Dessine-moi une maison : atelier d’écriture

par | 20 Mar 2017 | # Parfois j'écris ..., Atelier d’écriture, Une photo, quelques mots | 170 commentaires

© Fred Hedin

Vous rappelez-vous de vos dessins que vous faisiez enfant, la langue tirée ? Vous vous appliquiez afin de ne pas déborder, dépasser, outrepasser cette ligne noire. Rester dans les limites, à l’intérieur. Et mettre de la couleur. Une fois fini vous montriez ce tout nouvel univers crée à votre père ou votre mère. Petit morceau de papier qui vous reflétait. Le sourire alors de l’adulte vous portait, et vous envahissait d’un plénitude vaporeuse. A l’image de ces nuages que vous vous étiez attachés à dupliquer.

De vos souvenirs, je n’en ai aucun. Ai-je un jour façonné moi aussi une maison de papier ? Combien de fenêtres pour s’y pencher ? Combien de cœurs pour s’épancher ? Des couleurs de la photo je ne vois que cette tache en bas à droite. Je suis le négatif, la femme filigrane, celle qui trempe sa plume dans le noir de ses souvenirs pour rebâtir un à un des instants perclus.

Mais je dépose une à une des briques dont le ciment est mon sourire. La lumière s’infiltre, le souffle luit, la vie vrombit. Les couleurs de mon drapeau ondoient et transcendent la tache noire qui se fait kaléidoscopique. Je hisse mon regard vers ce ciel page blanche et de mes lèvres s’échappent des langues sacrées et toujours scandées.

Je suis cette maison. Ma porte enferme en son sein l’atavisme de mes pères, mes fenêtres luisent encore du reflet de mon passé, mais de ma cheminée s’élève un irrécusable et radiant tourbillon.

Sentez bourdonner en vous ce chant de l’athanor.

© Alexandra K, samedi 18 mars 2017

————————————————————————————

© Mary : 

Comme d’habitude, pendant le trajet j’essayais de ne pas croiser le regard harassé de mes voisins, je me coupais  des conversations de bureau de la fin de journée. On avait passé Cesson, plus qu’une station ! Ma parka me tenait trop chaud mais c’était trop tard pour me dévêtir. J’attendrai de descendre. L’air était doux et le ciel très bleu, ça nous changeait de l’habituelle grisaille. Une fois arrivé, au lieu de foncer tête baissée, mains dans les poches, j’ai  marché lentement, je profitais de cette parenthèse printanière, profitant des jonquilles et des iris qui fleurissaient dans les jardins, balançant ma sacoche au bout de mon bras. Plus qu’un jour avant le week-end, pourvu que ça dure. Cette fois, pas de souci, j’en mettrai plein la vue à Vinz, je me ferai les 80 bornes.

J’avais passé l’allée Debussy, j’arrivais au lotissement des azalées, encore une centaine de mètres et j’arriverais au centre. On avait choisi une maison de ville, plus classe à notre goût que les petits pavillons. Il y avait encore une boulangerie dans la rue et une pharmacie un peu plus loin. Depuis quelques temps, un jeune avait ouvert une cave à vin, il avait installé des barriques devant pour la dégustation. Les enfants allaient à l’école à pied et juste au bout de la rue, il y avait encore un généraliste.

Je me suis surpris à siffler l’air de « la Bamba » un tube de mon adolescence, juste étonné du silence à cette heure de la fin de journée. Ils devaient tous être derrière, dans les jardins ou devant leur jeu télévisé préféré.

Je devrais prendre une baguette en passant. Tiens, la boulangerie a déjà fermé !

Il est temps que j’arrive, ma petite marche m’a mis en appétit. En levant le nez, je regarde machinalement en direction de la maison : le lierre a-t-il encore poussé ? La lumière est allumée éclairant la fenêtre de la chambre, c’est curieux à cette heure-ci. Je cherche les clés dans les différentes poches de ma parka, je finis par les trouver.

J’ouvre la porte. J’ai laissé tomber les clés, j’ai senti immédiatement  mon dos ruisseler. J’ai d’abord pensé à mon  demi course 100% carbone acheté, la semaine dernière. Ce n’est qu’après que j’ai pensé aux enfants, à Val. C’était simple : il n’y avait rien. La façade était intacte mais derrière il y avait un terrain avec des piles de portes et de fenêtres entassées. Je me suis précipité dans la rue. J’ai ouvert la porte de la pharmacie : mêmes amas de matériaux. J’ai couru jusqu’à la porte du médecin, la plaque avait été enlevée, la porte était fermée. J’ai voulu appeler, j’ai saisi mon portable pour faire le 17. Pas de réseau. La rue était totalement vide. J’ai couru pour tenter l’ouverture des portes d’en face, l’une d’elles ouvraient sur un immense hangar rempli de cartons, de palettes, de bobines de câbles. Mes genoux ne me portaient plus, je me suis assis sur une des barriques. Le jeune caviste est sorti le plus naturellement du monde de sa boutique sans me voir. J’ai alors vu un homme arriver, une sacoche à la main, vêtu d’une parka, il sifflait la Bamba. Il avait l’air parfaitement normal. Il se dirigeait vers la maison, les clés à la main.

————————————————————————————

Nady 

L’image signal *

Il était une fois,

Une princesse au doux minois,

Qui avait l’habitude, dans la vie, d’avoir du choix.

Mais ne vous y méprenez pas,

La vie ne l’épargna pas…

Et un jour, un accident de parcours, de vie, de je-ne-sais-quoi,

Sans crier gare arriva…

Malheur, on appelle cela…

Un voile était venu ternir son ciel plein de désarroi,

C’est comme si le monde entier l’abandonna…

Un gros nuage se pointa…

Et devant un quotidien bien noir, elle abdiqua,

Se résigna et malade dans sa tête tomba.

Dépression, on appelle cela.

Puis un jour, sur la pointe des pieds, au détour d’une église et de virtuels tchats,

Il se présenta…

Tout doucement, il amadoua

La sauvage qu’elle était devenue et ça l’amusa.

Peu à peu, elle se sentit revivre avec émoi…

Enfin, je vous dis ça comme ça

Mais c’était bien plus fort que ça…

Ange gardien, elle l’appela…

Le ciel, d’ordinaire sombre et nuageux, s’éclaircit

Comme par magie.

Elle ressentait au plus profond d’elle même une accalmie…

Ses yeux sur elle étaient comme une anesthésie

Aux douleurs d’un présent terni

Quelques années auparavant par ces années sans comédie.

Avec lui elle retrouva comme une singulière clownerie

A s’abandonner à la vie.

A son contact avec lui,

Apparaissait souvent dans sa tête abasourdie,

Une image signal pleine de fantaisie :

Un ciel bleu uni

Sans l’ombre d’un nuage de tricherie,

Des lignes pures et bien définies,

Que des couleurs chatoyantes non noircies

Venaient égayer sans anarchie.

Sérénité, on appelle cela en sophrologie.

Il était comme cette image, son repère,

Sa balise, son point d’ancrage, le résultat de toutes ses prières,

Son guide, son étoile, son âme jumelle, une de ses artères,

On appelle cela un cadeau du Ciel quand la magie opère…

Au fil du temps, la vie à nouveau coulait dans ses veines.

Sans pour autant devenir une Reine,

Elle s’affranchissait des défis de la vie, qu’à cela ne tienne…

Souvent elle se confiait à lui pour valider ses plus grands choix

Et il lui disait quelquefois

Qu’il fallait qu’elle freine…

Puis, petit à petit, comme il était arrivé dans sa vie emplie de peines,

Maintenant que sa coupe à elle était à nouveau pleine,

Il semblait repartir sur la pointe des pieds,

Voguant vers d’autres âmes abandonnées,

La laissant en peine…

Elle avait beau crier, l’appeler, le héler,

Rien n’y faisait,

ses oreilles à lui semblaient bouchées…

Elle aurait aimé partager

Avec lui ces instants où la vie semble être une alliée,

Lui dire qu’il lui était précieux même quand tout allait bien et qu’elle aimerait lui faire profiter

de ce bonheur retrouvé,

Parce que le remercier elle l’avait déjà fait.

Mais il ne l’entendait pas…

Une étoile, on appelle ça ?

Elle ne se résigne pas à croire cela,

Car des étoiles elle en a plein dans le Ciel ce jour là,

Mais lui, il est bien ici bas.

Alors elle patientera

Persuadée qu’entre ses nombreux combats

Pour des âmes à sauver, un créneau un jour il trouvera

Pour goûter avec elle à un instant volé au Temps ici bas…

L’avenir nous le dira…

  • L’image signal en sophrologie, est une image ancrage utilisée pour déclencher un sentiment positif, de bien-être ou de calme.

————————————————————————————

Béatrice :

Heureusement, ma respiration commençait à se calmer. Comme toujours, en regardant cette image, le charme opérait. J’en étais arrivée à sourire. La brûlure dans ma poitrine s’estompait. Mon souffle était encore rauque, mais déjà, … Je percevais la sueur sur mon front ! Mais, t’inquiète, me dis-je, ça va aller, t’inquiète !
Cette photo…Une maison dans le ciel ! Je l’avais trouvé sur un site, lorsque je commençais le yoga, il y a longtemps. A chaque fois que mes émotions m’envahissaient, la peur, la  fatigue ou la colère, ou d’autres,  j’avais pris l’habitude de me concentrer sur ce ciel trop bleu, ce toit trop rouge et ce mur trop blanc.
Et, à force de la prendre pour me la projeter sur mon écran intérieur, j’y avais laissé mon empreinte ! Empreinte…L’effroi me saisit ! Je perdais pied. Moi,  résumait à ces traces. Ce n’était pas possible ! Mais, j’entrepris en regardant la fenêtre jaune mon « inspire, expire, inspire, etc… ». Non, je n’y arriverais pas.
Pas cette fois ! C’était trop dur ! Un sanglot me fit perdre toute patience. C’était impossible !  Ma vie venait de basculer d’un coup. J’étais scotchée à ce présent. Le bleu, si bleu, me fit penser au ciel de Grèce, un jour de juillet. Les maisons blanches, les ruelles fraîches où nous aimions tant nous perdre.
Combien de temps ? Presque 40 ans. Ou peut-être moins. Et, me voilà transportée dans la de « deuche » que nous avions louée. J’étais belle comme jamais. Tu étais beau comme un Dieu, bronzé, fougueux et si imprévisible. Cet été, là, nous aurions pu aller au bout du monde car je t’aurais suivi ! C’était hier.
Au fond, je n’étais pas veille, juste fatiguée par trop de soleil, trop de bleu, trop de chaleur, trop de larmes aussi ! Tranquillement, mon souffle se ralentit, les médicaments certainement. Je souris une dernière fois du dernier coup que je leur ferais. J’allais enfin te rejoindre,  mon Dieu, tout bronzé et fou que tu étais !

————————————————————————————

JosUn dessin pour Léo

Rempli d’espoir, l’enfant s’endormit en emportant dans ses rêves l’image incomplète de cette petite maison au toit rouge sur fond de grand ciel bleu.

Suite à un accident de voiture, le petit Léo était à l’hôpital depuis de nombreux jours. Après quelques heures de coma, il s’était réveillé dans ce lieu inconnu, cassé de partout. Ses multiples fractures étaient cachées sous des plâtres colorés par les innombrables tags dessinés par ses proches. Sa tête était entourée de bandages et de son visage on ne distinguait que la bouche et les yeux. De fait, il n’avait qu’une vision restreinte de son environnement.

Mais au-delà de ces blessures physiques somme toute réparables, ce qui inquiétait le plus sa maman était le silence de Léo. Depuis son réveil le petit s’était emmuré dans un mutisme total que les médecins ne pouvaient expliquer par des causes corporelles. Et si la mère se disaient que le corps médical arriverait à panser ses blessures physiques, elle savait qu’elle seule était capable de s’occuper de sa santé mentale.

Aussi, pour le faire réagir, elle lui apportait chaque jour une nouvelle surprise: des livres qu’elle lui lisait avec amour et dont elle lui décrivait dans le détail les images qu’il ne pouvait voir ; des comptines qu’elle lui passait sur la tablette et qu’elle entonnait seule dans l’espoir qu’il se joigne à elle ; des peluches qu’elle lui présentait à hauteur des yeux en lui demandant le nom qu’il voulait leur donner. Mais si ces cadeaux faisaient sourire Léo, ils ne parvenaient pas à le sortir de son mutisme. Les jours défilaient ainsi, rythmés par les visites et les soins qui lui étaient prodigués.

Alors, accablée et la mort dans l’âme, sa maman décida un jour de bousculer son enfant chéri et de le mettre à l’épreuve.

Elle lui apporta un grand poster d’un dessin d’enfants et sans un mot, le scotcha au mur face à son lit. Elle savait qu’il ne pouvait le voir dans sa totalité, mais plutôt que de lui d’écrire la partie qui pour lui restait invisible, elle décida d’attendre qu’il exprime son désir d’en savoir plus. De son côté, le petit qui attendait les paroles de sa mère fut très vite décontenancé par son silence. Il posa alors sur elle ses grands yeux bleus qui l’interrogeaient, la suppliaient même de lui donner plus de détails. Mais devant sa détermination il comprit qu’elle n’en ferait rien.

L’instant fut intense car l’enfant tenta de toute ses forces de faire exploser la carapace qu’il avait endossée pour se protéger, et tel un poisson dans son bocal, il ouvrit et ferma la bouche à maintes reprises sans parvenir à en extraire la moindre parole.

A la vision de la souffrance de son petit ange, la mère tiraillée par la douleur et les doutes fut tentée de céder, mais sa volonté de l’aider fut la plus forte et sa résolution resta intacte.

Alors, dans un ultime effort, Léo parvint à articuler un mot, tandis que les bandages situés sous ses yeux s’imbibaient lentement de ses larmes. Puis timidement, il demanda à sa maman de lui décrire le reste de ce poster aux couleurs chatoyantes. Sa déception fut alors à la hauteur de son effort, car sa mère bien décidée à le sortir définitivement de sa torpeur, lui répondit que c’était à lui d’imaginer le reste du tableau, à lui d’en écrire l’histoire et de la raconter. Alors dans un flot de paroles désordonnées, il décrivit une école, une maîtresse dans la cour de récréation remplie d’enfants qui jouaient au ballon, à la corde à sauter, ou à se bagarrer. Il inventa une balançoire suspendue à un grand chêne, un toboggan de toutes les couleurs plongeant dans un grand bac à sable parsemé de jouets. Arrivés au point final de son récit, il était convaincu que les vrais détails du paysage lui seraient divulgués. Mais à sa grande surprise, sa mère lui annonça avec un sourire serein et plein d’amour qu’elle n’en ferait rien, qu’il les découvrirait le jour même, quand on lui ôterait enfin ses bandages. Elle lui tendit alors le cachet qui le ferait dormir pendant cette étape délicate et il l’avala sans résistance.

C’est ainsi que l’enfant s’endormit, impatient de pouvoir admirer à son réveil l’image dans son intégralité. Il ne savait pas encore, qu’il découvrirait sur le poster tout en couleur, la cour de récréation de son école, dessinée par les enfants de sa classe pour lui dire combien il leur manquait et pour lui donner l’envie de revenir très vite parmi eux.

————————————————————————————

Claude : 

Conte du soleil

L’enfant, lassé d’être réprimandé chaque soir par sa mère : «  Il va faire nuit, il faut aller au lit maintenant ! », se dit qu’il fallait agir de manière rapide et discrète pour pouvoir continuer à jouer encore des heures et des heures sans être interrompu par des considérations d’une bassesse qui ne lui étaient pas dignes.

Il réfléchit rapidement comme savent si bien le faire les enfants de son âge (à neuf ans, on a un cerveau frais et l’imagination fertile) et en conclut que le soleil, qui dort quand même beaucoup, était bien le responsable de son malheur quotidien. La solution était donc bien d’empêcher l’astre suprême d’aller se coucher, le temps que lui enfant, puisse profiter de la vie agréable que ses parents avaient eu l’obligeance de lui offrir.

Il entra dans sa chambre, saisit un filet à tout attraper qu’il s’était soigneusement confectionné, et happa avec adresse le soleil vers midi, à l’heure où il bougeait le moins. Il l’enferma délicatement dans la petite maison blanche au toit rouge de son jeu de construction et, pour pallier tout remord, lui glissa le dessin d’un joli bouquet de tournesols qu’il avait griffonné. Satisfait, l’enfant retourna à ses occupations.

D’abord surpris, puis contrarié d’être emprisonné, le soleil était bien triste de ne pouvoir évoluer comme il le faisait chaque jour par devoir depuis des lustres et des lustres. Regardant à travers la fenêtre l’enfant jouer, il se disait cependant : «  Oh, après tout, ce n’est qu’une espièglerie… ».

Le ciel était d’un bleu intense. A minuit, aucune pénombre ne vint perturber la tranquillité de l’enfant dans ses activités ludiques, ce qui le mettait dans une joie indescriptible. Certes l’affolement régnait tout autour de lui, les gens criaient, priaient, se laissaient aller à des hypothèses les plus farfelues, étaient accrochés à leur radio ou leur télévision, mais personne n’avait le temps ni même l’idée de venir l’importuner.

Vers cinq heures du matin, il bailla et s’aperçut avec regret que le sommeil le gagnait terriblement ; ses yeux se fermaient par intermittence sur ses jouets et ses illustrés qui jonchaient le sol. Il comprit vite qu’il ne pourrait tenir encore bien longtemps sans dormir dans l’obscurité.

Il prit alors la petite maison blanche, ouvrit la porte, et laissa s’échapper le soleil. Ce dernier jeta un regard complice sur l’enfant et dit : «  Bon, je m’éclipse. Ne recommence pas trop souvent. Une nuit de retard, tu te rends compte ! Aujourd’hui je vais encore être obligé de demander à de lourds nuages gris de me cacher afin que je puisse somnoler tranquillement derrière eux… ».

————————————————————————————

Valérie : 

Besoin de changer d’air, de me vider la tête, j’étais à la recherche d’une petite maison en bord de mer pour m’accueillir quelques jours. Sur le net, je consultais les petites annonces. J’avais l’intention de partir en train et de ne me déplacer qu’à pieds. Je n’avais besoin que d’une chambre, d’une petite salle de bain et d’une kitchenette. Dans la multitude des annonces, très peu finalement répondaient à mes critères de recherche. Soit trop loin d’une gare, soit trop grande… Aucune maison ne correspondait au confort douillet dont j’avais besoin. Je désespérais un peu et commençais à douter. Quand je tombai sur cette annonce : « Petite maison de poupée en bord de mer serait ravie d’ouvrir ses volets pour un week-end ou quelques jours. A dix minutes à pieds de la gare de Fleurs-les-Bains. Une terrasse face à la mer. Tél : 06 24 63 78 32 ».

Je n’hésitai pas une seconde. Je tombai sur une vieille dame qui, ravie, m’expliqua où trouver « son petit paradis » et comment récupérer les clés. Elle n’y vivait malheureusement plus depuis plusieurs mois, devenue incapable de vivre toute seule mais me raconta qu’elle y avait vécu des jours merveilleux et inoubliables. Je raccrochai enchantée et constatai que je n’avais même pas parlé du coût de la location avec la propriétaire. J’envisageai de la rappeler pour le lui demander et finalement je ne le fis pas. Peu importait le prix finalement. Je m’empressai de commander un billet de train pour Fleurs-les-Bains, qui se révéla peu accessible. 7h30 de voyage pour à peine 480km, avec trois changements. J’aurais le temps de lire un peu, il fallait voir le côté positif de la chose.  Je ne pris pas de billet retour, je verrai sur place. Mon train partait le lendemain matin à 10h45. J’avais hâte de tout quitter quelques jours : ma famille, mes élèves, mes collègues…et de me retrouver seule. Je leur laissai juste un petit mot pour les prévenir et fermai la porte le cœur léger.

J’arrivai en début de soirée, un peu fatiguée par le périple. Le ciel était encore bien bleu. Faisant rouler ma petite valise sur les pavés, je me rendis à l’église du village pour récupérer les clés de la maison, comme me l’avait demandé la petite dame. Monsieur le curé était un peu surpris, un peu perplexe même que Garance, c’était son petit nom, se soit décidée à louer son « petit bijou ». Il m’emmena devant la maison. Elle était exactement comme sur la photo de l’annonce : minuscule et très colorée. Les murs étaient tout blancs, le toit rouge, les volets jaunes cernés de bleu et la porte d’entrée verte. Une grande curiosité dans ce paysage, baigné de blanc et de bleus. Garance n’avait sans doute pas fait l’unanimité au sein des habitants de ce village, cette originale ne devait pas être du goût de tous. Moi, j’adorais.

Le curé tourna la clé dans la serrure et me fit pénétrer dans le salon. Ce n’était pas une maison mais un musée ! Il y avait des poupées partout : posées sur les meubles comme en train de discuter, assises autour d’une table encore installée pour le repas, allongées sur le canapé bordées d’une jolie couverture…Je n’en revenais pas.  Après avoir ouvert les volets, le curé me laissa à mon étonnement et m’invita à revenir vers lui lorsque je partirai.

Dans le jardin, une petite terrasse abritée par un auvent avec un salon de jardin multicolore et là aussi, sur chaque chaise un poupon joliment vêtu. Tout était en ordre dans cette maison, chaque chose semblait à sa place mais de manière si naturelle qu’on aurait pu croire que ces poupées étaient vivantes. Pour un peu, on les aurait entendu gazouiller.

Quelle était l’histoire de cette femme ? Qu’avait-elle pu vivre pour s’entourer ainsi de poupées ? Avait-elle perdu un enfant ? N’avait-elle pas eu la joie d’en avoir ? Il m’était difficile de ne pas me poser de questions. Pourtant, étrangement, je me sentais sereine dans ce petit nid. Fatiguée, je me posai dans le canapé.  Toute la soirée, je m’étais laissée surprendre tantôt à prendre une poupée dans mes bras pour la bercer, tantôt à papoter avec l’une d’elle. Pas de cris ni de disputes ! Personne pour râler ou se plaindre ! Personne pour me demander ceci ou cela ! J’étais apaisée et je m’endormis comme un bébé, entourée de jolis poupons, .

Le lendemain matin, je fus réveillée par le soleil qui pénétrait dans la maison par les volets que je n’avais pas fermés. Mes nouveaux compagnons de plastiques, de porcelaine, de tissus n’avaient pas bronché, m’avaient laissée dormir d’un trait. J’étais reposée. Je me fis un café, je programmai ma première journée : faire quelques courses au village, une promenade en bord de mer, un petit repas au soleil sur la terrasse, une sieste… Je fis une petite toilette et je choisis une poupée. Je l’habillai elle aussi, lui mis une jolie robe et un nœud dans les cheveux. Il y avait des tas d’habits dans la chambre de Garance, de toutes les tailles, toutes les couleurs. Je posai la poupée dans la poussette garée à côté de la porte et je sortis. Fière ! Les gens dans la rue me dévisageaient, une inconnue dans un petit village ne passe jamais inaperçue alors quand en plus elle se promène avec une poupée dans une poussette…. La boulangère me parut froide mais je n’en fis pas cas. Les gens me regardaient étrangement, je les entendais murmurer des choses sur mon passage mais je ne comprenais pas. Je parlais à Poupoune dans la poussette, je lui disais qu’elle était mignonne, que nous avions de la chance d’avoir une belle journée et qu’avec ses sœurs nous passerions un bel après-midi sur la plage à faire des châteaux de sable.

Deux jours plus tard.

-« Monsieur Pierre ? Bonjour, Commissariat de Fleurs-les-Bains. Excusez-moi de vous déranger. Un habitant du village vient de nous signaler votre femme. Cela faisait quelques jours qu’il la voyait sur la plage entourée d’une dizaine de poupées, qu’elle habillait, déshabillait, berçait, auxquelles elle parlait, chantait et racontait des histoires. Intrigué, il a essayé de lui parler mais elle ne lui a pas répondu, comme si elle ne l’entendait pas, ne le voyait pas. Nous sommes allés à sa rencontre et il semble en effet, d’après le médecin qui vient de la recevoir, que votre femme soit en grande dépression, et ne sache plus du tout qui elle est, ce qu’elle fait là. Vous m’entendez Monsieur ?

– Oui, bien sûr, je vous écoute. Je suis sur le choc. Elle est partie de la maison depuis quatre jours. Elle nous a laissé un mot à moi et aux enfants comme quoi elle avait besoin de repos et partait quelques jours. Elle ne voulait pas qu’on l’appelle. Elle nous avait prévenus qu’elle était bien arrivée. Je ne comprends pas ce qu’il se passe.

– Le médecin a demandé son placement dans un hôpital psychiatrique. Vous ne pourrez pas la voir pendant quelques jours. L’hôpital vous contactera.

– Mais…

– Ne vous inquiétez pas Monsieur. Je comprends votre réaction mais votre femme est entre de bonnes mains, avec des spécialistes qui vont bien s’occuper d’elle. Ça arrive plus souvent qu’on ne le croit.

– Que puis-je faire ? Que vais-je dire aux enfants ?

– Rassurez-vos enfants. Leur maman rentrera bientôt et tout ira bien.

– Je ne peux que vous croire et l’espérer. Merci de m’avoir prévenu. »

————————————————————————————

Bénédicte

Je n’en peux plus de ce ciel bleu ….

Je ne sais plus exactement depuis combien de jours, de semaines, je suis enfermé ici dans la solitude de cette pièce dont l’ouverture haute découpe sur l’extérieur ce morceau de paysage tout en intensité de couleurs primaires. Il m’est impossible d’atteindre cette fenêtre. Une chaine relie ma cheville au mur, et j’ai passé des heures à essayer de desceller l’anneau auquel je suis attaché. Mais je n’ai rien pour creuser, la nourriture que l’on pose une fois par jour près de ce matelas crasseux, je dois la prendre avec les doigts. Il n’y a que dans les films que le héros ouvre un cadenas avec les aiguilles de sa montre…

D’ailleurs ils m’ont tout pris quand ils m’ont enfermé ici. Lorsqu’ils m’ont enlevé, ils ont commencé par fracasser mon appareil de photo sur un rocher, puis ils m’ont lié les mains dans le dos et recouvert la tête d’un sac en tissu. Je sais que nous avons changé plusieurs fois de véhicule pour arriver ici, dans ce qui me semble être le milieu de nulle part. Les yeux bandés, j’ai eu droit à une vidéo avec ce qui ressemblait au journal du jour et depuis, plus rien. Je n’ai vu personne à part les trois hommes armés et cagoulés qui se relaient pour m’emmener une fois par jour dans des toilettes sans porte, et de temps en temps dans une pièce de douche carrelée où je ne reste jamais seul. Personne ne répond à mes questions….

Ce ciel bleu et ces couleurs violentes me fatiguent, je n’y trouve plus rien à voir. Au début je me suis attaché à percevoir quelques nuances le matin et le soir. La nuit j’ai vu des étoiles, mais je ne sais pas les reconnaitre. Alors je me suis focalisé sur ces trois couleurs primaires, le bleu, le rouge et le jaune, dont le mélange contient toutes les autres couleurs de la Terre. J’ai puisé dans ma mémoire visuelle leurs combinaisons infinies en ajoutant d’abord les couleurs secondaires, le vert, le violet et l’orange. Puis toutes leurs déclinaisons en leur associant des fruits, des légumes, des objets de ma vie d’avant….

Mais là, j’en ai assez…. Tous les matins j’espère un déluge, un typhon, une tempête, un cyclone, ou plus simplement des nuages….

————————————————————————————

Adèle

La couleur du bonheur

Le fond de la vallée bouillonnait comme une marmite de sorcière, les montagnes retenaient l’air lourd, l’été emprisonnait la cité dans une chaleur étouffante. Le bitume réverbérait les rayons, et pas un souffle de vent ne les dispersait. Les habitants souffraient, les enfants surtout, affectés par l’impalpable nuage de pollution, léger voile gris au-dessus des immeubles.

Angèle faisait tous les matins quarante cinq minutes de route avant le travail ; elle emmenait Jules et Joy, ses deux enfants, dans un petit village, à quelques kilomètres au-dessus de la ville. L’endroit était vert, avec des champs, des arbres fruitiers, calme, à l’écart des grands axes routiers, et surtout, la température y était plus supportable.

La combine, c’était son amie Laura qui la lui avait donnée. Elle habitait là, et elle aussi avait deux enfants sensiblement du même âge. La mairie venait d’ouvrir un centre de loisir, et pour sa première année de fonctionnement, elle acceptait des enfants extérieurs au village. A l’heure de fermeture, Laura récupérait les quatre enfants, jusqu’au retour d’Angèle le soir. Parfois, quand le mari de Laura était en déplacement, ils dinaient tous ensemble, d’un plat de pâtes et d’une salade.  C’était chic de la part de Laura. Depuis leurs années de fac, elles avaient toujours fonctionné ainsi, l’une aidant l’autre selon les aléas de chacune. L’été dernier le mari d’Angèle était parti, lui laissant les enfants, sur ses épaules le poids des responsabilités, et dans son cœur gros, une tonne de doutes.

Le mois d’aout touchait à sa fin, les enfants étaient enchantés de leurs journées. Le directeur du centre, Mr Tissot, avait organisé des semaines à thème. La première avait été celle de la Terre, avec des ballades à pied, un herbier et de la poterie. La suivante, celle de l’Eau, avec piscine, pêche à la pisciculture, bâtons de pluie. La semaine du Feu, ils avaient vu une exposition sur les volcans, visité une fonderie de cloches, et des cracheurs de feu étaient venus au centre. La semaine qui commençait était celle de l’Air et samedi, un spectacle réalisé par les enfants, auquel tout le village était convié, clôturerait le mois d’aout.

Chaque soir, les enfants avaient raconté leur journée : la construction des moulins à vent, l’essai des trompettes de l’harmonie du village. Un intervenant extérieur, Célestin, avait animé un atelier cerf-volant. Tous ne pensaient plus qu’à samedi et la grande question était : « Y aurait-il du vent ce jour-là? ».

La fête promettait d’être magnifique, les yeux de Joy et Jules brillaient d’excitation. Rajoutant à l’impatience des enfants, Mr Tissot avait annoncé une grande surprise.

 Vendredi soir, à la suite d’un imprévu du directeur,  Célestin était venu diner chez Laura, toujours volontaire pour aider. Le repas avait été très gai. L’homme était quelconque, mais quand il parlait de ses cerfs-volants, un plaisir enfantin animait ses mains et son visage, et lui donnait une grâce inattendue. Il leur avait proposé à tous une visite prochaine de son atelier. « Oh oui ! Maman, tu dis oui ? », avait supplié Jules.

Angèle avait été étonnée de la proximité de cet homme avec ses propres enfants, et de l’enthousiasme de Laura à échanger avec lui. Fatiguée par sa semaine de travail, elle-même se sentait en retrait de la bonne humeur générale. Elle avait perdu l’habitude de la passion, pour les choses comme pour les êtres. Elle se contentait de vivre, et c’était déjà bien. Elle avait par politesse souri en retour à cet homme spontané, elle se sentait fermée aux autres, incapable de rire, de partager.

Samedi matin, avec effort, Angèle aida les enfants à se préparer. Ils arrivèrent à la salle communale, juste à temps pour rejoindre les animateurs et les autres enfants. Le spectacle en plein air était charmant, une brise légère agitait quelques feuillages. Avec quelques camarades, Jules chanta timidement la chanson de la Terre qui tourne, tourne comme une balle bleue. Un groupe de petites filles costumées en squaw, dont faisait partie Joy, entama une danse de la pluie pleine de ferveur. Les plus grands des enfants se retrouvèrent sur scène pour une version mimée du Petit Prince. Pour le tableau final, tous les participants s’égayèrent dans la cour, les petits brandissaient des moulins à vent multicolores, les grands s’affairaient avec les fameux cerfs-volants, peinant à les faire décoller.

Quand soudain, au-dessus de la mairie, dans le ciel d’un bleu éclatant, s’éleva une gigantesque masse blanche.

« La maison, maman, la maison, elle vole ! ».

Un cerf-volant extraordinaire, fine toile gonflée par le vent léger, montait avec insouciance au-dessus des têtes. Une maison blanche, toit rouge et porte jaune, tel un dessin d’enfant, qui offrait aux spectateurs ébahis le contraste de la légèreté du ballon et du poids de la maison. L’instant était magique. Si les soucis pouvaient ainsi s’envoler, pensa Angèle. Ses yeux descendirent le long des fils qui retenaient l’aéronef. Son cœur se mis à battre plus vite. L’homme était là, aux commandes du rêve. Célestin, les deux pieds ancrés dans le sol, la tête tournée vers le ciel, et elle qui le regardait, légèreté retrouvée, prête à lâcher son cœur.

Là, au-dessus de ses cheveux caressés par le vent, le ciel étalait avec insolence la couleur du bonheur.

http://www.leparisien.fr/brie-comte-robert-77170/l-afghan-qui-fait-danser-les-cerfs-volants-07-05-2011-1438531.php

————————————————————————————

Terjit

A Célimène,

Cette maison, notre maison, est toi, moi, nous, inséparables.
Blanche comme ton teint quittant la vie,
Jaune comme les blés dans lesquels je t’ai laissée,
Rouge comme le sang que je t’ai fait verser.
En ce jour de repentance dictée par la loi des hommes
Au-dessus de la guillotine Il ne restera que le ciel bleu,
Pour me faire comprendre définitivement ma monstruosité.
Suis-je si inhumain pour ne pas avoir su te laisser ta liberté ?
Ou suis-je coupable de t’avoir trop aimée ?
Qu’importe finalement,  puisque je ne suis plus digne des hommes,
Du moins à leurs yeux, du moins pour ceux qui ne savent pas ce qu’est de t’aimer.

———————————————————————————

Les textes écrits sur d’autres blogs à partir de la même photo : 

NB : Les textes et la photographie ne sont pas libres de droit. Ils sont protégés par un copyright. Merci de demander une autorisation avant toute utilisation.

170 Commentaires

  1. blogadrienne

    ah Leiloona, heureux les enfants dont les parents s’extasient devant leurs dessins!

    • Leiloona

      Ah ben oui … c’est la base, non ? 🙂

  2. blogadrienne

    Béatrice, beau texte, belle chute!

  3. Jos

    @Leiloona : Un texte fait de contraste…Le décor et l’envers du décor. Mais aussi de coins sombres sur le point de se révéler enfin… Encore un très beau texte coloré et subtile. Merci Leil !

    • Leiloona

      Oh merci … Des révélations encore ? Non, que nenni ! 😉

  4. Jos

    @Mary : Ah ! Ton texte est surprenant. Il commence sur un ton de bonheur insouciant et finit par un cauchemar sans fin… L’histoire et terrifiante et tu réussis parfaitement à décrire le contraste des deux situations dans lesquelles se retrouve ton personnage. Bravo Mary !

    • Mary

      Merci Jos ! Et difficile de ne pas s’identifier à la maman de ton texte, tellement on y est dans cette chambre !

  5. Jos

    @Nady : L’histoire d’une vie… d’une renaissance, de l’espoir perdu puis retrouvé grâce à un ange gardien, à une bonne étoile…A moins que la sophrologie y soit pour quelque chose. 😉
    Un texte qui fait du bien ! Merci Nady !

    • Nady

      Merci pour ta lecture Jos. Au fil de mes textes je sens que je suis en marche vers ma future formation en sophro tellement j’adore ce domaine et puis j’avais besoin de poser un peu de douceur cette semaine après mes cris et pleurs des semaines précédentes dans mes textes 😉

      Tu sais que je m’identifie parfaitement à la mère de ton petit Léo ? Tu as su mettre en mots une réaction que je peux avoir avec le fruit de mes entrailles mais qui est souvent mal jugée (arghh le jugement !!!) par beaucoup… Mais quel plus beau cadeau peut on offrir à celui que l’on aime de manière inconditionnelle si ce n’est parfois bousculer le destin pour faire arriver la guérison plus vite… Il suffit juste d’un petit coup de pouce parfois pour que ça marche… ou pas… mais j’aurais essayé… « Alors, accablée et la mort dans l’âme, sa maman décida un jour de bousculer son enfant chéri et de le mettre à l’épreuve. (…)Mais devant sa détermination il comprit qu’elle n’en ferait rien.(…)

      A la vision de la souffrance de son petit ange, la mère tiraillée par la douleur et les doutes fut tentée de céder, mais sa volonté de l’aider fut la plus forte et sa résolution resta intacte. »

      Merci donc pour tes mots apaisants et super contente que Léo retrouve toutes ses facultés 😉 Carrément plongée dans ton histoire je suis 😉 bisous

  6. Jos

    @Béatrice : Un texte fort et magique ! L’ultime lâcher prise d’une femme fatiguée de vivre loin de celui qu’elle aime et bien décidée à le rejoindre. C’est beau et très bien décrit ! Merci Béatrice !

  7. Jos

    @Claude : Quelle belle histoire. J’aime cet enfant qui refuse l’inévitable et chamboule le cycle du temps ! Je reconnais bien là ta propre espièglerie ;).
    J’aime aussi la bienveillance et la compréhension du soleil malgré son emprisonnement. Ton texte est doux et tendre…comme un enfant. Bravo et Merci Claude !

  8. Jos

    @Valérie : Là aussi, une histoire qui commence dans la légèreté et l’insouciance et nous entraîne dans la folie ! Le voyage de cette femme vers la démence est très bien décrit et fait froid dans le dos ! Merci Valérie.

    • Valérie

      Merci à toi Jos

  9. Albertine

    @ Leiloona : Le rire ou le sourire peut être le plus solide des ciments. Un texte qui révèle des ombres derrière les couleurs franches de la photo.

    • Leiloona

      Oui, je voulais jouer sur les couleurs franches et pimpantes de la photo. 🙂

  10. Albertine

    @ Bénédicte : On respire en même temps que ton personnage. Ah, ces souvenirs lointains qui resurgissent soudain et semblent abolir le temps ! Ils me sont tellement familiers. Je suis très émue par ton texte.

    • Benedicte D.

      Bonjour Albertine! !…il faut rendre à Béatrice ce texte qui lui appartient et l’hommage qui va avec! ….
      J’ai écrit cette semaine mais je crois que je suis passée à travers les mailles du filet dominical de notre Leiloona! !!!…je pense qu’elle va me retrouver ce soir. ….

  11. Albertine

    @ Jos : Les mères ont en elles des trésors d’inventivité quand il s’agit de leur enfant. Le quotidien des parents d’enfants hospitalisés est souvent éprouvant.

  12. Albertine

    @ Un joli conte plein de douceur ! Merci.

  13. blogadrienne

    Mary, excellent! ça me rappelle tout à fait Julio Cortazar, Continuité des parcs! bravo

    • Mary

      Merci !

  14. blogadrienne

    Jos, quelle histoire touchante, c’est émouvant

  15. Nady

    @Leiloona : tu es épatante ! Ton texte commence bon enfant et en le poursuivant on sent plein de choses prêtes à être bientôt dévoilées… ou pas… j’adore ce jeu dans lequel tu m’as embarquée, je réponds présente et en redemande encore ! Merci et bravo !

    • Leiloona

      Hi hi, j’aime que tu aimes ! 😀
      Merci !

  16. L'ivresse littéraire

    @Leiloona : Je découvre chaque semaine (ou presque) de nouveaux termes grâce à tes écrits 🙂
    Un récit à la fois lumineux, coloré mais dont on sent qu’il possède une part d’ombre, intrigant et réussi.

    • Leiloona

      Ah oui ? (mon côté prof, sans aucun doute ! :D)
      Merci ! 🙂

  17. Nady

    @Claude, mon idole ! 😉 Tiens, je n’ai pas vu le nom de ton « fils d’écriture » ce matin… :/
    En lisant le premier paragraphe de ton texte, j’entendais ta voix le lire ! C’est dingue !! Ton humour excelle encore, j’aime beaucoup les considérations que tu donnes dans les pensées du petit et l’histoire est super bien imaginée ! Je vais arrêter là car on va croire que je suis une As de la flagornerie 😉 Bravo !

    • Leiloona

      Ah ah, c’est moi qui ai zappé le fils, punaise … vite Sigmünd ! Analyse-moi ! 😛

      • Nady

        Hihihi

  18. Nady

    @Valérie : alors tu vas rire… Mais dès le début de ton texte j’ai eu envie d’appeler le numéro pour réserver pour moi aussi sur un long petit week-end à venir malgré les 3 changements de train… Elle me plait bien cette maisonnette et l’histoire des poupées est juste extra ! Elle m’a fait penser à une nana rencontrée pas plus tard qu’avant hier : je croise une femme dans le bus avec un poupon en plastic en bandoulière… Je pensais à un enfant au début… Elle lui faisait des risettes, appuyait un peu sur les petits pieds… Elle vient s’asseoir à côté de moi en me souriant, j’ose jeter un oeil sur sa merveille et je réalise que c’est une poupée emmitouflée dans des vêtements d’hiver…. Mon choc a été grand mais c’est surtout de la peine que j’ai éprouvée par la suite en la voyant repartir 2 stations plus loin… et la fin de ton texte me fait réfléchir sur la santé mentale de cette inconnue aussi ou sans aller jusque là, je me demande quel grand malheur elle a pu connaitre pour en arriver là… Une belle réussite ton texte !

    • Valérie

      Merci beaucoup Nady, j’imagine que ta rencontre a dû donner une teinte particulière à mon texte. Je ne sais comment j’aurais réagi en vrai dans une telle situation.

  19. L'ivresse littéraire

    @Mary : j’ai comme l’impression que l’intrigue et la surprise sont de mise cette semaine. L’insouciance et le bien-être laisse place à l’incompréhension, à l’horreur d’un rêve ou d’une mort. En tout cas c’est très bien mené. Bravo !

    • Mary

      merci !

  20. Parlonslittérature

    Leiloona : Des souvenirs encrés de poésie. Ta plume m’a transportée !

    • Leiloona

      Oh merci ! #chic ! 😀

  21. L'ivresse littéraire

    @Nady : A l’inverse des autres textes lu jusqu’ici on commence avec l’ombre, puis la lumière puis de nouveau les nuages mais cette fois avec cette lueur précieuse. En te lisant je me suis sentie comme sur des montagnes russes. Comme la vie finalement…
    Merci et bravo !

      • Nady

        Merci pour ton retour l’ivresse, oui la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille… 😉

  22. Parlonslittérature

    Mary : Étrange texte… La maison mangeuse d’hommes? Ou…ton personnage est coincé dans un espace temporel où il se revoit pénétrer dans la maison? Tant d’explications s’accumulent…. Mais laquelle est la bonne ? 😉

    • Mary

      Au choix mais la dernière a ma préférence ! Merci

  23. L'ivresse littéraire

    @Béatrice : On ne comprend pas toujours ce geste là … mais parfois les souvenirs et l’amour (parfois plus fort que la vie) prennent le dessus … Ton personnage le décrit extrêmement bien. Bravo pour ce texte émouvant.

  24. Parlonslittérature

    Nady et Béatrice: Vous avez travaillé vos textes ensemble ? Une la sophrologie et l’autre le yoga. ^^

    • Nady

      Merci pour ta lecture Parlonslittérature. Ah non, je ne connais pas Béatrice et ne me suis pas encore penchée sur son texte. Yoga ??? chouette ! J’adore cette discipline aussi. L’image se prête bien en effet à l’apaisement de l’esprit, concept qu’on retrouve plus dans ces sports que dans le body attack 😉 Merci pour ton feedback

  25. Parlonslittérature

    Valérie: Ton texte est comique bien que la dépression n’y soit point.

    • Valérie

      ah!! merci pour ton retour!

  26. lemexicainjaune

    @Nady (dit la détective) : chouette texte. J’aime particulièrement le rythme vif (mais faudrait demander à Leiloona de virer les espaces entre les lignes)
    @Jos : j’adore ! la chute est très bien. bravo !
    @Claude : très beau conte et belle chute. c’est pourtant difficile de réussir des contes « naïfs » comme cela.
    @Leiloona. Lu.

    • Nady

      ROoooo, oui je sais la curiosité est un vilain défaut… Déformation professionnelle… mais Leiloona n’a pas lâché le morceau pour assouvir ma curiosité alors je joue à Caliméro pour l’attendrir 😉 lol Merci pour ta lecture LMJ 😉

      • lemexicainjaune

        Mais enfin Nady, si vous avez des questions vous pouvez me les poser. Je ne suis pas radioactif (…). Nous pouvons même convenir d’un rendez-vous un soir vers 23h entre Sartrouville et Houilles pour discuter calmement. 😉

        • Nady

          ne m’envoyez pas de telles perches LMJ ! 😉 Vous seriez étonné de ma pugnacité devant les challenges 😉 une chose m’intrigue…. le choix des villes que vous avez proposées… Seriez vous quelqu’un que je connaisse derrière ce pseudo ??? Le mystère reste entier et de plus en plus palpitant 😉 Laissez moi me renseigner sur les thèmes d’un restaurant portugais que j’affectionne à Satrouville et on pourra s’y rencontrer et même danser après vos révélations 😉 à tout bientôt 😉

          • Leiloona

            J’adoooooooore ! 😀
            Et s’il s’agit de danser, suis partante ! 😀
            (Il est possible que LMJ ait des rhumatismes cela dit … #jesors)

          • Nady

            déjà que j’ai des crampes aux abdos à rire ce soir, ta réponse m’achève ma belle Leil 😉 chouette alors, un beau projet de sortie soon 😉

    • Leiloona

      @ LMJ : Lu comme les gâteaux que je mangeais dans la cour de récréation ?

  27. Mary

    @ Béatrice, la morsure du temps si bien décrite ! très touchée par ton texte !
    @ Valérie je me suis laissée complètement emporter par ton texte . J’ai beaucoup aimé ce pas de côté de ton personnage.

    • Valérie

      Merci pour ton retour Mary, un pas de côté non maîtrisé pourtant…

  28. Valérie

    @Mary ; qu’est-il donc arrivé à ton personnage???Ton texte est troublant et laisse imaginer plusieurs issues. Tu me laisses interrogative!!

    • Mary

      C’est laissé à l’imagination de chacun ! dédoublement, retour vers le futur ….

  29. Valérie

    @Nady ; j’aime bien la manière que tu as de glisser dans tes mots que nos « anges gardiens » ne doivent pas être juste là pour veiller sur nous et nous aider dans les moments difficiles mais qu’on a aussi besoin de partager avec eux les moments où tout va bien, comme avec les amis d’ailleurs. Merci à toi.

    • Nady

      Merci pour ton retour Valérie 😉

  30. Valérie

    @Nady ; de plus je ne sais si je me trompe ou pas mais j’y ai également vu un message destiné à Leillona et au mexicain jaune sur leur production de la semaine dernière…

    • Nady

      Ah ? intéressant ce que tu dis 😉 je laisse planer le mystère 😉

      • Leiloona

        Hein ????
        Ah ah ah j’adooooore ! C’est un complot dans le complot !!!

        • Nady

          hihihi, moi aussi j’adooooore là ! 😉

          • Leiloona

            Tellement dommage que tu ne puisses pas venir à Bourges … Il faudra le refaire à tout prix ! 😀

          • Nady

            Tu parles de moi Leil ?? Tu n’imagines pas mon regret aussi mais on s’est engagé ailleurs et parfois faut que je fasse qqs concessions… hihihi mais bon l’autre engagement me plait aussi ( ne sait on jamais si on me’lit….;-)) . A refaire oui sans conteste et tu ne devineras jamais : hier des amis nous proposent un projet pour le week end du 1er avril… heuuuu… tout le monde s’est donné le lot pour faire vivre Ce week end de 2017 ???? mdr

          • Nady

            Allez, si le mexicain jaune vient, je viens !

          • Leiloona

            Oh ! chic ! Je vais essayer de le convaincre alors !

          • Nady

            Oh ! est-ce vraiment nous qui avons écrit cela ? Leiloona, tu n’as pas ta petite étoile !!

          • Leiloona

            C’est notre inconscient, Nady !
            Quand c’est mon inconscient qui écrit, je n’ai pas ma petite étoile. (un peu comme Jiminy criquet, n’est pas sur son épaule à lui quand c’est lui qui parle… tu vois?) 🙂

          • Nady

            hihihi, les mystères du net ! Troublant notre discours Leil, ma plume s’envole ! 😉 bon il ne t’a pas encore répondu LMJ ???? il dort encore à cette heure ???? lol

          • Benedicte D.

            Un conseil d’amie : fais gaffe quand tu prends ce genre d’engagement devant témoins ……Moi je dis ça je ne dis rien! !!!

          • Nady