A lundi pour la publication !
Une photo quelques mots n°410
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- Brick a book 410 ✍🏻 – Photonanie - […] tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur […]
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Bonjour. Voici mon inspiration sur cette photo assez intriguante je trouve.
Bonne lecture et bonne journée.
Né dans ce pays qui avait accueilli ses ancêtres après leur fuite,
Il s’était construit au travers de cette culture d’adoption.
Si ses grands-parents étaient restés fidèles à leurs principes et croyances,
Ses parents s’étaient un peu plus occidentalisés
Et il avait suivi leur modèle
Tout en respectant celles de ses aïeux.
Mais, il y a avait eu ce voyage d’affaire imprévu,
Un collègue a remplacé au pied levé,
Un trou dans l’emploi du temps,
Et une porte poussée à côté de la réception de son hôtel…
Il était entré dans l’immense salle éclairée
Et avait été saisi par la puissance
De ces accrochages dont il n’avait pu détacher le regard…
On sent bien le « choc des photos » dans la réflexion du personnage.
Merci
Une belle émotion qui renvoie aux inévitables racines. Un joli texte plein de sensibilité.
J’aime ces aléas de la vie qui apportent et nourrissent des souvenirs indélébiles.
Le texte est court, net et précis, très bien rédigé.
les origines et la construction
Bonjour à tous,
Voilà ma participation:
L’étincelle de l’art
Il me nourrit
D’invisibles calories.
Son énergie
Me grandit.
Il me fait pleurer
De bonheur d’avoir vu.
Je te disais
« Ce n’est pas possible
Que je vois ça. »
Je te dis « merci »
Même si
Ca ne me rend pas sereine,
Même si ça dérange.
L’art n’est que
S’il déchaîne
Les passions
Qu’il met en scène.
En une seconde
La température monte
« A l’heure où blanchit
La campagne[1]. »
Merci et bonne journée à tous
Jolie réflexion sur l’art, vaste sujet en effet.
Oui, bien vu et bien exprimé par ce texte : l’art ne répond pas à la rationalité.
Je ressens aussi comme toi beaucoup d’émotion dans les expos ou musée et j’aime le partager, c’est instantané…
merci…
Bonjour ! ici https://janickmm.wordpress.com/2021/06/21/5523/ et ici
Je n’étais jamais venue dans ce musée. Les affiches lumineuses que j’avais aperçues un soir dans une avenue adjacente, m’avaient décidée à prendre une entrée en un clic le même soir, et de le visiter une semaine plus tard.
L’endroit me plaisait et je m’imprégnais de l’ambiance asiatique et luxueuse propice à l’éblouissement.
L’air admiratif que je prenais devant chaque toile me tenait lieu de présence complice, je restais plusieurs minutes debout devant une toile, d’une main je tenais le prospectus indiquant le nom de l’artiste, le nom de l’oeuvre et son prix.
Ces toiles immenses calligraphiées avec une précision impeccable ornaient les murs de ces vastes pièces, hautes de plafond, lumineuses embaumant l’encaustique.
Les pas de chaque visiteur qui se voulaient discrets couinaient sottement sur le parquet ciré, et donnaient l’idée que chaque personne qui passait derrière mon dos, marchait au ralenti tentant de ne pas faire de bruit. Les grandes pièces silencieuses s’amusaient à faire résonner ces bruits répétitifs ressemblant aux bruits de gorge d’une grenouille amoureuse.
Etrangère, calfeutrée sous mon masque je pouvais faire la moue ou un sourire en silence devant ces toiles qui ne me parlaient pas, les regards ne croisaient que d’autres regards. Je tentais de déchiffrer un toit de maison et un personnage qui s’y abritait, ou une faux à l’envers munie de deux lames, ma recherche butait obstinément contre l’analphabétisme du mandarin. Rien ne s’expliquait, aucun éclairage fulgurant ne m’aidait à comprendre.
L’agent d’accueil s’approcha de moi, ses chaussures tout cuir claquaient sobrement sur les lattes de bois, il tourna le visage vers moi, pour mieux se faire comprendre pensais-je, et d’une voix basse me dit : « Bonjour, la traduction est ici, en bas à gauche … » sa phrase resta en suspens, alors qu’en guise de réponse aimable je lui adressais un sourire qu’il ne pouvait voir, ma surprise ne me laissa pas la possibilité de m’exprimer rapidement. Il engageait déjà un pas de côté avec une somptueuse élégance, comme un pas de danse, en me souhaitant une bonne visite ; étais-je restée plus longtemps qu’une ou deux minutes, à observer la toile, et lui, m’observait-il depuis une ou deux minutes sans que je m’en aperçoive ?
Je scrutais son dos et ses épaules, de sa démarche altière il rebroussait chemin, souriait-il à son tour de cet imprévu ou de cette intention minutieusement choisie, je ne discernais rien, les bras ballants je tournais doucement la tête vers cette calligraphie indéchiffrable. Lorsque l’agent disparu tout à fait de mon champs de vision, je m’inclinais vers la gauche, jambes fléchies buste en avant pour enfin lire et comprendre ce que signifiaient ces caractères noir sur blanc « Le bonheur et le malheur ne viennent que de nous-même. Meng Tzu. »
J’admirais moins longtemps chaque toile, je ne trichais plus dans une attitude faussement inspirée, je lisais en premier les traductions qui indiquaient une foule de renseignements supplémentaires en parallèle avec la brochure, puis, obstinée encore un peu je tentais de déchiffrer quelques signes, par amusement vers un intérêt nouveau.
C’est souvent ainsi quand on visite un musée d’oeuvres qui ne nous sont pas familières. Vive les visites guidées et les audio-guides 😉
Je n’aime pas les visites guidées, car le débit du guide ressemble à du par cœur, et cela sonne faux, je préfère la petite annotation discrète sur le côté de l’œuvre et notre imagination fait le reste.
Merci !
Comme pour tout, je suppose que ça dépend du guide et je vais dire que j’ai souvent eu la chance de tomber sur des passionnée(e)s 🙂
Oh mais pourtant qu’il est intéressant de se faire un 1er avis sur une œuvre. J’aime deviner un titre ou un détail qui me fait écho et non me laisser diriger par le choix de l’artiste.
Tout à fait d’accord, mais ma curiosité me pousse toujours à en savoir plus.
Merci.
C’est joliment raconté : j’aime beaucoup cette progression dans le texte. Effectivement, chaque oeuvre d’une exposition mérite qu’on s’y attarde un peu. Les titres ou explications sont valables s’ils ajoutent un supplément d’émotion à la spontanéité.
Exactement, Cloud, et c’est souvent surprenant la naissance d’une œuvre.
Merci.
un lieu, une âme
Bonjour tout le monde et bonne semaine, ma participation se trouve sur https://photonanie.com/2021/06/21/brick-a-book-410/ et je vous la présente également ci-dessous
Depuis tout petit il était fasciné par les belles lettres bien tracées. Pour chaque anniversaire ou autre célébration, ses parents lui avaient offert des outils de calligraphie adaptés à ses petites mains. Il ne comptait plus les plumes, les calames, les pierres à encre, les livres sur le sujet,…
Au fil du temps, il avait délaissé les tracés arabes, qui l’avaient d’abord attiré, pour la calligraphie d’Extrême-Orient.
Devenu adolescent, il avait été conforté dans son intérêt en découvrant sur Wikipédia que le mot japonais 書道 (shodo), traduit en français par calligraphie, signifiait «la voie de l’écrit». C’était tellement ce qu’il ressentait depuis plusieurs années. Au-delà de la beauté des caractères, il aimait voir les chemins empruntés par ses mains devenues habiles à tracer les idéogrammes sans s’appuyer ni faire de pâtés d’encre sur le fin papier adapté à son art. Une fois le tracé terminé, les idées se coulaient dans la même voie.
Il avait puisé son inspiration dans des livres d’abord puis ensuite sur internet. Il avait aussi suivi des cours et s’était un temps laissé distraire par l’enluminure mais sans ressentir le même plaisir qu’en traçant des traits simplement à l’encre noire.
Jeune adulte enfin, il s’était naturellement dirigé vers des études en langues et lettres anciennes orientales à l’université.
Il venait d’arriver au Japon dans le cadre d’un séjour Erasmus et était baigné par cette culture qui le fascinait depuis si longtemps.
Dire son émerveillement dans le premier musée qu’il visita demanderait à coup sûr d’utiliser des voies de l’écrit difficiles à tracer pour une Européenne…
Belle continuité de passion. Jusqu’à l’apothéose au Japon face aux oeuvres des maîtres. On comprend l’émerveillement indescriptible. Un beau texte qui fait du bien à lire.
Merci Claude, ça me fait plaisir.
Une vraie passion qui chemine naturellement et aboutit à la consécration sans doute dévorante mais emplit de transmission et de belles années d’expérience.
C’est tout à fait ce que j’ai essayé d’exprimer, merci Janick.
Rajiv avait toujours été fasciné par les écritures. Toutes les écritures. Lui, l’analphabète n’en retenait que le graphisme, les dessins. Il voyait dans les lettres et les idéogrammes un monde naturel qui cohabitait avec bonheur. Dans son pays d’origine, l’Inde, les caractères se retiennent par le haut, comme s’ils se tenaient par l’épaule. Au Cambodge, ils s’enroulent, au Moyen Orient, ils glissent comme des embarcations sur un fleuve. En Israël, les mots sont autant de petits cierges délicats qui illuminent les pages d’un Talmud. Une de ses préférées est l’arménien qui lui permet de voir une multitude d’objets mystérieux. Quant au japonais, Il représentait pour lui une danse initiatique permanente.
Quant il en avait l’occasion, le jeune homme aimait à raconter aux voyageurs des contes merveilleux qu’il inventait, en mêlant sans limites les différentes calligraphies de la planète.
Un jour, un riche homme arriva. Séduit par la personnalité et le potentiel d’intelligence de Rajiv, il lui proposa d’apprendre à lire et à écrire dans toutes les langues qu’il souhaitait, et ce dans les plus grandes universités, peu importe le coût. Comme un prodige, le jeune indien sut au bout de peu d’années comprendre des dizaines d’écritures, rédiger des textes, parler couramment des dizaines de langues.
Un soir, tandis qu’il rédigeait un ouvrage en sanscrit, il constata qu’une part de magie s’était envolée. Les caractères, malgré leur élégance, paraissaient défiler sous son stylo d’une manière exclusivement fonctionnelle. Il réfléchit un instant et essaya de se consoler en se disant qu’après tout l’écriture n’a pas été créée pour l’esthétique, mais pour permettre les échanges accessibles à tous de mille et une choses de l’univers. Un lien sensible manquait cependant à sa pensée pour qu’elle fût satisfaisante. Il saisit alors machinalement un livre poussiéreux d’Etiemble, l’ouvrit à l’endroit du marque-page et lut :
« Il ne faut à aucun prix renoncer à l’écriture, ne serait-ce que parce que dans toutes les grandes civilisations l’écriture est liée à la calligraphie, c’est à dire à la beauté ».
Un beau parcours initiatique bien raconté malgré la perte d’innocence qui se développe…
La trop grande maîtrise et connaissance qu’il a acquise ont atténuées sa perception spontanée de l’écriture, mais c’est aussi cela, grandir.
C’est un bel écrit qui fait voyager
un beau portrait
de l’écriture
à mon tour…
Sensations…
Mais pourquoi diable m’a-t-il invitée ici ? Drôle de premier rendez-vous. Une exposition de calligraphies chinoises. Je n’y comprends rien. « Tu y découvriras ce que je ressens lorsqu’il s’agit d’aimer. »
Ce que je ressens moi maintenant c’est d’abord de l’incompréhension nimbée d’une espèce de rigueur carcérale. Ces grands caractères noirs m’oppressent. Ils semblent hurler quelques vérités qui me sont inaccessibles. Je me sens soudain si petite, si insignifiante.
Est-ce donc cela qu’il voulait me faire éprouver ?
Le voici qui arrive. Je le reconnais sans l’avoir jamais vu. Il se dirige vers moi avec assurance. Lui aussi me reconnaît sans m’avoir jamais vue.
_ Alors tu en penses quoi, me demande-t-il tout en souriant sans même me dire bonjour.
_À mon tour de te montrer ce je ressens …
Ah bon, et où va-t-on ?
_ C’est une surprise !
Dans mon sac, deux billets d’entrée pour le futuroscope…
Ah oui c’est pas le même genre…je me demande si ça passe ou ça casse 😉
Ah ! Ah ! quelle belle chute ! Je ne m’y attendais pas , ils vont réussir à faire connaissance, du coup …