Bonjour Alexandra, je ne sais pas si c’est une erreur du site, mais je n’arrive pas à accéder à la photo… pile la semaine où je voulais participer. J’ai un message en anglais pas très sympathique qui apparaît… Une explication ? Belle journée? Sabrina.
Merci ! En fait, c’était, je crois à cause de l’origine de mon wifi, tout était en règle ensuite, mais trop tard pour que je participe à cette édition, je me lance pour la suivante 🙂 ! Bonne semaine à toi, Sabrina
et voici le texte de Janicmm
Réflexions d’imperformance
L’art souverain de ne rien faire
Tout un art.
Se l’approprier sans honte, ni remord. Le façonner rien que pour soi.
D’ailleurs, qui vous le reprocherait ? Hein ? Qui ?
Et puis, même si !
Se chercher un petit coin peinard, adéquat, s’y pelotonner et … y rester.
Le premier quart d’heure est le plus difficile :
« Et je devrais faire çi …
« Et je devrais faire ça …
« Et je ferais ça en rentrant …
« Tiens, je lui téléphonerais tout à l’heure…
« Non, je lui enverrais un sms …
« …Ah Oui ! Donner à manger aux phasmes … oh la la ! Je les ai délaissé !
« Oups ! Ne pas oublier l’argent pour le cadeau en commun d’Emilie, c’est son anniv demain …
« Ouh la la ! Absolument acheter du papier toilette …
« Et puis … Et puis ………………….
Wahou ! Que c’est beau ici ! C’est trop beau !
MMM ! C’est délicieux ! Ce petit vent frais iodé à point, MMM ! Je ferme les yeux, je m’assoupirais presque, tiens !
Merci Titounette, le plus difficile est d’apprendre, exactement, à bientôt
Bassetti clamens
sur 24 novembre 2019 à 21h53
Bonsoir,
Après une enième relecture..je l’envoie..
bonne soirée à tous..
Je plonge ?
Je me lance ?
Me déshabiller d’abord, est ce vraiment nécessaire ?
Ôter le pantalon, ce kway rouge trop voyant et si bruissant de synthétique !!
Enfiler une tenue bien plus confortable, seyante même, en tous cas cohérente avec le grand saut que je m’apprête à faire, peut être le dernier grand saut de ma vie. Tiens ce dernier jogging douillet choisi avec soin, en soldes, pour un hiver au chaud.
Le revêtir au printemps quand l’air s’adoucit, quand les fleurs pointent le bout de leur nez, les oiseaux font leurs gammes, les ventres des femmes s’arrondissent..
Oui, c’est le moment du renouveau, de la surprise, du grand chambardement.
Marie remonte ses jambes, prend appui sur les mains pour décoller son postérieur des galets de la plage, en tâte quelques uns qui dérapent et enfin, se lève, les yeux au loin, loin devant elle, elle scrute l’horizon, aperçoit bien quelques côtes se découper mais bien sûr, aucun détail, inspire l’air salé, celui qu’avaient respiré ses ancêtres, sans doute un ou deux, pas plus !
Soudain, d’une goulée d’air frais, elle comprend pourquoi elle avait, d’un coup de tête, accepté de participer à ce voyage en Grèce du Nord, avec des quasi inconnus, et même des « ennemis » qui avaient viré ses enfants du lycée il y a 25 ans, ces gens qui parcourent les rives de la méditerranée à la recherche des ruines romaines ! Ce n’était pas pour les ruines, bien sûr que non, inconsciemment elle sait pourquoi elle est venue, ses ancêtres avaient foulé ce sol, il y a longtemps, très longtemps.
Et elle est chez elle ici, les pieds au dessus de la mer Egée, à Thessalonique ou plutôt Salonique !
C’est drôle, ce nom avait toujours chanté à ses oreilles, elle l’avait trouvé dans tant de livres, un pincement au cœur. Elle sait pourquoi.
ADN acide désoxyribonucléique, le dernier mot qu’elle avait appris en cours de sciences nat fin des années 60, un petit test pour eux, un grand saut pour elle, un bond vers l’inconnu pour rencontrer ses origines.
Je plonge, je me lance ? Je fouille ? Je trouve ?
Je trouve le nom, la porte d’entrée de ce mystère, la porte étroite de la connaissance et de la révélation.
L’eau, la mer, sorte de liquide amniotique dans lequel on se plonge avec délectation, et l’inconscient fait le reste, je te comprends.
Cloud
sur 24 novembre 2019 à 22h54
Recroquevillé dans son anorak, la capuche abaissée sur son visage, Damien ressemblait à un colis mal emballé. Juché sur un promontoire inconfortable, il était venu ce matin-là, malgré le froid et l’humidité, raconter sur son journal intime la rupture récente d’avec sa fiancée devenue à son goût un peu trop volage. Voulant donner une dimension romanesque à sa démarche, il avait pris porte-plume, encre sépia, et papier ivoire. Mais, tel « le Sous-Préfet aux Champs » de Daudet, son esprit, sollicité par les mille détails de la nature et la vision du large, se mettait à vagabonder dès le début de chaque phrase. Un enchevêtrement d’émotions perturbait ainsi son attention et l’expression cohérente de son infortune.
N’arrangeant pas les choses, près de lui, entre deux rochers, Damien aperçut un nid à l’intérieur duquel se blottissaient une femelle oiseau et ses cinq petits. Durant de longues minutes, il observa la scène avec délectation, puis vit la maman volatile s’approcher timidement de lui et d’un coup rapide et précis à la fois, lui chiper le porte-plume et le déposer délicatement devant sa nichée. Les oisillons, tout en piaillant de plaisir, voletèrent autour en jouant de leurs becs fragiles sur le bois dur et verni. Attendri, mais dépourvu d’outil de travail, Damien ne pouvait continuer son courrier. Aussi il décida de rentrer chez lui.
Assis au chaud devant son bureau, Damien termina sa narration : « Tandis que ses petits jouaient de rocher en rocher, mon regard s’était tourné vers la mère, qui restait calme et peu agitée. Mon cœur a chaviré et s’est laissé emporter vers un profond vague à l’âme. Alors, j’ai décidé à ce moment-là de jeter l’encre. ».
Beaucoup de tendresse dans ce texte qui se termine sur le nom de l’atelier d’écriture auquel je participe (en présentiel) « Jeter l’encre ». Je ne pouvais donc qu’être touchée.
Étonnamment rythmé le début notamment pourrait être un texte déclame!J aurais presque eu envie de le lire à haute voix avec le ton et la posture
😉
Kroum
sur 27 novembre 2019 à 20h49
Un très joli texte à travers une plume travaillée. La chute ne peut que lui faire du bien à Damien et lui permettre d’avancer. Bravo Cloud, j’ai beaucoup aimé.
laura
sur 28 novembre 2019 à 12h55
J’admire ton écriture
Titounette
sur 28 novembre 2019 à 18h50
Toujours aussi bien écrit Cloud, ça coule tout seul
Bravo pour ta façon de déjouer l’utilisation de mer en le transformant en mère ! Il suffisait d`y penser …tu as toujours bravé les interdits avec autant de brio ? 😉
Kroum
sur 24 novembre 2019 à 23h06
Confortablement calée sur la terre de son enfance, les jambes protégées du froid et repliées sur elle-même, le casque enfoncé sur les oreilles et la capuche du coupe-vent remontée, elle fixe l’horizon et la savoure.
Elle fit sa connaissance l’an dernier après son divorce qui mit fin à 20 ans de vie maritale. Le départ, dans le même temps, de ses jumeaux en Chine pour la poursuite de leurs études vint rajouter une dose d’aigreur dans cette rencontre imposée. Mais au fil des quatre saisons, elle a su l’apprivoiser, jusqu’à presqu’aujourd’hui la vénérer.
Et là, dans ce cadre propice à l’ennui, les mots défilent dans sa tête avec évidence et simplicité au sujet de sa nouvelle amie, la solitude.
Exquise sensation
que celle d’être là, seule au monde
l’esprit apaisé.
Une grande attention
sans cesse portée sur les ondes
de son cœur calmé.
Pendant cette année
elle s’est enfin retrouvée
pour aussi s’aimer.
Le vibreur de son téléphone vint perturber ce doux moment de repli choisi sur elle-même ; ce n’était quand même pas l’heure de rentrer retrouver toute la famille des cousines, cousins, tantes, oncles et pièces rapportées venus chez ses parents pour le retour de ses jumeaux sur ces vacances de Noël ? Mais quand elle vit le nom de l’expéditeur de ce sms qui vint rompre sa quiétude, ses yeux se mirent à pétiller. C’était Matthieu, son professeur de théâtre, nouvelle activité découverte depuis cet automne, qui lui proposait un diner à son retour dans la capitale après les fêtes de fin d’année.
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350
Photo : Simon Schmitt
Merci Anne-Marie, le physique est souvent le reflet de l’âme…les sons, les odeurs, le toucher…
Anne-Marie
sur 25 novembre 2019 à 0h06
La sirène et le colosse
Chaque jour, encapuchonnée, elle rejoignait cette côte balayée par les vents du Nord. Elle était comme aimantée par la splendeur du paysage. Un paysage qui lui ressemblait : sauvage. Elle avait bien imaginé maintes fois quitter son île mais son enracinement, son attachement à la terre d’Ecosse avait eu raison de ses velléités d’évasion.
Loin de son île, elle avait dû faire l’expérience de la pension. Elle se jura de ne plus jamais s’enfermer entre quatre murs. Rejoindre la ville ne la tentait pas. Décidément, elle n’avait rien d’une citadine. Elle était heureuse sur son caillou rocheux au milieu des herbes folles qui avaient bien du mal à résister aux assauts du vent mauvais.
Tenir dans cet endroit est un défi quotidien. Bien des quidams s’y étaient risqués. Ils en étaient repartis comme ils étaient venus. Le « Conan Doyle » le seul et unique Pub n’accueillait pas les étrangers avec enthousiasme. Les natifs de l’endroit ne faisaient pas beaucoup d’effort pour intégrer les nouveaux arrivants. Les moqueries en gaélique allaient bon train… et tenaient bien à distance ces pauvres égarés en terre celte.
Il y a bien eu ce millionnaire américain qui s’était piqué d’investir sur l’île. Les quelques ruines du château d’Arcaibh lui avaient tapé dans l’œil. Seul détail et pas des moindres, il se tenait à distance de la population et les îliens lui rendaient bien. Ses projets d’investissement dérangeaient. Et pour cause, Il ne se préoccupait pas de l’économie locale et encore moins d’y contribuer. Avec ses millions, il se suffisait à lui-même… Mais, un jour vînt où il dût réviser ses manières. L’argent n’est pas tout !
Quelques élus d’Edimbourg envisagèrent de positionner autour de l’île des éoliennes. Le combat commença : les pour, les contre. Mac Leod, l’américain se fît le farouche défenseur de l’environnement, pas question de défigurer le paysage avec l’insoutenable bruit des pales des engins qui tourneraient chaque jour, chaque nuit. Kyle souleva la population pour lutter contre cette sombre idée. « Qu’ils l’installent ailleurs leur bazar » ! Certes, chacun recherche des énergies propres mais pas question d’installer toute cette ferraille si près des côtes écossaises.
Ainsley se lança aussi dans la bataille, elle, si sauvage, ne ménagea pas sa peine. Elle suivit le chemin côtier jusqu’à Arcahibh. Le château avait retrouvé sa splendeur d’antan. Elle s’enhardit et obtînt de Kyle Mac Leod qu’il pousse enfin la porte du Conan Doyle. Elle ne ménagea pas sa peine et, sous sa houlette, tout le village y fût réuni. Alors que les pintes de bière défilaient. Ainsley n’avait d’yeux que pour cet américain tombé du ciel. Pas de doute, les origines écossaises de ce colosse parlaient pour lui ; une stature, une vraie présence. Immédiatement, Kyle imposa sa vision : « Nous ne nous opposerons pas frontalement à l’installation de ces ventilateurs géants, mais faisons en sorte de les éloigner le plus possible de notre littoral ».
La chevelure rousse d’Ainsley flamboyait à la lueur du feu qui crépitait. Il traversa la salle, croisa le regard vert de cette amazone sans pouvoir s’en extraire. Ces deux-là s’étaient trouvés. La fulgurance de leur rencontre défraya la chronique. Leur histoire ne tarda pas à devenir une légende. L’écosse en regorgeait. La lignée de femmes qui avaient précédé Ainsley aurait été apparentée à quelque sirène. Ses yeux d’un vert profond avaient ensorcelé Kyle. Ainsley, la rouquine devint sa muse.
Une belle histoire qui finit comme un conte de fée…
Anne Marie
sur 25 novembre 2019 à 12h26
Merci Photonanie pour ton commentaire bienveillant, ce lundi, suis très critique sur mon texte. Belle semaine
Cloud
sur 25 novembre 2019 à 19h12
Bravo Anne-Marie. L’idée est très bonne. Et l’histoire bien racontée. Dommage que ce soit court ; je te sentais bien partie pour écrire une nouvelle avec ambiance celtique et insulaire garantie.
Anne-Marie
sur 27 novembre 2019 à 16h52
Cher Cloud, je prends note, merci beaucoup pour ton encouragement. J’espère pouvoir caser dans un prochain texte kilts et cornemuses…
whaou ! En quelques ligne tu nous dépeint une ile, une atmosphère, des personnages, une histoire, même deux histoires qui se télescopent avec du suspens, tout ça en quelques lignes…superbement écrit !
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 15h55
Merci merci, Nour pour ton si chaleureux commentaire qui me ravit.
Beaucoup de philosophie dans ce conte écossais, d’intelligence et un terrain d’entente pour faire aboutir le projet que l’on aimerait rencontrer plus souvent, merci à toi
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h16
Merci beaucoup Janick, la photo ne pouvait que nous rapprocher de la nature.
Kroum
sur 27 novembre 2019 à 20h55
Plein d’histoires en quelques lignes, une belle prouesse narrative ! J’ai été happé par ton écrit, bravo Anne-Marie !
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h19
Vraiment flattée par ton commentaire, Kroum, un grand merci et vive l’Ecosse.
Au risque de répéter ce que les autres ont dit, je me sens frustrée de ne pas pouvoir lire davantage l’histoire de Ainsley. En fait, j’aurais aimé prendre le temps de mieux faire connaissance avec chaque personnage. L’ambiance et les lieux mériteraient aussi que l’on s’y attarde. Il y a vraiment matière à en tout cas. Tu n’as pas envie de te lancer dans l’écriture d’un roman ? 🙂
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h48
Merci beaucoup, Laurence pour ton commentaire si encourageant. Il est vrai que Leiloona nous montre la voie. Allez.., on ne sait jamais. Avec ton message, je me sens pousser des ailes.
Ce récit décrit le mouvement de la vie, face au mouvement de la mer, au mouvement des éléments, qui parfois nous réconfortent, parfois non, ici le chemin n’est pas encore fini, il semble réfléchir, prendre son temps.
J’ai beaucoup aimé. Des mots qui racontent le parcours de cet homme, c’est comme une pause dans l’existence, un souffle avant de reprendre le fil de sa vie.
Terjit
sur 25 novembre 2019 à 2h36
J’ai aimé grandir ici perpétuellement transie et décoiffée. Puis je suis devenue adulte, et j’ai cédé aux sirènes de la ville. D’abord Rouen pour pouvoir revenir le week-end, puis Paris parce que finalement je revenais de moins en moins souvent, et enfin Barcelone avec Pilar.
Mes parents m’ont toujours encouragée à voyager, pour vivre un peu par procuration, c’est vrai, mais avec la sincérité que donne l’amour. Évidemment ils sont un peu inquiets de me savoir si loin, mon père surtout, mais ils m’ont toujours fait confiance. Et quand mon père semble soucieux ma mère lui dit avec un petit brin d’ironie que j’ai bien le droit de ne pas faire comme elle, que si je ne vais pas en Espagne je ne risque pas de me marier avec Antonio Banderas. Bien sûr elle m’interroge de temps en temps sur mes fréquentations, prend des nouvelles de « mes amours », mais termine toujours par une phrase rassurante sur le fait que j’ai bien raison de prendre mon temps. Ça m’évite de répondre clairement.
Ils viennent me voir deux semaines par an, en général vers Pâques, alors je redonne un peu de vie à mon petit deux pièces pour que l’illusion soit parfaite. Au début Pilar trouvait cela adorable de les protéger ainsi, même franchement romantique de me savoir à l’étage du dessous avec eux. Le soir elle m’envoyait des sms enflammés en me rappelant que mon canapé est juste en dessous de notre lit. Le matin je partais un peu plus tôt que d’habitude pour prendre un deuxième petit déjeuner avec elle. Elle faisait le guet dans l’escalier quand je repartais pour ne surtout pas les croiser.
Puis elle s’est lassée de ce petit jeu de cache-cache. Elle m’a fait des reproches sur mon manque de franchise avec eux, a remis en doute mon amour pour elle, s’est mise plusieurs fois à pleurer. J’ai toujours réussi à calmer la situation en lui promettant de faire mon possible la prochaine fois qu’ils viendront. Je n’ai jamais réussi à leur dire quoi que ce soit.
Mais voilà, quand je suis sortie des toilettes le mois dernier avec ce petit bout de plastique marqué d’une croix j’ai su qu’il est devenu impossible de reculer. Dans quatre mois je ne pourrais plus cacher mon ventre. Il ne me reste plus qu’à trouver les mots…
Prendre son temps, là, dans un coin de rocher pour réfléchir à, comment leur annoncer la nouvelle ou les nouvelles, cela fait son bout de chemin, on y arrive presque, à la fin de ton récit.
Je me souviens encore du jour de cette photo… C’était les vacances et nous devions aller visiter Les marais salants de Guérande. Du moins, c’est ce que notre père avait décidé, même si le ciel était plus proche du « Noir Fumisterie » que du bleu outre-mer.
Bref, nous devions donc suivre les consignes vestimentaires qui se résumaient au port de survêtement et K-way obligatoire. Même si la tenue était en adéquation avec le lieu et la météo, pour ma grande sœur alors âgée de 14 ans, c’était la honte du siècle et l’humiliation était totale. « Plutôt mourir que de porter ces infamies ! « .
C’est donc la mort dans l’âme et des larmes plein les yeux, qu’elle nous accompagna pour cette virée.
Je me souviens qu’elle traînait ses baskets autour des bassins et qu’elle ne semblait pas profiter du paysage grandiose qui nous entourait.
Ce jour là, notre père pris un malin plaisir à la rabaisser, encore et encore. Pour ajouter à son humiliation, il décida de photographier les différentes mines boudeuses de ma sœur. La pauvre n’eut comme seule ressource pour échapper à ce piège que de porter toute la journée la capuche de son K-way rouge tentant de camoufler ses émotions et sa honte.
En fin d’après-midi, le ciel se dégagea enfin et il fût décidé d’une balade sur le chemin des douaniers. Ma sœur tenta de s’isoler au bord de la falaise. Alors qu’elle était là, à fixer un point invisible à l’horizon, notre père revint à la charge avec son appareil. Alors qu’il prenait la énième photo, ma sœur exaspérée, hurla et menaça de se jeter du haut de la falaise.
Le regard noir, mon père l’attrapa violemment par le bras et la ramena manu-militari à la voiture.
Je crois qu’à partir de ce jour, le sentiment de haine qui émanait de ma sœur sur le retour, ne l’a plus jamais quittée…
Je pense que cela dépasse une histoire de psychologie, j’imaginais plutôt ce père fonctionnant dans un mode pervers avec son enfant…
Cloud
sur 25 novembre 2019 à 19h28
Le texte est bien mené, mais l’ambiance est rude. A 14 ans, ce genre de situation marque effectivement à vie. L’humiliation est redoutable et perverse.
Terrible comme un comportement humiliant façonne pour longtemps (ou toujours) le devenir de quelqu’un et laissent des traces indélébiles… Beau texte, malgré la dureté du thème.
La situation a inévitablement quelque chose de troublant.
Je suis assise au septième rang au milieu d’une foule humaine.
Nous sommes le mercredi 20 novembre 2019.
Il est 14h45.
La librairie n’a probablement jamais connu pareille affluence. Assis, debouts, adossés aux murs, aux étagères, aux pylônes, les lecteurs sont présents par centaines. Mes quarante-cinq minutes d’avance m’ont offert une des dernières chaises libres. Parfait. Parfait pour flâner du regard. Parfait pour écrire ces quelques lignes. Je sors mon smartphone et je commence à tapoter. Dans ma bulle, je me retrouve seule. Comme à chaque fois que je fabricote une histoire, quelle qu’elle soit.
De temps à autre, je lève les yeux et grignote un peu ce qui m’entoure. Ça pépie, ça prend des photos, ça consulte son écran tactile, ça tournicote du regard.
L’auteure n’est pas encore là, sur l’estrade, sous cette superbe et immense affiche, que déjà le visage agrandi sur papier glacé impressionne. Je fais partie de ses lecteurs de toujours, alors, sans originalité, moi aussi, j’ai l’admiration qui s’emballe et bafouille. Muettement. Intérieurement.
Je pense à ses romans que j’ai dévorés. Ses romans qui m’ont émerveillée de singularité, transportée avec délice dans la folie des hommes ou celle, plus douce, d’un imaginaire débridé et érudit. Ses romans écrits à l’encre d’une si talentueuse plume. Ah, le talent… Nous y voilà. Six lettres qui, régulièrement, l’air de rien, se plaisent à me taquiner.
T a l e n t.
Eh oui, comment, dans ma peau, celle d’une auteure plutôt bien dans ses baskets, mais sans succès, comment ne pas avoir le sentiment d’incarner le parfait antipode de l’écrivain adulé ? L’écrivain talentueux. Etrange sentiment. Comme une collision sans dégâts entre excitation de lectrice et maussaderie d’auteure.
Elle est immense.
Je suis minuscule.
Elle est l’océan.
Je suis la jeune femme encapuchée, assise sur la roche, inconnue mais heureuse d’être capable, malgré le temps qui passe, d’émerveillement.
Les applaudissements font éclater ma bulle.
Et apparaître Amélie Nothomb.
Je suis très fière de cette compatriote, j’aime le personnage et ses romans en général même si « quelqu’un m’a dit » que son dernier n’était pas le meilleur…
Je n’en ai pas douté un seul instant. Elle est venue aussi près de chez moi à Talloires cet été et ce qui est bluffant, c’est qu’elle se rappelle des prénoms de ses fans qu’elle ne voit pourtant pas souvent…mémoire des visages ou d’éléphant je ne sais pas, les deux sûrement…
Merci, Marlabis !
Niveau imaginaire, c’est un peu tricher, mais j’ai trouvé ça super grisant de raconter en temps réel une scène dont je faisais partie.
Excellent. On y est. Ton admiration est bien décrite dans la chaleur de l’attente de l’auteure adulée. Contentons nous de considérer les maîtres comme des modèles. Que le refus de la prétention ne nous prive pas de l’ambition.
Réfléchir. S’en aller. Loin. Très loin. Beaucoup trop loin. Je n’ai jamais réellement compris comment était-ce possible, « nous » ? L’humanité, la beauté du monde, le reflet du soleil sur le cuir chevelu, les nuits sans sommeil à regarder les étoiles en fumant cigarette sur cigarette, l’amour. Peut-être avais-je imaginé que la philosophie me calmerai. Ou l’âge. Ou la terminale. Se mettre à la place de la pensée des autres pour essayer de se comprendre soi-même. Trop compliqué, bien trop de soucis avec mon ça, mon moi et mon surmoi pour un tel exercice. Une feuille, du papier. Un écran, un clavier. La technologie aussi me dépasse. Pourtant je rentre en plein dedans, en piochant deci delà quelques mots mis bout à bout pour exprimer quelque chose de confus, sans doute inutile. Qu’est-ce qui est utile à l’heure actuelle ? La survie, peut-être, et encore.
Peut-être que finalement, ces textes ne changeront jamais. Peut-être que je parlerai toujours de mes sentiments, et tentant de les déposer sur un personnage qui me ressemble. Tout ce que j’ai inventé ici, depuis trois ans, se rapporte toujours à quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Moi. Et l’écriture. Et le voyage. Et l’amour. Le résumé d’une petite vie de dix-sept ans à peine.
Tiens c’est marrant, aujourd’hui j’ai écrit une douzaine de pages pour ma matière préférée. La religion est-elle compatible avec la liberté ? J’y ai répondu oui, étonnement. Je me sens satisfait, et je trouve le début de ce petit texte un peu trop triste. Il ne s’agit pas de ça, il s’agit d’absurdité, de quelqu’un qui avance à l’aveugle, en regardant toujours derrière lui. Foutaises. J’essaie juste de me trouver des réponses car je ne trouve pas de réaction adéquate au début de cet écrit. Terrible exercice que de se trouver face à soi-même. On dirait un mélange entre Meursault et ‘Extérieur Monde’ (très bon roman de cette année). Je ne me sens pas triste pourtant. Je réfléchis encore beaucoup trop. Et toujours cette même conclusion, en marchant dans la brume de ma vie, une capuche sur la tête : j’ai besoin de vacances. A la mer, de préférence.
Apprendre à lâcher-prise, c’est un début de vacances ! 😉
Cloud
sur 26 novembre 2019 à 9h51
Métaphysique d’un ado. Bien vus ces questionnements. Il aura le temps de s’apercevoir que leurs réponses viendront du dialogue et de l’ouverture aux autres. Les vacances vont l’y aider.
Un cheminement rempli de questions, de pourquoi et de comment, et prendre le temps d’y répondre ou pas, chercher des réponses qui ne viendront peut-être jamais et puis parfois il y a un jour, un moment, une personne qui éclaire nos questionnements, être à l’écoute, à l’affût, guetter .
Maire… Mère… Mer… Mer-de, voulais-je dire bien sûr, la consigne de Leiloona est claire.
Encore une histoire bescherelosaurienne ? Non. Je plaisante !
Soènienne (= bizarre) et solitaire (= fille unique), j’aime les paysages de l’océan quand il n’est pas submergé par les vagues. Une gageure ; quand l’océan n’aura plus de vagues ni de marées, les poules auront des dents, comme disait ma Mémé.
Car quel supplice pour moi ces vagues. Souvent, je ne les vois pas arriver et Paf ! elles me renversent et j’ai la tête sous l’eau, de l’eau dans le nez, je suffoque, je panique. Si ! tout ça, tout ça.
Donc je le fuis aussi. Et pourtant j’aime l’eau -encore une énigme soènienne- Normal, la Saône & Moi, c’est une belle histoire à en croire Ma vie Soènienne !
Tiens, vous ai-je déjà parlé d’un autre lieu que Paris et sa Tour Eiffel, qui me fascine et me hante tout à la fois ?
J’adore cette immensité sauvage et ses fameux moutons noirs, et ce va et vient de l’eau au gré des grandes marées… Mais bien sûr, vous avez trouvé !
Mieux vaut s’équiper d’un coupe-vent si on veut s’immobiliser un moment pour méditer, et restant hors du village, véritable ruche à touristes. Partout où l’on pose son regard, on partage l’horizon avec les autres éléments, jouets de la lumière et du Temps. La Baie du Mont Saint-Michel est, et restera, une merveille et un vrai mystère pour moi.
Cloud
sur 26 novembre 2019 à 9h56
Exactement. Le Mont Saint Michel vu des des prés salés est une merveille. J’ai aimé « …jouets de la lumière et du temps… ». C’est tout à fait ça.
tout à fait d’accord avec toi au sujet du Mont Saint-Michel, fascinant et merveilleux, cette mer qui s’enfuit et qui revient dit-on à l’allure d’un galop de cheval, Bigre ! Rentrons vite au chaud, faire sécher le coupe-vent !
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350 –
La thématique interdite : la mer.
J’étais assise là, sur ce rocher perché, le regard perdu au loin, dans mes pensées. A un moment, il me semble qu’il a plu, j’ai mis ma capuche, je ne me souviens pas bien. J’avais 20 ans, pas de boulot, pas d’appart mais un homme m’aimait et je l’aimais. Qu’allais-je décider ? Ma main a caressé mon ventre et j’ai su. A cette minute précise où la pluie s’est arrêtée et le soleil a brillé j’ai su … nous fonderions une famille.
On ne peut pas parler de rendez-vous, enfin peut-être. Qui sait ? Il en faudrait peu pour que cette heure change le cours des choses. C’est ce que je me dis à chaque fois que je viens m’asseoir ici.
Malgré le vent, je suis calé confortablement et mes yeux et mon souffle se calquent à la vue qui me fait face. S’il y a une chose qui ne change pas, c’est bien celle-ci. Cet espace ample, immuable. Évidemment ça confirme l’insignifiance de nos vies, quelques grains de poussière se frottant les uns aux autres dans l’immensité de l’univers. Je suis sûr que tu aimerais m’entendre te dire ça, alors je le pense maintenant comme si tu étais là. Et puis je te dis combien la lumière est belle, d’une couleur automnale aux reflets d’opale. Les effluves aussi rivalisent de densité pour raconter le lieu. Ça me rappelle le parfum de tes cheveux, cette note iodée mêlée à celle des herbacés qui longent le sentier. Alors je pense aux kilomètres qui nous séparent, à ce face à face trop éloigné, ce rendez-vous que l’on prolonge l’un et l’autre chacun de l’autre côté du monde.
Les jours n’ont pas la même saveur depuis ton départ. Si peu d’heures vécues ensemble, des heures qui ont secoué nos univers, ‒ c’est toi qui le dis et je te crois ‒ jusqu’à rendre tangible un lien ténu. Je scrute la distance, le temps qui s’étire loin l’un de l’autre.
Au-delà de l’horizon, je te vois, je te respire comme si tu étais là.
Le manque de l’autre que l’on tente de compenser face à l’immensité de la nature, des éléments forts et superbes, pour contrecarrer des émotions difficiles à contenir, merci à toi
Anne-Marie
sur 30 novembre 2019 à 16h27
Un récit qui m’émeut, bouleversant de sensibilité, tout en délicatesse et plein de vie. Merci pour ce magnifique plaisir de lecture.
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350 –
La thématique interdite : la mer.
J’avais posté mon texte dimanche soir mais il n’est pas apparu…
Ce matin il apparait au bout de 3 autres tentatives. (?)
Je pari qu’il va apparaitre en triple dans la journée….je ne sais ps pourquoi…
Et voilà ! ce qui devait arriver arrive, mon texte apparait 3 fois et je n’essaye pas de me mettre en avant…sauf que ça a buggé deux fois hier soir, une fois ce matin…sorry pour la répétition mais je n’y peut rien…
Quand j’ai choisi ce tapis bleu, je me suis dit qu’il ferait bien dans mon salon, qu’il recouvrirait mon vieux lino et que ça donnerait un coup de jeune à mon appart. Mais depuis que je l’ai, c’est trop bizarre, y a de l’humidité chez moi, comme des embruns… C’est bien simple je suis obligé de vivre en kway pour ne pas être trempé à longueur de journée. Et puis, mon tapis bleu, il bouge, je ne dirais pas que c’est un tapis volant parce qu’il reste au sol sur mon lino, mais il ondule… c’est joli, ça fait des reflets changeants, il passe du bleu indigo au bleu azur en passant par le bleu cyan ! J’ai jeté ma télé depuis que je l’ai parce que c’est un vrai spectacle de le regarder. Et puis, plus besoin d’aller chez le poissonnier : il y a des soles, des bars et des sardines qui vivent dans mon tapis, je n’ai qu’à me pencher pour les ramasser et régaler mes invités. D’ailleurs, mes hôtes, je les trouve aussi dans mon tapis ! J’ai laissé tomber tous mes anciens amis depuis que je dîne avec des nageuses, des marins et des surfeurs. Ils adorent tous le poisson et c’est très bien comme ça.
Je me demande ce qu’il se serait passé si je l’avais choisi rouge, mon tapis… j’aurais eu l’impression de vivre dans une flaque de sang, je n’aurais plus fréquenté que des globules ! Ou jaune, dans une mare de pipi, ça n’aurait pas été ragoûtant ! Mais Dieu merci je l’ai pris bleu, mon tapis, et comme je ne prononcerai pas le mot interdit, je vous dirai juste que depuis que je l’ai, plus besoin de partir l’été là où les touristes vont se baigner !
De la liberté, de l’imagination et un grain de folie flotte sur ce tapis bleu océan, ça divague sur les vagues à l’âme, ça surfe sur la crête des idées bien rangées, et l’on nage au milieu de tout cela en se laissant aller à la rêverie et au voyage, merci à toi
Un jour je partirai, c’est certain. J’en ai marre de toujours devoir obéir « Fais pas ci, fais pas ça, et gnanani et gnanana! » Heureusement que j’arrive parfois à m’échapper pour aller m’adosser aux rochers et laisser mon regard et mon esprit dériver en toute liberté jusqu’à l’horizon. Un jour je m’en irai et j’irai au-delà de cette ligne d’horizon qui me paraît déjà bien lointaine.
J’ai froid, mon capuchon n’est pas suffisant contre les assauts du vent mais je m’en fiche, il n’y a qu’ici qu’on ne vient pas me chercher et m’embêter à me dire ce que je dois faire…ou pas.
Quand mon père vivait encore ce n’était pas ainsi mais depuis l’accident ma mère tremble pour tout et ne me lâche pas d’une semelle.
Il serait quand même temps qu’elle comprenne que j’ai quinze ans et que je ne suis plus un bébé. En plus il y a ma sœur, Clara, qui me surveille aussi, du haut de ses treize ans, et qui rapporte tout à Maman. Ce n’est encore qu’une gamine toujours fourrée dans les jupes de notre mère tandis que moi je suis un homme, ou presque.
Malgré tout, les larmes coulent à chaque fois que je repense à mon père. On s’entendait bien lui et moi, il me montrait des trucs d’hommes, m’apprenait même à conduire la voiture en cachette « pour que je ne sois pas en retard » qu’il disait. Et puis, un jour maudit, un camion nous l’a enlevé en l’envoyant valdinguer six mètres plus loin que le passage pour piétons où il venait de s’engager. Je me souviens des cris de Maman quand les policiers l’ont prévenue, elle est tombée à terre en se tenant la tête à deux mains, désespérée…
Et depuis ce jour, elle nous couve, Clara et moi, comme une maman poule protège ses poussins sous ses ailes. Heureusement qu’elle n’a jamais trouvé mon repaire près des rochers. Là je peux réfléchir, rêver et même pleurer sans honte même si je sais bien que je serai grondé quand je rentrerai parce qu’elle aura eu peur pour moi.
Je voudrais tellement vieillir plus vite, devenir un homme et partir ou pas d’ailleurs parce que, quoi que je pense quand je râle, je n’aurai probablement jamais le coeur de les laisser sans protection, elles sont tout ce qui me reste comme famille.
Un bien joli et touchant monologue intérieur !
(Je me demande s’il n’aurait pas encore gagné en force avec une écriture plus adolescente, plus orale… Affaire bien subjective 😉 )
C’est possible mais j’écris d’un coup sans laisser reposer mon texte pour y revenir, ce qui n’est pas le cas pour les textes plus longs de l’atelier d’écriture auquel je participe « en vrai » une fois par mois.
le récit intimiste reflète bien les réflexions d’un ado, toutes ces nuances fragiles auxquelles il fait face dans ce monde déjà terriblement injuste. Bien vu !
Cruelle adolescence, et sa sensibilité lui donne les moyens de pouvoir s’isoler pour se recentrer, loin des siens, puis très vite, il veut aussi les protéger, cercle vertueux, merci à toi, c’est un beau texte
La douleur, le manque, la solitude s’expriment avec force devant l’immensité de la mer, la fraîcheur du large peut-être face à la perte d’un être cher.
Les démarches, les questions d’argent, de logement et le travail ne laissent guère de temps
Merci et bonne journée
Plume47
sur 25 novembre 2019 à 14h46
A bout de souffle
C’est ainsi qu’il est arrivé là Pierre
Il a couru de bout en bout jusqu’à la mer
Et s’est écroulé sur ce bout de terre
Une espèce de bout du monde
Personne à la ronde
Elle l’avait poussé à bout
Sa blonde
Son étoile, son trésor, sa si précieuse amoureuse
Promis, toute la vie je veux te rendre heureuse
Mais elle n’entendait rien
Et voulait prendre d’autres chemins
Pierre était au bout du rouleau
Ses parents l’ont tenu longtemps à bout de bras
Mais cela ne suffisait pas
Pierre a sauté.
Quand j’ai lu l’article dans le journal, j’ai pleuré en
songeant à ces deux jeunes amants.
Un beau bol d’air avec ce mouvement rythmé de la respiration !
Anne-Marie
sur 28 novembre 2019 à 13h07
Merci, merci pour les commentaires chaleureux sur mon texte teinté d’ambiance écossaise, j’avais répondu à chacun d’entre vous et posté des commentaires sur vos écrits que j’ai aimé. Les merveilles de la technologie internet m’ont joué un mauvais tour. Réponses et commentaires ne se sont pas enregistrés. J’en suis désolée. J’espère que vous pourrez me lire aujourd’hui. Merci à tous pour ces délicieux moments de lecture. Excellente fin de semaine.
Céline
sur 28 novembre 2019 à 17h55
Bonsoir, avec un peu de retard, voici mon texte très personnel :
À toi, l’enfant qui ne viendra pas ou plus,
À toi que l’on ne verra pas grandir,
Partager les jouets et les bêtises,
avec celle qui aurait été ravie d’être ton aînée.
À toi qui aurait eu ta place dans cette famille,
Si les Parques cessaient de tricoter le fil de ma vie,
S’il en avait été autrement,
Si… seulement.
Ulysse
sur 28 novembre 2019 à 18h48
Et voici mon bout de texte pour cet atelier.
Bleu.
Le peintre Yves Klein n’a peint que ça, des milliers de tableaux bleus. De toutes dimensions, du bleu partout, dans toutes les formes. Klein, il est mondialement connu pour son bleu. Notez, c’est un bleu très spécifique, travaillé par l’artiste pendant des années, et dont Wikipedia informe qu’il l’a même déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) en 1960.
Ce bleu porte un nom que je ne peux pas dire ici, car ce nom est le thème interdit dans cet atelier d’écriture. Sachez seulement qu’il s’appelle « bleu outre[mot interdit] ».
Et bien moi, je le comprends, Klein.
Les deux tiers de notre planète sont recouverts d’eau. Les ancêtres de notre espèce, les premiers animaux, sont sortis de l’eau il y a 430 millions d’années (Wikipedia). Le bleu, l’eau, c’est plus que la vie : c’est la mère.
En ce moment je suis déprimé, comme tous les ans à l’approche de mon anniversaire. Une part de cette déprime – mais pas sa totalité – est partagée pas des millions de mes concitoyens. Elle porte le nom de dépression saisonnière. Elle survient, dit Wikipedia, « en automne-hiver, lorsque les heures d’ensoleillements diminuent, avec une amélioration lorsque la saison est terminée ».
Malgré toute l’affection que j’ai pour Wikipedia, je dois dire que je suis en léger désaccord. La dépression saisonnière n’est pas seulement due à la diminution d’ensoleillement, mais aussi à la diminution du bleu, là-haut, dans le ciel. Rien de plus reposant, l’été, que de se renverser dans l’herbe sur le dos, et pendant un court instant, de n’avoir face à soi que le bleu, le bleu infini du ciel infini dans lequel notre esprit qui, comme chacun sait, n’a ni commencement ni fin, peut se baigner, enfin.
Est-ce parce que c’est la couleur de notre Matrice et la couleur des Cieux que le bleu nous fascine tant ? Si l’eau et le ciel étaient rouges, est-ce que Klein aurait peint de tableaux rouges ?
Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que personne ne le fait ?
Le bleu donc, est une couleur profonde, mystérieuse. Les goûts et les couleurs, ça dépend des gens, mais le bleu, Lui, Il met tout le monde d’accord. C’est une couleur qui monte à la tête et c’est pour ça que le type dans sa parka rouge, sur la photo, reste planté là, à contempler ces milliers de milliards de tonnes d’eau crépiter de bleu sous la lumière solaire.
La lumière blanche contient toutes les couleurs. Le Bleu contient tout le reste.
Note : en fait, Klein s’est concentré sur les monochromes bleus seulement à partir de 1956 (Wikipedia).
Je pense qu’il y a une petite erreur de n° 😉 et il manque l’info sur le crédit de la photo…
Mais ça n’empêche pas d’écrire 🙂
Bonne journée.
Merci à toi. Voilà qui est modifié. 🙂
Alors si avec une photo pareille nous ne devons pas parlé de la mer,…
Bonjour Alexandra, je ne sais pas si c’est une erreur du site, mais je n’arrive pas à accéder à la photo… pile la semaine où je voulais participer. J’ai un message en anglais pas très sympathique qui apparaît… Une explication ? Belle journée? Sabrina.
Redit… ça marche ! 😉
Essayez ça :
https://i1.wp.com/www.bricabook.fr/wp-content/uploads/2019/11/simon-schmitt-dDCf0-c4RTU-unsplash-scaled.jpg?resize=700%2C467
Bonne journée
Un message peu sympathique ? Je vois la photo, donc difficile de t’aider… 😐
Merci ! En fait, c’était, je crois à cause de l’origine de mon wifi, tout était en règle ensuite, mais trop tard pour que je participe à cette édition, je me lance pour la suivante 🙂 ! Bonne semaine à toi, Sabrina
Ouf. 😉
Bonjour à tous, voici ma participation au 350ème atelier d’écriture https://janickmm.wordpress.com/2019/11/24/reflexions-dimperformance/ ainsi que sur mon blog, bonne lecture ! La mer, que l’on voit danser .. le long des golfes clairs .. la mer …
et voici le texte de Janicmm
Réflexions d’imperformance
L’art souverain de ne rien faire
Tout un art.
Se l’approprier sans honte, ni remord. Le façonner rien que pour soi.
D’ailleurs, qui vous le reprocherait ? Hein ? Qui ?
Et puis, même si !
Se chercher un petit coin peinard, adéquat, s’y pelotonner et … y rester.
Le premier quart d’heure est le plus difficile :
« Et je devrais faire çi …
« Et je devrais faire ça …
« Et je ferais ça en rentrant …
« Tiens, je lui téléphonerais tout à l’heure…
« Non, je lui enverrais un sms …
« …Ah Oui ! Donner à manger aux phasmes … oh la la ! Je les ai délaissé !
« Oups ! Ne pas oublier l’argent pour le cadeau en commun d’Emilie, c’est son anniv demain …
« Ouh la la ! Absolument acheter du papier toilette …
« Et puis … Et puis ………………….
Wahou ! Que c’est beau ici ! C’est trop beau !
MMM ! C’est délicieux ! Ce petit vent frais iodé à point, MMM ! Je ferme les yeux, je m’assoupirais presque, tiens !
De l’art de s’approprier des petits moments rien que pour soi !
Précieux petits moments ! merci à toi
Merveilleux « lâcher prise ». Abusons de ces quart d’heures.
Et sans se soucier du reste, pour une fois! merci toi
Ah, l’oisiveté…
Ca me donne envie d’avoir des ailes et de filer me poser sur une branche pour picorer l’horizon. Merci, janickmm 😉
Tant mieux, déjà rien que d’y penser on y est presque !
Très bien. De quoi dissiper toute mauvaise conscience de se laisser aller à une certaine paresse. Ton texte est convaincant et communicatif. Merci.
Mais oui dans ces petits moments on se culpabilise un peu d’une sorte de fainéantise, alors que c’est bon pour le moral ! merci !
Un art à cultiver le plus souvent possible. J’adhère au concept ! 🙂
soit la bienvenue au concept !
Un doux plaisir que d arriver à chasser les pensées énergivores et parasites.
oui, pas si simple d’y parvenir, merci à toi
Essentiel l’art de bien apprendre à ne rien faire, texte rythmé et délicieux
Merci Titounette, le plus difficile est d’apprendre, exactement, à bientôt
Bonsoir,
Après une enième relecture..je l’envoie..
bonne soirée à tous..
Je plonge ?
Je me lance ?
Me déshabiller d’abord, est ce vraiment nécessaire ?
Ôter le pantalon, ce kway rouge trop voyant et si bruissant de synthétique !!
Enfiler une tenue bien plus confortable, seyante même, en tous cas cohérente avec le grand saut que je m’apprête à faire, peut être le dernier grand saut de ma vie. Tiens ce dernier jogging douillet choisi avec soin, en soldes, pour un hiver au chaud.
Le revêtir au printemps quand l’air s’adoucit, quand les fleurs pointent le bout de leur nez, les oiseaux font leurs gammes, les ventres des femmes s’arrondissent..
Oui, c’est le moment du renouveau, de la surprise, du grand chambardement.
Marie remonte ses jambes, prend appui sur les mains pour décoller son postérieur des galets de la plage, en tâte quelques uns qui dérapent et enfin, se lève, les yeux au loin, loin devant elle, elle scrute l’horizon, aperçoit bien quelques côtes se découper mais bien sûr, aucun détail, inspire l’air salé, celui qu’avaient respiré ses ancêtres, sans doute un ou deux, pas plus !
Soudain, d’une goulée d’air frais, elle comprend pourquoi elle avait, d’un coup de tête, accepté de participer à ce voyage en Grèce du Nord, avec des quasi inconnus, et même des « ennemis » qui avaient viré ses enfants du lycée il y a 25 ans, ces gens qui parcourent les rives de la méditerranée à la recherche des ruines romaines ! Ce n’était pas pour les ruines, bien sûr que non, inconsciemment elle sait pourquoi elle est venue, ses ancêtres avaient foulé ce sol, il y a longtemps, très longtemps.
Et elle est chez elle ici, les pieds au dessus de la mer Egée, à Thessalonique ou plutôt Salonique !
C’est drôle, ce nom avait toujours chanté à ses oreilles, elle l’avait trouvé dans tant de livres, un pincement au cœur. Elle sait pourquoi.
ADN acide désoxyribonucléique, le dernier mot qu’elle avait appris en cours de sciences nat fin des années 60, un petit test pour eux, un grand saut pour elle, un bond vers l’inconnu pour rencontrer ses origines.
Je plonge, je me lance ? Je fouille ? Je trouve ?
Je trouve le nom, la porte d’entrée de ce mystère, la porte étroite de la connaissance et de la révélation.
On a du mal à se débarrasser de ses origines. J’espère que ton héroïne (toi?) les trouvera…
C’est très bien décrit ces moments magiques où un sursaut rappelle à l’esprit et au corps leurs origines.
Il arrive dans une vie où quelque chose nous pousse à renouer avec nos racines… C’est viscérale je crois !
A la recherche de ses origines comme un aboutissement de toute une vie…
Comme un retour aux sources chaotique mais salutaire, belle histoire.
L’eau, la mer, sorte de liquide amniotique dans lequel on se plonge avec délectation, et l’inconscient fait le reste, je te comprends.
Recroquevillé dans son anorak, la capuche abaissée sur son visage, Damien ressemblait à un colis mal emballé. Juché sur un promontoire inconfortable, il était venu ce matin-là, malgré le froid et l’humidité, raconter sur son journal intime la rupture récente d’avec sa fiancée devenue à son goût un peu trop volage. Voulant donner une dimension romanesque à sa démarche, il avait pris porte-plume, encre sépia, et papier ivoire. Mais, tel « le Sous-Préfet aux Champs » de Daudet, son esprit, sollicité par les mille détails de la nature et la vision du large, se mettait à vagabonder dès le début de chaque phrase. Un enchevêtrement d’émotions perturbait ainsi son attention et l’expression cohérente de son infortune.
N’arrangeant pas les choses, près de lui, entre deux rochers, Damien aperçut un nid à l’intérieur duquel se blottissaient une femelle oiseau et ses cinq petits. Durant de longues minutes, il observa la scène avec délectation, puis vit la maman volatile s’approcher timidement de lui et d’un coup rapide et précis à la fois, lui chiper le porte-plume et le déposer délicatement devant sa nichée. Les oisillons, tout en piaillant de plaisir, voletèrent autour en jouant de leurs becs fragiles sur le bois dur et verni. Attendri, mais dépourvu d’outil de travail, Damien ne pouvait continuer son courrier. Aussi il décida de rentrer chez lui.
Assis au chaud devant son bureau, Damien termina sa narration : « Tandis que ses petits jouaient de rocher en rocher, mon regard s’était tourné vers la mère, qui restait calme et peu agitée. Mon cœur a chaviré et s’est laissé emporter vers un profond vague à l’âme. Alors, j’ai décidé à ce moment-là de jeter l’encre. ».
Bonjour,
Ce texte m’a émue… merci
Joli aller retour entre la nichée d’oiseau et sa vie, sa rupture tout en douceur…
Beaucoup de tendresse dans ce texte qui se termine sur le nom de l’atelier d’écriture auquel je participe (en présentiel) « Jeter l’encre ». Je ne pouvais donc qu’être touchée.
Très charmant et plein de délicatesse, j’aime beaucoup (le tout) et en particulier les deux dernières lignes.
Superbe. Belle osmose, je trouve, entre le fond et la forme. Bravo, Cloud !
La mer? La mère ? Telle est la question…
Belle intensité narrative, le tout superbement écrit. J’ai beaucoup aimé.
Étonnamment rythmé le début notamment pourrait être un texte déclame!J aurais presque eu envie de le lire à haute voix avec le ton et la posture
😉
Un très joli texte à travers une plume travaillée. La chute ne peut que lui faire du bien à Damien et lui permettre d’avancer. Bravo Cloud, j’ai beaucoup aimé.
J’admire ton écriture
Toujours aussi bien écrit Cloud, ça coule tout seul
Bravo pour ta façon de déjouer l’utilisation de mer en le transformant en mère ! Il suffisait d`y penser …tu as toujours bravé les interdits avec autant de brio ? 😉
Confortablement calée sur la terre de son enfance, les jambes protégées du froid et repliées sur elle-même, le casque enfoncé sur les oreilles et la capuche du coupe-vent remontée, elle fixe l’horizon et la savoure.
Elle fit sa connaissance l’an dernier après son divorce qui mit fin à 20 ans de vie maritale. Le départ, dans le même temps, de ses jumeaux en Chine pour la poursuite de leurs études vint rajouter une dose d’aigreur dans cette rencontre imposée. Mais au fil des quatre saisons, elle a su l’apprivoiser, jusqu’à presqu’aujourd’hui la vénérer.
Et là, dans ce cadre propice à l’ennui, les mots défilent dans sa tête avec évidence et simplicité au sujet de sa nouvelle amie, la solitude.
Exquise sensation
que celle d’être là, seule au monde
l’esprit apaisé.
Une grande attention
sans cesse portée sur les ondes
de son cœur calmé.
Pendant cette année
elle s’est enfin retrouvée
pour aussi s’aimer.
Le vibreur de son téléphone vint perturber ce doux moment de repli choisi sur elle-même ; ce n’était quand même pas l’heure de rentrer retrouver toute la famille des cousines, cousins, tantes, oncles et pièces rapportées venus chez ses parents pour le retour de ses jumeaux sur ces vacances de Noël ? Mais quand elle vit le nom de l’expéditeur de ce sms qui vint rompre sa quiétude, ses yeux se mirent à pétiller. C’était Matthieu, son professeur de théâtre, nouvelle activité découverte depuis cet automne, qui lui proposait un diner à son retour dans la capitale après les fêtes de fin d’année.
Belle transition de vie…
La vie est rarement un long fleuve tranquille mais plus souvent une mer agitée 😉
Belle surprise pour cette femme avec laquelle on est en pleine empathie grâce à tes mots.
Et vive l’amour ! Surtout quand on ne s’y attend plus !
Les surprises de la vie sont une raison de ne jamais désespérer. Ton texte le démontre.
La solitude comme un apprentissage à s’aimer pour mieux s’ouvrir à nouveau aux autres. J’aime bien l’optimisme qui se dégage de ton texte.
Ah la douveur de la vie meditee perturbée par la vie connectée!
Un bel élan vers un doux futur, mais, je m’interroge, que dit Mathieu ? c’est une énigme … ben oui je suis curieuse. C’est joliment raconté.
Merci Kroum pour ce récit plein de sensibilité, justesse des mots pour dépeindre cette solitude que l’on doit parfois devoir apprivoiser.
Ces moments là…
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350
Photo : Simon Schmitt
Musique : Supertramp – Even in the quitest moments
https://www.youtube.com/watch?v=wfPT0ODaM1Q
Aussi sur mon blog: https://poussieresdemots.blogspot.com/
La lecture du récit se fait au rythme de ses sensations corporelles et au souffle du vent. C’est agréable !
Merci Marlabis, j’aime décrire ce qui se passe dans le corps c’est souvent par là que tout passe…
J’aime beaucoup ce poème. Il a du souffle et de l’émotion. Bravo et merci.
Oui Cloud, les émotions et leur effet…merci de ton passage.
Comme un envol, la dernière strophe est superbe !
Merci Laurence. J’ai écris le texte au féminin parce que pour moi, cette personne au bord de l’océan est une femme sans aucun doute possible.
Inspirer et bouger expirer et se détendre. Le face à face à la vie!
Merci Jen, face à face à la réalité aussi…
Mmm … il y a de l’amour dans tout cela, plein de jolis mots et de belles pensées d’amoureuse.
Merci Janickmm, pas si sûr…c’est plutôt l’épilogue du néant…et le début d’autre chose…
réécrirais-je un jour de la joie?
J’en suis convaincu…
Un récit qui se lit comme une musique, plein de sensualité, bravo Nour.
Merci Anne-Marie, le physique est souvent le reflet de l’âme…les sons, les odeurs, le toucher…
La sirène et le colosse
Chaque jour, encapuchonnée, elle rejoignait cette côte balayée par les vents du Nord. Elle était comme aimantée par la splendeur du paysage. Un paysage qui lui ressemblait : sauvage. Elle avait bien imaginé maintes fois quitter son île mais son enracinement, son attachement à la terre d’Ecosse avait eu raison de ses velléités d’évasion.
Loin de son île, elle avait dû faire l’expérience de la pension. Elle se jura de ne plus jamais s’enfermer entre quatre murs. Rejoindre la ville ne la tentait pas. Décidément, elle n’avait rien d’une citadine. Elle était heureuse sur son caillou rocheux au milieu des herbes folles qui avaient bien du mal à résister aux assauts du vent mauvais.
Tenir dans cet endroit est un défi quotidien. Bien des quidams s’y étaient risqués. Ils en étaient repartis comme ils étaient venus. Le « Conan Doyle » le seul et unique Pub n’accueillait pas les étrangers avec enthousiasme. Les natifs de l’endroit ne faisaient pas beaucoup d’effort pour intégrer les nouveaux arrivants. Les moqueries en gaélique allaient bon train… et tenaient bien à distance ces pauvres égarés en terre celte.
Il y a bien eu ce millionnaire américain qui s’était piqué d’investir sur l’île. Les quelques ruines du château d’Arcaibh lui avaient tapé dans l’œil. Seul détail et pas des moindres, il se tenait à distance de la population et les îliens lui rendaient bien. Ses projets d’investissement dérangeaient. Et pour cause, Il ne se préoccupait pas de l’économie locale et encore moins d’y contribuer. Avec ses millions, il se suffisait à lui-même… Mais, un jour vînt où il dût réviser ses manières. L’argent n’est pas tout !
Quelques élus d’Edimbourg envisagèrent de positionner autour de l’île des éoliennes. Le combat commença : les pour, les contre. Mac Leod, l’américain se fît le farouche défenseur de l’environnement, pas question de défigurer le paysage avec l’insoutenable bruit des pales des engins qui tourneraient chaque jour, chaque nuit. Kyle souleva la population pour lutter contre cette sombre idée. « Qu’ils l’installent ailleurs leur bazar » ! Certes, chacun recherche des énergies propres mais pas question d’installer toute cette ferraille si près des côtes écossaises.
Ainsley se lança aussi dans la bataille, elle, si sauvage, ne ménagea pas sa peine. Elle suivit le chemin côtier jusqu’à Arcahibh. Le château avait retrouvé sa splendeur d’antan. Elle s’enhardit et obtînt de Kyle Mac Leod qu’il pousse enfin la porte du Conan Doyle. Elle ne ménagea pas sa peine et, sous sa houlette, tout le village y fût réuni. Alors que les pintes de bière défilaient. Ainsley n’avait d’yeux que pour cet américain tombé du ciel. Pas de doute, les origines écossaises de ce colosse parlaient pour lui ; une stature, une vraie présence. Immédiatement, Kyle imposa sa vision : « Nous ne nous opposerons pas frontalement à l’installation de ces ventilateurs géants, mais faisons en sorte de les éloigner le plus possible de notre littoral ».
La chevelure rousse d’Ainsley flamboyait à la lueur du feu qui crépitait. Il traversa la salle, croisa le regard vert de cette amazone sans pouvoir s’en extraire. Ces deux-là s’étaient trouvés. La fulgurance de leur rencontre défraya la chronique. Leur histoire ne tarda pas à devenir une légende. L’écosse en regorgeait. La lignée de femmes qui avaient précédé Ainsley aurait été apparentée à quelque sirène. Ses yeux d’un vert profond avaient ensorcelé Kyle. Ainsley, la rouquine devint sa muse.
Une belle histoire qui finit comme un conte de fée…
Merci Photonanie pour ton commentaire bienveillant, ce lundi, suis très critique sur mon texte. Belle semaine
Bravo Anne-Marie. L’idée est très bonne. Et l’histoire bien racontée. Dommage que ce soit court ; je te sentais bien partie pour écrire une nouvelle avec ambiance celtique et insulaire garantie.
Cher Cloud, je prends note, merci beaucoup pour ton encouragement. J’espère pouvoir caser dans un prochain texte kilts et cornemuses…
whaou ! En quelques ligne tu nous dépeint une ile, une atmosphère, des personnages, une histoire, même deux histoires qui se télescopent avec du suspens, tout ça en quelques lignes…superbement écrit !
Merci merci, Nour pour ton si chaleureux commentaire qui me ravit.
Beaucoup de philosophie dans ce conte écossais, d’intelligence et un terrain d’entente pour faire aboutir le projet que l’on aimerait rencontrer plus souvent, merci à toi
Merci beaucoup Janick, la photo ne pouvait que nous rapprocher de la nature.
Plein d’histoires en quelques lignes, une belle prouesse narrative ! J’ai été happé par ton écrit, bravo Anne-Marie !
Vraiment flattée par ton commentaire, Kroum, un grand merci et vive l’Ecosse.
Au risque de répéter ce que les autres ont dit, je me sens frustrée de ne pas pouvoir lire davantage l’histoire de Ainsley. En fait, j’aurais aimé prendre le temps de mieux faire connaissance avec chaque personnage. L’ambiance et les lieux mériteraient aussi que l’on s’y attarde. Il y a vraiment matière à en tout cas. Tu n’as pas envie de te lancer dans l’écriture d’un roman ? 🙂
Merci beaucoup, Laurence pour ton commentaire si encourageant. Il est vrai que Leiloona nous montre la voie. Allez.., on ne sait jamais. Avec ton message, je me sens pousser des ailes.
Exposé au vent,
Exposé au temps,
Face à l’immensité,
il cherche l’apaisement
A l’unisson avec son cœur,
L’odeur et le bruit,
concordent pour étreindre l’homme
Il a vécu,
il a perdu,
il a vaincu
Il ne reste rien de ces années,
son sac à dos et lui
C’est peu de chose la vie d’un homme,
ça ne brille pas toujours,
ça survit beaucoup.
L’attente est douce,
la sagesse arrimée,
la bonté préservée.
Il a froid, mais il goute au sel de la vie
Pas encore totalement teinté d’amertume
sous l’enveloppe rouge des plaisirs,
il chérit les souvenirs.
Nostalgie et réflexion. Touchant.
J’aime beaucoup » la vie d’un homme …..ça survit beaucoup » C’est tellement vrai pour beaucoup de gens …
Beau poème plein d’émotion et de sentiment. Bravo et merci pour cette belle lecture.
Nostalgie bien racontée, un peu triste quand même de rester tourné sur le passé…mais une certaine douceur transpire de ton texte très évocateur…
Ce récit décrit le mouvement de la vie, face au mouvement de la mer, au mouvement des éléments, qui parfois nous réconfortent, parfois non, ici le chemin n’est pas encore fini, il semble réfléchir, prendre son temps.
J’ai beaucoup aimé. Des mots qui racontent le parcours de cet homme, c’est comme une pause dans l’existence, un souffle avant de reprendre le fil de sa vie.
J’ai aimé grandir ici perpétuellement transie et décoiffée. Puis je suis devenue adulte, et j’ai cédé aux sirènes de la ville. D’abord Rouen pour pouvoir revenir le week-end, puis Paris parce que finalement je revenais de moins en moins souvent, et enfin Barcelone avec Pilar.
Mes parents m’ont toujours encouragée à voyager, pour vivre un peu par procuration, c’est vrai, mais avec la sincérité que donne l’amour. Évidemment ils sont un peu inquiets de me savoir si loin, mon père surtout, mais ils m’ont toujours fait confiance. Et quand mon père semble soucieux ma mère lui dit avec un petit brin d’ironie que j’ai bien le droit de ne pas faire comme elle, que si je ne vais pas en Espagne je ne risque pas de me marier avec Antonio Banderas. Bien sûr elle m’interroge de temps en temps sur mes fréquentations, prend des nouvelles de « mes amours », mais termine toujours par une phrase rassurante sur le fait que j’ai bien raison de prendre mon temps. Ça m’évite de répondre clairement.
Ils viennent me voir deux semaines par an, en général vers Pâques, alors je redonne un peu de vie à mon petit deux pièces pour que l’illusion soit parfaite. Au début Pilar trouvait cela adorable de les protéger ainsi, même franchement romantique de me savoir à l’étage du dessous avec eux. Le soir elle m’envoyait des sms enflammés en me rappelant que mon canapé est juste en dessous de notre lit. Le matin je partais un peu plus tôt que d’habitude pour prendre un deuxième petit déjeuner avec elle. Elle faisait le guet dans l’escalier quand je repartais pour ne surtout pas les croiser.
Puis elle s’est lassée de ce petit jeu de cache-cache. Elle m’a fait des reproches sur mon manque de franchise avec eux, a remis en doute mon amour pour elle, s’est mise plusieurs fois à pleurer. J’ai toujours réussi à calmer la situation en lui promettant de faire mon possible la prochaine fois qu’ils viendront. Je n’ai jamais réussi à leur dire quoi que ce soit.
Mais voilà, quand je suis sortie des toilettes le mois dernier avec ce petit bout de plastique marqué d’une croix j’ai su qu’il est devenu impossible de reculer. Dans quatre mois je ne pourrais plus cacher mon ventre. Il ne me reste plus qu’à trouver les mots…
Bonjour,
On se rejoint dans le thème avec plein de différences néanmoins … c’est ce qui fait le charme des histoires
Je suis certaine que les mots couleront, comme les larmes…de joie devant cette nouvelle vie qui s’annonce.
Gageons qu’il accueilleront cette annonce comme une magnifique nouvelle ! Enfin je l’espère…
C’est très bien. Le lecteur aussi joue à cache-cache avec le texte. Et reste avec des fins d’histoire qu’il lui reste à imaginer. Bravo.
Prendre son temps, là, dans un coin de rocher pour réfléchir à, comment leur annoncer la nouvelle ou les nouvelles, cela fait son bout de chemin, on y arrive presque, à la fin de ton récit.
Bonjour, voici ma participation que vous pouvez aussi retrouver sur mon blog avec le lien suivant :
https://lesempreintesdutemps.wordpress.com/2019/11/25/atelier-decriture-350-brick-a-book/
Le K-way rouge
Je me souviens encore du jour de cette photo… C’était les vacances et nous devions aller visiter Les marais salants de Guérande. Du moins, c’est ce que notre père avait décidé, même si le ciel était plus proche du « Noir Fumisterie » que du bleu outre-mer.
Bref, nous devions donc suivre les consignes vestimentaires qui se résumaient au port de survêtement et K-way obligatoire. Même si la tenue était en adéquation avec le lieu et la météo, pour ma grande sœur alors âgée de 14 ans, c’était la honte du siècle et l’humiliation était totale. « Plutôt mourir que de porter ces infamies ! « .
C’est donc la mort dans l’âme et des larmes plein les yeux, qu’elle nous accompagna pour cette virée.
Je me souviens qu’elle traînait ses baskets autour des bassins et qu’elle ne semblait pas profiter du paysage grandiose qui nous entourait.
Ce jour là, notre père pris un malin plaisir à la rabaisser, encore et encore. Pour ajouter à son humiliation, il décida de photographier les différentes mines boudeuses de ma sœur. La pauvre n’eut comme seule ressource pour échapper à ce piège que de porter toute la journée la capuche de son K-way rouge tentant de camoufler ses émotions et sa honte.
En fin d’après-midi, le ciel se dégagea enfin et il fût décidé d’une balade sur le chemin des douaniers. Ma sœur tenta de s’isoler au bord de la falaise. Alors qu’elle était là, à fixer un point invisible à l’horizon, notre père revint à la charge avec son appareil. Alors qu’il prenait la énième photo, ma sœur exaspérée, hurla et menaça de se jeter du haut de la falaise.
Le regard noir, mon père l’attrapa violemment par le bras et la ramena manu-militari à la voiture.
Je crois qu’à partir de ce jour, le sentiment de haine qui émanait de ma sœur sur le retour, ne l’a plus jamais quittée…
Bonjour,
Il suffit de quelques mots cruels pour détruire un enfant … Quelle terrible histoire
Surtout si ces mots sont à répétition…
C’est clair et c’est bien souvent le cas
Quel manque de psychologie! J’ai envie de lui mettre une gifle à ce père. L’adolescence est un moment assez pénible à passer sans en rajouter.
Je pense que cela dépasse une histoire de psychologie, j’imaginais plutôt ce père fonctionnant dans un mode pervers avec son enfant…
Le texte est bien mené, mais l’ambiance est rude. A 14 ans, ce genre de situation marque effectivement à vie. L’humiliation est redoutable et perverse.
Voilà un père un peu trop même beaucoup trop contrôlant et qui n’a rien compris…une histoire singulière de la vie de tous les jours, bravo !
Quel acharnement a eut ce père, n’avait-il rien d’autre à faire de mieux, n’a t-il pas vu qu’elle était belle et qu’elle l’aimait ?
Terrible comme un comportement humiliant façonne pour longtemps (ou toujours) le devenir de quelqu’un et laissent des traces indélébiles… Beau texte, malgré la dureté du thème.
(Bon lundi à tous !)
La situation a inévitablement quelque chose de troublant.
Je suis assise au septième rang au milieu d’une foule humaine.
Nous sommes le mercredi 20 novembre 2019.
Il est 14h45.
La librairie n’a probablement jamais connu pareille affluence. Assis, debouts, adossés aux murs, aux étagères, aux pylônes, les lecteurs sont présents par centaines. Mes quarante-cinq minutes d’avance m’ont offert une des dernières chaises libres. Parfait. Parfait pour flâner du regard. Parfait pour écrire ces quelques lignes. Je sors mon smartphone et je commence à tapoter. Dans ma bulle, je me retrouve seule. Comme à chaque fois que je fabricote une histoire, quelle qu’elle soit.
De temps à autre, je lève les yeux et grignote un peu ce qui m’entoure. Ça pépie, ça prend des photos, ça consulte son écran tactile, ça tournicote du regard.
L’auteure n’est pas encore là, sur l’estrade, sous cette superbe et immense affiche, que déjà le visage agrandi sur papier glacé impressionne. Je fais partie de ses lecteurs de toujours, alors, sans originalité, moi aussi, j’ai l’admiration qui s’emballe et bafouille. Muettement. Intérieurement.
Je pense à ses romans que j’ai dévorés. Ses romans qui m’ont émerveillée de singularité, transportée avec délice dans la folie des hommes ou celle, plus douce, d’un imaginaire débridé et érudit. Ses romans écrits à l’encre d’une si talentueuse plume. Ah, le talent… Nous y voilà. Six lettres qui, régulièrement, l’air de rien, se plaisent à me taquiner.
T a l e n t.
Eh oui, comment, dans ma peau, celle d’une auteure plutôt bien dans ses baskets, mais sans succès, comment ne pas avoir le sentiment d’incarner le parfait antipode de l’écrivain adulé ? L’écrivain talentueux. Etrange sentiment. Comme une collision sans dégâts entre excitation de lectrice et maussaderie d’auteure.
Elle est immense.
Je suis minuscule.
Elle est l’océan.
Je suis la jeune femme encapuchée, assise sur la roche, inconnue mais heureuse d’être capable, malgré le temps qui passe, d’émerveillement.
Les applaudissements font éclater ma bulle.
Et apparaître Amélie Nothomb.
Je ne dirai qu’un mot: chapeau! 😉
C’était une Amélie Nothomb sans chapeau, cette fois-ci. Presque perturbant 😉
Je suis très fière de cette compatriote, j’aime le personnage et ses romans en général même si « quelqu’un m’a dit » que son dernier n’était pas le meilleur…
Belle mise en scène…de cette photo, inattendue. L’essentiel est de trouver du plaisir à le faire, le partager, au delà de la gloire…
Merci, Nour ! Et tout est vrai, promis, j’y étais au 7ème rang en train de tapoter sur mon smartphone 😉
Je n’en ai pas douté un seul instant. Elle est venue aussi près de chez moi à Talloires cet été et ce qui est bluffant, c’est qu’elle se rappelle des prénoms de ses fans qu’elle ne voit pourtant pas souvent…mémoire des visages ou d’éléphant je ne sais pas, les deux sûrement…
Oui, bluffant, c’est vraiment le mot ! Même si je la savais proche de ses lecteurs, je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point.
Magnifique !
Merci beaucoup, rizzie2 !
Tu nous transportes avec toi dans cette attente et excitation ambiante ! Bravo !
Merci, Marlabis !
Niveau imaginaire, c’est un peu tricher, mais j’ai trouvé ça super grisant de raconter en temps réel une scène dont je faisais partie.
Rien dans la consigne indique d’écrire un récit imaginaire !
Pas faux ! 😉
Excellent. On y est. Ton admiration est bien décrite dans la chaleur de l’attente de l’auteure adulée. Contentons nous de considérer les maîtres comme des modèles. Que le refus de la prétention ne nous prive pas de l’ambition.
Oh que c’est bien dit. Si tu m’y autorises, je vais garder précieusement cette dernière phrase, à l’abri, dans un petit coin de tête. Merci, Cloud !
Très réussi et super original d’avoir utilisé la photo sous cet angle métaphorique.
Merci, marinadedhistoires !
Une attente mise à profit, en toute fébrilité, j’aime l’angle sous lequel tu as décrit la photo, original et bien tourné.
Merci, janickmm ! 😀
Réfléchir. S’en aller. Loin. Très loin. Beaucoup trop loin. Je n’ai jamais réellement compris comment était-ce possible, « nous » ? L’humanité, la beauté du monde, le reflet du soleil sur le cuir chevelu, les nuits sans sommeil à regarder les étoiles en fumant cigarette sur cigarette, l’amour. Peut-être avais-je imaginé que la philosophie me calmerai. Ou l’âge. Ou la terminale. Se mettre à la place de la pensée des autres pour essayer de se comprendre soi-même. Trop compliqué, bien trop de soucis avec mon ça, mon moi et mon surmoi pour un tel exercice. Une feuille, du papier. Un écran, un clavier. La technologie aussi me dépasse. Pourtant je rentre en plein dedans, en piochant deci delà quelques mots mis bout à bout pour exprimer quelque chose de confus, sans doute inutile. Qu’est-ce qui est utile à l’heure actuelle ? La survie, peut-être, et encore.
Peut-être que finalement, ces textes ne changeront jamais. Peut-être que je parlerai toujours de mes sentiments, et tentant de les déposer sur un personnage qui me ressemble. Tout ce que j’ai inventé ici, depuis trois ans, se rapporte toujours à quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Moi. Et l’écriture. Et le voyage. Et l’amour. Le résumé d’une petite vie de dix-sept ans à peine.
Tiens c’est marrant, aujourd’hui j’ai écrit une douzaine de pages pour ma matière préférée. La religion est-elle compatible avec la liberté ? J’y ai répondu oui, étonnement. Je me sens satisfait, et je trouve le début de ce petit texte un peu trop triste. Il ne s’agit pas de ça, il s’agit d’absurdité, de quelqu’un qui avance à l’aveugle, en regardant toujours derrière lui. Foutaises. J’essaie juste de me trouver des réponses car je ne trouve pas de réaction adéquate au début de cet écrit. Terrible exercice que de se trouver face à soi-même. On dirait un mélange entre Meursault et ‘Extérieur Monde’ (très bon roman de cette année). Je ne me sens pas triste pourtant. Je réfléchis encore beaucoup trop. Et toujours cette même conclusion, en marchant dans la brume de ma vie, une capuche sur la tête : j’ai besoin de vacances. A la mer, de préférence.
Ta vie commence à peine, ne te pose pas trop de questions inutiles, fonce!
Apprendre à lâcher-prise, c’est un début de vacances ! 😉
Métaphysique d’un ado. Bien vus ces questionnements. Il aura le temps de s’apercevoir que leurs réponses viendront du dialogue et de l’ouverture aux autres. Les vacances vont l’y aider.
Un cheminement rempli de questions, de pourquoi et de comment, et prendre le temps d’y répondre ou pas, chercher des réponses qui ne viendront peut-être jamais et puis parfois il y a un jour, un moment, une personne qui éclaire nos questionnements, être à l’écoute, à l’affût, guetter .
Hello à Tout l’Monde
Maire… Mère… Mer… Mer-de, voulais-je dire bien sûr, la consigne de Leiloona est claire.
Encore une histoire bescherelosaurienne ? Non. Je plaisante !
Soènienne (= bizarre) et solitaire (= fille unique), j’aime les paysages de l’océan quand il n’est pas submergé par les vagues. Une gageure ; quand l’océan n’aura plus de vagues ni de marées, les poules auront des dents, comme disait ma Mémé.
Car quel supplice pour moi ces vagues. Souvent, je ne les vois pas arriver et Paf ! elles me renversent et j’ai la tête sous l’eau, de l’eau dans le nez, je suffoque, je panique. Si ! tout ça, tout ça.
Donc je le fuis aussi. Et pourtant j’aime l’eau -encore une énigme soènienne- Normal, la Saône & Moi, c’est une belle histoire à en croire Ma vie Soènienne !
Tiens, vous ai-je déjà parlé d’un autre lieu que Paris et sa Tour Eiffel, qui me fascine et me hante tout à la fois ?
J’adore cette immensité sauvage et ses fameux moutons noirs, et ce va et vient de l’eau au gré des grandes marées… Mais bien sûr, vous avez trouvé !
Mieux vaut s’équiper d’un coupe-vent si on veut s’immobiliser un moment pour méditer, et restant hors du village, véritable ruche à touristes. Partout où l’on pose son regard, on partage l’horizon avec les autres éléments, jouets de la lumière et du Temps. La Baie du Mont Saint-Michel est, et restera, une merveille et un vrai mystère pour moi.
Exactement. Le Mont Saint Michel vu des des prés salés est une merveille. J’ai aimé « …jouets de la lumière et du temps… ». C’est tout à fait ça.
Merci Cloud 😉
Bises d’O. sous la pluie
tout à fait d’accord avec toi au sujet du Mont Saint-Michel, fascinant et merveilleux, cette mer qui s’enfuit et qui revient dit-on à l’allure d’un galop de cheval, Bigre ! Rentrons vite au chaud, faire sécher le coupe-vent !
Hélas que cet aménagement pour y arriver (parking) abîme ce paysage fantastique
Bises
Ces moments là…
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350 –
La thématique interdite : la mer.
Photo : Simon Schmitt
Musique : Supertramp – Even in the quietest moments
https://www.youtube.com/watch?v=wfPT0ODaM1Q
Aussi sur mon blog : https://poussieresdemots.blogspot.com/
Bonjour et belle semaine à vous toutes et tous,
Cette photo m’a inspirée ces mots :
J’étais assise là, sur ce rocher perché, le regard perdu au loin, dans mes pensées. A un moment, il me semble qu’il a plu, j’ai mis ma capuche, je ne me souviens pas bien. J’avais 20 ans, pas de boulot, pas d’appart mais un homme m’aimait et je l’aimais. Qu’allais-je décider ? Ma main a caressé mon ventre et j’ai su. A cette minute précise où la pluie s’est arrêtée et le soleil a brillé j’ai su … nous fonderions une famille.
Court mais efficace. Tout est dit.
Merci Photonanie ☺
On a de la chance d’ être les témoins de cette belle décision de vie.
Merci à toi, c’est vrai que c’est beau une histoire de famille qui naît
Oui, joli court métrage d’un début de vie.
Merci ☺
Toute une histoire en peu de mots. Bravo, Cécile !
(J’ai particulièrement aimé la sonorité saccadée par la ponctuation bien placée 😉 )
Renouer avec la nature quand on se sent en perdition… Elle est souvent de bon conseil !
Marlabis, respirer au grand air, y’a que ça de vrai
Merci, je suis touchée par ton commentaire
La vie résumée à l’essentiel affectif. C’est joli.
Merci ! J’avais envie de bons sentiments hier matin
Joli moment, chargée d’une belle émotion.
Merci
C’est simple et sincère ce petit texte tout mignon qui nous fait du bien, merci à toi
Merci Janickmm 🙂 Belle journée
On ne peut pas parler de rendez-vous, enfin peut-être. Qui sait ? Il en faudrait peu pour que cette heure change le cours des choses. C’est ce que je me dis à chaque fois que je viens m’asseoir ici.
Malgré le vent, je suis calé confortablement et mes yeux et mon souffle se calquent à la vue qui me fait face. S’il y a une chose qui ne change pas, c’est bien celle-ci. Cet espace ample, immuable. Évidemment ça confirme l’insignifiance de nos vies, quelques grains de poussière se frottant les uns aux autres dans l’immensité de l’univers. Je suis sûr que tu aimerais m’entendre te dire ça, alors je le pense maintenant comme si tu étais là. Et puis je te dis combien la lumière est belle, d’une couleur automnale aux reflets d’opale. Les effluves aussi rivalisent de densité pour raconter le lieu. Ça me rappelle le parfum de tes cheveux, cette note iodée mêlée à celle des herbacés qui longent le sentier. Alors je pense aux kilomètres qui nous séparent, à ce face à face trop éloigné, ce rendez-vous que l’on prolonge l’un et l’autre chacun de l’autre côté du monde.
Les jours n’ont pas la même saveur depuis ton départ. Si peu d’heures vécues ensemble, des heures qui ont secoué nos univers, ‒ c’est toi qui le dis et je te crois ‒ jusqu’à rendre tangible un lien ténu. Je scrute la distance, le temps qui s’étire loin l’un de l’autre.
Au-delà de l’horizon, je te vois, je te respire comme si tu étais là.
L’absence et le manque de l’autre, très bien décrits…
Comme c’est beau !
On s’y croirait, on ressent à travers ce beau texte cette distance, cette immensité, on entend même cette respiration..tout en pudeur…
Merci Nour. Contrairement à toi, mon personnage est masculin, mais c’est un parti pris qui ne date pas d’aujourd’hui 🙂
🙂
Nostalgie romantique, très beau !
Superbe. Un beau texte en douceur pour décrire un sentiment fort et une sublimation dans l’espace et le temps
Le manque de l’autre que l’on tente de compenser face à l’immensité de la nature, des éléments forts et superbes, pour contrecarrer des émotions difficiles à contenir, merci à toi
Un récit qui m’émeut, bouleversant de sensibilité, tout en délicatesse et plein de vie. Merci pour ce magnifique plaisir de lecture.
Ces moments là…
La feuille a lâché, emportée sous la caresse du vent
Ce vent frais et cinglant qui anesthésie et désinfecte
Cette radio libre qui grésille comme un essaim d’insectes
Le bruit de ce café qui jaillit en ronronnant
Mes muscles se tendent et se détendent au gré du temps
Fibrillations, spasmes, fiction enfin assoiffée
Boucle infinie interrompue dans le labyrinthe de ce néant
Tumulte qui s’évapore peu à peu dans cette odeur de café
C’est maintenant, je suis enfin là, assise avec moi même
Mon corps vibre avec ce vent qui m’enivre
Libre, le sourire accroché au ciel comme un anathème
Enfin seule, j’inspire profondément ce moment qui me délivre…
Inspiration : Atelier d’écriture 350 –
La thématique interdite : la mer.
Photo : Simon Schmitt
Musique : Supertramp – Even in the quietest moments
https://www.youtube.com/watch?v=wfPT0ODaM1Q
Bonjour,
Aussi sur mon blog : https://poussieresdemots.blogspot.com/
J’avais posté mon texte dimanche soir mais il n’est pas apparu…
Ce matin il apparait au bout de 3 autres tentatives. (?)
Je pari qu’il va apparaitre en triple dans la journée….je ne sais ps pourquoi…
Bonne semaine
Et voilà ! ce qui devait arriver arrive, mon texte apparait 3 fois et je n’essaye pas de me mettre en avant…sauf que ça a buggé deux fois hier soir, une fois ce matin…sorry pour la répétition mais je n’y peut rien…
Triple, trois fois comme ce besoin de faire une posture au yoga, très bien pour enregistrer le message …. qui est tellement beau dans ton texte
🙂 merci
Un beau moment agrémenté de ce morceau merveilleux.
La délivrance morale, le calme retrouvé…
Photonanie….comme tu lis toujours juste entre mes lignes 😉
Merci MH, le titre m’a immédiatement suggéré cette chanson.
Bonjour ! Mon texte est à retrouver ci-dessous, ou bien chez moi : https://marinadedhistoires.wordpress.com/2019/11/25/tapis-bleu/
Tapis bleu
Quand j’ai choisi ce tapis bleu, je me suis dit qu’il ferait bien dans mon salon, qu’il recouvrirait mon vieux lino et que ça donnerait un coup de jeune à mon appart. Mais depuis que je l’ai, c’est trop bizarre, y a de l’humidité chez moi, comme des embruns… C’est bien simple je suis obligé de vivre en kway pour ne pas être trempé à longueur de journée. Et puis, mon tapis bleu, il bouge, je ne dirais pas que c’est un tapis volant parce qu’il reste au sol sur mon lino, mais il ondule… c’est joli, ça fait des reflets changeants, il passe du bleu indigo au bleu azur en passant par le bleu cyan ! J’ai jeté ma télé depuis que je l’ai parce que c’est un vrai spectacle de le regarder. Et puis, plus besoin d’aller chez le poissonnier : il y a des soles, des bars et des sardines qui vivent dans mon tapis, je n’ai qu’à me pencher pour les ramasser et régaler mes invités. D’ailleurs, mes hôtes, je les trouve aussi dans mon tapis ! J’ai laissé tomber tous mes anciens amis depuis que je dîne avec des nageuses, des marins et des surfeurs. Ils adorent tous le poisson et c’est très bien comme ça.
Je me demande ce qu’il se serait passé si je l’avais choisi rouge, mon tapis… j’aurais eu l’impression de vivre dans une flaque de sang, je n’aurais plus fréquenté que des globules ! Ou jaune, dans une mare de pipi, ça n’aurait pas été ragoûtant ! Mais Dieu merci je l’ai pris bleu, mon tapis, et comme je ne prononcerai pas le mot interdit, je vous dirai juste que depuis que je l’ai, plus besoin de partir l’été là où les touristes vont se baigner !
MH
Hi hi, quel texte malicieux. Tu l’as acheté où ? C’est comme un tapis volant permettant de voyager depuis chez soi…
🙂 Je ne révèle pas mes adresses !! Merci pour ton passage.
Très drôle! Ça m’a directement fait penser à l’Écume des jours de Vian.
J’aimerais bien avoir le même en vert 😉
Merci Photomanie pour le beau compliment ! Je vois que tu aimes les prés , moi je reste sur le bleu !
Disons que ma couleur préférée est le bleu dans toutes ses nuances mais dans la vie je préfère la terre ferme 😉
On peut venir chez toi ?????
Hi hi hi, Rizzie 2 ! A mercredi !
Excellente idée ! Pour le choix du tapis et de sa magnifique couleur bleue ! J’adore !
Merci Marlabis !
Génial, comme quoi le choix d’une couleur peut changer une vie
Bonne soirée
Merci pour ton passage, Cécile.
Bravo, j’adore. Un côté absurde qui m’enchante. Et fort bien mené. La contrainte de l’atelier fait naître de superbes idées comme celle-là.
Merci beaucoup Cloud, c’est vrai que la contrainte a du bon, beaucoup de bon !
Excellent ! 🙂 Belle imagination, j’aime la liberté que tu accordes à ce récit et le rend aussi vivant que cet extraordinaire tapis bleu.
Merci Laurence, contente que tu aies aimé !
De la liberté, de l’imagination et un grain de folie flotte sur ce tapis bleu océan, ça divague sur les vagues à l’âme, ça surfe sur la crête des idées bien rangées, et l’on nage au milieu de tout cela en se laissant aller à la rêverie et au voyage, merci à toi
Merci à toi pour ce très joli commentaire, Janick !
Bonjour tout le monde, voilà mon histoire (et si vous voulez, elle est aussi chez moi sur https://photonanie.com/2019/11/23/brick-a-book-350/
Un jour je partirai, c’est certain. J’en ai marre de toujours devoir obéir « Fais pas ci, fais pas ça, et gnanani et gnanana! » Heureusement que j’arrive parfois à m’échapper pour aller m’adosser aux rochers et laisser mon regard et mon esprit dériver en toute liberté jusqu’à l’horizon. Un jour je m’en irai et j’irai au-delà de cette ligne d’horizon qui me paraît déjà bien lointaine.
J’ai froid, mon capuchon n’est pas suffisant contre les assauts du vent mais je m’en fiche, il n’y a qu’ici qu’on ne vient pas me chercher et m’embêter à me dire ce que je dois faire…ou pas.
Quand mon père vivait encore ce n’était pas ainsi mais depuis l’accident ma mère tremble pour tout et ne me lâche pas d’une semelle.
Il serait quand même temps qu’elle comprenne que j’ai quinze ans et que je ne suis plus un bébé. En plus il y a ma sœur, Clara, qui me surveille aussi, du haut de ses treize ans, et qui rapporte tout à Maman. Ce n’est encore qu’une gamine toujours fourrée dans les jupes de notre mère tandis que moi je suis un homme, ou presque.
Malgré tout, les larmes coulent à chaque fois que je repense à mon père. On s’entendait bien lui et moi, il me montrait des trucs d’hommes, m’apprenait même à conduire la voiture en cachette « pour que je ne sois pas en retard » qu’il disait. Et puis, un jour maudit, un camion nous l’a enlevé en l’envoyant valdinguer six mètres plus loin que le passage pour piétons où il venait de s’engager. Je me souviens des cris de Maman quand les policiers l’ont prévenue, elle est tombée à terre en se tenant la tête à deux mains, désespérée…
Et depuis ce jour, elle nous couve, Clara et moi, comme une maman poule protège ses poussins sous ses ailes. Heureusement qu’elle n’a jamais trouvé mon repaire près des rochers. Là je peux réfléchir, rêver et même pleurer sans honte même si je sais bien que je serai grondé quand je rentrerai parce qu’elle aura eu peur pour moi.
Je voudrais tellement vieillir plus vite, devenir un homme et partir ou pas d’ailleurs parce que, quoi que je pense quand je râle, je n’aurai probablement jamais le coeur de les laisser sans protection, elles sont tout ce qui me reste comme famille.
Profitez de ceux qu’on a tant qu’on les a
C’est un sage conseil Laura, que je m’applique à suivre, tous les jours.
MOI AUSSI
mais là, j’ai l’impression que ce n’était pas encore assez
ou trop: tout me ramène à lui
Un bien joli et touchant monologue intérieur !
(Je me demande s’il n’aurait pas encore gagné en force avec une écriture plus adolescente, plus orale… Affaire bien subjective 😉 )
C’est possible mais j’écris d’un coup sans laisser reposer mon texte pour y revenir, ce qui n’est pas le cas pour les textes plus longs de l’atelier d’écriture auquel je participe « en vrai » une fois par mois.
En quelques lignes, tu mets en place tout une vie, le passé, le présent, le futur, avec de l’émotion, beaucoup d’émotion
Merci Nour. L’émotion c’est ce qui fait de nous des humains non? 😉
J’aime beaucoup. Ton texte est vraiment très attachant. On y trouve de la douleur de l’espièglerie et beaucoup d’affection.
Merci Cloud, c’est sympa!
le récit intimiste reflète bien les réflexions d’un ado, toutes ces nuances fragiles auxquelles il fait face dans ce monde déjà terriblement injuste. Bien vu !
Merci Laurence 🙂
Cruelle adolescence, et sa sensibilité lui donne les moyens de pouvoir s’isoler pour se recentrer, loin des siens, puis très vite, il veut aussi les protéger, cercle vertueux, merci à toi, c’est un beau texte
Merci Janick pour ce commentaire bienveillant.
C’est vrai que la photo inspire les pensées et c’est très intéressant d’avoir accès à celles de ton jeune narrateur.
Merci Marina: lire les pensées de quelqu’un d’autre, un rêve non? Ou un cauchemar, c’est selon 😉
En effet, c’est selon …
Bonjour,
Voilà ma participation:
Désormais seule
Désormais seule
Je regarderais les paysages
Comme nous le faisions ensemble
Désormais seule
je lutterais contre les éléments de la nature
Sans toi pour me protéger
et le lien vers le poème sur mon blog:
http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2019/11/25/mon-poeme-inedit-sur-ce-blog-desormais-seule-6192713.html
Bon courage Laura malgré la solitude, ne ferme pas ta porte, prends le temps…
Quelques lignes, quelques mots, qui en disent beaucoup…
C’est poignant et très beau à la fois. Quelques lignes qui viennent de loin et qui repartent loin. Bon courage Laura.
La douleur, le manque, la solitude s’expriment avec force devant l’immensité de la mer, la fraîcheur du large peut-être face à la perte d’un être cher.
Les démarches, les questions d’argent, de logement et le travail ne laissent guère de temps
Merci et bonne journée
A bout de souffle
C’est ainsi qu’il est arrivé là Pierre
Il a couru de bout en bout jusqu’à la mer
Et s’est écroulé sur ce bout de terre
Une espèce de bout du monde
Personne à la ronde
Elle l’avait poussé à bout
Sa blonde
Son étoile, son trésor, sa si précieuse amoureuse
Promis, toute la vie je veux te rendre heureuse
Mais elle n’entendait rien
Et voulait prendre d’autres chemins
Pierre était au bout du rouleau
Ses parents l’ont tenu longtemps à bout de bras
Mais cela ne suffisait pas
Pierre a sauté.
Quand j’ai lu l’article dans le journal, j’ai pleuré en
songeant à ces deux jeunes amants.
Un drame bien conté.
Une histoire bien racontée, rapide, saccadée, qui mène droit à un drame inutile surtout…quel gâchis.
Comme le chante si bien Souchon:(parfois on pense que) la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie!
Un drame, certes, mais superbement écrit, avec un rythme comme une course désespérée de rocher en rocher.
Merci pour les commentaires.
Moi aussi j’étais essoufflée après avoir écrit !
Le désespoir de bout en bout, rien d’autre. Narré avec emphase.
Le texte de Titounette :
Douceur
Le bruit régulier est si apaisant
Je respire, à pleins poumons
J’inspire. L’air frais et iodé rentre dans mes narines
J’expire. L’air s’est réchauffé au passage dans mes poumons
J’inspire profondément et fait entrer le soleil dans mon esprit
J’expire longuement et expulse mes idées noires
J’inspire et absorbe cette fois le calme
J’expire et évacue la tempête dans ma tête
J’inspire et expire encore et encore
Je me dépose, me repose
Tout est calme et sérénité
Beau programme que cette méditation rythmée par ces mots qui en chassent d’autres…
Une bonne oxygénation tout en rythme…ça fait du bien.
Superbe. Excellente idée vraiment bien menée. J’aime beaucoup. Bravo.
Un texte joliment exprimé, comme un retour aux sources. On mesure le fondement de toute chose et toute l’étendue de l’essentiel à vivre 🙂
J’adore !!! Très beau texte
Merci pour vos commentaires! et merci à Alexandra pour la diffusion:)
On participe pleinement en toute conscience à cet exercice de respiration, là, devant la mer, bien vu !
Un beau bol d’air avec ce mouvement rythmé de la respiration !
Merci, merci pour les commentaires chaleureux sur mon texte teinté d’ambiance écossaise, j’avais répondu à chacun d’entre vous et posté des commentaires sur vos écrits que j’ai aimé. Les merveilles de la technologie internet m’ont joué un mauvais tour. Réponses et commentaires ne se sont pas enregistrés. J’en suis désolée. J’espère que vous pourrez me lire aujourd’hui. Merci à tous pour ces délicieux moments de lecture. Excellente fin de semaine.
Bonsoir, avec un peu de retard, voici mon texte très personnel :
À toi, l’enfant qui ne viendra pas ou plus,
À toi que l’on ne verra pas grandir,
Partager les jouets et les bêtises,
avec celle qui aurait été ravie d’être ton aînée.
À toi qui aurait eu ta place dans cette famille,
Si les Parques cessaient de tricoter le fil de ma vie,
S’il en avait été autrement,
Si… seulement.
Et voici mon bout de texte pour cet atelier.
Bleu.
Le peintre Yves Klein n’a peint que ça, des milliers de tableaux bleus. De toutes dimensions, du bleu partout, dans toutes les formes. Klein, il est mondialement connu pour son bleu. Notez, c’est un bleu très spécifique, travaillé par l’artiste pendant des années, et dont Wikipedia informe qu’il l’a même déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) en 1960.
Ce bleu porte un nom que je ne peux pas dire ici, car ce nom est le thème interdit dans cet atelier d’écriture. Sachez seulement qu’il s’appelle « bleu outre[mot interdit] ».
Et bien moi, je le comprends, Klein.
Les deux tiers de notre planète sont recouverts d’eau. Les ancêtres de notre espèce, les premiers animaux, sont sortis de l’eau il y a 430 millions d’années (Wikipedia). Le bleu, l’eau, c’est plus que la vie : c’est la mère.
En ce moment je suis déprimé, comme tous les ans à l’approche de mon anniversaire. Une part de cette déprime – mais pas sa totalité – est partagée pas des millions de mes concitoyens. Elle porte le nom de dépression saisonnière. Elle survient, dit Wikipedia, « en automne-hiver, lorsque les heures d’ensoleillements diminuent, avec une amélioration lorsque la saison est terminée ».
Malgré toute l’affection que j’ai pour Wikipedia, je dois dire que je suis en léger désaccord. La dépression saisonnière n’est pas seulement due à la diminution d’ensoleillement, mais aussi à la diminution du bleu, là-haut, dans le ciel. Rien de plus reposant, l’été, que de se renverser dans l’herbe sur le dos, et pendant un court instant, de n’avoir face à soi que le bleu, le bleu infini du ciel infini dans lequel notre esprit qui, comme chacun sait, n’a ni commencement ni fin, peut se baigner, enfin.
Est-ce parce que c’est la couleur de notre Matrice et la couleur des Cieux que le bleu nous fascine tant ? Si l’eau et le ciel étaient rouges, est-ce que Klein aurait peint de tableaux rouges ?
Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que personne ne le fait ?
Le bleu donc, est une couleur profonde, mystérieuse. Les goûts et les couleurs, ça dépend des gens, mais le bleu, Lui, Il met tout le monde d’accord. C’est une couleur qui monte à la tête et c’est pour ça que le type dans sa parka rouge, sur la photo, reste planté là, à contempler ces milliers de milliards de tonnes d’eau crépiter de bleu sous la lumière solaire.
La lumière blanche contient toutes les couleurs. Le Bleu contient tout le reste.
Note : en fait, Klein s’est concentré sur les monochromes bleus seulement à partir de 1956 (Wikipedia).