaire pour élucider cette épineuse et freudienne question qui me tourmente… 😉 sinon à part ça, j’ai bien ri et ça fait du bien

  22. Nady

    @Manue : une bien triste conclusion mais au moins il lui reste les souvenirs pour s’évader quelques secondes ! bravo miss

  23. lemexicainjaune

    @Leil, joli champ lexical !
    @Jos, j’aime beaucoup ton texte plein de sensibilités et de tournures efficaces.

    • Leiloona

      Mexicain : Mouarf ! Eh ben, pour un commentaire littéraire faudra étoffer hein ! 😛

      Mais merci ! 😉

  24. adèle

    @Leiloona : un texte qui souffle le froid et le chaud, qui alterne souffrance et bonheur. Les mots y tourbillonnent comme des flocons, pour notre plus grand plaisir.
    Tout est un, Ellam onru.

    • Leiloona

      Oh de belles images pour moi ! 😉 Oui, j’alterne … je suis un courant alternatif je crois bien ! 😀

  25. Nath

    @ Leil : Quel texte riche et beau et poétique !! J’aime beaucoup, mais vraiment beaucoup « l’atome du grand tout ».. Chapeau bas, chère patronne !
    @ Manue : des mots qui vont droit au coeur, quelle belle sensibilité que la tienne ! La fin m’a beaucoup émue, j’ose espérer en l’espoir qui demeure au delà de la folie des hommes..
    @ Jos : Fan de tes écrits , comme toujours je suis !
    @ Nady : ma douce Nady , je te retrouve dans chacun de tes mots, dans chacune de tes phrases… L’amour que tu portes en toi pour ton île, mais aussi pour autrui ,pour la Vie est palpable…Merci !
    @ Adèle : magnifique , et encore c’est un piètre mot. Je suis très touchée, très émue…
    @Claude : J’adore les chats noirs !
    @ Terjt : BRavo ::! J’avais songé à faire « parler » le banc, mais j’ai séché…Tu l’as fait avec un brio absolu !
    @ Bénédicte : impatiente de te lire à nouveau !

    • Benedicte D.

      Merci Nath, comme c’est gentil !!

    • Jos

      Un grand merci Nath !!

    • Leiloona

      Merci Nath ! Ah l’atome du grand tout, oui, nous sommes tous une partie de l’univers ! ♥

  26. adèle

    @Manue : une histoire en forme de tour de passe-passe qui nous fait passer de la douceur des neiges d’antan à la fournaise de l’enfer du futur. Terrifiant !
    @Nady : j’aime beaucoup ta façon d’interpeller l’hiver, tel un personnage à la fois familier et omnipotent. Original !
    @Jos : une vision de l’hiver d’une infinie tristesse ! Je pense aussi à ceux qui n’ont pas de toit. Un texte efficace.
    @Claude : c’est drôle d’avoir pensé au photographe qui faisait la photo : un angle de vue étonnant, de même que la personnification des couleurs. J’ai failli loupé le jeu de mots final, heureusement que Virginie l’a noté !!!

  27. adèle

    @Terjit : ton banc est un sacré numéro, un drôle de coquin, un peu macho.Ton texte, c’est du nanan ! La prochaine fois que je m’assois sur un banc, je penserai bien à rabattre mes jupes. Non, je choisirai UNE chaise !
    @Marie-Claude : Entre le « Je cours pour semer la mort » et « Et moi, je suis une hase en tenue d’hiver
    Invisible sur cette neige fraîche. Je détale. » tu nous expliques tout le pouvoir de la course à pied, qui te fait tout oublier. Belle envolée !
    @Nicole : Mon Dieu, quel suspens ! Tes mots nous font passer prestement d’un amour naissant à un meurtre épouvantable, quelle habileté !

  28. Nady

    @Leiloona : waouuuuu ! Tes mots sont bien choisis et sublimes. Un mélange de lâcher prise et de physique dans ton texte que j’ai pris beacoup de plaisir à lire.

    • Leiloona

      Roooh Merci belle Nady ! Je t’avouerai que je ne les choisis pas, ils sont sortis ainsi … ils avaient sans doute envie de prendre l’air ! 😀

  29. Jos

    @Leiloona : Encore un sacré beau texte, fait de mots justes et poétiques…Bravo
    @Manue : Nostalgique et futuriste à la fois… Je croise les doigts pour que l’on en arrive pas là…
    @Nady : J’aime le rythme de ton texte qui commence sur un ton léger et finit gravement. Et ta conclusion est tout simplement parfaite. Merci Nady 
    @Adèle : Émouvant, poignant même, et superbement écrit. Ton texte m’a totalement retournée.
    @Claude : Le photographe que tu es était obligé de penser à celui qui a pris ce paysage enneigé. Bien vu et bien écrit.
    @Terjit : Ah Ah ! Ton texte m’a bien fait rire. Mais n’étant ni rousse, ni jeune (sans être une mémé Hein !) ce banc n’est pas pour moi…Plus sérieusement, on ressent bien l’atmosphère de ton parc où tout le monde – enfin presque- a sa place.
    @Marie-Claude : Moi qui ne suis pas sportive, je vais peut-être me mettre à courir. Une fuite en avant pour tout laisser derrière soi : Le rêve !
    @Nicole : Tu manies l’art du suspense à la perfection ! A quand la suite ?

    • Leiloona

      Merci Jos ! ♥

  30. Antigone Héron

    Leilonna : très beau texte… j’aime spécialement l’évocation de ce moment qui semble suspendu…

    • Leiloona

      Un instant feutré, comme cette neige qui nous entoure ! ♥

  31. sabariscon

    @ Manue, un texte à la tonalité grave …j’aime beaucoup ce film de sa vie !

    @ Nady, un texte assez étonnant qui nous dit joliment l’hiver dans tous ses états.

    @ Jos, touchantes ces lignes sur le décalage entre rêves, fantasmes et réalités.

    @ Adèle, des images étonnantes, saisissantes et poétiques qui donnent beaucoup d’épaisseur à cette nostalgie.

    @ Claude, une jolie comptine.

    @ Terjit, humour et poésie au rendez vous dans cette jolie tirade du banc.

    @ Marie-Claude, quel courage ! Des jeux de mots et de sonorités bien chouettes !

    @ Nicole, ce serait l’incipit génial d’un roman policier. Une affaire à suivre ?

    • Nicole

      C’est u vrai défi car c’est mon premier texte policier. Merci pour tes encouragements

  32. sabariscon

    @ Leil, une variation philosophique très poétique et très convaincante. Je suis toujours aussi amoureuse de tes images.

    • Leiloona

      Oh merci, Sab ! ♥ « Mes images » viennent ainsi ! 😉

  33. Antigone Héron

    Manue : nostalgie terrifiante… j’aime beaucoup les images que ton texte créent.

  34. Antigone Héron

    Nady : belle apologie de la neige
    Jos : ton récit me serre un peu le coeur…

  35. La plume et la page

    Leiloona: J’aime toujours autant ta prose. Bravo pour ce texte!

    • Leiloona

      Merci Plume ! 😀

  36. gambadou

    Je suis à chaque fois impressionnée par la qualité de vos écrits !

    • Leiloona

      Merci Gambadou ! 😀

  37. Antigone Héron

    Adèle : très très beau texte… et j’aime le vocabulaire que tu utilises… 😉
    Claude : court mais efficace,et ça me fait sourire…
    Terjit : pas mal ce point de vue du banc, et beaucoup d’humour 😉
    Marie-Claude : une course bien retranscrite, on y est
    Nicole : ah non mince, mais tu m’as fais peur !!!!!!

    • Nicole

      C’etait l’effet recherché. Merci

  38. Parlonslittérature

    @Leiloona : Ton texte est poétique. J’ai eu parfois l’impression d’être auprès de ton personnage, tellement les descriptions que tu as utilisées sont réalistes.
    @Manue : Un beau texte sur la nostalgie du jardin, des souvenirs qui affluent.
    @Nady : Dans ton texte aussi, la poésie est au rendez-vous. Le tutoiement que tu as utilisé donne un aspect doux sauf au dernier paragraphe (je m’y attendais pas à cette chute qui est une vraie réprimande).
    @Jos : Beau texte qui met en lumière l’actualité, les migrants. J’ai bien aimé.

    • Leiloona

      Parlons Littérature : Oh merci, pouvoir se transposer dans un univers en peu de phrases, c’est un joli compliment !

  39. victor

    @Leiloona : Avant toute chose, il faut que tu saches que grâce à ton texte de la semaine dernière que j’ai énormément apprécié, j’ai emprunté « Du domaine des murmures » et c’est une de mes prochaines lectures. Merci beaucoup pour la découverte !
    Concernant ton texte, je suis encore une fois tombé sous le charme de ta plume poétique, de ton personnage rêveur, dans ce grand décor blanc. Franchement je n’ai qu’une question, à quand une histoire plus longue ? Pourquoi pas un livre ? Tu as énormément de talents, franchement merci, c’est un bonheur de te lire chaque semaine !

    • Leiloona

      Rolala, merci Victor (tu verras, Martinez est une fée !) … Quant au roman, euh … joker ! 🙂

  40. victor

    @Manue : Ton texte transmet un sentiment de nostalgie profond, qui nous gagne au fur et à mesure de notre lecture… C’est quand le bonheur nous échappe qu’on se rend compte que l’on nageait dedans…

  41. victor

    @Nady : Quel super texte ! Sans aucun un des meilleurs que tu ai écris pour moi ! Une ode à la neige écris-tu… C’est beau, c’est superbement bien écrit, beaucoup d’images viennent compléter notre lecture ! Comment ne pas tomber amoureux de l’hiver après ça ?

    • Nady

      Merci Victor pour tes éloges, tu es trop bon 😉 ce n’est qu’un petit texte spontanée de rien du tout 😉 belle fin de semaine à toi

      • Nady

        spontané… sans e bien entendu…

  42. Nady

    @josette@theilot.fr : ton texte m’a donné des frissons… Il est plein de notre actualité. …. Bravo

    • Nady

      Arghh désolée jos, l’écriture automatique de mon smartphone amène des surprises parfois. ….

  43. Nady

    @adèle : un joli texte plein de sensibilité

  44. victor

    @Jos : Un texte qui sonne vrai dans l’actualité, avec chaque jours son lot de mort par cette traversée… Ton récit m’a beaucoup ému, j’ai été touché par cette histoire qui est réalité pour des centaines de personnes… Bravo à toi pour ce texte quelque part dénonciateur…

  45. victor

    @Adèle : Quel texte ! Il restera gravé dans ma mémoire pour très longtemps ! Que de figures de styles, que d’émotions ! J’ai adoré !

  46. victor

    @Terjit : Un texte à la fois original et humoristique ! J’aime beaucoup de point de vue du banc, que tu as parfaitement su reproduire, bravo !

  47. victor

    @Marie Claude : Courir permet de s’évader d’une réalité parfois trop pesante… Beau texte, très réaliste, merci !

  48. victor

    @Nicole : Ton texte m’a fait frissonné ! Quelle horreur ! Ton texte est très bien écrit, le suspens est à son comble ! Bravo !

  49. Marie-Claude

    @Leiloona: j’admire tes titres! Ils sont des textes en eux-mêmes! Tu nous amènes si bien au point de bascule: « J’accepte ». Sublime!

    • Leiloona

      Ah ah je les emprunte souvent ces derniers temps à de grands auteurs, je n’ai aucun mérite donc ! 🙂

  50. Marie-claude

    @Jos: très touchée par ton texte, tout en délicatesse et respect envers ceux pour qui c’est une réalité.

  51. Marie-Claude

    @Nady: très savoureux de me faire décrire l’hiver (moi qui y habite plusieurs mois par année). Ah, je rêve de pouvoir mettre « 25 degré » et « hiver » dans la même phrase un jour!! Merci!

    • Nady

      je te le souhaite Marie-Claude. Petit indice : vas dans l’Océan Indien en juillet / août et tu pourras ressentir un hiver à 25° sur des îles paradisiaques 😉

  52. Marie-Claude

    @Adele: quel magnifique portrait! Au delà de la tristesse, me reste l’image d’une amitié lumineuse.

  53. Marie-Claude

    @Terjit: tu m’as rappelé un très beau livre d’enfant, le titre était George le banc si je ne me trompe pas. Magnifique livre d’image, temps hors du temps avec mon fiston… Merci pour ton beau texte et ce voyage dans le temps.

  54. Marie-claude

    @Victor: ton texte me donne certainement envie de lire celui qui l’a inspiré! Ah oui! Que « cette ivresse de bonheur d’amour de joie se répande[it] peu à peu dans toute la ville »!

  55. Leiloona

    Mnaue : Un texte très sensoriel … je ne m’attendais pas à cette fin. Effectivement, nous vivons désormais à crédit sur Terre …

  56. Leiloona

    Nady : Je sens à travers ton texte tout ton amour pour la Terre, je crois bien que c’est le texte le plus sensoriel que j’aie pu lire de toi. 🙂

    • Nady

      Ton commentaire me touche Leiloona et les retours à cet atelier écriture dévoilent parfois des choses dont on n’a pas conscience. Ce jeu de l’écriture chaque semaine me plait vraiment et cette liberté que tu nous offres d’adopter le style que l’on veut est extra et permet des challenges que l’on se fixe parfois. merci 😉 et belle fin de we miss

      • Leiloona

  57. Leiloona

    Jos : Outch’, cette fin … mais combien sont-ils à la vivre actuellement ? Merci …

  58. Leiloona

    Adèle : Marrante cette chanson car parfois j’ai l’impression de la connaître, d’autres fois non …

    Un texte sur la nostalgie d’une absence … Je la connais bien cette ritournelle. Je te remercie.

  59. Leiloona

    Claude : Magique ! Oui, le N&B est un fabuleux mariage qui nous ravit toujours autant ! Un mariage qui dure sans trahison ah ah ! 😉

  60. Leiloona

    Terjit : Oh marrant ton point de vue : le point de vue d’un banc ! 😀 Ils en ont à raconter, effectivement … Moi aussi, confidence, je préfère le dernier banc …

  61. Leiloona

    Marie Claude : très joli ! Et on se rend compte que la comparaison homme / hase fonctionne très bien … outch’ !

  62. Leiloona

    Nicole ! Eh ben un texte qui m’a fait frissonner ! Effectivement c’est toujours quand on s’y attend le moins que le meurtrier frappe dans les films …

    • Nicole

      Ravie que l’effet soit au rendez vous. Merci pour ton commentaire !

  63. Nicole

    @ Leiloona : un texte poétique qui évoque la souffrance, les souvenirs et le bonheur simple de ne faire qu’un avec la terre. Bravo pour ton texte !
    @ Manue: Que restera-t-il de notre belle terre, un beau témoignage à travers les yeux de ton héroïne. Merci pour ton texte émouvant !
    @ Nady : L’hiver, une saison pleine de métaphores en fonction du lieu et de ceux qui la vivent. Texte original et engagé. Merci !

    • Nady

      merci Nicole. J’ai eu froid dans le dos avec le tien et suis allée vérifier que la maison était bien fermée ce soir… 😉

  64. Manue Rêva

    @Leil : Je vois dans ton texte une longue descente en enfer, inexorable … que je n’accepte pas mais que ton personnage vit avec la philosophie d’un homme intelligent et sensible au monde. Etonnant.
    @Nady : Ce texte, c’est toi !!! J’ai l’impression d’être devant toi et j’écoute ta voix, ton corps, ton esprit s’animer avec passion !
    @Jos : Argh … Terrible histoire si douloureusement vraie …
    @Adèle : Jolie histoire, la nostalgie est là mais aussi beaucoup de petits bonheurs !

    • Nady

      merci miss

    • Leiloona

      Ah oui, Manue, really, une descente aux Enfers ? Mince, j’ai raté mon coup alors ! 😮

      • Manue Rêva

        Mais non, chacun fait sa lecture ! C’est tout !

  65. Manue Rêva

    @Claude : Joli ! Poétique, simple, droit au but !
    @Terjit : Bien vu, on imagine pas à quel point les objets ont une âme !
    @Marie Claude : Courir pour oublier, une évidence.
    @Nicole : Glauque et sanguinolent à souhait. J’adore !

  66. Nicole

    @ Jos : Un texte triste et émouvant sur le drame migratoire. J’aime beaucoup ton texte
    @ Adèle : Seuls les souvenirs restent quand un être cher disparaît. J’ai beaucoup apprécié la finesse de ton texte et le choix de tes mots.
    @ Claude : Poésie courte autour de la blancheur de cette saison. Texte bien mené et écrit.

  67. Nicole

    @ Terjit : Chacun de tes textes me surprend, un banc qui parle et observe le monde. Belle idée. Merci !!
    @ Marie-Claude : Que cette course libère tous ce qui pèse sur ton héroïne. Une course thérapeutique, j’aime bien.
    @ Victor : Texte romantique, poétique . C’est une belle rencontre entre Eugène et Tatiana. Bravo pour ton poème.

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