Les lignes découpaient l’horizon de couches multiples, un mille-feuilles de couleurs disparates : l’océan s’était retiré et laissait une odeur saline composée d’algues gluantes, barrière insurmontable pour Paul. Depuis qu’une perfide méduse l’avait sournoisement piqué un jour de marée descendante, il n’osait plus affronter cette lisière verte …
Paul restait là, debout, les yeux rivés sur le drapeau rouge flottant. Les passants posaient un oeil sur cet homme que rien ne semblait pouvoir bouger. Était-il devenu une statue de sel ? Était-ce un romantique qui aimait plonger ses pensées les plus obscures dans le bleu de la mer au loin ?
La vérité était toute autre.
Paul était né balance.
Oh j’imagine déjà certains sourire de cette nuance astrologique digne des revues féminines, mais le signe astrologique de Paul orientait depuis toujours sa vie.
Petit, au CP, il était animé de sérieux doutes. Ses parents le disaient éternel insatisfait. Dans la cour, un besoin immense le poussait d’abord vers les autres, mais, une fois la popularité obtenue, il se détournait d’eux, ne trouvant plus d’intérêt à des personnes acquises à sa cause. En grandissant, cela ne s’était guère amélioré. N’était-ce que ses goûts vestimentaires : il pouvait alors être le lundi en punk no futur cheveux gras et chemise de bûcheron pour se retrouver en habits du dimanche petite cravate et cheveux gominés le vendredi. Ses amis en perdaient leur latin et le chambraient dès qu’il passait le portail du lycée, mais il avait un succès fou auprès des jeunes filles qui se pâmaient devant ce caméléon mystérieux.
Paul, lui, souffrait.
En 1ère, il se reconnaissait dans ces grandes figures tragiques cornéliennes ou shakespeariennes qui jamais ne savent que faire, que dire, ni comment agir. Il avait depuis quelques temps une petite amie avec qui tout se passait diablement bien, mais il ne pouvait s’empêcher de reluquer d’autres filles et de se projeter dans mille et un portails parallèles. Et si ? Et si ? La tourmente ne cessait jamais, ses meilleurs amis le rassuraient et l’intimaient presque de se poser un jour et d’arrêter de se poser ses sempiternelles questions existentielles. Mais au fond, cette litanie ne s’arrêtait jamais. Qui était-il vraiment ? Arriverait-il à choisir entre de brillantes études scientifiques ou une carrière plus littéraire en khâgne ? La voie royale s’ouvrait toujours devant lui. Il avait le choix, et de là venaient ses tracas.
A la quarantaine passée, pourtant, était venue l’illumination. Il n’avait plus à choisir. Pourquoi lutter quand les cartes du Destin distribuent un putain de bon jeu ? Au lieu de voir une existence toute en paradoxe vêtue, il y vit un équilibre. Le noir n’existe -t-il pas que par opposition au blanc ?
Paul aimait aussi penser qu’il possédait en lui des gènes de super héros : une face visible et une cachée, un jongleur né qui passait d’un modus vivendi à un autre avec une facilité déconcertante.
Un polyglotte de la vie, comme ce mille-feuilles maritime qu’il avait devant lui.
Alors, y aller ou pas ?
Alexandra K. le dimanche 4 décembre 2016 ©
Le texte de Nady :
Une deuxième naissance
Aujourd’hui est un grand jour pour Hugo, le mini-moi de Sara : il a 10 ans ! Pour fêter cette première décennie, Sara a décidé de lui faire le plus beau cadeau de tous les temps. Il est grand maintenant, l’âge de raison largement dépassé, il saura apprécier ce présent à sa juste valeur.
L’emballage du cadeau ? une île, cette île, son île à elle où elle l’y amène pour la seconde fois. La première fois il n’en a aucun souvenir, il n’avait pas sorti son joli minois du bidon de sa gentille maman mais c’est sur cette terre déjà que son œuf se forma.
Direction la plage ce matin pour défaire tranquillement le bolduc de cet inattendu cadeau… cette plage en particulier, la leur, celle des années bonheur…Sara remarqua qu’elle n’avait pas vraiment changé. La mer semblait plus calme peut être et la foule estivale cachée certainement dans le centre commercial tendance aux alentours qui fut l’unique nouveauté depuis 10 ans. Sara connaissait cet endroit dans ses moindres recoins tellement elle avait parcouru de kilomètres en courant, marchant le long de l’eau sur ce sable apaisant. Elle l’avait arpenté de long en large cette plage ; elle l’avait scrutée du ciel et du fond des mers. Elle s’y était baigné, avait plongé, ri, crié, pleuré, hurlé.
Soudain, le regard de Sara fut attiré par le drapeau rouge sang, une couleur qui le caractérisait bien. Rouge comme la passion qu’il avait pour elle, rouge comme la passion qu’il avait pour les motos et la vitesse, rouge comme sa passion à toujours dépasser les limites… D’ailleurs, les limites ne sont elles pas faites pour être dépassées ? c’était son leitmotiv à chaque fois que Sara commençait à s’inquiéter quand il s’adonnait à ses loisirs préférés et toujours border line. Mais comme elle ne voulait en rien freiner sa liberté, elle se faisait une raison et continuait à vivre jusqu’au moment où il lui revenait plus câlin et attentionné que jamais.
L’agitation d’Hugo tira Sara de ses souvenirs et c’est quand elle s’aperçut qu’il était déjà en maillot, prêt à se lancer dans l’eau, qu’elle l’attira vers elle pour lui faire remarquer l’annotation écrite sous le drapeau et lui faire promettre de ne prendre aucun risque. Mais avant d’aller se faire bercer par l’océan, elle avait envie de lui donner son cadeau, raison qui sut calmer l’empressement manifeste d’Hugo à vouloir piquer une tête dans la mer. La curiosité d’Hugo était à son comble. Où sa mère pouvait elle bien cacher son gros cadeau ? Son sac de plage ne contenait que les serviettes, le portable de Sara et les papiers de la voiture. C’était peut être son père qui allait venir avec le cadeau pensa t il ? Ce dernier était resté à l’hôtel quand ils se sont dirigés avec Sara vers la plage, c’était peut être pour la suite de la surprise ? Aussi, Hugo pressa sa mère de lui prêter son portable pour qu’il appelle son père et venir aux nouvelles…
Cette parenthèse offrit à Sara le temps de souffler, de clarifier ses idées qui s’embrouillaient soudainement. Ce n’était pourtant pas le moment de flancher ; elle le préparait depuis 10 ans ce cadeau, elle n’allait pas tout gâcher là sous le coup de l’émotion…
Flashback : c’était un matin ensoleillé aussi ce jour là, il y a un peu plus de 10 ans. Il faisait très chaud. Il devait être midi passé. A son réveil, il était déjà parti, laissant, comme à son habitude à chaque fois qu’ils ne se réveillaient pas ensemble, un petit mot sur l’oreiller : « Bien dormi mon ti lézard aimé ? J’ai un peu mal aux cheveux ce matin, faut vraiment qu’on arrête de picoler du rhum en fin de soirée. Je te retrouve au déjeuner, ce matin le temps est idéal pour aller plonger. Arnaud est passé me prendre, ne sois pas surprise qu’il s’incruste avec nous au brunch, il adore ta confiture papaye, tu le sais. Je t’♥mon ♥ <. A tout’ ».
Sara se souvenait comme hier de ce réveil nauséeux. Une grasse matinée gâchée par cette envie de vomir qui ne la quittait plus depuis quelques jours chaque matin… Elle avait levé le pied sur les punchs pourtant… Sara fila à la salle de bain se préparer. Vingt minutes plus tard, on frappait lourdement au carreau de la case. Qui cela pouvait il bien être un dimanche midi avec cette force dans le tambourinement ? Elle sortit, tenant à la main un test clearblue qui avait viré positif, et aperçut Arnaud à travers la vitre, le visage affolé, gesticulant dans tous les sens… Seules des bribes de phrases parvenaient à son cerveau : sois forte… mauvaise nouvelle… il a disparu en mer… me suis assoupi au soleil…. Il a voulu aller plonger en apnée seul… les recherches ont commencé… une de ses palmes est remontée… des requins peut être…. Il s’est peut être caché dans une grotte pour récupérer de l’oxygène… Sara, sois forte….
C’est cet adjectif qui resta gravé en elle car Sara fut forte pour elle et pour Hugo qui allait pointer le bout de son nez neuf mois plus tard. Alors, elle a continué à sourire à la vie et celle-ci le lui rendit au centuple à travers la belle rencontre de cet homme qu’elle accepta d’épouser et qui est un parfait papa attentionné pour son mini elle. Aujourd’hui Sara va offrir au fruit de ses entrailles le cadeau unique de la vérité sur son origine. Elle en édulcorera une grande partie bien sûr mais elle permettra ainsi à son fils d’avoir de belles racines pour que l’arbre de sa vie puisse pousser droit et élever sa ramure vers le ciel. Il saura que son père, même au fond des mers, veillera toujours sur lui. Ainsi, débute, à ce dixième anniversaire, le premier jour du reste de la vie d’Hugo qui naquit pour une seconde fois.
Le texte de Bénédicte :
« Sens interdits »
Lorsque ton bras me touche
tu dis pardon
et ce mot dans ta bouche
ça veut dire non
ce que tu ne sais pas
encore me dire
ton corps le fait déjà
il veut s’enfuir
Chaque jour sans parler
de sentiments
c’est un jour de gagné
contre le temps
viendra bien assez tôt
la déchirure
qui me laissera sans mots
face au futur
Alors en attendant
Alors en attendant
A travers tes silences
je te devine
à travers tes absences
je t’imagine
le long de ton sommeil
moi je regarde
tes monts et tes merveilles
baisser la garde
Le texte de Jos :
Dernier défi
Je me souviens, c’était hier,
Sur cette plage, sous ce ciel clair,
Deux gosses à l’allure de corsaires,
Deux mômes heureux et têtes en l’air.
Nos pelles, nos seaux, rien ne manquait,
Ni l’insouciance, ni la gaieté,
Nos rires, nos joies on partageait,
Parfois nos peines on étouffait.
Tous les étés on retrouvait,
Dès les premiers jours de juillet,
Ce sentiment qui nous liait,
Mélange d’amour et d’amitié.
On était deux, deux chérubins,
Certains disait « deux sales gamins »,
Quand on riait d’un air badin,
Et qu’on hurlait avec entrain.
Un jour pourtant tu as lâché,
Ma main à la tienne accrochée,
Puis fier vers moi tu t’es tourné,
Tu as souris, tu as plongé.
Dix ans à peine, l’âge des défis,
L’âge où l’on brave les interdits,
Mais ce jour-là, mal t’en a pris,
Car pour toujours tu es parti.
Je me souviens, c’était hier,
Le jour de ton anniversaire,
Tu as nargué tous les dangers,
Mais dans l’eau bleue tu t’es noyé.
Ce matin-là revient sans cesse,
Dans ma mémoire, cette diablesse,
Ce jour maudit sans lendemain,
A pris la vie de mon cousin.
Le texte de Manue :
Il ne savait vraiment plus où donner de la tête … Au début, Il avait été plutôt content de son tirage au sort, de loin, la planète était plutôt jolie, toute bleue avec un peu de terrain pour jouer et des myriades de beaux nuages pour se reposer. Bon, Il avait fait une mini erreur en jouant aux billes/météorites avec les copains et envoyé aux oubliettes tout un tas de grosses bêtes du jurassique … Heureusement, personne n’avait rien remarqué et il ne restait plus un seul diplodocus pour témoigner ! Après, en s’installant sur place, Il s’était mis au boulot et c’était là encore parti très vite en cacahuète ! La Femme, ah misère …, la Femme, avait entrainé l’Homme dans sa chute, Homme qui au passage ne demandait que ça et qui semblait plutôt guidé par autre chose que ses neurones ! Il n’avait pas dû tout écouter pendant les cours sur la formation des bipèdes dotés d’un cerveau, à moins qu’il n’ait été lui aussi distrait mais, sérieusement, ces deux-là étaient de fieffés coquins. Son pote sur Mars avait eu moins de problèmes avec ses créatures toutes vertes, elles étaient vite parties explorer l’univers dans leurs soucoupes et il avait pu, lui, buller tranquillement. Enfin bref, Il avait créé pendant quelques jours et puis, fatigué, Il s’était retiré dans les cieux pour observer tout ça de loin, espérant ne pas être dérangé pendant un moment. C’était bien sûr sans compter avec le machiavélisme de ses pantins ! Ils s’étaient d’abord reproduits avec frénésie ce qui avait engendré un paquet de problèmes dont personne ne lui avait parlé ! La convoitise s’était installée dans leur schéma mental, ils avaient voulu la puissance, le pouvoir, la femme de l’autre, la terre de l’autre, ses richesses, son bonheur et très vite, face au chaos qui s’installa et aux questions qui restaient sans réponse, ils eurent l’idée de se créer un ou plusieurs dieux, délire !!! C’est là que tout avait basculé … en son Nom, ils commirent les pires atrocités, en son Nom, ils inventèrent la souffrance, et Lui, perdit le sommeil.
Depuis, Il cherche à ralentir le temps afin de laisser aux hommes quelques instants de répit pour repenser le monde, depuis, Il essaye de trouver le sable le plus pur pour remplir son sablier divin. Et ce jour-là, Il tomba sur elle, elle, qui assise sur la plage regardait l’océan en cherchant des réponses à ses incertitudes, elle, qui d’un geste innocent laissait les grains de Terre s’écouler doucement entre ses doigts, elle, qui aimait, elle, qui connaissait le manque mais qui y puisait le bonheur qui coulait dans ses veines. Elle semblait venir d’ailleurs, connectée à son souffle, heureuse malgré tout. Il tendit alors son bras invisible pour recueillir les précieux grains tombant de sa main avant qu’ils ne se mélangent à ceux de la plage, ils étaient magiques, ils étaient parfaits pour son sablier.
Un drôle de vent souleva sa robe et emmêla un instant ses cheveux, venant de nulle part, il agita aussi le drapeau planté là, tout près d’elle. Elle se demanda d’où il pouvait bien venir et levant les yeux vers le ciel, suspendant une seconde son geste, elle ne vit pas le sable disparaître…
Le texte de Terjit :
Deux ans qu’elle était la nouvelle DRH et avait éclipsé toutes les autres.
Quatre semestres qu’elle était mon obsession.
Huit trimestres que je sursautais à chaque fois que j’entendais sa porte s’ouvrir ou se fermer.
Vingt-quatre mois que je faisais un infarctus quand son numéro de poste s’affichait sur mon téléphone.
Sept cent trente jours que je ne fermais plus la porte de mon bureau pour être certain de la voir passer.
Dix-sept mille cinq cent vingt heures que j’attendais fébrilement la réunion d’équipe du vendredi.
Un million cinquante et un mille deux cents minutes que je voyais avec désespoir le week-end arriver.
Soixante-trois millions et soixante-douze mille secondes que j’étais sûr de n’avoir aucune chance.
Je me vois encore me liquéfier dans l’ascenseur qui mène au parking quand elle m’a simplement dit « merci de m’avoir attendue ». Je ne sais même plus ce que j’ai bredouillé exactement, quelque chose du genre « je vous en prie » qui voulait dire « j’aurai accepté de me faire écorcher vif pour être deux minutes avec vous dans l’ascenseur ». Cette proximité aussi espérée que redoutée m’a tétanisé, je n’osais pas dire un mot ni la regarder en face. Sous son regard j’étais nu, transpercé, démembré, atomisé. Alors quand en sortant de l’ascenseur elle a passé sa main dans mes cheveux en me disant qu’elle était très touchée par tous les efforts que je faisais depuis deux ans pour ne pas manquer une occasion d’être près d’elle j’ai pensé à une blague. Quand elle m’a dit que sa voiture pouvait bien rester ici ce soir j’ai cru qu’elle était en panne, ça l’a fait rire. Pour m’assurer qu’elle ne plaisantait pas elle m’a guidé jusqu’à la mienne en me prenant la main.
Deux semaines qu’elle vient chez moi tous les soirs de la semaine. C’est notre secret, personne n’est au courant. Notre histoire prend un nouveau tournant aujourd’hui, c’est le premier week-end que nous passons ensemble. J’ai proposé un joli manoir en bord de Loire, un chalet sur les cimes, une yourte en Dordogne, mais elle rêvait tant de me faire découvrir ce petit village où elle passait ses vacances de petite fille. Je toujours détesté la mer, je ne sais même pas nager, mais bien entendu je n’ai rien dit, tellement heureux de lui faire plaisir.
En arrivant hier soir elle a garé la voiture sur un petit parking surplombant la mer. C’est vrai que c’était magnifique : le soleil tombant lentement sous l’horizon, les nuages aux nuances sanguines, au loin les falaises de craie rougeoyantes… mais cette mer infinie et sombre, capable de m’engloutir sans un hoquet que je m’efforçais de ne pas voir… Elle était heureuse ici, je ne pouvais pas lui gâcher ce plaisir. Nous sommes restés là jusqu’à la nuit, sans un mot, juste ensemble.
L’hôtel art déco de l’époque des bains de mer qu’elle avait réservé était majestueux, bien entendu, mais tenait en équilibre au bord de la falaise, il semblait toiser de sa vanité la nature infiniment plus puissante que lui. Evidemment notre chambre au dernier étage donnait sur le large, je me suis empressé de fermer les rideaux pour ne pas troubler cette soirée romantique.
Au petit déjeuner Soizic m’a raconté des petits morceaux des étés de son enfance ici, enfin juste à côté dans la petite maison de ses grands-parents. Elle rêvait de venir dans cet hôtel mais c’était impossible pour cette famille de marins pêcheurs. Alors quand elle est sortie de Berkeley elle s’est promise d’y aller mais pas n’importe comment pour que ça ne reste pas qu’une anecdote. Elle n’irait qu’avec celui qu’elle considérerait digne de ce pas de géant, et celui-là c’était moi, oui moi, j’en avais les larmes aux yeux.
Bien entendu la phrase tant redoutée arriva en remontant dans notre chambre : « maintenant on va aller sur la plage, tu vas adorer, c’est aussi beau que quand j’étais enfant. J’ai tellement envie de partager ça avec toi ». J’étais le plus heureux des hommes mais aussi le plus dément d’avoir accepté sans rien dire de venir ici, mais quand on fait le mariole il faut assumer jusqu’au bout ! Elle s’est éclipsée dans la salle de bains pour se changer, et telle une déesse tahitienne est ressortie resplendissante dans son paréo multicolore. Moi je n’avais même pas pris de maillot de bain, ou plutôt je n’avais même pas pensé à en acheter un pour l’occasion… mon short serait bien suffisant puisque de toutes façons je n’avais pas l’intention de mettre un orteil dans l’eau.
J’ai tout espéré pour qu’elle renonce en arrivant sur le front de mer : un orage soudain… mais le ciel était d’un bleu désespérant… une mer démontée… mais elle ressemblait à un lac… une intoxication alimentaire à cause des huitres d’hier soir… mais elle était parfaitement fraiches… c’était foutu, il allait falloir y aller et faire bonne figure.
Nous nous sommes arrêtés dans une petite échoppe d’articles de plage. Elle a insisté pour acheter un seau et une grande bichette, j’ai trouvé cela un peu ridicule mais c’était si attendrissant cette résurgence de l’enfance.
Je commençais un peu à me détendre, main dans la main nous avons repris notre chemin. Le sable était doux, juste réchauffé comme il le fallait par le soleil. Elle voulait absolument aller jusqu’au drapeau rouge, parce qu’elle disait que la deuxième partie de la plage était bien plus agréable, plus conviviale. En arrivant devant le drapeau j’ai soufflé en voyant l’écriteau « baignade non surveillée », le prétexte pour rester sur le sable était tout trouvé, quitte à passer pour un trouillard. Elle s’est arrêtée et avec un grand sourire a fait glisser lentement son paréo, visiblement elle pratiquait le monokini. Son étole encore sur la taille elle m’a expliqué le rôle de ce drapeau rouge : il marquait la limite entre les textiles et les autres. Je n’ai pas compris tout de suite ce que cela signifiait mais le message est devenu bien plus clair quand elle a lâché le bout de tissu qui masquait encore un peu de son intimité…
Interloqué je lui ai reproché de ne pas m’avoir prévenu mais elle m’a embrassé délicatement pour me convaincre de la suivre. Je lui ai dit que ça me gênait beaucoup d’être nu en public, elle a ri en me disant que personne ne faisait attention. J’ai aussi avoué que je ne savais pas nager, que je détestais l’eau… Elle a ri de plus belle en me disant que j’étais si adorable d’avoir accepté de venir ici pour elle… Quand j’ai émis des doutes sur ma capacité à rester de marbre alors qu’elle était nue devant moi, elle m’a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que je n’étais pas le seul dans ce cas-là et m’a tendu le seau et la bichette avec l’assurance de celle qui maîtrise son sujet. Avec sa perspicacité habituelle elle m’a fait remarquer que l’eau était à 10°c, et que si j’étais moins stressé j’aurais remarqué qu’il est tout de même étrange que les femmes soient sur la plage au soleil alors que la moitié des hommes ont de l’eau jusqu’à la taille et font preuve d’une puérilité incroyable en se passionnant pour la pêche aux crevettes…
Le texte de Valérie :
– «Maman, Maman! On va à la plage?
– Oui, oui ma puce. On va y aller. Mais doucement on se lève à peine. Je finis de vider les valises et on file. Enfile ton maillot. Prépare un petit sac avec ta gourde, un petit truc à manger. N’oublie pas tes lunettes de soleil et ta casquette. Et va te laver les dents.
– D’ac mais dépêche-toi. Il fait trop beau!
– Oui, oui mais ne reste pas dans mes pattes si tu veux que je fasse vite. »
Nous étions arrivées la veille avec ma Lou dans notre petite maison de famille de Noirmoutier, enfin la maison de mes parents. C’était le début des vacances de printemps et c’était ma semaine de garde. On allait pouvoir se retrouver toutes les deux, profiter l’une de l autre au maximum et en plus, il faisait un temps magnifique.
J’écourtai le rangement, cela pouvait bien attendre, et très vite nous sortîmes de la maison. Main dans la main, nous nous dirigeâmes vers la plage. Le soleil de fin avril était super agréable même aussi tôt. Lou était souriante comme jamais. Elle adorait venir ici. Nous allions toujours à la même plage. Aussi quelle ne fut pas notre déception en voyant au loin le drapeau rouge et la marée basse. En nous approchant, nous vîmes en plus le panneau « Baignade non surveillée ». Nous ne l avions jamais vu ce panneau, sauf en 1999 où l’Erika avait dévasté la côte. Mais Lou n’était pas encore née. A l’époque, c’était encore le grand amour avec son papa.
– « Oh ! Non ! Pourquoi ?
– Ce n’est pas bien grave ma poulette. Ne fais pas cette tête. De toutes façons malgré le soleil, l’eau doit être bien trop froide. Déjà qu’en plein été, tu as du mal à y entrer. On va marcher sur la plage, tranquilles.
– Ouais… J’enlève mes baskets pour mettre mes doigts de pieds dans le sable. J’adore sentir les petits grains me chatouiller. Et, on va chercher nos coquillages, hein maman?
– Nos petits grains de café! Bonne idée, même si tu vas encore en trouver plus que moi….
– On les mettra dans notre boîte à trésors. Je suis prête. Toi aussi? C’est parti! »
Et nous voilà, avançant chacune d’un côté, pas à pas, la tête en bas le regard dans le sable. Tantôt debout, tantôt accroupies, tantôt les fesses dans le sable. Comme il était bon ce moment. Bercées doucement par le roulis des vagues, les premiers rayons de soleil chauffant nos corps, l’odeur de la mer et cette vue imprenable…
– « J’en ai un!!! Elle avait comme d’habitude trouvé le premier.
– Montre! Whaou! Il est trop beau en plus. Bravo! »
Nous ne vîmes pas le temps passé. A tour de rôle, nous en trouvâmes plusieurs.
-« Maman, maman!! Regarde ce que je viens de trouver! »
Lou avait dans la main une petite peluche, un vieux lion tout usé, tout mouillé aussi.
– « Ce doit être le doudou d’un enfant maman, non?
– Oui sans doute.
– Mais il doit être horriblement triste sans son doudou. Si je perdais Doudou Eléphant moi, ce serait trop horrible. Je ne pourrai plus dormir et je pleurerai beaucoup. Le pauvre!
– Oui, c’est sûr. Mais que faire?
– On va le sécher et essayer de retrouver son propriétaire. On ne peut pas le laisser sur la plage. La mer va remonter et on ne sait même pas jusqu’où.
– Oui enfin…ce n’est qu une peluche!
– Comment peux-tu dire cela maman ? Tu sais bien quel chagrin peut avoir un enfant qui perd son doudou? Moi en tous cas qui l ai trouvé, je ne peux l’abandonner de nouveau avec les vagues qui l’emporteraient encore plus loin. On peut bien faire quelque chose, maman ?
– Tu as raison, mon bébé. On va le sécher, faire une belle photo que l’on donnera aux commerçants. Pour une fois, on peut même utiliser ces fichus réseaux sociaux pour tenter de retrouver l’enfant qui l’a perdu. On peut peut-être éviter un drame.
– Merci maman.
– Merci à toi ma Belle. Ta générosité me donne une belle leçon de vie. »
Pendant ce temps, dans une maison, non loin de là, un petit garçon de quatre ans se réveillait.
-« Papa! Papa! Tu dors encore? Moi, j’ai trop bien dormi. « Comme un grand! » comme tu dis.
– Je suis trop fier de toi, mon gars. Les copains ne se moqueront plus de toi à cause de ce doudou que tu traînais partout.
– Oui Papa. C’est vrai… répondit-il des sanglots au bord des lèvres que son père n’entendit pas.
– Viens vite dans mes bras mon grand homme que j’aime! »
Les textes écrits à partir de la même photo, mais publiés sur d’autres blogs :
Nady : Outch’ … Le poids des secrets. Eh bien, le petit risque d’être chamboulé par une perte certaine des repères … Malgré tout, malgré le poids de cette surprise, tu as choisi des mots légers, et des expressions rigolotes … comme la chevelure papaye (très imagée, j’adore), ou des citations sur le fait de sourire à la vie qui alors nous le rend au centuple. Et ce petit être semble aussi animé par une certaine prédisposition génétique … Elle est forte la mère pour le laisser aller ainsi avec ce lourd passif …
Mais malgré tout ça, je pense à ce p’tit bout et ce secret qu’elle a gardé jusque là, bientôt un tsunami va s’abattre sur lui, j’espère qu’il y est préparé (l’amour de sa mère est là …)
Un texte qui clame le beau, mais qui en toile de fond est bien noir. (A mes yeux.)
merci pour ton retour de lecture ma belle. En fait, je ne sais pas trop si 10 ans est l’âge adéquat pour lui annoncer ce secret mais avant me semble bien trop tôt. Il lui faut du temps à elle aussi pour digérer ce départ et parallèlement accueillir ce petit..je me demande depuis décembre 2015 quand Aurélie Sylvestre annoncera à son deuxième petit bout la disparition de son père au Bataclan… certainement avant ses 10 ans comme il y a le frère aîné… me lance dans son roman soon.
oui, c’est toujours un tsunami ce genre de nouvelle mais avec le recul, quel merveilleux cadeau une fois que tout s’apaise et comme tu l’as ressenti il a l’amour de sa mère et aussi de son beau-père, qui, même absent pour l’annonce d’une histoire qui n’est pas la sienne, saura être présent pour consoler et essuyer les larmes du pitchoune 😉
Ah le pouvoir de l’écriture ! imaginer un monde idéal malgré les tragédies ! 😉
A mes yeux, il ne doit pas y avoir de secret … Avec des mots simples, toujours dire à l’enfant, même petit ce qu’il en est. De toutes façons l’inconscient de l’enfant connaît déjà ce secret … (Voir le roman autobio de P. Grimbert … passionnant.)
Je file l’emprunter asap. Le sujet me passionne ; -) Merci miss
Que de diversité dans les réponses!! Un plaisir d’être « de retour » (pour cet atelier au moins 😉 )
Ah ça la diversité ne manque pas ici, et c’est ce qui fait que cet atelier est chouette ! 😀
@Leiloona : Il a bien eu raison ce Paul de ne pas choisir entre les deux voies. On peut très bien mêler cette double-facette avec brio. 😉
Oui, et avec « l’âge », il a bien compris qu’il ne pouvait pas lutter contre quelque chose d’intrinsèque ! Un appétit certain de la vie ! 🙂
@Nady : Texte très bien écrit mais whaooo le pauvre bonhomme qui va se prendre la nouvelle en pleine face… Je suis triste pour lui d’avance. Mais il faut en effet qu’il sache la vérité.
Merci pour ce texte.
merci pour ta lecture Virginie. L’annonce de tout type de secret de famille déboussole mais suis pour que la vérité soit dite. Le corps médical n’est pas toujours d’accord là dessus, certains psychologues ont d’excellents arguments d’ailleurs contre mais plus tôt on défait les nœuds, au mieux on prépare le fil de vie de sa descendance, à mon avis 😉 j’ai cru comprendre que ton texte est super long… ne m’en veux pas de le lire plus tard cette semaine, je cours un peu après le temps 😉 des bises
@Bénédicte : Savoir que c’est fini avant même l’arrivée du mot fin, c’est dur. J’aime beaucoup la sensibilité et la pudeur qui s’y dégagent.
Bénédicte : Ah le fameux langage corporel … Oui, il dit en amont ce que la parole ne peut pas toujours dire. Joli rythme.
Jos : Comme je te l’ai écrit hier, le rythme candide du poème comptine est contrebalancé par la chute tragique. Le genre poétique te va bien, je t’assure.
Le poème permet de condenser des idées et d’accentuer le ton tragique.
Merci Leiloona de ton commentaire encourageant. C’est bien la première fois que je tente ce genre et tu le sais, je n’étais pas convaincue du résultat. Comme quoi, il ne faut pas rester trop longtemps indécis (petit clin d’œil à ton texte) et parfois oser quitter son petit confort… 😉
Manue : Très très belle fable qui revient sur certains travers contemporains. Bien narré, vraiment chapeau !
@Leiloona : Waouuuu ! j’ai adoré ton texte tellement il me parle ! Tout d’abord ces métaphores que tu utilises si bien avec le mille feuilles de couleurs puis ses pensées qu’il plonge dans l’Océan ! et la description de cet être « différent » aux yeux du monde, dérangeant pour les autres presque car il n’entre pas dans Leurs normes ! Comble du bonheur, la vie lui donne les plus belles cartes à jouer mais faire un choix le rend malheureux. Malgré cela je trouve qu’il s’en est bien sorti jusque là et il n’en est qu’à la moitié de sa vie ! Congrats girl et gros bisous
Ah chouette, Nady ! 🙂
Ne pas entrer dans des normes est un signe de qualité à mes yeux …
Sinon oui, tu as raison, il a encore la moitié de sa vie pour profiter pleinement ! 😀
Oula moi aussil mais depuis peu je tente de mettre cette qualité au sommeil pour atteindre certains buts fixés… wait and see….
Pourquoi choisir ? Etre un caméléon toute sa vie je pense que c’est une qualité rare ! Merci pour ce texte doux et profond.
Doux et profond, oh, parfait, les qualificatifs me plaisent bien ! ♥
Terjit : Eh bien voici un personnage qui ne doute pas d’elle-même ! Wow, elle en envoie ! Un côté mante religieuse sur les bords, non ? 😮
Ton personnage masculin est touchant dans son amour pour elle … il est accro, et bien désemparé … j’aimerais bien connaître la suite, tu la prévois comment ? 😉
J’ai oublié @Leiloona dans le commentaire précédent…
Comment ça oublier Leiloona, mais ça ne se fait pas !
« On ne laisse bébé dans un coin » ! 😛
@Terjit : Quel bonheur de retrouver ton humour ! J’ai encore une fois adoré l’histoire que j’ai vue comme un film défiler sous mes yeux tant l’écriture est dans le détail des ressentis. Je me l’imaginais bien lui et sa peur et j’en pouffais de rire. Comme c’est beau et touchant un homme amoureux ! J’aurais plus imaginer une femme ressentir tout cela, compter tout ce temps ; aussi venant de l’homme ça en devient chou ! Elle, de son côté, je me demande encore si elle est amoureuse… un peu joueuse, sûre d’elle et de ses charmes (qui ne le serait pas à sa place d’après les descriptions suggérées d’une anatomie parfaite qu’un bout de maillot en devient superflu…) et j’imagine super contente d’avoir trouvé La personne pour l’accompagner revivre son enfance perdue… une fois son rêve assouvie, la femme que la petite fille sera devenue voudra t elle encore de lui ??? Après tout, c’est leur histoire… mais tu as su aiguiser ma curiosité de lectrice 😉 big thanks
Merci ma Nady préférée :-). Mais bien sûr que si elle est amoureuse ! C’est bien pour ça qu’elle l’emmène ici d’ailleurs. Elle est en apparence sûre d’elle, elle « en envoie » comme dirait Leiloona, mais on peut imaginer qu’elle a patienté deux ans avec de franchir le pas. Ce qui l’a décidé ? Je ne sais pas, mais elle n’est peut-être pas aussi sûre d’elle qu’elle en à l’air finalement. Puis c’est une belle preuve d’amour me semble-t-il de n’ouvrir son enfance qu’à lui, elle s’est mise à nue bien plus en faisant cela qu’en allant sur la plage 😉
ROooo ! sortir d’un cours de philo qui secoue les croyances et convictions dans tous les sens et lire un si beau retour ! Merci la vie 😉 grosses bises polluées de la capitale mais promis vais les dépolluer au vert 😉
@Jos : avant tout bravo pour ce beau défi tout en rimes !
Et le contenu du texte, juste extra ! On ne s’est pas appelé pourtant mais les mêmes repères (10 ans, noyade, perte d’un être cher…) ressortent de nos textes 😉 quelle drôle de coïncidences la vie parfois 😉 une vraie réussite ton texte, je l’ai relu plusieurs fois tellement j’ai beaucoup aimé son rythme.des bises bella
Merci Nady pour ton commentaire. Je n’étais pas vraiment convaincu et me voilà rassurée.
Sinon, c’est vrai que sans se concerter, nos textes ont beaucoup de points communs….C’est dingue ! Tu crois en la télépathie ? 😉
Plein de bises Nady.
Tu peux l’être, une vraie réussite 😉
La télépathie ?? Oui, j’y crois comme à la numérologie d’ailleurs 😉
Big bisous et belle journée à toi
@Leil : Effectivement, on a envie que Paul arrête de réfléchir et se laisse porter par les événements ! Pourquoi choisir alors qu’il n’a qu’à se laisser aller ? Et tant pis s’il est quelqu’un d’autre à chaque fois !
Manue : Oh mais je crois qu’il se laisse porter, la question finale était une boutade, un clin d’oeil ! 🙂
Oui Leiloona, c’est une femme de pouvoir qui « en envoie » ! Mante religieuse ? Oui un peu quand même mais en même temps touchante de vouloir partager avec lui ce qui est probablement le plus important dans son histoire, elle l’aime aussi profondément je crois, à sa manière de femme qui ne doute pas.
La suite ? Il l’aime inconditionnellement, et puis ce n’est pas si grave de la laisser sur la plage pour aller cacher sa gêne dans l’eau glaciale, avec le temps il comprendra que le plus important n’est pas sa nudité mais de partager avec elle ce qui a du sens à ses yeux. Enfin, ne désespérons pas, il est dans la phase de sidération, leur histoire ne vient que de commencer alors qu’il jouait perdant dès le début. Lui aussi il a probablement ses « petits secrets » qu’il voudra lui « imposer », et après ce premier coup qu’elle lui fait elle ne pourra qu’accepter les autres défis qu’il lui imposera. La suite sera peut-être dans un prochain texte, en fonction des photos qui se présentent, j’aime bien les personnages qui reviennent de temps en temps…
Ah sympa d’avoir ton retour Terjit … Parce que ma lecture de ton texte n’était pas la même … une très très belle phrase quand tu écris « elle l’aime aussi profondément je crois, à sa manière de femme qui ne doute pas. »
Tu ne portes aucun jugement sur sa manière d’être, et ça pfiuuu respect. 🙂 (d’autres y auraient vu une incapacité à aimer tant elle ne doute pas.)
@Manue : je me demande où tu vas chercher d’aussi belles idées de texte ! Il fallait la trouver celle là et tu l’as superbement bien imaginée ! C’est génial !
le passage avec l’Homme et la Femme = extra ! « Homme qui au passage ne demandait que ça et qui semblait plutôt guidé par autre chose que ses neurones » , tu pensais à quoi coquine ???? 😉
A la même chose que toi 😉
mdr belle répartie 😉 bon ben, si lui aussi il est guidé par faire du chiffre et rapporter des pépètes, où va le monde ???
PS : ne réponds pas à ma question, je crains qu’on dérive dans l’atelier de Leiloona si tu penses comme moi ;-)))))
@Nady : Ouch … sacrée nouvelle pour ses dix ans à ce petit bonhomme … C’est vrai qu’il a le droit à la vérité mais elle est sacrément brutale sa vérité … Belle histoire, joliment racontée !
Merci miss 😉
@Bénédicte : ça te va bien les rimes aussi, comme à notre amie Jos ! Ton texte est plein de sensualité, comme tu sais si bien la décrire ! Merci pour cette douceur en ce début de semaine. des bises
@Bénédicte : J’aime définitivement tes mots et la façon qu’ils ont d’exprimer l’inexplicable si justement. Des mots pour expliquer le langage du corps, des mots pour les non-dits, qu’on s’interdit de formuler, mais qui pourtant crèvent les yeux ! J’aime !!!
@Jos : Une mécanique poétique si légère pour une si lourde histoire… Chouette essai !
@Nady joli texte malgré la dramaturgie évidente… (il est en age de comprendre qu’il est le fils de Poseidon ?)
Merci lemexicainjaune. Pas mal l’iédée de Poseidon, je n’y avais pas pensé 😉 ça lui fera continuer à aimer la mer même si elle lui a pris son père 😉
En fait, le Hugo de Nady, c’est Percy Jackson ! 😛
encore Poseidon me parlait mais Percy Jackson pas du tout CBV… chez les Jackson je n’en connais que five 😉
Ah ah ah, oui après avoir lu le comm’ du Mexicain, c’est aussi ce que je me suis dit ! Nady, le succès s’ouvre devant toi ! 🙂
@Leiloona. Y aller ou pas ? Il manque l’ascendance de la balance pour pouvoir répondre avec conviction à cette question.
😉
pas faux… dans la deuxième moitié de sa vie c’est l’ascendant qui prend le dessus… mais il est peut être ascendant Balance Paul… dans ce cas ça annule tout… lol (réplique tiré du film « cuisine et dépendance » entre Zabou et Agnès Jaoui ;))
tiréE bien sûr…
Ah oui, Nady, l’ascendant prend le dessus ? Va falloir que j’enquête alors …
(Mouahaha ! 😛 )
Oh zut, le mexicain, effectivement, tout mon texte tombe à l’eau avec cet oubli fichtrement important … Je demanderai à Paul, espérons qu’il ne soit pas taureau ! 😮 #afraid
Astuce du jour : toujours faire un copié-collé du commentaire que l’on s’apprête à envoyer… car si le serveur décide de tomber en rade pile au moment où vous venez de l’envoyer (ce qui m’est arrivé tout à l’heure ici ^^) (ou alors c’est moi qui ai fait buguer le blog ? Ooooops 😛 ), au moins vous ne perdez pas votre commentaire ! XD
@Leiloona : haha, en voilà un Hamlet moderne ! Bon les décisions que Paul à prendre sont moins tragiques, heureusement pour lui 🙂 C’est une jolie ode aux indécis, en tout cas !
Sinon je crois à l’influence de notre signe astrologique (ou plutôt de nos signes, parce qu’il faut aussi prendre en compte notre ascendant et notre signe lunaire) (c’était la minute Elizabeth Teissier ^^) sur notre caractère 🙂
@Nady : un bien joli cadeau… De toute façon, la vérité était due à Hugo (parce que comme tu le dis, sans racines c’est plus compliqué de pousser correctement) mais j’aime bien que Sara ait décidé de faire du moment de l’annonce une occasion spéciale.
@Bénédicte : anticipation d’une rupture… J’aime ton utilisation du langage corporel.
@Jos : un bien joli poème pour une bien triste histoire…
@Manue : aaaaah on sait enfin ce qui est arrivé aux dinosaures ! Victimes d’une partie de billes, les pauvres… J’adore l’idée de ton texte !
@Terjit : c’est très drôle ! L’énumération du début m’a particulièrement fait rire, ainsi que le coup de la plage nudiste : le pauvre croit qu’il est sorti d’affaire avec le panneau « baignade non surveillée » et bim, il se retrouve les fesses à l’air ! Elle est dangereuse, son amoureuse ! XD
@Valérie : j’adore la chute ! Les histoires de doudou perdu, c’est toujours un drame mais même quand le doudou n’est pas perdu ça peut être un drame 🙂
merci pour ton retour CBV. Je crois même que c’est à toi que j’ai emprunté l’histoire de l’arbre qui pousse droit et sa ramure au ciel avec de belles racines 😉 big thanks.
oui, pour annoncer de telle chose, difficile de le dire entre le plat et le dessert ou après « passe moi le sel, j’ai un truc à te dire »….l’effet en serait plus dévastateur… 😉
CBV : Oh tu sais, s’il a pu en souffrir, il ne subit plus, il l’accepte ! 🙂
Dangereuse ? Meuh non 🙂 Merci de ton commentaire !
@ Jos : Bonne idée d’avoir mis ton texte sous une forme poétique pour évoquer cette tragédie de l’enfance.
Bien écrit comme toujours.
@Manue : Oh un bien joli conte sur cette planète où tout part en cacahuète à cause des hommes. J’aime beaucoup ! Merci pour ce texte.
@Leiloona : On ressent bien le mal être de Paul, ses doutes, la quête d’une place dans un cadre qui ne lui convient pas. Il s’en sort d’une pirouette en faisant le choix …de ne pas choisir ; C’est un luxe qu’il peut s’offrir parce que la vie lui sourit, mais en sera-t-il toujours ainsi ? N’aura-t-il pas un jour besoin de trancher s’il ne veut pas subir sa vie ?
Merci pour cette très agréable lecture.
@Nady : Un texte tout en douceur, avec des mots presque légers pour un secret bien lourd sur le point d’être divulgué… La vérité doit-elle toujours être dévoilée ? Beau sujet de philosophie, Hein ? Ton texte est fort, pesant même et tellement beau !
@Bénédicte : Quand le corps en dit plus que les mots et que son langage précède la parole…Un texte efficace, sensuel et réaliste. Un vrai moment de plaisir.
@Manue : Tu nous transportes encore dans un monde magique avec une facilité presque déconcertante. Tu images avec efficacité les péripéties de ce monde. J’aime l’idée de rechercher un sable assez fin pour remplir le sablier divin. Ce sable qui sera finalement égrainé par de jolies mains…
@Terjit : Belle histoire que cet amour naissant qui s’installe doucement pour devenir…brulant ! La description de la timidité -de la peur même- de ton personnage le rend touchant et attachant et la hardiesse de la jeune femme assaisonne ton histoire d’un petit piquant qui m’a bien fait rire. Bravo !
@Valérie : Tout est très bien décrit dans ton texte. La complicité, mère/fille, la tristesse de la petite qui pense au gamin sans son doudou et la connivence père/fils face à un moment difficile. A la découverte du doudou, je m’attendais à une chute plus tragique…comme la noyade de son petit propriétaire. Et pas du tout ! La perte de cet objet se transforme en une décision prise par un grand/petit bout de chou en pleine transformation ! L’idée est belle et bien menée.
Merci beaucoup pour ton retour Jos.
Merci pour ton retour Jos. On en philosophera ensemble autour d’un verre si tu le veux bien, perso ça me tente bien 😉
Jos : Oh tu crois ? 😮 Mais si les cartes sont bonnes, pourquoi ne pas les jouer toutes ?
Dans le texte, le doute n’habite Paul que dans la première partie de sa vie. Une fois adulte, il a justement choisi de ne pas lutter contre, et je crois que cette dualité est enrichissante, non ? (Et ne l’est-on pas un peu tous ?)
Merci Jos
@ Un polyglotte de la vie ! Waouh 😉 !
Yeap, ça en jette, hein ! 😛
@Nady : Savoir d’où l’on vient pour pouvoir mieux tracer sa route ? Vaste sujet …
ou tout simplement pour mieux se comprendre et adapter ses choix de vie en fonction de son vrai Soi 😉 perso j’y crois mais suis ouverte à l’antithèse argumentée 😉 merci pour ta lecture
@Un portrait subtil de femme amoureuse qui connaît déjà la fin de l’histoire mais profite du moindre instant.
Bénédicte : tu auras compris que le commentaire au dessus est pour ton texte !
@Jos : Ton texte ressemble à une gwerz, une balade bretonne qui évoque toujours une histoire tragique.
Oh j’ai appris un nouveau mot ! #THX
@Manue : Quelques grains de sable, espoirs d’un monde meilleur… On a envie d’y croire !
Encore une semaine bien riche…je n’ai pas encore fini de tout lire mais c’est toujours un plaisir. J’y prends goût!!
@Leiloona : Pas facile d’être aussi versatile et toujours en quête d’un autre soi. Sans doute le regard des autres influence-t-il Paul dans son insatisfaction permanente…comme nombre d’entre nous sans doute. Même dans ton titre l’hésitation demeure…Bine trouvé.
@Nady : quel joli texte et quelle gravité. Au début on s’attend à une surprise de taille et on comprend petit à petit que c’est une bombe en fait qui attend le petit bonhomme. Pas facile de trouver le bon moment, s’il existe, pour dévoiler un tel secret…L’amour porté par sa maman et son papa « d’adoption » l’aidera, on l’espère, à grandir et à « renaître ».
@Manue : un nouveau voyage vers l’inconnu, plus paisible que la semaine dernière, plus amusant mais tout aussi surprenant. Quelle imagination!
@Bénédicte : Belle production dans cet exercice difficile. Telle la marée, son amour s’éloigne doucement. Reviendra-t-il à la prochaine lune?
@Jos : Magnifique, j’ai adoré. On entend à travers tes vers le roulis de la mer, on se laisse complètement prendre dans l’amitié entre ces deux cousins et on en a presque le souffle coupé à la fin, emporté dans la noyade avec l’un d’eux. Bravo! Mon coup de coeur de la semaine!
@Terjit : J’ai ri. Pauvre gars amoureux qui fait tous les efforts du monde pour être à la hauteur et se retrouve dans une situation inconfortable à souhait avec la belle aimée qui se joue de lui volontairement, ou involontairement d’ailleurs. Elle est sacrément coquine du parking jusqu’à la plage et peu bienveillante pour une DRH. Très amusant.
merci Valérie pour ta lecture. Je préfère penser qu’un cyclone ou une tornade ou un tsunami attend ce petit bout. Avec les éléments déchaînés de la nature il pourra toujours s’accrocher aux branches de sa mère et de son beau père pour ne pas être emporté…. la bombe détruit, tue, anéantit et personne ne s’en relève… 😉
Oui Nady tu as raison. Je pensais bombe intérieure mais en effet les tsunamis et autres « tempêtes » laissent un peu plus d’espoir.
Merci Valérie ! Oh mais dans la dernière partie du texte, s’il est versatile, il n’en reste pas moins que l’équilibre est là … D’ailleurs le titre est la formule de l’arcane 8, la Justice avec sa balance ! 😉
Merci valérie de ce commentaire. la question se pose de savoir si elle le fait volontairement ou pas, je penche pour la deuxième solution, c’est sa façon de lui dire qu’elle l’aime, même si c’est un peu brutal
Je suis scotchée à l’écran par vos textes
avec un coup de cœur pour Nady Manet et Valérie
bonne et longes continuation à toutes
bizz
Merci Assoula 😉
@valérie : ton texte est choupinou tout plein 😉 bravo
Valérie : Ohhhh mais c’est super triste ! Han pourquoi l’abandonner ce pov’ doudou ! Il aurait pu rester au chaud sur le bout du lit … C’est moche.
Texte très bien mené, très choupinou … Derrière il y a aussi le message d’élever les petites dans une certaine sensibilité, alors que les petits soivent être forts grandir sans se montrer trop sensibles ? Hum …
Leil : Y aller, bien sûr. et assumer qui on est, se foutre du regard des autres. Ces gens-là n’ont qu’à s’occuper d’eux, après tout…
Nady : j’aime beaucoup l’idée de la quête des origines. Néanmoins, balancer cela à son môme comme cadeau d’anniversaire. Je trouve ça rude. Et pour les loisirs border line, je ne sais pas, ça ne colle pas dans ma tête avec les loisirs d’un môme de 10 ans. J’aurais peut-être juste un peu décalé le récit sur une autre période et peut-être un peu resserré pour lui donner la force nécessaire. Car il y a là une belle matière à histoire. 🙂
Bénédicte : j’aime beaucoup ce petit poème en vers courts sur le langage du corps. Il parle bien souvent avant que les mots n’aient trouvé le chemin de nos lèvres
Jos : ton texte allie avec beaucoup de finesse une forme qui fait presque penser à une comptine et le fond qui est terrible. J’ai lu dans les commentaires précédents que c’est une première tentative. Tu n’as pas à en rougir, c’est plutôt réussi 🙂
Manue : bravo pour ce très joli texte ! J’aime cette idée que des marionnettistes tirent les ficelles et que la Créature échappe au Créateur 😉
Terjit : ah ah ah ! Vive la pêche aux crevettes ! J’ai beaucoup aimé ce texte ! Notamment le début que je trouve hyper habilement mené. J’aime être dans la tête de cet homme, mené joliment par le bout du nez, par cette femme qui sait où elle va. Sans pour autant faire de lui sa chose. Bravo !
Valérie : ce que j’aime le plus dans ton texte, c’est la chute. J’aime connaître l’autre versant de l’histoire de ce lion. Je me demande souvent ce qui peut bien se cacher derrière un objet perdu… pourquoi est-il là, etc ?
Merci pour ta lecture stephie. Les loisirs border line sont ceux de son père bien sûr (moto, vitesse et dépassement de limites… Hugo n’a plutôt pas intérêt à dépasser des limites à 10 ans et jusqu’àce qu’il sera sous l’autorité parentale ;-)….) .. Sara est dans ses souvenirs quand ellle voit le drapeau rouge…. j’aurais peut être dû mettre flashback aussi devant ce paragraphe….
Oui parce que ton « le » ne peut renvoyer qu’au seul personnage masculin dont il est question jusque là : le fils 🙂
Stephie : Ah ça oui, je crois que le regard des autres importe peu pour lui, c’est vraiment un questionnement intérieur plutôt qu’extérieur … 🙂
Y aller, oui, il le sait déjà. 😉
Woh ! Sincèrement merci Stephie, c’est exactement ce que je voulais dire par ce texte : « sans pour autant en faire sa chose ».
@Leiloona : avec la quarantaine vient peut être la maturité….
Il paraît … il paraît … hum.
@Benedicte : je lis ce texte comme une rupture à venir. C’est triste mais c’est beau, plein de sensibilité. Savoir lire le langage des corps, quel atout !
@Manue : on ne parlera jamais assez des travers de notre monde !
@Leiloona : J’aime cette indécision qui habite Paul, il me semble qu’elle reflète parfaitement ce que beaucoup peuvent ressentir, balance ou pas d’ailleurs. La société a tendance à vouloir nous caser dans un moule mais il n’y a pas de honte à choisir de ne pas choisir…
L’Ivresse : oh oui bien entendu, la côté signe astrologique était en un ressort narratif, heureusement que nous ne sommes pas qu’un signe, ce serait méga tristoune tout de même.
@Nady : encore une fois tu nous offres un texte lumineux, rempli de beauté et de douceur. Il est parfois dur de devoir avouer certaines choses à son enfant, de peur de le blesser. Voilà une courageuse et importante décision que ton héroïne a prise. Le premier jour du reste de leur vie à Hugo mais aussi à Sara.
Merci l’ivresse littéraire pour tes retours de lecture toujours bienveillants et touchants. Ta dernière phrase me fait en effet réaliser que pour Sara aussi ça va être un tournant dans sa vie… j’en avais occulté cela tellement j’avais pensé l’amour d’une mère aussi fort, que plus rien ne pourrait perturber son existence depuis la naissance de son petit Hugo, à part bien entendu sa perte à lui avant elle si le sort s’acharne encore sur son éternel optimisme… mais bien vu, pour elle aussi débuteront de nouveaux lendemains après l’annonce de cette nouvelle… merci d’avoir ouvert cette porte 😉
C’est peut-être le côté non maman qui m’a fait voir cela 😉 encore bravo et merci pour ce superbe texte. Belle semaine à toi
😉
@Bénédicte : La poésie te va bien, une prose emplie de mélancolie, de sensualité et de peur également enfin je le ressens comme ça… voir l’autre nous échapper et se sentir impuissant.
@Jos : c’est incroyable comme chaque semaine tu joues avec mes émotions. Ton poème est tout simplement superbe, écrit avec beaucoup de finesse, de nostalgie.
On a eu cette même idée, voir dans cet océan, la perte d’un être cher. Quand l’infini appelle l’absence et le deuil… Très très joli !
@Manue : quelle idée ! Quelle imagination bravo ! J’adore ! J’ai souri en début de texte (les dinosaures, Adam et Eve) et j’ai été touchée sur la fin. Tu nous offres là un joli message d’espoir et tu es une très bonne conteuse je trouve, après la dernière phrase, après le point final j’ai eu envie de continuer ma lecture.
@Terjit : hé plaisir de te retrouver pour l’atelier de cette semaine avec cette histoire cocasse.
Ton personnage est tombé sur une femme au caractère bien trempé et à la liberté assumée. Il semblerait qu’il ne soit pas au bout de ses surprises !
Merci ! Je suis content aussi de vous retrouver après une semaine d’abstinence forcée. Il n’est surement pas au bout de ses surprise, mais il a aussi tout le temps de se « venger » 🙂
@Valérie : quelle jolie relation entre une mère et sa fille. C’est attendrissant. Quant au papa, pas très sympa avec son fils … Mais peut-être qu’une rencontre entre la femme et l’homme lui remettra les pendules à l’heure, qui sait …
Ça me rappelle lorsque j’étais petite et que mon meilleur ami se moquait de moi parce que j’avais encore mon doudou. Je l’ai jeté pour qu’il soit fier de moi et j’ai été super triste… 20 ans après je lui en reparle encore !
J’espère ne pas t’avoir réveillé trop de mauvais souvenirs. Merci pour ton retour de lecture.
J’en ai 6 maintenant. Non je plaisante. Je te rassure on en rit désormais 😉
Pas de texte pour moi cette semaine, j’en avais pourtant écrit les 2/3 et puis j’ai voulu le récrire sous une autre forme et j’ai été prise par le temps.
Que voulez-vous (@Leiloona) je suis Balance ! 😉
Ah ah ah ! 😀 Ma pauvre Adèle … balance … 😛
@Terjit : Il est touchant ton personnage masculin dans son amour pour elle. J’aime bien la façon qu’il égrène le temps passé à ne pas oser. J’aime aussi la liberté de cette femme qui ose tout. Vouloir partager son bout d’enfance montre qu’elle l’aime.
@Valérie : Touchante relation entre cette mère et sa fille ainsi qu’entre le papa et son fils. Par contre je ne partage pas l’idée d’abandonner doudou. On le garde dans un coin ou on l’offre à quelqu’un d’autre. Belle histoire.
Merci Virginie, oui, je crois qu’elle l’aime à sa façon.
@ Leiloona /Alexandra :
Ton texte me parle car j’ai un éternel insatisfait de sa vie dans mes enfants ….Ce sont souvent des personnes que trop de choses intéressent et qui souffrent d’exclure des possibilités….Ils effeuillent plusieurs vies le long d’une seule, c’est assez déconcertant pour les parents…On finit par se dire que c’est de cette façon qu’il aime vivre, toujours prêt à partir vers une herbe qui lui semble plus verte et regrettant forcément certains choix.
Un texte qui fait réfléchir et qui m’aide à lacher prise sur le sujet !!!
Bénédicte : Mais n’est-ce pas la plus belle des façons de vivre sa vie ?
Pourquoi déconcertant pour les parents ?
Beaucoup de femmes auxquelles on s’attache et qui disparaissent, des études commencées et pas poussées au bout, un travail interessant mais avec une visibilité très réduite ce qui est peu sécurisant, une course permanente qu’il aime mais qui le fatigue aussi …..Oui c’est déconcertant pour des parents qui n’ont pas du tout le même mode de vie, uniquement parce qu’il avoue souvent ne pas être vraiment heureux…..
@ Nady :
C’est un beau texte troublant car je n’arrive pas à me persuader que cette maman a pris la bonne décision….Il est bien sûr plus facile d’une certaine façon d’annoncer à un enfant que son vrai papa est mort et donc qu’il ne les a pas abandonné volontairement….Mais que va-t-il se passer dans sa tête ?….Son père actuel n’est donc pas son père et il a un vrai père qu’il ne connaitra jamais ?….
Disons certes qu’il va y avoir une deuxième naissance mais elle risque d’être douloureuse….J’ai tendance à penser que c’est la mère qui a éprouvé le besoin de faire revivre son amour à travers cet enfant ….J’ai de la peine pour ce père de l’ombre, tendre et patient, le vrai à mes yeux ….
Merci pour ta lecture Bénédicte. oui, je n’ai pas beaucoup insisté sur ce « père de l’ombre » mais on peut dire qu’elle a eu énormément de chance cette Sara d’être tombée amoureuse de deux merveilleux hommes et dans le deuxième cas, même s’il a dû « prendre le package » comme on dit, avec le souvenir douloureux de cette tragédie, il est aussi aimé en retour, et par elle et par Hugo 😉 un texte, une histoire qui m’ont passionnés dans l’écriture la semaine dernière 😉 bisous pollués de la capitale
@ Jos :
Une belle et triste histoire dont on craint la fin dès le début…..Ce drapeau est porteur de bien des tragédies, mais celles qui touchent les enfants sont particulièrement insupportables….
@ Manue :
Quel concept !… Nous sommes dans la genèse de la Genèse, rien que ça ! C’est une histoire folle , drôle et presque vraisemblable comme tu sais les inventer ….Le passage sur les diplodocus m’a rempli de joie, j’ai enfin compris ce qui c’était passé ! …C’est simple il y a une trouvaille dans chaque passage….
Ce qui est chouette aussi c’est que toute femme assise près d’un drapeau rouge et qui fait couler du sable entre ses doigts, pourra croire qu’elle sera la mère d’une nouvelle humanité….Et il n’est pas faux qu’il y a une certaine urgence !!
Alexandra.K : Un personnage attachant, cependant, et ce récit est tellement bien narré et mené que le personnage est émouvant et sans défaut.
Nady : Magnifique tranche de vie, intense et profondément émouvante, sur les îles de la Caraïbe.
Bénédicte : un malaise s’installe peu à peu à la lecture de chaque vers, joliment tourné, (lu à haute voix, j’adore ! ça claque !) pour descendre lentement vers le « plus rien », très agréable à lire malgré le sujet difficile.
Jos : terrible souvenir et en même temps agréables moments plein de complicité avec ce cousin qui donnait tout et dont l’auteur a su s’en emparer et garder.
Manue : Récit divin, et ce sable parfait que l’on cherche tous à égrener entre ses doigts.
Terjit : excellent ! beaucoup de joie de vivre et d’humour, malgré l’austérité de la D R H, le type reste aveuglé par son amour même sur le sable chaud ….
Valérie : Hé oui, une erreur je pense que de vouloir faire grandir trop vite les enfants en supprimant volontairement les doudous. De belles pensées dans ce récit
Janickmm : Oh, merci ! Et tu as raison, ce personnage est sans défaut … 🙂
Merci Janickmm, je ne connais pas encore la plage des caraïbes, un jour certainement 😉 mais je connais par coeur les plages de l’île de la Réunion, dans l’Océan Indien
merci !
@Nady : magnifique description des doutes de la mère devant son enfant. Comment lui annoncer ? Est-ce le bon moment ? Mais que le fond est dur ! J’ai d’abord pensé : pauvre enfant ! puis je me suis ravisé car il est entouré, aimé, cajolé. Seulement comme cadeau à 10 ans je ne suis pas sûr… Ne devrait-elle pas attendre de voir un peu plus de maturité chez son fiston ? Je ne sais pas ce que je ferais à sa place. Très beau texte, comme toujours !
@Stephie : le fascisme arrive toujours au pouvoir quand la majorité se laisse volontairement manipuler. Elle au moins elle a conservé une petite lueur à l’intérieur, qui certes lui coute la vie mais n’est-ce pas cela aussi la liberté ?
@ Virginie Vertigo : C’est amusant d’avoir chacun pris l’idée d’un premier week-end, mais les similitudes s’arrêtent là. C’est un bon conteur cet Antoine, même si l’histoire semble trop belle pour être vraie j’ai envie d’y croire/ Texte très rythmé, drôle, précis, puis l’interrogation de la fin : j’aime beaucoup.
@Janickmm : être nue sur la plage comme forme de résistance ? Quelle belle idée 🙂
@Benedicte : triste de savoir à l’avance l’issue, mais des mots choisis, une pudeur évidente en font un très beau texte.
@Jos : sublime évocation des souvenirs heureux qui n’arrivent pas à cacher la douleur infinie. Merci, merci…
@ManueEt oui ! la femme est LA SOLUTION, on ne le répétera jamais assez ! Merci pour ce voyage entre ciel et terre.
@Valérie : Mais euh !!! c’est important les doudous, il ne comprend rien ce père là !!! Heureusement que Lou et sa maman sont là pour le sauver.
@L’ivresse littéraire : on vit avec eux, le parellèle entre l’immobilité du lieu et leurs corps en mouvement est saisissante. Puis l’absence, la douleur incurable… Très belle phrase de conclusion « Attendre enfin que l’infini emporte ma douleur ». Bravo !
@CBV : Bouleversé par ton texte. Je n’ai jamais compris pourquoi certains parents s’évertuent à gâcher le vie de leurs enfants avec leurs histoires d’adultes. C’est vrai que le mystère reste entier mais franchement pour cette Gabriella il y a des coup de pieds au cul qui se perdent !
Merci pour ton retour de lecture Terjit. C’est drôle car je ne voyais pas le côté sombre du fond tellement l’amour de la mère et de son beau père était grand, comme s’il pouvait surpasser toutes les tragédies. Et puis, elle a eu le temps de faire son deuil et d’en parler à son fils avec beaucoup de recul, enrobé de plein d’amour pour le maintenir à flot lui, son p’ti bout mais avec le recul de la semaine et en lisant les commentaires, je me rends compte que l’histoire peut paraître horrible et brutale quand on la découvre, d’où mon kiffe des retours de lecture chaque semaine car à travers eux on grandit, on s’élève en mettant les choses à distance. Bref, big thanks 😉