Une photo quelques mots n° 401
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- Traquer l’oubli | Palette d'expressions-Laurence Délis - […] Une photo, quelques mots : Bric à book n°401 […]
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Assis sur un muret de sa datcha baignée de soleil, Nikolaï plongea sa main lascive dans un nouveau sac plastique sorti du ballot marqué « Postes ». Il en sortit une énième lettre. « Cher Père Noël, … ». Il réajusta ses lunettes et la lut, comme les autres, avec une profonde lassitude. Il n’arrivait plus à se concentrer. Nous étions déjà en avril, et Nikolaï avait remisé depuis des semaines son manteau rouge pour ne garder qu’une chemisette légère ornée par ses inséparables bretelles. Le retard pris pour les commandes était considérable. Il avait fait savoir à la presse que la faute en incombait aux confinements, à la fermeture des boutiques, à l’engorgement des commerces en ligne. Mais en fait, c’est sa rencontre inattendue avec Elëa à Rovaniemi, en novembre dernier, qui avait perturbé la monotonie de son existence.
Le Père Noël n’avait plus envie de passer son temps avec des tas d’enfants exigeants qui n’étaient pas les siens, et cautionner une frénésie consommatrice saisonnière qu’il réprouvait. Elëa était entrée dans sa vie et depuis, leurs journées oscillaient entre câlins amoureux et longues promenades enlacés au milieu d’une nature printanière. « Elëa et moi ne sommes plus tout jeunes, le temps passe et nos avenirs incertains. C’est maintenant qu’il faut que nous en profitions. Alors, basta les traîneaux surchargés, les forêts de sapins enneigés, les rennes neurasthéniques dans une nuit permanente », se disait-il de plus en plus souvent.
Nikolaï confia ses tourments à Elëa. Comment quitter la fonction suprême sans pour autant décevoir les rêves de son jeune public ? Elëa, militante et fidèle à ses idées de démocratie, de parité et d’alternance du pouvoir fit remarquer à Nikolaï qu’après tout, il n’avait jamais été élu Père Noël. De plus, il fallait être de son temps et accepter de casser parfois quelques traditions. Ils organisèrent donc un vote après des enfants pour élire le Personnage Noël qui assumerait dans les années à venir le rôle magique à la place de Nikolaï.
Devant la majorité écrasante qui avait élu la sorcière et ogresse Babaïaga, comme nouvelle Mère Noël, Nikolaï et Elëa, bien qu’étonnés, s’inclinèrent. Le lendemain du deuxième tour, ils partirent très loin, se marièrent et n’eurent aucun enfant.
Le mythe du Père Noël revisité, j’aime beaucoup et tout particulièrement la chute ! 🙂
Bravo Cloud
Quelle charmante idée que ce Père Noël, amoureux ! Cela se lit merveilleusement bien, très plaisant en ce lundi matin confiné.
C’est délicieusement iconoclaste! Je me demande comment Babaïaga va s’en sortir 😉
Zut ! Le burn out du Père Noël… ce n’est pas trop grave il a trouvé une belle alternative.
Joli conte de Noël et jolie surprise finale
Belle histoire positive qui s’inscrit dans son temps avec l’élection de cette femme à la fonstion suprême !
revisiter NOEL paien, quelle super idée!
Fouillant l’oubli des années
L’oubli des souvenirs
L’oubli de ma peine
Et celui de mon sourire
Respirant l’éveil de la résistance
Et l’agitation du précaire
Je traque ma mémoire
A l’art de vieillir se dispute le tragique de la défaillance
Je compulse le présent
Et poursuis le désir de vivre
Le désir d’être
Le désir
Le
L’
L’oubli
Très émouvante cette perte de mémoire « en direct »
C’est superbe ! L’idée, la forme, et ce final génial. Un poème à lire à haute voix et à regarder. Bravo.
C’es très émouvant cette mémoire qui s’efface sous nos yeux.
Très beau texte et belle émotion
Comme un vieux qui s’économise pour avancer, les mots rétrécissent avec le temps…
Ma belle-mère est décédée une dizaine d’années après qu’on lui ait diagnostiqué un Azheimer
J’ai vu l’évolution
Mon texte est à retrouver chez moi https://marinadedhistoires.wordpress.com/2021/04/12/mon-baluchon/ ou ci-dessous:
Mon baluchon
Mon baluchon, je le sors de mes tripes.
Il contient tout ce que j’ai gardé de toi. Tes derniers poèmes, ton marron en forme de cœur, ton petit chapeau rond et ton vieux cardigan.
Chaque jour, après la sieste, tu enfonçais ta cloche en laine sur tes deux oreilles, et on partait dans les bois avec la chienne Baya. On ramassait le muguet, les champignons ou les châtaignes selon la saison. Baya courait de-ci de-là.
Une fois, je m’étais assis sur la souche d’un chêne et tu m’as appelé, toute excitée au pied d’un marronnier : Regarde-moi la forme de ce marron ! Il est fait pour nous !
Au bout d’une heure tu disais : Je commence à avoir un peu froid… alors je posais le vieux cardigan sur tes épaules et on rentrait. Tu préparais le thé au jasmin. Puis, assise au coin de la cheminée, tu prenais ton cahier de poésies et ton crayon gris : Aujourd’hui j’ai envie d’écrire sur le ciel d’orage et le parfum des arbres qui espèrent la pluie… Moi, je lisais un petit roman de Christian Bobin en écoutant le grattement rassurant de ta mine sur le papier quadrillé.
Aujourd’hui, je me promène encore… mais pas tous les jours ; Baya marche dans mes pas mais ne court plus jamais, un chien de vieux… C’est moi maintenant qui ai froid dans les bois mais il n’y a personne pour me réchauffer. En rentrant, je me fais un thé en sachet, c’est moins bon, mais à quoi bon … Je ne m’intéresse plus aux romans, mais je reste là, des heures, au coin de la cheminée, à relire les poèmes de ton petit cahier quadrillé.
Quel récit émouvant ! Tu effleures toute une vie à deux avec beaucoup de pudeur et donne au lecteur un reflet profond de cet amour palpable au delà de la perte.
C’est très beau. Vraiment.
Je suis contente car c’est ce que j’ai voulu rendre, exactement cela ! Un grand merci Laurence !
Nos idées se rejoignent sans que j’aie lu ton texte au préalable. Beaucoup de douceur et de nostalgie teintée d’un zeste d’amertume…
Oui, c’est ce que j’ai pensé, on a vu la photo de la même façon !
Quel merveilleux baluchon de souvenirs !!! Bravo
Merci Céline
Un baluchon magique, mélancolique même, comme toute cette belle histoire
ça me touche… forcément
parce que je le vis
surprise et effrayée
de ce qu’un deuil
peut faire moi
Cela doit être très dur.
ça l’est encore au bout de presque 1 an et demi
La tête chenue, les sourcils broussailleux désormais dégarnis, la barbe et la moustache fournies, comme la chevelure, il a laissé pendre des lunettes de vue à son cou, retenues par des cordons, il a dans sa poche de chemise aux manches courtes, glissée dans un étui, une autre paire de lunettes, peut-être de lecture. Des bretelles ajustables robustes telles des sangles de polyamide retiennent ses pantalons par des clips. La chair de ses bras, flasque, et la peau tavelée marquent son grand âge. Il a gardé une montre-bracelet au bracelet de cuir neuf coloré pour se repérer dans le temps, observer les heures qui passent : la fatigue, la faim ne suffisent plus à signaler l’heure du labeur, allégé, des repas, du coucher. On sent en lui une lenteur, une fatigue peut-être, une sagesse, une raison, une retenue, une mesure, une prudence. Assis, vêtu d’un pantalon anthracite de toile épaisse de denim, assez ample à la taille pour ne pas contraindre la digestion ou les mouvements. Mais que tient-il sur ses genoux dans ce grand sac blanc écru, de toile plutôt que de papier, arrondi par son contenu ? On l’imaginerait aller au verger planter, sarcler, récolter. Lui-même semble intrigué et curieux, lui a-t-on envoyé des plants, des graines ? Ses mains soignées indiquent qu’il ne travaille pas la terre. S’il a été un manuel, il n’en a plus la force, même s’il a gardé sa carrure, son ampleur, le ventre arrondi par le relâchement des muscles. On le verrait presque horloger. Les poils blondis auréolent son bras gauche, dénotant une innocente fragilité. Il n’a pas ou plus d’alliance à l’annulaire. Enfant, il aurait pu être lutin. Dans Harry Potter de J.K. Rowling, il aurait pu être le demi-géant Hagrid, gardien des clés et des lieux de Poudlard, usé par les ans, au repos. Lui seul saura ce que recèle son sac et ce qu’il en fera.
Un texte descriptif tout en pudeur, très doux.
Très beau texte avec de jolis questionnements.
Une regard à la loupe pour grossir ces petits détails succulents
joli ekphrasis
que je voulais faire
mais ça ne venait pas
alors, j’ai fait autre chose
C’est poignant. Cette alternance du passé et du présent, ce même décor qui perd de sa saveur, et ces poèmes manuscrits qui perpétuent le souvenir des moments heureux… Tout ça c’est magnifiquement écrit. J’ai beaucoup aimé ce texte.
Merci beaucoup Cloud pour ce beau commentaire !
La tête chenue, les sourcils broussailleux désormais dégarnis, la barbe et la moustache fournies, comme la chevelure, il a laissé pendre des lunettes de vue à son cou, retenues par des cordons, il a dans sa poche de chemise aux manches courtes, glissée dans un étui, une autre paire de lunettes, peut-être de lecture. Des bretelles ajustables robustes telles des sangles de polyamide retiennent ses pantalons par des clips. La chair de ses bras, flasque, et la peau tavelée marquent son grand âge. Il a gardé une montre-bracelet au bracelet de cuir neuf coloré pour se repérer dans le temps, observer les heures qui passent : la fatigue, la faim ne suffisent plus à signaler l’heure du labeur, allégé, des repas, du coucher. On sent en lui une lenteur, une fatigue peut-être, une sagesse, une raison, une retenue, une mesure, une prudence. Assis, vêtu d’un pantalon anthracite de toile épaisse de denim, assez ample à la taille pour ne pas contraindre la digestion ou les mouvements. Mais que tient-il sur ses genoux dans ce grand sac blanc écru, de toile plutôt que de papier, arrondi par son contenu ? On l’imaginerait aller au verger planter, sarcler, récolter. Lui-même semble intrigué et curieux, lui a-t-on envoyé des plants, des graines ? Ses mains soignées indiquent qu’il ne travaille pas la terre. S’il a été un manuel, il n’en a plus la force, même s’il a gardé sa carrure, son ampleur, le ventre arrondi par le relâchement des muscles. On le verrait presque horloger. Les poils blondis auréolent son bras gauche, dénotant une innocente fragilité. Il n’a pas ou plus d’alliance à l’annulaire. Enfant, il aurait pu être lutin. Dans Harry Potter de J.K. Rowling, il aurait pu être le demi-géant Hagrid, gardien des clés et des lieux de Poudlard, usé par les ans, au repos. Lui seul saura ce que recèle son sac et ce qu’il en fera.
J’aime beaucoup cette observation fine et rigoureuse de la photo qui en dit beaucoup sur cet homme d’âge.
J’adore ce descriptif précis au vocabulaire riche et au rythme plaisant. Et ces hypothèses, semblables à celles que l’on peut prêter à des personnes singulières que l’on croise. On est sans doute loin des réalités, mais ces histoires imaginées enrichissent nos rêves.
Belle description détaillée qui ouvre sur des suggestions… de celles qui nous traversent lorsqu’on observe l’autre.
Bravo !
Bonjour tout le monde, ma participation de ce lundi est sur https://photonanie.com/2021/04/12/brick-a-book-401/ et ci-dessous. Bonne semaine à vous.
Il se doutait que ça arriverait un jour. Ils en parlaient en riant quand ils étaient jeunes du jour où un des deux s’en irait pour toujours.
Il n’avait jamais imaginé que ce serait elle qui s’en irait la première suite, comme on dit pudiquement, suite à une longue maladie.
Leurs enfants les avaient bien entourés ces dernières semaines et puis la vie avait repris son cours.
Il était seul dans la maison désormais trop grande pour lui. Plus jamais elle ne lui dirait d’enlever ses chaussures boueuses sur le paillasson, de ranger ses objets déposés n’importe où, de faire ceci ou cela…
Elle lui manquait tellement, c’est comme si une partie de lui s’en était allée, laissant l’autre totalement à vif.
En traînant les pieds il avait entrepris de mettre de l’ordre dans la vieille chiffonnière et il avait trouvé ce sachet rempli de recettes de cuisine, découpées dans des magazines et conservées en vrac pour un jour prochain, jour qui n’était apparemment jamais venu.
La gorge nouée il hésitait sur le sort à réserver à ces papiers jaunis.
En secouant la tête, il se leva lentement. Il imaginait déjà les jeunes lui dire:
“Mais Papa voyons, plus personne ne garde ce genre de papier. On trouve tout ça et bien plus sur Internet!”
Il savait lui l’émotion que provoquaient les papiers jaunis retrouvés par hasard et qu’aucun réseau informatique ne procurerait jamais le même sentiment.
D’un geste brusque il vida le sachet dans la boîte aux vieux papiers, avec tristesse…
C’est certain, aucun réseau informatique ne peut offrir cet instant tangible et sensible du souvenir de l’autre. Beau texte, chargé d’émotions…
Merci Laurence.
Un très beau texte triste qui montre comme on n’a pas conscience de certaines valeurs tangibles lorsqu’on est jeune. On peut le regretter lorsqu’on prend de l’âge, mais il est souvent trop tard. Après tout, est-ce si important ?..
Chaque âge a ses plaisirs et ses chagrins et nous nous laissons porter par le temps qui passe. Le plus important est de vivre le temps présent comme si on devait mourir demain, ainsi on évitera un maximum de regrets, je pense.
Très émouvant et pudique à la fois, bravo.
Merci de ta lecture.
Oh que oui comme je peux comprendre le ressenti de ce pauvre homme… très beau texte. Bravo
Merci beaucoup Céline. C’est une situation que nous imaginons toutes et tous, l’âge venant…
Beaucoup de tendresse dans ce passage un peu triste…j’imagine qu’il va se ressaisir et reprendre ses recettes pour se mettre au fourneaux et régaler ses enfants et petits enfants
Qui sait…l’avenir nous le dira peut-être 🙂
ça me touche forcément même si mon deuil s’est fait différemment
C’est une étape de la vie…
Bonjour,
John se prête au jeu de bonne grâce. Il n’en peut plus de cette ambiance dominicale au sein de l’établissement et de ses nouvelles directives, attractives.
Il a été très applaudi pourtant lorsqu’il a été tiré au sort pour être désigné « main innocente » et avoir le droit de sortir une lettre du sac.
Une lettre. Une seule.
Pour ces voisins d’Ehpad, cela devait être un honneur, pour lui un ennui ; sauf pour Arlette qui dodeline de la tête, par petites saccades, en la hochant d’avant en arrière pour signifier son mécontentement au sujet du nouveau règlement. John se sent un peu soutenu. Juste un peu.
La seule récompense à envisager, est de savoir qu’Amandine entrera dans la salle de vie, très souriante, les joues roses, ses boucles blondes sentent les fleurs et sa petite blouse bleue laisse imaginer une peau ferme.
« Pour faire la lecture de la lettre anonyme ; nouveau divertissement inscrit au règlement de l’établissement, je vous demande un peu de silence, s’il vous plaît … Oui ? … Arlette !? Pardon ? …Je n’ai pas entendu … Comment ? Arlette roule des yeux et hausse les sourcils, plus aucun mot ne sortira cet après-midi de sa bouche, elle boude … John sourit, le regard fixé sur Amandine.
On aurait envie d’une suite tant cette atmosphère d’Ehpad est bien rendue. J’aime beaucoup le terme » salle de vie »
Oh l’ambiance ouatée du lieu est tellement bien rendue, j’ai presque laissé ma tête dodeliner moi aussi en attendant la lecture 😉
Vraiment bien décrite cette ambiance d’EPHAD ! Le texte est attachant, on aimerait en savoir plus sur John et Arlette. On attend la suite…Il y a beaucoup d’écrits sur la gestion et les problèmes des EPHAD, mais trop peu sur la vie communautaire qui s’y déroule avec des émotions refoulées, des désirs non exprimés, des jalousies féroces, et aussi de belles histoires passionnantes. Bravo pour ce texte.
Jolie histoire
Ah oui, original, cette situation en ehpad, comme quoi et heureusement la vie continue avec ses moments malicieux comme celui là…..une suite ?
ça nous arrivera à tous
Un sac de vie
Que reste t-il ?
Lorsque…
Le contraste d’un ciel aux tempes grisonnantes
Nargue la tranquillité des Olympes
Réveille des vieux oliviers au tronc noueux
Que reste t-il ?
Lorsque…
Ancrés solidement dans le sol, ils se lèvent et marchent
Arborent un rire, un sourire
Libèrent une odeur, un soupir
Que reste t-il ?
Juste une métamorphose
Un retour à l’ordre des choses
De chaque instant qui passe
Sans aucun renoncement
Que reste t-il ?
Ni vanité ni faiblesse
Ni mépris ni passion
La puissance vertu
L’essentielle liberté !
Que te reste t-il ?
Ton sourire d’enfant
Juvénile et insouciant
Qui chaque jour lentement
Fabrique ses souvenirs….
Musique : https://www.youtube.com/watch?v=4OwI4WGsQAg
Et aussi sur mon blog : https://poussieresdemots.blogspot.com/
Quel beau poème profond !
Il reste le principal Nour le sourire et les souvenirs…
C’est vraiment très beau. Merci pour ce splendide texte. Et un beau lien sur un Chédid que j’aime beaucoup.
Ça donne envie de chantonner ces jolis mots. Bravo
J’ai beaucoup aimé. Particulièrement la dernière strophe belle dans sa simplicité éclatante, comme un rappel et un renouveau qui ne cessent jamais de vivre à travers ce sourire.
J’espère avoir laissé une petite trace de mes amours
Bonjour. Voici mon texte, bonne lecture.
Il y avait le tout premier,
Le plus écorné,
L’annoté,
Le plié,
Celui de son père
Et même un de son grand-père,
Celui des voyages
Et celui du sage,
Le classique
Et le déroutant,
Le philosophique
Et l’accompagnant,
Le plein d’idées
Et même le moins aimé.
Il avait constitué
Ce baluchon démodé
Mais si représentatif de sa vie
Et qu’il n’emportera sûrement pas au Paradis…
Quoique…
Toute une vie dans ce baluchon qu’il devra déposer sur le bord du chemin avant le grand voyage.
Une belle énumération de peu de choses, comme quoi nous n’avons pas besoin de grand chose de matériel…
Que ce texte a un beau rythme et un magnifique souffle ! Mais pas que… J’aime beaucoup. Merci
Merci beaucoup
Un beau voyage à travers le temps avec ces baluchons !
ça me rappelle mon petit carton blanc
Bonjour,
Un peu tard, désolée, l’inspiration ne m’est venue que ce matin:
Vieillir ou les ressources de l’âge?
Daniel trouvait toujours drôle (voire pénible) que les parents de Cannelle(de dix-neuf ans sa cadette) mettent en avant leur âge pour ne pas faire ceci ou cela(notamment vis-à-vis de sa femme) alors que lui faisait plus qu’eux avec seulement trois en moins. Ils disaient notamment que s’ils avaient une sexualité , c’était grâce aux ressources de l’âge(jeune par rapport à eux trois) de Cannelle qui approchait tout de même les cinquante ans. Cette sexualité faisait d’eux des chaud(s)s lapin(e)s. Daniel rétorquait que tromper sa femme pouvait être aussi le signe d’une obsession de la chose; comprenne qui voudra. Cannelle avait aussi envie de leur balancer qu’elle avait eu autour de ses vingt ans, une aventure avec un homme de cinquante ans son aîné(pire que Johnny et Laetitia, non?) qui avait beaucoup de ressources pour l’âge qu’il avait et est le leur maintenant.
Que n’a t-elle entendu depuis la mort de Daniel? Il serait mort parce qu’il avait une vie trop… pour son âge.
Elle pourrait refaire sa vie mais à son âge quand même, il ne faut pas espérer que… d’autant que d’après qu’ils lui disent, les hommes (de son âge, plus ou moins aussi d’ailleurs) ne sont pas gentil et vaillant comme Daniel. Quand elle faisait remarquer qu’elles n’avaient connu que des hommes(beaucoup plus et facilement que celles qui n’en avaient connu qu’un) gentils et vaillants comme son beau-père(de vingt ans leur ainé) ou d’autres qu’elles avaient fréquenté plus ou moins longtemps. On lui rétorqua qu’elle avait eu de la chance. Elle ne chercha pas à répondre NON car c’était peine perdue: ne peut voir que ceux qu’ils veulent voir que Cannelle avait eu(et que c’est ainsi pour tous, je crois) la vie qu’elle méritait: comme on fait sa vie, on se couche. Si çà à voir avec l’âge et surtout avec la santé qui va souvent avec, les ressources d’une personne, sa curiosité, son appétit de vivre, ce qu’il a entre les mains et qu’il regarde avec ses yeux(et pilote avec sa tête), ne s’en vont pas toutes avec l’âge.
Merci et bonne journée