Une photo, quelques mots n°419

par | 10 Fév 2022 | Atelier d’écriture | 38 commentaires

Me revoici !

Je suis désolée, je ne pouvais plus poster de photos, car à la suite du mise à jour, certains fichiers étaient corrompus. Grâce à l’intervention de mon frère, le site m’est de nouveau accessible. J’espère que vous n’êtes pas tous partis … Voici donc la prochaine photographie qui servira de base au prochain atelier de lundi. (Si vous avez besoin de créer un site, mon frère est un pro auquel bug ne résiste !

38 Commentaires

  1. Janickmm

    Youpiiiii !!!!

  2. Sabrina P.

    Hum, je suis en vacances, peut-être que je m’y remettrais un peu aussi par ici ! Belle journée et bon retour ! Sabrina.

  3. Photonanie

    Heureuse de reprendre Voici ma participation ci-dessous. Elle se trouve également sur https://photonanie.com/2022/02/14/brick-a-book-419/
    Bonne journée.

    Il m’en avait fallu du temps pour arriver à ce résultat!

    J’avais beau suivre des cours de photographie depuis trois ans déjà, maîtriser parfaitement tous les réglages de mon appareil et avoir quelques milliers de clichés honorables stockés dans mon disque dur, celui-ci me procurait une joie immense.

    D’abord parce que mon modèle n’était pas n’importe qui, c’était la femme de ma vie. Ensuite parce que, peu importe le temps passé à essayer encore et encore en déplaçant la source de lumière, en changeant la pose, le nombre d’iso et la balance des blancs, l’émotion ressentie en voyant le résultat gommait les moments de tension.

    Je voulais tellement traduire en image ce que je voyais depuis les coulisses quand elle se concentrait sur scène avant le lever du rideau et l’éclairage des spots, pile au moment du basculement entre l’ombre et la lumière.

    Ce moment c’était le nôtre, celui où nous étions en communion juste avant qu’elle m’échappe temporairement pour offrir sa chorégraphie à son public.

    Aujourd’hui était un jour particulier, le 14 février, et, peu coutumier de la fête devenue commerciale, j’avais néanmoins décidé de le choisir pour lui demander de m’épouser!

    • Terjit

      Comme cette histoire est douce, sereine, pleine d’amour. Un petit moment de calme bienvenu, merci

    • Janickmm

      La ténacité mêlée à la passion, voilà qui offre un beau résultat.

      • Photonanie

        Un heureux mélange en effet, c’est ce que j’ai ressenti en voyant cette photo.

    • Latmospherique

      Un texte très touchant!

      • Photonanie

        Merci Marie

    • Cloud

      C’est très beau. Une belle Saint Valentin pour un couple qu’en sent en communion. Une jolie histoire bien racontée. De la photo, de la danse, de la poésie et de l’amour : de magnifiques ingrédients.

      • Photonanie

        What else?
        Merci Cloud.

    • tiniak

      En voilà un angle particulier ! Bien joué !

        • tiniak

          Tsékwa ?
          Je pense qu’il est important, aujourd’hui, que je te dise que je t’aime, voisine en écriture.
          Car, comme le chante le clan Chedid : « On ne dit jamais assez… »
          https://youtu.be/W5eDAne7nl0

  4. Janickmm

    Ma demie sœur entra dans ma chambre à pas feutrés, tenant le petit sac transparent de congélation qui contenait toutes les clés que nous avions découvertes ça et là au fur et à mesure de la préparation au déménagement de notre grande tante qui venait de disparaître.

    Un coffre fort enfoui sous des vêtements était notre pierre d’achoppement, aucune clé ne faisait céder son sésame.
    Je la trouvais particulièrement belle en contre jour, là, debout, entêtée, tenace, resignée., ma sœur.
    Armées chacune d’une poignée de clés disparates nous tentions notre chance, épuisées par le nettoyage de l’appartement à rendre demain.
    Non, tu vois bien, aucune ne fonctionnent… dis-je, lasse.
    Elle était triste, et son perfectionnisme lui imposait d’essayer encore. Dans ma main j’avais encore une clé, plate, insignifiante, j’ouvris la main, en la prévenant que j’avais déjà tout essayé. Elle s’en empara avec avidité, rien, aucun cliquetis, elle introduisit la clé dans le sens inverse, un doux cliquetis nous fit battre le cœur à cent à l’heure.
    Des bijoux en pagaille, deux à trois bagues sur chacun de nos doigts, des bracelets, des broches, des pierres précieuses aussi brillantes que nos larmes de joie.
    Le lendemain, les déménageurs ne voulaient pas emporter le coffre, sauf si nous l’ouvrions pour leur prouver qu’il était vide. Ouf !
    Nos valises étaient bourrées de petits sacs de congélation emplis de notre trésor.

    • Photonanie

      Un bon moment de partage familial grâce à ce coffre au trésor.

    • Latmospherique

      Il faut toujours aller au bout des choses! La preuve, il y a des clés qui offrent des trésors!
      Joli texte

    • Terjit

      J’aime bien le parallèle entre l’ouverture du coffre et celle des coeurs.

    • Cloud

      La quête du trésor est aussi importante que son contenu. Un joli texte plein d’affection et de simplicité. Bravo.

    • tiniak

      Oui, ouf !

    • tiniak

      Ah, oui ! D’accord…
      T’es la fille, inconnue sur ce continent, de Quentin T. en fait.
      Ah, d’accord… Ah, bien joué !
      Ah mais, j’ai vraiment rien vu venir.
      Bravo !

  5. Latmospherique

    Heureuse de retrouver l’atelier! Et de reprendre du service
    https://latmospheriquemariekleber.wordpress.com/2022/02/14/neuf-ans-de-nous/

    Le regard sur l’horizon, je reviens en arrière de quelques années, en ce jour si particulier où je suis devenue ta maman. Dans l’ombre de mes larmes, tu es né. Un rayon de soleil au milieu d’un orage. Un grain de magie au creux d’un hiver qui semblait ne pas avoir de fin. Là, dans cet écrin de désespoir, tu as déposé près de 4 kilos d’espérance.

    Voilà neuf ans de toi, de nous, neuf ans comme une ascension. Je venais de loin et tu empoignais tout avec une rage féroce. Notre envie de vivre fut plus forte que tout, plus forte que les cris, que les coups de poing dans les murs, plus forte que les « non » à répétition, plus forte que les pleurs et la douleur.

    Notre histoire s’écrit avec des lettres de toutes les couleurs. Nous savons les jours gris très gris et les jours qui pétillent, les apostrophes dans l’atmosphère et les points de suspension dans l’air. En neuf ans, j’ai tant appris. En neuf ans, tu as tant grandi.

    Je te regarde regarder le monde, rire, prendre confiance, oser te confronter, oser aimer ce qu’il y a à aimer, jouer surtout, rire beaucoup. Avoir peur de ce qui te dépasse, tenter de camoufler tes émotions, parfois réussir à parler quand ton cœur se sent prêt à exploser.

    Je ne suis pas toujours juste, tu n’es pas toujours juste. Nous nous faisons face parfois, comme deux lutteurs dans un bras de fer sans fin. Personne ne se sent prêt à céder alors, moi engoncée dans des souvenirs du passé et toi pris par cette envie de gagner. Et puis tout passe et le soleil revient. Et soudain, il n’y a plus rien que tes deux yeux qui rient et les miens qui s’émerveillent.

    A l’ombre de ce qui fut et de ce qui sera, je me tiens, silhouette maternelle, heureuse et fragile, offerte pleinement au temps de ta vie.

    • Photonanie

      Que d’émotion dans ce texte! Merci Marie.

    • Terjit

      Quel beau choix des mots pour évoquer cet amour inconditionnel ! Bravo

    • Cloud

      Que c’est beau cette déclaration d’amour à l’enfant. La dernière phrase est magnifique. Ce texte est très fort. Bravo.

    • tiniak

      Maternelle densité qui laisse sans voix. Mille fois bravo !
      Et ce texte fait écho au mien, qui parle d’ovation paternelle.
      Connexion… parentale.

  6. Terjit

    « État de siège »

    Des mains tremblantes qui caressent, parce qu’on les a autorisées, parce qu’on les a invitées, parce qu’on les a guidées.
    Des peaux qui se frôlent maladroitement, parce qu’elles l’ont fait du bout des yeux, parce qu’il faut bien s’apprivoiser, parce qu’elles ont mis du temps à se reconnaître jumelles.
    Des mots susurrés avec prudence, parce qu’ils n’étaient pas creux, parce qu’ils tentaient de dire des sentiments, parce qu’ils parlaient d’avenir.
    Des soupirs à grand peine retenus, parce qu’ils étaient habillés de pudeur, parce qu’ils pouvaient paraître trop démonstratifs, parce que l’expression du plaisir peut faire peur.
    Des jours sans oser dire un mot, parce qu’ils étaient inutiles pour se comprendre, parce qu’ils étaient fades face à la plénitude, parce qu’ils se remplaçaient par des regards.
    Des nuits calmes et douces, parce qu’on ne cauchemarde pas de bonheur, parce qu’on s’enroule du corps de l’autre, parce que l’amour rassure.
    Des années à croire en l’éternité, parce qu’il est rassurant d’être installés, parce que l’un ne va pas sans l’autre, parce qu’on est cités en exemple.
    Des frustrations que l’on n’avoue pas, parce qu’elles sont insignifiantes, parce que c’est déjà dur de se les avouer à soi-même, parce qu’elles sont un risque.
    Des nuits de moins en moins sereines, parce que le doute travaille insidieusement, parce qu’on ne sait plus si l’éternité à un sens, parce qu’on ne s’endort plus enroulés.
    Des jours qui passent sans saveur, parce qu’on ne cherche même plus de sens, parce qu’on a compris que l’éternité est un leurre, parce qu’on sait qu’il est déjà trop tard.
    Des rentrées de plus en plus tardives, parce qu’on a croisé un autre regard, parce qu’une autre main a caressé, parce qu’une autre peau a brulé de désirs.
    Des scrupules en se couchant encore tremblante de plaisirs, parce qu’il ne faut pas trop vite renier le passé, parce qu’il est trop tôt pour faire un choix, parce qu’on ne veut pas faire de mal.
    Des rêves qu’on ne raconte pas au réveil, parce qu’on a encore le ventre qui frissonne, parce qu’on rougit de ses pensées, parce qu’on ne parle pas du plaisir dans d’autres bras.
    Des week-end qui n’en finissent plus, parce qu’on pense à la chambre d’hôtel du lundi, parce qu’on soupire de désir à la vue de la moindre table, parce que les secrets du dernier sms de vendredi sont si excitants.
    Des pas qui un jour mènent au grand saut, parce qu’il est impossible de continuer comme ça, parce qu’on veut pouvoir hurler son amour au monde, parce que l’érotisme de l’absence doit faire place à la satisfaction de ses désirs.
    Des valises sur la pallier avec le minimum vital, parce qu’on est devenue folle, parce qu’on ne se rend pas compte du mal que l’on fait, parce qu’on est accusée d’avoir tué l’idée même de couple.
    Des moments difficiles à vivre, parce qu’on se reproche de faire souffrir l’autre, parce qu’on ne renie rien du passé alors que tout le monde vous en accuse, parce que peu nombreux sont ceux qui arrivent à comprendre.
    Des sentiments coupables qui s’estompent avec le temps, parce que l’amour emporte tout, parce qu’on ne peut pas refuser le bonheur, parce que le contre-jour n’est qu’un passage de l’ombre à la lumière.

  7. Terjit

    Bonjour à toutes (visiblement les hommes ne sont plus là…), je suis très heureux de vous retrouver ici après cette longue interruption. Bonne soirée.

  8. Janickmm

    C’est magnifique cette maternité, la reconnaissance d’être en vie et son lot de surprises, la lecture est fluide et apaisante.

  9. Cloud

    D’un geste lent et mécanique, comme s’il s’agissait d’un rituel immuable, chaque soir à 19 heures Damien se versait un whisky et sortait la photo du tiroir de son bureau. Il s’agissait d’un portrait en total contre-jour laissant deviner une jeune femme aux traits réguliers, les cheveux ramassés sur le haut de la tête comme une danseuse de ballet. Au dos, une date : août 1968.
    Elle s’appelait Marie-Aurore. Elle avait vingt et un ans, Damien aussi, à peine. Leur amour n’avait duré qu’un été. Dans la folie d’un idéal de l’époque, ils avaient déterminé qu’il s’agissait là d’un délicieux moment sans avenir possible et qu’il fallait le laisser intact, mais s’étaient tout de même convaincus de la nécessité de garder l’un l’autre un souvenir tangible et durable. Pour cela, ils s’étaient alors échangés une photo de leurs profils, où seuls n’apparaissaient que les détours de leurs traits que dessinait un puissant éclairage en arrière-plan. Ils souhaitaient ainsi se préserver l’un l’autre de l’aveuglement d’une passion, héritage destructeur d’une société bourgeoise révolue, que pourraient provoquer des détails réactionnaires comme l’intensité de leurs yeux, un rictus complice de leurs lèvres ou une émotion lisible sur leurs joues. Leur rencontre aurait ainsi l’aspect d’une éclipse, se savourant comme le passage d’une beauté éphémère, en accord pensaient-ils avec la « finitude » de Sartre.
    Les années passaient et rien ne pouvait ôter de la mémoire de Damien, les quelques instants partagés avec Marie-Aurore. Jusqu’au jour où il décida de retrouver sa trace. Grâce aux réseaux sociaux et autres sites divers, il parvint à obtenir son contact dans un village du Larzac. Bien qu’il fût persuadé qu’il commettait une maladresse, et prenait sans doute un risque de cruelle déception, il composa son numéro de téléphone. Une femme à la voix mal assurée décrocha.
    – Allo !
    – Marie-Aurore ?
    – C’est elle-même.
    Il lui expliqua en bafouillant, mais sans s’arrêter, les raisons de son appel. Il raconta l’émotion durable qu’avait procurée son portrait au fil de son existence. Elle laissa tomber un silence qui parut à Damien interminable. Et reprit :
    – Damien, quel bonheur incroyable de t’entendre ! Toute ma vie j’ai contemplé aussi ta photo, comme s’il s’agissait d’une icône. Hélas, je suis aujourd’hui devenue complètement aveugle et n’ai que le souvenir de ton image imprimée à jamais au fond de mon esprit. J’aimerais tant te sentir de nouveau près de moi.
    Damien partit le lendemain rejoindre Marie-Aurore. En arrivant le soir chez elle, il se trouva en présence d’une femme aux traits marqués par des souffrances secrètes. Il la prit alors dans ses bras, et dans l’obscurité complète, ils se mirent à se caresser inlassablement leurs visages du front au menton, lentement, avec tendresse et précision, comme s’ils dessinaient l’esquisse de leur jeunesse. Ils avaient l’impression de ne s’être jamais quittés. Marie-Aurore murmura à l’oreille de Damien :
    – Je n’ai jamais eu besoin de regarder le soleil en face pour qu’il me réchauffe le cœur.

    • Janickmm

      Un magnifique texte qui ressource et fait du bien, je l’ai lu d’un trait, passionnément, une belle lecture.

    • Photonanie

      Ici aussi beaucoup d’émotion. C’est fantastique ce que cette photo a pu susciter…

    • rizzie2

      Quelle imagination !

      • rizzie2

        Bravo !

  10. Terjit

    Bonsoir Alexandra. J’ai tenté à plusieurs reprises de mettre mon texte sur le site, mais à côté de mon message il y a l’indication suivante « your comment is awaiting moderation »… bonne soirée

  11. tiniak

    Ah, bah, voilà ! 😉
    J’abonde…
    Par ici
    http://niak65poletique.canalblog.com/archives/2022/03/09/39380581.html

    Ou ainsi (acrostiche).
    —————————–
    Nocturne en A

    Nulle ombre ne l’habille mieux que du dehors
    n’étant pas de ceux qui la cultive
    avec sa peau, si ferme que l’olive
    et son vert égo, confiant en son sort

    Où se pourrait loger quelque soir en son cœur ?
    Nulle part, vraiment ! Elle brille à tout vat !
    à sa suite une murmure obéit à son pas
    « Oui, je te reconnais, ma mère, fille ou sœur… »

    Tout peut brûler demain, elle s’en fiche bien !

    Un profil seul en est la grâce, immense et juste
    quand la lumière aime à se frotter à son buste

    Rêveuse entière, aussi blagueuse
    elle est appliquée, généreuse
    indignée, humble et courageuse

    Nulle ombre ne l’habille mieux que du dehors
    n’étant pas de ceux qui la cultive
    avec sa peau, si ferme que l’olive
    et son si vert ego, confiant en son sort

    Et, oui, c’est ma fille Alice…
    Y serais-je allé un peu fort ?

    (certes, il me faudra m’amender, auprès de ma seconde : Zoë)

    ———————————————————————————-
    Ben oui, leur mère et moi, alors engagés dans la lutte contre les illettrismes, nous avons nommé nos filles de ‘A’ à ‘Z’… ;̂)

    • tiniak

      Bon, j’ai porté quelques corrections à ce premier jet, en fait.
      Vous avez le lien pour en prendre note…
      Zoubis, les ami.e.s (c’est bien comme ça que ça s’écrit, ou ?).

  12. Céline

    Bonjour. Oh la la j’ai loupé celle-ci alors voici ma participation.
    Bonne lecture.

    Qui comprendra que parfois la noirceur m’attire ?
    Qui se rendra compte que le désespoir peut soudain me visiter ?
    Qui se sentira assez concerné pour en prendre conscience ?
    Qui sera capable d’imaginer mes combats quotidiens ?
    Qui sondera mon âme telle qu’elle m’habite ?
    Qui osera se sentir concerné par mes démons intérieurs ?
    Qui verra le masque derrière le sourire ?
    Qui remarquera l’essoufflement de la flamme dans mes yeux ?
    Qui veillera à ne pas me laisser sombrer ?
    Qui m’aidera de sa lumière ?

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