Une photo quelques mots n 427

par | 23 Fév 2023 | Atelier d’écriture | 51 commentaires

Alexandra Koszelyk

On se dit à dimanche pour la publication des textes ?

À vos claviers !

51 Commentaires

  1. Photonanie

    Pour moi c’est le 428 du coup puisqu’il y a eu 2 fois 426…
    A qui doit-on attribuer le crédit photo? A toi?
    A dimanche probablement, bonne fin de semaine.

    • Alexandra K

      Oui, prise dans un endroit hors du temps ! 🙂

      • Photonanie

        Endroit identifié (merci Google) et envie d’aller y jeter un oeil prochainement ainsi que dans les environs

    • Alexandra K

      Hahaha ! Oui, exactement ! 😀 Bon, si je comprends bien, la semaine pro’, ce sera le 429e atelier. 🙂

      • Antigone

        Oui mais rien de grave.

      • Antigone

        C’est amusant au contraire. Tu es bien occupée. Merci de continuer à nous fournir en inspirations.

    • Lothar

      Un presque dialogue, joli
      Bien mené.

      Oui, est-ce que l’habit c’est le moine ?
      Au boulot ou sur une scène …

      Mystère.

      🙂

      ___________________________________________
      Heureusement que sur les réseaux sociaux
      Ce n’est ainsi

      • Antigone

        Merci à toi. Il faut parfois savoir creuser un peu. 😉

    • Lothar

      Et le Lumière fut !

      Bien conté et jolie chute,
      Oui, la suite … attendue.

      Un petit côté SF, oui.

      Ha que j’aimerai savoir en écrire …
      Mais cela fera de longs vers
      En trous de, bien sûr, entre des mots
      Quantiquement intriqués.

      (Pas dit étriqués, quand même)

      🙂

  2. Lothar

    « Arrêt en salle du temps oublié »

    Le gravier au noyau de charbon,
    Le gravier de brique au noyau de colombe,
    Au noyau de pêche,
    Au noyau de radium,
    Le noyau est perdu,
    Le noyau est perdu, le noyau s’est perdu.

    Le temps l’a écrasé,
    L’a transformé en cendres,
    L’a réduit à sa peine,

    Et moi, je reste là …

    Devant ce vieux ciné repu de bruit formé
    Sous les lampadaires caténaires,
    Aux écrans réverbères

    Qui s’endorment tragiques
    Au droit rouillé des grilles d’escaliers,
    Où les séances d’herbes folles
    Amusent les gamins blasés.

    Sous ce ciel projeté absurde,
    Moi, je reste en triage,
    Et ma rage est plus pesante que le soir,

    Le noyau s’est perdu, le noyau s’est pendu …

    • Antigone

      Une belle incantation, un brin mystérieuse .

    • Photonanie

      Etrangement hermétique…pour moi.

    • pierforest

      Et du noyau, renait ensuite la vie qui en reforme un nouveau. J’aime bien l’ambiance ambigüe qui reste à la lecture de ce poème.

    • Stephie

      J’aime beaucoup tes sons et tes rythmes. Je ne cherche pas nécessairement à en percer tous les secrets, je me contente de me laisser porter.

    • Valérie s

      On aurait presque envie de dire : « Clap!!! Ça tourne…! »
      Tu joues avec les mots avec dextérité ! Bravo

  3. Omid

    « Regarde ! C’est ici ! »

    Les roues de nos vélos crissent sur le gravier alors que nous nous arrêtons devant le bâtiment rose pâle avec les mots « MODERN’CINEMA » écrits sur la façade.

    « Dépêche-toi, j’ai envie de voir l’intérieur ! »

    Elle monte les marches quatre à quatre. J’attache les vélos à la rambarde et je la suis, franchissant la porte derrière elle. Elle se tourne vers moi, un immense sourire aux lèvres.

    « Alors, ça ne valait pas le coup ? »

    Je dois admettre que oui, ça en valait le coup. Malgré ce que peut laisser l’extérieur bien entretenu, l’intérieur a dû être abandonné il y a déjà plusieurs années. Des trous dans la toiture laissent passer des colonnes de lumière, éclairant la vieille salle de cinéma sur laquelle la nature a commencé à reprendre ses droits. Le sol est recouvert de terre, de branches et de feuilles qui craquent sous nos pas. Nous avançons entre les sièges, le long de l’allée centrale, vers l’estrade et le mur blanc qui devait servir d’écran de projection.
    Claire monte prudemment sur l’estrade. Le bois grince, mais semble encore solide. Elle se tourne vers moi, les yeux pétillants.

    « Alors, qu’en penses-tu ? Je t’avais dit que j’avais trouvé un endroit sympa à visiter non ? »

    J’acquiesce. Elle trouve toujours de bonnes idées. Ma Claire. Ma clarté. Ma lumière.

    Je m’assieds sur un des sièges encore entier du premier rang, et lui fait signe. Elle sourit et me rejoins sur le siège voisin. Elle me prend la main et pose la tête sur mon épaule.

    « Ça te rappelle des souvenirs ? »

    Je me souviens de notre premier rendez-vous, dans le noir d’une salle de cinéma. J’avais eu du mal à me concentrer sur le film, tellement j’étais nerveux.
    Je tourne la tête et embrasse le haut de son crâne. Ses cheveux chatouillent mes lèvres. Je prends mon courage à deux mains. C’est maintenant ou jamais.
    Je me lève, prends une profonde inspiration. Je sens ses doigts serrer les miens. Je me racle la gorge, tentant de faire sortir les mots de ma bouche pâteuse. Mes yeux croisent les siens. Et tous mes doutes et peurs s’envolent.

    « Je t’aime. Veux-tu m’épouser ? »

    Ses lèvres sont sur les miennes pas moins d’une seconde après la fin de ma phrase. Ma douce Claire, ma clarté.

    Ma fiancée.

    • Antigone

      Quelle belle histoire !

    • marinadedhistoires

      Touchante histoire d’amour dans un décor suranné.

    • Stephie

      C’est drôle, mais le film de ton histoire, je me le suis joué avec d’autres visages, d’autres noms, forcément. L’histoire ne nous dit pas si quelqu’un s’est ensuite endormi devant le film, hi hi hi ! Heureuse de te lire pour la 2e semaine de suite 😉

    • Photonanie

      Quelle belle histoire! J’ai pensé au début qu’il s’agissait de photographes d’urbex, une de mes premières pistes avent d’écrire…

      • Photonanie

        Oups! avant bien sûr…

    • valérie s

      Une bien tendre demande , tout mimi. Bravo

    • pierforest

      Une histoire qui finit bien. Comme dans les films. Très bien imagé et réaliste.

    • Lothar

      C’est très clair
      Le bois grince, alors il parle
      Il nous dit
      Lux Lucis ta lumière
      Si bien contée ..

    • Lothar

      Oui, tu penses …
      Baptiste et sa bobine.

      Bien aimé … Et le casse binette aussi.

      🙂

  4. Lilousoleil

    Je ne me souviens plus Alexandra ; Quand publies-tu les thèmes et photos, j’étais une peu partie ailleurs. Avec le sourire

    • Alexandra K

      Hello, j’essaie un maximum de publier la photo en début de semaine, et les textes sont à publier le dimanche, je me dis que c’est sans doute plus pratique de commenter ce jour-là. Mais dites-moi si vous préférez un autre jour. C’est vous qui décidez.

      • Stephie

        Perso, le dimanche, c’est beaucoup mieux que le samedi 🙂

        • Photonanie

          Pareil pour moi, je préfère le dimanche également

    • Lothar

      O tempora, O mores
      Dit souvent tite Adrienne
      Enfin je crois …

      Moi c’est souvenirs des libérateurs de ma mére :

      « Essoufflés, nous rentrions à la maison, quelques chewing-gums en poche. Pas facile pour des gamins, nombreux comme des nuées d’oiseaux, de les attraper en courant.
      Sympathiques ces américains. De l’arrière de leurs camions bâchés, ils nous lançaient des tas de friandises, en riant fort, en nous criant des mots bizarres. Les garçons se battaient. Et pendant ce temps-là, nous les filles, nous récupérions tranquillement toutes leurs miettes. »

      Je crois avais mis en vos mots chez lali, un jour lointain, yeah

      🙂

    • Lothar

      Stephie !
      La suite … La suite !
      Moi, bac pro pour ça, je sais pas trop. Dans l’EN j’ai juste bossé
      Un peu
      Sur un profil typique en formation continue.

      Mais bon, ça pourrait aller, aussi pour le poste, en écran de fumée, c’est une jolie projection, aussi :

      http://p0.storage.canalblog.com/01/81/1130472/87452483.jpg

  5. valérie s

    En vacances mais les journées passent à une vitesse folle…. quand même! Je reviendrai au plus vite vous lire. Bon dimanche et bonne lecture.

    J’ai enfin trouvé une maison qui me plait, à la campagne, au vert, loin de la foule. Alors comme cela, elle ne fait pas rêver, je vous l’avoue mais de l’autre côté la façade en pierres avec de jolies ouvertures offre une vue sur les champs magnifique.
    Le propriétaire du corps de ferme, enfin l’un des fils qui vient d’en hériter, m’a cédé cette partie pour une bouchée de pain. Avec ses frères ils ont décidé de découper la bâtisse en plusieurs lots pour permettre à des jeunes comme moi d’accéder à la propriété sans emprunter sur 25 ans. En même temps, cela relancera un peu la vie dans ce beau village du fin fond de l’Essonne.
    A plusieurs, si les futurs acheteurs sont sympas et sur la même longueur d’onde que moi, il y a moyen de partager de bons moments dans les années à venir.
    En attendant, je dois me projeter et voir comment aménager la partie que je viens d’acquérir. J’ai des amis dans la partie fort heureusement car si elle a du potentiel, elle va me demander beaucoup d’huile de coude : des murs à faire tomber, des ouvertures à agrandir, toute la plomberie, l’électricité…la déco évidemment. Pour l’heure, mon gros dilemme, c’est quand même de savoir quoi faire de tout le matériel de cinéma entreposé partout. Le petit papi qui adorait le cinéma était devenu l’Alfredo du village sur ses vieux jours. Trop fatigué par son travail dans les champs, approchant la soixantaine il a revendu une bonne partie de ces derniers, ses enfants ne voulant pas prendre la relève et il a créé le cinéma du village avec l’argent récupéré. C’était une super idée et surtout il en rêvait depuis des années, depuis qu’il avait vu Philippe Noiret dans Cinéma Paradiso. Il a investi dans du vieux matériel de projection, un écran, des bobines de films, des sièges. Sur ce coup, ses fils montés travailler sur Paris étaient à l’affût et lui ont permis d’en récupérer suite à des rénovations ou des fermetures de cinémas parisiens. Il doit bien y avoir une trentaine de sièges, des strapontins aussi. Aujourd’hui tout est dans la poussière et je suis bien incapable de faire fonctionner le matériel de projection. Et surtout ça occupe quasiment toute la maison dans laquelle je souhaite habiter. Même si je relançais le cinéma, la séance se ferait à vide, vu qu’il n’y a plus personne dans le village, hormis quelques petits vieux bien incapables de monter l’escalier. Mais d’après son fils, il marchait bien le Modern Cinéma de son papa. C’était un lieu de retrouvaille et d’ouverture culturel très apprécié.
    Aussi, c’est à contre cœur, mais je n’ai pas le choix, que je dois me débarrasser de tout ce matériel. C’est pour faire ma petite annonce que j’ai pris cette vue de la maison ce matin. Me reste à combattre ma phobies des araignées et de leurs toiles pour retourner dans ce temple et lister tout ce dont il regorge.

    • Omid

      J’aime beaucoup la question posée, sur ce qu’on fait du passé, ce qu’on garde et ce qui doit partir.

    • pierforest

      J’aime l’idée de faire le lien entre passé et présent, plutôt que tout effacer. Si elle reprends le cinéma, j’irai y faire un tour. 🙂

    • Photonanie

      Je comptais aller faire un tour par là, préviens-moi s’il y a des projections prévues prochainement…

    • Lothar

      Hi hi l’araignée, l’araignée …

      Bien aimé
      Ici pour la rénovation
      L’optimisme et la détermination
      Sont de rigueur …

      Quelles que soient les toiles

      Et puis cette toute petite bête
      Telle Pénélope
      Aura re fait le matin
      La toile détruite le soir …

      Alors

  6. Céline

    Bonsoir. Voici mon texte. Bonne lecture et belle soirée.

    Il en savait si peu
    De ce sombre passé
    Qui avait touché les siens.

    Un mot échappé
    De temps à autre
    Un regard vague
    Qui en dit tellement.

    Que sait-on réellement
    De la vie d’avant
    De ses aînés ?

    On essaye de les imaginer
    En culotte courte
    Du temps où
    On les laissait livrer à eux-mêmes.

    Mais qu’en est-il
    Du juste avant
    Qui ne deviennent nos parents ?

    Quel passé,
    Lourd ou plus léger,
    Se cache derrière
    Les photos cachées
    Dans des enveloppes
    Jamais ouvertes.

    Et justement celle-ci
    De cet ancien
    Studio de cinéma ?

    Pourquoi donc est-elle
    Parmi les autres
    Quels secrets renferme-elle ?

    La fin d’une tradition familiale ?
    Un métier qui ne rapporte pas suffisamment ?
    Le déclin d’industrie qui n’est plus rentable ?
    Ou encore un conflit quelconque ?

    • valérie s

      J’aime bien l’idée de cette photo glissée parmi d’autres dont on cherche à comprendre l’origine. Il est vrai que souvent il y a des d’ombres sur le passé de nos aînés… Peut- être faudrait-il écrire de temps en temps pour laisser des traces, des indices…ou pas?

    • Photonanie

      Un bel angle de vue je trouve cette photo glissée dans une enveloppe…

  7. Lothar

    Oui souvent ce n’est qu’un mot
    Échappé

    Et beaucoup de questions, oui
    Et souvent on se les pose
    Vraiment
    Que quand les gens ne sont plus …

    C’est triste, mais c’est ainsi

    Merci de dire et
    J’aime beaucoup

    🙂

  8. Kloud

    L’année dernière, ce devait être fin février, le boulot m’avait envoyé quelques jours dans la Creuse prospecter auprès des rares entreprises de maintenance informatique de la région. J’avais trouvé un logement succinct à Galais sur Gartempe chez Madame Guillot, une octogénaire chaleureuse, constamment attentionnée, limite envahissante. Inquiète de voir mon désœuvrement une fois les repas roboratifs avalés, la femme me proposa de l’accompagner au « Modern Cinema », une salle bricolée par Robert, l’ancien cantonnier, dans une vieille grange rafistolée. J’acceptais, un peu résigné. Quelques chaises dépareillées faisaient office de fauteuils en velours rouge. Un copain, moitié débrouille moitié filou, prêtait à Robert de temps en temps quelques bobines parfois usagées, parfois incomplètes, mais qui, pour le village de 122 habitants offraient des soirées aux parfums de Cannes ou de Biennale de Venise.
    Ce soir-là, passait « Kogustaki Mucize » un film turc, en version originale non sous-titrée. Robert avait pu en récupérer une affiche d’époque mainte fois pliée, sur laquelle figuraient, outre la photo, tous les détails habituels, acteurs, production, musique, et l’avait punaisée soigneusement sur la porte pour annoncer l’évènement. Le public qui s’était rassemblé pour l’occasion se résumait à 17 retraités, les agriculteurs en activité étant partis au Salon de l’Agriculture, s’encanailler : une distraction annuelle qu’ils ne souhaitaient en aucun cas manquer.
    Robert éteignit les lumières et le bruit du projecteur entama ses ronronnements réguliers. Les voix du public montèrent d’un cran. Il y avait dans la salle autant de bruit qu’au café au moment de la belote, mais qu’importe, personne n’aurait rien compris aux dialogues d’ailleurs rares et semble t-il larmoyants du film.
    Madame Guillot, assise à côté de moi toujours en tablier à carreaux, parlait à haute voix avec sa voisine sur mille sujets locaux, entrecoupés de regards dubitatifs sur les scènes hermétiques qui se déroulaient à l’écran. Au bout d’une heure, je vis les nonagénaires s’apostropher en montrant du doigt les deux acteurs qui dialoguaient dans un huis-clos si étroit qu’on pouvait se demander où ils avaient casé la caméra. Les femmes se tournèrent vers moi comme pour mettre un point final à un conflit qui les divisait depuis un moment. Madame Guillot posa sa main sur mon bras, me regarda avec un regard espérant acheter ma complicité :
    – Dites-donc, Dolby Stéréo, c’est bien celui de droite avec un chapeau ? 

    • Valérie s

      J’adore! Trop drôle ! Bravo et merci

  9. Lothar

    J’aime le moitié débrouille
    Moitié filou
    Et puis tout

    Aussi oui, celui du Chapeau collé à BlueTooth
    La jolie Danseuse …

    Merci

    🙂

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