Une photo, quelques mots n°432, atelier d’écriture

par | 27 Mar 2023 | Atelier d’écriture | 55 commentaires

@ Johannes Plenio

A dimanche, pour la publication des textes !

55 Commentaires

  1. Antigone

    Je passe mon tour pour ce week-end mais rendez-vous semaine prochaine !

  2. Lothar

    « Akènes à l’amer »

    Sur la plage de sable blanc, je souffle des akènes,
    Vers toi jolie sirène, par-delà l’archipel …

    Volent, volent aux vents, remontant les courants
    Vers ton rocher d’attente où tu t’es endormie,
    Parée de mille patelles, de couteaux et d’ormeaux,
    Coquillages bruissant en papillons de mots
    Qui viennent sur chaque écaille caresser mes baisers

    Et laisser sur ta peau tous mes sens interdits.

    • valérie s

      J’ai entendu Bardot en lisant tes mots. Très beau!

    • Séverine Baaziz

      Plein de charme ! J’aime beaucoup !

    • Photonanie

      Poétique et charmant…ça fait du bien.

    • pierforest

      Magnifique Lothar, Bravo!

    • Kloud

      C’est vraiment superbe ! J’adore. Il y a du sentiment, un rythme, des mots qui jouent les uns avec les autres. Bravo.

  3. Kloud

    J’ai huit ans et autour de moi les gens s’obstinent à m’en donner effectivement huit. C’est lassant. On m’a diagnostiqué précoce, surdoué, bref j’ai un QI supérieur à bien des jeunes de vingt ans, mais personne n’a l’air de prendre cela en compte.
    La plupart des enfants m’ennuient, les adultes aussi. J’ai du mal à croire aux histoires qu’ils racontent. Par exemple, on me force à voir des moutons dans les nuages alors que ce ne sont que des cumulonimbus, voire des stratocumulus. Ou bien quand, victimes de leur paréidolie, les autres me disent percevoir des personnages dans les prises de courant ou leurs papiers peints, je leur répond que pour moi cela ne reste rien de plus qu’une connexion 220 volts en triphasée ou des lés de 70cm à raccord sauté. On m’a envoyé chez une psy : la semaine dernière, elle m’a fait interpréter des taches de café sur un papier ; à son grand désespoir, je n’y ai vu que de l’arabica vénézuélien des hauts plateaux.
    Et aujourd’hui, ma vieille tante photographe, encore baignée par les visuels surannés des dictionnaires Larousse a voulu m’emmener dans ce champ de pissenlits désespérant d’ennui.
    Ca fait maintenant près de quarante sept minutes que je suis là, allongée sur un sol trop humide à mon goût, terrain argileux impose, à la voir s’évertuer à prendre des dizaines de clichés puérils de moi, dont leur seul destin est d’être likés un maximum sur les réseaux sociaux.

    – Vas-y, Chloé souffle et tu verras les petits pétales s’envoler vers le ciel. Fais un vœu et il sera exaucé.

    Je me demande bien comment des akènes à aigrettes provenant d’une cotylédone anémocore peut trimbaler des souhaits qui influeraient sur la sérendipité de mon existence. Enfin, si cela peut lui faire plaisir… Mais qu’elle se dépêche, dans une heure j’ai un rendez-vous amoureux avec Tom. On ne badine pas avec l’ocytocine.

    • valérie s

      J’adore Kloud. Un sujet délicat traité avec beaucoup de justesse.

    • Séverine Baaziz

      Ah, les HPI, comme on les appelle aujourd’hui… Il m’insupporte par moments tous ces acronymes….
      Quel plaisir de te lire, comme toujours ! C’est plein de tendresse, d’espièglerie et d’intelligence. MERCI !

    • Photonanie

      J’aime beaucoup cette gamine surdouée à qui on ne la fait pas
      Je ne suis à coup sûr pas HPI parce que je suis souvent victime de paréidolie et j’adore ça, ça me fait rigoler .

    • pierforest

      Souvent, chez ceux qui ont un truc hyperdéveloppé, il y a une lacune ailleurs, un truc qui ne s’est pas aussi bien développé. Un genre d’équilibre qui se fait. La petite de ton texte me fait penser à cela. Une connaissance scientifique de la réalité et une difficulté à se projeter dans l’imaginaire.

    • Lothar

      Personnage bien campé
      Désabusé
      Distant du monde
      Sauf si besoin de s’en servir …

      Un peu.

      J’aime beaucoup ton texte.

  4. valérie s

    Bonjour à tous et bonne lecture.

    Ca y est les beaux jours sont arrivés et les pissenlits ont couvert les prairies. Certains, fans de leur goût, proche de la roquette, sont venus en cueillir pour se faire une bonne salade. Des familles ont fait des bouquets avec leurs jeunes enfants. Moi, personnellement, le moment que je préfère c’est quand les pissenlits se transforment en boules duveteuses. Alors, Je ne peux m’empêcher de m’allonger sur ce doux matelas. Depuis que je suis toute petite, je prends un plaisir infini à souffler dessus et à voir les minuscules fruits s’envoler tels des parachutes. Tige après tige, au moment de souffler, je réalise un vœu :
    – Que mamie souffle ses 80 bougies et plein d’autres encore.
    – Que mon frère ait son bac et l’orientation de son choix.
    – Que ma sœur trouve un gentil amoureux.
    – Que Bastien m’aime longtemps et vienne toujours me donner la main à la récréation.
    – Que papa et maman arrêtent de se disputer.
    – Que mon petit cousin marche bientôt et m’appelle par mon prénom, en premier.
    – Que ma copine ukrainienne Anastasiia puisse un jour rentrer dans son pays même si je sais qu’elle me manquera beaucoup.
    – Que ma copine sénégalaise Aya ne soit pas obligée de quitter l’école car ses parents n’ont pas de papiers.
    – Que maman trouve le temps de me coudre la jolie robe qu’elle m’a montrée.
    – Que tonton guérisse et tue le crabe qui le ronge.
    – Que la maîtresse me donne très vite mon dixième bon point que je puisse les échanger contre une belle image.
    – Que papa accepte de venir voir mon spectacle de danse, cette année.
    – Que Chloé arrête de se moquer de moi et de dire que mes cheveux blonds sont trop laids.
    – Que j’arrive à récolter plus de pièces jaunes que l’année dernière pour donner aux enfants malades.
    – Qu’on aille voir la mer cet été, ça fait trop longtemps qu’on ne l’a pas vue.
    – Que papa retrouve du travail et ne soit plus triste.
    – Que l’on fasse une chouette sortie avec la classe.
    – Que je n’ai que des bonnes notes pour que papa et maman soient fiers de moi.
    – Que tata continue à m’apprendre à faire des gâteaux trop bons et trop beaux.
    – ….
    -« Poulette, tu es où ? Encore dans tes pissenlits ??? Dépêche-toi, on va bientôt manger. Tu dois aller te laver en plus.
    – J’arrive maman ! »
    Je reviendrai demain. Tant de choses à espérer encore !

    • Séverine Baaziz

      Quand la légèreté résiste à la gravité… Intime et universel. Très touchant. Merci ! Et bon dimanche !

    • Photonanie

      Touchant l’espoir qu’elle met dans ces tiges de pissenlits… C’est rafraîchissant comme texte

    • pierforest

      Touchant, tout ces souhaits de la petite!

    • Kloud

      C’est adorable ! Un bel inventaire à la Prévert, plein d’affection et le rêve que tout aille bien. Une fraîcheur enfantine. Super.

    • Lothar

      Au temps en emporte le vent …

      Des souhaits posés sur chaque akènes
      En un bel inventaire, oui en plumes parachutes
      Légères
      Posés sur un prés si vert …
      Que j’ai aimé lire

      C’est frais du jour …

    • Stephie

      C’est très frais, bravo 😉

    • Kloud

      Tu as raison, les pelouses trop propres sont ennuyeuses et s’entretiennent au détriment de la vraie nature des plantes. Le compromis d’Adrienne est une bonne idée, malgré tout.

    • Lothar

      Moi je laisse des milliers de fleurs jaunes
      Mais isolé je n’ai pas de pression sociale

      J’ai aimé ton texte…

      🙂

    • Kloud

      Un joli texte qui propose un champ d’évasion à un début d’existence bousculé. En espérant que cet enfant trouve dans la vie un terrain favorable à l’éclosion de ses rêves.

      • Photonanie

        Merci Kloud, l’avenir lui appartient

    • Kloud

      Tu as raison, les pelouses trop propres sont ennuyeuses et s’entretiennent au détriment de la vraie nature des plantes. Le compromis d’Adrienne est une bonne idée, malgré tout.

      • Kloud

        Désolé, mon dernier commentaire était destiné à Adrienne…

    • Lothar

      Chouette belle idée que d’en faire une photo jolie
      Photonanie

      🙂

    • Kloud

      J’aime beaucoup ton texte poignant et superbement écrit. La métaphore du pissenlit tel que tu le présentes tient parfaitement, de sa fragilité à la dispersion de ses graines, de la vacuité à l’espérance. Bravo.

      • pierforest

        Merci Kloud.

    • Lothar

      Une jolie fleur …

      J’aime aussi quand tu poétises.

      Une bien belle analogie, un peu triste,
      Mais c’est la vie … aussi.

  5. Terjit

    Madame Dubuc me connait bien, alors quand elle m’a dit que nous allions travailler « Chanson d’amour » d’Armand Silvestre j’ai un peu tordu le nez, jamais entendu parler de ce bonhomme. Puis elle a ajouté que la musique était de Gabriel Fauré, s’est mise au piano et j’ai retrouvé mon sourire.

    C’est une joie chanson qui parle de tout ce qui plait dans l’autre, de ses yeux, de sa bouche, de celle qui est appelée « ma farouche ». Sur la partition elle semble toute simple à chanter, mais en fait pas tant que cela, tout est dans l’intention. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à qui tu sais… Le début de la chanson fait :

    Ré (volution dans mon cœur)
    Si (multanéité des élans)
    La (ssive dans tes bras)
    Si (llons de désirs)
    Mi (gration de nos baisers)
    Si (llons de désirs partagés)
    La (cher prise)
    Si (llons de désirs brulants)
    Fa (miliarité de ta peau)
    Si (llons de désirs haletants)
    La (minée sous mes caresses)
    La (boratoire de nouvelles sensations)
    Sol (fège de plaisirs puissants)
    La (byrinthe de nos corps enlacés)
    Si (llons de désirs torrides)
    Ré (alisation de nos envies cachées)
    Do (ns de nos âmes abandonnées)

    Peut-être que les fleurs de pissenlits vont porter mes mots jusqu’à sa chambre, jusqu’à son oreiller, jusqu’au creux de son oreille. Elle est un peu farouche, je le sais bien, mais peut-être qu’un jour je lui chanterai cette jolie chanson.

    Mon cher journal intime, c’est tout pour aujourd’hui.

    A demain

    • Kloud

      Que c’est beau ! Ton texte m’a poussé à lire ce poème de Silvestre. Effectivement, c’est un délicieux poème plein de délicatesse et de simplicité.

    • Lothar

      J’ai aimé ma lecture
      Un bien joli poème

      Merci du partage

      🙂

    • Photonanie

      Amusant ton texte Terjit, une forme originale

    • Valérie s

      Se livrer à son journal est un bon début vers la déclaration…il y est presque,courage

  6. Céline

    Bonjour. Voici mon court texte. Bonne lecture et bonne fin de week-end.

    Se délester du superflu,
    Lâcher prise,
    Diminuer sa charge mentale,
    Faire du tri,
    Se mettre en pause,
    Évacuer le trop-plein,
    Trier, vider, jeter,
    Faire du ménage,
    Hurler sa douleur,
    Appuyer sur le bouton stop,
    Ne plus regarder l’heure,
    Libérer son agenda,
    Se plonger dans un bain musical,
    Dénouer le noeud de ses émotions,
    Envoyer valser,
    Respirer à nouveau,
    Et enfin retrouver un peu de légèreté…

    …Liste non exhaustive !!!

    • Valérie s

      Heureusement le printemps arrive et avec lui le môme de faire notre grande lessive de printemps pour oublier la morosité hivernale. Courage et à nous la légèreté !!

    • Kloud

      Une belle check-list sur laquelle on aimerait avoir coché chaque item…

    • Lothar

      De bien beaux verbes
      De bien belles résolutions printanières
      En un inventaire sans se taire

      Juste
      Faire le dire
      Et dire le faire

      C’est tout.

    • Lothar

      Tu as dit
      Au dernier
      Vous avez de la suite dans Mes idées

      J’a ri de cela …oui, trait
      Mais là
      Sans photo donnée …
      Pffff

      Je redéborde, redéborde dans l’idée :

      « Un rêve en bleu »

      « Ce monde n’est que façades … »

      Coup de blues
      Prendre la porte
      Et s’en aller
      Enfin

      Sortir de ses lianes
      Entêtantes
      De ses lierres
      Enserrants
      De ses lourdeurs
      Si bien briquées

      Et se retrouver
      Enfin seul, léger
      Dans un rêve en bleu

      Vala

      🙂

  7. Photonanie

    Je fais un copié collé de ce programme qui me convient bien

  8. marinadedhistoires

    Ce matin, par la fenêtre de ma cuisine, j’ai vu une mère ; elle promenait ses deux petits dans une poussette double le long de la contre-allée. Tout à coup, elle s’est arrêtée, a mis le frein de la poussette et s’est aventurée sur ses fins escarpins dans la partie herbue de la promenade. Je me demandais pourquoi elle s’y risquait ainsi, sachant que les crottes de chiens y sont nombreuses… quand je l’ai vue revenir, une frêle tige de pissenlit à la main.
    En y regardant mieux, l’enfant à l’avant de la poussette tenait déjà dans sa menotte un pissenlit fané, mais l’autre tête blonde regardait sa mère avec intensité et espoir. Quand la maman a tendu la fleur évanescente à son petit et que les deux enfants ont soufflé en chœur pour faire s’envoler les délicates aigrettes blanches dans le ciel bleu roi de cette fraiche matinée, j’ai ressenti toute la joie de ce trio et j’ai pensé à Christian Bobin…

    • Valérie s

      Un joli moment de vie plein d espoir.

    • Photonanie

      Il suffit parfois d’un rien au bon moment…

  9. Lothar

    « Akènes à tons jolis »

    Je ne sais qui tu pensais
    Mais
    Ce beau tableau
    N’est nature morte
    Fanée,

    Au contraire ;

    Ensemble souvent
    Famille,
    Tournés vers l’avenir,

    On est Tout …

    Je dis ça je dis rien.

    Merci MH de dire ça même
    Après coup
    Car nous on s’en
    Du temps.

    Merci.

  10. Lothar

    ___________________________________________
    Rien ne dit je crois
    En réglement ici que
    L’on ne peut poster deux textes
    ___________________________________________
    Et oui, on est dimanche :

    « Soufflés si loin ensemble, aux Akènes si doux »

    Oui, le vent du printemps me l’a dit et re dit
    En corps,
    Et soufflés, oui
    Comme d’une sarbacane,

    Au travers de mes mots, de mes mots portés
    En Plumes ou en Akènes
    En cent poèmes postés
    Pour Vous, Autres, ou dans l’ailleurs, un jour …

    Qu’importe qui se poste à ma porte

    Et qui l’en portera de l’Akène ou de la Plume
    Même.
    Mais un jour sur les ailes du vent je les écris,
    Juste ces mots là dits ici maudits :

    – ”Comme un printemps sur mon chemin” –

    Cherchant de complice en complices,
    Sur la toile, pour mes dés, pour m’aider,
    Mes idées, mes mots hiver, me motiver,
    Internautes ailées aux tendres auspices …

    En allers retours, j’ai demandé
    Au vent qui portait mes mots, aux tempêtes,
    Menacés, aux akènes, indifférents, sur ma tête,
    En brise sévère, en verre brisé …

    J’étais sur tout blog, à ma plume,
    Un étrange étranger, étrangement
    Étranglé, étranglant l’étrange au sang blanc …

    En semblant, à la faux, et croissant sous les lunes
    À enfouir mes maux … Puis, comme un printemps, Toi,
    Trouvée sur mon chemin … Toi, comme un il y a …

    https://youtu.be/8ve4Mp7-_rk

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