Publication des textes lundi. Bonne écriture !
Une photo, quelques mots n°409
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- Brick a book 409 ✍🏻 – Photonanie - […] tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur […]
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J’aime un homme peu ordinaire.
Certains jours il me couvre de fleurs et d’attentions.
A d’autres il me sert si fort que je manque parfois d’air.
Ses caresses sont douces et ses mots bons.
J’aime un homme peu ordinaire
qui n’apprécie pas de voir les autres me porter une attention,
même s’il me voit solaire.
Alors, de plus en plus, il m’enferme comme dans une prison.
J’aime un homme peu ordinaire.
Les jours où nous faisons l’amour, comme c’est bon !
Il est si doué que je le laisse faire
mais quand il devient violent, comme c’est long !
J’aime un homme peu ordinaire.
Mais après cette énième gifle je l’ai traité de « con »
et me suis enfuie hier,
sous un déluge de pluie qui tombait pour de bon.
J’aime un homme peu ordinaire,
qui m’a rejoint sur ce pont.
Nos pieds nus ne savaient plus où aller, ni que faire.
Alors je l’ai suivi et on est rentré à la maison.
Mon amour,
Je regarde cette photo et je me dis que nous avons de la chance de nous aimer encore. Notre union est douce, passionnée et paisible. Je me souviens du moment ou nous l’avons prise. Nous avions loué un petit chalet au bord d’un lac et laissé les enfants chez ton frère. Nous étions passés à l’épicerie pour acheter tout ce que nous aimons : baguette, fromage, chocolats, gâteaux, vin, mangues, fruits de mer, assez de victuailles pour faire bamboche et pour tenir trois jours sans jamais sortir de notre refuge. Il avait plu presque tout le temps, mais le dernier jour il eut une éclaircie. Contrairement à ton habitude, ce matin là tu t’étais réveillée tôt et tu m’avais extirpé du lit avec des baisers et des mots doux. Tu m’avais donné une couverture et nous avions marché jusqu’au ponton mouillé, en pyjamas et pieds nus. La nature s’était apaisée, le soleil essayait de pointer derrière les nuages qui se dissolvaient avec le vent. Les oiseaux se déchainaient et l’air sentait l’humus et la terre humide. Il faisait un peu froid et nous nous sommes blottis l’un contre l’autre sous nos couvertures un peu rêches. Une brume épaisse flottait sur l’eau. Il n’aurait pas été étonnant de voir un elfe ou toute autre créature magique émerger du lac, s’arrêter pour nous regarder avant de s’envoler en riant. Nous sommes restés là longtemps à frissonner, à contempler la nature en silence et à nous embrasser. Tout d’un coup, tu as sorti ton téléphone de je ne sais où. Cela m’énerve un peu que tu l’aies toujours sur toi, que tu sois si souvent le visage collé à l’écran, comme partie dans un autre monde. Tu as insisté pour qu’on prenne des tas de selfies. J’ai joué le jeu car ce n’était pas le moment de te contrarier. Tu as ensuite tourné la caméra vers le sol et tu as pris cette photo de nos pieds que tu as ensuite imprimée et aimantée sur notre frigo. Chaque fois que je la vois, même si nous venons de nous disputer, je me rends compte de notre chance d’être ensemble. Autour de nous il n’y a que des couples qui se déchirent. Tes copines te racontent leurs frustrations, leurs insatisfactions et leurs échecs. Mes amis se plaignent toujours que leurs femmes sont des emmerdeuses. Nous n’avons jamais rien dire lors de ces conversations. Nous finissons par agacer les autres avec notre amour parfait. Ce n’est pas la perfection que nous avons trouvée, plutôt la certitdue tranquille d’avoir rencontré la bonne personne, l’évidence, l’acceptation de l’autre dans toutes ses splendeurs et ses failles. A mes yeux tu es brillante, sublime, sensuelle et imposante comme une statue. Tes courbes et ton esprit me rendent fou. Mais tu ronfles comme une voiture de formule 1 et tu es un brin nonchalante. Je compense là où tu trébuches et je retiens mes reproches pour ne pas te faire pleurer ou douter. Cette photo me rappelle tous les jours que nous sommes une exception, une bulle qui sent bon le sucre et le chocolat chaud. Lorsque je me réveille et que je te vois dormir à côté de moi, je remercie les divinités qu’elle na pas encore éclaté.
Comment est-ce possible de corriger les coquilles une fois le texte envoyé svp. Merci.
Texte touchant même si personnellement je ne trouve jamais d’excuses à la violence, quelle qu’elle soit!
Moi j’aurais choisi un endroit peu ordinaire pour qu’il ne me retrouve jamais…
Comme les mots sont beaux et juste pour cette violence !
WoW que votre texte est fort en émotions et tellement d’actualité !!!
C’est beau et violent. certains comportements humains gardent leurs mystères…
Oh non! Fuyez fuyez.
Bonjour. Je ne sais pas pour vous mais je trépigne de plus en plus chaque fin de semaine de découvrir la photo pour le prochain rdv !!! Bonne lecture.
Il y a eu le temps des gribouillis barbouillés d’amour baveux,
Les productions artistiques improbables,
Les laborieux DIY, ou tentatives,
Les premiers achats avec son argent de poche,
Et puis est venu le temps des moments forts,
Ceux qu’on vit à deux…
Qu’on se lance comme un défi dans sa construction d’homme,
Une sorte de rite de passage.
Cette fois-ci, c’était une simple baignade
Dans ce lac plus glacial qu’il n’y semblait.
Un truc viril qui marquerait…
Avec toujours la satisfaction d’avoir relevé le défi à deux,
D’être encore une fois un homme, un vrai.
De moins en moins facile qu’il n’y parait,
L’âge passant l’air de rien
Mais finalement elle valait le coup cette fête des pères !!!
Une belle relation père-fils évoluant au fil du temps puis au fil de l’eau
Je pense que même dans une famille il est important de créer des liens père-fils et mère-fille.
Ta joie de participer à ce jeu d’écriture hebdomadaire se ressent. Heureux pour toi.
Quel beau texte autour de cette relation père/fils que tu as su nous écrire. Bravo Céline!
Merci beaucoup !!!
Un bel écrit plein de moments partagés et de complicité qui forge l’admiration d’un fils pour son père.
Merci !!!
DIY?
Do it yourself = fait soi-même
Comme c’est tendre. Bravo pour ce texte touchant.
Bonjour tous
Voilà ma participation:
Paysages à (de)pied(s)
Nous étions mon mari et moi fous de marche …. à pied(s) pour parcourir des paysages surtout urbains, des musées à l’intérieur ou à ciel ouvert comme les parcs de sculptures, le land art. Nos derniers voyages ensemble n’ont pas dérogé à la règle de ne pas se pas se limiter par le froid, le chaud ou la pluie.
Rien ne nous arrêtait .
Nous prenions desz hôtels pas trop éloignés des centres pour aller visiter et manger à pied car une ville srtout ne se voit bien qu’à pied. Depuis que j’ai une application sur mon portable, je mesure que nous (et maintenant je) marchions(marche) beaucoup plus que la grande majorité des gens(qui ont cette application). Et quand je parle à mes collègues ou relations de nos périples, ils nous(me) prennent pour une dingue de marcher toute la journée (avec les transports en commun en soutien)dans Paris,Istanbul,Lyon,Venise(où on n’a que l’option bateau), Aix, Karlsruhe,Casablanca etc.
La mort a fait disparaître ses pieds mais je continue à marcher parce que je n’ai plus l’option voiture et parce que je dois marcher pour deux pour vivre et écrire nos paysages en nous y revoyant et dessiner les miens en l’imaginant découvrir avec moi, notre curiosité insatiable en bandoulière et l’art en filigrane.
Seule la mort m’arrêtera.
Merci et bonne journée à tous
L’amour et la passion partagée nous portent loin.
Les pieds sont devenus compagnon de route par la pensée. Très beau texte.
Ma manière de le garder vivant
C’est émouvant cette marche seule pensée à deux.
bonjour !
participer ici https://janickmm.wordpress.com/2021/06/14/5519/ et ici
Sur le ponton de bois
Nous danserons de joie
Un ou deux jours d’attente fébriles
Préparer l’itinéraire habile
Bien que nous le connaissons par cœur
Les Nationales et les parcours du cœur
Faire nos valises où s’empilent
Nos jours de fête
Nos soirées à la guinguette
Nos matins de cueillettes
Nous danserons sur le ponton
Menton contre menton
Réunis, serrés, profiter
Ne plus se quitter
C’est entre le saut de joie et le chassé, que
Je serais ta bohème, tu seras mon monarque
Quels beaux projets! On a hâte…
C’est fou ce qu’un ponton peut emmener loin finalement Bravo. Ça donne envie
vive les vacances
Un beau poème qui se chante et se danse…
Bonjour à tout le monde ma participation est également sur https://photonanie.com/2021/06/14/brick-a-book-409/
Il l’avait emmenée faire un tour en barque sur le lac. Elle avait un peu hésité parce qu’elle ne nageait pas très bien mais, sous le charme, elle avait vaincu sa peur et accepté la proposition.
Il avait bien insisté sur le fait qu’il n’y avait aucun danger et que ce serait amusant de voir la rive depuis le milieu du lac comme s’ils étaient seuls au monde..
Au début la promenade l’avait enchantée, il ramait de ses bras vigoureux pendant quelle laissait mollement flotter sa main dans l’eau. Le soleil de juin était haut dans le ciel et il faisait magnifique.
Ils ont entendu le vrombissement avant de voir brusquement surgir le jet-ski beaucoup trop près de leur embarcation.
La surface étale s’est brusquement déchaînée et la barque a chaviré.
En pleine panique elle essayait de s’agripper au bord de bois tandis que lui essayait de la rassurer tant bien que mal.
Il arriva enfin à retourner la barque heureusement légère et à aider la fille à se hisser dedans.
Revenus au bord du lac, on leur préta des serviettes et des couvertures pour les réchauffer.
Enfin apaisée, elle plaisantait à présent en regardant leurs pieds nus écrasés sur les planches de l’embarcadère.
On peut dire que leur première sortie en amoureux avait été bien arrosée…
Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… .
Une sacrée aventure pour ce 1er rdv. Bravo
J’espère que la suite se passera mieux 😉
C’est bien ce genre d’aventure qui ajoute le piquant nécessaire aux rencontres… Belle histoire bien racontée.
C’était surtout bien arrosé et ça leur fera un bon souvenir 🙂
Leurs cœurs ont chaviré, au beau milieu de l’idylle, … Le jet skieur à t’il été soudoyé pour provoquer ce rapprochement entre les amoureux ?
Je crains qu’on ne le sache jamais 😉
C’est drôle comme la science a donné aux doigts de pieds des noms qui font penser aux romains dans les albums d’Astérix :
Hallux d’abord : c’est le chef, le plus gros, celui qui la ramène, qui se prend tous les coups le premier : les oignons, les cors, les oeils de perdrix,…
Depasus son second, qui préfère souvent d’éloigner d’Hallux et aller dans l’autre sens à la première occasion.
Centrus , bien qu’au milieu du quintet se fait discret, mais râle dans son coin. C’est lui qui fait les frais des ampoules si on le fait trop marcher.
Pre exterius a un côté protecteur. Il consacre son énergie à la défense du plus faible. Il aime racler Centrus de son ongle s’il approche trop près. Il est loin du chef et s’en fiche un peu. C’est le démon des dessinateurs réalistes.
Quintus, c’est le petit, le gamin, celui qui suit, qui reste toujours collé à Pre exterius. Les engelures le guettent, il est à la merci du moindre choc. Il morfle dans des souliers étroits.
Un pied, c’est une légion romaine. Quand un Obélix l’écrase au hasard d’une foule compacte ou d’une valse maladroite, on croit entendre hurler César.
J’aime beaucoup cette approche originale qui change de l’histoire prise au pied de la lettre 😉
Une découverte intéressante, je ne connaissais pas le nom de mes doigts de pieds… Bigre ! Merci Cloud, il était temps d’en faire la découverte.
C’est fantastique. Transformer un organe si peu ragoûtant en ensemble glorieux est un exploit! La lecture est légère remplie d’humour. C’est rafraîchissant merci.
Voici ma participation, très tardive… trop ?
Le jardin
L’air était si chaud que l’ondée tropicale nous rafraîchissait à peine.
« Ce n’est pas de la pluie qui mouille » me dit-il. Nous partageâmes un sourire, pieds-nus sur le ponton, juste au bord de l’étang grouillant de carpes, attendant qu’on leur jette quelques croquettes du distributeur. Les poches vides et sans monnaie nous ne pûmes satisfaire leur attente. Les touristes suivant combleraient sans doute leurs désirs. Le chemin qui bordait l’étang foisonnait de cailloux pointus. Nous rechaussâmes nos sandales. De chaque côté, des explosions de couleurs et une variété incroyable de plantes et d’arbres. Des formes étranges et surprenantes nous faisaient écarquiller les yeux. À l’instar des métropolitains qui nous précédaient, appareil photo en main, je multipliais les clichés, changeant parfois d’angle pour n’obtenir finalement que les sempiternelles mêmes photos. Convaincue pourtant, à ce moment, de la valeur inestimable de ces images pour égayer nos futurs souvenirs. Bien sûr elle resteraient pour la plupart sommeiller dans un recoin d’une carte mémoire sans plus jamais susciter une once d’émerveillement. Cela faisait partie du jeu. Nous avions emprunté l’habit et les mœurs du vacancier en connaissance de cause. Nous vivions l’instant avec délectation, en nous laissant porter d’un attrape-touriste à un autre comme un tarzan de liane en liane.