Bonjour à tous,
J’espère que vous allez bien. Voici la nouvelle photographie qui servira de base à l’écriture de votre texte. Le but est d’écrire un texte court (pas plus d’une page word). Vous pouvez si vous le souhaitez tenter d’écrire, semaine après semaine, une histoire dont les péripéties se suivraient, ou bien écrire des textes sans rapport évident entre eux (même si bien souvent on traite des mêmes thèmes d’un texte à l’autre.)
C’est à vous ! Au lundi 8 mars !
Bonjour, voici mon texte. Bonne lecture et bonne journée.
Son enfance avait plutôt ressemblé à un fleuve tranquille,
Son adolescence une mer plus ou moins agitée,
Mais arrivée (enfin) à l’âge adulte, elle avait surtout veiller à devenir capitaine de son propre bateau,
Quitte à laisser de côté les premières amours,
Quelques amitiés ou relations n’y trouvant pas leur compte.
Certains la trouvait hyperactive, d’autres trop forte, voire effrayante.
Malgré tout, ses objectifs en ligne de mire, elle avançait s’en perdre de temps à reculer.
Mais alors qu’elle retrouvait le fleuve tranquille de sa jeunesse, son compagnon à ses côtés, un brusque panneau stop la coupa dans son élan.
Sous la forme d’un crabe, aussi rare qu’incurable, il tira le signal d’alarme sur cette sempiternelle fuite en avant.
Son corps décidant de la rappeler à l’ordre, annulant ses derniers projets,
Elle se résigna à vivre au jour le jour…
Mais qui sait, peut-être qu’un jour, elle pourra à nouveau regarder vers l’horizon…
En découvrant votre texte mercredi dernier, il m’a inspiré le thème opposé dans le mien. Merci et bravo pour votre texte.
Un texte bouleversant et beau.
Joli texte. Beaucoup de volonté, de compassion et d’espérance.
Rien n’est jamais acquis définitivement, hélas… Mais la médecine fait de grands progrès et tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir 🙂
Très beau texte. Il en faut du courage tout au long d’une vie. Peut-être faut-il essayer de s’aider de tous les petits bonheurs et de toutes les beautés qui ne sont jamais si loin…
« Liberté ! Liberté… » mon prix ! (un acrostiche, bien sûr – à l’initiale de chaque strophe)
http://niak65poletique.canalblog.com/archives/2021/03/01/38842733.html
***
Penn-ar-bed blues
Avant n’est plus, pas plus demain…
aujourd’hui seul est l’aventure !
Nul besoin de clés de voiture
pour se lancer sur le chemin
Billevesées que ces dimanches !
avec le gigot familial
que l’on taille autour de son pal
en retroussant un peu sa manche
Adieu, les tiroirs sans mystère
les commodités d’apparat
Elle en efface, pas à pas
le piège d’être femme ou mère
Nageant, nue, dans un flot de rêve
elle est partie, tôt, ce matin
allant au devant du festin
qui l’attend, caressant la grève
Dépouillée de tout matériel
cheveu coupé à la garçonne
qu’importent les cloches qui sonnent
leur glas pour un autre mortel
Oublié, ce nom contracté
par injonction d’état civil
dans son dos s’efface la vile
obligation d’être attachée
Nager, nue ! voilà le remède
l’onde océane l’assurant
qu’elle eut raison, le Jour d’Avant
d’entendre les mots de l’aède
« S’abadonner au Pen-ar-bed ! »
—
Vivement le 8 mars !!!
D’ici là, bonnes routes !
La forme de vore texte m’a inspiré un acrostiche aussi, bravo à vous et merci.
Nous fréquentons ce même espace convivial, Kroum; je propose de nous tutoyer, dorénavant, hein ? D’acc’… ?
Ca fait un bien fou ce détachement de toute chose matérielle !
Beau lâcher prise 🙂
Très chouette texte. Tant par l’originalité de sa forme, proche de l’acrostiche, que par le message de liberté qu’il inspire. Il fait bon de lire ce poème.
Partir et tout laisser derrière soi, se sentir légère et sans liens, mais pour combien de temps? Oublier ses amis, ses amours,… jusqu’à quand?
Bon vent !
Côte sud-ouest de l’Irlande ? L’ai perdue, mais il me semble avoir une photo similaire…
« ..avoir PRIS.. » dzolé :p
Ah, ou bien Jersey, peut-être ? J’adore cette île !!!
Un peu tard:
Frissons de paysages
Frissons de paysages de l’ Esprit qui travaille
Frissons de joie ou de tristesse Frissons devant l’ immensité du paysage
Frissons de paysages à l’horizon
Merci et bonne journée
Bien senti. Court, mais très évocateur.
Très joli et bien balancé !
merci à tous les 2
ou en avance, oups
Delphine Bouvet-Lamblard. Présentée souvent comme une redoutable négociatrice, une jeune battante, une performeuse, cette dirigeante sans concession était devenue un symbole de la réussite des femmes dans un monde machiste. Chief Executive Manager France de la « Global Gold Partners », elle faisait régulièrement la une de Challenges ou de Capital, côtoyait les puissants du CAC40, et les politiques faisaient souvent appel à elle au moment des élections.
Ce jour de mars 2019 lors du séminaire « Cap 2030 : L’Excellence pour la Global Gold » qu’elle avait organisé sur l’Ile de Serk, Delphine Bouvet-Lamblard avait laissé son staff de cadres sup phosphorer au milieu des genêts pour se retirer, un peu à l’écart face à l’océan, afin de préparer le discours d’orientation attendu par son équipe de direction.
C’était le printemps. Les fleurs glissaient le long de la lande, le soleil caressait sa peau. La mer était sereine et attirante. La nature semblait narguer la Chief Executive Manager en dispersant ses pensées bien loin des investissements, des exportations et de la distribution des dividendes aux actionnaires. Au fur et à mesure qu’allaient et venaient ses réflexions, le monde cruel de l’entreprise lui paraissait de plus en plus factice et vain.
Son regard posé sur la mer lui rappelait sa jeunesse récente . Au sortir de ses brillantes études, elle avait oscillé entre une carrière de manager et l’aventure à bord d’un bateau. Femme skipper, un challenge tout aussi méritant que le pouvoir managérial et où l’intelligence et le courage se confrontent aux réalités de la planète et des émotions.
Delphine était une femme à la décision rapide. Son discours brillant étonna tout de même son auditoire. Il ne parlait que nature, altruisme et plaisirs de la vie. Le lendemain, elle envoya calmement à son patron d’Atlanta une lettre irrévocable de démission.
Au mois de novembre suivant, ses anciens collaborateurs furent surpris de voir Delphine Bouvet de nouveau à la une des médias. Elle apparaissait, seule, cheveux au vent, au départ du Vendée-Globe. Sur la voile un logo : « Femmes sans frontières ».
Votre personnage est une ambitieuse!bravo Cloud pour votre texte!
Comme cela est bien raconté et illustre la prise de conscience de plus en plus de jeunes adultes en ce moment qui décident soudain de revenir vers l’Essentiel.
Saisissant de réalisme. En quelques phrases le profil de Delphine et son parcours se dessinent, jusqu’à la chute si jolie où souffle un sentiment de liberté retrouvée. Je lui souhaite bon vent !
Merci Cloud
Voilà un tableau bien brossé et qui évolue sous nos yeux comme ces dessins évolutifs faits avec du sable et qui racontent toute une vie en quelques minutes. Bravo.
Waouh ! la saga de Delphine Bouvet (qui s’est déjà débarrassée de Lamblard qui finit comme dollar) est lancée ! Paré à virer ? Envoyé !
Hé ! Hé ! Bien vu le pont avec La Journée Internationale des Droits de la Femme. Un texte qui a de l’allant !
j’admire cette femme
et bravo! espérons qu’elle choisira des coéquipières pour les futurs exploits!!
bonsoir
belle reprise à tous!
du vert et du bleu
et moi et moi et moi
assise sur mon derrière
avec les bras croisés
je contemple l’infini
l’infini de bleu
l’infini de vert.
Me reposer enfin
là tout au bout du monde
aux confins de la terre
dans ce Finistère
où j’ai pu poser mon sac,
ce sac à dos,
plein
le dos
plein
le sac
de souvenirs
d’espoir
de joies
et de peines.
Me trouver là
assise seule
devant la mer
contemplant
l’avenir
le futur
le mien
le notre
le futur de l’humanité
plus d’inhumanité
le futur verdoyant
bleuissant
rosissant
le futur coloré
de teintes douces
ou éclatantes
mais sûrement pas
en noir et blanc
tel qu’il paraît aujourd’hui.
Du vert, du bleu
et moi et moi et moi !!
Mon personnage se pose volontiers à côté du tien. Bravo miss marple!
J’aime bien l’idée du sac à dos trop plein de sentiments encombrants.
L’espoir d’un devenir meilleur… je vote pour ! 🙂
Joli regard d’espérance. Vive la couleur ! Et bravo pour ce texte.
Oh oui mettons des couleurs dans nos vies, on en a tellement besoin!
Du petit à l’infini, du mal être à l’espoir ! joli crescendo !
Falaise fleurie
jardin secret des pensées
voguant sur la mer
Comme un haïku pour cette photo pleine de nature, c’ est simple et beau.
Toute la beauté du haïku : visuel et sensible.
Bravo rizzie
Superbe. sept mots pour faire une beauté.
Concis et joli.
Ah, la densité toute zen du haïku… et son invite à la contemplation; merci pour cette re-création, Rizzie.
court et beau
Tomber de la terrasse de son chalet à Chamonix aurait pu lui être fatal.
On n’a pas imaginé qu’il allait s’en sortir.
Mais grâce à la compétence des meilleurs médecins, il va moins mal.
Bien qu’il marche encore avec une canne et ne puisse pas courir,
Et que son rythme soit encore un peu lent, son teint est moins pâle.
Rares sont ceux, qui comme lui aujourd’hui, préfèrent en rire.
Elle a choisi de divorcer pour rejoindre son amant avec sa tribu.
Tout lui échappait : sa femme, ses enfants, ses affaires, qui l’eut cru ?
Rien ne ressemblait à hier.
Et pourtant quelque chose en lui s’était apaisé.
Nouvellement installé à la campagne face à la mer,
Après avoir revendu sa chaîne d’agences de voyage l’an dernier,
Il aimait se promener en pleine nature pour prendre l’air,
Trouver un coin pour se poser,
Respirer et ne rien faire.
En même temps il était devenu rentier.
Un changement de vie, surement bénéfique pour ton personnage.
Tomber et renaître… comme une nouvelle respiration, (ré)apprendre à vivre autrement.
décidément cette photo évoque pour beaucoup le besoin de changements 🙂
merci Kroum
En aviation, on appelle cela traverser une zone de turbulence. Certains passagers ont des réactions irrationnelles, d’autres restent pragmatiques. Le personnage semble faire partie de cette dernière catégorie… Chouette texte.
En étant très terre-à-terre, il est plus facile de se poser pour respirer et ne rien faire en étant rentier qu’en ayant l’obligation de gagner sa croute 😉
Mais tant mieux si ce coup sur la tête a remis de l’ordre dans sa vie.
Texte original, jolie revanche sur le destin avec un clin d’œil sympa à la fin !
Revigorante leçon que tu nous délivres là, en acros-TEACH 😉
Bravo, Kroum !!
Respire.
C’est ce que tu m’as dit avant de partir et je me suis longtemps demandé ce que tu entendais par là. Pendant des années on a absorbé et rejeté l’air avec l’indifférence écrasante des comploteurs même si de plus en plus souvent respirer prenait des allures de souffle – laisse-moi cinq minutes, j’étouffe, me disais-tu avant que l’on reparte si vite que l’on tanguait ivres, dans la foule hâtive, saoulés par le vacarme de la ville, les cris.
Respire.
On se pressait de vivre tout en maintenant le cap, plongés dans le flux ininterrompu du sérieux de nos performances. Nous étions malléables, tournés vers les plaisirs factices, le besoin de réussite, usant de faveurs plutôt que de douceur. A dominer de notre importance les auditoires, à croire à une élévation quand il était question de soumission.
Respire.
Je me suis répété tes mots, ta voix en moi vibrant encore de cette fébrilité teintée de tranquillité qui me donnait l’impression de m’être éloigné de moi-même pendant que toi, toi, tu stoppais net notre course.
J’ai reçu une photo de toi. Toi assise au bout du monde, entourée de fleurs sauvages. Le paysage respire et je devine que toi aussi. Au-delà de la terre, la mer, vaste étendue bleue aux îles floutées délie les nœuds de toute forme d’asphyxie.
Raviement perplexe…
Quelle bonne idée de traiter l’image comme une photo reçue par ton personnage ! Un beau texte.
J’aime beaucoup. Le message autant que la forme du texte. Celle répétition du mot « Respire » invite le lecteur à respirer. Et la dernière phrase est vraiment très belle.
Une respiration apaisée et apaisante, ça fait du bien!
Le correspondant va se sentir tellement oppressé qu’il va se précipiter sur la falaise… pour s’y asseoir à côté de sa belle !
Du bout de cette terre le panorama est si grandiose qu’y mourir doit être moins pénible qu’ailleurs, du moins je l’espère pour tous ceux qui ont sauté dans le vide. Tetsuda n’a plus d’âge depuis longtemps, mais il était là quand ça s’est produit, et 76 ans plus tard il a encore du mal à mettre des mots sur ce qu’il a vu, mais surtout sur ce qu’il a fait.
La première fois que je l’ai contacté par téléphone il m’a accueilli très poliment, et s’est montré intéressé par mon sujet d’étude. L’histoire militaire du Japon au 20ème siècle ne pouvait qu’intéresser cet ancien officier de l’armée impériale. Mais dès que j’ai prononcé le nom d’Okinawa il m’a poliment congédié. Mon professeur de Tokyo m’avait prévenu qu’il avait toujours refusé d’en parler, mais je ne me suis pas découragé.
Je lui ai envoyé une longue lettre expliquant que j’étais Allemand, que je voulais simplement comprendre sans juger, comme je l’avais fait avec l’histoire de mon pays, et surtout avec mes deux ailleux qui s’étaient « distingués » sur le front de l’est. Bien d’autres arguments suivaient, et j’avoue m’être un peu appuyé sur les oppositions à la révision des manuels scolaires qui secouaient le Japon. J’ai terminé en l’assurant que nos conversations resteraient confidentielles s’il le souhaitait, que je n’insisterais pas s’il refusait de nouveau, et que j’étais à sa disposition. Quelques jours plus tard il m’a téléphoné pour me donner rendez-vous chez lui, dans sa petite maison posée à quelques centaines de mètres de la falaise.
J’étais d’abord venu pour une journée mais nous sommes restés ensemble presque 5 jours. Une fois en confiance il m’a raconté l’ambiance de l’époque, l’avancée des américains, le lavage de cerveau orchestré depuis des années, le nationalisme exacerbé, la toute puissance de l’armée impériale, le fanatisme devenu une vertu. Bien sûr je savais déjà tout cela mais je ne l’interrompais jamais, j’enregistrais les mots, les intonations, les silences. Parfois j’osais une question, puis petit à petit j’essayais de l’orienter sur sa vision des évènements, c’était ça qui m’intéressait. Il résistait mais au matin du cinquième jour il m’a accueilli avec une petite enveloppe contenant deux tracts de l’époque.
Le premier disait à la population que les américains étaient des monstres qui allaient les torturer et les massacrer jusqu’au dernier, il était signé du général dirigeant la région. Le second était plus terrible encore, il rappelait que la nation doit rester unie, que le peuple, l’armée et l’empereur ne font qu’un, et le titre était « Pas de prisonnier ». Habituellement ces mots s’adressent à une armée sur le point d’emporter la victoire, mais ici c’est de « terre brulée humaine » dont il s’agit. J’avais déjà vu ce genre de tract mais jamais en original, presque tous les exemplaires avaient été détruits pour ne pas laisser de trace.
Des larmes dans les yeux il m’a raconté comment ils s’y sont pris pour appliquer les consignes. Son grade lui permettait de diriger une centaine d’hommes, alors quand les premiers soldats américains étaient en vue et que la défaite était évidente, ils sont sortis de leurs bunkers, et le village a été vidé maison après maison. La plupart suivaient les ordres sans broncher, les quelques récalcitrants étaient exécutés sur place pour convaincre les autres. La falaise n’était qu’à quelques centaines de mètres, en moins d’une heure c’était réglé : les femmes et les hommes sautaient dans le vide leurs enfants dans les bras, et ceux qui n’osaient pas franchir le pas étaient poussés par les militaires à coups de baïonnettes. Puis ce fut le tour de ses hommes de sauter, les uns après les autres, sans état d’âme.
Tetsuda s’est arrêté de nombreuses fois dans son récit, les larmes l’empêchaient de parler, la culpabilité d’être responsable le consumait depuis tant d’années. En tant que plus haut gradé il devait mourir en dernier, mais le sort en a décidé autrement. Quand les militaires américains se sont approchés il a tenté de courir vers le vide, mais il s’est réveillé quelques jours après sur un lit d’hôpital. Il n’a jamais su le nom de celui qui l’a sauvé en lui tirant dans les jambes pour l’empêcher de sauter.
Nous nous sommes arrêtés là, nous avons bu le millième thé depuis 5 jours, je ne savais pas comment le remercier de sa confiance, mais c’est lui qui m’a remercié de l’avoir écouté. Je lui ai dit que j’allais tout retranscrire, que je souhaitais qu’il relise et que je ne publierais rien s’il ne me donnait pas son consentement pour chaque mot. Pour la première fois il a souri, il m’a pris les mains en me disant qu’il n’avait pas besoin de relire, qu’il avait dit ce qu’il avait à dire. Il m’a juste demandé deux choses : ne rien publier avant sa mort, et terminer le récit par ces mots en forme d’épitaphe « Ne faites pas les mêmes erreurs que moi. Pardonnez-moi, je me suis trompé ».
Aujourd’hui je suis là où il est tombé. Demain matin je vais présenter son témoignage devant mon professeur pour qu’il soit publié. Au revoir Tetsuda, repose en paix.
Et bien, quelle puissante histoire inspirée par cette simple photo de falaise, bravo !
Saisissant ! Quel contraste entre ce qui émane de la photo et ce terrible témoignage.
Le déroulé de l’histoire est fort bien raconté. Bravo.
Bravo Terjit pour ce texte témoignage. Il est aussi bouleversant que la réalité de l’époque.
Puissant et en total décalage avec la douceur qui se dégage de la photo! Nous faisons tous des erreurs plus ou moins graves et ne pourrons jamais dire ce que nous aurions fait dans des circonstances exceptionnelles…
Bravo pour ce texte émouvant Terjit.
Texte fort et émouvant qui met en rapport la folie des hommes et la manipulation des puissants. Jolie écriture bien menée.
Dès les premiers mots de ce récit, tu as réveillé tant d’échos…
Que je ne sais quoi d’autre ajouter, en fait.
Et (j’ai longtemps hésité pour conclure), MERCI !
Un récit renversant de puissance. MERCI
Bonjour, mon petit texte est à retrouver chez moi: https://marinadedhistoires.wordpress.com/2021/03/08/le-spectacle-essentiel/ ou bien ci-dessous:
Le Spectacle Essentiel
Et si c’était ça la vraie vie ? Se poser, admirer à perte de vue sans penser à soi, sans panser les blessures des autres. Oublier les gens, les villes, les détails. Juste regarder au loin, se laisser renverser, se laisser transpercer par la beauté du Ciel et de la Mer. Ne pas bouger, ne pas repartir. Se nourrir des provisions emportées, dormir là, même s’il fait un peu froid. Se réveiller là, dans la Beauté. Résister à la faim, manger l’herbe autour de soi pour ne pas céder sa place, sa place aux premières loges du plus intense spectacle qui soit, celui du Ciel, de la Mer et de la Terre, le Spectacle Essentiel.
Savourer l’instant face à la beauté du monde, c’est aussi ça la vie, assurément. (manger l’herbe, un peu moins, mais c’est un avis très personnel) 😉
Merci Marinade
L’herbe c’est un peu comme de la salade, 😉 Merci pour ta lecture, Laurence.
Je ne sais pas si cela est la vraie vie, mais c’est une belle proposition de vie. Aux limites de la terre, de la mer et du ciel. Un espace réservé à la contemplation. Ce joli texte est un rêve à entretenir.
Merci Cloud
La vraie vie peut-être mais pour un temps de ressourcement seulement parce que nous sommes quand même des êtres sociaux, certains plus que d’autres 🙂
Oui, c’est très vrai Photonanie
Je me demande si cette photo ne t’a pas déclenché une carence aigüe d’océan, d’espace, de contemplation et de communion avec la nature… une envie d’un printemps normal quoi !
C est exactement ça Rizzie
Méditation! Se fondre dans l’infini 🙂 J’adhère !!
S’asseoir et contempler… de toute façon j’ai mal au pied. Quel parcours encore que celui-ci ! Les falaises étaient abruptes, l’horizon même pas dégagé… Mon dieu, que de lamentations encore ! Dénudons ces pieds, laissons-les s’aérer. Respirer.
Je me rappelle mes premiers pas sur le chemin de Compostelle. J’avais commencé comme tant d’autres au Puy-en-Velay. A l’époque, je venais à peine d’arrêter de consommer les produits modifiant le comportement. Tout mon organe psycho-mental était en ébullition. Rares sont ceux qui, sur le chemin, avaient persévéré à entretenir une conversation avec moi. Un hérisson.
Cherchais-je alors une forme d’absolution ? C’était pourtant la colère qui transpirait par tous les pores et les portes de mon être. Alors je pressais le pas, m’enfermais dans ce ressenti d’être incompris. A force de courir après je-ne-sais-quoi, je doublais ceux qui à l’aube s’étaient levés. Refusant trop de conformisme, je partais après tout le monde, le temps de fumer de nombreuses cigarettes et de boire plusieurs cafés. Mes pieds chauffaient, tout autant que mon âme privée de ses usuels anesthésiants. Jamais pourtant ne m’est venue l’idée de m’arrêter, de me déchausser, et de me délasser.
La fin de ce chemin s’est terminée dans un couvent, les pieds en sang, le coeur en arythmie. Les sœurs m’avaient trouvé une chambre, malgré l’agitation qui régnait en leur cloître : s’y tenait un séminaire sur le thème « se réconcilier avec soi-même ». J’ai pleuré en posant mon sac-à-dos dans cette chambre. Moi qui avait tellement conspué la religion. Ce fut une double leçon d’humilité. Quelques jours avant je l’aurais peut-être appelé double humiliation. Mais il me fallait me rendre à l’évidence : mon rétablissement de ces années de consommation ne se limiterait pas à l’arrêt des substances, il me faudrait aussi changer d’état d’esprit. Par chance, je pouvais compter sur des aides inattendues, que je n’aurais jamais prévues. Alors je me suis rendue à l’office, me suis assise au fond de la chapelle, et j’ai remercié, puis prié : « Mon Dieu, montre-moi comment vivre ».
Me rappeler de cela maintenant, sur cette partie escarpée du sentier des Douaniers, est un nouveau cadeau. L’horizon n’est peut-être pas dégagé, mais je sais maintenant m’arrêter, identifier les messages que mon corps envoie, prendre soin de moi, de la tête au pied. Et là, regarder mon environnement immédiat : une végétation rayonnante de vitalité. C’est bien cela le plus important, ce qui est maintenant. En enfilant mes chaussettes, je remercie et clame en mon for intérieur « Ultreïa ! ».
Un trajet imbriqué dans un autre, quel beau récit !
Merci beaucoup Marina! Je me rends compte que je t’ai fait un retour sur l’atelier d’après alors qu’en fait, c’était le texte de Photonanie, celui avec le coup de soleil. Lamentable confusion, désolée. Je vais de ce doigt lire le tien 😉
Pas grave du tout, Hélène.
La marche doublée de spiritualité, facilite l’estime de soi. Joli texte d’initiation.
Merci 🙂 Oui, marcher permet de se rencontrer.
L’éclaircie après de longues années de brouillard et un beau souffle d’espoir.
Merci pour ces métaphores météorologiques très adéquates!
Très beau texte et jolie leçon de vie. Comme quoi, les pieds, ça permet de marcher et aussi de s »arrêter !
Oui! Et de quitter les obsessions mentales 🙂 MERCI
Bonjour, ma participation qui se trouve sur https://photonanie.com/2021/03/08/brick-a-book-396-et-journee-des-droits-des-femmes/ se trouve aussi ci-dessous. Bonne journée à vous.
J’étais bien, entourée par la nature. Je venais de marcher pendant des heures et des heures, seule et d’un pas rageur et là c’était en quelque sorte le calme après la tempête.
J’avais pris la porte après une dispute plus violente que d’habitude. J’avais juste attrapé mon sac à dos, y avais enfoui de quoi grignoter et m’hydrater et j’étais partie au hasard, sans carte ni projet particulier.
Au début je frappais fort le sol avec mes bottines de marche. “Tap, tap, tap,…” On m’entendait venir de loin le long de la route macadamisée. Puis j’avais quitté la Nationale et m’étais enfoncée dans les terres. Peu à peu mon pas était devenu plus léger au fur et à mesure que mes épaules se décrispaient et que j’oubliais mon énervement.
Les oiseaux chantaient autour de moi, des fleurs sauvages partageaient généreusement leurs parfums, les abeilles butinaient en bourdonnant et je me sentais en harmonie avec cette nature si belle et dont j’avais été privée tout au long de l’hiver.
Me posant sur l’herbe, je commençai à réfléchir à ce qui m’avait poussée à fuir la maison. Le motif de la dispute devenait moins grave dans mon souvenir et en m’allongeant j’étais déjà presque complètement apaisée.
Je m’endormis et c’est le passage d’un gros nuage qui m’éveilla sur un frisson. J’avais le visage en feu ayant négligé de le protéger du soleil.
Bon, le plus dur restait à faire: rentrer dignement chez moi, la tête haute et vu sa couleur c’était pas gagné!
J’ai déjà vécu cette situation et ce que tu décris dans ton texte, cet apaisement progressif en s’éloignant, ce pouvoir de la nature à faire relativiser et à apaiser nos petits problèmes, c’est exactement ça, Un beau texte qui fait du bien.
Merci Marina, il suffit parfois de changer d’air pour aller mieux.
Bien des disputes perdent effectivement leur importance avec l’apaisement.
J’ai bien aimé la petite note d’humour avec le coup de soleil sur son visage 🙂
Le temps adoucit beaucoup de problèmes et de chagrins 🙂
Belle histoire. Il suffit de peu pour modifier l’importance qu’on accorde à certaines choses. Un coup de soleil devient vite le plus urgent à traiter.
Les priorités changent au cours du temps 😉
Joli texte, bien vu. Le pire serait de se disputer avec son compagnon de marche…. encore qu’on peut toujours repartir en sens inverse !!!
On peut aussi marcher seul(e) 😉
J’ai beaucoup aimé, je me suis pleinement identifiée : de la relativité des choses et de la fugacité de la colère.
C’est tout à fait ce que j’ai voulu exprimer et donc de son inconsistance 😉